novembre 2007



[Alain Gresh – Le Monde Diplo – 29/11/2007]
A écouter les journalistes sur les chaînes de radio le mercredi 28 novembre, un fait émergeait : personne ne citait précisément la déclaration israélo-palestinienne adoptée lors de la réunion d’Annapolis. Il était donc bien difficile de se faire une opinion précise, au-delà des envolées émues sur la relance de la paix. Même pour ceux qui, comme moi, pensaient qu’Annapolis allait ressembler à « un village Potemkine » de la paix, la lecture de ce texte est pourtant un choc. Nous nous engageons, affirment Israéliens et Palestiniens dans des négociations vigoureuses, continues et deploierons tous les efforts possibles pour parvenir à un accord avant la fin 2008. Dans ce but, il a été conclu qu’un comité de pilotage mené conjointement par le responsable de la délégation de chaque partie se réunira régulièrement Les deux parties s’engagent aussi à faire appliquer la feuille de route :« Les parties s’engagent également à remplir immédiatement leurs devoirs respectifs édictés par la « feuille de route » sur une solution permanente à deux Etats résolvant le conflit israélo-palestinien telle qu’elle a été mise en place le 30 avril 2003 par le Quartette, et conviennent de former une structure américano-palestino-israélienne, dirigée par les Etats-Unis, destinée à suivre l’application de la Feuille de route. » Mais la feuille de route prévoyait la création d’un Etat palestinien avant la fin 2005 ; pourquoi ce qui a été décidé à l’époque n’a jamais été appliqué ? Pourquoi le serait-il maintenant ?

Mais le plus inquiétant, dans la déclaration commune, c’est l’absence de toute base juridique ou légale aux négociations ; il n’y a aucune référence au droit international ni même à la résolution 242 du Conseil de sécurité et à l’idée d’échange de la paix contre les territoires. Les deux parties s’engagent à « des négociations bilatérales en toute bonne foi ». En toute bonne foi ? Mais que signifie ce terme ? Ehoud Olmert pense, « en toute bonne foi », que Jérusalem, y compris sa partie arabe conquise en 1967, est « territoire israélien » ; il pense « en toute bonne foi », que les grands blocs de colonies doivent être annexés à Israël. Il pense aussi, « en toute bonne foi », que la sécurité des Israéliens est plus importante que celle des Palestiniens.

Une nouvelle exigence est apparue, appuyée par le président Bush dans son discours, la reconnaissance d’Israël comme « un Etat juif ». Comme l’explique Jeff Halper, sur le site Counterpunch, dans un texte intitulé « Israel’s Strategy for Permanent Occupation » ((28 novembre 2007) : (suite…)


Mission accomplie, l’Empire a réussi à créer une nouvelle base permanente. Le reste du pays peut s’enfoncer dans la violence, les US tiendront les puits de pétrole et au diable le reste…

Les Etats-Unis resteront en Irak
[Le Monde Diplomatique – 30/11/2007]
« US paves way for long-term stay in Iraq » (les Etats-Unis se préparent à rester sur le long terme en Irak », tel est le titre d’un article du Financial Times du 27 novembre écrit par Steve Negus, Demetri Sevastopulo et Andrew Ward. Le quotidien des milieux d’affaires britannique indique que le président Bush et le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki ont signé une déclaration qui prépare à une présence à long terme des troupes américaines en Irak. Ces troupes ont reçu un mandat des Nations unies qui s’achève l’année prochaine. Les deux gouvernements demanderont le prolongement de ce mandat, mais informeront aussi qu’ils négocient un accord bilatéral.

Le général Douglas Lute, le conseiller de la Maison Blanche pour l’Irak et l’Afghanistan, a déclaré que cet accord autoriserait « une présence permanente des troupes américaines et des autres troupes de la coalition, sans mandat des Nations unies ». Remarquons que les pays appartenant à la coalition sont de moins en moins nombreux, que les Britanniques ont retiré la majorité de leurs forces et que la défaite de la droite en Australie ouvre sans doute la voie à un retrait des troupes australiennes.

http://blog.mondediplo.net/2007-11-30-Annapolis-suite-et-sans-doute-fin


[ACRIMED – Marie-Anne Boutoleau et Yves Rebours – vendredi 30 novembre 2007]

Dans les jours qui ont suivi la tenue de la coordination nationale étudiante à Rennes les 10 et 11 novembre derniers, la plupart des médias ont déploré, avec un bel unanimisme, l’accueil qui leur avait été réservé : un « climat de méfiance », un « climat hostile ».

Protestations et condamnations

Ainsi, le 12 novembre, France 3 Bretagne, Le Télégramme, Le Figaro, Libération et Le Nouvel Observateur se mettent au diapason pour dénoncer l’interdiction faite aux journalistes d’entrer dans le bâtiment de Rennes 2 où se tenaient les débats de la coordination. Dans un article intitulé « Médias non grata à Rennes-II », Pierre-Henri Allain correspondant de Libération à Rennes s’interroge gravement : «  Paranoïa ? Posture radicale ?  » Et rapporte : « Pour certains étudiants de la coordination, la presse était manifestement indésirable ce week-end à Rennes. » [1]

Le lendemain, Ouest-France s’y met. Le quotidien régional publie un encart de la rédaction : « Insultes, menaces, interventions pour gêner les interviews, difficultés à couvrir les assemblées générales… A Rennes et à Nantes, des acteurs du mouvement étudiant cherchent à nous empêcher de travailler. Heureusement, une grande majorité d’entre eux n’ont pas cette attitude antidémocratique. Le débat et les critiques sont normaux. [sic] Nous ne laisserons personne influencer nos écrits et nos photos. Nous continuerons à informer, en respectant nos principes professionnels, honnêtement et dans l’indépendance.  »

Le même jour, son principal concurrent dans l’Ouest de la Bretagne, Le Télégramme, publie un « point de vue » d’Hubert Coudurier qui, sous un titre qui dit tout – « Refuser le nihilisme conservateur » – fulmine contre la mobilisation et explique : « La dictature des glandeurs ou des agitateurs qui les empêchent [les étudiants] de travailler apparaît comme la survivance de systèmes totalitaires , incongrus au XXIème siècle. La preuve : les médias sont malvenus dans des réunions où l’on tente désormais d’interdire le vote à bulletins secrets. »

Le 14, le site « indépendant » d’information rennais Rennesinfhonet [2] donne largement la parole aux journalistes. Ceux-ci témoignent anonymement, à l’instar de ce « journaliste d’un grand média national » qui déclare : « C’est une petite minorité d’extrême gauche, même fasciste d’extrême gauche qui cultive la désinformation à des fins de propagande. » « Fasciste d’extrême gauche » ? Rennesinfhonet d’ajouter : « Ce journaliste ne mâche pas ses mots et pourtant il les pèse » ! Plus loin, le site donne la parole à un « localier » qui « tempère » : « Ce n’est pas non plus Bagdad mais quand même… »

Et puis… Le Monde paraît !… Le 17 novembre, dans son édition datée du lendemain, le quotidien vespéral publie un éditorial adossé à un article (et réciproquement) : un sermon solennel contre les acteur des mobilisations sociales, dont nous nous sommes délectés ici même.

Le 20 novembre, l’AFP publie un article de Juliette Collen qui permet de relativiser tous ces cris d’orfraie. Il montre que, dans bien des cas, les rapports entre étudiant(e)s et médias sont beaucoup moins tendus que ne le laissent entendre généralement les journalistes, que ce n’est pas pire que lors du CPE et que bien souvent les journalistes peuvent faire leur travail normalement. Ce sont pourtant des journalistes de France-Info, d’I-télé, de Libération, de France 3 qui témoignent. Autrement dit, les mêmes qui se plaignent de « persécutions » ailleurs !

La suite : http://www.acrimed.org/article2774.html


[Reuters – 30/11/2007]

Un employé de Toyota Motor Corp est mort d’épuisement après avoir fait plus de 106 heures supplémentaires en un seul mois. Un tribunal japonais a confirmé que la mort de cet employé était bien due au surmenage – invalidant ainsi une décision du ministère du travail de ne pas payer de compensation à sa veuve. Le ministre ainsi que Toyota avaient jugés qu’il n’existait pas de preuve d’un lien entre le surménage de l’employé et la cause de son décès.

http://links.reuters.com/r/P65EH/4XZ7M/OJPN2/NFIUF/TM27O/YT/t


En France c’est (presque) pareil, avec la loi Sarkozy qui interdit les rassemblements de plus de trois personnes dans les halls d’entrée…

[Gregoire Seither – IES News Service – 29/11/2007]

Question : quand est-ce qu’une manifestation démocratiquement légitime devient un rassemblement interdit sur la voie publique ? Quand une deuxième personne vient se joindre à la manifestation.

C’est ce que déclare Viktor Shenderovich, journaliste satirique russe qui avait organisé une manifestation solitaire devant le quartier général de la police de Moscour, brandissant une pancarte qui disait « Libérez Garry Kasparov. »

« Puis un agent provocateur, tenant un drapeau rouge à la main, est sorti du commissariat de police et s’est placé à côté de moi, Immédiatement la police, qui se tenait dans une voiture juste à côté, s’est précipité sur moi et m’a arrêté.

Légalement il est permis de protester dans la rue, à condition d’être seul. Il n’est pas nécessaire de déposer une demande d’autorisation et la police n’a pas le droit de vous en empécher.

Par contre, dès qu’on est deux à le faire, cela devient un rassemblement illégal ».

Les autorités russes surveillent de près toute manifestation, fixant à l’avance le nombre personnes pouvant y participer ainsi que le lieu et la date et l’heure de tout manifestation.


[29/11/2007  – L’Expansion.com]

Les candidats républicains à la présidence ont été soumis par CNN au gril de questions vidéo iconoclastes posées par des internautes sur YouTube. Un débat surprenant, parfois dur, mais au final réussi.

«You asked, they will answer » (« Vous avez demandé, ils répondront ») : c’est par ce slogan accrocheur que CNN a introduit le débat très attendu entre candidats républicains organisé hier avec le site communautaire YouTube. « Toutes les questions viennent de vous », insistait l’étoile montante de CNN, Anderson Cooper, chargé d’animer le deuxième exercice «de démocratie directe » du genre (après celui des démocrates en juillet). Le style peu conventionnel et empathique de cet excellent intervieweur, découvert pendant le cyclone Katrina, collait bien avec le format original de l’événement. 5.000 Américains avaient soumis leurs questions par le biais de vidéos sur YouTube, dont une quarantaine avaient été choisies par CNN pour passer à l’antenne.

C’est à contre-cœur que les huit Républicains en course pour la Maison Blanche ont accepté ce rendez-vous imprévisible, repoussé depuis septembre en raison de leurs réticences. Au lieu des interrogations convenues sur l’Irak, la crise de l’immobilier ou l’éducation, les internautes, souvent jeunes, leur ont imposé deux heures de questions précises et décalées: quels seraient les trois programmes publics à sacrifier pour ré-équilibrer les finances publiques ? Faut-il créer une « flat tax » ? Combien d’armes possède chaque candidat ? Que faire pour enrayer la criminalité dans les quartiers noirs ? Si l’avortement devenait illégal, quelle peine pour la femme et son médecin ? Quelles tortures tolérer pour les présumés terroristes? Ainsi que ces deux perles qui n’ont pas manqué de déstabiliser les participants : Faut-il croire chaque mot de la Bible ? Que dirait Jésus de la peine de mort ?

Les candidats ont souvent tenté de masquer leur embarras en se livrant entre eux à des attaques encore plus personnelles et frontales que d’habitude, notamment sur le sujet brûlant des clandestins. Une agressivité également justifiée par le fait qu’à un mois du premier vote des militants dans l’Iowa, le camp républicain n’a toujours pas de leader incontesté. La bagarre pour départager les prétendants fait donc rage…

Au delà du débat CNN-YouTube, tous les sites sociaux tentent d’intéresser leur public jeune à la présidentielle. MySpace organise, avec MTV, des débats avec les candidats comme le Républicain John McCain le 3 décembre. Et FaceBook vient d’annoncer un partenariat avec ABC pour permettre à ses 56 millions de membres d’exprimer leur soutien à leur candidat favori et leur point de vue sur la campagne.

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-high-tech/cnn-et-youtube-cassent-le-moule-du-debat-politique-aux-etats-unis_134789.html 


[Sébastien Fontenelle – 29/11/2007]

(…) klaxonner la voix des maîtres du pays, pour l’anticiper au besoin – et quand deux gamins crèvent dans leurs banlieues, pour ne pas questionner, surtout, la « version policière », un peu comme si le seul fait de l’interroger valait crime de lèse-forces de l’ordre.

Mais quant à nous, camarades?

Est-ce que nous ne savons pas, depuis 2005 et la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, qu’en de telles tragédies la parole officielle n’est (certes) pas d’évangile?

2005, ce n’est pas vieux: et nous n’avons certainement pas oublié qu’alors, un homme qui était, comme disait la presse, « le premier flic de France », Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, a vite présenté, c’était la version policière à son plus haut niveau, Zyed et Bouna, morts, comme des cambrioleurs – et ce n’était pas vrai (2).

(…) En sorte que deux ans plus tard, quand de nouveau deux gamins crèvent dans l’une de ces banlieues où rien n’a changé (3), nous nous sentons assez fondés à vérifier deux fois la version officielle, avant que de l’applaudir: non parce que la vérité serait ailleurs, comme dans une série conspirationniste, mais parce que nous avons retenu que Nicolas Sarkozy avait, par son empressement de novembre 2005, un peu discrédité la parole des autorités.

Or donc.

La version autorisée de la « collision » de Villiers-le-Bel, telle qu’elle fut d’abord diffusée par la presse, mentionnait, rappelle-toi, qu’une « voiture de police » avait été « heurtée sur l’aile gauche » par la moto des gamins, Laramy et Mouhsin – mais dans le même temps un journaliste de l’AFP observait sur la voiture « des traces » d’un violent « choc frontal ».

Et là, nous nous sommes, c’est vrai, demandé, au risque du complotisme, si cette voiture, percutée sur l’aile gauche, n’aurait pas dû porter des traces d’un violent choc sur l’aile gauche, plutôt que d’un violent choc frontal?

Mais cette question, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) se l’est aussi posée – puisqu’elle a très vite répondu, « en se fondant notamment sur le témoignage d’un major pompier présent sur les lieux » (4), que la voiture avait « subi des dégradations à coups de barre de fer après l’accident ».

Cette première évolution de la version policière n’est pas (du tout) anodine: elle montre que l’IGPN a voulu trouver ailleurs que dans la collision une explication aux traces de violent choc frontal relevées par le mec de l’AFP.

Un peu comme si l’IGPN doutait qu’une collision sur l’aile gauche puisse laisser de telles traces.
La suite, géniale comme toujours, sur Vive Le Feu ! (blog indispensable) :

http://vivelefeu.blog.20minutes.fr/archive/2007/11/29/un-temoignage-precis-et-concordant-mais-par-essence-fragile.html

(suite…)


Cela se passe de commentaires…. Fadela, à force de vivre sous les lambris dorés, a du oublier ce que c’est qu’un contrôle de la BAC, réalité vécue quotidiennement par les zyvas.

[AFP – 29/11/2007]
Pour la première fois début le début de la flambée de violence, la secrétaire d’Etat chargé de la Politique de  la Ville, Fadela Amara prend la parole dans Le Parisien, pour dénoncer les saccages. Elle dénonce « cette minorité, ce petit noyau dur, utilise le moindre prétexte pour casser, brûler,  tout péter dans le quartier ». « On est dans la violence urbaine, anarchique, portée par une  minorité qui jette l’opprobre sur la majorité », ajoute-t-elle.

La secrétaire d’Etat à la Ville a rappelé que « face à cela, il fallait être  très ferme, pour montrer que ce n’est pas acceptable, que la République existe  partout, que l’Etat et les élus locaux sont présents ». « Ce n’est pas parce qu’on est pauvre, exclu, discriminé, que l’on peut  saccager », a-t-elle souligné, notant que « ceux qui disent cela sont  irresponsables ». Elle appelle enfin à « respecter la police ». Depuis dimanche, près de 140 véhicules ont été brûlés en France et 20 policiers blessés.


[Oumma.c om – jeudi 29 novembre 2007]

Chargé de recherche au CNRS, François Denord est l’auteur du livre « Néo-libéralisme version française. Histoire d’une idéologie politique » aux éditions Demopolis.

Contrairement à une idée reçue, le néo-libéralisme français ne vient pas tout droit de Grande Bretagne ou des Etats-Unis ?

On associe souvent le néo-libéralisme au gouvernement Thatcher ou à la présidence Reagan. En réalité, les origines de cette idéologie politique sont bien plus anciennes et largement européennes. Le néo-libéralisme constitue initialement une réponse à la crise économique des années 1930 et une réfutation des doctrines qui donnent alors le ton : le socialisme et le corporatisme.

L’histoire du néo-libéralisme débute avec la tenue à Paris du Colloque Walter Lippmann en août 1938. Des économistes, des hauts fonctionnaires, des patrons et des intellectuels participent à cette réunion internationale organisée en l’honneur d’un influent journaliste américain. Certains sont devenus célèbres comme Raymond Aron, Jacques Rueff ou l’économiste autrichien Friedrich Hayek, futur prix Nobel d’économie.

Leur objectif était double. Mettre sur pied un mouvement international contre l’économie planifiée et promouvoir un libéralisme nouveau qui puisse servir de base à un programme de gouvernement. Côté mouvement international, le Colloque Lippmann a notamment suscité la création après la Seconde Guerre mondiale de la Société du Mont-Pèlerin, une organisation qui depuis 1947 réunit tous les deux ans des universitaires, des hommes politiques et des représentants patronaux.

C’est la maison mère de nombreux think tanks contemporains. Côté libéralisme rénové, le Colloque Lippmann a engendré une définition du néo-libéralisme comme politique économique. Il ne s’agit pas de défendre le libéralisme classique, mais de construire un Etat libéral. (suite…)


[Grégoire Seither – IES News Service – 24/11/2007]

Le groupement indépendant d’analyse des médias U.S. « Center for Public Integrity » a publié la semaine dernière son deuxième rapport sur les entreprises profiteuses de guerre « Windfalls of War II ». Voici quelques unes des principales conclusions du rapport :

– Les contrats passés par le gouvernement U.S. pour la fourniture de biens et services en Irak et en Afghanistan ont plus que doublé en trois ans, passant de 11 milliards US$ en 2004 à plus de 25 milliards US$ en 2006. Pour les analystes du Centre,  « l’Irak est clairement la première source de dépenses contractuelles pour l’Administration U.S., engloutissant sept fois plus de moyens que l’Afghanistan. »

– Sur les 13 milliards US$ dépensés par le biais de contrats aux coûts associés (qui garantissent au prestataire  soit une participation fixe aux profits ou bien un pourcentage fixe des profits au délà du coût de revient), plus d’un tiers a été accordé par le biais de contrats simples, à prix fixes, qui n’encouragent en rien la maîtrise des coûts par le prestataire.

– L’ancienne filliale du groupe Halliburton, KBR Inc. est le principal sous-traitant en contrat avec les U.S., ayant engrangé pour 16 milliards US$ de contrats entre 2004 et 2006, près de neuf fois plus que le deuxième plus gros sous-traitant, DynCorp International. Toutefois le montant accordé à KBR est éclipsé par les 20.4 milliards US$ de contrats accordés à des « entités étrangères non-identifiables ».

http://www.publicintegrity.org/WOWII/


En 2005, déjà, on avait voulu nous faire croire….

Villiers-le-Bel : une vidéo amateur contredit les affirmations de la police
[Le Monde 26/11/2007]
Des images, tournées quelques minutes après l’accident entre la voiture de police et la mini-moto, dimanche 25 novembre, à Villiers-le-Bel, montrent un véhicule sérieusement endommagé. Cette vidéo, que « Le Monde » a visionnée, contredit la thèse présentée par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) d’une dégradation volontaire du véhicule après l’impact.


[The Times – 25/11/2007 – Trad. Grégoire Seither]
L’Archevèque de Canterbury a déclaré que la manière dont les Etats-unis gèrent leur puissance de nos jours est pire que la méthode impériale de l’Empire britannique à son apogée.

Rowan Williams estime que la façon d’intervenir des Etats-unis à l’étranger, le fait de « faire table rase »  de ce qui la dérange à travers une « explosion rapide d’action violente » est la raison pour laquelle nous avons aujourd’hui une situation qui est « la pire de toutes« . . .

Pour Williams la crise n’est pas seulement causée par les actions des Etats-unis mais aussi par sa croyance qu’elle détient une mission divine dans le monde. Il a condamné le « le mythe de l’Amérique comme Nation choisie par Dieu, qui leur fait croire que ce qui arrive en Amérique fait partie du plan de Dieu pour l’avenir de l’humanité. »

Williams est allé plus loin que ses critiques précédentes vis à vis de la manière dont la guerre contre le terrorisme est menée, affirmant que les Etats-unis ont perdu leur légitimité morale depuis le 11 Septembre. Il appelle Washington a « un programme d’assistance généreux et intelligent aux sociétés qui ont été ravagées; limiter l’exploitation économique des territoires vaincus; retirer de leurs forces armées. »

Pour Williams, c’est tout l’occident qui est à blamer. « Notre définition moderne occidentale de l’humanité ne fonctionne clairement pas très bien. Il y a quelque chose dans le modernisme occidental qui détruit l’âme. »

Pour Williams, le leadership américain s’est effondré : « Nous avons une seule puissance hégémonique dans le monde actuellement. Elle n’essaie pas d’accumuler du territoire; elle essaie d’accumuler de l’influence et du contrôle. Cela ne fonctionne pas. »

http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/faith/article2937068.ece


Intéressant article de Davis qui retrace les différentes campagnes en cours pour protester contre la politique israélienne dans les territoires… intéressant surtout par ses omissions et par le choix de son vocabulaire. Critiquer l’occupation illégale et la politique inhumaine d’Israël dans les territoires ne peut être qu’une « névrose », une pathologie maladive qui frappe ceux qui « se haissent eux-même »… ce n’est pas étonnant que le site Guyssen, la voix du mouvement des colons et de la droite dure en Israël, ait pris la peine de traduire ce papier.Davis se garde bien de citer les noms des personnes appelant au boycott, oublie de mentionner qu’une bonne part du mouvement juif libéral et progressiste britannique soutient le mouvement et surtout que ce mouvement a des relais dans la société israélienne. C’est probablement la raison pour laquelle Davis n’arrive à caser qu’une fois son article le mot fétiche qui est censé faire revenir les égarés dans le droit chemin : antisémitisme.

Heureusement, il y a « l’action musclée d’organisations juives américaines »… L’ADL avait tenté de le faire via une campagne d’affichage « Boycotter Israël c’est de l’antisémitisme » mais avait du faire marche arrière suite à une vive campagne d’opinion qui n’appréciait pas ce genre d’amalgame mensonger dont l’unique but est de museler le débat.

[Douglas Davis, traduit par Paul Leslie pour Guysen International News – Article paru le 30 juillet sur http://www.jjri.net/articles/113-United-Kingdom-The-Hate-Game.html%5D

L’hostilité qui vise Israël prend les allures d’une névrose nationale en Grande- Bretagne. Les Britanniques s’enorgueillissent de leur capacité de résister stoïquement et de se débrouiller. Quand les terroristes musulmans se font exploser – et même quand ils n’y arrivent pas – les Britanniques font appel à «l’esprit du Blitz» et persévèrent sur leur chemin. Pour faire comme si de rien n’était.

Mais le flegmatisme des Britanniques s’en va, rapidement, dès que la question d’Israël se pose. Maintenant que Tony Blair n’est plus là et que la majeure partie du venin qui s’était répandu au cours des débats provoqués par l’intervention en Irak s’est dissipée, Israël constitue la seule question qui obsède des groupes bien divers – que ce soit au cours des tables rondes radiodiffusées et télévisées, ou des conversations auxquelles participent les convives de soirées «bon chic bon genre» – ou bien lors de congrès syndicaux.

(suite…)


C’est le moment de se faire couper des vestes et des pantalons dans le nouveau tissu anti-Taser « Thorshield »  – il annule l’effet du pistolet :  http://www.thorshield.com/products.htm

[AFP 23.11.07]
Le Comité de l’ONU contre la torture, un organisme chargé de surveiller l’application de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, est arrivé à la conclusion, vendredi 23 novembre, que l’utilisation du pistolet à impulsion électrique Taser constitue « une forme de torture » et « peut même provoquer la mort ».

« L’usage de ces armes provoque une douleur aiguë », pouvant aller jusqu’à « causer la mort, ainsi que l’ont révélé des études fiables et des faits récents survenus dans la pratique », ont déclaré les dix membres du Comité, dans une recommandation délivrée au Portugal, pays qui a acheté pour sa police des pistolets de type Taser X-26. « Les conséquences sur l’état physique et mental des personnes ciblées serait de nature à violer » les dispositions de la Convention anti-torture de l’ONU, notent également les experts, qui ont demandé à Lisbonne « d’envisager de renoncer à l’usage des armes électriques ».

Le Taser X-26 est actuellement utilisé par quelque 3 000 policiers et gendarmes en France. La deuxième loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi), entrée en vigueur en 2007, prévoit d’ores et déjà d’étendre son utilisation en 2009 ; et même la police municipale, qui compte actuellement 17 000 hommes, pourrait en être équipée. Pour cela, le gouvernement devra modifier le décret du 24 mars 2000, qui classait l’arme en catégorie 4 et excluait donc son utilisation par les forces de l’ordre.


Comparez cette dépèche de l’AFP – reprise par le journal catholique « La Croix » – avec l’article du « Times » de Londres. Clairement les « chrétiens » français n’ont pas la même lecture que les « néo-cons » britanniques…

[AFP 26/11/2007]

Le chef de l’Eglise anglicane, l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, critique vivement les Etats-Unis pour leur politique étrangère « hégémonique », dans un entretien à un mensuel musulman britannique.

Interrogé sur l’implication des Etats-Unis dans tous les dossiers, l’archevêque a répondu: « Nous avons une seule puissance hégémonique dans le monde actuellement« .

« Elle n’essaie pas d’accumuler du territoire; elle essaie d’accumuler de l’influence et du contrôle. Cela ne fonctionne pas » et une telle politique est « pire que tout« , a déclaré Rowan Williams, dans l’édition de décembre du mensuel musulman britannique Emel à paraître jeudi.

« C’est une chose d’annexer un territoire et ensuite de dépenser de l’énergie et des moyens pour l’administrer et le normaliser. A tort ou à raison, c’est ce que l’Empire britannique a fait –en Inde par exemple« , a-t-il précisé.

« C’est autre chose d’y aller en partant du principe qu’une rapide intervention violente va en quelque sorte faire table rase et que vous pourrez passer à autre chose et que d’autres personnes remettront les choses en place –en Irak par exemple« , a poursuivi l’archevêque.

Selon lui, les Etats-Unis ont perdu leur position de supériorité depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Pour regagner cette place, les Américains devraient mettre en place « un programme d’assistance généreux et intelligent aux sociétés qui ont été ravagées; limiter l’exploitation économique des territoires vaincus; retirer de leurs forces armées. Toutes ces choses aideraient« , a indiqué M. Williams.

Selon lui, « notre définition moderne occidentale de l’humanité ne fonctionne clairement pas très bien« , a-t-il estimé.

« Je suis très sceptique sur la détermination de l’identité des civilisations dans un schéma éternel où elles seraient appelées à s’affronter. Les civilisations se développent par le dialogue et cela fait partie de l’histoire entre musulmans et chrétiens« , a relevé l’archevêque.

Il a également condamné le « mur » érigé par Israël pour assurer sa sécurité. « Quelle que soit la justification avancée pour l’existence du mur, le coût humain est colossal« , a-t-il dit.  (NDL&I : sur l’usage des guillemets quand on parle du Mur de séparation de l’apartheid israélien, pratique qui s’est répandue dans les rédactions françaises sans que quiconque s’en offusque – voir l’article :  ISRAEL PALESTINE LES MOTS SONT IMPORTANTS)


[Legal Watch – 22/11/2007  Trad. Gregoire Seither]

Un blogueur qui avait écrit un article dans l’intention de diffuser des informations après du public doit être considéré comme un journaliste, au regard du droit fédéral U.S. sur la protection du droit d’auteur et des marques . C’est la conclusion d’un tribunal fédéral de Caroline du Sud ayant à se prononcer dans l’affaire Philip Smith vs BidZirk(BidZirk, LLC v. Smith, Oct. 22, 2007.) Ce jugement arrive à point nommé au moment où le Congrès des Etats-unis débat de la protection à accorder aux blogueurs dans le cadre de l’extension de la loi fédérale de protection de la presse.

En 2005, le blogueur Philip Smith avait écrit à propos de la société BidZirk dont il était un utilisateur. BidZirk prend des objets en dépot-vente et les commercialise sur eBay. Dans ses articles, Smith évoquait les aspect positifs et négatifs de l’utilisation d’eBay et de BidZirk. Il critiquait certains aspects de la société et des déclarations de son président. Pour illustrer ses articles, Smith avait utilisé le logo de BidZirk.

La société avait porté plainte contre Smith pour diffamation, s’appuyant sur une loi fédéral qui interdit l’utilisation frauduleuse d’une marque commerciale. Mais cette loi fédérale exclut clairement de son champ d’application “les reportages et commentaires de presse sous toutes ses formes ». Smith avait argumenté que son blog relevait de cette catégorie. Le tribunal lui a donné raison.

Source  :  http://www.gannett.com/go/newswatch/2007/nov/nw1120-3.htm 


Une partie non négligeable des Juifs ne veut aucun lien avec Israël, ou est très critique de ce pays. Un antisionisme juif existe. Pourquoi eux peuvent et moi pas?

Victor Ginsburgh – Professeur de l’Université Libre de Bruxelles

J’ai eu la maladresse d’écrire qu’à mon goût, mon université était insuffisamment antisioniste. Elle ne l’est pas du tout; moi je le suis. Des amis proches, Moïse R. et Philippe W. ont eu la gentillesse de me demander ce que j’entendais par là. Ils le savaient, eux, mais ils m’ont ainsi donné l’occasion d’y réfléchir. D’autres le feront peut-être aussi, pour autant qu’ils m’adressent encore la parole. Voilà, je dois à Moïse et à Philippe les quelques explications qui suivent. Quant aux autres, aucune raison de me justifier.

Je suis devenu Juif à l’âge de 35 ans, lors d’un séjour à Cracovie alors que je passais devant un cimetière juif où les herbes étaient tellement hautes que l’on ne voyait plus les pierres. Je ne savais même pas qu’Auschwitz était là, à quelques kilomètres. Auschwitz, et ailleurs, où avaient disparu, disait ma mère, 56 personnes de la famille.

C’est quoi, pour moi, être Juif?

Mendès-France à qui l’on posait la question aurait répondu: «Je suis né Juif; les antisémites me considèrent comme Juif, et mes enfants savent qu’ils sont Juifs.» Freud se décrivait comme quelqu’un «qui est complètement étranger à la religion de ses pères» – aussi bien qu’à toute autre religion – et qui ne peut partager des idéaux nationalistes, mais qui cependant n’a jamais répudié son peuple, qui sent qu’il est un Juif dans sa nature essentielle et qui n’a aucun désir d’altérer cette nature. Si la question lui était posée: «Puisque vous avez abandonné toutes ces caractéristiques communes à vos compatriotes, que vous est-il resté qui soit Juif?», il répondrait: «Enormément et probablement sa véritable essence». Voilà pour mon état de Juif. Rien de plus, rien de moins.

C’est quoi, pour moi, être sioniste ou antisioniste?

Si c’est ce qu’écrivait, en 1914, Moshe Smilansky, qui était à la tête de l’Union des agriculteurs juifs de Palestine, alors je suis sioniste: «Il n’y a pas, à mon avis, d’antagonisme entre l’aspiration nationale arabe et l’aspiration nationale juive. Il n’y en a pas, parce que la terre de notre espérance n’est qu’un petit coin au milieu des vastes pays dans lesquels le peuple arabe est de par son nombre l’élément décisif. Il n’y en a pas pour nous, parce que la perspective dans laquelle nous envisageons notre avenir, n’est pas politique, ni étatique, mais bien économique et culturelle… Et la Palestine, du fait qu’elle est économiquement et culturellement le pays des Juifs, sera un rapport substantiel à la fédération turco-arabe à venir.» Et il faut reconnaître que la réussite dans ces domaines est éclatante. (suite…)


La polémique fait rage aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. En dénonçant l’impossibilité de contester la politique de l’Etat hébreu, des intellectuels juifs de gauche, comme l’historien britannique Tony Judt, ont-ils ouvert un débat salutaire ? Ou bien attisent-ils l’antisémitisme ?

[Gaby Wood – The Observer – 12/10/2007]

Le 3 octobre dernier, l’éminent historien britannique Tony Judt s’apprête à donner une conférence sur le thème “Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine” au consulat de Pologne à New York lorsque son téléphone sonne. A l’autre bout du fil, on lui annonce de but en blanc que son intervention est annulée. Son interlocuteur lui précise qu’Abraham Foxman, directeur national de la Ligue antidiffamation [ADL, association de lutte contre l’antisémitisme], a appelé le consul polonais.

Cet appel de l’ADL est-il à l’origine de l’annulation ? La question va soulever un débat houleux dans les jours et les mois suivants. Pour Foxman, ces accusations sont “absurdes” et “relèvent de la théorie du complot”. Le consul de Pologne, Krzysztof Kasprzyk, va pourtant admettre un peu plus tard qu’il a été contacté par plusieurs organisations juives – parmi lesquelles l’ADL et le Comité juif américain (AJC) – qui se disaient préoccupées par le caractère anti-israélien des propos de M. Judt. “Ces appels téléphoniques étaient très élégants, mais peuvent être interprétés comme une façon d’exercer une pression subtile”, a reconnu M. Kasprzyk.

Il ne lui a pas fallu longtemps pour réaliser que la Pologne, au vu de son histoire, n’était peut-être pas très bien placée pour offrir une tribune à des arguments qui, dans certains milieux intellectuels américains, sont assimilés à de l’antisémitisme.

Dans la presse juive de New York, l’incident a été surnommé avec un humour contestable “l’affaire Judt”. Bien sûr, tout le monde ne voyait pas en Judt un Dreyfus de notre temps. The New York Review of Books a publié une lettre ouverte à Abraham Foxman, signée par 114 intellectuels dont beaucoup ne partageaient pas les vues de Judt sur le Proche-Orient mais qui estimaient que son droit à la liberté d’expression avait été entravé.

(suite…)


Les Juifs hors d’Israël estiment devoir défendre – à raison ou à tort – le pays qui, en fin de compte, reste leur ultime espoir de sécurité. Ceci n’incite pas leurs amis à parler franchement, de peur d’être perçus d’une part comme des anti-israéliens, et surtout comme des antisémites. Le fait que les Juifs soient sur la défensive ainsi que le silence inconfortable de leurs amis laissent le débat public ouvert à ceux qui sont effectivement antisémites, même s’ils se limitent à un discours anti-israélien.

Ralf Dahrendorf – Ancien commissaire européen pour l’Allemagne

Notre époque est violente. Beaucoup croient que nous vivons actuellement un nouveau «choc des cultures», comme c’est le cas entre musulmans sunnites et chiites, entre groupes tribaux en Afrique et en Asie ou encore entre islamistes et Occidentaux. Cependant, les raisons de ces conflits pourraient bien être plus profondes et plus traditionnelles que cela.

L’appartenance à un groupe particulier sert essentiellement de prétexte aux combats entre gagnants et perdants de la mondialisation. Les impitoyables meneurs dirigent les suiveurs désorientés. Les perdants, souvent des jeunes hommes sans avenir, peuvent être incités à sacrifier leurs vies contre l’ennemi présumé.

Peut-être ne devrait-on pas être surpris que, dans un tel contexte, le plus ancien de nos horribles – et dangereux – ressentiments, l’antisémitisme, remonte à la surface. Son retour prend la forme classique d’attaques sur des individus, comme le récent assassinat d’un jeune Juif en France, ou la profanation de lieux symboliques comme les cimetières et les synagogues. Or, l’on sent tout de même monter un sentiment plus général d’hostilité à l’encontre de tout ce qui concerne la judéité. (suite…)


Si on peut plus s’amuser à dresser ses gosses et sa bourgeoise… Le patriarcat de droit divin prévoit justement que l’homme a tout pouvoir sur sa famille

UN PERE A GARDE SA FEMME ET SES ENFANTS DANS UN « AUSCHWITZ » MINIATURE PENDANT DEUX ANS 

Anatoly Titsky, 47 ans, a passé des mois à construire une « maison de redressement à sécurité maximum », batie sur le modèle du camp de concentration de Auschwitz, dans une forêt en Russie, avant d’y enfermer sa femme et ses cinq enfants pendant deux ans. Un profond fossé entourait le camp, doublé d’un grillage et de barbelés… ainsi que 20 chiens de garde dressés pour attaquer toute personne qui s’approcherait des barbelés.

Son fils Sasha, 17 ans, et ses soeurs Vera, 14 ans, Polina, 13 ans, Valentina, 12 ans, et Kristina, 5 ans, devaient rester assis pendant des heures, sous la pluie ou la neige, pendant que Anatoly leur donnait des leçons de moralité.

Un ramasseur de champignons était tombé par hasard sur le camp et avait prévenu la police. Voyant arriver les policiers, Anatoly avait ordonné à sa famille d’aller se cacher dans la forêt. Interrogé par les policiers, Titsky — qui s’était vu retirer la garde de ses enfants — a fini par reconnaître qu’il était « un peu strict » avec ses enfants.

Le ramasseur de champignons a raconté à la presse : “Quand j’ai découvert cette prison, j’ai cru trouver un camp de concentration nazi. Il y avait des drapeaux rouges qui marquaient les limites à ne pas dépasser et des chiens psychopathes, bave aux lèvres qui aboyaient tandis que des enfants me regardaient à travers les barbelés. »

La famille vivait dans un abri en compagnie des vaches et des poulets. L’enclos était rempli d’ordures et les enfants étaient malades et vétus de loques dans le froid de l’automne russe.

Anjatoly Titsky ne voit pas ce qu’on lui reproche :  “Ce n’est pas cruel que de vivre dans la forêt. Je voulais que mes enfants apprennent à vivre dans des conditions extrèmes pour qu’ils soient prêt à affronter toutes les situations. Ce camp, je l’ai construit pour des raisons pédagogiques. »

Aux dires de sa femme, Titsky demandait une obéissance absolue, tout le monde devait obéir à ses ordres sans réchigner. « Il surveillait tout ce que faisaient les enfants, nous ne lavions pas, nous vivions comme des sauvages… et nous étions terrorisés. »


Ventes forcées subprime

[Ayad Singh – IES News Service – 25/11/2007 – Trad. Grégoire Seither]
Les propriétaires paniquent, les bourses sont en émoi: la crise des marchés financiers entre dans sa deuxième phase – et elle pourrait être bien pire que la première. En Grande-Bretagne plus de 100 000 familles à faible solvabilité vont être contraintes de vendre leur maison car elles ne pourront plus en payer les traites. Aux USA ce sont près d’un million de foyers modestes qui vont devoir faire de même et se retrouver par conséquence à la rue.

Un article du « Times » de Londres, pourtant traditionnellement peu enclin à faire du catastrophisme financier, a mis le feu aux poudres en Grande-Bretagne : il rapporte les propos d’un expert de la Banque centrale pour qui dans la crise du crédit et de l’immobilier le pire est encore à venir pour des dizaines de milliers de propriétaires immobiliers en Grande-Bretagne. « Il y a une bombe retardement qui fait tic-tac sur le marché des crédits hypothécaires ». La raison ? De nombreux propriétaires à solvabilité moyenne ou faible vont très prochainement voir leur taux de crédit grimper de manière significative.

(suite…)


[Génération NT – 03/09/2007]
Des responsables du gouvernement allemand ont récemment défendu une proposition de mesure visant à autoriser l’utilisation de chevaux de Troie pour espionner les ordinateurs de coupables présumés – sur fond de terrorisme ambiant, soulevant de nouveau la question de la violation des libertés individuelles.

Wolfgang Schaeuble, Ministre de l’Intérieur, souhaite en effet inclure une loi de sécurité nationale qui est examinée par le gouvernement d’Angela Merkel. Lors d’un entretien télévisé diffusé vendredi dernier et relayé par AP, il a expliqué le procédé, mentionnant que le débat sur les libertés individuelles était  » complètement exagéré  » car il ne s’agirait  » que d’un petit nombre de cas isolés « , soumis à une autorisation préalable de la justice.

Véhiculé par des courriels en provenance des bureaux du gouvernement, l’application pourrait permettre aux autorités d’enquêter sur une utilisation suspecte d’Internet et d’espionner les données stockées sur les disques durs sans que les présumées personnes malveillantes ne soient au courant.

D’après Stefan Kaller, un porte-parole de Schaeuble, ces chevaux de Troie  » couvriront le sérieux et scandaleux manque d’informations qui s’est fait sentir suite à l’augmentation des techniques ces dernières années « . En effet, de plus en plus d’activités criminelles utilisent Internet et autres réseaux mobiles; une meilleure connaissance des informations échangées par ces moyens faciliterait donc la tâche des autorités policières. Mais est-ce pour autant une raison suffisante pour véroler l’ordinateur d’une personne ? Et de nombreuses questions de resurgir dans le cas où cette dernière serait innocente…

Selon Max Stadler, expert en sécurité du camp opposé, de telles pratiques nuiraient à la confiance que peut avoir le peuple en son gouvernement. «  Il s’agit là de mettre un pied dans la sphère privée « , a t-il déclaré à la chaîne ZDF.

Le gouvernement Merkel a d’ores et déjà apporté son soutien à cette proposition de loi mais s’attend à  » d’intensives et difficiles discussions avec les ministres, le parti, et les experts  » avant d’être voté. De nombreux doutes subsistent quant à l’efficacité réelle de cette mesure, notamment parce qu’il est probable que la plupart des suspects soient capables de reconnaître et de supprimer un cheval de Troie de leurs ordinateurs.

Le porte-parole du Ministre de l’Intérieur a déclaré que ce problème était urgent, suite à l’enregistrement d’une hausse récente des risques liés aux outils informatiques :  » Tout délai est synonyme de risque  » pour la sécurité du pays, a t-il déclaré. Affaire à suivre.

http://www.generation-nt.com/allemagne-trojan-chevaux-troie-police-suspects-actualite-44651.html 


[Génération NT – 23/11/2007]

La police allemande s’est dite incapable de déchiffrer le chiffrement utilisé dans le client VoIP Skype, ce qui l’empêche de surveiller les appels des criminels potentiels et des terroristes.

Pour rappel, Skype est un logiciel de téléphonie IP permettant à ses utilisateurs de passer des appels gratuits de PC à PC ou bien payants vers des lignes fixes, tout en restant sur son ordinateur. D’après Joerg Ziercke, président de la BKA ( Police Fédérale allemande ),  » le chiffrement avec ce logiciel de téléphonie IP… nous pose des difficultés « .

 » Nous ne pouvons le décrypter. C’est pourquoi nous envisageons de surveiller la source des télécommunications – c’est-à-dire aller à la source avant le chiffrement ou après son déchiffrement. « , a déclaré Ziercke. Les experts informatiques ont déclaré que les communications sur Skype et sur les autres logiciels se basant sur la VoIP ( voice over internet protocol, voix sur IP ) étaient difficiles à intercepter car ils fonctionnent par la fraction des données voix par de petits paquets en les faisant transiter à travers des milliers de tuyaux au lieu de les faire circuler d’un point à un autre, ont indiqué les autorités allemandes. Skype s’appuie en effet sur la technologie peer-to-peer afin d’acheminer les communications.

Pour l’heure, l’Allemagne n’a pas encore demandé à Skype de divulguer des informations sur les clés du chiffrement des télécommunications entre ses membres ni de laisser des portes dérobées pour les organes du gouvernement. Pour autant, il s’agit selon Ziercke d’un besoin essentiel pour les autorités policières allemandes de pouvoir rechercher en ligne les ordinateurs de terroristes potentiels et les infecter d’un logiciel espion.

Cette décision n’est pas vraiment bien vue outre-Rhin, des inquiétudes naissant quant à la fréquence de l’utilisation de tels procédés pour tracer le terrorisme, ce à quoi Ziercke a répondu que ce ne serait utilisé qu’en de rares exceptions.

http://www.generation-nt.com/skype-chiffrement-telecommunications-telephonie-ip-actualite-49717.html


DESPERATE HOUSEWIVES : Le réalisateur de la série télévisée culte envisage de mettre fin de manière prématurée à la série si la grève des scénaristes n’est pas bientôt résolue.

Les actrices fétiches de la série,  Eva Longoria, Marcia Cross, et Nicollette Sheridan se sont jointes à la manifestation de soutien aux scénaristes de la « Writers Guild Association », brandissant des placards appelant à l’Union Syndicale (Hollywood est devenu un nid de gauchiss’, on se croirait à Oaxaca !).

Le réalisateur de la série, Marc Cherry,  soutient également le mouvement et participe à la grève. Cette semaine il a laché une bombe : si lemouvement se poursuit, il envisage, en accord avec les chaînes partenaires de télévision, de mettre fin de manière prématurée à la série culte. (Si vous entendez un boum derrière vous, c’est votre femme/copine/fille qui vient de s’évanouir).

« Nous avons tout arrêté pour l’instant, et n’avons tourné que deux épisodes de réserve, la 8 et 9, c’est à dire que nous avons de quoi diffuser jusqu’à début décembre. Ensuite c’est fini. Si la grève dure trop longtemps, il est probable que les « networks » voudront récupérer le créneau très favorable que nous occupons à présent… cela signifierait une fin prématurée de la saison… et peut-être même de la série, étant donné que les actrices ont toutes d’autres engagements qui les attendent et que je ne peux pas les payer à ne rien faire. »

Marc Cherry compare une fin prématurée des « Desperate Housewives » à la fin brutale de « Dallas », il y a 25 ans… « Il y a un cyclone qui frappe dans l’épisode 9. Plein de gens vont rester sur leur faim, voulant savoir qui est mort, qui est blessé, qui a perdu sa maison… et ils risquent de ne pas l’apprendre avant longtemps. C’est comme pour l’assassinat de J.R. dans Dallas, quand j’étais adolescent… on a attendu très longtemps avant de savoir ! »

Et dire qu’il y a des gens qui se plaignent parce que la grève leur fait rater leur train de banlieue ! Aux USA la grève met en péril une série culte !  Vite, il faut leur envoyer Cécilia Sarkozy pour négocier….


[Bakchich n°56 – 23/11/2007]

Les talibans et leurs alliés d’Al Qaïda en Afghanistan peuvent respirer. Ils ont reçu coup sur coup deux « bushra » inespérées – « bonnes nouvelles » dans le Coran – qui leur ouvrent de nouvelles perspectives d’expansion. La première leur est d’abord parvenue des États-Unis, où invité le 7 novembre par George W. Bush, Nicolas Sarkozy a promis non seulement que son pays « restera engagé en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra », mais qu’il envisageait d’y envoyer plus de Français… (…)  Une aubaine pour les increvables Talibans et autres Al- Qaïda : promettre plus de « busheries » a toujours eu pour effet mécanique de déclencher de nouvelles vocations et justifier l’élargissement des cibles mécréantes. (…)

La deuxième « bushra » faite aux Talibans relève du miracle : la conversion à l’Islam d’un officier américain qui dirige quelque 300 hommes de l’ISAF et dont les services de l’OTAN se sont bien gardés de faire état. Devant un public ému réuni dans la province de Ghazni (en pleine zone talibane), composé indistinctement de Talibans, de soldats de l’ISAF et des autorités politiques locales, le général Michel Cormier, est ainsi devenu « Abdoul Waheed ». La cérémonie de conversion s’est conclue sous un feu nourri d’Allah-o-Akbar pour le congratuler. Exclusivement relaté par la presse afghane, cette scène mémorable fait déjà les gorges chaudes des moudjahidines. Le Porte-Parole des Talibans, Mohammed Youssef, s’en est lui-même félicité au sein de la publication interne du mouvement, y voyant le signe divin avant-coureur de la défaite des croisés et de l’avènement de l’Emirat islamique d’Afghanistan.

http://www.bakchich.info/ 


[Le Monde Informatique 22/11/2007]
Conçus pour inspecter nos courriers électroniques, analyser notre navigation sur le Web et de manière générale espionner tous les fichiers à la recherche du moindre indice qui laisserait entendre qu’on est victime d’une attaque, les anti-virus pourraient être la porte par laquelle entreraient les virus… C’est du moins les conclusions d’une enquête menée par la société de conseil allemande n.runs AG, spécialisée notamment dans la sécurité.

D’après Thierry Zoller, consultant en sécurité de n.runs AG, les entreprises qui essaient de renforcer leur sécurité en multipliant les anti-virus ne font en fait qu’accroître les risques. Son enquête démontrerait en effet que les anti-virus contiennent des ‘parseurs’ (ou analyseurs de code), programmes indispensables pour ouvrir des fichiers de format, susceptibles de comporter des bugs, lesquels pourraient être facilement exploités par des programmes malveillants.

Menée sur deux ans, l’enquête aurait démontré que la majorité des grands acteurs du marché de l’anti-virus sont touchés par ces bugs, Thierry Zoller affirmant avoir trouvé plus de 80 bugs différents dans les parseurs des logiciels d’anti-virus qui n’ont pas été corrigés. La plupart de ces bugs autoriserait l’exécution de code malveillant sur un système.

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-les-antivirus-aussi-vulnerables-que-les-logiciels-qu-ils-protegent-24656.html


[Le Monde Informatique 23/11/2007]

Le programme Beacon, qui relie les actions effectuées sur des sites de commerce électronique au profil des membres du réseau social, s’attire les foudres de ces derniers.

Des internautes adeptes de Facebook sont en train de se rendre compte que le site utilise et partage à des fins commerciales leurs données personnelles. Une pétition a même été lancée aux Etats-Unis pour obliger Facebook à respecter la vie privée des gens et à ne pas exploiter leurs informations personnelles sans leur consentement explicite.

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-cote-big-brother-de-facebook-commence-a-enerver-des-utilisateurs-24660.html


[L’Expansion 23/11/2007 ]

Message d’avertissement, coupure de l’abonnement, filtrage des contenus : Nicolas Sarkozy a repris à son compte vendredi l’arsenal répressif proposé par la mission Olivennes. Avec l’objectif d’en finir avec les comportement « moyenâgeux » des pirates.

Les pirates sont prévenus, Nicolas Sarkozy veut instaurer un « Internet civilisé ». Vendredi, le Président de la république s’est félicité de la signature, à l’Elysée, d’un accord entre les pouvoirs publics, les prestataires techniques et les ayants droit, sur les mesures à prendre pour endiguer le piratage. « Cet accord, il est équilibré, il est solide », a estimé Nicolas Sarkozy, qui assimile le piratage à « des comportements moyenâgeux où, sous prétexte que c’est du numérique, chacun pourrait librement pratique le vol à l’étalage ». Cinq points, objets de vifs débats, méritent un éclaircissement. (suite…)


[AFP 24/11/2007]
A une semaine des élections législatives en Russie, le leader d’opposition et ancien champion du monde d’échecs Garry Kasparov a été arrêté avec plusieurs autres opposants, samedi 24 novembre à Moscou, à l’issue d’une manifestation contre le président Vladimir Poutine.

Entre 2 000 et 3 000 personnes, selon les sources, ont participé dans le centre de la capitale russe à un rassemblement organisé par le mouvement L’Autre Russie, dirigé par M. Kasparov. Ils ont défilé dans le calme, scandant« Russie sans Poutine », « Nous avons besoin d’une autre Russie » ou encore « Poutine va-t-en ! » « Notre but est le démantèlement de ce régime qui couvre le pays de honte et le déteste (…) Nous allons sortir de ce marécage de corruption et de mensonge et nous gagnerons !« , a lancé à la foule Garry Kasparov, candidat de L’Autre Russie à la présidentielle de mars 2008.

M. Kasparov a été interpellé alors qu’il tentait de rejoindre la commission électorale centrale avec un groupe de partisans pour dénoncer des élections législatives « injustes » attendues le 2 décembre. Après avoir été plaqué contre un mur avec ses gardes du corps par des policiers anti-émeutes, M. Kasparov a été poussé vers un bus et embarqué dans le véhicule, dont les rideaux étaient tirés, tandis que manifestants et journalistes étaient violemment repoussés. Une fois à bord, il a tiré un rideau et fait le signe de la victoire tandis que la foule criait « liberté, liberté ! ». Il a été ensuite conduit au commissariat Basmanny de Moscou.


Le Parti Travailliste australien remporte une large victoire – Howard est battu à plate couture – George Bush se retrouve bien seul !

Le premier ministre néo-conservateur John Howard a été sérieusement battu par l’opposition de gauche lors des élections du Samedi 24 novembre. Largement vaincqueur, le Parti Travailliste (centre gauche) a promis de signer immédiatement le Protocole de Kyoto contre le réchauffement climatique et de retirer ses soldats d’Irak.

Les engagements de campagne du candidat du Parti Travailliste Kevin Rudd sur l’écologie et l’Irak prennent le contrepied des politiques appliquées par son prédécesseur John Howard, fidèle allié de la Maison Blanche. Rudd a néanmoins annoncé qu’il maintiendrait une présence en Irak sous la forme de techniciens et de personnel non combattant, à la demande du ‘gouvernement’ irakien.

 


[Gregor Seither – IES News Service – 24/11/2007]

A lire aussi : l’histoire d’amour oubliée entre Hillary Clinton et Pervez Musharraf pour mieux comprendres les relations troubles qui unissent les USA à « notre allié » de Karachi.

Le Wall Street Journal publie un article intéressant sur le coup d’état au Pakistan : les membres du cabinet de Pervez Musharraf ont montré aux journalistes les comptes-rendus des réunion qu’ils ont eu avec les officiels US pour les informer de leur projet de déclarer la loi martiale. George Bush et Condoleeza Rice – qui se sont déclarés « surpris » par la décision de Musharraf – étaient au courant AU MOINS UNE SEMAINE AVANT des projets du dictateur.

A l’époque, ni les diplomates US, ni le Département d’Etat et encore moins la Maison Blanche n’ont manifesté d’opposition notable à ces projets…

Dans les jours qui ont précédé l’annonce de l’instauration de la loi martiale, le 3 novembre, les conseillers et directeurs de cabinet du Général Musharraf ont eu une série de réunions avec des diplomates U.S. à Islamabad au cours desquels ils ont exposé à plusieurs reprises les intentions de Musharraf et son projet d’instauration de la loi martiale. Ces affirmations sont confirmées par des officiels pakistanais et U.S.

L’un des principaux conseillers du Gen. Musharraf a déclaré que les critiques U.S. de ce projet ont été retenues, voire inexistantes, ce qui avait été interprété par l’Etat-major pakistanais comme un signe que la Maison Blanche donnait son feu vert à l’opération. « Je leur ai dit, si vous avez une meilleure solution, donnez-la nous » explique un officiel pakistanais. « On nous a répondu, nous n’avons pas d’opinion sur cette affaire ».

Voilà qui rappelle une autre histoire, vieille de 17 ans : le 25 juillet 1990 un certain Saddam Hussein avait eu une réunion avec l’ambassadrice US à Bagdad, April Glaspie et lui avait demandé par écrit si les USA émettaient une objection à ce que les troupes irakiennes interviennent en territoire frontalier koweitien pour s’emparer des installations de pompage qui captaient illégalement du pétrole irakien.

Après consultation avec le Secrétaire d’Etat de George Bush Senior, James Baker III, l’ambassadrice avait répondu (l’enregistrement a été rendu public en 1991 lors de la commission d’enquête du Congrès) :

Nous n’avons pas d’opinion sur votre dispute frontalière avec le Koweit. (…) Cette affaire ne concerne pas l’Amérique. James Baker a donne des instructions à nos porte-parole officiels pour qu’ils insistent particulièrement sur ce point.

« Nous n’avons pas d’opinion… », en langage diplomatique, cela veut dire « OK, vous pouvez y aller ». Glaspie avait d’ailleurs reconnu, toujours lors de la commission d’enquête de 1991 que « nous avons tacitement donné le feu vert à Saddam Hussein pour envahir le Koweit ».

A l’époque, comme aujourd’hui, les deux George Bush se sont pointés ensuite à la télé en disant qu’ils étaient choqués par ce qui se passait et qu’on n’allait pas tolérer des agissements pareils…

Et la presse gogo a fait le reste !


[Bakchich TV – 23/11/2007]

Lors de son passage éclair à Paris, le 20 novembre dernier, Hugo Chavez a terminé sa journée au select Hyatt Hotel. La conférence de presse était consacrée à Ingrid Betancourt, mais « el Presidente » s’est quand même offert quelques apartés sous forme de tirs à longue portée contre son cher ami Bush. Comme les médias n’en n’ont pas fait grand cas, Bakchich vous en a gardé un petit florilège : Bombes atomiques, pétrole et coup d’état, tout un programme !

http://www.bakchich.info/article2032.html


« Je prévois maintenant le risque d’un effondrement aggravé du crédit et des liquidités se transformant en krach généralisé du système financier, d’une gravité et d’une ampleur jamais observée auparavant. » Nouriel Roubini est économiste et a occupé la fonction de conseiller auprès du ministre des finances dans l’administration Clinton.

[Nouriel Roubini, Le Monde 16 novembre 2007]

Il est de plus en plus évident qu’une récession sévère est inévitable aux USA dans les mois prochains. Contre l’avis général prévoyant un atterrissage en douceur de l’économie et une résistance de la consommation, nous étions quelques uns à avoir averti il y a un an de cela que la combinaison de la récession immobilière allant empirant, d’une grave crise du crédit et de la finance, du renchérissement du pétrole et de consommateurs surendettés allaient produire une récession économique majeure.

Les preuves s’accumulent désormais, montrant qu’une récession est inévitable. Les déclarations répétées des membres de la Fed, affirmant qu’ils en ont fini avec la baisse des taux sont à la fois creuses et complètement insincères. Le taux de la Fed descendra à 4% en janvier et sera en dessous de 3% à la fin de l’année 2008.

Le changement d’état d’esprit de la presse financière et des plus éminents analystes du marché révèle qu’ils ont compris qu’une récession est très probable.

L’Economist a publié un article en page une affirmant qu’une récession est très vraisemblable. Plus encore, à Wall Street, certains analystes des plus réputés qui étaient partisans de la thèse de l’atterrissage en douceur (soft landing) ont maintenant modifié leurs prévisions et tablent sur un atterrissage violent (hard landing). Ce n’est pas uniquement David Rosenberg, de Merrill Lynch, qui se plaçait de façon informelle dans le camp des hard landistes, et qui parle désormais ouvertement d’une récession de la consommation. Ce n’est pas uniquement non plus Jan Hatzius, de Golman Sachs, qui était plus prudent sur la perspective de l’atterrissage, et qui aujourd’hui parle ouvertement de récession et d’un effondrement du crédit réduisant de 2 000 milliards le volume des prêts accordés. (suite…)


[Greg Palast – « Armed Madhouse » – 2007 – Traduction par Grégoire Seither]

extrait de l’indispensable ouvrage « Armed Madhouse » (nouvelle édition 2007) de Greg Palast, dont il serait urgent que paraisse une édition française.

Palast vous y explique notamment en détail comment les Républicains vont s’y prendre pour falsifier une troisième fois le résultat des élections présidentielles US en 2008… avec la bénédiction des Démocrates.

Le documentaire de la BBC « The Assassination of Hugo » réalisé par Greg Palast et Rick Rowley est disponible en DVD sur le site de Palast.

(page 183)
Il est temps de faire revenir Guy Caruso, ancien expert consultant de la CIA sur les questions pétrolières et aujourd’hui directeur de l’information pour le Département de l’Energie de l’Administration Bush. C’est lui qui avait briefé Paul Wolfowitz et le Pentagone sur la situation « réaliste » de l’industrie pétrolière en Irak, contredisant les rêves les plus fous des néocons et de leur amis pétroliers. Les chiffres étaient tellement réalistes que les néo-cons avaient préféré ne pas les montrer au public américain et privatiser quand même l’Irak.

En Juin 2005, Guy Caruso s’était envolé pour Kuala Lumpur, en Malaisie, afin de présenter une série de graphiques à une assemblée triée sur le volet de grands patrons de l’industrie pétrolière. (…) Parmi les graphiques présentés figurait une estimation des réserves pétrolières mondiales existantes…

Mais Caruso ne se contente pas d’estimer la quantité de « crude » (pétrole liquide) qui peut encore être extraite. Il y ajoute également les « pétroles lourds », c’est à dire du pétrole « dont la viscosité dépasse 10 000 centpoise », soit des goudrons, des boues pétrolifères et des pétroles bitumineux.

Les chiffres présentés sont impressionnants. Le Canada détient 80% des réserves mondiales de « sables bitumineux ». Mais plus au Sud se trouve une gisement pétrolier encore plus important : les pétroles bitumineux super-lourds du Venezuela. Et il y en a une quantité astronomique : 1,36 trillions de barils, (…)

Caruso fit remarquer à l’assemblée que le Venezuela détient 90% des réserves mondiales de pétrole lourd. Quatre-vingt dix pour cent des réserves. Bien sûr, ce chiffre n’apparaît nulle part dans les statistiques pétrolières tant que le prix du pétrole rend leur exploitation peu rentable. Mais à partir de 28 dollars le baril de pétrole, les réserves du Venezuela deviennent intéressantes à exploiter.

Caruso n’a pas eu besoin de faire traduire ses petits graphiques en arabe. Les représentants des monarchies pétrolières dans la salle étaient au courant depuis longtemps de cette réalité.

(suite…)


Outre la morgue habituelle du latino de la côté envers tout ce qui comporte ne serais-ce qu’une once de sang indien dans les veines (si vous êtes déjà allé au Pérou, vous savez de quoi je parle), cette tribune de Vargas Llosa (immense écrivain par ailleurs) est proprement hallucinante…

Imaginez un instant qu’un homme politique ait osé écrire ce genre de choses en 2002 suite à l’élection de Chirac ? Vous voyez le tollé ? Mais là, c’est contre Chavez, alors ça passe…

« Pourquoi tu ne la boucles pas ? », par Mario Vargas Llosa
[LE MONDE | 22.11.07]
(…)
L’enseignement le plus évident de ce psychodrame, c’est qu’il existe encore une Amérique latine anachronique, démagogique, inculte et barbare, et ce serait une perte de temps et d’argent de tenter de l’associer à la communauté civilisée, démocratique et modernisatrice que les sommets latino-américains aspirent à créer.

Cette aspiration sera vaine tant qu’il y aura des pays latino-américains avec des dirigeants tels que Chavez, Ortega ou Evo Morales, sans parler de Fidel Castro. Qu’ils soient ou aient été populaires et qu’ils gagnent des élections ne fait pas d’eux des démocrates. Au contraire, cela montre la profonde inculture politique, la fragilité des convictions démocratiques de sociétés capables de porter au pouvoir, lors d’élections libres, des personnages de ce genre. (suite…)


Venezuela : Au sujet de l’article « L’opportunisme humanitaire de Chávez» publié par Libération

Un relevé des contrevérités et des omissions s’impose

[Gaël Brustier et Christophe Ventura, militants altermondialistes]
Dans son édition du 19 novembre, Libération (http://www.liberation.fr/rebonds/292184.FR.php) a publié une tribune présentée par 22 universitaires, intellectuels, écrivains, philosophes, journalistes, artistes, diplomates internationaux (soutenue par 42 autres « personnalités internationales ») dénonçant la supposée dérive anti-démocratique du président vénézuélien Hugo Chávez et demandant aux « démocrates du monde de ne pas laisser mourir l’une des plus anciennes démocraties d’Amérique latine ».

Quoi que les uns et les autres pensions de la personnalité du président vénézuélien et de la nature de la « révolution bolivarienne », il convient de ne pas tricher avec les faits qui, respectés, doivent être portés au jugement du lecteur afin qu’il puisse, librement et en conscience, se forger une opinion sur un sujet concernant un pays situé à des milliers de kilomètres des rédactions parisiennes.

De la qualité de l’information dépend celle du débat démocratique. La négliger au profit d’une démarche partisane maltraite le débat d’idées. En proposant ce texte truffé de contrevérités, les auteurs – dont certains sont des intellectuels reconnus dans l’espace public français – abusent les lecteurs et le débat démocratique.

Répondons point par point :

(suite…)


Vous noterez que la presse compradore a passé sous silence l’info cruciale : cet argent n’a pas servi à financer les syndicats, la petite manip de Sarkozy était un pur mensonge… mais c’est pas grave, le mal est fait.

Les confessions d’un chauffeur de l’UIMM

[Le Parisien – 23/11/2007]

A qui étaient destinés les fonds en liquide – près de 20 millions d’euros – retirés entre 2000 et 2007 par Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), ex-président de l’UIMM ? Un ancien chauffeur nous révèle le fonctionnement de cet organisme.

DE L’ARGENT en liquide pour régler des compléments de salaires, des frais de déplacement ou de représentation sans le moindre justificatif. L’opinion publique découvre aujourd’hui avec stupeur les pratiques d’une autre époque de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) qui ont perduré jusqu’à ces derniers mois.

Pour « fluidifier les relations sociales »

Pour la première fois, un ancien chauffeur de l’UIMM décrit dans le détail et de l’intérieur ce que la cellule antiblanchiment de Bercy avait signalé à la justice en septembre dernier : les retraits massifs entre 2000 et 2007 (environ 20 millions d’euros) effectués par Denis Gautier-Sauvagnac, l’ancien président de l’UIMM, et son administratrice Dominique Renaud.

« Tout le monde savait que les espèces circulaient en grand nombre », raconte Patrick Ciron, ancien chauffeur à l’UIMM. (suite…)


[Vincent Dufief – ecrans.fr – 21/11/07]

A l’heure où Facebook annonce son arsenal de ciblage publicitaire Facebook Ads, Vincent Dufief, avocat au Barreau de Paris spécialisé en droit pénal des nouvelles technologies et en droit de la vie privée, pose un œil critique sur les risques de ces sites de réseau social pour les droits des personnes.

Les sites de socialisation, Facebook en tête, connaissent aujourd’hui un succès extraordinaire, surtout auprès des jeunes entre 14 et 35 ans. Si les raisons de cet engouement sont nombreuses, les risques existent aussi, non seulement aujourd’hui mais aussi pour demain…

Si Internet a toujours menacé la vie privée des personnes, le développement des sites de socialisation donne une nouvelle dimension à ce risque, en encourageant les utilisateurs à sacrifier eux-mêmes leur propre vie privée. En effet, le principe de ces sites de socialisation est d’inciter leurs utilisateurs à révéler le maximum d’éléments de leur intimité, de préférence au plus grand nombre de personnes. Sur ces sites, il est effectivement nécessaire de dévoiler un peu de sa vie privée si l’on veut accéder à celle des autres et le système fait qu’il est aussi très délicat de refuser les sollicitations… (suite…)


Le Web bruisse d’une nouvelle alarmante : le WI-FI rendrait autistes nos enfants ! C’est en tout cas ce qu’affirme le Australasian Journal of Clinical Environmental Medicine qui publie une étude démontrant que les ondes électromagnétiques émises par votre routeur WI-FI « piègent » certains métaux dans les cellules de votre cerveau et peuvent donc contribuer au développement de l’autisme chez votre enfant.

La majorité des sites de niouzes reprennent l’info en la faisant passer pour une dépèche d’agence de presse, alors qu’il s’agit en fait d’un communiqué de presse du « Science and Public Policy Institute », un think tank dirigé par le Dr. Carlo… ce qui n’est quand même pas la même chose.

La journal qui publie l’étude n’est pas d’ailleurs une communication scientifiquement reconnue, malgré son titre ronflant.  C’est tout simplement

L’étude a été menée par une certaine Tamara Mariea, une nutritioniste basée à Nashville, Tennessee (USA), spécialisée dans le traitement de l’autisme ainsi que par un certain George Carlo, présenté comme un « expert des dangers de la radiation éléctromagnétique (EMR) », et qui aurait « dirigé le plus important programme de recherche mondial sur les dangers des radiations de téléphonie mobile dans les années 1990. »

Comme je suis toujours méfiant quand on me cites des références sans en donner le nom (quel est le nom du « plus important programme mondial » dirigé par M. Carlo, par exemple ?) j’ai jeté un coup d’oeil à Google et pu constater que le fonds de commerce du Docteur Carlo est la dénonciation de la nocivité des ondes électromagnétiques de tout poil.

Le Dr. George Carlo, auteur de l’étude, est un expert spécialisé dans l’étude de l’impact des ondes éléctromagnétiques sur les organismes.  Son étude est le résultat d’un travail de recherche mené en 2005 eet 2006 sur des enfants autistes.  « Il semble que la radiation électromagnétique provoque une accumulation des métaux dans la cellule, ralentissant leur clarification et accélérant les symptomes de l’autisme. »

Pour le Dr. Carlo, le développement exponentiel des réseaux de téléphonie mobile et de WI-FI peut être lié à l’augmentation des cas d’autisme chez les enfants à travers le monde.

Ouh ! En voilà une conclusion qu’elle est grosse ! Il serait intéressant d’en savoir un peu plus…

http://www.google.com/search?q=%22Australasian+Journal+of+Clinical+Environmental+Medicine%22


Question angoissée : mais qu’est ce qu’ils font à la place ? Ils sont quand même pas tous sur MSN et Second Life ?

Le ralentissement de l’activité des sites Web se poursuit en 2007

[Tendance du Web / XITI Web Measure – 22/11/2007]

Le ralentissement de la croissance des visites des sites Web se poursuit au 3ème trimestre 2007, avec un creux marqué en septembre Le tableau ci-dessous présente l’évolution de l’indice de fréquentation des sites Web pour chaque troisième trimestre (juillet – septembre) des années 2000 à 2007. A périmètre constant de sites, on observe ainsi, pour 100 visites enregistrées au 3ème trimestre 2000, 262 visites au 3ème trimestre 2007 : des visites multipliées par plus de 2.6 en 7 ans.
Mais cette progression sur le long terme marque le pas depuis 2006. En effet, après avoir augmenté de plus de 20% sur juillet – septembre 2004 et 2005, les visites des sites Web ont « seulement » progressé de 8% au troisième trimestre 2006, et de 3.1% au troisième trimestre 2007 :»…

http://www.xitimonitor.com/fr-fr/comportement-internaute/frequentation-des-sites-web-novembre-2007/index-1-1-2-112.html


[SecurityWatch – 22 novembre 2007]
Le marché européen interbancaire des obligations sécurisées est suspendu jusqu’au 26 novembre. Les cours de Freddie et Fannie, les deux principaux organismes de crédit immobilier US, ont plongé hier. Le premier assureur obligataire à chûter pourrait être ACA.

L’European Covered Bonds Council, organisme rassemblant les professionnels du secteur des obligations sécurisées, a publié le 21 novembre un communiqué annonçant la fermeture de ce marché jusqu’au 26 novembre.

« A la lumière de la situation et afin de d’éviter une accélération dans l’élargissement du spread, » les banques et les investisseurs recommandent « la suspension temporaire de ce marché. »

Le spread, ou écart de taux, est la valeur de la surprime de rémunération concédée par les emprunteurs en compensation des risques associés au titre.  Les obligations sécurisées [1] sont des titres adossés sur des flux de remboursement d’emprunt. les banques se financent en émettant ce type d’obligation, mais depuis le début de la crise des subprimes, devant la méfiance des investisseurs, elles se sont vues obligées d’offrir une rémunération de plus en plus élevée pour trouver preneurs.

Selon Bloomberg, le marché des obligations sécurisées s’élève à 2 800 milliards de dollars.


[Rezo.net / Actuchomage  21 Novembre 2007 ]
Ci-dessous la transcription de la chronique de Frédéric Bonnaud, « Politiquement incorrect », diffusée à 13h10 sur Europe1, le 20 novembre 2007. Un petit chef d’œuvre de lucidité qui résume tout le bien que nous pensons de notre formidable Président de la République.

Jean-Marc Morandini (JMM) : J’ai moi-même posé cette question : Où est en ce moment Nicolas Sarkozy ? Vous souhaitez répondre à tous ceux qui se plaignent de ce silence présidentiel en ces temps difficiles.

Frédéric Bonnaud : On ne voit pas bien pourquoi Nicolas Sarkozy s’exprimerait aujourd’hui sur cette grève des fonctionnaires qui sont inquiets pour leur pouvoir d’achat. Il faut quand même se mettre à sa place : c’est une revendication catégorielle. Or, Nicolas Sarkozy est fonctionnaire que je sache, et question pouvoir d’achat, avec la petite augmentation qu’il s’est autoaugmenté-là, vous savez, ces dernières semaines de ce coté-là, tout va bien. Pourquoi voulez-vous qu’il fasse grève, cet homme ?

En fait je trouve que l’ambiance rappelle celle d’après la campagne de 1995, vous vous souvenez, quand Jacques Chirac avait été réélu avec ce slogan génial qui était «la fracture sociale». Au bout d’à peu près la même période, 6/7 mois, on s’est aperçu que Jacques Chirac ne faisait rien pour la fracture sociale. Et personne ne serait allé dire à Jacques Chirac : Dis quelque chose sur la fracture sociale. Jacques Chirac disait en privé : «Les promesses n’engagent que ceux qui y croient».

Eh ben Sarkozy, c’est exactement pareil. Il a fait campagne sur le pouvoir d’achat, toute la campagne était sur le pouvoir d’achat, avec cette formule que j’adore : «Travailler plus pour gagner plus». Que voulez-vous qu’il dise, JMM ? Eh ben non, il ne tient pas ses promesses. Voilà, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

J’ai regardé hier sur France2 « Complément d’enquête », d’ailleurs c’est l’émission de notre rédacteur en chef Benoît Duquesne. Il y avait un reportage fascinant sur Neuilly. On oublie toujours ça, nous avons élu à 53% le maire de Neuilly, la commune la plus riche de France. Et ce maire de Neuilly, ses meilleurs copains, c’est des patrons du CAC 40. Il y a des gens qui sont étonnés qu’il fasse sa politique pour ses administrés de Neuilly et pour ses copains du CAC 40. Mais il faut vraiment être absurde pour être étonné de ça. Les gens sont incroyables, JMM.

Jean-Marc Morandini (JMM): Mais c’est le rôle du Président de s’occuper des choses vraiment importantes.

Frédéric Bonnaud : Mais il s’occupe des choses vraiment importantes, c’est clair. Le Président appartient à une oligarchie financière, et il s’occupe de cette oligarchie financière.

Par exemple, on a appris que le 16 novembre, c’était vendredi dernier, il a reçu les journalistes des Échos qui étaient un peu inquiets, paraît-il : Qu’est-ce qui va se passer, patati, patata, parce que vous savez le journal Les Echos, premier quotidien économique de France, est racheté par Bernard Arnault, grand copain de Nicolas Sarkozy, ça a été son témoin de mariage et il était à la fameuse nuit du Fouquet’s où aucun de nous trois n’était invité.

Donc Bernard Arnault achète Les Echos, et qui nomme le rédacteur en chef, le grand patron ? Nicolas Sarkozy ! Et après, on va me dire qu’il ne fait rien, que soit disant il suit la grève. Non, il a reçu les journalistes des Echos vendredi dernier à l’Élysée. On a eu le script de la conversation et il leur a annoncé, très calmement, qu’il nommait lui, Nicolas Sarkozy, Nicolas Beytout à la tête des Échos. Voilà c’est vraiment un Président qui fait tout, il nomme même les chefs de rédaction.

Jean-Marc Morandini : Nicolas Beytout qui était au Figaro avant… Finalement ça doit être Bernard Arnault qui doit être content que le Président s’occupe si bien de lui.

Frédéric Bonnaud : Bernard Arnault est très très très content ! Voilà, il faut arrêter de se plaindre. Est-ce qu’il manifeste, Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France ? Mais pas du tout. Il ne manifeste pas. Parce que figurez-vous qu’en douce, il y a eu une réforme de la fiscalité des dividendes. Alors c’est très compliqué, je ne vais pas vous expliquer, mais j’ai quand même bien compris le résultat. Donc, ça concerne les revenus versés par les entreprises à leurs actionnaires. Or, on apprend qu’il va y avoir une très très nette baisse fiscale pour les gens qui touchent beaucoup beaucoup de dividendes.

C’est ainsi que Bernard Arnault, donc un des meilleurs amis du Président, a touché la coquette somme en 2007 – pas des salaires, JMM, ce sont des dividendes – de 327 millions euros. Il faut le répéter : 327 millions euros. C’est pas des zlotys, c’est pas des yens, c’est pas des francs anciens ou nouveaux, ce sont des euros, 327 millions d’euros. Et grâce à cette petite réforme de la fiscalité des dividendes, vous savez combien il va économiser, Bernard Arnault, pour l’année 2007 ? Il va économiser 19 millions 560 mille euros, soit 1.000 ans de salaire annuel d’un Français. Et ensuite on nous dira que le Président ne fait pas son travail, n’applique pas le programme pour lequel il a été élu.

Vous savez, faire des cadeaux fiscaux aux riches, c’est très simple. Augmenter le pouvoir d’achat des pauvres, c’est beaucoup plus difficile. On est en train de s’en apercevoir.

http://rezo.net/118334


Une interview d’Emmanuel Todd : « Sarkozy ? C’est le respect des forts »

[Le Nouvel Observateur – 22/11/2007 ]

Emmanuel Todd est historien et démographe. Dernier ouvrage paru, en collaboration avec Youssef Courbage : «le Rendez-vous des civilisations» (Seuil. Il estime que «le tempérament agressif» du président «est naturellement dirigé contre les faibles». D’où sa recherche de boucs émissaires…

Le Nouvel Observateur.Comment expliquer cette nouvelle crise sociale ? La France du refus, du refus de l’Europe, de la mondialisation, se cabre-t-elle à nouveau ? Ou faut-il incriminer Nicolas Sarkozy, plus porté à s ‘attaquer aux petits privilèges qu’aux grands ?
Emmanuel Todd. – Pour comprendre ce qui se passe, il faut faire l’histoire du sarkozysme en tant que technique politique. Sarkozy est arrivé au pouvoir grâce à la crise des banlieues. Ministre de l’Intérieur, il y a mis le feu, et le souvenir de cette flambée a été utilement réactivé pendant la campagne par les incidents de la gare du Nord. Il a gagné sur un discours national identitaire. Depuis l’origine, le sarkozysme fonctionne sur la désignation de coupables du mal-être français, de boucs émissaires. Dans les banlieues, ce sont les enfants d’immigrés, aujourd’hui ce sont diverses catégories de fonctionnaires ou assimilés.

N. O.Vous ne portez pas au crédit de Sarkozy d’avoir fait reculer Le Pen à la présidentielle ?
E.Todd. – Sarkozy va plus loin que Le Pen. Le Pen est dans le domaine du verbe. Sarkozy a utilisé l’appareil d’Etat pour enflammer les banlieues. Les débauchages autour de l’ouverture ont masqué la nature profonde du sarkozysme. Pour une part, le FN est désormais au pouvoir. La réalité de Sarkozy, ce sont deux choix : des cadeaux fiscaux aux riches, et des tests ADN pour donner aux pauvres le sentiment qu’il y a encore plus petits qu’eux, sur lesquels on n’hésite pas à taper. C’est classique : l’incapacité à traiter les problèmes économiques conduit à désigner un ennemi à caractère étranger.


N. O.Les cheminots sont les ennemis de l’intérieur ?
E. Todd. – Avec les cheminots, on est dans la désignation d’un autre ennemi, en apparence vulnérable. On active un discours égalitaire sur les petits privilèges inadmissibles, notamment en matière de retraite. On anticipe logiquement un soutien de l’opinion. Mais le problème auquel se heurte Sarkozy, c’est qu’en sortant du registre ethnique identitaire il revient sur le terrain de l’économie et des luttes sociales, sur le terrain de la lutte des classes, diraient les marxistes. Sans approuver les grévistes, les salariés sont renvoyés à leurs propres préoccupations. Ils font le constat de la nullité économique de Sarkozy.

N. O.Nullité ! Vous êtes excessif !
E. Todd. – Tous les gouvernements, de droite comme de gauche, sont confrontés au même problème : la globalisation, le libre-échange, la pression sur les salaires due à l’émergence de pays comme la Chine ou l’Inde. Aucune politique ne peut réussir sans faire baisser cette pression par une dose de protection aux frontières de l’Europe. Pour y parvenir, il faudrait affronter l’Allemagne, qui s’y refuse. Or l’Allemagne, c’est du gros. Et la logique du sarkozysme, c’est le respect des gros. (suite…)


Pas étonnant que l’armée a du mal à recruter…

L’Armée réclame leur prime d’engagement aux soldats blessés qui n’ont pas pu terminer leur durée contractuelle

[Gregor Seither – IES News Service ) 21/11/2007]

Le Pentagone force  des dizaines  de milliers de soldats blessés en Irak à restituer les primes qu’ils ont touché quand ils se sont enrolés. La prime est versée au moment de l’engagement et stipule que le soldat doit servir un certain temps dans l’armée.

Le Pentagone explique que ces soldats n’ont pas le droit de garder ces primes étant donné qu’ils n’ont pas réalisé la totalité de leur tour de service et que leur blessure les oblige à quitter l’armée.

Jordan Fox de Pennsylvanie a quitté l’armée trois mois avant sa date de fin de contrat, suite à une grave blessure causée par l’explosion d’une bombe sur le bord de la route. Il souffre de lourdes séquelles dans le dos et a perdu la vue dans son oeil droit. Au début du mois il a reçu un courrier du Pentagone le sommant de rendre environ 3 000 dollars US qu’il avait reçu comme prime lors de son engagement dans l’armée.


Palast est excellent, comme toujours ! Un vrai limier… si j’avais le temps, je traduirais l’intégralité de ses textes. C’est fouillé, recherché, drôle, agréable à lire….

[Greg Palast – 16/11/2007 – Trad. Gregor Seither]

Il était « l’autre homme » dans la vie de Hillary. Mais tout ça c’est fini maintenant, n’est ce pas ? Non ?

Vous avez tous vu ces photos étranges de George Bush faisant ami-ami avec le dictateur du Pakistan, Pervez Musharraf, on les voit ricaner et glousser comme deux collègiens en route vers le bal du samedi soir… mais pas grand monde se souvient que c’est Hillary et Bill Clinton qui ont invité Pervez à venir guincher.

Avant de vous expliquer comment les Clinton ont mis Musharraf au pouvoir pour rendre service à une entreprise amie à Little Rock, laissez moi juste faire une brève mise au point sur notre copain à moustache de Karachi.

Si on en croit George Bush, le New York Times, NPR et les restes des petits roquets de la presse, Musharraf est « notre allié dans la guerre contre le terrorisme ». Ouais, c’est ça ! Un peu comme si, dans les années 1930, on avait dit que Al Capone était , « notre allié dans la guerre contre le crime organisé ».

Musharraf c’est le mec qui a filé un sérieux coup de main aux Talibans pour qu’ils prennent le pouvoir en Afghanistan en 1996. Et il continue à ce jour – à travers sa police secrète, ISI – de fournir logistique et protection aux talibans. Musharraf c’est également le mec qui a laissé Khalid Sheik Muhammed, le planificateur en chef des opérations du 11 septembre 2001, établir son QG à Quetta au Pakistan, où ce dernier a vécu tranquillement et publiquement pendant des années avant qu’il ne commette un faux pas et embarasse son mentor en donnant un interview grande-gueule à Al-Jazeera depuis sa résidence pakistanaise. Pas malin ça, Musharraf n’a pas eu d’autre choix que de le livrer aux américains…

C’est le même Musharraf qui a permis à son docteur Frankenstein local, A.Q. Khan, de vendre des kits « fabriquez votre bombe atomique vous même » à la Lybie et à la Corée du Nord. Quand la presse a révélé les activités de camelot nucléaire du Docteur Khan, Musharraf (et Bush) ont déclaré qu’ils étaient choqués – choqués ! Musharraf n’était pas au courant ? Mais bien sûr ! Toutes ces tonnes de matériel et de technologie atomique ont du quitter le pays sur le dos de chameaux volants.

Mais rendons à César ce qui est à César : contrairement à Saddam et Osama, créatures fabriquées dans les laboratoires secrets de Ronald Reagan et de George Bush Sr, Pervez Musharraf, lui, est une pure création des Clinton.

Tout a commencé avec une facture d’électricité impayée. (suite…)


[Grégoire Seither – IES News Service – 19/11/2007]

A l’occasion d’une commission d’enquête sur l’Inspecteur Général du Département d’Etat U.S., Howard Krongard,  le député démocrate de Californie,  Henry Waxman avait dénoncé le fait que le Département d’Etat passait des marchés d’une valeur d’un milliard de dollars avec une entreprise privée qui compte parmi les membres de son conseil d’administration le propre frère de l’Inspecteur général, l’ancien directeur exécutif de la CIA A.B. “Buzzy” Krongard.

L’inspecteur général avait violemment nié, déclenchant une campagne d’opinion de la droite néo-con aux U.S. qui accusait le député Waxman de « salir » les membres de l’administration Bush. Interrogé par la commission d’évaluation, Krongard avait déclaré :

Laissez moi vous dire franchement, je ne suis pas au courant de la moindre position d’intérêt financier ou décisionnelle de mon frère en relation avec Blackwater. Cela n’a pas pu avoir la moindre influence sur mes décisions de passage de marché étant donné que ce n’est pas vrai. Et quand ces sales petites rumeurs ont commencé à courir, je lui ai clairement posé la question. Je ne pense pas que ce soit vrai qu’il est un membre du conseil de surveillance, contrairement à ce que vous affirmez.

Malheureusement, peu de temps après, Krongard a du faire marche arrière et confirmer que la « sale petite rumeur » était vraie :

KRONGARD: Je viens d’appeler mon frère et j’ai appris qu’il a assisté à la réunion du conseil de surveillance de Blackwater hier. Je n’étais pas au courant de cela et je voudrais que soit porté sur le compte rendu qu’à partir d’aujourd’hui je refuserais de traiter tout dossier en relation avec la société Blackwater.

WAXMAN: Je vois. Mais vous avez dit précédemment que vous aviez déjà interrogé votre frère à ce sujet et qu’il vous avait répondu qu’il ne siègeait pas au conseil de surveillance.

KRONGARD: Oui, mais cela remonte à six semaine, et je n’étais pas au courant — et cette réunion du conseil de surveillance a eu lieu hier, et je viens seulement d’apprendre par ce coup de fil qu’il y avait assisté.

Une des raisons pour laquelle une commission d’enquête a été diligentée contre l’inspecteur général Krongard est le fait qu’il avait bloqué une demande d’enquête du Congrès des U.S. sur une affaire de traffic d’armes par les employés de Blackwater. Les mercenaires faisaient entrer des armes sophistiquées en contrebande en Irak et “les vendaient sur le marché noir à des membres d’organisations terroristes qui s’en servaient pour attaquer les forces U.S.”.

Quand le Congrès a ouvert une enquête sur ces fait, en septembre dernier, le député Waxman avait révélé les tentatives de Krongard pour bloquer l’enquêted , produisant une note de service dans laquelle Krongard ordonne à ses agents de “cesser IMMEDIATEMENT” de coopérer avec les enquêteurs fédéraux.

Blackwater est sous contrat avec le Département d’Etat, qui lui a versé près de un milliard de dollars en contrats . L’Administration Bush est intervenue à plusieurs reprises pour aider Blackwater suite à massacre de 17 civils irakiens par les mercenaires. La secrétaire d’Etat Condoleeza Rice s’était spécialement déplacée à Bagdad pour obliger le gouvernement irakien à revenir sur sa décision d’expulser l’entreprise du pays. La Maison Blanche est même allée jusqu’à promettre l’impunité légale aux mercenaires de l’entreprise. Et moins de 3 semaines après le massacre, le Département d’Etat avait signé un nouveau contrat avec Blackwater d’une valeur de 92 millions de dollars.

Source : http://thinkprogress.org/2007/11/14/krongard-blacwater-brother/


[Tim Carr – IES News Service – 20/11/2007 – Trad. Grégoire Seither]
Le « think tank » JFA Institute, spécialisé dans les questions de criminalité, à publié le 19 novembre son rapport annuel sur le système carcéral aux Etats-unis. Les conclusions du rapport « Unlocking America » sont que, malgré le fait que la population carcérale U.S. a été multipliée par 8 depuis 1970, cela n’a pas eu le moindre impact sur la lutte contre la criminalité – par contre cela coûte très cher au contribuable. A ce jour, 1,5 millions de citoyens U.S. sont emprisonnés dans les prisons d’état ou fédérales aux Etats-unis. Mais pour James Austin, président du JFA Institute, « ce chiffre est trompeur, car il ne compte pas les nombreuses personnes emprisonnées dans les programmes annexes… nous estimons la population carcérale réelle à 3 millions d’individus« .

Le ministère de la justice prévoit une augementation de la population carcérale de 192 000 prisonniers, ces 5 prochaines années, nécessitant une augmentation budgétaire de 27,5 milliards de dollars US et la construction de nouvelles prisons. Pour lutter contre cette inflation carcérale, le JTA propose de réduire la longueur de sentences de prison et de développer des solutions alternatives à la prison, dans le cadre d’une réforme généralisée du système judiciaire U.S.

« Nous n’avons pas été en mesure de trouver le moindre élément prouvant que le fait de garder les gens plus longtemps en prison augmente la sécurité des autres citoyens » explique James Austin. « Alors que nous emprisonnons 8 fois plus de gens qu’en 1970, les taux de criminalité, eux, ne se sont pas améliorés depuis cette époque. Il y a eu des pics dans les années 1980, mais aujourd’hui nous sommes revenus au même niveau qu’en 1973. »

Source : http://news.bbc.co.uk/go/rss/-/2/hi/americas/7102054.stm


[Gregoire Seither – IES News Service – 21/11/2007] 

Le célèbre comique U.S. George Burns avait coutume de dire “Pour réussir dans ce métier, la chose la plus importante est d’être sincère. Et si vous arrivez à faire semblant que vous êtes sincère, alors là votre succès est garanti.” 

L’éditorialiste néo-conservateur Chris Matthews s’est appuyé sur cette maxime pour écrire son nouveau livre “Life is a Campaign” (La Vie est une campagne électorale). Il y explique que nous devons nous inspirer des hommes politiques dans la gestion de notre vie quotidienne, apprendre d’eux l’art de faire semblant de s’intéresser aux autres, faire semblant d’écouter, faire semblant de se soucier des autres alors qu’on se fiche totalement de ce qui leur arrive ou de ce qu’ils ont à nous dire. .

Invité par le journaliste John Stewart  dans son émission « The Daily Show », Matthews a été interpellé par les auditeurs : « C’est cela votre philosophie de vie ? Vous dites aux gens de mentir, de faire du lèche-cul aux gens dont on veut obtenir quelque chose, de leur dire ce qu’ils veulent entendre afin de les manipuleer ? Voilà ce que vous conseillez aux Américains ?”

Chris Matthews a eu l’air surpris de cette remarque:  “Ben oui, je ne vois pas où est le mal ?”

Je suppose que c’est cela qu’on appelle « la droite décomplexée »… 

http://www.thedailyshow.com/video/index.jhtml?videoId=104548&title=chris-matthews


[IES News Service – 20/11/2007]
Ces derniers mois, en Irak, nous avons vu passer un certain nombre de « moments historiques » : le rapport Petraeus, le retrait des forces britanniques de leur base de Bassorah, la décision de ramener les mercenaires dans le champ de la loi, suite à l’incident avec Blackwater….

Mais un des moments historiques est passé quasiment inapercu : la guerre en Irak détient désormais le triste record de la guerre la plus meurtrière pour les journalistes qui tentent la couvrir. A ce jour 200 journalistes sont morts en Irak en faisant leur travail.

Vous en avez entendu parler ? Probablement pas. Il faut savoir que la majorité d’entre eux sont irakiens, jordaniens ou palestiniens. Leur mort n’intéresse pas les « networks » occidentaux qui s’appuient pourtant sur ces « tâcherons » pour obtenir des informations en Irak. Aucun journaliste occidental ne travaille plus en dehors de la « zone verte » de Bagdad, à part quelques courageux individus comme Anne Nivat ou Robert Fisk.

Pour mieux comprendre ce chiffre, il faut savoir que seulement 2 journalistes sont morts en service lors de la Première Guerre mondiale, 68 sont morts en service lors de la Deuxième Guerre mondiale, 77 sont morts au Vietnam et 36 lors de la guerre dans l’ex-Yougoslavie.

Et l’hécatombe en Irak ne donne aucune indication de vouloir s’arrêter, bien au contraire. Rien que le mois dernier, 5 journalistes sont morts le même jour, sur dez zones de combat différentes. Pour Chris Cramer, « couvrir la guerre en Irak est la mission la plus dangereuse de toute l’histoire du journalisme ».

Certains journalistes célèbres sont morts en couvrant des conflits – Robert Capa en Indochine; Ernie Pyle sur l’île d’Okinawa lors de la Deuxième Guerre mondiale; Larry Burrows au Vietnam. Mais ce qui rend l’Irak plus dangereux que les autres conflits du passé est le fait que ces morts ne sont pas des accidents, le résultat de balles perdues ou de dommages collatéraux quand des journalistes se retrouvent au coeur d’une zone de combats. Au contraire, de nombreux journalistes sont morts parce qu’on a volontairement tiré sur eux, à cause de leurs articles ou parce qu’ils venaient du mauvais côté du fossé sectaire. On les abat dans la rue ou bien ils sont enlevés par des miliciens et exécutés dans un fossé, souvent après avoir été torturés. Ni la police ni la justice n’enquêtent vraiment sur ces meurtres, les tueurs savent qu’ils jouissent d’une quasi impunité, que ce soit les escadrons de la mort chiites, sunnites ou les miliciens des différents ministères et services gouvernementaux. Mais il n’y a pas que les miliciens qui tuent des journalistes, au moins 15 membres de la presse ont été directement tués par l’Armée US, dont 6 rien pour l’agence Reuters.

Pour les journalistes irakiens, l’indifférence de l’opinion publique vis à vis de ce massacre est due au fait que la majorité des journalistes tués ne sont des membres de la presse occidentale. Quand la victime est un journaliste de la presse européenne ou U.S., la couverture médiatique de sa mort est nettement plus importante.

http://www.mediachannel.org/wordpress/2007/11/19/the-most-dangerous-war-in-the-history-of-journalism/


Naomi Klein – The Shock Doctrine

[YouTube – 12/11/2007]
Naomi Klein parle de son nouveau livre, The Shock Doctrine: TheRise of Disaster Capitalism. lors d’une conférence organisée par le Canadian Centre for Policy Alternatives, un institut de recherche sociale.

Naomi Klein explose le mythe perpétué par les médias que le grand marché mondial et les idées de libre-échange ont triomphé en apportant la démocratie. Elle expose l’idéologie, les intérêts financiers et les tireurs de ficelle derrière les crises économiques, les soubresauts politiques et les guerres de ces quarante dernières années. Son documentaire et livre « The Shock Doctrine » montre comment les politiques « libre-échangistes » des Etats-unis ont permis sa domination mondiale — en exploitant des populations et des pays placées en état de choc par des crises et des guerres provoquées dans ce but.

Naomi Klein – The Shock Doctrine (documentaire en six épisodes) :
http://www.youtube.com/watch?v=Du3mpRkaz8g

Pour plus d’information sur le dernier ouvrage de Naomi Klein :
http://www.naomiklein.org/shock-doctrine

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