Manipulation de l’opinion



Il ne peut pas s’en empêcher, le Jipounet… il ferait n’importe quoi pour passer sous les limelights et nous raconter des belles histoires…

[Soren Seelow et Elise Vincent – LE MONDE | 09.05.2017 ]

Le parquet de Paris a ouvert, mardi 9 mai, une enquête préliminaire pour violation du secret professionnel et recel à la suite de la publication sur les réseaux sociaux de fiches de police d’individus signalés pour radicalisation. Le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, a décidé dans le même temps de faire un signalement au procureur sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale pour appuyer cette démarche. Cette enquête vise notamment la publication de quatre fiches ou avis de recherche sur le compte Twitter de Jean-Paul Ney, « journaliste » aux méthodes controversées.

Ce dernier n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà été condamné, en octobre 2016, pour « recel de violation du secret de l’enquête » après avoir publié sur Twitter, le soir des attentats contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, les avis de recherche des frères Kouachi et d’un certain Hamyd M., qui ne sera pas inquiété dans ce dossier, accompagnés de ce commentaire : « On vous tiens [sic] enfants de putains. »

Sept mois après sa condamnation, Jean-Paul Ney a récidivé, publiant quatre nouvelles fiches d’individus recherchés, une le 20 avril et trois autres le 6 mai. Cette nouvelle enquête a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale. Elle s’attachera à déterminer l’origine des fuites – une mission a priori empêchée par la protection du secret des sources dont bénéficient les journalistes – et plus vraisemblablement les suites judiciaires à donner à leur diffusion. « Je me présenterai à toute convocation de justice pour m’expliquer », a -t-il écrit sur son compte Twitter. (suite…)


[Mediapart – 14 MARS 2017 –  CARINE FOUTEAU ET MICHAËL HAJDENBERG]
Marine Le Pen, élue présidente de la République, pourrait parfaitement s’accommoder de la Ve République. Nominations, référendums, état d’urgence déjà en vigueur : quelques semaines lui suffiraient pour mettre en place un État FN. Peu d’institutions seraient en capacité de résister.

Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur. Ni de se lancer dans un récit de fiction. Simplement de prendre la mesure de ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen accédait à la présidence de la République.

Son programme est connu – Mediapart y reviendra longuement dans les semaines qui viennent. Mais pourra-t-elle le mettre en œuvre ? Quels pouvoirs la Constitution lui offre-t-elle pour annihiler les tentatives d’obstruction qui se feront jour ? Peut-elle façonner, et en combien de temps, un État FN ? Quels seraient les possibles contre-pouvoirs si un régime autoritaire s’attaquait aux libertés fondamentales ?

Le 26 février, la présidente du Front national a donné un avant-goût de sa vision du pouvoir : « Je veux dire aux fonctionnaires, à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’État pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus (…), de se garder de participer à de telles dérives. » Et de poursuivre : « Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’État que nous voulons sera patriote. »

La Ve République, dont Charles de Gaulle avait dû promettre en 1958 qu’elle n’avait pas été taillée pour un dictateur, peut-elle permettre quelque 60 ans plus tard la mise au pas d’un pays ? Une chose est sûre : Marine Le Pen, contrairement à d’autres candidats, n’annonce pas de VIe République ou de changement de régime. Comme le dit Paul Alliès, professeur émérite de science politique à la Faculté de droit de Montpellier dans un billet de blog publié sur Mediapart, « le régime de la Ve République est parfaitement compatible avec sa conception césariste de l’exercice du pouvoir ».

L’article 5 de la Constitution affirme en effet que le président « assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État ». Clef de voûte du système, « il veille au respect de la Constitution ». Il en est donc « l’interprète », analyse le constitutionnaliste Bertrand Mathieu, professeur à l’École de droit de la Sorbonne Université Paris I, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et vice-président de l’Association internationale de droit constitutionnel. L’article 15 en fait aussi le chef des armées, susceptible de décider seul de l’usage de l’arme nucléaire.

Se projeter s’avère d’autant plus complexe que rares sont les chefs d’État autocratiques à avoir annoncé la couleur avant leur accession au pouvoir. Et que beaucoup de paramètres restent encore inconnus, à commencer par la future composition de l’Assemblée nationale. Marine Le Pen y obtiendrait-elle une majorité ? Pour augmenter ses chances de succès aux législatives, rien ne l’empêche de convoquer un référendum immédiatement après l’élection présidentielle afin de mettre en place un scrutin (partiellement ou intégralement proportionnel) qui lui serait plus favorable.

Même s’il est impossible de prévoir par avance les contours d’un futur régime autoritaire – « Un barrage juridique n’est jamais qu’un barrage de papier », commente un conseiller d’État –, voici ce que la présidente serait en mesure de faire grâce aux attributions que lui confère la Ve République. (suite…)


L’avidité n’ayant ni limite ni morale, les banques sont toujours à la recherche de nouvelles manières de plumer les pigeons… et c’est sans risque puisque les gouvernements se feront un plaisir de couper encore plus dans leurs budgets pour sauver une nouvelle fois les banques qui auront creusé leur propre trou…

Comment les banques offrent des produits dérivés aux particuliers… à leurs risques et périls

[Le Monde.fr | 24.07.2013 à 16h3 – Mathilde Damgé ]

Des profits potentiels gigantesques, vendus à grand renfort de brochures promotionnelles… Mais des risques à la mesure des paris engagés. Officiellement, l’arrivée des produits financiers autrefois réservés aux professionnels entre les mains des particuliers est un progrès. « Les CFD (contracts for differences) ont le vent en poupe. Non seulement ces produits font figure d’actifs de diversification aux actifs traditionnels, mais surtout ils démocratisent en toute simplicité les techniques de trading actif », s’enflamme ainsi Fabrice Cousté, qui dirige CMC Markets France.

Le CFD est l’emblème de cette « démocratisation » de la finance auprès des particuliers : c’est un produit dérivé, décrit la brochure d’IG Market (leader – britannique – du marché en France, avec le néerlandais Saxo Banque et l’américain FXCM), qui permet « d’acheter ou de vendre un actif financier sans jamais en être propriétaire, en n’immobilisant qu’une fraction de l’investissement total ». Les dérivés ne sont en effet que des titres adossés à des sous-jacents qu’on ne possède pas, c’est-à-dire finalement du papier.

400 FOIS LA « MISE »

Le CFD permet d’investir sur des marchés autrefois difficiles d’accès comme les devises, les indices (la variation du CAC 40 par exemple) ou les matières premières. Autant d’opportunités pour les boursicoteurs déçus par les mouvements erratiques des actions et le rendement faiblard des obligations.

Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Investment Trends en mai, le nombre d’investisseurs particuliers sur les CFD aurait progressé de 22 % dans l’Hexagone en 2012. Environ 20 000 « traders », dit l’étude, opéreraient sur ce marché après avoir ouvert un compte sur Internet auprès d’un courtier spécialisé.

Soit assez peu de personnes concernées, si l’on compare avec l’Allemagne et le Royaume-Uni (respectivement, deux et trois fois plus d’utilisateurs), mais beaucoup de risques potentiels tout de même si l’on suit la définition de l’atout majeur de ce produit : l’effet de levier, effet amplificateur des gains… comme des pertes ! (suite…)


Avec de la joulie musique en plus…

A voir ici  (attention les yeux…) :

ou bien (en cas de censure) ici :

https://mega.nz/#!CJA1DSYA!-687DtTElW2S6nv-NbntxU3VnQfqLcstnTVtJ6ZxK-Q


dar_al_islam_7

Les numéros de « Dar Al Islam » (en français) et de « Dabiq » (en Anglais) sont disponibles ici :

https://mega.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ


[FABRICE ARFI, RENÉ BACKMANN, MICHEL DELÉAN, LOUISE FESSARD, JÉRÔME HOURDEAUX ET MATTHIEU SUC – MEDIAPART – 30 NOVEMBRE 2015]

Pourquoi des terroristes surveillés parviennent-ils à passer à l’acte ? Pourquoi les agents semblent-ils condamnés à constater leur impuissance chronique ? Pourquoi la classe politique refuse-t-elle d’engager la grande remise à plat réclamée par de nombreux spécialistes ? Mediapart a interrogé des dizaines de personnes (magistrats, agents secrets, policiers, experts, politiques…), s’est plongé dans plusieurs procédures judiciaires en cours et a épluché divers rapports pour comprendre la crise sans précédent de la lutte antiterroriste en France.

Le 15 janvier 2015, une voiture banalisée de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) prend en filature la Citroën C3 d’Amar R. Les services secrets s’intéressent à cet ancien voisin de cellule d’Amedy Coulibaly, car il est l’un des derniers à avoir vu le futur tueur de l’Hyper Casher, le 6 janvier, soit la veille de l’attaque contreCharlie Hebdo. La C3 arrive à destination, au Fort de Rosny (Seine-Saint-Denis), là où sont installés plusieurs services de la gendarmerie ; là, aussi, où vit la maîtresse d’Amar R., une adjudante récemment convertie à l’islam. Le véhicule de la DGSI se gare sur la chaussée qui longe l’entrée de la caserne. L’un des agents en planque reconnaît un visage familier dans une voiture voisine, stationnée non loin. C’est un collègue de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris, un autre service de renseignement. Jusqu’à cette rencontre fortuite, la DGSI et la DRPP ignoraient qu’elles surveillaient l’une et l’autre la même cible, en même temps.

Cette anecdote pourrait, à elle seule, résumer le désordre de la lutte antiterroriste française. Mais le problème est plus profond, plus grave. Deux semaines après les attentats du 13 novembre, onze mois après ceux qui ont visé Charlie Hebdo, des policiers et l’Hyper Casher, trois ans après les massacres commis par Mohamed Merah contre des militaires et des écoliers juifs, les services de l’État chargés de lutter contre le terrorisme connaissent une crise sans précédent. Mediapart a interrogé des dizaines de personnes (magistrats, agents secrets, policiers, experts, politiques…), s’est plongé dans plusieurs procédures judiciaires en cours et a épluché divers rapports (parlementaires, syndicaux ou administratifs) pour mener cette enquête.

Il ne s’agit pas d’accuser, mais de comprendre. Comprendre pourquoi des terroristes fichés et surveillés parviennent à passer à l’acte, pourquoi des agents compétents et dévoués semblent condamner à constater leur impuissance chronique, pourquoi la classe politique, à droite ou à gauche, fait mine de ne pas voir le problème, refusant d’engager la grande remise à plat réclamée par de nombreux spécialistes. Face à ces ratés à répétition, les membres du gouvernement ont fait le choix, devant les micros et caméras, de la politique de l’autruche : non, il n’y a eu aucune faille des services de renseignement français avant les attentats du 13 novembre, a par exemple affirmé Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur. Dans la communauté du renseignement, certains n’hésitent pourtant plus à évoquer un « naufrage historique ».

(suite…)


[Reynald Fléchaux –  SILICON.FR – 19 novembre 2015]

Fondée par des défenseurs de la liberté d’expression, Telegram, un des services utilisés par l’Etat islamique pour diffuser sa propagande, a décidé sous la pression de fermer 78 canaux utilisés par l’organisation terroriste.

Mis en cause au lendemain des attentats pour sa passivité à l’égard de l’Etat islamique (EI), le service de messagerie Telegram a fermé 78 canaux de diffusion exploités par le groupe terroriste pour diffuser ses messages en 12 langues différentes. Adopté comme une plate-forme de promotion et de recrutement par l’Etat islamique, comme le révélait une étude récente du Middle East Media Research Institute, Telegram intègre notamment une fonction broadcast, notamment exploitée pour revendiquer la destruction du vol russe au-dessus du Sinaï et les attaques du 13 novembre contre la capitale.

Selon le service de monitoring des activités extrémistes SITE Intelligence, certains des canaux Telegram de l’Etat islamique affichaient plus de 10 000 abonnés. Contrairement à Twitter, qui ferme régulièrement des comptes associés à l’EI, la messagerie a semblé, jusqu’à cette semaine, guère encline à modérer les usages de son service.

Fondé à Allemagne, Telegram a été lancé par deux frères, qui il y a quelques années ont monté le très populaire réseau social russe vKontakte. Les deux hommes, Pavel et Nicolay Durov, ont perdu le contrôle de ce dernier au profit d’hommes d’affaires proches du président russe, Vladimir Poutine, après avoir bataillé contre le gouvernement de leur pays au sujet du blocage des opposants sur vKontakte.

Messages chiffrés : rien n’a changé

Exilés à Berlin, les frères Durov restent marqués par leur bataille avec les autorités russes et le combat d’Edward Snowden contre la surveillance d’Internet. Le communiqué diffusé par Telegram reflète d’ailleurs cette position : si le réseau se dit « perturbé » d’avoir appris que l’Etat islamique utilisait ses canaux publics pour diffuser sa propagande et assure vouloir mettre en place un mécanisme de signalement des contenus répréhensibles mieux balisé, la société affirme par ailleurs sa volonté de défendre la liberté d’opinion. « Nous ne bloquerons pas quiconque exprime des opinions alternatives de façon pacifique », écrit-elle.

En plus des canaux de broadcast – un service périphérique ajouté récemment -, Telegram permet d’envoyer gratuitement des messages chiffrés de bout en bout à n’importe quel autre utilisateur du service (sur iOS, Android, Windows Phone, PC, Mac OS X). Ces messages peuvent également s’effacer après une certaine durée, des deux côtés de la communication. Dans ce mode (secret chat), Telegram n’est pas en possession des moyens permettant de décoder les données transitant sur ses serveurs. Le service précise d’ailleurs qu’il ne répond pas aux demandes portant sur les chats et les chats de groupe. A ce jour, seuls les canaux de diffusion (channels), les robots (bots) et les stickers sont filtrés, selon les affirmations de la société. Le service dit regrouper 60 millions d’utilisateurs actifs.

http://www.silicon.fr/apres-attentats-messagerie-chiffree-telegram-met-un-peu-ordre-131913.html


[Reynald Fléchaux – SILICON.FR – 24 novembre 2015]

Dans un guide de 34 pages, l’Etat Islamique détaille les mesures et outils de sécurisation des communications qu’il préconise. Une récupération des conseils classiques habituellement adressés aux journalistes et opposants politiques.

Le magazine Wired publie un guide de 34 pages détaillant les mesures de protection des communications que l’Etat Islamique (EI) conseille à ses affidés. Mis au jour par des chercheurs du centre de combat contre le terrorisme de l’académie militaire américaine de West Point, qui ont exploré les forums, les réseaux sociaux et les canaux de chat de l’EI, le document, à l’origine en arabe, a été produit voici un an par une société du Koweït, Cyberkov, afin de protéger des journalistes et activistes à Gaza.

Ce guide détaille les bonnes pratiques permettant de protéger les contenus de ses communications et sa localisation et compile un grand nombre d’applications et de services connus pour offrir un haut niveau de confidentialité à leurs utilisateurs. On y retrouve le navigateur Tor (anonymat sur Internet), Tails (OS), des services de messagerie chiffrée (Cryptocat, Wickr, SureSpot, Sicher ou encore Telegram), des services d’e-mails sécurisés (Hushmail ou ProtonMail), des moyens de protéger les communications mobiles (BlackPhone, LinPhone, Silent Circle), du chiffrement de volumes (TrueCrypt) ou encore du stockage de données dans le Cloud (Mega, SpiderOak). Y figure également une application (Mappr) pour falsifier ses données de géolocalisation.


[Faits & Documents N°398 – 15 juin 2015]

Le 20 avril dernier, François Hollande se rendait au Mori Venice Bar, un luxueux restaurant italien situé place de la Bourse à Paris, pour un « déjeuner Lagardère ». À sa gauche, Jean-Pierre Elkabbach, le président de Lagardère News, à sa droite Ramzi Khiroun. Totalement inconnu du grand public, ce dernier figurait parmi les récipiendaires de la Légion d’honneur le 1er janvier dernier, au titre du ministère de la Culture. C’est en réalité le président de la République qui devrait remettre le ruban rouge à ce simple bachelier, ne figurant pas au Who’s Who. Quand il ne traîne pas les journaux devant les tribunaux, Ramzi Khiroun réclame systématiquement un droit de réponse aux articles écrits à son sujet, comme s’il organisait méticuleusement la réécriture de son histoire (1). Et pour cause, jusqu’à l’affaire du Sofitel de New York, ce « môme de Sarcelles » fut pendant plus de dix ans l’homme à tout faire de Dominique Strauss-Kahn avant de devenir l’homme de confiance du plus que controversé héritier Lagardère. Tentative d’esquisse d’un homme d’influence infiniment sourcilleux.

1 – Ce portrait repose donc très largement sur des citations d’articles de presse, non remis en cause par l’intéressé lors de leur parution…

« Dominique ne le lâchera jamais. Il a été là quand nous étions au fond du trou », a ainsi répondu sèchement Anne Sinclair à un Pierre Moscovici qui s’inquiétait – comme d’autres proches amis du couple désormais en semi-disgrâce – des « manières du nouveau venu » rapporte Le Nouvel observateur, (22 avril 2010). Pour Maghreb intelligence (19 mai 2010) « Ramzi Khiroun […] sent le soufre. […] Mais c’est précisément ce côté “voyou” qui plairait tant à DSK. » Une proximité telle qu’à cette époque « le mauvais génie de Dominique » (Le Parisien, 15 mai 2011) « fait partie du cercle des intimes, ces quelques privilégiés que le couple Strauss-Kahn a accueillis pour la nuit dans son riad de Marrakech » (L’Express, 25 février 2010). Et de préciser que « Si DSK est candidat en 2012, Ramzy Khiroun en sera. Il a veillé à ce qu’une clause de son contrat le lui permette. »

Après une première alerte en octobre 2008 avec la révélation par le Wall Street Journal de l’affaire Piroska Nagy (devenue la énième conquête obligée de DSK : « Je crains que cet homme ait un problème pouvant le rendre peu apte à diriger une institution où des femmes travaillent sous ses ordres »), le 14 mai 2011, dix ans de travail de Ramzi Khiroun s’effondrent comme un château de carte quand le patron du Fonds monétaire international, donné comme le candidat socialiste en 2012, est arrêté dans l’affaire du Sofitel de New York au retentissement mondial.

Dans la foulée de l’arrestation de son « mentor », comme s’il voulait se protéger des retombées de l’affaire, Ramzi Khiroun dépose, via son avocate, Me Marie Burguburu, cinq plaintes en son nom avec constitution de partie civile contre différents médias ou journalistes. Les plaintes portent contre Challenges, qui a évoqué des « menaces » adressées par Ramzi Khiroun à l’encontre de Tristane Banon. Ont également été attaqués L’Union, qui l’a accusé d’exercer « des pressions » sur les journalistes et de se montrer parfois « brutal », ou Electron libre, qui a parlé d’« intimidations ». Les deux autres plaintes visent, le rédacteur en chef du site Atlantico pour avoir attribué à Ramzi Khiroun certaines « menaces » et « tentatives de déstabilisation » dans l’émission Ce soir ou jamais (France 3, 18 mai 2011), et Arnaud Dassier pour un message publié sur le réseau Twitter le 14 mai, qui décrivait Ramzi Khiroun « à la limite de l’abus de bien social avec ses jobs Lagardère ou Euro RSCG (on ne sait plus trop), tout en bossant pour DSK ». Comme le dit son ami Julien Dray (Le Nouvel observateur, 22 avril 2010), « il sait qu’ […] il faut livrer une guerre totale […] Médiatique, politique et judiciaire. » (suite…)


[Emmanuel Ratier – Faits&Documents – N° 395 – 15/05/2015]

[…] tout se jouera sur le taux de participation. Selon un sondage Odoxa-i-Télé du 6 avril, 13 % des Français auraient l’intention de participer à la primaire, 32 % choisissant Juppé et 31 % Sarközy… Afin de pallier ce problème, le président de l’UMP a donc entrepris de s’emparer à la fois des thèmes de ses concurrents, mais aussi de leur méthode. Sur le premier élément, on appréciera son revirement (Challenge, 10 avril 2015) : « Quand j’étais président de la République, je n’aurais jamais dû parler d’identité nationale, mais dire que je voulais défendre les valeurs de la République. » L’ex-président estime aussi que ce dossier n’aurait pas dû dépendre du ministre de l’Immigration Éric Besson mais du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand ! Adieu les années Patrick Buisson (qui pourrait se reconvertir au nouveau FN), bonjour les années Régis Debray.

C’est chez l’ancien révolutionnaire devenu souverainiste que Nicolas Sarközy puise désormais l’essentiel de sa nouvelle rhétorique (comme l’a noté Claude Askolovitch dans Sarközy, Debray et la république, Le Monde, 18 avril 2015) : « Depuis son retour en politique, les seules paroles structurantes de Sarközy dérivent de la thématique de Debray. » Qui d’autre que ce dernier, qui a articulé le couple antagoniste “république/démocratie”, a pu inspirer cette sortie de Sarközy (TF1, 17 mars) : « La république a une identité. La France est une République, pas seulement une démocratie. Dans une démocratie, chacun fait ce qu’il veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres. Dans une République, on est plus exigeant. La république, c’est la laïcité. »

Ce qui recoupe l’analyse du démographe Hervé Le Bras (Les Inrockuptibles, 1er avril 2015) : « Le tripartisme profite donc inévitablement au centre. Sarközy a compris qu’il fallait agréger l’UDI et une grande partie du Modem. Cela a bloqué la logique du PS, qui depuis les trente dernières années, a été de digérer l’ancien électorat des zones démocrates-chrétiennes. Cette marche vers le centre avait assuré le succès de François Hollande ; Sarközy a compris que Hollande était coincé par sa gauche. Aller davantage vers le centre aurait provoqué un éclatement du PS. »

Quant à la méthode, tout d’abord, contrairement à ce que peut prétendre Nicolas Sarközy, les élections départementales s’inscrivent dans une série de succès électoraux (en particulier les municipales de mars 2014, avec une « vague bleue » encore plus marquée qu’en 2015) qui ne doivent rien à lui mais bien plus à Jean-François Copé quand ce dernier dirigeait l’UMP. On a déjà oublié que la droite a perdu toutes les élections locales de 2004 à 2012 quand Sarközy était l’homme fort. Ensuite, la vraie leçon du scrutin (que le futur président des Républicains s’attribue), c’est la stratégie électorale prônée par Alain Juppé (à savoir l’alliance de l’UMP avec le centre, jusqu’au Modem de Bayrou), qui a permis la large victoire de la droite parlementaire (désormais significativement regroupée dans les scores sous le label “UMP-UDI”), schéma que les partisans de Sarközy avaient copieusement sifflé. En un tour de main, le personnage clivant a endossé le costume du rassembleur.

http://www.faitsetdocuments.com


Ca c’est de l’ironie !!!! Bon, juste avant il avait aussi fait ami-ami avec Khadaffi, Assad et j’en passe…

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Amedy Coulibaly – un « petit jeune qui veut s’en sortir » au point d’avoir rencontré Sarkozy à l’Elysée… avant d’aller se jeter dans les bras du Caliphat…

Histoire d’une dérive à la française…


Non, ce n’est pas Dieudo qui a écrit l’article 🙂

Si vous ne trouvez pas Dabiq chez votre marchand de journaux, vous pouvez le télécharger ici (https://mega.co.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ) dans la Bibliothèque de L&I (https://mega.co.nz/#F!vEJWARzJ!hnOl-l7WfB4QpQowLWXtOw). Si votre FAI bloque le site, suivez les conseils pour surfer sans censure

Une couv' assez savoureuse... des imams tenant un panneau "Je suis charlie" et en-dessous la légénde : "LA FIN DE L'AMBIGUITE"

Une couv’ assez savoureuse… des imams tenant un panneau « Je suis charlie » et en-dessous la légénde : « LA FIN DE L’AMBIGUITE »

Strictement interdite en France, Dabiq (n° 7, mars 2015), la revue de l’État islamique au Levant consacre largement son numéro à « Je suis Charlie ». Elle consacre quatre pages à Amedy Coulibaly (rebaptisé Abù Basir Al-Ifriqi) et préente un entretien de deux pages avec Umm Basir Al-Muhajirah, en réalité Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, qui a rejoint la Syrie à partir de la Turquie, la veille de l’attaque du supermarché casher. Une partie de ces éléments avait déjà été utilisée dans un autre magazine de Daech, Dâr-al-Islam, dont la couverture représentait la Tour Eiffel.

https://mega.co.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ


Dans l’anthropologie, il existe le concept de « indigène trop volontaire » (« eager native ») – c’est un représentant de la population étudiée qui se précipite au-devant de l’anthropologue (blanc généralement) et qui s’approprie son langage afin d’en tirer un avantage vis-à-vis de sa communauté (« je suis avec le blanc »). L’anthropologue est ravi (« je suis avec le noir »), il trouve un indigène qui lui confirme son préjugé – et occulte par là le « vrai discours » du peuple indigène qu’il était censé étudier !  Frantz Fanon appelait cela « le nègre utile ».

Dans le colonialisme, la même chose existe et permet de légitimer ou de disculper la colonisation – « Nous ne sommes pas des méchants, puisque un représentant du peuple colonisé nous soutient ouvertement et approuve nos thèses ». Cela va de la « Malinche », cette soi-disante « princesse aztèque » qui aurait « aidé Cortes dans la conquête du Mexique (« nous n’étions pas des envahisseurs, nous avons simplement aidé un camp a triompher contre l’autre ») aux témoignages de « chefs Noirs » abondamment publiés par la presse aux Etats-unis avant la Guerre de Sécession, qui expliquent qu’ils ne veulent surtout pas être libérés de l’esclavage car ils n’ont pas les capacités pour être libres. En Algérie française, en Nouvelle-Calédonie ou en Irak, à chaque fois, la parole « indigène » est utilisée (fabriquée) pour légitimer l’ordre colonial. « Vous voyez bien qu’on a raison, puisque les Indigènes qui ont pris la peine d’évoluer disent la même chose que nous ».

Dans le cas de Chalghoumi, repéré et promu par la communauté juive, il est « l’Arabe utile » qui permet de faire taire la critique contre les exactions israéliennes. « Vous voyez, les Arabes ne sont pas tous contre nous, ce ne sont que les antisémites massacreurs qui nous critiquent, les « bons Arabes » comme Chalghoumi sont avec nous »….  Chalghoumi est un simple rouage de plus de la propagande « hasbara« .  Il finira d’ailleurs par tomber le masque lors des massacres à Gaza, quand il demandera à l’Etat d’interdire les manifestations pro-palestiniennes, « parce que celles-ci sont antisémites »…  Un « imam » arabe qui traite les pro-palestiniens d’antisémites – voilà un investissement payant pour le Lobby israélien !

[Emmanuel Ratier – Faits&Documents n°390 – 01/02/2015]

Depuis une quinzaine de jours, bien que ne représentant que lui-même, il a squatté, avec sa calotte blanche, les plateaux de télévision, les micros des radios, les manifestations « charliesques » et les commémorations. Voici l’incroyable histoire d’un pizzaïolo fondamentaliste musulman, toujours interdit de séjour aux États-Unis, qui, fort du soutien des représentants officiels de la communauté juive, est devenu l’interlocuteur privilégié de Manuel Valls. Et qui sera sans doute chargé d’incarner l’improbable « islam de France », c’est-à-dire un islam laïc.

« L’Imam des lumières. »
Libération, 6 juillet 2012.
« L’Islam des services. »
Farid Hannache, son ancien bras droit.

« Si Chalghoumi est rejeté, ce n’est pas parce qu’il est modéré, comme certains veulent le faire croire, mais parce qu’il est illégitime. Il est désigné représentant d’une communauté par ceux qui n’y appartiennent pas. Chalghoumi est ce que la sociologie américaine appelle un « native informant », ces figures qui occupent la parole d’une communauté dont ils n’ont pas le soutien, mais qui tirent leur légitimité des médias et des milieux politiques dominants. Il dit ce que la majorité a envie d’entendre de la part d’une minorité, mais pas ce qu’elle pense réellement. Les « informateurs indigènes » valident les stéréotypes que la majorité véhicule sur leur communauté. On parle également des « rented negroes », ces noirs américains qui monopolisent le paysage médiatique pour donner « un visage de noir pour une opinion de blanc ». Chalghoumi est loué dans les deux sens du terme et l’un parce que l’autre ! […] Le message qui est envoyé au public c’est qu’un imam modéré est rejeté par ses coreligionnaires qui sont donc, dans leur majorité, extrémistes. La mise en scène de Chalghoumi, loin de combattre le préjugé d’un islam radical et intolérant, le conforte puissamment. […] Il est au dialogue judéo-musulman ce que les bourgeois de Calais étaient au dialogue franco-britannique. Encore que ces derniers n’avaient guère le choix. »
Pascal Boniface, Le plus Nouvel Obs, 14 février 2013.

« En réalité, quand bien même l’imam de Drancy agirait par ambition personnelle, l’important n’est pas sa personne, que chacun a le droit de ne pas apprécier, mais les idées qu’il incarne. Il faut se rendre à l’évidence : pour certains de nos concitoyens, l’« islam de France » prôné par Chalghoumi n’est pas une chance pour les musulmans français, mais une menace pour leur identité. À ceux-là, il faut faire entendre clairement la position de la République : Chalghoumi n’est pas le problème, il est la solution. »
Elisabeth Lévy, Le Point, 14 février 2013 (la journaliste le connaît bien pour avoir participé, avec lui, en juin 2012, au forum Démocratie et religion à Tel-Aviv avec Alain Finkielkraut, Raphaël Enthoven, Caroline Fourest, etc.).

« L’homme est une parabole de la complaisance paresseuse ou méprisante des élites républicaines, quand on évoque l’islam ; Chalghoumi est devenu célèbre et positionné. De religieux obscur contesté dans sa mosquée, l’imam est devenu un sujet d’actualité nationale, puis une marque. Deux marques en fait : « L’imam des juifs », pour ceux qui le vilipendent, donc un Juste, instantanément, pour les dirigeants des communautés juives (qui) ne jurent que par ce gentil prêcheur, l’adoubent et l’entourent, le manipulent, et l’étouffent de leur empressement. Et « l’imam modéré », pour les autorités politiques en mal de musulman convenable, qui de même l’ont couvé, entouré, étouffé, vanté, promu, sous Sarközy puis sous la gauche, et les médias à l’unisson : deux bouquins, des plateaux télé, une parole recueillie avec la gravité qui accompagne les révélations […] Sa mosquée se remplit mal. L’imam de Drancy intéresse ceux que l’islam réel n’intéresse pas. Mais il n’est pas aimé chez les musulmans engagés, témoins ébahis de son ascension. On lui reproche tour à tour sa syntaxe hasardeuse, son parcours opportuniste, la protection ostensible des puissants, son illégitimité religieuse, son destin qui respire l’incohérence ou l’insincérité. L’ancien missionnaire du Tabligh est désormais le plus nationaliste des religieux, expliquant que tout le mal vient de l’islam d’ailleurs […] Problème : cet engouement ne tient compte de rien […] Chalghoumi parle dans le vide, ou dans l’air du temps. « Je suis malade qu’on me fasse représenter par cet homme incapable d’aligner deux phrases » […] Chalghoumi exaspère les musulmans, mais est une vedette française […] Chalghoumi est inaudible – sauf dans la France officielle, ses politiques et ses médias, le public innocent. » Claude Askolovitch, Nos mal-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas (Grasset, 2013). (suite…)


« Tu montres les crocs, mais une simple blague fait trembler les fondements de ta pensée »…  Merci les gars, c’est ce que j’avais besoin d’entendre !

[Mathieu Sommet – Salut les Geeks – 18/01/2015]

Face à la peur et à la tyrannie, qui viendra sauver ces hommes ?  Ce court-métrage a été réalisé pour rendre hommage aux 17 victimes qui ont perdu la vie lors des tragiques attentats qui ont touché la France.

Au cas où, téléchargeable ici : http://www.libertes-internets.net/archives/films/SUPER_CRAYON_Hors_Serie_MATHIEU_SOMMET.mp4

Réalisation : Timothée Hochet  —  Scénario : Mathieu Sommet
Son / Mixage : Alexis Lloyd  —  Maquilleuse : Margaux Taton
Otage n°1 : Antoine Daniel   — Otage n°2 : Bruce Benamran — Terroriste : INTHEPANDA


En deux semaines, près de 70 procédures pour «apologie du terrorisme» ou «menace d’action terroriste» ont été engagées, avec près de 30 condamnations à la clé. Le Syndicat de la Magistrature fulmine dans un communiqué publié aujourd’hui : «depuis quelques jours s’enchaînent les procédures expédiées, où l’on a examiné et jugé le contexte, à peine les circonstances des faits, si peu l’homme, poursuivi pour avoir fait l’apologie du terrorisme». Un texte sévère, qui invite à «résister à l’injonction de la répression immédiate» où il est notamment question de justice «désastreuse», de manque de«recul» et de «réactions hystérisées».

(suite…)


#facepalm

Ralliement de Sébastien Chenu à Marine Le Pen: « J’ai l’impression de faire un deuxième coming-out »
[Alexandre Sulzer – L’EXPRESS –  11/12/2014]

Cofondateur de GayLib et ancien secrétaire national de l’UMP, Sébastien Chenu a annoncé jeudi avoir rejoint le Rassemblement Bleu Marine. Il s’en explique à L’Express.

Il est l’un des confondateurs de GayLib, un mouvement associé à l’UMP pour défendre le droit des homosexuels. Ancien secrétaire national de l’UMP, Sébastien Chenu, 41 ans, incarnait l’aile « progressiste » de l’UMP. Récemment encore, il avait parrainé Bruno Le Maire pour l’élection à la présidence de l’UMP. Il a annoncé jeudi rejoindre Marine Le Pen au Rassemblement Bleu Marine (RBM) et s’en explique à L’Express.

Pourquoi rejoindre le RBM?

Dans ce monde un peu fou, où l’UMP et le PS sont devenus interchangeables, Marine Le Pen est la seule femme politique cohérente aujourd’hui. Si la valeur à laquelle on m’associe est la liberté, mon choix est aussi cohérent par la défense de Marine Le Pen de la souveraineté, de la monnaie, des frontières, de l’expression politique. Mon premier vote quand je me suis engagé en politique, c’était contre Maastricht. J’ai toujours soutenu une ligne eurosceptique à l’UMP. Force est de constater que cette ligne a été maintes fois trahie. Avec Sarkozy ou Juppé, ce sera la même chose. On nous tiendra des discours et on nous fera d’autres actes. Je viens de terminer le bouquin de Bruno Le Maire: c’est un discours de Marine Le Pen mais ils ne le mettront pas en oeuvre… Pour défendre la souveraineté monétaire et nationale, il n’y a que Marine Le Pen! L’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’UMP traduit une politique ultra-libérale mondialisée. Même si certains accents dans son discours ressemblent à ceux de Marine Le Pen – il lui pique des éléments sur l’Aide médicale d’Etat (AME), sur Schengen – je ne crois plus à sa soupe.  (suite…)


De Sivens à Notre-Dame-des-Landes, plongée au cœur de l’extrémisme vert, ses réseaux et ses méthodes

[ATLANTICO – 29/10/2014]

Atlantico : Selon les dernières informations, Rémi Fraisse, le jeune militant engagé contre le projet de construction du barrage de Sivens, serait mort à cause de l’explosion d’une « grenade offensive » lancée par la gendarmerie. De l’autre côté, que sait-on de l’emploi de substances explosives par les groupes militants altermondialistes ?

Sylvain Boulouque : Les militants se positionnant dans une logique de guérilla urbaine, l’usage de cocktails Molotov est un moyen de repousser les forces de l’ordre. Dans ce genre de combat, les armes à feu ne sont pas utilisées, c’est donc le moyen le plus efficace qu’ils ont trouvé pour lutter contre les représentants de l’Etat.

Alain Bauer : Les environnementalistes et les écologistes radicaux utilisent depuis de nombreuses années des cocktails Molotov et autres outils de même nature. Les grands affrontements comme celui du Larzac s’étaient également soldés par des morts. Les affrontements durs et l’usage d’engins artisanaux sont connus, même si en l’occurrence, il faut encore rester prudent sur les raisons exactes de son décès.

De Notre-Dame-des-Landes en Loire Alantique à Sivens dans le Tarn, les mouvements altermondialistes occupent régulièrement la scène médiatique. Quels sont ces groupes, ainsi que les profils des personnes qui les composent ?

Alain Bauer : Il s’agit de jeunes gens radicalisés qui considèrent qu’une lutte pour l’environnement et contre le capitalisme doit être menée. Les tendances politiques vont du vert au rouge en passant par le noir de l’anarchisme, jusqu’au vert-de-gris plus récemment. Le national-socialisme avait lui aussi des tendances environnementalistes. Comme toujours, les phénomènes sont beaucoup plus complexes que l’idée qu’on s’en fait.

Sylvain Boulouque : Les rassemblements du type de Sivens sont hétéroclites. C’est ce qu’on appelle de manière très large et vague la mouvance altermondialiste, qui existe depuis le début des années 1990, et qui s’appelait avant « antimondialisation ». On l’aurait aujourd’hui appelée gauche anticapitaliste, ou gauche radicale. On retrouve dans cette mouvance des libertaires, des anarchistes, des anciens maoïstes, encore quelques très rares maoïstes, des anciens communistes ou des communistes critiques se rattachant à la tendance de Clémentine Autain au sein du Front de gauche, et bien sûr des écologistes. Parallèlement, on trouve beaucoup de paysans, de ruraux ou de néo-ruraux. Ces derniers sont d’anciens soixante-huitards partis s’installer à la campagne dans les années 1970. Voilà pour le panorama général. (suite…)


[Emmanuel Ratier – Faits&Documents n°385 – 24 Octobre 2014]

Journaliste depuis 25 ans à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le journaliste Udo Ulfkotte a révélé à la télévision allemande qu’il travaillait depuis des lustres pour la CIA, s’employant à faire de la propagande pro-américaine, pro-européenne et anti-russe.

Selon lui, il existe de nombreux « agents non-officiels sous couverture » comme lui, tout particulièrement en France, en Nouvelle- Zélande, en Grande-Bretagne, en Israël et en Australie, qui se contentent de signer ou de lire des articles déjà écrits par les agences de renseignement américaines.

Ils sont le plus souvent contactés en début de carrière par des organisations transatlantiques qui leur paient des voyages, les invitent, leur ouvrent les portes afin de tisser progressivement des liens de plus en plus étroits puis les soudoient et les rémunèrent.

http://www.faitsetdocuments.com


Quand on se souvient que les jeunes sionistes criaient, cet été, dans leurs manifs  « Ici comme là-bas, pas d’Arabes, pas de problèmes », il est facile de comprendre que la machine de propagande israélienne a vite fait de trouver des points communs avec des racistes comme Cassen ou Tasin et n’hésitent pas à les embaucher pour justifier la colonisation en Palestine.

La stratégie « hasbarah » est toujours la même depuis 1911 : installer dans les esprits occidentaux l’idée que les Arabes sont des dégénérés, violents et fourbes qui ne méritent pas qu’on les soutienne. Nous les Israéliens ont est les gentils civilisés, en face c’est juste des sauvages qui méritent juste qu’on leur balance des bombes à la gueule…

Et Eric Zemmour n’est rien d’autre qu’un énième avatar de cette propagande israélienne insidieuse…

Et la prochaine fois que le CRIF ou le Grand Rabbin vous clameront qu’ils sont « anti-racistes » vous pourrez leur rire au nez (encore une fois)…

[Emmanuel Ratier – Faits&Documents n°385 – 24 Octobre 2014]

Riposte laïque indique sur son site que Pierre Cassen (Le Guignol de l’Élysée), Christine Tasin (Qu’est ce qu’elle vous a fait la République ?) et Elisabeth Lalesart (Pas de voile pour Marianne) participeront au 19e Salon des écrivains du B’naï B’rith (franc-maçonnerie juive internationale) le 9 novembre dans les salons d’honneur de la mairie du XVIe arrondissement de Paris (Claude Goasguen, député-maire du XVIe arrondissement et figure majeure du Groupe d’amitié parlementaire France- Israël sera évidemment présent et interviendra aux côtés du Grand Rabbin Gilles Bernheim et du journaliste de Valeurs actuelles Michel Gurfinkiel).

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[Paul-Eric Blanrue – Iran French Radio (IRIB) –  20/10/2014]

À l’automne 2014, Éric Zemmour sort Le Suicide français (Albin Michel), désormais best-seller.
Il y vante au passage (page 304) le sionisme passé de Jean-Marie Le Pen, qu’il fréquente dans l’intimité depuis belle heurette, sans toutefois le dire.
De son côté, Serge Moati, qui se targue d’être un « juif et ancien franc-maçon », publie Le Pen, vous et moi (Flammarion) dans lequel il narre avec bonhommie son « amitié de 25 ans » avec le président de FN. Il en profite pour réaliser un film intitulé « Adieu Le Pen », diffusé sur France 2, sorte d’hagiographie présentée sous le masque de la rupture (à laquelle personne ne croit).
Tout ceci n’est pas le fruit du hasard. Mon enquête paraissant sous le titre Jean-Marie, Marine et les juifs(Oser dire) tombe à point nommé pour expliquer cette soudaine frénésie.
Je viens d’achever la lecture du Suicide français. Éric Zemmour y est habile. L’épaisseur du livre et sa construction non linéaire (les chapitres sont disposés comme les pièces d’un puzzle à reconstituer par le lecteur) lui permettent de multiplier les pistes et de noyer le poisson comme dans un roman policier. Son habileté est de reprendre pour l’essentiel des thèses à succès de ce qu’on appelle à tort ou à raison la dissidence, et de détourner ou minorer une grande partie des conclusions auxquelles celle-ci parvient.
Zemmour reconnaît ainsi, en quelques pages, les méfaits de BHL, Marek Halter et des autres sionistes adeptes de SOS Racisme ; en quelques lignes, mais guère davantage, il critique le pouvoir exorbitant du CRIF ; ayant compris que les esprits les plus éveillés en ont plus qu’assez de la remembrance shoatique, il la dénonce comme « religion obligatoire » et « métaphysique apocalyptique » (en prenant soin, pas folle la guêpe, de se démarquer des révisionnistes).
L’habileté de notre « juif berbère » consiste encore à rapporter sans insulte « le phénomène Dieudonné » et à raconter avec sobriété la remise du Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence à Robert Faurisson par l’humoriste.

Subtil, malin comme un singe, le journaliste-chroniqueur a réussi à faire le buzz en reprenant la thèse d’un livre d’histoire non-conformiste sur Vichy, écrit par Alain Michel, un rabbin vivant en Israël : Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français (CLD, 2012). Puisque l’ouvrage du rabbin est préfacé par celui qui était alors président du CRIF, Richard Prasquier, le déchaînement de vitupérations que sa publicité provoque est par conséquent sans issue pour ses zoïles, qui seront un jour ou l’autre confrontés à l’autorité morale des patrons de la communauté organisée qui mettra de facto un terme à leurs débordements.

En attendant, il faut signaler le revers de l’habileté zemmourienne : la mauvaise foi ou, tout au moins, l’oubli volontaire ayant pour objectif de désigner à ses lecteurs une cible factice. Le diagnostic que Zemmour finit par poser, après mille détours, accable en effet, sans surprise aucune, l’islam.

« Pour « intégrer » l’islam, il faudrait que la France renonce à mille ans d’Histoire, renie Philippe le Bel, Richelieu, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle », écrit-il dans un roulement un tambour. Zemmour n’a-t-il pas remarqué que la France a depuis longtemps renoncé à son Histoire ? Cet abandon est précisément ce qui pose problème, comme l’avait noté Guy Debord dans un texte devenu célèbre et dans lequel il faisait remarquer que les immigrés ne pouvaient guère s’intégrer dans une société ayant implosé, détruit ses normes et perdu ses racines.

N’importe, pour Zemmour, l’islam est à la source du mal : « L’islam est à la fois le révélateur et le détonateur de la désintégration de l’État-nation », insiste-t-il.

Fichtre ! Quelle puissance aurait donc cet islam-là ! Il serait capable à lui seul d’abattre l’État-nation ? C’est bien entendu la plus énorme faille de la démonstration de Zemmour. L’auteur oublie en cours de route (c’est pour cela qu’il négocie tant de zigzags, pour s’y perdre, pour nous perdre) un point essentiel, la vérité de bon sens contenue dans cette fameuse phrase attribuée à Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer ». Chacun peut le constater : l’islam est vertement critiqué à peu près partout et par tous, de Valeurs actuelles à Charlie Hebdo, du Point à L’Express, du droitard Finkielkraut (le nouveau Maurras des identaires) au béachelien BHL.

(suite…)


[Decryptages Calédoniens – 05/06/2014]

Voir aussi : Calédosphère dévoilé !

Ce blog a été créé en 2006 par un féru d’internet, Franck Thériaux, qui a réussi avec ténacité à imposer ce média dans le paysage calédonien et à en dégager quelques revenus publicitaires. Il s’en est occupé avec assiduité, pratiquant plus ou moins la modération dans des articles assez diversifiés. Après une vingtaine d’année passée en Calédonie, Franck Thériaux est rentré en métropole où il réside depuis quatre ans environ.

Mais depuis 2013, Calédosphère n’est plus aux mains de Franck. Vente ou location ? La deuxième hypothèse est la plus probable car Franck publie un article de temps à autre pour donner le change, mais l’évolution du contenu, largement inspiré de la dialectique Calédonie Ensemble et très servile vis-à-vis de l’Etat, a complètement versé dans la manipulation de l’opinion calédonienne. On y retrouve essentiellement des articles réactionnaires pour ne pas dire extrémistes, véhiculant souvent et sciemment de fausses informations. Quelques chroniqueurs, se prenant trop au sérieux, publient régulièrement des réflexions dont l’unique objet est de pourfendre les ennemis Rump et Union Calédonienne.

Sur la base d’informations assez troublantes, des personnes « autorisées » avancent que ce blog, très visité, est pris en main par les services de renseignement de l’Etat français pour agir sur l’opinion calédonienne et l’orienter pendant cette période sensible 2014-2018. Toujours est-il qu’un certain nombre de faits démontrent une vraie proximité entre le haut-commissaire en exercice, Jean-Jacques Brot, et ce blog.

(suite…)


[Décryptages Calédoniens – 18/10/2014]

Illustration-Calédosphère-2Nous vous avions promis une suite à l’affaire Calédosphère. Hé bien le moment est arrivé : nous savons réellement qui est derrière ce pseudo site d’information. Comment nous y sommes parvenus ? C’est assez simple quand on bidouille un peu. En fait, nous avons tout simplement aspiré l’ensemble du site Calédosphère, ce qui a pris plusieurs jours car le site est assez volumineux. Ensuite, nous nous sommes livrés à la partie la plus fastidieuse du boulot en recherchant toutes les adresses IP intéressantes, c’est-à-dire celles correspondant aux auteurs d’articles les plus actifs et celles des internautes qui fréquentent et qui commentent le plus sur ce blog poubelle.

Nous n’avons pas terminé totalement le « dépouillement » des IP car il faut pouvoir remonter jusqu’à leurs propriétaires, ce qui réclame quelques tuyaux, mais nous sommes déjà parvenu à des résultats très intéressants qui prouvent sans ambiguïté que Calédosphère est complètement dans les mains du parti de Gomés, Calédonie Ensemble, et que Franck Thériaux ne sert plus que de paravent, postant de temps à autre des articles et quelques interventions pour sauver les apparences. Nous serons bientôt en mesure de produire les preuves de sommes versées à Franck Thériaux par des collaborateurs de Calédonie Ensemble et même les preuves que Philippe Gomés et Philippe Michel donnent des directives de pilotage du site… (suite…)


[POLITIS – 20/10/2014]

À mesure que se précise la débâcle dévastatrice du vieux système capitaliste, le citoyen responsable se devrait de prendre position. Le sociologue suisse Jean Ziegler, lui, n’y va pas par quatre chemins : « Retournez les fusils ! »

L’ouvrage initial date de 1980, mais Jean Ziegler s’est senti contraint de l’adapter aux temps présents en le réécrivant entièrement. À l’origine, explique l’auteur dans une interview au Point, le titre était repris d’un manifeste de Trotski appelant le prolétariat engagé dans la première boucherie mondialisée à retourner leurs armes contre les capitalismes plutôt que contre leurs camarades du camp d’en face.

Trente-quatre ans après, rien n’a changé, sinon en pire.

Jean Ziegler :

« Les capitalistes font aujourd’hui un maximum de profits en spéculant sur les aliments de base comme le riz, le maïs, le blé. Les prix explosent, et toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim. Aujourd’hui plus que jamais, il faut retourner les fusils. »

Devant son interlocuteur abasourdi, Ziegler tempère à peine son séditieux propos. Non, non, il n’est pas question d’aller illico « flinguer son banquier », mais au moins d’empêcher par tous les moyens les capitalistes de semer la désolation sur toute la planète.

Et de donner l’exemple des cinq cents sociétés tentaculaires multinationales échappant à tout contrôle, notamment à celui des États, s’appropriant 52,8 % du produit mondial brut, coupables de maltraitances contre leurs ouvriers, comme ces quelques 1 300 victimes mortes dans les ruines de l’immeuble insalubre Rana Plaza à Dacca.

Chasser les grands prêtres des religions malfaisantes

Or, la forteresse financière néolibérale n’est désormais guère plus salubre que le bâtiment délabré de Dacca. De sinistres craquements en ont de nouveau ébranlé les fondations tout au long de la semaine passée. Les métastases du cancer systémique ont repris leurs lugubres ravages, frappant jusqu’aux derniers refuges du sanctuaire : les places boursières et financières.

Et tout retour en arrière est désormais impossible. Les lettres ouvertes indignées aux dirigeants du monde malade pour qu’ils changent de cap sont vaines et dérisoires. Comme le dit le banquier défroqué Charles Sannat dans un de ses éditos du Contrarien, il n’y a plus rien à espérer du système agonisant, ni de ses gouvernants : (suite…)


Bon sang, mais c’est bien sûr ! Si on manifeste le moindre doute sur cet avenir radieux que la technoscience nous réserve, si on ose timidement rappeler le « principe de précaution » et le fait que les scandales des 60 dernières années n’ont pas vraiment démontré le côté inoffensif du « progrès à tout va »… c’est qu’on est tout simplement un horrible réactionnaire !  Pouah !

Il est salutaire de relire, à cette occasion, le pamphlet de René RIESEL « Aveux complets des véritables mobiles du crime commis au CIRAD le 5 juin 1999 »  https://infokiosques.net/spip.php?article384

OGM_ferme_ta_gueuleJosé Bové, ultra-bioconservateur

[ Laurent Alexandre (chirurgien urologue, président de DNAVision) – LE MONDE Technologies – 13/10/2014]

La manipulation technologique de l’homme a déjà bien commencé. Une Suédoise de 36 ans née sans utérus a accouché, en septembre 2014, d’un petit garçon. Elle a bénéficié d’un greffe de l’utérus d’une amie de 61 ans, ménopausée depuis plusieurs années. Le Parlement britannique s’apprête à autoriser les bébés ayant trois parents génétiques (deux mères et un père), pour combattre les maladies liées à certaines anomalies cellulaires.

En mai 2014, l’administration américaine a autorisé les implantations de bras bioniques directement branchés sur les nerfs des amputés. Le 18 décembre 2013, le cœur artificiel électronique autonome « Carmat » était implanté sur un patient en insuffisance cardiaque terminale : le premier homme-cyborg était applaudi par la société française.

En septembre 2013, l’équipe du professeur José-Alain Sahel implantait une rétine artificielle, « Pixium Vision », à une patiente aveugle qui a recouvré ainsi une vision partielle. En 2005, Isabelle Dinoire bénéficiait de la première greffe de visage.

MOINS VIEILLIR, MOINS SOUFFRIR, MOINS MOURIR

Les innovations technologiques issues des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives (NBIC) se succèdent de plus en plus vite. Elles sont de plus en plus spectaculaires et transgressives mais la société les accepte avec une facilité croissante : l’humanité est lancée sur un toboggan transgressif. Nous devenons, sans en être conscients, des transhumains, c’est-à-dire des hommes et des femmes technologiquement modifiés.

(suite…)


[Didier Jacob – Le Nouvel Observateur – Bibliobs – 19/10/2014]

Fille de rabbin, Tova Reich dénonce l’exploitation commerciale de l’Holocauste dans un roman hilarant qui a fait hurler aux Etats-Unis. Enquête sur un scandale annoncé.

Ce sont les Laurel et Hardy de la Shoah : Maurice, le père, dirige le musée de l’Holocauste à Washington. Il est cynique, menteur, uniquement obsédé par l’appât du gain. Norman, le fils, préside une société qui attribue, contre forte rémunération, des licences officielles «Holocauste compatible». Sa boîte a pour clients tous les professionnels de l’humanitaire, qui, dans les domaines les plus divers, font commerce de la souffrance, animale ou humaine. C’est un marché fort juteux.

Comment Norman et Maurice s’y prennent-ils pour remplir leurs comptes en banque sur le dos des victimes? Ils organisent des voyages privés à Auschwitz pour milliardaires américains prêts à contribuer, au nom de la mémoire estropiée, à leur petite entreprise. Leur numéro est minable, mais, sur les lieux de la tragédie numéro un, qui ne tomberait pas dans le panneau?

D’autant que Maurice n’hésite pas à embellir son CV: il raconte volontiers comment, avec d’autres partisans juifs, il a réussi à résister aux nazis, à en tuer même. Chaque fois, Norman, son fils, rit jaune. Il craint que les gros mensonges de son père ne soient découverts et que, le scandale éclatant, ils ne soient forcés de fermer boutique. Au moins Maurice a-t-il effectivement vécu l’Holocauste. Car lui, Norman, le représentant archétypal de la deuxième génération, de quel héroïsme peut-il se prévaloir?

Qu’avaient-ils fait pour mériter tant d’honneurs, tous ces gens de la deuxième génération? Quelles étaient exactement leurs véritables souffrances? Eh bien, ils en avaient bavé, les pauvres bébés – eux aussi étaient des victimes, on ne pouvait pas leur retirer ça, et c’est ce qu’ils se répétaient régulièrement lors des réunions de groupes de soutien des 2-G Anonymes dans les sous-sols des synagogues. […] Soudain ces descendants poids plume se voyaient attribuer une gravité, une importance, tout le sérieux et les récompenses qui venaient quand on faisait de la lèche à ceux qui soufraient. Que pouvait-il y avoir de mieux? Tous les bénéfices d’Auschwitz sans avoir à en subir les atrocités – un Holocauste light.

Comme le Coca ?

(suite…)


before_nc_map[Emmanuel Ratier – Faits & Documents N°384 – Octobre 2015]

Il suffit de lire « Le Temps des décisions » (Hard Choices en américain) d’Hillary Clinton (paru en juin 2014) pour s’en convaincre. L’ancienne secrétaire d’État y révèle que, dans le but de procéder à un nouveau « partage » du Proche et du Moyen-Orient, un accord fut passé entre Washington et les Frères musulmans pour créer un État islamique:

Nous avons infiltré la guerre en Irak, en Libye et en Syrie, et tout allait pour le mieux et puis tout à coup une révolution eut lieu en Egypte et tout changea en 72 heures.

Elle poursuit ainsi:

Nous étions d’accord avec les Frères en Égypte pour annoncer l’État islamique dans le Sinaa (nouvelle région créée) et le remettre aux mains du Hamas et une partie à Israël, pour la protéger, adjoindre Halayeb et Challatine au Soudan, et ouvrir les frontières libyennes du côté de Salloum. Il était même question d’annoncer la naissance de l’État islamique le 5 juillet 2013 et on attendait l’annonce pour recon- naître, nous et l’Europe, ce nouvel État.

http://faitsetdocuments.com/


Ces pauvres israéliens, qui vivent dans la « terreur des bombes du Hamas » (dixit la presse française).. voici un petit graphique à transmettre à Arno Klarsfeld et tous les propagandistes de la hasbarah…

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« A terme, aucun Etat ne peut continuer à exister en vivant comme cela… en 1979, en Rhodésie, on se disait « nous sommes là pour toujours »… » (Avraham Burg)

[SAYED KASHUA ECRIVAIN ARABE ET CITOYEN ISRAÉLIEN. – Libération – 15 JUILLET 2014 – Traduit de l’hébreu par Jean-Luc Allouche]

Bientôt, je vais partir d’ici. Dans quelques jours, nous quitterons Jérusalem, nous quitterons le pays. Hier, nous avons acheté de petites valises pour les enfants. Inutile d’emporter beaucoup de vêtements, nous laisserons les habits d’hiver ; de toute façon, ils ne pourraient pas nous protéger du froid dans le sud de l’Illinois, Etats-Unis.

Juste quelques vêtements jusqu’à ce qu’on se débrouille, et si, me suis-je dit, les enfants prenaient quelques livres, deux ou trois en arabe, et quelques autres en hébreu, pour qu’ils n’oublient pas la langue ?

Mais je ne suis déjà plus si sûr de ce que je souhaite que mes enfants se souviennent de cet endroit aimé et maudit.

A l’origine, nous avions prévu de partir dans un mois pour une année sabbatique, voire moins, mais, la semaine dernière, j’ai compris que je ne pouvais plus rester ici. J’ai demandé à mon agence de voyages d’avancer notre départ : «Un aller simple, s’il vous plaît», ai-je demandé. Dans quelques jours, nous atterrirons à Chicago, et je ne sais même pas où nous irons pendant le premier mois mais nous nous débrouillerons.

J’ai trois enfants, l’aînée est déjà âgée de 14 ans, les deux garçons ont 9 et 3 ans. Nous habitons à Jérusalem-Ouest, l’unique famille arabe du quartier où nous avons emménagé il y a six ans. «Tu peux prendre deux jouets», avons-nous dit en hébreu au benjamin qui regardait sa caisse de jeux et commençait à pleurer, bien que nous lui ayons promis de lui acheter là-bas tout ce qu’il désire. (suite…)


Le lobby d’Israël et la politique Française

[Mediapart – 10 JUILLET 2014 –  JEAN-FRANÇOIS GOULON]

« Deux Poids, Deux Mesures », par Evan Jones

Article publié le 9 juillet 2014 dans CounterPunch, The Israel Lobby and French Politics. (Traduction: JFG-QuestionsCritiques)

Pascal Boniface est un spécialiste de ce que les Français appellent la « géopolitique ». Sa production a été prodigieuse, traversant une grande variété de sujets. Son dernier livre a été publié en mai, il est intitulé La France malade du conflit israélo-palestinien. Pour ses efforts littéraires dans cette arène, Boniface est passé du statut de commentateur respecté à celui depersona non grata dans les médias du courant dominant.

Cette histoire a commencé en 2001. Pascal Boniface était conseiller au Parti Socialiste, le PS étant alors dans un gouvernement de cohabitation sous le Président RPR Jacques Chirac, avec Lionel Jospin comme Premier ministre. En avril 2001, il rédigea une note de recommandation pour les responsables socialistes [téléchargeable à cette adresse : http://www.marianne.net/attachment/62105%5D. L’approche du PS vis-à-vis d’Israël était basée sur la realpolitik plutôt que sur des principes éthiques, et il était temps de faire une réévaluation.

Boniface publia dans Le Monde, en août 2001, un article qui allait dans le même sens, lequel déclencha riposte et réprimande de la part de l’ambassadeur israélien d’alors. Boniface devint ensuite une proie rêvée pour le lobby d’Israël (c’est mon terme – lui l’évite assidûment). Boniface a été accusé, au moyen d’un usage sélectif de citations, de préconiser au PS de servir cyniquement la soupe à la communauté française arabo-musulmane, plus nombreuse que la communauté juive, afin de gagner un avantage électoral. Pas plus tard qu’en janvier dernier, Alain Finkielkraut (l’agitateur sur le problème « islamiste » en France) dénonçait Pascal Boniface pour les mêmes raisons.

La note de 2001 contenant 1300 mots est reproduite dans le dernier livre de Pascal Boniface. Dans une note liminaire à cette reproduction, il observe : « Combien de fois n’avais-je pas entendu auparavant qu’on ne pouvait pas bouger sur le Proche-Orient à cause du « vote juif » (sic) qui, bien sûr, n’existe pas, mais qui semble malgré cela être largement pris en compte par les élus de tous bords ? » Et plus loin, « Ce n’est pas parce qu’il y a plus d’Arabes que de juifs qu’il faut condamner l’occupation israélienne. C’est parce qu’elle est illégale et illégitime, contraire aux principes universels et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. »

Dans cette note elle-même, Boniface fait remarquer : « Le terrorisme intellectuel qui consiste à accuser d’antisémitisme ceux qui n’acceptent pas la politique des gouvernements israéliens (et non pas l’État d’Israël), payant à court terme, peut s’avérer catastrophique à moyen terme ». Pour paraphraser Boniface : ‘ … cela aura pour résultat de renforcer et de développer une irritation à l’égard de la communauté juive française et l’isolera de plus en plus sur le plan national’. Boniface conclut :

« Il vaut certes mieux perdre une élection que son âme. Mais, en mettant sur le même plan le gouvernement d’Israël et les Palestiniens, on risque tout simplement de perdre les deux. Le soutien à Sharon mérite-t-il que l’on perde 2002 ? Il est grand temps que le PS quitte une position qui […] devient du fait de la réalité de la situation sur place de plus en plus anormale, de plus en plus perçue comme telle, et qui, par ailleurs, ne sert pas […] les intérêts à moyen terme du peuple israélien et de la communauté juive française. » (suite…)


Incroyable, une analyse lucide dans « Le Monde »  ! On parie que Benjamin Barthe ne va pas rester longtemps Chef de Desk Moyen Orient au « Monde »… le CRIF va exiger qu’on le vire !

Le compte à rebours avant la prochaine confrontation a déjà commencé  

[Benjamin Barthe – Analyse – Le Monde 16/07/2014]

 » Pluies d’été  » en 2006,  » Plomb durci  » en 2008-2009,  » Pilier de défense  » en 2012,  » Bordure de protection  » en 2014 : l’histoire des relations entre Israël et Gaza, depuis que les colons juifs ont été évacués de ce petit territoire côtier en 2005, semble se résumer à une succession d’opérations militaires. A peine un cycle de violences se termine-t-il qu’un nouvel épisode semble en préparation.

A qui la faute ? Chacun des protagonistes défend son bon droit, son récit des origines, donnant le tournis aux observateurs. La confusion du public est entretenue par les réactions des chancelleries occidentales. Quand elles ne versent pas dans un soutien quasi explicite à l’opération militaire israélienne, celles-ci se cantonnent à un parallélisme scrupuleux.

Insensiblement s’impose l’idée qu’Israéliens et Palestiniens sont prisonniers d’une moderne loi du talion. Un atavisme archaïque qui les inciterait à s’étriper à intervalles réguliers. Et dispenserait donc la communauté internationale de toute responsabilité.

Pour échapper à ce fatalisme, il faut raconter une autre histoire. L’occupation de la bande de Gaza, contrairement à ce qu’affirme Israël, n’a pas pris fin avec le départ du dernier de ses soldats, le 11 septembre 2005. Comme le rappelle opportunément l’ONG israélienne Gisha sur son site Internet, l’Etat hébreu continue de contrôler des pans entiers de la vie des Gazaouis : le registre d’état civil, les eaux territoriales, l’espace aérien et l’unique terminal commercial.

L’armée israélienne interdit à la quasi-totalité des habitants de se rendre en Cisjordanie, en violation des accords d’Oslo, qui faisaient des deux territoires palestiniens une seule et même entité juridique. Les habitants de l’enclave sablonneuse n’ont pas non plus le droit de pénétrer dans la  » zone tampon « , bande de 500 m à 1 km de large le long de la frontière avec Israël, où ils possèdent souvent des terres agricoles. Ceux qui s’y risquent se font systématiquement tirer dessus.

L’anthropologue Jeff Halper, figure du camp de la paix israélien, use d’une métaphore carcérale pour résumer l’effet paradoxal du désengagement de 2005 :  » Dans une prison aussi, les détenus contrôlent l’essentiel de l’espace, aime-t-il à dire. Ils ne sont pas libres pour autant. « 

De cet état de fait, la plupart des experts en droit international ont conclu que la bande de Gaza est toujours sous occupation. C’est la position officielle des Nations unies. Un tel statut requiert de l’occupant qu’il assure le  » bien-être  » de la population occupée. Mais à ces obligations, Israël s’est constamment soustrait. Grâce au renfort de l’Egypte du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, farouchement hostile au Hamas, et à l’apathie de la communauté internationale, le bouclage de Gaza s’est même aggravé. Selon le bureau des statistiques palestinien, le taux de chômage pour les jeunes de 15 à 29 ans y a atteint 58 % durant le premier semestre de cette année. 70 % de la population dépend des distributions d’aide humanitaire pour sa survie.

Les éruptions de violence de 2006, 2008, 2012 et 2014 étaient toutes, directement ou indirectement, liées à l’enfermement des Gazaouis. Un état qui ne remonte pas à l’élection du Hamas, en 2006, mais à la première guerre du Golfe en 1991. C’est à cette date, avant le début des attentats- suicides, que les Palestiniens de Gaza ont perdu le droit de circuler librement.

Toutes les trêves négociées par le passé ont comporté des clauses de levée ou d’allègement du blocus, comme la réouverture du terminal de Rafah, avec l’Egypte, ou l’élargissement de la zone de pêche. Et toutes ont été ignorées, partiellement ou entièrement, par Israël et son allié égyptien. Celle qui est en cours d’élaboration ne fera pas exception.

Le Hamas a sa part de responsabilité. Il a lui aussi violé les accords de cessez-le-feu, en important, via les tunnels de Rafah, tout un arsenal de missiles iraniens. Plutôt que de construire des bunkers souterrains, à l’usage exclusif de leurs responsables, les islamistes auraient mieux fait de bâtir des abris antibombes, ouverts à leurs administrés. Saigné par le blocus, le Hamas est tenté, à intervalles réguliers, de redorer son blason de mouvement de  » résistance  » en défiant Israël.

La seule manière de rompre ce cercle vicieux – et notamment de marginaliser le Hamas – consiste à relancer le processus de paix. Pas un processus d’extorsion régi par la loi du plus fort, ce à quoi la plupart des séances de négociations des vingt dernières années ont ressemblé. Mais des pourparlers sur un pied d’égalité, avec le droit international comme référence.

Or vendredi 11 juillet, en marge d’une conférence de presse consacrée à Gaza, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré qu’il était catégoriquement opposé à la création d’un Etat palestinien souverain. Un accès de franchise rare, signalé par le site d’information Times of Israel, mais passé sous silence dans les médias occidentaux. En l’absence d’un tel horizon, l’armée israélienne peut déjà réfléchir au nom de code de la prochaine opération contre Gaza.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/07/15/le-compte-a-rebours-avant-la-prochaine-confrontation-israelo-palestinienne-a-deja-commence_4457496_3218.html

 


L’article date de 2010, la carte date de 2006… mais pas plus tard qu’hier, le « Monde » (journal atlantiste) écrivait :

« En Irak, tout comme en Syrie où le groupe est présent, l’EIIL est le premier à avoir tiré les leçons de l’explosion des frontières coloniales. Une dislocation due à l’effet conjugué des théories néoconservatrices – qui n’ont voulu voir dans le monde arabe qu’une addition de tribus et de confessions – en vogue à Washington sous l’administration Bush et des révolutions arabes qui ont affaibli la souveraineté des Etats.

Implanté dans ces deux pays, l’EIIL est en train de s’y tailler un « Sunnistan », entre le Nord kurde et le Sud chiite de l’Irak. » (http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/12/le-nord-sunnite-de-l-irak-aux-mains-de-l-eiil_4436797_3218.html?)

LA RECOMPOSITION GÉOPOLITIQUE PROGRAMMÉE DU MOYEN-ORIENT

[Pierre Hillard – Mecanoblog – 18 avril 2010]

Les tensions et les violences qui secouent le Moyen-Orient depuis l’intervention israélienne au Liban, le 12 juillet 2006, ne sont que la partie visible d’un immense enjeu politique, économique, religieux et philosophique opposant l’Occident aux Etats islamiques de la région. L’occupation américaine de l’Irak en mars 2003 a permis le lancement d’un projet révolutionnaire en vue de remodeler une vaste zone géographique allant du Maroc au Pakistan: le Grand Moyen-Orient. Derrière cette appellation, c’est une recomposition profonde qui attend ces pays musulmans. Beaucoup de théories et de supputations courent sur les ambitions des Etats-Unis et d’Israël au sujet de la politique poursuivie par leurs dirigeants. Cependant, des signes avant-coureurs apparaissent et permettent d’apercevoir concrètement les plans en cours. C’est tout l’enjeu des cartes ci-jointes appelant à recomposer le Moyen-Orient.

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Ces cartes (« before » : situation en 2006 (ci-dessus) et « after » : situation après recomposition (ci-dessous)) sont parues dans une revue militaire américaine, AFJ (Armed Forces Journal), en juin 2006 sous la plume d’un lieutenant-colonel américain à la retraite, Ralph Peters. Ce dernier s’est illustré dans une division d’infanterie mécanisée à partir de 1976 pour, ensuite, poursuivre ses activités dans le renseignement militaire en 1980. Auteur de nombreux ouvrages traitant de la stratégie et des relations internationales, Ralph Peters s’est retiré officiellement de l’armée en 1999. Cependant, ses contacts restent étroits avec ce milieu puisqu’il fait partie de l’équipe dirigeante d’AFJ. Cette revue n’est qu’une partie d’un véritable empire de la presse militaire américaine. (suite…)


Souvenez vous, quand la presse vous parle de « opération anti-terroriste ayant permis l’arrestation de… » que 90% des « complots terroristes » découverts aux USA ces 10 dernières années ont été « suscités » voire fabriqués de toutes pièces par la police… la « Guerre à la terreur » est un juteux marché qui permet de justifier le flicage et la répression contre toutes les formes de dissidence.

[Oumma.com – 03/05/2014]

Quand on peut fabriquer des peurs, qui frappent l’imaginaire, pour mieux les exacerber, pourquoi ne pourrait-on pas créer des terroristes de toutes pièces, histoire de crédibiliser les plus dantesques des scénarios catastrophes ?  A ce petit jeu de la manipulation, foncièrement immoral, qui brise des vies sans état d’âme au nom d’une lutte anti-terroriste qui a bon dos, les Etats-Unis font figure d’experts, même si parfois leur mystification leur explose en pleine face, comme c’est le cas de l’affaire du « terroriste du siècle », une afffaire à faire monter l’adrénaline dans les chaumières…

Derrière le portrait effrayant du « terroriste » patibulaire, qui était sur le point de laisser son empreinte sanglante dans l’Histoire en tant que plus grand criminel de tous les temps, se dissimulait Ahmed Abbassi, un malheureux étudiant tunisien de l’Université de Laval, au Canada, odieusement trahi dans sa confiance et piégé par la sombre machination orchestrée par un agent du FBI.

Au portrait-robot affreusement caricatural se sont ajoutées cent heures de conversations enregistrées, entièrement trafiquées, qui ont achevé de convaincre la police américaine de tenir là l’ennemi public n°1, l’Attila des temps modernes… Pour forcer un peu plus le trait, l’agent du FBI avait réussi à faire passer Ahmed Abbassi, ce coupable idéal, à qui il avait promis de réaliser son rêve américain et obtenu un visa en 2013, pour un dangereux meneur qui aurait «radicalisé» Chiheb Esseghaier, un autre étudiant tunisien, arrêté à Montréal en avril 2013, au motif qu’il aurait planifié le déraillement d’ un train de VIA Rail entre Toronto et New York.

«Ils ont basé leurs affaires sur rien! Mon frère voulait venir s’installer avec sa femme à Québec pour étudier et faire sa vie. Les gens doivent savoir qu’il n’a jamais été impliqué dans quoi que ce soit d’illégal», avait alors dénoncé sa soeur, comme le rapporte le site Kapitalis.  Interpellé le 22 avril, Ahmed Abbassi, s’est retrouvé pris dans une véritable souricière, accusé de terrorisme, de préparation d’actes terroristes, et de vouloir anéantir 100 000 personnes, avant d’être jeté en prison où il était menacé de croupir pendant 50 ans.

Depuis mardi dernier, date de sa comparution devant la Cour Fédérale, cette perspective cauchemardesque semble n’être plus qu’un mauvais souvenir, grâce à la plaidoirie imparable de son avocate Sabrina Shroff, qui a su démonter le mécanisme bien huilé d’un complot ourdi par un agent du FBI, réhabilitant l’honneur d’un homme et le sauvant in extremis de l’enfer.

Pour recouvrer la liberté, Ahmed Abbassi devra cependant plaider coupable mais uniquement pour la falsification d’une déclaration en vue d’obtenir une carte verte et un visa de travail. Un aveu qui le condamnera peut-être à une courte peine de prison, tout au plus six mois, puis il tentera de reprendre le cours normal de son existence, là où il l’avait laissée, avant de voir ce piège terrifiant se refermer sur lui. Le « terroriste du siècle » était un leurre grossier, mais la réalité du drame vécu par Ahmed Abbassi a dépassé la fiction…

http://oumma.com/202149/tunisien-accuse-detre-terroriste-siecle-usa-victime-d


La CIA et la Pentagone ont lourdement investi dans Hollywood pour défendeur la thèse que la torture permet de sauver des vies (cf. la participation logistique et financière à des séries comme « 24 heures » ou « Homeland »)… le rapport du Sénat confirme ce que nous disions depuis plus de 10 ans : la torture est contre-productive

[Iris Deroeux – Mediapart –  04/05/2014]

Le rapport fait près de 6 300 pages. S’il était rendu public, il constituerait certainement l’argumentaire le plus complet et le plus accablant contre les méthodes d’emprisonnement et d’interrogatoire de la CIA, dans les prisons secrètes mises en place sous l’administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Certaines de ses conclusions ont déjà fuité : les méthodes dites « d’interrogatoires renforcés », assimilées à de la torture, ont été plus systématiques et plus violentes que cela n’avait été précédemment exposé ; elles se sont avérées inutiles pour collecter des renseignements, notamment lors de la traque d’Oussama Ben Laden ; et la CIA a menti pour en justifier l’usage.

De telles conclusions ne laissent personne indifférent à Washington, encore moins à la CIA. Depuis 2009 – date à laquelle la commission du renseignement du Sénat a entrepris ce travail monumental –, l’agence du renseignement s’oppose à la rédaction d’un tel document. L’agence et la commission sont de fait entrées dans une bataille qui occupe pour le moment bien plus l’espace médiatique que le contenu du rapport.

John Brennan, l’actuel directeur et vétéran de la CIA, l’a déjà présenté comme « truffé d’erreurs factuelles ». Il accuse en outre la commission d’être allée fouiller dans des dossiers censés rester confidentiels. La présidente de la commission du Sénat, la démocrate Dianne Feinstein, réfute et accuse à son tour la CIA de faits graves : l’agence se serait introduite dans les ordinateurs des assistants parlementaires chargés du rapport pour y faire disparaître des documents compromettants. L’affaire est désormais entre les mains du département de la Justice.

Mais cette guerre larvée ne devrait pas empêcher le public d’avoir un aperçu du rapport, dans le mois à venir. La majorité des quinze élus siégeant à la commission du renseignement du Sénat a en effet voté le mois dernier en faveur de sa déclassification partielle. Un résumé de quelque 400 pages doit ainsi être publié.

Reste à voir ce que ce résumé contiendra vraiment : il appartient ces jours-ci à Barack Obama de valider la déclassification de ces « morceaux choisis », et de les confier éventuellement à la CIA pour une relecture. Dianne Feinstein s’est de nouveau exprimée pour demander à Obama de ne pas confier le résumé à l’agence, auquel cas le public risquerait d’avoir droit à une version expurgée. (suite…)


[Rafaele Morgantini – Traduit pour Investig’Action par Mounia Cher – 03/05/2014 ]

« Aujourd’hui, il n’y a aucun espoir de changement au sein du système politique israélien. Ce système va tout simplement devenir de plus en plus de droite, et sera de moins en moins disposé à changer les politiques unilatérales d’Israël. » Et en même temps, le célèbre analyste israélien souligne que la résistance palestinienne et la campagne de boycott BDS font réfléchir les Israéliens et pourraient changer la donne.

Raffaele Morgantini : Nous avons suivi les dernières élections israéliennes et nous avons été surpris de voir qu’il n’y avait pas de réelles discussions sur la Palestine, il s’agissait essentiellement de questions internes. Puis, après les élections, Netanyahu a fait une déclaration concernant l’extension des colonies. Que pensez-vous de cela ?
Ilan Pappé  : Votre remarque est juste. Les électeurs israéliens pensent que le problème de la Cisjordanie a été résolu, donc ils pensent qu’il n’est ni nécessaire d’en parler, ni d’y trouver les solutions. Vous ne proposez une solution comme argument pour une élection que lorsque vous pensez qu’il y a un problème, ils pensent ne pas en avoir dans ce cas précis. Ils pensent que ce que nous avons est bon pour les Palestiniens et pour les Israéliens. Ils pensent que le monde cherche bêtement à créer un problème qui n’existe pas, et essaie d’être impliqué là où il n’y a pas besoin d’être. Ils pensent que, même s’il y a encore des missiles qui arrivent de Gaza, Israël a une armée forte qui répondra à cela. Donc, si vous discutez avec les Israéliens dans le métro, ils vous diront qu’il n’y a pas de problème entre Israël et la Palestine.
La seule chose qui fait penser les Israéliens à la Palestine c’est quand la campagne de boycott est un succès, comme ce qui s’est passé récemment avec Stephen Hawking. Savez-vous quel est le problème ? 95 % des Israéliens ne veulent même pas aller en Cisjordanie, afin de ne pas savoir ce qui se passe réellement. Ou bien ils ne sont informés de ce qui se passe que par leurs enfants qui servent comme soldats. Mais leurs enfants ne leur parlent pas des checkpoints, les arrestations à domicile et toutes les autres horribles choses. Les Israéliens pourraient savoir s’ils le voulaient- ils ont internet – mais ils ne veulent pas. Par exemple, à Tivon, mon quartier, tout le monde vote pour la gauche, mais si vous leur demandez s’ils ont déjà vu un checkpoint ou le mur de l’apartheid, ou si l’un d’entre eux veut aller en Cisjordanie pour voir ce que les soldats et colons font, ils refuseront. Ils vous diront que ce n’est pas leur problème. Ils ont d’autres problèmes – niveau de vie, les prix des maisons, la nouvelle voiture, la scolarité de leurs enfants, etc.
Yair Lapid, à la tête du ministère des Finances du nouveau gouvernement de coalition, a déclaré le 20 mai qu’Israël ne va pas arrêter la colonisation de la Cisjordanie ni les subventions des colonies illégales, qui en fait non seulement continueront mais vont augmenter. Pensez-vous que le moindre changement de partis au pouvoir pourrait vraiment avoir un impact sur cette situation ?
Non, nous n’avons pas eu de parti ou un chef différent des autres, y compris Rabin, qui est devenu un héros après son assassinat. Les Israéliens comme Lapid sont toujours occupés à exécuter des politiques pour que la terre n’ait pas de Palestiniens – et en ce sens Lapid est juste en train de continuer ce que tout le monde faisait avant lui. Le problème qu’ils ont n’est pas d’ordre technique – ils savent comment le faire, ils ont un scénario. Ils ne construisent pas de nouvelles colonies, mais ils permettent la croissance naturelle des colonies actuelles, alors que les Palestiniens ne sont pas autorisés à la croissance naturelle. Donc ils disent qu’ils ne construisent pas une nouvelle colonie mais ont besoin d’en construire une autre car la population a augmenté. Ainsi, vous pouvez voir à travers ça qu’ils n’ont pas de problème technique, c’est juste qu’ils maintiennent ce dialogue amusant avec le reste du monde : « Vous savez que nous colonisons, vous savez que nous commettons un nettoyage ethnique des Palestiniens, vous savez que nous les gardons en prison mais tout de même nous jouons à ce jeu où nous parlons d’un processus de paix « .

(suite…)


[Rafaele Morgantini – Traduit pour Investig’Action par Mounia Cher  – 24/04/2014 ]

Ilan Pappe est un universitaire et activiste israélien. Il est actuellement professeur à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et réputé pour être parmi les “nouveaux historiens” israéliens – qui ont réécrit le récit sioniste sur la situation palestinienne et israélienne. Il a publiquement dénoncé la politique israélienne de nettoyage ethnique de la Palestine et a condamné l’occupation israélienne et son régime d’apartheid. Il a également soutenu la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), appelant la communauté internationale à agir contre la politique sioniste d’Israel. Un membre d’Investig’Action, durant un séjour en Palestine, a eu l’occasion de discuter avec le professeur Pappe, donnant une interview en trois parties.

Raffaele Morgantini : Dans votre livre “Le nettoyage ethnique de la Palestine” (2006) et dans vos différents discours, vous avez déclaré que la politique d’Israël en Palestine pourrait être qualifiée de politique de nettoyage ethnique. Est-ce que cette stratégie a changé maintenant ou le nettoyage ethnique continue-il ? Si oui, comment continue-il ?

Ilan Pappe : Avant de choisir le titre de mon livre “le nettoyage ethnique de la Palestine”, j’ai beaucoup réfléchi, car je connaissais les implications. J’ai réalisé que pour bon nombre de personnes cela serait trop radical. Je me souviens même que mon éditeur avait des réserves sur ça. Mais après vérification sur le site du Département d’Etat américain concernant le nettoyage ethnique et la définition de ce que c’est qu’un nettoyage ethnique, cela correspondait tout à fait à ce qui s’est toujours passé en Palestine. La description ne décrit pas seulement un acte d’expulsion mais aussi ses implications légales, qui sont dans le cas présent, un crime contre l’humanité. Il est dit clairement que le seul moyen de réparer un nettoyage ethnique est de demander au peuple expulsé s’il veut retourner à ses terres ou pas.

Concernant la seconde partie de votre question, si ce nettoyage ethnique continue ou pas… Oui, je pense qu’il continue de façon différente, mais cela continue. Cependant, l’idéologie et la stratégie sionistes n’ont pas changé depuis leurs débuts. L’idée était que « nous voulons créer un état juif en Palestine mais aussi une démocratie juive ». Les sionistes ont donc besoin d’avoir sans cesse une majorité juive. Cependant vous pouvez le faire en important des émigrants juifs en Palestine, mais cela n’a pas marché, les juifs restaient une minorité. Ils espéraient que les palestiniens allaient pour certaines raisons tout simplement partir, mais ca ne s’est pas produit. Alors, le nettoyage ethnique était la seule véritable solution du point de vue sioniste, pas seulement pour avoir le contrôle sur toute la Palestine, mais aussi pour avoir une démocratie juive même avec une toute petite minorité. En 1948 ils (les leaders sionistes) pensaient avoir une unique occasion historique de régler le problème d’être une minorité dans une terre où ils voulaient être la majorité.

Le nettoyage ethnique est une immense et massive opération, qui généralement se produit en temps de guerre, par conséquent vous ne savez pas toujours comment l’arrêter. A la fin de 1948 ils (les leaders sionistes) avaient 80% des terres qu’ils convoitaient (Israël sans la Cisjordanie et la bande de Gaza), et les Juifs y représentaient 85% de la population, avec une petite minorité que nous appelons aujourd’hui les Palestiniens de 48. Ils n’ont pas expulsés ces Palestiniens, mais leur ont imposé leurs propres règles militaires. Ce qui selon moi est un autre genre de nettoyage ethnique. Vous ne vous débarrassez pas d’eux mais faites en sorte qu’ils quittent leurs maisons, vous ne leurs permettez pas de circuler librement, vous ne leur donnez pas leurs droits fondamentaux. Dans ce cas, ce n’est pas une dépossession en les déracinant mais plutôt en les faisant prisonniers, étrangers sur leur propre terre. En 1967, l’Apartheid territorial en Israël s’est propagé. A ce moment-là, ils voulaient le reste de la terre de la Palestine historique. Ils y sont parvenus avec la guerre des Six jours. Ensuite, ils ont fait quelque chose d’absurde de leur propre volonté. En 1948, ils ont expulsé environ 1 million de Palestiniens, et en 1967 ils ont intégrés environ 1 million et demi de Palestiniens (ce qui vivaient en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza). Encore une fois, ils avaient un problème avec la démocratie de la majorité juive. Les Palestiniens sont devenus une nouvelle fois une menace démographique. (suite…)


[JOSEPH CONFAVREUX – MEDIAPART – 09 FÉVRIER 2014]

Les chercheurs français sont mobilisés pour écrire au plus près l’histoire du génocide rwandais. C’est une réponse au récit officiel tissé de mensonges et de vides qu’a construit l’État français pour dissimuler son implication auprès du pouvoir hutu.

Conscients que le génocide de plus de 800 000 Tutsi au printemps 1994 fait aussi partie de l’histoire française, plusieurs chercheurs et historiens tentent d’établir et de comprendre ce qui s’est passé. Et ce, en dépit des zones d’ombre et des mensonges entretenus par de nombreux acteurs de l’administration et de la politique française.

Pour Rafaëlle Maison, professeur de droit à l’Université Paris Sud, qui s’est plongée dans les archives de l’Élysée et la jurisprudence du Tribunal pénal international pour le Rwanda« ce génocide nous interroge tous en tant que participants de la famille humaine, mais encore plus en tant que citoyens français, dans la mesure où la politique étrangère française a eu une incidence au Rwanda, avec une intervention militaire avant et pendant le génocide, et un soutien diplomatique au pouvoir hutu qui apparaît bien dans les comptes-rendus d’audience du conseil de sécurité de l’ONU. Au-delà de l’exigence morale de regarder ce qu’ont fait les acteurs français de cette histoire, dont certains sont encore en activité aujourd’hui, il y a une exigence de connaissance qui doit mobiliser l’histoire du contemporain, l’anthropologie des violences de masse et les études post-coloniales ».

Dans un colloque à Sciences-Po organisé avecIbuka France le 24 janvier dernier, intitulé« Génocide des Tutsis : justice et vérité vingt ans après » ; dans celui organisé deux jours plus tard à l’ESG Management School, titré« 20 ans après : dire le génocide des Tutsi » ; dans la revue Histoire qui consacre son numéro de février au génocide, ou encore dans le numéro à venir de la revue Vingtième siècle, on retrouve ainsi plusieurs contributions d’historiens.

(suite…)


«Complices de l’inavouable», l’enquête de Saint-Exupéry

[Sylvain Bourmeau et Thomas Cantaloube – Mediapart – 11 avril 2009]

Le journaliste Patrick de Saint-Exupéry réédite son ouvrage de 2004 qui accuse François Mitterrand, certains de ses proches, une poignée de militaires et plusieurs responsables politiques français, dans le déclenchement du génocide rwandais de 1994. Dans une nouvelle préface, l’auteur s’insurge également contre les autorités françaises de droite comme de gauche, et leurs relais médiatiques qui, quinze ans après les massacres, continuent de dresser des rideaux de fumée pour empêcher la diffusion de la vérité. Entretien.

Patrick de Saint-Exupéry, grand reporter et rédacteur en chef de la revue XXI, revient du Rwanda. Une fois n’est pas coutume, il s’y est rendu en tant que touriste. Toutes les fois précédentes, il y avait été en tant que journaliste. Cette fois-ci, il a juste été assister aux cérémonies commémorant le quinzième anniversaire du génocide. Comme un devoir de mémoire. Un geste personnel dans une histoire qui l’a profondément marqué.

Car Patrick de Saint-Exupéry, en 1994, a vu là-bas des choses qu’il n’oubliera jamais. Il a vu des hommes se faire tuer par d’autres hommes par centaines de milliers, juste parce qu’ils étaient soi-disant différents: certains un peu plus grands, d’autres plus râblés, certains plus malins, d’autres plus lents, selon des caractérisations coloniales plus que douteuses. Il a vu le troisième génocide du XXe siècle, une machine de mort implacable qui a creusé les tombes de 800.000 êtres humains, hommes, femmes et enfants. Il a vu les Tutsis se faire massacrer par les Hutus.

Il a aussi vu, sans comprendre tout de suite, des agissements étranges de la part de soldats français mandatés par l’ONU pour tenter d’arrêter le génocide. Ce n’est que quelques années plus tard, en 1998, en menant une enquête pour Le Figaro, qu’il a découvert que le président à l’époque du génocide, François Mitterrand, ainsi qu’une clique de militaires, de conseillers de l’ombre et de barbouzes, avaient joué un jeu plus que trouble dans le déclenchement de ce génocide.

(suite…)


Dès 1990, l’Elysée est informé du projet de génocide

[François Bonnet – Mediapart – 07/04/2014]

Le génocide des Tutsis qui débute le 6 avril 1994 n’est pas un embrasement soudain. Il a été méthodiquement planifié par le pouvoir hutu d’Habyarimana. À tel point que, dès 1990, de nombreux acteurs français sur place (services, militaires, diplomates) font remonter à l’Élysée des alertes de plus en plus précises. C’est ce que détaille le livre Au nom de la France, guerres secrètes au Rwanda, dont nous publions des extraits.

« Déclencheur ». Un mot peut parfois brouiller l’histoire. Il est une habitude d’écrire que l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu de deux tirs de missiles le 6 avril 1994, est le « déclencheur »du génocide des Tutsis qui allait faire en cent jours de 800 000 à 1 million de morts. C’est effectivement le signal du début des tueries de masse puisque aussitôt l’attentat connu, la garde présidentielle et les milices hutues entament les massacres à Kigali.

Mais ce signal n’est qu’un moment d’un long processus de construction d’un État génocidaire entamé plusieurs années avant. Le génocide n’est pas un massacre soudainement provoqué par un peuple hutu en colère après l’assassinat de son président, une sorte de dérapage monstrueux d’habituelles tueries interethniques, comme ont voulu le faire croire les responsables politiques français en charge en 1994. Il est l’aboutissement d’une planification méthodique, pensée, voulue, organisée par le régime d’Habyarimana. Ce qui pose directement la question du rôle de la France qui, depuis 1990, n’a cessé de soutenir, d’armer, de former les futurs génocidaires, jusqu’à combattre à leurs côtés en 1992 et 1993 contre la rébellion tutsie du FPR conduite par Paul Kagamé. Jusqu’à 1 000 soldats français ont été déployés au Rwanda au début des années 1990.

C’est toute la qualité du livre que publient Benoît Collombat et David Servenay, « Au nom de la France », guerres secrètes au Rwanda (éditions La Découverte), que d’explorer ces quatre années qui ont précédé le génocide. Les deux journalistes travaillent depuis des années sur le Rwanda, le premier ayant réalisé de nombreuses enquêtes pour France Inter, le second ayant déjà publié un livre important, en 2007 avec Gabriel Périès, Une guerre noire, enquête sur les origines du génocide rwandais (1959-1994).

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(suite…)


[Dov Lerner – IES News Service – 04/04/2014]

Sur les réseaux d’infos alternatives, ces derniers jours, circule une histoire comme quoi les quatre détenteurs du brevet d’une nouvelle (et révolutionnaire) téchnologie de fabrication, salariés de l’entreprise Freescale Seminconductor étaient à bord du vol 370 de la Malaysia Airlines. Cette information est fausse.  Même si les noms d’employés de Freescale figurent parmi la liste des passagers, aucun des porteurs de brevet n’y est listé.

Trop de sites de presse se sont engoufrés dans la brèche sans prendre même le temps de consulter  la liste officielle des passagers du vol MH 370 publiée par Malaysia Airlines ou encore la liste descriptive publiée par New York Daily News. Cela leur aurait pris deux minutes…

Le seuil qui sauve l’honneur est le youtubeur Dahboo7 qui a très vite invalidé la rumeur en allant vérifier l’info.

Cette information a son importance étant donné qu’elle invalide les soupçons d’une vaste conspiration des milieux d’argent (et notamment des Rothschild) pour s’accaparer cette technologie (même s’il faut pour cela tuer près de 300 personnes dans la foulée). La technologie en question intéresse d’autant plus les milieux conspirationistes qu’elle est utilisée dans les applications de guerre électronique et notamment pour « rendre invisibles » des avions et des hélicoptères aux radars ennemis…

La théorie en vogue actuellement est que l’avion faisait partie d’un projet militaire US ultra-secret et aurait été détourné vers la base militaire de Diego Garciahttps://www.youtube.com/watch?v=p2eQ3XGqMWA . Ceci serait confirmé par des témoignages visuels d’habitants de l’île de Kuda Huvadhoo dans les Maldives, qui affirment avoir vu un jet aux couleurs de Malaysia Airlines survoler l’île a très basse altitude (http://www.haveeru.com.mv/news/54062)

 


… fatigués d’être traités comme des supplétifs par la gauche blanche. Le vote Front National va (on l’espère) au moins servir à cela: faire comprendre aux citoyens de seconde-zone, aux Arabes toujours-suspects, aux Noirs toujours-contrôlés qu’il n’y a aucun espoir pour eux dans les organisations « progressistes » blanches, où on ne leur donne la parole que pour qu’ils disent « oui » à ce que le maître à penser blanc vient de dire. L’urgence d’un travail de reflexion politique comme celui mené de manière balbutiante par le PIR est flagrante…

[PIR – 2 avril 2014 –  Aya Ramadan] 

« Pour ma part, je crois que les peuples noirs sont riches d’énergie, de passion qu’il ne leur manque ni vigueur, ni imagination mais que ces forces ne peuvent que s’étioler dans des organisations qui ne leur sont pas propres, faites pour eux, faites par eux et adaptées à des fins qu’eux seuls peuvent déterminer »[1]. Aimé Césaire

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« Rendez-nous Bobigny », voilà le slogan ô combien symbolique de la liste de droite menée par Stéphane De Paoli pendant ces élections municipales 2014 à Bobigny et soutenu par le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde. Il y a un mois De Paoli était complètement inconnu, il a suffit de quelques semaines uniquement pour que son nom devienne l’emblème de la contestation anti-PC à Bobigny.

« Rendez-nous Bobigny », un cri de rage, un slogan politique qui en dit long sur le sentiment de dépossession des jeunes de la ville. Ce slogan a été tagué sur le béton de la cité Paul Eluard, en plein centre-ville. Un béton sur lequel est gravée la violence qui nous est faite, notre rage d’être sans cesse relégués au second plan, d’être invisibilisés dans les centres décisionnels de la ville, de n’être utilisés qu’au moment des fêtes et des galas de danses hip-hop, finalement notre rage d’être encore et toujours considérés comme des sujets coloniaux, des êtres inférieurs. C’est cette même rage qui avait amené les marcheurs pour l’Égalité de 1983 a manifesté leur refus du racisme, des crimes policiers, la revendication d’être traités comme des citoyens lambda. Ce mouvement pour l’Égalité aurait pu donner naissance à un ou plusieurs partis autonomes, héritiers de l’Étoile nord-africaine et du Mouvement des travailleurs arabes (MTA) structurés sur une idéologie solide qui reprenne les fondamentaux de Fanon et de Malcolm X, une idéologie qui mette au centre notre dignité et notre libération. Mais non, à la place, la gauche socialiste s’en est servie pour créer SOS racisme, pour endiguer et désagréger ce mouvement de l’immigration, pour neutraliser son autonomie et son tranchant radical.

Et les crimes policiers ont continué, et les contrôles au faciès se sont multipliés, et le droit de vote des étrangers est devenu un songe de plus en plus improbable… Et il y a eu le 11 septembre, la loi contre le voile de 2004, l’invasion occidentale de l’Irak, les innombrables interventions françaises en Afrique[2], encore et toujours la colonisation de la Palestine, la négrophobie et l’islamophobie.

Et le PCF toujours et encore plus à l’ouest, replié sur lui-même, toujours aussi fermé dans son champ de vision économiste de la société, incapable de faire un pas vers l’indigène, de comprendre que la lutte des classes dans son acception euro-centrée n’est pas notre priorité, que c’est la question de la dignité, el Karama, qui est essentielle car elle cristallise les siècles de piétinement colonial culturel et identitaire.

Le militant blanc de gauche, aussi sincère soit-il, aura beau avoir lu Fanon, il ne comprendra pas que ma mère ait pu être fière de voir Rachida Dati à la télé au moment où elle fut nommée ministre de la Justice, il ne comprendra pas que ma mère n’en a rien à foutre qu’elle soit de droite ou de gauche, que c’est une question de dignité : voir une Arabe bien habillée, et qui parle bien, c’est un bout de dignité retrouvé!

Ce gauchiste me reprochera « d’essentialiser » ma mère et ma communauté, et donc une partie de moi-même au final, parce que moi aussi, instinctivement, je pense comme ma mère. Parce que ma mère m’a transmis au plus profond de moi, dans mon inconscient le plus archaïque, l’idée que nous sommes écrasés, infériorisés, humiliés en tant qu’arabes. Et qu’être à la télé en tailleur, débattre de politique et manier la langue française comme les Français c’est la plus grande réussite possible, même si ses propos sont « objectivement » contre les miens ! Il est là le clivage racial que ne veulent pas comprendre les gauchistes mais qu’ont bien compris la droite, en tout cas une partie de la droite, celle de Lagarde. (suite…)


[Emmanuel Ratier – Faits et Documents n°320 – 15/09/2011]

« La gauche Prada, c’est lui ! […] Voici le bellâtre du PS qui veut rendre sexy la gauche : col mao, cravates roses et vacances en Toscane. » Technikart, septembre 2009.

« Le socialisme, ça a été une merveilleuse idée, une splendide utopie, mais c’était une utopie inventée contre le capitalisme du 19e siècle […] C’est juste devenu un mot-prison qui empêche d’avancer. » Pour en finir avec le vieux socialisme… et être enfin de gauche.

« C’est minuit moins le quart avant la mort clinique du Parti socialiste […] Le mot “socialiste” ne veut plus rien dire. » 10 juin 2009

« Nous sommes au bout d’un cycle : une grande partie des idées de gauche se sont épuisées. Pour que le PS retrouve une crédibilité, il doit être porteur d’un projet vraiment différent. Cela demande du temps et beaucoup de travail. » Valeurs actuelles, 2007.

« Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques Blancs, quelques Whites, quelques Blancos… » Film projeté à Politiquement parlant, Direct 8, 10 juin 2009.

« Manuel Valls est un des symptômes de la nécrose intellectuelle et progressiste du Parti socialiste. » Jean-Luc Mélenchon (Libération, 5 janvier 2011).

Né le 13 août 1962 à Barcelone (Espagne) – donc dans l’Espagne franquiste, Manuel Valls n’a pas grand-chose à voir avec le fils d’immigré classique, besogneux mais monté à la force du poignet. Issu de la bourgeoisie catholique, il est en effet le petitfils d’un journaliste, enseignant et traducteur, qui figure parmi les grands intellectuels espagnols. Son père est rédacteur en chef d’un journal républicain et catholique (sic), il cacha des religieux, notamment des prêtres, durant la guerre civile, alors que ces derniers risquaient d’être tués par les trotskistes, les communistes et les anarchistes. Son père est aussi le fils d’un artiste peintre catholique catalan, réputé, Xavier Valls, né le 18 septembre 1923 à Horta (Espagne) et décédé en 2003.

Son père effectue donc sans aucun problème ses études artistiques durant la guerre civile (École Massana), avant de travailler dans le vitrail, l’orfèvrerie, l’architecture. Fondateur en Espagne du Cercle Maillol, créé au sein de l’Institut français de Barcelone, il s’installe à Paris en 1949 (tout en exposant régulièrement en Espagne), se lie avec Henry de Montherlant, Fernand Léger, Jean Genet, Hugo Pratt, Vladimir Jankélévitch, etc.

Il remporte de nombreux prix en Espagne, en France et dans les pays sud-américains. Ses tableaux, très cotés, figurent dans de nombreux musées internationaux, notamment français (un portrait du jeune Manuel Valls a même été exposé au Musée de l’Orangerie en 2010 !).

Son père se rend très régulièrement en Espagne et c’est là que naîtra Manuel Valls.

Il faut donc très certainement mettre au compte de la légende les sorties régulières sur « l’ambiance de plomb du régime franquiste » qui aurait poussé son père à « émigrer » outre-Pyrénées. (suite…)


Les journalistes se disent effarés, mais pourquoi ces petits jeunes des quartiers défavorisés ne s’amuseraient-ils pas ? Se balader en bagnole avec des flingues en criant Allah-Akbar, buter des gens, rouler des mécaniques devant la caméra, frimer autour d’un feu de camp… c’est nettement plus marrant que se zoner dans la banlieue de Mouscron, sous la pluie.
Relisez Orwell et ses récits sur les Brigades internationales en Espagne : pour les petits jeunes qui se faisaient chier dans les banlieues de Leeds et Manchester, aller se battre en Espagne c’était le rève et cela leur donnait une raison d’être. Quand aux atrocités…  allez demander aux religieuses de Torres si elles ont un bon souvenir des « glorieux combattants internationalistes »

L’ESCADRON DES JIHADISTES FRANÇAIS EN SYRIE

[BFM TV – Grand Angle – 27/03/2014]

Deux journalistes français ont pu récupérer des vidéos de combattants français et belges partis faire le djihad en Syrie. Des images fournies par des sympathisants de l’armée syrienne libre pour dénoncer la violence de ce groupe radical. Des vidéos qui montrent qu’ils sont des acteurs directs des atrocités commises en Syrie.

Video AVI – 10 minutes – 90 Mo http://www.libertes-internets.net/archives/films/BFMTV_Grand_Angle_Lescadron_des_jihadistes_francais_en Syrie.avi


[Dov Lerner – SourceFiles – IES News Service – 20/03/2014]

A l’heure où Israël ressort l’affaire du vol Pan-Am 103, détruit par un attentat au-dessus du village de Lockerbie, afin de nous convaincre (et surtout l’opinion US) de bombarder l’Iran (c’est devenu une obsession en Israël, même chez l’homme de la rue)… il est bon de se tourner vers des sources « non-approuvées » pour tenter d’y voir un peu plus clair. Car l’affaire est typique du Moyen-Orient, avec un entrelacs de groupes aux intérêts divers mais parfois convergents, de guerres entre agences et services de sécurité, de considérations géopolitiques changeantes, d’agendas différents de la part de pays « amis », de luttes d’influence entre factions…  bref, rien qu’on ne connaisse déjà pour peu qu’on se soit un tout petit peu intéressé à la région ces 40 dernières années… et les bourdes des services secrets rappellent celles (étranges) commises 20 ans plus tard, la veille du 11 septembre 2001.

Lester K Coleman, agent secret travaillant pour la Defense Intelligence Agency, a publié le seul récit depuis l’intérieur sur cette histoire : Trail of the Octopus. Un livre que le gouvernement US et de Margaret Thatcher ont tenté d’interdire… sans succès. Ils ont alors tout fait pour en discréditer l’auteur, le faisant passer pour malhonnète, fou, cupide, traitre etc. etc. … comme on peut le voir sur sa page Wikipedia.  Le livre complet est librement téléchargeable icihttp://www.libertes-internets.net/archives/docs/Lester_K_Coleman_TRAIL_OF_THE_OCTOPUS.pdf  (PDF 11,5 Mo)

Le 3 juillet 1988, dans le golfe persique, le croiseur USS Vincennes – qui se trouve illégalement dans les eaux territoriales iraniennes –  prétend avoir détecté un chasseur iranien hostile en vol d’approche, il tire des missiles… et abat un innocent avion de ligne civil iranien, assassinant 290 pèlerins en route vers  la Mecque. Le gouvernement US (ainsi que le capitaine du vaisseau Will Rogers III – qui ne sera jamais inquiété) refusent de s’excuser, affirmant qu’il y avait bien une menace et qu’ils n’ont fait que se défendre… Les 290 civils innocents qui sont morts ? Tant pis pour eux, explique Reagan, ils n’avaient qu’à pas être iraniens. (suite…)


[Martin Untersinger – Le Monde – 28/03/2014]

La Turquie se rapproche un peu plus du club très fermé des pays censeurs du Net. Après Twitter, les autorités d’Ankara ont ordonné le blocage de Youtube, jeudi 27 mars. Concrètement, le BTK, l’organisme turc de régulation d’Internet, a demandé aux fournisseurs d’accès d’interdire à leurs clients d’accéder à Twitter et à Youtube.

Mais ces mesures sont peu efficaces. Le nombre de tweets postés a ainsi augmenté de 138 % après le blocage, selon l’agence médias sociaux We are social. Dans le bras de fer entamé entre le gouvernement et les internautes, ces derniers semblent prendre le dessus. Voici comment : (suite…)


LES 14 CARACTÉRISTIQUES DU FASCISME ET L’ORGANISATION L’ETAT VUE PAR MUSSOLINNI

[Lawrence Britt – Free Inquiry Magazine, Spring 2003 – traduit par Txalaparta]

Politologue, le Dr. Lawrence Britt a écrit un article sur le fascisme (« Fascism Anyone? », Free Inquiry, printemps 2003, page 20). En étudiant les régimes fascistes d Hitler (Allemagne), Mussolini (Italie), Franco (Espagne), Suharto (Indonésie), et Pinochet (Chili), le Dr. Britt a trouvé qu ils avaient 14 éléments en commun. Ce sont ce qu’il appelle les caractéristiques déterminantes du fascisme.

Pour renforcer cette analyse, voici comment Mussollinni voyait l’organisation du fascisme idéal :

“Il serait plus approprié d’appeler cet système le « corporatisme » (ou bien l’industrialocratie) . Quand les élites dirigeantes et les élites du commerce et de l’industrie se rejoignent pour soutenir l’effort économique commun, alors l’Etat fasciste est à son comble. “

Un siècle plus tôt, en 1864 déjà, Abraham Lincoln prédisait cette collusion : “Je vois poindre, dans un futur proche, une crise qui m’inquièté et me fait trembler pour la sécurité de mon pays. Le pouvoir politique est fermement aux mains des grandes entreprises, la corruption sera la méthode d’action politique courante. Le pouvoir financier de ce pays entreprendra de maintenir sa domination en exitant les passions et préjugés du peuple, en l’abrutissant de divertissements pour détourner son regard du fait que la plus grande partie de la richesse est entrain d’être concentrée entre quelques mains privilégiées. Ce jour là, la République aura définitivement cessée d’exister.”

L’URL de cet article (en anglais) est:
http://globalresearch.ca/articles/BRI411A.html

Les 14 caractéristiques sont :

– UN NATIONALISME PUISSANT ET CONSTANT

Les régimes fascistes ont tendance à faire un usage incessant de maximes, slogans, symboles, et chants patriotiques, et autre bric-à -brac. Les drapeaux sont partout, ainsi que les symboles de drapeaux sur les vêtements et les affichages publics.

– LE MÉPRIS POUR LA RECONNAISSANCE DES DROITS DE LA PERSONNE

Par peur d’ennemis et par besoin de sécurité, les gens dans les régimes fascistes sont persuadés que les droits de la personne peuvent être ignorés dans certains cas,  » par nécessité « . Les gens ont tendance à regarder ailleurs ou même à approuver la torture, les exécutions sommaires, les assassinats, les longues incarcérations de prisonniers, etc.

– L’IDENTIFICATION D’ENNEMIS OU DE BOUCS ÉMISSAIRES COMME CAUSE D’UNITÉ

Le besoin d’éliminer la menace ou l’adversaire communément perà§us, minorités raciales, ethniques ou religieuses, libéraux, communistes, socialistes, terroristes, etc., rassemble les gens dans une frénésie patriotique.

– LA SUPRÉMATIE DE L’ARMÉE

Même quand les problêmes intérieurs sont nombreux, l’armée se voit accorder un montant disproportionné des fonds gouvernementaux et les programmes intérieurs sont négligés. On valorise les soldats et le service armé.

– UN SEXISME RÉPRESSIF

Les gouvernements des nations fascistes ont tendance à être presque exclusivement dominés par les hommes. Sous les régimes fascistes, les rôles sexués traditionnels sont plus rigides. L opposition à l’avortement est élevée ainsi que l’homophobie, et la législation et la politique nationale anti-gays.

– DES MÉDIAS DE MASSE SOUS CONTRÔLE

Quelquefois, les médias sont directement contrôlés par le gouvernement, mais dans d’autres cas, les médias sont contrôlés indirectement par une réglementation gouvernementale ou par des porte-parole et des dirigeants sympathiques (aux vues du gouvernement).

– UNE OBSESSION AVEC LA SÉCURITÉ NATIONALE

La peur est utilisée par le gouvernement comme instrument pour motiver les masses.

– L’AMALGAME DE LA RELIGION ET DU GOUVERNEMENT

Les gouvernements des nations fascistes ont tendance à utiliser la religion la plus répandue de la nation comme outil de manipulation de l’opinion publique. Les dirigeants du gouvernement font un usage courant de la rhétorique et de la terminologie religieuses, même quand les principaux credo de la religion sont diamétralement opposés aux politiques et aux actions du gouvernement.

– LA PROTECTION DU POUVOIR DES ENTREPRISES

C est souvent l’aristocratie de l’industrie et des affaires d’une nation fasciste qui a mis les dirigeants du gouvernement en place, créant ainsi une relation avantageuse entre les affaires et le gouvernement et pour l’élite du pouvoir.

– LA SUPPRESSION DU POUVOIR DES TRAVAILLEURS

Parce que la seule menace pour un gouvernement fasciste est le pouvoir des organisations de travailleurs, les syndicats sont soit entiêrementsupprimés soit sévêrement réprimés.

– LE MÉPRIS POUR LES INTELLECTUELS ET LES ARTS

Les nations fascistes ont tendance à promouvoir et à tolérer une hostilité ouverte envers l’éducation supérieure et le milieu universitaire. Il n’est pas rare de voir des professeurs et autres universitaires censurés ou même arrêtés. La libre expression dans les arts est ouvertement attaquée et les gouvernements refusent souvent de financer les arts.

– UNE OBSESSION AVEC LE CRIME ET LE CHÀ¢TIMENT

Dans les régimes fascistes, la police obtient des pouvoirs presque illimités pour faire respecter la loi. Les gens acceptent souvent de fermer les yeux sur les abus de la police et même de renoncer à des libertés civiles au nom du patriotisme. Le pouvoir de la police nationale est souvent pratiquement illimité dans les nations fascistes.

– LE RÊGNE DU FAVORITISME ET DE LA CORRUPTION

Les régimes fascistes sont presque toujours gouvernés par des groupes d’ amis et d’associés qui se nomment à des postes au gouvernement et utilisent l’ autorité et le pouvoir du gouvernement pour protéger leurs amis de l’ obligation de rendre des comptes. Dans les régimes fascistes, il n est pas rare que les dirigeants au pouvoir s’approprient ou volent carrément des ressources ou même des trésors nationaux.

– DES ÉLECTIONS FRAUDULEUSES

Quelquefois, les élections dans les nations fascistes sont complêtement factices. D’autres fois, les élections sont manipulées grà¢ce à des campagnes de salissage contre les candidats de l’opposition, voire leur assassinat, l utilisation de la législation pour contrôler le nombre des votants ou les limites des circonscriptions et la manipulation des médias. Les nations fascistes utilisent aussi systématiquement leur systême judiciaire pour manipuler ou contrôler les élections


Les idées de Marine Le Pen sont bien à droite
[Grégoire Kauffmann (historien) – LE MONDE | 27.03.2014]

Le spectre du « gaucho-lepénisme » est de retour. Un symbole parmi d’autres : avec 23 % des suffrages exprimés au premier tour, le Front national fait une percée historique à Carmaux, ancien fief de Jean Jaurès. Au moment où la gauche française commémore pieusement sa mémoire et le centenaire de sa mort, le fondateur de L’Humanité sert aussi de caution à l’élu lepéniste Steeve Briois – une citation de Jaurès ornait sa carte de voeux diffusée au début de l’année. « Jaurès aurait voté Front national », pouvait-on déjà lire en 2009 sur les affiches électorales de Louis Alliot, dans le Tarn.

Le FN s’enkyste sur des terres traditionnellement ancrées à gauche, tandis que Marine Le Pen nimbe son discours de références que Jaurès, en effet, n’eût pas reniées : étatisme vigoureusement revendiqué, antilibéralisme, valorisation des « petits » contre les élites, défense de la laïcité… L’appropriation de ces thématiques interroge la généalogie d’une famille de pensée qui, depuis son apparition comme phénomène politique moderne à la fin du XIXe siècle, a toujours prétendu assumer un engagement social en direction du « peuple ». Une tendance parfaitement identifiée par les historiens mais qui échappe toutefois aux définitions simplificatrices. En témoigne la bataille des mots pour qualifier cette nébuleuse : « droite révolutionnaire » (Zeev Sternhell), « gauche réactionnaire » (Marc Crapez), « national-populisme » (Pierre-André Taguieff)…

Une constante se dégage néanmoins : depuis les années 1880, marquées par l’affirmation du mouvement boulangiste – le premier ancêtre du FN –, ces prétentions socialisantes sont restées purement incantatoires. Le principe de réalité finit toujours par l’emporter et cette famille politique par retrouver la place la plus conforme à sa vision du monde : aux côtés de la droite classique, jouxtant ces forces conservatrices qu’elle se plaît tant à décrier. Marine Le Pen est l’héritière d’une sensibilité politique irrésistiblement attirée vers la droite « établie ».

(suite…)


La culture touche le Front

[Frédéric Joignot LE MONDE CULTURE ET IDEES | 20.03.2014 ]

A part le mot « merde », qui est « peut-être un peu fort », Jean-Claude Philipot « assume totalement » le libelle contre les collections du fonds régional d’art contemporain de Champagne-Ardenne (FRAC) qu’il a publié le 29 novembre 2013 sur le site officiel du Front national. Intitulé « FRAC : un écrin pour de la merde », le texte de ce commissaire-colonel à la retraite, directeur de campagne de Roger Paris, candidat FN à la mairie de Reims, fustige « les pseudo œuvres qui pourraient parfois être réalisées par un enfant de 5 ans voire par un animal auquel on aurait mis de la peinture sur les pattes et la queue (…) et devant lesquelles les bobos de la gauche caviar ou plus simplement les snobs s’extasient pour faire “moderne” et se distinguer de ce peuple qu’ils méprisent et qui trouve affreux ces “machins” ».

« Il fait peur », écrit le 2 décembre le quotidien régional L’Union-L’Ardennais, ajoutant : « Le vernis du nouveau style du FN ne tient pas longtemps. » De son côté, la directrice du FRAC, Florence Derieux, réagit : « Ces gens-là ne savent plus quoi faire, quoi dire, pour être médiatisés. Tout ce qui est écrit dans ce texte est une aberration. Quand on est tiré vers le bas par quelqu’un qui ne sait pas de quoi il parle, c’est dur. » Elle rappelle que pour ses 30 ans, le FRAC Champagne-Ardenne a organisé, entre 2012 et 2014, 30 expositions où il a montré plusieurs dizaines des 788 œuvres qu’il a acquises depuis 1984.

Quelle politique culturelle le FN va-t-il défendre pour Reims ? Dans son bureau de campagne, M. Philipot, ancien délégué national du groupement catholique intégriste Civitas, appelle à la création d’un fonds rémois d’art figuratif (FReaF) pour rivaliser avec le FRAC. Il défend le lancement d’« ateliers itinérants d’artistes et d’artisans destinés à sensibiliser le public à l’amour d’un vrai métier et à la culture du beau ». Il milite pour des fêtes johanniques (festivités traditionnelles rémoises en souvenir du sacre de Charles VII par Jeanne d’Arc) « plus importantes que celles d’aujourd’hui et véritablement médiévales », avec « des groupes folkloriques ». Une proposition qui étonne les responsables de la mairie (PS) : les prochaines fêtes johanniques, le 31 mai, accueilleront quelque 200 artistes, un « spectacle de feu », 140 artisans et un grand cortège musical et théâtral médiéval comptant plus de 800 figurants. Ils n’ont pas attendu le FN pour en faire une fête populaire, fondée sur l’histoire. (suite…)


Comme toujours, les « Guignols de l’Info » résument parfaitement la situation :

Les Guignols de l’Info = le complot

http://www.dailymotion.com/video/xiwm1i_les-guignols-de-l-info-et-la-theorie-du-complot_fun#.UYN7DkqwP40


[Lettre d’information « Délinquance, justice et autres questions de société – 24/03/2014]
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Xénophobie, antisémitisme, islamophobie, racisme anti-noir, machisme, homophobie… cette idéologie néoconservatrice a deux principaux pôles émetteurs : l’un au cœur du paysage médiatique, habitué à caricaturer musulmans et Noirs, l’autre dans l’underground très actif d’internet, préférant s’en prendre au « suprématisme juif » (selon l’expression d’Alain Soral dans son ouvrage avec Éric Naulleau, Dialogues désaccordés, Blanche/Hugo & Cie, 2013). Le héraut du premier pôle est Zemmour, le héros du second Soral.
Par-delà les divergences réelles entre les deux pôles, on repère un bricolage de thèmes communs. Et puis ils ont hérité de leur bouc émissaire préféré, BHL, quelques traits contribuant à la désintellectualisation en cours du débat public : l’enfilage de lieux communs plutôt que l’enquête au plus près des complications du réel, le marketing des idées vagues plutôt que le patient travail des concepts, l’arrogance rhétorique plutôt que l’argumentation raisonnée. Les marionnettes de l’anticonformisme ressemblent, dans leur absence de rigueur et leur goût pour la mise en spectacle, aux marionnettes du conformisme qu’elles dénoncent.

Ecouter cette conférence de Philippe Corcuff à l’Université populaire de Lyon


Espionnage : comment Orange et les services secrets coopèrent

[Jacques Follorou – LE MONDE | 20.03.2014]

On apprend souvent davantage de choses sur soi par des gens qui n’appartiennent pas à votre famille. Les Britanniques, un peu malgré eux, viennent de nous éclairer sur les liens hautement confidentiels qui existent entre les services secrets français, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et l’opérateur historique de télécommunication France Télécom, qui a pris le nom d’Orange en février 2012.

Selon un document interne des services secrets techniques britanniques (GCHQ), l’équivalent de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, la DGSE entretient une coopération étroite avec « un opérateur de télécommunication français ». L’ancienneté de leurs liens, la description des savoir-faire spécifiques de l’entreprise ainsi que l’enquête du Mondepermettent de conclure qu’il s’agit bien de France Télécom-Orange.

Selon le GCHQ, la DGSE et l’opérateur historique français travaillent ensemble pour améliorer les capacités nationales d’interception sur les réseaux de communication et collaborent pour casser les cryptages de données qui circulent dans les réseaux. France Télécom est un acteur important du système de surveillance en France.

COLLECTE DE DONNÉES LIBRE DE TOUT CONTRÔLE

Cette note, extraite des archives de la NSA par son ex-consultant Edward Snowden, assure que la relation entre la DGSE et l’opérateur français constitue un atout majeur par rapport à ses homologues occidentaux. L’une des forces de la DGSE résiderait dans le fait qu’elle ne se contente pas des autorisations accordées par le législateur pour accéder aux données des clients de France Télécom-Orange. Elle dispose surtout, à l’insu de tout contrôle, d’un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent.

Cette collecte libre de tout contrôle, par le biais de l’opérateur français, portant sur des données massives, concerne aussi bien des Français que des étrangers. Elle est utilisée par la DGSE, qui la met à la disposition de l’ensemble des agences de renseignement françaises au titre de la mutualisation du renseignement technique et de sa base de données. Ces données sont également partagées avec des alliés étrangers comme le GCHQ. Enfin, l’opérateur français développe, en partenariat avec la DGSE, des recherches en cryptologie. (suite…)

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