novembre 2009



Fantasme alimenté par la propagande néo-con, le musulman est devenu le repoussoir universel, il a pris la place du juif dans les années 1900-1940. Des milliers de petites et grandes stratégies opportunistes s’appuient sur cette xénophobie afin de faire avancer leurs propres pions… que ce soit la guerre pétrolière ou la peur du chômage.

La Suisse n’échappe pas au débat sur la visibilité de l’islam
[LE MONDE | 28.11.09 – Propos recueillis par Stéphanie Le Bars]
Patrick Haenni, chargé de recherche à l’Institut Religioscope basé à Fribourg (Suisse) a codirigé Les Minarets de la discorde (Infolio éd., novembre 2009), analyse l’interdiction de construire des minarets, une des questions posées par le référendum populaire du 29 novembre en Suisse.

Cette interrogation sur la visibilité de l’islam en pays non musulman est-elle typiquement suisse ?
La spécificité suisse repose sur la votation : ce dispositif impose aux citoyens de se prononcer sur des questions que l’on ne pose pas en ces termes ailleurs ; on crée un effet d’opinion sur un agenda imposé par des groupes particuliers. En Suisse, l’alliance des opposants aux minarets est circonscrite à la droite nationaliste et à une partie des courants évangéliques, liés aux chrétiens sionistes. Mais même au sein de l’Union démocratique du centre (UDC), qui porte le débat, certains sont opposés à ce vote, car ils redoutent les effets économiques, dans les pays arabes, d’une éventuelle interdiction.

Cela dit, la question des minarets s’inscrit dans une dynamique plus large. On la retrouve aussi en France, avec le débat sur l’interdiction de la burqa. La nouveauté de ces mobilisations est qu’elles se font sur la visibilité de l’islam et sur la dimension idéologique de cette religion. L’Union démocratique fédérale, qui est l’expression des évangéliques en Suisse, défend le côté chrétien du pays ; à leurs yeux, l’islam ne représente pas une menace en termes d’immigration, – même si la population musulmane connaît une croissance rapide, avec 400 000 personnes et 5 % de la population – mais porte le risque d’un clash des religions. D’ailleurs, que ce soit en France avec 367 burqas ou en Suisse avec quatre minarets, on est bien dans des logiques de combat symbolique plus que sur des problèmes touchant la société réelle.

Comment se positionnent la population et les associations musulmanes dans ces débats ?

De manière dominante, elles sont en retrait et préfèrent ne pas jeter d’huile sur le feu. D’autant que ces sujets ne font pas forcément consensus dans la communauté musulmane. En Suisse, le débat sur les minarets se déroule principalement entre forces politiques, à l’exception d’interventions de l’universitaire suisse Tariq Ramadan.

Quelle est votre réponse de sociologue face aux peurs « d’expansion de l’islam », qui, pour certains, constituent la toile de fond de ces débats ?

L’islam, en tant que fait théologique, est bien prosélyte et universaliste. Mais quand on s’intéresse au réel, c’est la sociologie qu’il faut mobiliser : l’expansionnisme d’une religion se fait soit par un projet politique ou militaire, soit par les conversions, soit par la démographie. Or, en Europe, les porteurs d’un projet politique, les Frères musulmans, n’arrivent pas à l’articuler dans une situation de minorité. Ils oscillent entre la représentation communautaire (mais l’échec de l’appel au calme de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) lors des émeutes des banlieues en 2005 a montré qu’ils ne contrôlent pas les banlieues) et le retour à la prédication.

Mais, sur ce terrain, le courant qui est vraiment efficace aujourd’hui, c’est le salafisme. Or pour ce courant, certes radical au niveau du dogme, l’idéal c’est la « hijra », le retour dans les terres d’islam. Ses membres s’inscrivent dans du religieux pur, et la perspective du départ provoque un désinvestissement du champ politique. Le fondamentalisme qui marche est donc apolitique. Quant à sa frange djihadiste, elle poursuit un but de destruction sans véritable projet politique. Plus généralement, le « retour de l’islam » se fait non par un projet militant mais par l’individu. Il vise plutôt une normalisation culturelle de l’islam dans le cadre de la culture de masse globalisée (rap islamique, Hallal Fried Chicken, streetwear islamique…)

Restent la natalité et les conversions. Dans les pays musulmans, à l’exception du Pakistan et de l’Afrique noire islamique, la démographie est en chute libre. Quant aux conversions, elles existent, mais fonctionnent dans les deux sens.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/11/28/la-suisse-n-echappe-pas-au-debat-sur-la-visibilite-de-l-islam_1273437_3214.html


Identité nationale : les Français voient le débat comme une « stratégie » électorale
[LEMONDE.FR | 29.11.09]
Un nouveau sondage, réalisé par l’IFOP et publié dimanche 29 novembre dans le JDD, rapporte que pour une majorité de Français (72 %) le débat sur l’identité nationale voulu par le gouvernement constitue avant tout « une stratégie pour gagner les élections régionales » de mars 2010.
Parmi les sondés se déclarant de droite, ils sont 53 % à l’estimer, 48 % pour ceux qui se réclament de l’UMP et 72 % pour ceux qui se réclament du Front national. A gauche, 82 % des personnes interrogées pensent également qu’il s’agit d’une stratégie électorale, avec des pourcentages sensiblement similaires chez les sympathisants du PS (82 %), de l’extrême-gauche (83 %), du PCF-Parti de gauche (80 %) et des Verts (83 %). Enfin, 75 % des personnes sondées proches du MoDem sont du même avis.Cette étude constate également qu’une majorité de Français – 57 % – estiment que le sujet intéresse les Français, avec une majorité nette à droite (77 %). 47 % des sympathisants de gauche interrogés et 44 % de ceux du MoDem pensent la même chose.

57 % PENSENT QUE CELA NE FAVORISERA PAR LE RETOUR DU FN

Des précédents sondages laissaient déjà apparaître ces enseignements, à savoir que les Français reconnaissent la tactique électorale mais approuvent dans le même temps le débat. Ainsi, une enquête BVA pour Canal+, réalisée par Internet les 27 et 28 octobre, rapportait que 64 % considèrent que l’objectif principal du gouvernement est « de mobiliser les électeurs de droite en vue des élections régionales ». Un autre sondage – réalisé par CSA et publié dans Le Parisien du 1er novembre – montrait qu’une proportion quasi identique (60 %) approuve l’organisation d’un tel débat.

Le sondage de l’IFOP cherchait également à savoir si la tenue de ce débat allait se traduire par un retour du Front national sur les devants de la scène politique. Ils sont 43 % à juger que cela sera le cas, contre 57 % qui estiment le contraire. Seuls les sympathisants du FN (77 %), PCF-Front de gauche (62 %) et d’extrême-gauche (53 %) estiment majoritairement que ce constat est vrai.

Samedi, devant le conseil national de l’UMP, Nicolas Sarkozy avait accusé le PS et Martine Aubry « d’agiter le chiffon rouge, à trois mois des élections régionales, pour faire remonter le Front national ». Il avait reproché à la première secrétaire socialiste d’approuver une régularisation massive des sans-papiers. « Est-ce que vous croyez que je n’ai pas compris la manœuvre ? », avait alors lancé le chef de l’Etat devant ses troupes.

 


Méthodologie
Le sondage a été réalisé les 26 et 27 septembre auprès d’un échantillon de 955 personnes représentatif de l’ensemble de la population française de plus de 18 ans, interrogées par téléphone à leur domicile.

 


Le véritable objectif de Tarnac n’était pas de se faire mousser auprès du bon peuple « tremblez braves gens, on va vous défendre contre le vilain anarchiste »… le véritable objectif était d’envoyer un message au mouvement social, aux possibles dissidents de tout poil en ces temps de crise:

<<on peut vous faire chier, on peut vous foutre en l’air vos vies, vous prendre vos enfants, vous jeter en prison longtemps alors que vous n’avez rien fait… et tout cela on peut le faire impunément. Alors réfléchissez-y à deux fois avant d’aller manifester ou formuler une opinion dissidente.>>

A Tarnac et ailleurs, le message à été reçu 5/5. Merci Alain Bauer !

Tarnac : la défense dénonce « un scandale d’Etat »
[Isabelle Mandraud et Caroline Monnot – LE MONDE | 26.11.09]
Changement de ton, changement de stratégie, changement d’avocats. Un an après l’interpellation et la mise en examen de neuf personnes dans l’affaire des sabotages de voies SNCF, leurs conseils ont décidé à leur tour de se muer en accusateurs. Et de cogner fort. « On est au-delà du fiasco judiciaire, on est dans le scandale d’Etat », a lancé, mercredi 25 novembre, Me William Bourdon.Les neuf de Tarnac ont voulu et ont joué un rôle actif dans cette stratégie plus agressive. Les avocats se sont ainsi relayés lors d’une conférence de presse, dans les locaux de l’Assemblée nationale, en présence de plusieurs élus de gauche dont le Vert Noël Mamère et les socialistes François Hollande et André Vallini. « Le gouvernement a pris la responsabilité d’ordonner des enquêtes en incitant les policiers et les juges à se montrer peu scrupuleux afin de donner consistance à quelque chose qui n’existe pas », a affirmé Me Thierry Lévy. « Les policiers ont inventé, c’est le fruit de leur imagination « , a renchéri son confrère Jérémie Assous.

L’accusation n’est pas mince. « On est dans la présomption très sérieuse de falsification de preuves », a asséné Me« opération qui disqualifie et déshonore gravement la démocratie française« . Les avocats qui réclament dans la foulée un « non-lieu rapide », ont adressé coup sur coup deux notes au juge du pôle antiterroriste Thierry Fragnoli. Dans la première, datée du 29 octobre, ils dénoncent des « incohérences » et des « anomalies » Bourdon, en décrivant une contenues, selon eux, dans le procès-verbal D104 établi par la police de lutte antiterrorisme (SDAT). Ce procès-verbal est relatif à la filature du couple Julien Coupat, Yildune Lévy dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 au cours de laquelle a eu lieu un sabotage sur une caténaire de la ligne TGV Est. Dans la seconde note, du 25 novembre, les avocats réclament l’audition, en leur présence, du témoin sous X…, dont ils estiment que les déclarations fondent, pour l’essentiel, l’incrimination terroriste.

Mercredi, à l’Assemblée, ils ont brocardé le juge d’instruction en dénonçant, son « comportement très inhabituel ». « C’est quelqu’un enfermé dans son bunker, qui refuse tout contact physique et tout dialogue », a affirmé Me Lévy.

Le témoin sous X a-t-il été manipulé ?

L’identité de ce témoin a été rendue publique malgré lui, notamment par les médias. Il s’agit de Jean-Hugues Bourgeois, 30 ans, le chevrier du Teilhet (Puy-de-Dôme) aujourd’hui installé en Loire-Atlantique. Cet éleveur bio avait fait irruption dans l’actualité au printemps 2008 après que dix de ses chèvres avaient été tuées et sa grange incendiée. Il affirmait à l’époque être le destinataire de courriers de menaces de mort. Depuis, il a été mis en examen après qu’une expertise graphologique, contestée par son avocat Jean-Louis Borie, l’a désigné comme l’auteur de ces lettres.

Depuis des semaines, son nom avait commencé à circuler comme le probable témoin sous X… dans l’affaire Tarnac. Le 11 novembre, lorsque TF1 l’interroge en caméra cachée, le visage flouté il dit avoir signé un procès-verbal dont il n’a pas maîtrisé le contenu.

La gendarmerie, qui l’a reçu la première à Riom, certifie que ce témoin s’était présenté « spontanément ». C’est « du spontané qui n’en est pas, rétorque son avocat, Me Borie. Jean-Hugues Bourgeois était sous écoute comme victime dans l’affaire du Teilhet, et ses liens avec Tarnac étaient connus. Il était dans une situation de grande fragilité » Sans être un familier de Julien Coupat et des habitués de Tarnac, à l’exception de l’un d’entre eux, il a fréquenté plusieurs rendez-vous altermondialistes, se situant dans la gauche alternative.

Le dossier judiciaire contient une deuxième déposition de l’agriculteur, sous son nom. S’agissait-il, alors, pour la police, de le protéger en le faisant déposer une seconde fois sous son nom ?

La filature du couple Coupat-Lévy a-t-elle été entachée d’irrégularités ?

Les avocats contestent désormais point par point le minutage de la filature du véhicule dans lequel se trouvaient Julien Coupat et Yildune Lévy à partir de 3 h 50, le 8 novembre, nuit du sabotage Ils relèvent que les traces de pneumatiques et de semelles analysées par la gendarmerie sur place ne sont pas celles de leurs clients ; ils s’interrogent sur le fait que les policiers n’ont rien vu du sabotage lui-même, ce qu’ils jugent impossible étant donné la configuration de la voie ferrée à Dhuisy. « Ni les suivis, ni les suiveurs n’étaient présents sur les lieux », avance Me Assous.

La police admet qu’il y a peut-être eu « des erreurs techniques » dans le relevé horaire du procès-verbal de filature et continue d’attester de la présence du couple au kilomètre 45, lieu du sabotage. « Notre bonne foi ne peut pas être mise en cause, s’offusque un responsable. Si on avait voulu tricher, on aurait dit qu’on les avait vus saboter, ce qui n’est pas le cas ».

 

Les dépositions très contradictoires d’un agriculteur, ex-témoin sous X…
[LE MONDE | 26.11.09 ]

En l’espace de deux mois, Jean-Hugues Bourgeois a été entendu à deux reprises par les policiers de la sous-direction de la lutte antiterroriste (SDAT), la première fois en tant que témoin sous X…, la seconde sous son identité. Et les deux versions n’ont rien à voir.

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Cet agriculteur de 30 ans, qui résidait alors dans le Puy-de-Dôme, à environ deux heures de route de Tarnac en Corrèze, se serait présenté spontanément à la gendarmerie de Riom. Son premier témoignage est recueilli le 14 novembre 2008 à 9 heures, selon le procès-verbal (PV) établi par la police, soit trois jours après l’interpellation des neuf personnes mises en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. La veille, le juge des libertés et de la détention a donné son autorisation pour lui accorder le statut protecteur de témoin sous X…, qui devient dans le dossier le « témoin 42 ». Il livre alors ses impressions sur Julien Coupat et un « groupe constitué » autour de lui, mais ne dit pas un mot sur les sabotages des lignes SNCF qui leur sont reprochés

« Fantasme collectif »

A propos de Julien Coupat, dépeint comme le « leader charismatique et l’idéologue (qui) tient l’ensemble des membres sous son charme à la façon d’un gourou de secte », il déclare : « A plusieurs reprises, lors de réunions avant 2007, il exprimait le fait que, même si le moment n’était pas encore venu, il pourrait être un jour envisagé d’avoir à tuer car la vie humaine a une valeur inférieure au combat politique ». Selon ce PV, coté D43, les policiers présentent un « album photos » qu’il commente désignant ici un « responsable de la branche des relations sociales » (Benjamin Rousoux, mis en examen), là un « responsable de la branche armée » (Raphaël M., non mis en examen), tout en ajoutant qu’il « croit que cela relève d’un fantasme collectif « . Tout change le 11 décembre 2008, lors de sa deuxième audition à 14 h 30, cette fois sous son identité, dans les locaux de la police judiciaire de Clermont-Ferrand. Là, il parle de Raphaël M. comme d’un ami et d’une communauté répondant « avant tout à un projet de vie en commun se développant sur des activités agricoles, artisanales, commerciales ». « Je les conseillais notamment pour leur élevage de bêtes et leurs récoltes« , souligne-t-il.

Le témoin explique que son numéro de téléphone portable apparaît sur la facturation détaillée de la ferme de Tarnac, car il souhaitait « leur emprunter leur bouc pour la reproduction de (son) élevage » – bouc qu’il dit avoir été cherché « à la fin août 2008 ». Sur ce PV, il refuse de répondre à une interrogation sur le « projet politique » du groupe, car cela relève des « opinions privées de chacun ». Et à la question « les résidents de Tarnac vous ont-ils jamais fait part de projets violents ? », il répond : « Non, jamais. »

On lui présente à nouveau un album de « 38 individus » : il affirme, cette fois, n’en reconnaître que quatre. A propos de Julien Coupat, Jean-Hugues Bourgeois dit : « J’ai un peu de mal à croire qu’il est celui que les autorités présentent comme un terroriste. »

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/26/les-depositions-tres-contradictoires-d-un-agriculteur-ex-temoin-sous-x_1272456_3224.html#ens_id=1272079


Note à Ben-Laden : penser à recruter des grandes blondes sexy pour passer sans encombres les contrôles de sécurité. Dans les années 1970, Andreas Baader de la Fraction Armée Rouge avait déjà théorisé cela. S’appuyant sur la méthode des pick-pocket colombiennes qui vous exhibent un décolleté vertigineux afin de détourner votre regard, il avait envoyé Gudrun Enslin en mini-jupe avec des longues bottes louer un appartement conspiratif. Plus tard, le propriétaire ne se souvenait que des jambes de la terroriste, pas de son visage 🙂

[Libération – 28/11/2009]

Alg_obama_handshake Faut-il les mettre en prison? Les décorer pour avoir révélé une sérieuse faille de sécurité à la Maison Blanche? Ou les inviter à la télévision? En s’infiltrant mardi soir à la Maison Blanche, au dîner d’Etat en l’honneur du Premier ministre indien, Michaele et Tarek Salahi ont plus que réussi leur coup: trois jours plus tard, l’Amérique, si ce n’est le monde entier, débat encore de leur exploit. Vendredi soir, la Maison Blanche a dû révéler que les deux imposteurs ont même réussi à se faire photographier aux côtés du président Barack Obama (la preuve est ci-contre, photo Appleton/White House). Comme le vice-président Joe Biden, immortalisé aux côtés des deux intrus, Barack Obama sourit à en plisser les yeux, comme s’il était sincèrement ravi de recevoir la grande Michaele.

Sur la page Facebook de Michaele Salahi, qui la première à révélé les photos de l’imposture, les commentaires (on en était à 636 déjà vendredi soir) sont très partagés. Entre admiratifs:  “Great job!”, “I so love you for having the balls to do this! 😉 Et indignés, qui souhaitent aux deux effrontés de prochaines vacances… à la prison de Guantanamo.

Les Salahi font aussi le bonheur des éditorialistes, comme Tunku Varadarajan, professeur à la Stern School of Business (Université de New York) sur le site The Daily Beast. Fort de son origine indienne et de sa nationalité britannique, Tunku Varadarajan explique que les Américains sont “exhibitionnistes par nature”, “depuis des générations”, “peut-être par réaction contre le puritanisme original du pays”. “Dans ce vaste pays, où la concurrence est rude, la façon la plus sûre d’attirer les regards ou de s’élever au-dessus de la foule est… d’attirer le regard et de s’élever au-dessus de la foule” écrit Tunku Varadarajan. Comme avant eux les parents du balloon boy (une autre famille éprise de célébrité qui avait prétendu que son enfant de 5 ans s’était envolé dans un ballon gonflé à l’hélium, nous en parlions le 20 octobre…), les faux invités de la Maison Blanche n’auraient donc fait que “poursuivre le rêve américain”, à leur façon…

Le pire est qu’on n’a certainement pas fini d’en parler. La Maison Blanche a promis une enquête interne. Les juristes soulignent que le couple pourrait être poursuivi pour le “crime” d’avoir menti à des agents fédéraux. Et surtout: les Salahi sont annoncés lundi soir sur CNN, dans le talk-show de Larry King.


En Allemand, on appelle cela "Der Leichenschmaus" :-)


Bible Warning Label

Autocollant d'avertissement sur la Bible : attention contenu dangereux

Traduction : LA BIBLE – Ceci est une oeuvre de fiction. Ne la prenez pas pour la réalité.

Attention contenu de nature à choquer : contient des versets décrivant ou faisant l’apologie du suicide, de l’inceste, de la bestialité, du sadomasochisme, d’activités sexuelles dans un contexte violent, du meurtre, de la violence morbide, de l’usage de drogues ou de l’alcool, de pratiques homosexuelles, du voyeurisme, de la vengeance, de la destruction de figures d’autorité, de la violations des lois et d’atrocités.

Mise en garde : L’exposition au contenu de ce livre sur une durée prolongée ou lors des années formatives des enfants peut provoquer des troubles de perception de la réalité, des déllusions, des hallucinations, une réduction significative des capacités de raisonnement et d’analyse objective et dans des cas extrêmes des désordres pathologiques, des sentiments de haine, d’intolérance et de violence pouvant mener, entre autres, à des actes de fanatisme, de meurtre et de génocide.

Note de Libertes & Internets : pour une sélection de passages croustillants de la Bible, vous pouvez aller voir nos amis de Landover Baptist Church : http://www.landoverbaptist.org/wallpapers/


Où sont les victimes de ce complot ? Est-ce qu’on peut nous donner les noms de chercheurs qui auraient été punis par la « communauté scientifique » pour avoir douté des théories du réchauffement climatique ? Quel chercheur s’est vu couper les fonds de recherche pour « doute » ?  Combien de Paul-Eric Blanrue dans le débat climatique ?

[MaxiSciences – 26/11/2009]

États-Unis – Suite à la publication de milliers de documents piratés au Centre de recherche sur le climat de l’université britannique d’East Anglia (voir article), les parlementaires républicains du Congrès américain ont décidé d’ouvrir une enquête. Ces e-mails prouveraient, selon les pirates qui les ont publiés, des manipulations de résultats par les climatologues afin d’accentuer l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique.

Certains e-mails mis en ligne tendraient à prouver que les scientifiques ont à plusieurs reprises tenté de camoufler, minimiser ou falsifier certaines données climatiques. Avant modification, celles-ci seraient allées à l’encontre du courant qui fait état d’un effet de serre engendré par les émissions de CO2 produites par l’homme.

Le sénateur James Inhofe, sceptique quant à l’impact humain sur le réchauffement climatique, s’est adressé à l’inspection générale de plusieurs agences gouvernementales américaines ainsi qu’à des scientifiques, afin qu’ils archivent les données relatives à ces échanges.

Les parlementaires souhaitent faire toute la lumière sur le rôle joué par les chercheurs américains dans la publication d’un rapport des Nations Unies sur le réchauffement climatique  très souvent cité et qui a notamment servi de base à des demandes au Congrès et auprès de l’administration américaine, de limitation des émissions de gaz à effet de serre.

De son côté, Kevin Trenberth, l’un des chercheurs dont les e-mails ont été piratés, estime que les documents publiés ne prouvent l’existence d’aucune collusion entre les scientifiques mais seulement celle d’un débat constructif et argumenté.

http://www.maxisciences.com/climat/climat-aux-tats-unis-les-republicains-enquetent-sur-les-e-mails-pirates_art4640.html


[ZDNET  _  26/11/2009]

Considéré comme le plus gros moteur de recherche de liens BitTorrent, Minova.org était poursuivi aux Pays-Bas où il risquait 5 millions d’euros d’amende. Le site a préféré fermer son service pour se consacrer au développement d’une offre légale de contenu.

Mininova.org, le site incontournable pour la recherche de liens BitTorrent, a annoncé qu’il abandonnait ce service afin de se conformer à la décision de la justice néerlandaise saisie en 2008 par l’association de défense des droits d’auteur BREIN. Mininova est accusé de permettre le téléchargement de millions de contenus (films, musique, logiciels…) protégés.

Créé fin 2004 sur les restes de Suprnova par cinq étudiants hollandais, Mininova s’est hissé dans le top 100 des sites les plus visités dans le monde avec 50 millions de visiteurs uniques. Il y a une semaine, le site franchissait la barre des 10 milliards de téléchargements générés par son intermédiaire. Un succès que les créateurs de Mininova n’ont pas manqué de rentabiliser grâce à la publicité qui aurait rapporté quelques millions d’euros.

Pas de filtrage efficace possible

Le 26 août dernier, Mininova était sommé d’identifier et de supprimer tous les liens vers les contenus protégés dans un délai de 3 mois sous peine de payer 5 millions d’euros d’amende. Pour sa défense, le site a expliqué qu’il retirait déjà tout lien suspicieux à la demande des ayants droit et avait cherché à collaborer avec des associations comme la BREIN.

La justice a admis que le site n’était pas directement coupable de violation de droits d’auteur, tout en exigeant un filtrage totalement efficace. Infaisable expliquait hier Mininova, estimant qu’il n’est « ni techniquement ni opérationnellement possible d’implanter un filtrage fiable à 100% ».

En conséquence, le site a préféré suspendre ses activités. Il va laisser un grand vide qui ne tardera sans doute pas à être comblé. Mininova va désormais se consacrer au développement d’une offre légale avec sa plateforme, qui permettra aux artistes et aux producteurs de diffuser leur création.

Mininova.org réfléchit toutefois à faire appel de la décision du tribunal.

http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39711109,00.htm


Villiers-le-Bel, Tarnac… « Fallait pas nous mettre dans la même prison ! », par Maka Kanté et Benjamin Rosoux
[LE MONDE | 23.11.09 ]
Je suis Maka, j’ai 22 ans, je suis en détention préventive depuis le 23 février 2008. Je suis mis en examen pour « tentative d’homicide volontaire sur agents des forces de l’ordre » depuis le grand baroud policier qui avait suivi les émeutes de novembre 2007 à Villiers-le-Bel. Des centaines de jeunes ont affronté la police suite à la mort de deux adolescents, dans une collision avec un véhicule de police.Je suis Benjamin, j’ai 31 ans, je suis sous contrôle judiciaire, mis en examen pour participation à « une association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » suite aux opérations de police menées sur tout le territoire, notamment à Tarnac, en réaction aux sabotages simultanés de l’alimentation électrique de plusieurs voies TGV en novembre 2008.

Un Blanc. Un Noir. Cité du Val-d’Oise. Petit village de Corrèze. Parents immigrés africains de première génération. Classe moyenne de province. Diplôme universitaire. Déscolarisation précoce. Nos histoires se croisent au hasard d’une désertion des voies tracées pour nous dans le grand cirque de la reproduction sociale. (suite…)


[Primitvi – Lundi 21 septembre 2009]

L’ancien président américain, Jimmy Carter, a déclaré ne pas avoir de doutes sur le fait que le gouvernement de son pays a été impliqué dans le coup d’état perpétré au Vénézuela en avril 2002.

Dans un entretien accordé au quotidien colombien El Tiempo, Carter a soutenu que la réclamation permanente de Chávez vers l’ex-président des États-Unis, George W. Bush est légitime, et de signaler que l’administration Bush avait, au moins, une pleine connaissance des plans des putschistes au Vénézuela.

« Je crois qu’il n’y a pas d’aucun doute qu’en 2002, les États-Unis eussent au moins une pleine connaissance ou ont pu être impliqué directement dans le coup d’Etat. De telle manière qu’il (Chávez) a une réclamation légitime contre les États-Unis », a dit Carter, Prix Nobel de la Paix en 2002.

Il a assuré que, grâce à la participation du Centre Carter, qu’il dirige, dans les processus électoraux réalisé au Vénézuela, il a pu remarquer que les résultats électoraux qui ont maintenu Chávez à la tête de la présidence du pays ont reflété la volonté populaire. (suite…)


Le FNAEG c’est l’apogée du système sécuritaire Fouriériste dont rève la société bourgeoise. Contrôler la masse afin de prévenir les actes adverses avant même qu’ils ne se produisent. Les ‘actes adverses’ ce sont les délits qui dérangent la classe bourgeoise : le larcin, le vandalisme, la dissidence politique. Contre tout cela, l’appareil répressif se mobilise – pas contre l’abus de biens sociaux, l’évasion fiscale, les patron voyous…

[Marie-Pierre Subtil – LE MONDE | 18.09.09]

Il agit toujours en plein jour, devant un public ami, après avoir invité la presse et même parfois la police. Juché sur un escabeau, il « barbouille » une des grandes affiches qui enlaidissent le paysage de l’un de ses slogans préférés – « la pub fait dé-penser ». Si la police n’a pas assisté au spectacle, il se rend à pied au commissariat pour faire une déposition.

François Vaillant est l’un des fondateurs du Collectif des déboulonneurs. Cet ancien dominicain de 58 ans, rédacteur en chef de la revue Alternatives non violentes, doit comparaître lundi 21 septembre devant le tribunal de Rouen. Non pas en tant que « barbouilleur », mais parce qu’il refuse de figurer dans le Fichier national des empreintes génétiques, le Fnaeg. Pourquoi, demande-t-il, les empreintes d' »un dissident, pas un délinquant », figureraient-elles dans ce fichier qui recense déjà plus d’un million de personnes ? Pourquoi accepter l’existence d’un tel fichier, « une aubaine dans l’éventualité d’un gouvernement de type Vichy » ?

En mai 2007, il avait été condamné à 1 euro d’amende pour dégradation de mobilier urbain. Il rêve maintenant d’un procès contre un afficheur. Des paysans du Larzac qui l’ont formé quand il avait 20 ans, il a appris que le procès est une tribune publique, un des outils de la désobéissance civile. Ce lundi, sa cause sera celle des centaines de personnes qui, chaque année, refusent un prélèvement d’ADN.

Un an après avoir été condamné, il avait été convoqué au commissariat et, sommé d’offrir un échantillon de salive, avait refusé d’ouvrir la bouche. Il le sait : il a la loi contre lui, et l’infraction est passible d’un an de prison ferme et de 15 000 euros d’amende.

Marie-Christine Blandin viendra témoigner en sa faveur. Depuis qu’elle a été élue sénatrice (Verts), l' »ancienne prof de sciences nat' », effrayée par les conséquences du fichage génétique, fait le tour de France des tribunaux pour soutenir les récalcitrants. Vendredi 18 septembre, elle devait être à Caen au procès de François Dufour et de l’un de ses camarades du Collectif des faucheurs volontaires. Jugé en mai 2008 pour refus de prélèvement, l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne avait été relaxé, mais le parquet a fait appel.

Les procès pour refus de prélèvement d’ADN se multiplient. Au ministère de la justice, faute de statistiques sur les relaxes, leur nombre demeure inconnu. Reste celui des condamnations : 245 en 2004, 519 en 2007. C’est peu, comparé à l’inflation du nombre de personnes fichées : 40 000 en 2004, 806 356 au 1er octobre 2008, 1 080 000 au 1er septembre 2009. Au cours du seul mois d’août, 34 500 personnes ont été répertoriées dans le Fnaeg, indique le commissaire principal Bernard Manzoni, à la police technique et scientifique, installée à Ecully, près de Lyon.

Le Fnaeg est « un outil efficace », note le commissaire. Depuis sa création, il a permis 25 000 rapprochements entre des traces relevées sur une scène d’infraction et des empreintes fichées. « Il faut reconnaître qu’il permet de résoudre des affaires, mais on est maintenant dans une logique d’alimentation du fichier, estime Matthieu Bonduelle, le secrétaire général du Syndicat de la magistrature. Personne ne prône le fichage généralisé, mais, de fait, on est en train de l’effectuer. »

Plus d’un million aujourd’hui, combien demain ? « On n’est pas en vitesse de croisière », remarque Yann Padova, le secrétaire général de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL). Avant d’occuper ces fonctions, Yann Padova avait fait un calcul basé sur des statistiques policières et judiciaires de 2003 et 2004 : potentiellement, le Fnaeg était alors susceptible de répertorier les empreintes de 4 millions de personnes.

C’est que le recrutement est large : y figurent non seulement les personnes qui ont été condamnées dans le cadre de 137 infractions (à l’exception notable des délits financiers), mais aussi les suspects à l’encontre desquels « il existe des indices graves ou concordants ». Sur les 1 080 000 personnes fichées au 1er septembre, 263 000 l’avaient été à la suite d’une condamnation (leur empreinte sera conservée quarante ans), et 817 000 simplement comme « mises en cause dans des affaires judiciaires » (la conservation est alors de vingt-cinq ans).

Créé en 1998 sous Lionel Jospin pour recenser les empreintes des auteurs d’infractions sexuelles, modifié en 2001 par la loi Vaillant, le Fnaeg a changé de nature en 2003, lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur. Les infractions banales et les personnes suspectées ont été introduites, la sanction pour refus a été alourdie, et surtout les officiers de police judiciaire ont été habilités à ordonner un prélèvement, alors que seuls les magistrats avaient ce privilège.

La CNIL reçoit chaque année « une petite dizaine » de plaintes de personnes qui demandent à être radiées du fichier. Parmi elles, un père qui y figurait pour non-paiement de pension alimentaire. Pour Benjamin Deceuninck, un des animateurs du collectif Refus-ADN (Refusadn.free.fr), « la police a automatisé le fichage : maintenant, dès qu’on se retrouve au commissariat, on doit donner son empreinte, c’est une politique du chiffre« .

Lui-même a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), à Strasbourg, en octobre 2008, après avoir été condamné à 500 euros d’amende par la Cour de cassation pour refus de prélèvement. La CEDH a aussi été saisie par un collectif de trente-deux faucheurs volontaires. C’est que les récalcitrants se recrutent chez les désobéisseurs de tout poil, des anti-OGM aux anti-pub en passant par les jeunes gens de Tarnac. Mais pas seulement.

Jean-Yves Hubert, lui, se souviendra longtemps de ce matin de 2006 où il s’est disputé avec son colocataire pour une histoire de loyer. Ils se sont battus, le colocataire a porté plainte. Au commissariat, le jeune homme a refusé qu’on lui prélève un peu de salive. Question de principe. Etudiant en informatique, il refuse d’être « catalogué comme un violeur« , s’interroge sur ce que ce fichier « donnera à l’avenir« , voit « un acte de défiance » dans cette volonté de le ficher et, « par symétrie« , se méfie. Il a été condamné à 500 euros d’amende et un an de prison avec sursis pour violences volontaires et refus de prélèvement d’ADN.

Devenu consultant en informatique, le jeune homme n’en est pas quitte pour autant. Car le délit est « continu ». Un an après sa condamnation, nouvelle convocation pour prélèvement, nouveau refus, nouvelle amende. Jean-Yves Hubert fait appel, perd. Son « entêtement » lui a coûté 2 850 euros et il peut à tout moment recevoir une nouvelle convocation – « peut-être au lendemain de la publication de l’article … », plaisante-t-il. Quelques mois avant la fameuse bagarre, il avait adhéré à l’UMP. Il n’a pas renouvelé sa cotisation.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/09/18/adn-ouvrez-la-bouche-vous-etes-fiche_1242095_3224.html


[William James Martin sur – Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier – 23/09/2009]
Plus je réfléchis au conflit israélo-palestinien, plus je constate que très rares sont les gens à avoir une compréhension basique du conflit et qu’encore plus rares sont ceux qui sont capables de le définir ne serait-ce qu’en termes approximatifs.

Ainsi l’on entend dire parfois que tout tournerait autour du « terrorisme » arabe/palestinien, autour des attentats suicides et que le but ultime des terroristes palestiniens serait de « jeter tous les juifs à la mer, morts ou vifs », que leur motivation ne seraient rien d’autre que l’antisémitisme et une haine viscérale des juifs. Ceux qui entretiennent cette vision considèrent que le conflit tourne essentiellement autour de la survie d’un Etat juif au milieu d’un océan de haine irrationnelle.

C’est ainsi que les sionistes voient la chose, et c’est la vision qu’ils voudraient que le monde retienne. On entend aussi parfois dire que le conflit serait religieux, entre juifs et Arabes et que ce conflit durerait, sans interruption, depuis « des millénaires ».

Tout cela est faux. (suite…)


C’est parodique… mais pas loin de la réalité !

[Groland 10/9/2009]


[Danilo Zolo – Mondialisation.ca – 08/09/2009]
Une fois de plus, en Afghanistan, les chasseurs-bombardiers de l’OTAN, aux ordres du général étasunien Stanley McCrystal, ont fait un massacre d’innocents. Au cœur de la nuit, sur la grève d’un ruisseau à sec, a coulé le sang de dizaines de civils sans armes,  atteints par des missiles et des bombes étasuniens, anglais et français.
Ceux qui s’attendaient à ce que les récentes élections politiques et leur résultat probable – la victoire de Hamid Karzaï – soient un pas en avant vers la solution de la « guerre humanitaire » de l’ISAF et de l’OTAN, se sont une fois de plus trompés.  Karzaï survit, niché dans un très étroit secteur du centre de Kaboul, blindé par les forces des armées occidentales, tandis que les insurgent contrôlent plus de 70% du pays. Entre temps, on compte par milliers les victimes afghanes de la guerre en cours.

La légende commode selon laquelle les troupes ISAF-OTAN – italiennes (et françaises, ndt) comprises-  seraient en Afghanistan comme « force de paix » pour protéger les peuple afghan de ses ennemis (les Talibans) s’est révélée une fois de plus pour ce qu’elle est : une imposture terroriste.
C’est la farce humanitaire d’un terrorisme d’Etat non moins cruel, violent et sanguinaire du dit global terrorism que B. Obama et Hillary Clinton prétendent rayer de la face de la terre avec l’imposante opération militaire « Coup d’épée ». Pour eux la guerre en Afghanistan est une « guerre nécessaire » […]. Ce qui est nécessaire en réalité est plutôt une révision radicale de la notion même de terrorisme : il suffit de penser que l’infamie atomique de Hiroshima et Nagasaki n’a jamais été qualifiée comme un acte terroriste.

La réalité est toute autre : la guerre en cours en Afghanistan est une guerre d’agression non moins grave que  celle qui a dévasté l’Irak, et non moins cruelle  que celle qui a transformé la Bande de Gaza en un immense échafaud pour exécuter des femmes, des enfants et des vieillards palestiniens. L’intervention en Afghanistan de la mission internationale d’assistance au gouvernement Karzaï – l’ISAF, exactement- n’a pas été une intervention portant moins préjudiciable au droit international que l’agression étasunienne en 2001, jamais légalisée par les Nations Unies.

La résolution du Conseil de Sécurité pour la constitution de l’ISAF n’a autorisé –et n’aurait pu autoriser-  aucune opération militaire. Le passage ensuite, prévisible, de l’ISAF sous la dépendance de l’OTAN a totalement violé l’objectif de l’ « assistance », et a attribué à l’ISAF un objectif guerrier que le Conseil de Sécurité ne lui a pas assigné ; comme il ne l’avait pas assigné et ne pouvait pas l’assigner à l’OTAN.
Aujourd’hui l’OTAN – alliance militaire en partie déjà responsable de très graves atteintes au droit  international- opère  avec une armée qui est aux côtés des milices d’Enduring Freedom dans une guerre d’agression contre des citoyens qui se battent pour libérer leur pays des ennemis qui l’occupent. Il devrait être clair pour tout le monde que sont illégales non seulement l’agression mais aussi l’occupation militaire d’un pays, et qu’un peuple agressé a le droit de se défendre même avec l’usage des armes. Les freedom fighters afghans de l’ethnie Pachtoun combattent aujourd’hui par légitime défense.  Ils se battent contre le terrorisme humanitaire.

Danilo Zolo (Florence) est juriste, philosophe du droit, spécialiste de Droit international, et coordinateur du site :
Jura Gentium. http://www.juragentium.unifi.it/en/bionotes.htm#zolo

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=ZOL20090908&articleId=15115


[Ignacio Ramonet – 8/9/2009]

Très peu de médias en ont parlé. L’opinion publique n’a pas été alertée. Et pourtant, les inquiétantes conclusions du Rapport Final  rendu public par la Commission européenne le 8 juillet dernier sur les atteintes aux principes de la concurrence dans le domaine pharmaceutique méritent d’être connues des citoyens et largement diffusées.

Que dit le Rapport ? En résumé : que, en matière de commercialisation des médicaments, la concurrence fonctionne mal, et que les grands groupes pharmaceutiques internationaux ont recours à toutes sortes d’arguties et de tripatouillages pour empêcher autant que possible l’arrivée sur le marché européen de remèdes plus efficaces et surtout pour disqualifier les médicaments génériques beaucoup moins chers.

Conséquence : le retard du consommateur à accéder aux génériques se traduit par d’importantes pertes financières pour les patients eux-mêmes mais également pour les systèmes de Sécurité sociale à la charge des États (et donc, aussi, des contribuables). Les médicaments génériques sont identiques, en ce qui concerne leurs principes actifs, leur dosage, leur forme, leur sûreté et leur efficacité, aux médicaments originaux produits en exclusivité par les grands monopoles pharmaceutiques. La période d’exclusivité, qui démarre à partir du moment où le produit est mis en vente, est d’une dizaines d’années ; mais la protection du brevet de la molécule originale dure deux décennies. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que d’autres fabricants (souvent de pays du Sud comme le Brésil, l’Inde, Cuba, l’Argentine ou la Malaisie) ont alors le droit de produire des génériques dont le prix est d’environ 40% moins élevé. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la plupart des gouvernements recommandent l’usage de médicaments génériques parce que, en raison de leur coût inférieur, ils favorisent l’accès équitable aux soins de santé des populations exposées à des maladies évitables [2]. (suite…)


[Claude Herdhuin  – Mondialisation.ca – 23/11/2009]

Jeudi, le 19 novembre, le Juge John G. Koeltl a ordonné à Lynne Stewart, avocate spécialisée dans la défense des droits civils et militante de longue date, de se présenter immédiatement pour être incarcérée. Condamnée à 28 mois de prison le 16 octobre 2006 pour conspiration et soutien matériel au terrorisme, Lynne Stewart était en liberté conditionnelle. Cette femme de 70 ans a consacré sa vie aux pauvres, aux défavorisés, à la communauté noire et à la justice. Ceux d’entre eux qui n’avaient pas les moyens de payer les services d’un avocat pouvaient frapper à sa porte. Aujourd’hui, Lynne Stewart lutte non seulement pour sa liberté, mais également pour la liberté de tous les Américains.

La justice américaine s’est intéressée au cas de Lynne Stewart seulement après le 11 septembre 2009. Rappelons que sa seule faute est d’avoir contrevenu aux mesures administratives spéciales (Special Administrative Measures, SAM) du bureau américain des prisons (US Bureau of Prisons). Elle avait été obligée de signer ces mesures pour pouvoir défendre le Cheik Omar-Abdel Rahman. Les SAM sont inconstitutionnels : elles violent le Premier Amendement ainsi que le Sixième Amendement de la Constitution américaine selon lequel, tout accusé a droit à un avocat et à être jugé par un jury d’État impartial dans l’État même où le crime a été commis et seulement pour ce crime. L’Administration Clinton n’a pas considéré Lynne Stewart comme une terroriste et une traître. À l’époque, son cas a simplement été considéré comme une faute administrative. Lynne Stewart a reçu une lettre à cet effet, et n’a pas pu rendre visite à son client pendant quelque temps. Puis, elle a pu reprendre ses visites au Cheik en prison et poursuivre son travail d’avocate. Ce n’est que le 9 avril 2002 qu’elle a été arrêtée à son domicile par le FBI, quelques mois après les évènements du 11 septembre 2001 et dans un climat d’hystérie collective. Le soir de son arrestation, John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis, est allé à l’émission populaire de David Letterman, Late Night Show, et a déclaré à toute l’Amérique que Lynne Stewart était une traître à la nation.

Aujourd’hui, les médias décrivent Lynne Stewart soit comme une terroriste et une traître qui mérite la pire punition, soit comme une héroïne. Mais elle n’est ni l’un ni l’autre. C’est une femme de 70 ans avec des années d’expérience de vie en tant que mère, grand-mère, activiste et avocate. Jeune femme blanche, elle s’est engagée et a lutté pour la cause de ses compatriotes noirs, parce qu’elle croyait dans la justice. Des décennies plus tard, elle a défendu le Cheik Omar-Abdel Rahman, parce qu’elle croyait toujours dans la justice.

Aujourd’hui, elle est en prison et elle croit encore dans la justice. Même si son procès nous ramène des années en arrière, durant la pire période qu’ont connue les États-Unis, à savoir le McCarthism.

Dans sa conférence de presse du 17 novembre, elle a dit être trop âgée pour pleurer, mais que cela faisait trop mal pour ne pas pleurer. Elle a également mis en garde les autres avocats de la défense : « C’est un avertissement pour les autres avocats. [Le gouvernement leur envoie le message] Ne défendez pas vos clients avec trop de vigueur, ne faites pas de zèle ».

Je connais Lynne Stewart depuis cinq ans. La première fois que j’ai entendu parler d’elle, c’est dans les journaux, en 2004. Ils décrivaient Lynne Stewart comme une terroriste et, avec mon mari, nous avons décidé de la contacter pour voir ce qui s’était réellement passé et qui elle était. Nous avons décidé de faire un documentaire sur son cas pour découvrir ce qui est arrivé. Nous nous sommes efforcés d’être aussi neutres que possible. Des années après, je peux affirmer que la seule erreur de Lynne Stewart a été sa trop grande confiance. Elle croyait en la justice et le gouvernement des États-Unis l’a trahie en :

  • s’attaquant au droit de la liberté de parole et de presse, et au droit qu’a le peuple d’adresser des pétitions au gouvernement pour obtenir la réparation de torts;
  • s’attaquant au droit de tout accusé d’être assisté d’un avocat pour sa défense, en intimidant la défense;
  • s’immisçant dans les conversations privées, les rencontres en privé entre avocat et client, les fax, les lettres et les e-mails pour recueillir des « preuves ».

Pour envoyer une lettre à Lynne Stewart, écrivez : Lynne Stewart #53504-054 MCC-NY 150 Park Row New York, NY NY 10007

Vous pouvez aussi téléphoner ou écrire au Président Obama : The White House 1600 Pennsylvania Avenue NW Washington, DC 20500 Veuillez inclure votre adresse électronique Numéros de téléphone Commentaires : 202-456-1111 Standard : 202-456-1414 http://www.whitehouse.gov/CONTACT/

Claude Jacqueline Herdhuin  Scénariste, assistante-réalisatrice et auteure

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16254


[Le Monde 23/11/2009]
Quand on tape sur Google »Paul Lambert » (le nom a été changé à la demande de notre interlocuteur), la première page de résultats affiche une liste de textes informatifs sur l’usine de biocarburants qu’il a créée en Italie.
Les clients, les fournisseurs, les candidats à l’embauche et les concurrents qui cherchent à se renseigner sur cet homme d’affaires découvrent un site d’entreprise très bien fait, des articles élogieux sur ses procédés innovants, des évaluations signées par des experts en marketing et en développement durable.Or, il y a quelques mois, la situation était très différente.
Sur les dix premiers résultats Google, six étaient des documents rappelant que, dans les années 1980 et 1990, l’homme était un trafiquant d’armes international, et qu’il avait été mêlé à deux scandales politico-financiers.
A l’époque, il avait même écrit un livre sur son métier. Puis il s’était expatrié et avait refait sa vie. Par quel miracle, en quelques mois, « Paul Lambert » s’est-il refait une virginité numérique ? Il a fait appel aux services de Hington & Klarsey, une jeune agence basée en Angleterre, spécialisée dans la gestion de la « e-reputation ». L’équipe, qui réunit des informaticiens, des juristes et des gens de communication, a mis au point un procédé très efficace.
Elle mène des recherches pour identifier les auteurs des textes visés et les responsables des sites qui les publient. Puis elle leur demande de supprimer les contenus compromettants, ou au moins de les modifier, en remplaçant le nom de leur client par ses initiales.»…

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/11/23/les-nettoyeurs-du-net_1270862_651865.html


La NSA étatsunienne sait de quoi elle parle, en 1995, dans le cadre de la préparation des lois CDA et Network Surveillance, elle avait obtenu de Microsoft qu’ils intègrent une « porte dérobée » dans leur système d’exploitation afin de que les services secrets U.S. puissent venir fouiller dans l’ordinateur à distance et que la NSA puisse décoder la clé d’encryptage utilisée par l’utilisateur pour protéger ses communications. A l’époque cette mesure était – déjà – justifiée au nom de la lutte contre le terrorisme… on traquait alors les « groupes miliciens » qui avaient soi-disant fait sauter le batiment fédéral de Oklahoma-City et voulaient assassiner Bill Clinton.

En 1998, à la conférence Crypto98, un groupe de chercheurs avait révélé que les DLL intitulés ADVAPI et NSAKEY, installés par défaut dans toutes les copies de Windows, étaient en fait un « rootkit » de la NSA.

http://www.theforbiddenknowledge.com/hardtruth/nsa_backdoor_windows.htm

[Silicon.fr – 20/11/2009]

Après la faille non-patchée découverte sur Windows 7, cette fois un chercheur en sécurité de la très sérieuse NSA (National Security Agency) américaine explique que l’OS de Microsoft n’est pas totalement sécurisé.

Microsoft a donc réagi dans les colonnes de Computerworld en réfutant l’idée de la présence de portes dérobées (backdoor). Une position qui n’étonne aucunement l’ensemble des chercheurs en sécurité. Cela étant, il serait plus qu’étonnant que Microsoft ait délibérément caché cette porte et engagé ainsi sa réputation.

Pour information, les portes dérobées sont un des moyens les plus utilisées par les cyber-espions. Ces derniers utilisent des chevaux de Troie appelés trojans qui permettent d’ouvrir des «portes de service» qui donnent accès aux données de l’ordinateur depuis l’extérieur.

Selon Mikko Hyppönen, directeur des laboratoires de recherche de F-Secure, il s’agit là du moyen principal de piratage. « La porte de service se lance immédiatement et se cache dans le système, souvent à l’aide de techniques de rootkits. Il établit une connexion depuis l’ordinateur infecté vers une adresse réseau spécifique située quelque part dans le monde. Avec l’aide de cette porte de service, le cybercriminel accède aux informations situées sur l’ordinateur cible, ainsi qu’aux informations situées dans le réseau local auquel la cible accède. »

Ainsi la position extrême s’avère être celle de se déconnecter du Web, certains postes contenant des informations critiques. Une solution radicale… mais inapplicable aujourd’hui face à la réalité des besoins de communication en ligne.

http://www.silicon.fr/fr/news/2009/11/20/windows_7_embarque_t_il_une_porte_derobee_


On vous l’avait bien dit que le flicage volontaire finirait par se retourner contre vous…

[Ne Rien Louper – 22/11/2009]

Une histoire à peine croyable qui est en train de faire le tour du monde. En effet, Nathalie Blanchard habite au Québec et travaillait pour la société IBM. Mais prise d’une grosse dépression, son médecin lui donne un arrêt de travail pour une longue période. Son médecin lui recommande un voyage qu’elle devait faire. Un voyage au bord de la mer, sous le soleil… mais son assurance maladie était apparemment au courant de ce voyage. Nathalie diffuse quelques photos de ses vacances sur son profil Facebook. Un profil verrouillé donc seules les personnes acceptées par la jeune femme de 29 ans peuvent y avoir accès. Et finalement, l’assurance maladie aurait décidé de suspendre ses indemnités après avoir consulté les photos de Nathalie Blanchard. Des photos où elle apparaît… heureuse! Et donc, à cause de Facebook, on lui aurait dit qu’elle était de nouveau en mesure de retourner travailler.

De son côté, l’assurance maladie aurait déclaré à la télévision américaine qu’elle pouvait prendre en compte des données mises en ligne sur Facebook mais que pour suspendre le versement d’allocations, elle ne se contentait pas des informations diffusées sur le réseau social. Un nouvel examen médical de la jeune femme devrait donc avoir lieu pour déterminer si elle peut reprendre le travail ou pas. Dans tous les cas, cette histoire incroyable soulève un autre problème, celui de la confidentialité de Facebook. Comment l’assurance maladie a-t-elle eu accès aux photos de vacances de Nathalie Blanchard alors que son profil était verrouillé?

http://www.nerienlouper.fr/11691-nathalie-blanchard-heureuse-sur-facebook-donc-indemnites-suspendues/


Si vous ne connaissez pas encore la RiLI, il est temps de vous y précipiter et vous abonner (http://revuedeslivres.net/index.php) … (greg)

(Note de Dov : ) Je comprends enfin ce qui me paraissait si nauséabond dans le discours de Finkielkraut, Adler et consorts ; « Ivan Segré montre comment les polémiques biaisées d’Alain Finkielkraut et d’Éric Marty contre le philosophe Alain Badiou relèvent précisément de cette absorption de l’histoire juive singulière dans le grand récit de l’odyssée civilisatrice occidentale, en parfait accord avec l’européanisation du Juif face à l’Orient arabe dont était porteur le projet sioniste initial de Herzl. » C’est tout à fait cela, le sionisme comme dernière émanation de cette « mission civilisatrice de l’Occident Blanc » vis à vis des peuples sauvages et « inférieurs », vision qui est à la racine de toutes les horreurs du colonialisme et de la terreur stalinienne et nazie. Le romancier à succès Léon Uris le disait déjà, crument, en faisant l’apologie des juifs blancs et européens, supérieurs vis à vis des arabes basanés et dégénérés, appelés à disparaître.

Finalement Herzl est l’enfant de son époque et avait totalement intériorisé le discours qui allait mener, 30 ans plus tard, aux théories raciales des Nazies sur les « Untermenschen » et le « Lebensunwert » (qui ne mérite pas de vivre)… Finalement, le sionisme n’est rien d’autre qu’une parmi les théorie racistes « de gauche » du 19è Siècle – au même titre que le « Own State » de Rhodes, l’Apartheid de Smith, le « Volksrein » de Heydrich… Il faut la considérer comme telle, elle et tout l’artifice israélien.

Et quelle perversion des valeurs universalistes que m’enseignaient mes oncles kabbalistes, des vraies « Mensch » que ceux là, quand on entend cet imbécile pompeux de Finkielkraut (en jiddish, « ein Winkelkraut » c’est une petite personne qui végète toute seule, aigrie, dans son coin) dire : Son apologie des valeurs occidentales l’a ainsi conduit, dans son fameux entretien au quotidien Haaretz sur les révoltes des banlieues en 2005, à réhabiliter «le projet colonial» qui «se proposait d’apporter la culture et l’éducation aux sauvages» et à prétendre que, par rapport au mal que la France a pu faire aux Juifs sous Vichy, ce pays n’a fait «que du bien aux Africains (5)!»

Rien que pour cela, Finkielkraut mérite d’être relégué au placard des vieux cons obtus…

Une thèse à scandale : La réaction philosémite à l’épreuve d’un juif d’étude

à propos de Ivan Segré, Qu’appelle-t-on penser Auschwitz ? et de La Réaction philosémite
[ Daniel Bensaïd – La Revue des Livres et des Idées – Novembre 2009]
Faut-il vraiment rapprocher le 11 septembre d’Auschwitz? Peut-on être juif sans être sioniste? À ces questions brûlantes, Ivan Segré apporte des réponses différentes de celles que défendent les tenants de la «réaction philosémite». Il redevient dès lors possible de saisir la singularité de l’histoire juive, contre sa dissolution dans une apologie militante de «l’Occident».

Les éditions Lignes ont publié en mai, en deux volumes, des extraits remaniés d’une thèse soutenue à l’université Paris 8 par Ivan Segré sous le titre «La réaction philosémite européenne à l’épreuve de l’histoire juive». Cette parution a été accueillie par un silence guère surprenant, auquel s’est ajoutée une rumeur insidieuse selon laquelle Ivan Segré ne serait que le prête-nom ou le faux-nez d’un philosophe controversé, Alain Badiou. Pourtant, Ivan Segré existe. Je l’ai rencontré, j’ai été son directeur de thèse. Dans l’envoi du premier volume, il me remercie de «l’asile institutionnel» que je lui aurais accordé «au regard des vicissitudes qui ont scandé [s]on travail de recherche, de l’indifférence et de l’hostilité rencontrées». Notre premier contact fut toutefois de surprise et de circonspection réciproques. Le chemin de la soutenance et du doctorat fut ensuite un véritable parcours du combattant, semé de tracasseries bureaucratiques sans doute inspirées par la crainte du scandale: une thèse soutenue devant un jury présidé par Alain Badiou, composé de Charles Alunni, Michaël Löwy, et moi-même, assistés de René Lévy, directeur de l’Institut d’études lévinassienne, cela sentait sans doute le souffre. Ce fut pourtant un beau moment de controverse philosophique devant une assistance passionnée où dominaient les têtes coiffées de kippas. Un beau moment d’humour juif aussi, dont, à la différence d’Ivan Segré qui en est généreusement doté, le tourmenté Finkielkraut ou l’austère Milner semblent fort dépourvus.

Pourquoi, et aux yeux de qui, la thèse d’Ivan Segré peut-elle faire scandale? Le premier volume publié reprend une discussion sur les interprétations d’Auschwitz dans le sillage de la pensée de Lacoue-Labarthe. Le second développe une critique serrée du discours philosémite européen aboutissant à dissoudre la singularité de l’histoire juive dans une apologie militante de l’Occident (qui, rappelle l’auteur, fut, il n’y a pas si longtemps, le nom d’une organisation d’extrême-droite). À lire le petit livre d’Yitzhak Laor, critique au grand journal israélien Haaretz, ce thème semble au demeurant moins tabou en Israël, où Ivan Segré lui-même se consacre désormais aux études juives et à Maïmonide, qu’il ne l’est aux yeux d’un certain establishement universitaire français1.

Ce qui fait la force tranquille et souriante de sa thèse, c’est la rigueur logique de sa lecture des textes, que j’imagine être celle d’un yeshiviste studieux. Comme l’écrit Alain Badiou dans sa préface, il «travaille presque toujours à l’échelle de la phrase», se contentant de «laisser parler les phrases avec un toucher doux, en même temps qu’une inflexibilité toute particulière de la pensée».

Déterminations du crime nazi

Le premier volume prolonge l’effort de Lacoue-Labarthe pour penser le nazisme au lieu d’en proclamer l’irréductibilité à toute pensée. Il s’agit notamment de dépasser l’interrogation quant à savoir si le crime nazi est déterminé par sa fin (l’anéantissement des Juifs) ou par ses moyens techniques (les chambres à gaz), une alternative problématique, comme le mettent en évidence les très rares références de Heidegger aux chambres à gaz. Avant la publication tardive de sa quatrième conférence de Brême en 1949, en effet, une seule de phrase de lui faisait mention «des chambres à gaz et des camps d’anéantissement». Cette publication a depuis mis au jour une seconde occurrence «des camps d’anéantissement» où Heidegger retient exclusivement de cette extermination que son caractère industriel prive «ces milliers qui meurent en masse» du sens de leur propre mort: «Meurent-ils?» [«Sterben sie?»]. Ou périssent-ils seulement, de même, ajoute-t-il en relativisant le crime, que «des millions de Chinois périssent aujourd’hui de faim en Chine».

Dans son livre de 1987, La Fiction politique, Lacoue-Labarthe reproduisait le seul passage de la conférence alors connu: «L’agriculture est maintenant une industrie alimentaire motorisée, quant à son essence la même chose que la fabrication de cadavres dans les chambres à gaz et les camps d’extermination, la même chose que la réduction de pays à la famine, la même chose que la bombe à hydrogène.». Il la jugeait «absolument juste» quant au rapport entre la technique et l’extermination de masse, mais «scandaleuse et piteusement insuffisante», en ce qu’elle réduit la détermination du crime à son moyen et omet que cette extermination fut «essentiellement» (non exclusivement) celle des Juifs. Cela fait «une différence incommensurable» avec les dégâts de l’agriculture motorisée. Selon Heidegger, l’utilisation massive des chambres à gaz comme procédé de mise à mort aurait donc seulement exigé de «penser le nazisme dans les termes spéculatifs d’une réflexion sur la technique2».

Pour Segré comme pour Lacoue-Labarthe, la question est donc de savoir «en quoi la proportion des victimes juives d’Auschwitz (plus de neuf sur dix) relève de l’observation empirique, et en tant que telle contingente, alors que le fait qu’elles furent assassinées dans des chambres à gaz relève d’une détermination essentielle, en d’autres termes saisit la nature propre et singulière du crime nazi pour la pensée». La réponse de Lacoue-Labarthe est que Heidegger a manqué, sous le nom d’Auschwitz, «l’événement», la «dimension historiale», qui «fait la différence entre l’extermination[qui fut «pour l’essentiel» celle des Juifs]et n’importe quel autre phénomène technique». Ce manquement à l’essentiel et à la pensée interdit de voir «l’événement, l’Extermination», comme la «terrible révélation de son essence à l’égard de l’Occident»3.

Souligner la singularité du crime nazi comme crime occidental ou européen en ce qu’il applique une technique de massacre industrielle essentiellement à l’anéantissement des Juifs interdit de la dissoudre dans les généralités sur les droits de l’homme ou sur le crime contre l’humanité. Cela interdit surtout de célébrer le génocide à la manière d’un Finkielkraut, pour qui «l’Amérique démocratique et l’Europe démocratique ressourcent leurs principes communs dans la commémoration de la Shoah4». Son apologie des valeurs occidentales l’a ainsi conduit, dans son fameux entretien au quotidien Haaretz sur les révoltes des banlieues en 2005, à réhabiliter «le projet colonial» qui «se proposait d’apporter la culture et l’éducation aux sauvages» et à prétendre que, par rapport au mal que la France a pu faire aux Juifs sous Vichy, ce pays n’a fait «que du bien aux Africains5!» (suite…)


La Cour des droits de l’homme révolutionne les garde-à-vue

[Bakchich / lundi 9 novembre par Xavier Monnier]Un arrêt de la cour européenne des droits de l’homme met à mal le régime des gardés-à-vue français. Pluie de recours à prévoir. Les magistrats vont devoir se couvrir.

A l’Est du nouveau. Et pas parce que le mur a chu il y a vingt ans. C’est un peu moins loin vers l’Orient qu’une mini révolution pour le monde judiciaire français est en train de se tramer. Du côté de Strasbourg où siège la Cour Européenne des droits de l’homme.

Le 13 octobre dernier, la malicieuse assemblée a rendu un arrêt dans une assez obscure affaire turque, Denayan contre la Turquie. Et au détour de ce dossier, claque une phrase qui risque de soulever la commission Leger, qui a zappé le sujet…

Les juges européens rappellent simplement « le droit de tout accusé à être effectivement entendu par un avocat, au besoin commis d’office, figure parmi les éléments fondamentaux du procès équitable ». Douce remarque, qui rappelle tout bonnement l’article 6 de la convention européenne des droits de l’homme, à laquelle la France, patrie desdits droits, a souscrit.

Le régime des gardés-à-vue français illégal

Et qui change profondément la donne. A savoir que les gardés à vue doivent bénéficier, dès les premiers temps de leur mise à l’ombre, être assisté d’un baveux pour que leurs droits soient respectés. « Un accusé doit, dès qu’il est privé de liberté, pouvoir bénéficier de l’assistance d’un avocat », énonce l’arrêt que Bakchich a pu dépiauter.

Or, dans le droit français, la présence d’un avocat en garde-à-vue n’est que symbolique et ponctuelle. Le conseil n’a alors pas accès aux pièces du dossier et n’assiste pas aux interrogatoires. En certains domaines, notamment le trafic de stupéfiants ou le terrorisme, l’avocat n’intervient souvent qu’après la 72e heure de Gav.

« L’équite de la procédure, enfonce la Cour, requiert que l’accusé puisse obtenir toute la vaste gamme d’intervention qui sont propres aux conseils. A cet égard, la discussion de l’affaire, l’organisation de la défense (…) sont des éléments fondamentaux que la défense de l’avocat doit librement exercé ».

Des recours à foison

En somme, les aveux en garde à vue d’un prévenu, non assisté d’un avocat pourraient être écartés des dossiers, puisqu’en violation du droit fondamental à être assisté par un conseil dès la première minute de garde à vue. Bref finies les aveux en garde à vue d’un Francis Evrard ou d’un Manuel Da Cruz.

Et tout nouvelle loi qui viendrait réformer la procédure judiciaire française actuelle devra prendre en compte l’assistance obligatoire d’un avocat, dès le début de la Garde à vue. Sans quoi la Cour européenne pourrait la déclarer illégale.

Ephéméride d’un pénaliste. « Les recours en annulation de procédure vont pleuvoir dans les prochains jours ».

http://www.bakchich.info/La-Cour-des-droits-de-l-homme,09206.html


[Veilleur de Jour – 06 novembre 2009]

Camp Bucca, camp de concentration US en Irak

Le Soir de Bruxelles (voir le 2 novembre sur ce blog) et Le Temps de Genève viennent de publier un article d’Alain Lallemand sur le Camp Bucca de l’armée américaine en Irak. Lorsque ce site a été contraint de fermer ses portes le 17 septembre dernier, l’événement a reçu peu d’écho sauf sur quelques sites comme le Huffington Post. Pourtant, il s’agissait, dans l’histoire contemporaine, du plus vaste centre de rétention géré par l’armée américaine. “Sans jugement, sans avocat, sans même un mandat d’arrêt, quelque 2000 à 3000 personnes y étaient retenues en 2005″, écrit Alain Lallemand qui précise : “elles étaient 9.000 début 2006. Et début 2008, un record de 28 000 personnes y a été atteint: un authentique camp de concentration, au plein sens du terme.”

L’article repose sur le témoignage d’un contractant extérieur qui y a traCamp Buccavaillé de manière régulière durant des années. En plein territoire chiite, entouré d’un désert qui éteignait tout projet d’évasion, une population à 80% sunnite s’est retrouvée logée sous tentes, en conteneurs maritimes, puis en conteneurs de chantier. « Ici, la température atteint les 60º centigrades en été, – 10º C en hiver », note la source.
Tous les internés ne sont pas égaux : ils sont triés en trois niveaux de dangerosité. « Pour les “hauts risques”, ceux qu’ils appellent les “salafistes”, soit 7 à 800 détenus, a été constitué un “quartier rouge”. Ceux-là vivent par groupes de dix à quinze, logés à chaque fois dans deux conteneurs maritimes de 40 pieds (12 mètres) mis côte à côte, soudés l’un à l’autre et dans lesquels ont été ouverts à la meule des fenêtres et aérations. Les soldats meulent aussi la cloison intérieure, pour former un seul espace. En gros, l’équivalent d’un conteneur permet aux dix à quinze prisonniers de dormir, l’autre conteneur abritant une arrivée d’eau avec lavabo et, derrière un rideau, un WC à la turque. Et c’est là-dedans que certains ont vécu plus de 4 ans, ne pouvant en sortir qu’une heure par jour… »

“DuraCamp Buccant quatre ans, les délégués du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont régulièrement visité le Camp Bucca pour en vérifier les conditions de détention et le respect des garanties judiciaires”, indique Frédéric Koller dans Le Temps . Au nom de la clause de confidentialité qui lui ouvre les portes à de tels camps, le CICR se refuse toutefois à tout commentaire. Dorothea Krimitsas du CICR souligne cependant que le camp a été le théâtre de grèves et de révoltes à plusieurs reprises.


Passez sur Apple Mac… ce n’est pas la panacée, mais le nombre de virus et troyens qui les affectent est quasiment nul. Et installez un filtre de sortie, du genre Little Snitch (http://www.obdev.at/products/index.html)

Pourquoi les antivirus sont inefficaces pour votre ordinateur

[Augustin Scalbert | Rue89 | 30/10/2009]

L’ESIEA, une école d’ingénieurs française, peut se vanter d’avoir semé une belle pagaille dans le petit monde des éditeurs d’antivirus. Sur son campus de Laval, elle a organisé le week-end dernier un test des logiciels de protection les plus répandus. Les résultats sont accablants, puisque six des sept antivirus testés ont été désactivés en moins de 40 minutes (et deux minutes pour le moins performant). En clair, à la seconde où vous connectez votre ordinateur à Internet, voici en combien de temps il peut être pénétré, en fonction de la marque de votre antivirus :

  • McAfee : 1 min 56
  • Norton : 4 min
  • GDATA : 5 min
  • AVG : 15 min
  • NOD32 : 33 min
  • Kaspersky : 40 min
  • Dr Web : non contourné dans le temps imparti, mais « suffisamment affaibli » pour conclure qu’il l’aurait été en « plus d’une heure ».

Très vite, l’un des éditeurs, GDATA, a dénoncé sur LePoint.fr un « protocole de test spécifique » passant par des « manipulations physiques sur la machine ».

Le directeur de la recherche de l’ESIEA, Eric Filiol, qui est aussi à la tête du « laboratoire de cryptologie et virologie opérationnelles », répond que le test a consisté à vérifier « scrupuleusement que ce qui était fait correspondait strictement à la réalité, tout en respectant la loi, bien sûr » :

« Ces réponses sont intellectuellement malhonnêtes. Depuis une dizaine d’années, il existe des virus qui attaquent et désactivent les antivirus. Il faut donc se placer dans la vision de l’attaquant. Ceux qui critiquent notre test auraient pu venir y participer. »

L’école souligne d’ailleurs que des représentants d’un autre éditeur, AVG, étaient présents à Laval :

« Ils ont particulièrement apprécié cette approche. Lorsque leur antivirus est tombé devant leurs yeux, ils ont appelé en direct leurs développeurs en République tchèque pour relayer les informations techniques récupérées. »

Le « compromis » des éditeurs : plus d’argent à moindre coût

Pourquoi ces logiciels de protection, dont le rôle est uniquement de protéger le mieux possible les ordinateurs, sont-ils si inefficaces ? Eric Filiol a une petite idée :

« Il existe des moyens de faire des antivirus efficaces, mais c’est à la fois plus cher en recherche et développement, et plus lourd pour le système d’exploitation de l’ordinateur. La plupart des éditeurs choisissent donc le compromis qui leur permet de gagner plus d’argent à moindre coût. »

Selon lui, les résultats du test réalisé par l’ESIEA reflètent très exactement les rapports entre les budgets de recherche et développement et ceux du marketing chez les différents éditeurs.

Eric Filiol considère que « notre vie privée est exposée », et appelle à l’adoption d’une réglementation pour « des seuils minimum de protection ».

Selon un organisme américain cité dans un colloque consacré à la sécurité informatique, le temps d’infection moyen d’un PC sous Windows, directement connecté à Internet sans antivirus à jour et sans firewall personnel, serait en 2009 de quatre minutes. Sans antivirus ! En 2004, ce temps était de 20 minutes, et de 40 minutes en 2003.

http://eco.rue89.com/2009/10/30/pourquoi-les-antivirus-sont-inefficaces-pour-votre-ordinateur-124032


[Alexandre Hervaud – Ecrans.fr – 25/05/2009]

Larry Page, le cofondateur de Google, n’hésite pas à verser dans l’alarmisme pour justifier la collecte de données personnelles par le moteur de recherche.

« Le fait d’avoir ces données personnelles a beaucoup de valeur. Moins on gardera de traces comme celles-là, plus on aura de chances de tous mourir ». On s’est un peu pincé en lisant dans le Telegraph cette déclaration attribuée à Larry Page, cofondateur de Google, présent près de Londres pour le Google Zeitgeist 2009. A deux doigts de penser que le vénérable quotidien anglais nous sortait soit une citation tronquée, soit un poisson d’avril à retardement. Et pourtant, d’autres médias comme la BBC la rapporte également — sans préciser toutefois si la phrase n’a pas été déclarée sur un ton badin, du genre « Barack Obama s’est inspiré de ma campagne ». Ce qui ne changerait de toute manière pas grand chose au propos. Petite remise en contexte.

Comme nous l’avions déjà signalé dans ces pages, l’Union Européenne souhaite réduire à 6 mois (maximum) la durée de rétention des données personnelles par les moteurs de recherche. Beaucoup trop court pour Google, qui a déjà fait « l’effort », en septembre dernier, de réduire de moitié sa durée de conservation des données en passant de 18 mois à 9 mois. Et pour appuyer son propos, Larry Page n’a pas trouvé meilleur argument que… la grippe porcine. Selon lui, réduire la fameuse durée pourrait diminuer la « valeur » des données, empêchant notamment Google de prévoir avec succès la propagation des maladies et d’épidémies comme la grippe porcine. D’où la citation toute en finesse qui ouvre cet article.

Les réactions n’ont pas tardé. Sur le site Econsultancy, pourtant mesuré et professionnel, un article sobrement intitulé Google’s Larry Page is crazy a fustigé l’exagération du cofondateur de Google. Son rédacteur, Patricio Robles, écrit : « je ne doute pas de l’utilité publique de certaines données collectées par Google. Mais quand Page suggère qu’on a plus de chances de mourir si Google ne peut pas stocker ses données, je ne peux pas m’empêcher de penser que Page passe peut-être trop de temps à faire la fête dans l’avion de Google. »

Eric Schmidt, Sergey Brin and Larry Page – CC Joi

Eric Schmidt, PDG de Google récemment pointé du doigt pour sa proximité douteuse avec Apple, désapprouve également la décision de l’Union Européenne via un argument qui laisse songeur : « historiquement, quand les marchés commencent à être règlementés, le niveau d’innovation ralentit dramatiquement ». Le même Eric Schmidt invitait paradoxalement lundi les 6000 étudiants de l’Université de Pennsylvanie à « éteindre leurs ordinateurs », à « découvrir ce qui est humain autour de vous ». Un mode de vie analogique, en quelque sorte, par ailleurs moyen radical d’éviter la collecte de ses données personnelles pour une longue durée. Il fallait y penser. 

http://www.ecrans.fr/Google-Les-donnees-personnelles,7275.html


FORGOT YOUR PASSWORD ?

[Stéphanie Bruhière – Mediashift – 28/05/2009]

Vous croyez votre compte bancaire ou votre boîte e-mail parfaitement protégée par un mot de passe ultra-confidentiel et une question secrète dont la réponse ne serait connue que de vous ? Vous pensiez qu’en mettant deux majuscules, trois chiffres et un dièse dans votre mot de passe, personne ne pourrait pirater vos comptes sur internet ?

Grosse erreur d’après Herbert H. Thompson, journaliste au Scientific American. En effet, celui-ci a souhaité montrer à quel point il était facile et à la portée de tous de pirater le compte d’une tierce personne en passant simplement par le lien « mot de passe oublié ». Pour appuyer ses arguments, il a donc tenté d’accéder au compte bancaire d’une victime de son choix en utilisant la fonction de récupération de mot de passe. Pour cela, il a donc pris pour cible une amie de sa femme au sujet de laquelle il ne connaissait que des informations relativement basiques : son nom, l’Etat où elle résidait, son âge, son lieu de travail et le nom de sa banque. Une première recherche Google à partir du nom de famille de lui dévoile un blog et un vieux CV. Le blog notamment, s’avère extrêmement utile : il y obtient des informations sur sa famille et sur son enfance, ainsi que son adresse e-mail du collège et son adresse G-Mail actuelle.

Il se connecte ensuite sur le site bancaire de l’amie de sa femme. Le lien du fameux « mot de passe oublié ? » le renvoie à la consultation de G-Mail. En effet, un courriel y a été envoyé afin de cliquer sur un lien pour réinitialiser le mot de passe. Il s’agit donc alors d’accéder à la boîte email.

La démarche est la même : G-Mail renvoie le journaliste vers une autre adresse email, renseignée lors de la création du compte. Dans le cas présent, il s’agit de celle que la victime avait au collège, information obtenue auparavant grâce à la recherche Google.

C’est sur ce compte qu’Herbert Thompson va pouvoir agir en cliquant sur le « mot de passe oublié ». Il doit alors répondre à une « question secrète » personnelle afin de changer le mot de passe. Or avec à sa disposition le blog et l’ancien CV, le journaliste a toutes les informations nécessaires pour y répondre. La suite est particulièrement aisée : il accède ainsi au compte G-Mail de l’amie de sa femme à partir duquel il aura accès à l’e-mail envoyé par la banque.

L’expérience est troublante. En effet, depuis quelques temps, les questions secrètes se sont sophistiquées. En plus du traditionnel nom de jeune fille de notre mère, on nous demande également de choisir entre notre héros d’enfance ou notre animal préféré par exemple. Il ne nous viendrait pas à l’esprit qu’un « hacker » puisse connaître ces informations en apparence très personnelles. Or à l’ère des blogs, des curriculum vitae en ligne et des réseaux sociaux sur lesquels l’on n’hésite plus à parler de Doudou, le hamster de notre enfance, il est désormais aisé pour les pirates de découvrir la réponse à ces questions destinées à protéger nos comptes sur internet.

Aux Etats-Unis, il est même possible d’acheter clandestinement des répertoires de renseignements personnels du type « nom de votre animal préféré » pour environ 15 dollars par lot. Si l’on ne dispose pas encore de statistiques précises, cette stratégie est soupçonnée dans de nombreux cas de piratage à l’heure actuelle.

Cet exemple met une fois encore l’accent sur les dangers qu’il peut y avoir à trop dévoiler sa vie sur le net. Les données divulguées restent sur la toile, souvent longtemps après leur diffusion. Cela constitue une véritable mine d’or pour les pirates, d’autant plus que cela ne requiert aucune compétence informatique particulière. La solution se situe alors entre la maîtrise des informations personnelles que l’on diffuse et des changements de mots de passe régulier.

Dès lors, si vous croyiez être le seul à connaître le surnom que vous donnaient vos parents quand vous aviez six ans, il est possible qu’une dizaine de « hackers » soient désormais au courant. Au-delà de l’embarras personnel que cela peut vous causer, c’est surtout tout vos comptes sur le web qui sont menacés.

http://blog.mediashift.fr/2009/05/28/forgot-your-password/


[Fabrice Epelboin – ReadWriteWeb – 3 juin 2009]

L’Australie, autre grande démocratie séduite par les charmes du totalitarisme et de la censure, a une sérieuse longeur d’avance sur la France et sa loi Loppsi qui compte également, sous le prétexte de lutter contre la pédophilie, mettre en place des listes noires de sites web qu’il sera impossible de consulter sur le territoire national.

Malgré de nombreuses manifestations, l’opposition des fournisseurs d’accès à internet qui qualifient l’idée de ridicule et une opposition féroce des parlementaires Australien (bien moins godillots qu’au parlement Français) le gouvernement Australien a persisté dans la censure, et ni les quelques ratés dans la mise en oeuvre, ni la facture de 189 millions de dollars (environs 108 millions d’Euros) ne l’on arrêté.

La raison avancée là bas est la même qu’ici : protéger les innocents des sites pédophiles. Certes, là bas comme ici, le fait que les pédophiles, tout comme les téléchargeurs de mp3, n’aient qu’à utiliser des moyens simples de contournement pour devenir invisibles, chagrine quelque peu la police, qui s’était habituée a de spectaculaires coup de filets et qui va devoir revenir à des méthodes plus traditionnelles (et bien moins efficaces) pour traquer les pédophiles, mais tout cela n’a nullement freiné le gouvernement Australien.

Quand en février dernier, la liste des sites filtrés sur le réseau Australien a fait son apparition sur le web, la réalité des intentions du gouvernement est apparu en plein jour : moins d’un tiers des sites censurés avaient un rapport avec la pédophilie.

Bien que les représentants du gouvernement Australien ait admit les faits durant une audition au Sénat, leur seule réponse pour l’instant consiste à poursuivre en justice Wikileaks, un site web qui s’est fait une spécialité de révéler ce type de secrets d’Etat avec pour intention de lutter contre les atteintes à la démocratie et la corruption, ainsi que certains forums dont les utilisateurs s’échangeraient des liens vers la liste des sites censurés.

Une fois les dispositifs de censure mis en place, il est particulièrement tentant d’y ajouter ce qui déplait, et la dérive, en Australie, n’aura pris que quelques mois. A moins qu’il ne s’agisse d’une erreur, mais avec un taux d’erreur de 68%, on peut légitimement se demander si toute cette histoire de censure est une bonne idée. Une chose est certaine : ce ne sont pas les pédophiles qui sont visés, bien au contraire, ils seront grâce à cette loi, qui les obligera à adopter des usages plus sécurisés de l’internet (VPN, cryptage, etc), bien plus à l’abri des forces de police qu’ils ne l’ont jamais été.

http://fr.readwriteweb.com/2009/06/03/a-la-une/sites-web-censures-australie-sans-rapport-avec-pedophilie/

 


[Patrick de Jacquelot – 01 Net – 02/11/2009]–

Skype, voilà l’ennemi. Tel est le nouveau slogan des services de sécurité indiens. Selon la presse locale, ils ont demandé au gouvernement d’envisager une interdiction du système de téléphonie sur Internet sur le territoire indien. Alors que le premier anniversaire de l’attaque terroriste de Bombay approche, les services de sécurité sont plus que jamais sur les dents. Et ils s’inquiètent tout spécialement des moyens de communication dont les terroristes peuvent disposer dans la préparation de leurs méfaits. A cet égard, Skype les inquiète. Le système d’encodage de ce service le rend impossible à surveiller et en fait donc un instrument de communication idéal pour les gens mal intentionnés.

Les agences indiennes auraient donc demandé à Skype de leur fournir la clé de ses systèmes d’encodage, mais se seraient heurtées à une fin de non recevoir. En guise de contre-attaque, ils veulent donc que le gouvernement bloque le service sur le territoire indien. Une telle proposition pose un cas de conscience intéressant au gouvernement. D’une part, bien entendu, tout ce qui peut contribuer à la lutte contre le terrorisme est bien accueilli dans un pays encore traumatisé par les attaques de Bombay et la persistance à ses portes d’un terrorisme islamique implanté au Pakistan. Mais à l’inverse, Skype est un instrument énormément utilisé par les fameuses classes moyennes chéries par les pouvoirs publics.

Alors que de très nombreux Indiens étudient et travaillent à l’étranger, aux Etats-Unis en particulier, le système de téléphonie sur Internet, qui permet aux familles de demeurer en contact gratuitement, est extrêmement populaire ici. Autant dire que son interdiction ferait hurler dans les familles aisées de New Delhi et de Bombay, et dans les classes dirigeantes en général.

Il y a donc fort à parier que le gouvernement va y réfléchir à deux fois avant de prendre une décision aussi brutale. En attendant, agiter le spectre d’une telle interdiction peut déjà faire office d’argument de poids dans des négociations avec Skype afin d’éviter le pire… 

http://pro.01net.com/editorial/507914/les-services-secrets-indiens-en-guerre-contre-skype/


Article intéressant de Monbiot… notamment sur le profil des « sceptiques ». Ce qu’il ne mentionne pas, par contre, c’est peut être tout simplement une sorte de « fatigue » du public face au débat climatique. On ne peut pas se faire bombarder à longueur de journée par des messages catastrophistes du genre « c’est la fin du monde » (et Monbiot est un des principaux Philipulus en la matière) sans finir par prendre un peu de recul sur la chose. Mais c’est vrai que, aux Etats-unis, la population « sceptique » se compose avant tout de personnes vivant dans une bulle néo-conservatrice, ne lisant que les publications de son camp, n’écoutant que la radio de son camp… Allez faire un tour du côté des « right-wingers » et « tea-baggers » aux USA, vous serez effrayé à quel point c’est devenu une secte. Pour moi qui suis issu d’une vieille famille de Républicains conservateurs, l’idée que ces gens là représentent la majorité du Parti de mes parents et grand-parents, me fout les jetons. (Tim Carr)

[Georges Monbiot – Monbiot.com – 02/11/2009]

There is no point in denying it: we’re losing. Climate change denial is spreading like a contagious disease. It exists in a sphere which cannot be reached by evidence or reasoned argument; any attempt to draw attention to scientific findings is greeted with furious invective. This sphere is expanding with astonishing speed.

A survey last month by the Pew Research Centre suggests that the proportion of Americans who believe there’s solid evidence that the world has been warming over the past few decades has fallen from 71% to 57% in just 18 months(1). Another survey, conducted in January by Rasmussen Reports, suggests that, due to a sharp rise since 2006, US voters who believe that global warming is the result of natural causes (44%) now outnumber those who believe it is caused by human action (41%)(2).

A study by the website Desmogblog shows that the number of internet pages proposing that manmade global warming is a hoax or a lie more than doubled in 2008(3). The Science Museum’s Prove it! exhibition asks online readers to endorse or reject a statement that they’ve seen the evidence and want governments to take action. As of yesterday afternoon, 1006 people had endorsed it and 6110 had rejected it(4). On Amazon.co.uk, books championing climate change denial are currently ranked at 1,2,4,5,7 and 8 in the global warming category(5). Never mind that they’ve been torn to shreds by scientists and reviewers, they are beating the scientific books by miles. What is going on?

It certainly doesn’t reflect the state of the science, which has hardened dramatically over the past two years. If you don’t believe me, open any recent edition of Science or Nature or any peer-reviewed journal specialising in atmospheric or environmental science. Go on, try it. The debate about global warming that’s raging on the internet and in the rightwing press does not reflect any such debate in the scientific journals.

(….)

Such beliefs seem to be strongly influenced by age. The Pew report found that people over 65 are much more likely than the rest of the population to deny that there is solid evidence that the earth is warming, that it’s caused by humans or that it’s a serious problem(9). This chimes with my own experience. Almost all my fiercest arguments over climate change, both in print and in person, have been with people in their 60s or 70s. Why might this be?

There are some obvious answers: they won’t be around to see the results; they were brought up in a period of technological optimism; they feel entitled, having worked all their lives, to fly or cruise to wherever they wish. But there might also be a less intuitive reason, which shines a light into a fascinating corner of human psychology.

In 1973 the cultural anthropologist Ernest Becker proposed that the fear of death drives us to protect ourselves with “vital lies” or “the armour of character”(10). We defend ourselves from the ultimate terror by engaging in immortality projects, which boost our self-esteem and grant us meaning that extends beyond death. Over 300 studies conducted in 15 countries appear to confirm Becker’s thesis(11). When people are confronted with images or words or questions that remind them of death they respond by shoring up their worldview, rejecting people and ideas that threaten it and increasing their striving for self-esteem(12).

One of the most arresting findings is that immortality projects can bring death closer. In seeking to defend the symbolic, heroic self that we create to suppress thoughts of death, we might expose the physical self to greater danger. For example, researchers at Bar-Ilan University in Israel found that people who reported that driving boosted their self-esteem drove faster and took greater risks after they had been exposed to reminders of death(13).

A recent paper by the biologist Janis L Dickinson, published in the journal Ecology and Society, proposes that constant news and discussion about global warming makes it difficult for people to repress thoughts of death, and that they might respond to the terrifying prospect of climate breakdown in ways that strengthen their character armour but diminish our chances of survival(14). There is already experimental evidence suggesting that some people respond to reminders of death by increasing consumption(15). Dickinson proposes that growing evidence of climate change might boost this tendency, as well as raising antagonism towards scientists and environmentalists. Our message, after all, presents a lethal threat to the central immortality project of Western society: perpetual economic growth, supported by an ideology of entitlement and exceptionalism.

If Dickinson is correct, is it fanciful to suppose that those who are closer to the end of their lives might react more strongly against reminders of death? I haven’t been able to find any experiments testing this proposition, but it is surely worth investigating. And could it be that the rapid growth of climate change denial over the past two years is actually a response to the hardening of scientific evidence? If so, how the hell do we confront it?

http://www.monbiot.com/archives/2009/11/02/death-denial/