décembre 2013
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31 décembre 2013
L’attaque du consulat américain de Benghazi ne serait pas liée à Al-Qaida
[LA CROIX – GILLES BIASSETTE et MARIE VERDIER – 31/12/2013]
Selon le New York Times, des chefs de milices locales, et non pas Al-Qaida, sont à l’origine de l’attaque du consulat américain à Benghazi, en Libye, le 11 septembre 2012. Celle-ci avait coûté la vie à l’ambassadeur, Christopher Stevens, et à trois autres Américains.
En septembre 2012, un extrait diffusé sur Internet de L’Innocence des musulmans, petit film islamophobe produit aux États-Unis, déclenche une vague de violences antiaméricaines dans plusieurs pays musulmans. Le11 septembre au soir, à Benghazi, dans l’est de la Libye, un groupe d’assaillants armés de kalachnikovs et de lance-roquettes prend d’assaut le consulat américain, protégé par seulement huit gardes armés, tandis qu’une foule en colère manifeste à l’extérieur du bâtiment. L’ambassadeur Christopher Stevens et trois diplomates trouvent la mort lors de l’attaque. Cet assaut n’a été « ni planifié ni commandité » par Al-Qaida, quand bien même il se produisit le jour anniversaire de l’attentat des tours jumelles à New York, écrit le New York Times dans son édition du 28 décembre. Pour autant, il n’était pas non plus totalement spontané ni dénué de signaux d’alarmes précurseurs, selon le quotidien, qui a enquêté pendant plusieurs mois à Benghazi.
QU’EN CONCLUT LE « NEW YORK TIMES » ?
L’enquête rappelle l’histoire de la violence contre les diplomates occidentaux à Benghazi et la montée des tensions. Elle désigne comme principaux suspects les chefs de milices locales qui avaient bénéficié du soutien logistique de l’Otan lors de l’insurrection contre le régime du colonel Kadhafi. Dont Ahmed Abu Khattala, qui a admis avoir été présent sur les lieux, mais nié être le responsable de l’assaut. Ahmed Abu Khattala, comme certains chefs rebelles, n’a jamais caché que les États-Unis figuraient sur sa liste d’« ennemis infidèles » derrière Khadafi, qu’il était proche de la mouvance Ansar Al‑Charia et était prêt à faire usage de la violence contre les intérêts occidentaux.
Mais, d’après le New York Times, la vingtaine d’experts de la CIA en Libye, obnubilés par la traque d’Al-Qaida, ont été incapables de déceler d’autres dangers plus imminents. Les Américains n’ont pas su discerner qui, parmi les rebelles, leur était loyal et qui leur était hostile. Ils ont envisagé l’été dernier de capturer Abu Khatalla, avant d’y renoncer et de réclamer son arrestation aux autorités libyennes, impuissantes.
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/L-attaque-du-consulat-americain-de-Benghazi-ne-serait-pas-liee-a-Al-Qaida-2013-12-30-1082646
31 décembre 2013
Comme le disait Anne Lauvergeon lors de sa comm’ en 2008 : « L’industrie nucléaire est au premier plan en ce qui concerne l’éthique. L’humain est au centre de nos préoccupations. »
[France 24 – Reuter – 30/12/2013]
Alors que les travaux de décontamination autour de la centrale nucléaire de Fukushima ont pris beaucoup de retard, des entreprises privées, payées par les autorités, n’hésitent pas à recruter des SDF pour assurer ce travail.
Presque trois ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, les autorités japonaises ont toujours d’énormes difficultés à décontaminer la région touchée par les fuites radioactives. Manque de main d’œuvre, étendue de la zone, risques de radiation… autant d’obstacles qui ralentissent les différents chantiers. Pour faire face à ce retard, des sans-abri ont été embauchés directement par des entreprises sous-traitantes de l’État pour effectuer des travaux de nettoyage, comme vider des maisons abandonnées, balayer autour des sites, arracher l’herbe ou encore racler la terre.
« Nous sommes une cible facile pour les recruteurs. Nous sommes tous réunis ici avec nos sacs dans cette gare et nous sommes faciles à localiser. Ils n’ont qu’à nous dire : « vous cherchez du travail ? Est-ce que vous avez faim », raconte à l’agence Reuters, Shizuya Nishiyama, un SDF, rencontré à Sendai, situé à 60 km de Fukushima, dans le nord-est du Japon.
Les yakuzas font des affaires
Les journalistes ont en outre constaté sur place que l’emploi de ces « ouvriers du nucléaire » fait l’objet d’un florissant business, loin d’être légal. Alors que les autorités ont signé des contrats avec plusieurs centaines d’entreprises [733 selon le décompte de Reuters] pour s’occuper de cette décontamination pour un budget total de 35 milliards de dollars, la mafia japonaise s’est aussi immiscée dans le marché.
En sous-main, « un réseau de criminels et de courtiers illégaux, qui recrutent des SDF, sont devenus très actifs à Fukushima », explique Reuters. « Les contrats du ministère de l’Environnement dans la zone la plus radioactive de la préfecture de Fukushima sont particulièrement lucratifs car le gouvernement paye 100 dollars de plus par journée pour chaque travailleur en raison des risques ».
« Il y a beaucoup d’entités inconnues qui sont impliquées dans les projets de décontamination », confirme le professeur Takayoshi Igarashi de l’Université de Hosei, ancien conseiller de l’ex-Premier ministre Naoto Kan. « Il faut vraiment qu’il y ait un contrôle plus sévère sur les entreprises, sur ce qu’elles font et quand.”
Courant 2013, plusieurs membres de la mafia des yakuzas ont pourtant été arrêtés. Ils sont accusés d’avoir infiltré l’entreprise de travaux publics Obayashi, l’une des cinq plus grandes du pays, en y faisant travailler illégalement des ouvriers chargés de la décontamination. Les dirigeants d’Obayashi n’ont pas été mis en cause directement, mais cette affaire a montré l’emprise de la pègre dans ce secteur.
D’autres scandales pourraient d’ailleurs sortir dans les prochains mois. Les travaux de nettoyage ont en effet pris des retards très importants. Le ministère de l’Environnement a ainsi annoncé le 26 décembre que la décontamination des sites pourrait prendre deux à trois ans de plus que la première échéance prévue en mars 2014. Les quelque 60 000 personnes qui ont quitté leur domicile à la suite de la catastrophe nucléaire devront encore patienter de très longs mois.
http://www.france24.com/fr/20131230-autorites-japonaises-embauchent-sans-domicile-fixe-nettoyer-fukushima/
31 décembre 2013
[Génération NT – Matthieu M; – 31/12/2013]
Jacob Appelbaum est un chercheur spécialisé dans la sécurité, et c’est aussi le co auteur de l’article du Spiegel qui a révélé une partie du catalogue des outils dont dispose la NSA pour mener à bien ses opérations de surveillance. Devant une salle remplie de spécialistes, il a ainsi présenté certains des outils utilisés par la NSA pour récupérer des données, intercepter des communications ou fichiers et même pour pirater des réseaux privés.
Outre les outils « clé en main » permettant de prendre le contrôle d’un appareil sous iOS ou de tout téléphone communicant par GSM, Jacob Appelbaum a décrit un dispositif qui vise plus spécifiquement les ordinateurs par injection de paquets, soit le piratage d’un réseau WiFi, qui se démarque par une portée impressionnante allant jusqu’à 13 kilomètres de distance.
L’expert a même indiqué que le piratage pouvait très bien être opéré depuis un drone volant, ce qui multiplie d’autant plus la portée de l’attaque, bien que dans la plupart des cas, ce seraient des vans banalisés qui soient utilisées.
Une brochure de la NSA datant de 2007 a ainsi été présentée, la date laissant supposer que l’agence a encore fait beaucoup de progrès depuis ce temps et que ce qui nous étonne aujourd’hui est certainement très loin des capacités actuelles de l’agence. L’expert partage l’idée que la technique reste toutefois la même et qu’elle aurait été utilisée pour surveiller les communications de Julian Assange à son domicile de l’ambassade de l’équateur à Londres. Des visiteurs de l’ambassade auraient ainsi reçu d’étranges messages de bienvenue d’une société de téléphone ougandaise. Des messages qui provenaient finalement d’une station de la NSA positionnée sur un toit à proximité, camouflé derrière une fausse antenne, les agents auraient alors malencontreusement oublié de réinitialiser leur dispositif après une mission visant l’Ouganda…
Entre temps, le Spiegel vient de publier une fiche interactive présentant une partie des gadgets de la NSA et de leur fonctionnement. Elle est consultable à cette adresse.
http://www.generation-nt.com/nsa-serait-capable-pirater-reseau-wi-fi-distance-13-km-actualite-1832442.html
31 décembre 2013
[iShen – MacPlus 31/12/2013]
Voilà qui devrait faire du bruit, même si l’on est plus vraiment surpris par la teneur des propos du hacker/chercheur Jacob Applebaum : La NSA se serait intéressée à l’iPhone et aux moyens de contourner sa sécurité dés l’année 2008, et pourrait aujourd’hui injecter à distance des logiciels espions qui rapporteraient tout, absolument tout ce qui transite par le biais du smartphone d’Apple. Des preuves de logiciels espions sur smartphones Android avaient déjà été fournies il y a quelques mois mais c’est la première fois que l’iPhone est nommément pointé dans un document officiel.
Applebaum assoit ses déclarations sur un document de la NSA (classifié top secret) publié dans Der Spiegel, document décrivant de façon précise les modes de fonctionnement du logiciel DROPOUT JEEP, celui-là même qui casse toutes les clefs de cryptage dans l’iPhone et permet d’accéder à l’intégralité des données par des portes dérobées. En 2008 néanmoins, rien ne dit que le projet était effectif puisqu’il demandait l’accès physique à l’appareil et qu’Apple n’avait pas, selon les documents de Snowden concernant le projet PRISM, de liens particuliers avec la NSA, que ces liens soient contraints ou forcés. Mais les choses semblent avoir changé depuis la mort de Steve Jobs (qui est donc celui qui a dit « non » à la NSA de son vivant, aucun autre patron d’une grande firme technologique américaine ne peut en dire autant) et la NSA indique de façon troublante qu’elle peut implémenter quand elle le souhaite et sans aucune difficulté DROPOUT JEEP dans n’importe quel iPhone, des propos qui selon Applebaum pourraient indiquer une participation active de la part d’Apple à partir du début 2012, même si aucune preuve tangible ne vient étayer ce soupçon. (suite…)
13 décembre 2013
Probablement le meilleur résumé de la situation et ce que cela implique… et si je peux me permettre de citer Karl Marx, ceci n’est rien d’autre qu’une nouvelle illustration de la bonne vieille maxime socialiste: l’émancipation des travailleurs ne peut se faire qu’à travers la prise de contrôle des outils de production eux-mêmes. Tant qu’il y aura d’un côté des créateurs de contenu et de l’autre des propriétaires de tuyaux, ce seront toujours les propriétaires des tuyaux qui gagneront.
YOUTUBERS, BIENVENUE DANS LE MONDE RÉEL
[Le Journal du Gamer – 13/12/2013]
Le 10 décembre 2013 restera dans les mémoires de YouTube comme le jour où les YouTubers, comme on les appelle communément, ont pris conscience qu’ils n’avaient aucuns droits.
Les créateurs de contenu spécialisés sur le jeu vidéo se sont multipliés sur YouTube depuis quelques années. On y trouve de tout, du simple commentaire de partie (Let’s play) aux émissions plus chiadées comme Le Joueur du Grenier, pour ne citer que la plus connue.
YouTube, de son côté, a mis en place un système de monétisation des vidéos visant à verser aux créateurs de contenu les revenus publicitaires qu’ils ont généré, en fonction du nombre de visionnages de la vidéo.
Certains investisseurs ont évidemment sauté sur l’occasion pour tenter de créer des « networks », c’est-à-dire des groupements de YouTubers dont le but est de négocier de meilleures conditions de rétribution avec YouTube et une meilleure visibilité en échange d’un pourcentage sur les revenus.
Seulement, la notion de droit d’auteur ne semblait pas encore trop inquiéter les créateurs de contenus, et surtout pas dans la sphère du jeu vidéo, média multimédia par excellence qui multiplie la disparité des ayants droit (compositeur, game designer, chara designer, éditeur).
C’est triste, mais c’est vrai. Les YouTubers ont produit du contenu, dont la qualité était croissante d’ailleurs, sans se soucier une seule seconde du contexte légal dans lequel leurs vidéos évoluaient. Bref, le Youtubeur dormait bien profondément sur ses (maigres) acquis. Et comme il est un mammifère au sommeil lourd, il a fallu un changement de politique assez radical de la plateforme pour le sortir de sa torpeur.
♦ Pourquoi tout le monde devient hystérique ?
Qu’est-ce qui a changé, concrètement ? Pas grand-chose au final, mais pour s’en rendre compte, il faut tout d’abord savoir comment fonctionnait YouTube avant. (suite…)
12 décembre 2013
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Revue de Web
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Comme toujours, Fanta pose la bonne question. Si le système est devenu assez efficace pour identifier tous les contenus correspondants, alors les majors vont devoir cracher des sous pour les contenus mixtes. Se prendre 100% des revenus sous prétexte qu’il y aurait 1% de leur contenu dans le mix, ça ne pourra pas le faire très longtemps…
[L’Ennerdeur – 12/12/2013]
Suite à ce qui ressemble à une trahison de YouTube, intéressons-nous à présent à l’avis du youtuber bien connu TheFantasio974.
C’est sur son compte Twitter que TheFantasio974 nous livre ses pensées :
Fais chier quand même qu’il faille me jeter pour éteindre toutes les radios de Fallout afin que tous les droits ne partent pas aux Majors.
Cette suprématie des puissants de la musique sur le monde numérique, c est trop cheaté, on dirait le prêtre dans Hearthstone. Faut nerf !
Parce que ne vous leurrez pas, les abos payants, les claims renforcés, tout ça c’est pour les majors musique, les éditeurs de jeu n’ont rien demandé et sont plus dans la merde qu’autre chose. YT doit devenir une plateforme musique rentable pour les majors C’est tout
Et c’est rentable de prendre 100% des droits de milliards de vidéos qui utilisent 1/100ème de musique qu’ils ne savent plus comment vendre
Là où j’ai halluciné, c est la détection d’un violon en bruit de fond skyrim, même pas un thème connu. Pouf les sous pour la Major.
Les gars sont pas fichus d’innover. Ils vendent encore des CDs. Par contre ils ont la thune pour les avocats.
Cependant je trouve ça normal, ou plutôt « légal ». Je ne me plains pas, Il faut s’adapter, tout ça est un divertissement naissant à inventer.
Après si aujourd’hui le système est devenu assez efficace pour identifier tous les contenus correspondants, alors on peut espérer que des jurisprudences légales le force à évaluer aussi les répartitions équitables de droit sur un contenu mixte.
Et ça arrivera forcément. Quand un éditeur de JV qui a payé les droits d’exploitation d’une musique, voudra ses droits sur une vidéo qui d’office aura été attribuée à la major musicale alors qu’elle ne posssèdait que 2 à 5% du conteny : drole: On va rire.
Pour nous rien ne va changer à moyen terme. On souhaite toujours rester sur un modèle indé par rapport aux éditeurs et sur du gratuit.
On a des plans B et C potentiels. Dans tous les cas il y a pour nous obligation de suivre les contraintes légales de l’industrie.
Pour l’instant ça se passe toujours sur Youtube en ce qui nous concerne sans lui jurer fidélité. Mais quand je vois le best of annuel avec le renard mesquin qui nargue, c’est évident qu’on ne fait pas partie du contenu souhaité ou mis en valeur par la plateforme.
http://www.ennerdeur.com/20131212-youtubegate-les-tweets-de-fanta.html
10 décembre 2013
3 décembre 2013
Très intéressant dossier ! Le paysage politique français est déjà entrain de se préparer à cette nouvelle réalité… les années à venir vont être intéressantes, on va non seulement voir ce que le FN a dans le ventre (un peu comme ce qui s’est passé pour les électeurs du PCF en 1981) mais aussi pouvoir faire le tri entre les arrivistes prêts à planquer leurs beaux discours universalistes et ceux qui, comme ce fut le cas pendant les 8 années de la présidence néo-con de George W. Bush, auront le courage de défendre les valeurs républicaines…
Si, comme le disent les analystes politiques « le FN siphonne les voix du PS. Les électeurs qui grossissent les rangs du FN viennent de la gauche […] Le FN devient le nouveau parti protestataire. Ce sont des ouvriers, des employés modestes, des ruraux qui se tournent vers lui » alors les lendemains électoraux risquent d’être amers et le désespoir de ces « doublement cocus » va grandir dans les « territoires sensibles » dans lesquels le FN fait des scores records… avec tous les dangers que cela comporte, comme l’histoire du Chili ou du Tea Party nous le montre. Et les politiques ne font pas grand chose pour crédibiliser leur action… encore une fois, une relecture de la situation politique des années 1930 en France n’est pas inutile.
Sans parler du cocktail explosif formé par une jeunesse inculte abandonnée à la mondialisation et à la précarité qui ira affronter des boucs émissaires qui ne se laisseront pas faire. Pour le vieux lecteur de Gramsci que je suis, tout ceci est porteur de violences sociales. Vers la guerre civile ? (Dov)
[Emmanuel Ratier – Faits & Documents n°365 – 15/11/2013]
Pour la première fois de son histoire, le Front national, loin devant le PS et l’UMP, arrive en tête des intentions de vote aux élections européennes de 2014 (IFOP/Le Nouvel observateur, 10 octobre). Pour la première fois, Marine Le Pen arrive en troisième position des personnalités politiques (à égalité avec Alain Juppé, François Fillon et Christine Lagarde) derrière Manuel Valls et Nicolas Sarközy (Sofres/Le Figaro magazine, 3 octobre). Si on y ajoute 16 % d’intentions de vote aux élections municipales (mais le FN ne sera sans doute présent que dans 550 villes) et l’élection de Brignoles (53,9 %), c’est la débandade dans les partis politiques de l’arc constitutionnel. « Tous les ingrédients d’un nouveau 21 avril sont réunis » avoue Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique, longtemps associée à l’UMP (Le Figaro, 18 septembre). Quant au philosophe de gauche Bernard Stiglitz, ancien directeur de programme au Collège international de philosophie, il fait une grosse déprime : « Sauf événement majeur, le FN deviendra majoritaire dans les années qui viennent et sera présent au gouvernement : 40 % des Français affirment aujourd’hui partager ses idées (L’Express, 11 septembre). »
® Sur un an, la progression de Marine Le Pen (Figaro magazine) est exceptionnelle : en octobre 2012, elle se situait à la quatorzième place du classement. Comme l’a analysé Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop, « il n’y a plus désormais de sympathisants types du Front national. Par ailleurs, Marine Le Pen est aux yeux de 46 % des Français la personnalité politique qui incarne le mieux l’opposition (CSA/BFMTV), loin devant François Fillon (18 %). La popularité de Marine Le Pen est perceptible dans toutes les catégories de la population. Ses idées séduisent notamment autant les hommes (36 %) que les femmes (34 %) », à la différence de Jean- Marie Le Pen qui avait un électorat nettement masculin. Signe de cette percée, un sondage de l’Ifop d’octobre 2013 en fonction de l’orientation sexuelle : le FN obtient désormais 16 % chez les non-hétérosexuels contre 10 % en avril 2012. Comme l’indique l’Ifop, un peu gêné aux entournures (mais le même phénomène est perceptible aux Pays-Bas), « l’hostilité du FN à l’égard de l’islamisme peut séduire des personnes pour qui cette religion apparaît comme une véritable menace contre leur mode de vie et les libertés en matière de moeurs ».
® De même, le parti mariniste est en train de percer dans des segments de population où il était traditionnellement faible. (suite…)
2 décembre 2013
C’est vraiment dommage que ce soient les fachos qui soient les seuls à prendre la peine de tracer le portrait de cet arriviste manipulateur qui représente un vrai danger pour la démocratie. Jean-Vincent Placé c’est l’archétype du politicard cynique qui a engendré la haine de la république en 1936… On est loin des Verts qui voulaient « moraliser la vie politique ». Le simple fait qu’ils tolèrent des arrivistes pareils à leur tête illustre parfaitement à quel point les Verts sont devenus un parti établi et pourri. Ca nous promet des petits matins bruns, tout ça – et dire que j’y ai cru, moi, aux Verts ! (Dov)
[Emmanuel Ratier – Faits & Documents 366 – Octobre 2013]
Le 25 septembre 2013, Noël Mamère annonçait dans Le Monde son intention de quitter Europe Écologie Les Verts, dénonçant « la firme » formée par Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé et leurs amis : « Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d’élus. » Cette transformation est l’oeuvre d’un homme, Jean-Vincent Placé. Formé par Michel Crépeau aux habiletés terriennes rad-soc, ce pur apparatchik franc-maçon, qui n’a jamais travaillé, est surnommé « le Sarko écolo ». Il aura mis sur la touche toute la vieille garde verte et placé ses hommes (et surtout ses femmes) dans le parti. Ce « vert qui mange sa viande bleue » est un ambitieux qui se voit ministre de l’Intérieur ou du Budget. En toute modestie, il déclare : « Je suis un des hommes les plus influents de la république » (Le Canard Enchaîné du 6 novembre 2013).
« Pas la peine de parler aux gens de dérèglement climatique… J’ai une bonne connaissance de la géographie, du sport et de la gastronomie, ça passe toujours. C’est mon côté chiraquien ! » (Le Point du 31 octobre 2013).
« Je l’ai connu du temps où j’étais un chef socialiste et où il me léchait en vain les pieds pour un siège aux cantonales en Essonne dans une ville qu’il n’habitait pas » (Jean-Luc Mélenchon, rapporté par Le Nouvel observateur du 17 décembre 2009).
« Jean-Vincent Placé, c’est l’homme en costume cravate des verts. Un ovni dans le parti écolo. Il aime le pouvoir, les belles femmes et les cigares. Il roule parfois vite et se gare souvent mal. Il dîne aux meilleures tables du 7e arrondissement de Paris, on lui sert du « monsieur le président ». Il copine avec Roger Karoutchi (UMP), Jean-Paul Huchon (PS), Bernard Lehideux (MoDem), François Sauvadet (Nouveau Centre), ou encore… Pierre Charon, le conseiller de Sarközy. D’aucuns le décrivent comme un apparatchik, un cynique un opportuniste sans conviction spécialiste des coups tordus » (Le Point du 15 juillet 2010).
« Quand n’importe quel jeune loup de son âge rêve de l’Assemblée nationale, le numéro 2 d’Europe Écologie – Les Verts (EELV) préfère aller croûter sous les ors du palais du Luxembourg, où l’on n’est pas élu directement par les citoyens, mais à la grâce des tractations » (Mégalopolis du 15 juillet 2011)
Jean-Vincent Placé est, à l’état civil, né le 12 mars 1968 à Séoul (Corée du Sud) même s’il précisera au Figaro du 13 août 2010 que cette date est incertaine. D’abord élevé par des soeurs protestantes hollandaises, il sera adopté sous forme plénière à l’âge de sept ans par une famille normande avant d’être naturalisé en 1977. Dans cette famille française de cinq enfants, le père est avocat et la mère institutrice. S’il a souvent été dit que cette famille était « très à droite et très chrétienne », il semble que la réalité soit à nuancer. En effet, son frère Hervé Placé, avocat d’affaires à Caen, expliquait à Mégalopolis du 15 septembre 2011, à propos de ses géniteurs que « Lui [est] plutôt de droite, elle plutôt de gauche ». (suite…)