octobre 2009



[Samuel Dixneuf – A l’ Heure Suisse – 23 Octobre 2009]
C’est vrai, on entend qu’eux. Les affichettes des partisans du ‘Non’ ne font parler personne. Pourquoi ? Trop gentilles, trop mièvres ? Pas assez nombreuses ? Les deux.

D’une part, les partisans du ‘Non’ auraient moins de moyens que les autres : « Les adversaires de la xénophobie ont de l’humour, mais peu de moyens » glisse Michel Audétat toujours dans 24 heures. Ah bon ? On sait que l’UDC a de la thune mais quand même… On s’en fout un peu des recommandations du Conseil fédéral et du Parlement mais dans ce cas précis « le Conseil national a rejeté l’initiative par 131 voix contre 63 sans abstention, le conseil des Etats par 35 voix contre 7 et 3 abstentions », soit une écrasante majorité.

Une écrasante majorité qui n’aurait pas le sou pour faire une campagne digne de ce nom : informative, touchant la raison et non l’émotion. Vaste blague.

D’autre part, la mesure, la raison n’ont jamais ému les foules. Ce qui fait vendre, on le sait, c’est le cul et la violence. C’est le cas des campagnes UDC. Du choc, toujours du choc, flattant les instincts les plus primaires. Les campagnes successives de l’UDC relèveraient donc de la pornographie politique. Elles combinent obscénité et violence, d’où leur succès.

Mais nous n’avons toujours par répondu à cette question : Pourquoi les « extrémistes » sont ceux qui parlent le plus ? Question qui faisait hier le titre d’un article du Monde.fr, article se basant sur une étude américaine pour y répondre.
http://researchnews.osu.edu/archive/majopinion.htm

Voilà en substance ce que l’on peut retenir :

« Le phénomène [de l’extrémisme] s’auto-entretient : persuadés qu’ils représentent l’opinion majoritaire, les plus extrémistes s’expriment plus volontiers que les modérés, renforçant l’impression qu’ils sont majoritaires, ce qui les incite à prendre plus facilement la parole. Les résultats de l’étude, estiment ses auteurs, expliquent en partie pourquoi les éléments les plus radicaux des partis politiques américains sont souvent perçus comme représentant l’opinion dominante de leur famille politique. »

Pour résumer, l’extrémiste, refoulant sa position minoritaire qui met en péril sa toute puissance fantasmée, noie ses doutes sous un déluge de vociférations qui entretiennent son illusion de domination et sa sensation d’être accepté. Un phénomène qui relève donc de la psychiatrie.

Prolonger :

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/10/22/pourquoi-les-extremistes-sont-ceux-qui-parlent-le-plus_1257272_651865.html

http://www.mediapart.fr/club/edition/l-heure-suisse/article/231009/je-vocifere-donc-je-suis


Un cocktail de virus et d’adjuvants dont l’efficacité n’a pas été prouvée, dont les effets secondaires n’ont pas été testés notamment en ce qui concerne les enfants… et tout cela pour une grippe bénigne qui se guérit en 72 heures avec du paracétamol ?

Moi, en tout cas, je ne répondrai pas à l’appel du vaccin… et mes enfants non-plus !

Un vaccin antigrippe A réservé aux seules autorités crée un tollé

[MICHEL VERRIER / 24 ACTU  | 20.10.2009]

La population recevrait un vaccin différent de celui prévu pour les dirigeants, le personnel de l’Etat et l’armée. Une question d’adjuvants. La polémique secoue tout le pays. le vaccin produit par la firme GlaxosSmithKline contient des adjuvants, contrairement à celui envisagé pour les autorités et l’armée.

Face au virus de la grippe A, il y aurait un vaccin pour le peuple et un autre pour ceux qui le gouvernent. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre dimanche et hier en Allemagne. Le Pandemrix, le vaccin fabriqué à Dresde par la firme GlaxosSmithKline (GSK), est destiné aux citoyens ordinaires. Il a été commandé à 50 millions d’exemplaires. Mais, pour les responsables politiques, les employés de l’Etat et les soldats, le Ministère de l’intérieur a commandé 200 000 doses de Celvapan fabriquées par le groupe Baxter.

La différence? La présence d’adjuvants: le Pandemrix en contient en effet, à l’inverse du Celvapan. Or les effets de ces substances sont mal maîtrisés, selon certains spécialistes, même si elles semblent bénéfiques au premier abord.

L’adjuvant est supposé renforcer l’efficacité du vaccin, permettant de réduire ainsi la présence des extraits de virus morts dans le médicament pour faire réagir l’organisme. Le Celvapan, dépourvu d’adjuvant lui – comme le vaccin équivalent de la firme suisse Novartis – doit à l’inverse intégrer une dose supérieure de virus inoffensif pour produire le même effet.

Vaccin de la chancelière
Mais les adjuvants peuvent produire des effets secondaires. Pis même, selon le Dr Wolfgang Becker-Brüser, responsable de la revue médicale de référence Arznei-Telegram: «Leurs effets n’ont pas été vérifiés pour les enfants de moins de 10 ans et les femmes enceintes.» Pour ces dernières, «dont la vaccination relève d’une problématique complexe, la commission officielle des vaccinations recommande l’usage de vaccins sans adjuvants».

Nombre de médecins étaient déjà très réticents à l’égard d’une campagne de vaccination, «dont l’utilité reste à prouver». Face à l’avalanche de critiques, le ministre de l’Intérieur, Wolfgang Schäuble, assurait hier que l’accusation de «médecine à deux vitesses» n’avait aucun sens. Angela Merkel s’en remettrait, elle, à son médecin, qui devrait lui délivrer un vaccin commun, et non le «vaccin de la chancelière», comme certains mauvais esprits ont déjà baptisé le Celvapan.

http://www.24heures.ch/actu/monde/vaccin-antigrippe-reserve-seules-autorites-cree-tolle-2009-10-19


Sherpad Fairey a admis hier (17/10/2009), dans un communiqué de presse, avoir menti et trafiqué l’image originale afin de faire croire qu’il ne s’agissait pas d’une photo AP qui avait servi de base à son affiche. C’est un truc que font des tonnes de graphistes sur le Web, quand ils vont piquer des photos sur Google Images pour faire leurs « créations » (ou tout simplement pour faire leurs plaquettes et affiches dans le cadre de leur boulot) – en espérant ne pas se faire attraper. C’est donc intéressant que cela arrive à un « grand » comme Fairey…

Il y avait déjà eu le cas de l’agence de publicité qui avait piqué des photos sur Flickr pour illustrer sa campagne de pub, sans en informer ni demander l’autorisation aux ayants-droits ou aux personnes représentées sur les photos…

cf: https://libertesinternets.wordpress.com/2007/09/24/mettez-votre-photo-sur-flickr-et-perdez-vos-droits-a-limage/

[Paperblog – 08/02/2009]

Aujourd’hui, comme sou­vent dans la vie quo­ti­dienne, on va se tour­ner vers les Etats Unis où une polémique a éclaté concer­nant l’utilisation d’une photo licenciée pour la cam­pagne de Barack Obama.

Cette affiche, vous l’avez, je pense, tous vue. Elle a été réalisée par le desi­gner She­pard Fai­rey à l’occasion de la cam­pagne de Barack Obama qu’il a voulu sou­te­nir en réalisant un artwork.

Le problème, c’est qu’à la base la photo qui a servi de base appar­tient à l’Associated Press. Fai­rey a admis avoir utilisé une image trouvée via Google Images, chose que nombres de desi­gners font pour trou­ver des références pour leurs projets. She­pard est bien connu pour contour­ner le droit d’auteur (bien que je ne connaisse pas les détaisl exacts) mais a t-il été trop loin?

Je pense qu’il est sans dan­ger de sup­po­ser que la plu­part des desi­gners estiment que s’ils changent assez l’image, il ne sont pas cou­pables d’infraction au droit d’auteur. Mais est ce vrai?

Donc que pen­sez vous de l’affiche d’Obama? Il a clai­re­ment utilisé l’image comme référence mais il a apporté sa touche per­son­nelle des­sus pour don­ner un sens à l’image. C’est une énorme cible pour AP étant donné que ce n’est pas seule­ment le tra­vail de l’artiste de rue mon­dia­le­ment connu She­pard Fai­rey (plus connu pour sa cam­pagne Obey) mais c’est aussi le président. Il y a beau­coup de monde qui uti­lise l’apparence du président pour se faire de l’argent. De plus beau­coup de res­sources vec­to­rielles libres d’Obama cir­culent sur le web. Et pour finir, si vous vou­lez en savoir plus, je vous conseille cet article exclu­si­ve­ment en anglais.

Le but de cet article est de faire dis­cu­ter les gens donc ne vous pri­vez pas de le com­men­ter. Est ce que AP recherche t’elle juste à gagner de l’argent ? She­pard Fai­rey uti­lise t’il à tort l’image à son avan­tage? Je pense que c’est une ques­tion sérieuse qui mérite réflexion.

http://www.paperblog.fr/1566425/shepard-fairey-et-la-question-des-droits-d-auteur/


[Claude Courrouve – 29/09/2009]

Orwell dénonçait le totalitarisme et les atteintes aux libertés, notamment à la liberté d’expression. Aujourd’hui, le politiquement correct incarne ce Big Brother, grand surveillant des paroles et grand vigilant. La Gayssot attitude, initiée dès 1986 par des députés socialistes au nom de la défense de la vérité, bloque la marche du savoir, selon l’expression de l’historien François Furet[1], car elle empêche la confrontation des arguments. Ce que l’on appelle « loi Gayssot », en son article 9, est l’article 24 bis de la loi de juillet 1881 sur la liberté de la presse. En voici le premier alinéa :
« Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l’article 24 ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l’article 23, l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de l’article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale. »
Article 6 (c) de ce statut : ’ Les Crimes contre l’Humanité ’: « c’est-à-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime. »
On notera que l’expression « chambres à gaz » ne figure dans aucun de ces textes. Une société de connaissance ouverte peut difficilement accepter une telle disposition qui soumet le débat public aux décisions d’un tribunal militaire. La loi du 26 janvier 1884, article 3, alinéa 1, énonçait un « principe fondamental reconnu par les lois de la République (PFRLR) : « Le service public de l’enseignement supérieur est laïc et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique. »
La mécanique du politiquement correct va-t-elle si vite que ces mots ne veuillent plus rien dire aujourd’hui ? Dans la culture occidentale, on doit, pour la qualité de l’instruction publique, pouvoir fournir en permanence les éléments objectifs établissant les faits scientifiques ou historiques, justifiant les diverses théories ou politiques élaborées à partir de ces faits. On ne peut s’en tenir à la position irréfléchie de 34 historiens français qui eurent ce que Paul Thibaud a appelé par la suite « un réflexe de cordon sanitaire » ; ils annoncèrent publiquement leur refus de débattre :
« Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été techniquement possible puisqu’il a eu lieu. […] Il n’y a pas, il ne peut pas y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz. » (Le Monde, 21 février 1979).
Plusieurs d’entre eux furent d’ailleurs par la suite opposés à cette « loi Gayssot », et aucun historien spécialiste de la deuxième guerre mondiale (Henri Amouroux, Henri Michel, René Rémond) ne figurait parmi les signataires. Comme l’écrivait le philosophe Jean-François Lyotard, « Comment savoir que l’adversaire est de mauvaise foi tant qu’on n’a pas cherché à le convaincre et qu’il n’a pas manifesté par sa conduite son mépris des règles scientifiques? ».[2] La « Gayssot attitude » s’était heurtée à l’opposition du Sénat ; cette loi du 13 juillet 1990 ne fut pas contrôlée par le Conseil constitutionnel[3] ; elle fut déplorée par la majorité des historiens et de juristes, de même que l’ensemble des lois mémorielles (colonisation, esclavage, Arménie) :
Appel du 12 décembre 2005 de « Liberté pour l’histoire » :
« Émus par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l’appréciation des événements du passé et par les procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs, nous tenons à rappeler les principes suivants :L’histoire n’est pas une religion. L’historien n’accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.L’histoire n’est pas la morale. L’historien n’a pas pour rôle d’exalter ou de condamner, il explique.L’histoire n’est pas l’esclave de l’actualité. L’historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n’introduit pas dans les événements d’autrefois la sensibilité d’aujourd’hui.L’histoire n’est pas la mémoire. L’historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L’histoire tient compte de la mémoire, elle ne s’y réduit pas.L’histoire n’est pas un objet juridique.
Dans un État libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l’État, même animée des meilleures intentions, n’est pas la politique de l’histoire. C’est en violation de ces principes que des articles de lois successives – notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 – ont restreint la liberté de l’historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites. Nous demandons l’abrogation de ces dispositions législatives indignes d’un régime démocratique. »
Les signataires : « Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Jean-Jacques Becker, Françoise Chandernagor, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet et Michel Winock. »
http://www.lph-asso.fr/
Prise sous le coup de l’émotion de la profanation de Carpentras, Jacques Toubon jugeait cette disposition en ces termes : « Je suis contre le délit de révisionnisme, parce que je suis pour le droit et pour l’histoire, et que le délit de révisionnisme fait reculer le droit et affaiblit l’histoire [4] ».
Le 7 octobre 1996, l’Académie des Sciences Morales et Politiques, à l’unanimité, avait souhaité que l’on revienne sur cette disposition (Le Figaro, 18 octobre 1996). Plusieurs juristes français avaient rapidement exprimé leurs réticences, leurs inquiétudes face à cette disposition d’inspiration totalitaire. Selon François Terré, professeur agrégé de philosophie du droit à Paris-II,
« En érigeant le révisionnisme – lequel est aberrant – en infraction pénale, on porte atteinte: a) à la Déclaration de 1789 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions […] » b) à la libre recherche scientifique, consacrée par les lois de la République, et dont la liberté d’expression est une illustration. » (Le Figaro, 29 juin 1990, p. 2)
Des affaires récentes (invitation de Dieudonné, Mgr Williamson, « point de détail » de Le Pen) ont montré que cette disposition est devenue, au nom de la lutte contre l’antisémitisme, la clef de voûte de la police de la parole. Je m’étonne que Mathieu Kassovitz, dans la plainte pour diffamation qu’il vient de déposer, mette sur le même plan Joseph Goebbels, auquel l’assimile le site Internet du JDD, et Robert Faurisson qu’évoque à son sujet L’Express (« Kassovitz en Faurisson du 11-Septembre ») ; il me semble que l’un a un palmarès largement différent de celui de l’autre.
Cette égalisation montre que pour Kassowitch, comme avant lui pour Val et Siné, la seule liberté d’expression qui compte, c’est la sienne ; rares sont ceux qui comprennent que la liberté d’expression est une liberté, que la liberté est le premier droit fondamental et que le principe d’attribution des droits est l’égalité. La liberté d’expression doit donc valoir pour tous et pour tous les sujets, sinon elle se réduit à un privilège. Cette liberté d’expression est constitutionnellement la première des libertés[5] . La démocratie, ce n’est ni « Ferme ta gueule », ni « Cause toujours », mais cette esprit voltairien qui fait suivre le désaccord d’une argumentation, d’une réfutation si nécessaire :
« En général, il est de droit naturel de se servir de sa plume comme de sa langue, à ses périls, risques et fortune. Je connais beaucoup de livres qui ont ennuyé, je n’en connais point qui aient fait de mal réel. […] Mais paraît-il parmi vous quelque livre nouveau dont les idées choquent un peu les vôtres (supposé que vous ayez des idées), ou dont l’auteur soit d’un parti contraire à votre faction, ou, qui pis est, dont l’auteur ne soit d’aucun parti : alors vous criez au feu ; c’est un bruit, un scandale, un vacarme universel dans votre petit coin de terre.
Voilà un homme abominable, qui a imprimé que si nous n’avions point de mains, nous ne pourrions faire des bas ni des souliers [Helvétius, De l’Esprit, I, 1] : quel blasphème! Les dévotes crient, les docteurs fourrés s’assemblent, les alarmes se multiplient de collège en collège, de maison en maison ; des corps entiers sont en mouvement et pourquoi ? pour cinq ou six pages dont il n’est plus question au bout de trois mois.
Un livre vous déplaît-il, réfutez-le ; vous ennuie-t-il, ne le lisez pas. » Voltaire, Questions sur l’Encyclopédie, article « Liberté d’imprimer ».
Il faut rétablir une liberté d’expression globale, comme le souhaita le Fondateur d’Agoravox au Forum « Liberté de la presse et concentration dans les médias, site du Nouvel Obs, 21 février 2007 :
Question [la mienne en fait] : « L´omerta autour du 11 septembre est un autre cas intéressant à étudier » [réponse à une question précédente] Parleriez-vous aussi d’omerta autour de l’Holocauste ?» Réponse de Carlo Revelli à ma question : «Je ne pense pas que j’associerais ces deux termes entre eux… En revanche, je pense que le fait qu’on puisse mal discuter de l’Holocauste tend à favoriser l’essor « underground » des thèses négationnistes. Je suis pour une liberté d’expression globale.»
À la question de Montaigne : « Est-il chose qu’on vous propose pour l’avouer ou refuser, laquelle il ne soit pas loisible de considérer comme ambiguë ? » (Essais, II, xii, p. 503 de l’édition Villey), Immanuel Kant répondait : « Chacun est, qu’il le veuille ou non, forcé de croire à un fait tout autant qu’à une démonstration mathématique, pourvu que ce fait soit suffisamment avéré[6]. » D’où la nécessité de pouvoir examiner librement si le fait est, ou non, avéré.
À défaut de ce libre examen, on porte tort, comme le notait John Stuart Mill[7] , au développement mental de ceux que l’on intimide par la crainte de l’hérésie. Il y a là un interdit public, de type religieux, défavorable à la fonction intellectuelle (ce que Sigmund Freud aussi notait), et contraire, par son aspect religieux, à la laïcité, prise sous l’angle de la liberté de conscience.

http://laconnaissanceouverteetsesdetracteurs.blogspot.com/2009/09/pourquoi-il-faut-abroger-larticle.html

[1] Dans Commentaire, n° 80, hiver l997-98, Ernst Nolte et François Furet s’accordaient sur la légitimité du débat sur ce sujet. Leur correspondance a depuis été publiée en volume (Plon, 1998 ; Hachette Littératures, coll. Pluriel, n° 971, 2000). Le 5 septembre 1996, Ernst Nolte écrivait à François Furet : « Il faut répondre aux arguments révisionnistes par des arguments et non en engageant des procès. […] Je me sens provoqué par [le révisionnisme], et je ne me vois pourtant pas m’associer à ceux qui veulent mobiliser les procureurs et la police contre lui. […] Je considère comme fondamentalement fausse l’affirmation selon laquelle, si l’essentiel est incontestable, aucune affirmation particulière n’aurait plus besoin d’examen, et tous les doutes ne pourraient provenir que d’intentions mauvaises. Je crois qu’on menace au contraire le noyau de la chose lorsque on veut soustraire l’écorce à la discussion, non pas certes le caractère factuel de ce noyau mais le rang et l’importance qu’on lui accorde. » Ce à quoi François Furet répondait le 30 septembre 1996 : « Rien n’est pire que de vouloir bloquer la marche du savoir, sous quelque prétexte que ce soit, même avec les meilleures intentions du monde. C’est d’ailleurs une attitude qui n’est pas tenable à la longue, et qui risquerait d’aboutir à des résultats inverses de ceux qu’elle prétend rechercher. C’est pourquoi je partage votre hostilité au traitement législatif ou autoritaire des questions historiques. L’Holocauste fait hélas partie de l’histoire du XXe siècle européen. Il doit d’autant moins faire l’objet d’un interdit préalable que bien des éléments en restent mystérieux et que l’historiographie sur le sujet n’en est qu’à son commencement. »
À noter que dans leurs mémoires, ni Churchill, ni de Gaulle, ni Eisenhower, ni le maréchal Joukov, n’ont mentionné les chambres à gaz nazies. Par ailleurs les contradicteurs de Faurisson restent partagés entre ceux qui disent qu’il y a abondance de preuves et ceux qui disent que toutes les preuves ont été effacées ; il faudrait choisir.

[2] Jean-François Lyotard, Le Différend, Paris : Minuit, 1983, paragraphe 34.

[3] Les professeurs de droit public P. Avril, O. Duhamel et J. Gicquel se sont étonnés que cette « loi Gayssot » n’ait pas subi de contrôle de constitutionnalité. (Le Monde, 15-16 juillet 1990 ; Pouvoirs, n° 56, 1991. Certains parlementaires avaient alors fait état d’une intimidation qui les aurait dissuadés de déposer un recours. Lorsqu’une loi organique aura défini les conditions d’application du nouvel article 61-1 de la Constitution, il deviendra possible de contester la constitutionnalité de la « loi Gayssot »? ou plus exactement de l’article Gayssot de la loi sur la liberté de la presse.

[4] Assemblée Nationale, 3e séance du 21 juin 1991.

[5] « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 10, proposé par Louis de Castellane et Jean-Baptiste Gobel. « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 11, proposé par le duc de La Rochefoucauld d’Enville.
[6] Kant, Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ? (1786) ; traduction Pierre Jalabert, in Œuvres philosophiques, tome 2, Gallimard, 1985, coll. Pléiade.

[7] John Stuart Mill, On Liberty, chap. II, « Of the Liberty of Thought and Discussion » (1859).


En général, il est de droit naturel de se servir de sa  plume comme de sa langue, à ses périls, risques et fortune. Je connais  beaucoup de livres qui ont ennuyé, je n’en connais point qui aient fait de mal  réel. […]

Mais paraît-il parmi vous quelque livre nouveau dont les idées  choquent un peu les vôtres (supposé que vous ayez des idées), ou dont l’auteur  soit d’un parti contraire à votre faction, ou, qui pis est, dont l’auteur ne  soit d’aucun parti : alors vous criez au feu ; c’est un bruit, un scandale, un  vacarme universel dans votre petit coin de terre.

Voilà un homme abominable,  qui a imprimé que si nous n’avions point de mains, nous ne pourrions faire des  bas ni des souliers [Helvétius, De l’Esprit, I, 1] : quel blasphème!

Les  dévotes crient, les docteurs fourrés s’assemblent, les alarmes se multiplient  de collège en collège, de maison en maison ; des corps entiers sont en  mouvement et pourquoi ? pour cinq ou six pages dont il n’est plus question au  bout de trois mois.

Un livre vous déplaît-il, réfutez-le ; vous ennuie-t-il,  ne le lisez pas. »

Voltaire, Questions sur l’Encyclopédie, article « Liberté  d’imprimer ».


Trois caissières de chez Ed licenciées… Et l’UMP qui parlait de volontariat et de liberté !

[Olivier Bonnet -Plumes de Presse – 17/010/2009]

« On a profité d’un contexte économique difficile pour nous mettre le couteau sous la gorge. Je travaille déjà le samedi toute la journée. J’ai refusé de travailler aussi le dimanche parce que c’est le seul jour où je peux voir mon fils de 16 ans, qui est en sport études. Donc, en fait, il fallait choisir entre mon travail et ma famille. Nous sommes trois caissières en tout à avoir été licenciées pour refus du travail dominical. Aujourd’hui, on demande notre réintégration » : Etelvina Fernandes, caissière depuis 5 ans chez Ed à Oyonnax, sur l’antenne de RMC, citée par Le Post.

Rions un peu, très jaune, en relisant la déclaration du ministre du Travail, Xavier Darcos, défendant la loi UMPiste sur le travail dominical : « Je suis certain que votre assemblée (…) ne remettra pas en cause les équilibres de ce texte qui protège les salariés, soutient les entreprises qui les emploient et répond aux attentes de la très grande majorité des Français« . En tout cas pas à celles des caissières d’Ed qui voulaient juste avoir un (seul) jour pour leur famille – il faut voir pour quel salaire, en plus ! Et sur le coup, les infortunées salariées ont dû se sentir assez peu protégées par cette loi…

Elles croyaient pourtant avoir le choix (voir la vidéo chez Peuples). De ne pas accepter les « mesures volontaires de travail le dimanche » – on se pince ! – que souhaitait leur imposer leur direction… pour 5 euros de plus. Mais qui a pu leur faire croire qu’elles avaient encore le droit de choisir ? Les menteurs UMPistes avec une belle constance. En tête Xavier Bertrand, actuel Secrétaire général mais alors ministre du Travail, en octobre 2008 (sur 20 minutes) : « Xavier Bertrand, a réaffirmé être favorable à l’assouplissement des règles du travail du dimanche, à condition que cela reste sur « la base du volontariat » et que « cela soit payé double », ce dimanche sur France 2″.

Une magnifique et généreuse affirmation de principe déjà tempérée en juillet dernier par Frédéric Lefebvre, cocasse porte-parole du parti majoritaire, qui avait magnifiquement résumé, en substance, que « le volontariat, d’accord, mais bon, quand même, faut pas pousser » : on lit sur le site de l’UMP qu’il « a réaffirmé que cette proposition de loi était « basée sur un compromis entre le volontariat et la nécessité d’adapter les exceptions à la réalité d’aujourd’hui ». Il fallait donc « adapter » ce fichu droit du travail pour ne pas contrarier les désidératas patronaux : si une direction a le droit d’ouvrir son magasin, il lui faut des volontaires coûte que coûte, pas question que de maudits salariés, en refusant de travailler, l’empêchent d’ouvrir les tiroir-caisses aussi le dimanche. Mais à part ça, ils invoquaient la liberté !

Terminons ainsi ce tour d’horizon des têtes-à-claques gouvernementales avec Luc Chatel, actuel ministre de l’Education nationale, qui fit cette déclaration en janvier, alors qu’il était encore Secrétaire d’Etat à la Consommation : « Je suis venu vous dire que le gouvernement défendait le travail du dimanche. (…) Le gouvernement soutient cette proposition de loi parce que nous considérons qu’il faut donner au salarié la liberté de travailler le dimanche comme il le souhaite« . Et la liberté de disposer du repos dominical ? Liberté pour qui ? La morale de l’histoire vaut pour les trois caissières d’Ed mais aussi pour tout citoyen : il ne faut jamais croire Darcos, Bertrand, Lefebvre et Chatel. (*) Ni Sarkozy, ni Fillon, ni Bachelot, ni Hortefeux, ni Besson… Mais si vous êtes un fidèle plumonaute, il ne s’agit évidemment pas d’un scoop.

http://plumedepresse.com/spip.php?article1254


Parce qu’il y a encore des gens qui doutent de cette thèse ? Pour nous, qui étions en contact avec les groupes libanais et palestiniens, pour moi, qui habitais Beyrouth à l’époque, c’était du connu ! Le contentieux Eurodif, tout le monde savait…  (Dov)

A lire : Dans l’article de VOLTAIRE sur J.L. Brugière : http://www.voltairenet.org/article13591.html
ainsi que l’article sur l’assassinat du Général Audran – abattu sur ordre pour avoir révélé les réseaux « Stay Behind » en Europe  : http://www.voltairenet.org/article147368.html#nb9

[Olivier Bailly – 15/10/2009]

Le 21 février 1987, Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani sont arrêtés par la police. Les quatre piliers d’Action Directe ont commis de nombreux attentats et des assassinats. Leur but : défendre le prolétariat, par les armes, s’il le faut, à l’instar de leurs cousins italiens des Brigades rouges et allemands de la Fraction Armée rouge.
En réalité, selon le journaliste Romain Icard qui a enquêté sur les motivations du quarteron d’activistes, Action directe a été manipulé par un état qui voulait régler ses comptes à la France. L’assassinat par haine du capitalisme est un prétexte romantique qui ne tient pas sous les coups de boutoir de l’investigation.
Mais toute la lumière n’avait pas été faite sur ce groupuscule dont l’histoire peut nous permettre de comprendre d’autres affaires, comme celle de Battisti ou de Julien Coupat.
L’Histoire secrète d’Action directe, enquête filmée de Romain Icard, est diffusée sur Canal+ vendredi 16 octobre à 22h20.
« Je suis complètement convaincu qu’Action directe a été commandité pour accomplir ces assassinats », déclare dans ce documentaire Yves Bonnet.On ne peut que souscrire à cette affirmation de l’ancien patron de la DST après avoir vu l’enquête de Romain Icard. Non seulement celui-ci nous permet de comprendre comment de jeunes jusquauboutistes aux idées bien arrêtées peuvent aller jusqu’à détruire la vie d’autrui (et la leur) mais aussi pourquoi le sommet de l’état a pu les laisser agir en toute impunité.

Ce film commence par retracer l’itinéraire de Rouillan qui avec ses camarades espagnols anti-franquistes exécuteront en 1973 un policier de l’autre côté de la frontière. Ses copains seront capturés. L’un deux, Puig Antich sera garroté. Rouillan s’en sort. A Toulouse, avec les anarchistes il créera les Groupes d’Action Révolutionnaires Internationalistes. En prison Rouillan prône la violence, les anarchistes prennent leur distance. Il y a scission.

Le film évoque le contexte de l’époque, les années 70 qui voient l’essoufflement de l’esprit de mai 68, l’auto-dissolution de la Gauche Prolétarienne dont certains membres, comme Gilles Millet (interviewé ici), fondateur de Libération, se reconvertissent majoritairement, alors que d’autres restent sur la carreau, déboussolés. C’est sur ce terrain que prospèrent généralement les déçus, les largués de tous bords, prêts à tout pour, sous prétexte de venger l’honneur du prolétariat qui n’en demande pas tant, satisfaire leur ego.

Lorsqu’il sort de prison, en 1977, Rouillan rencontre Nathalie Ménigon. Ils fondent Action directe et signent leur premier forfait le 1er mai 1979 en mitraillant le siège du patronat français. Pour l’heure ils sont entourés d’une dizaine de sympathisants. Ils multiplient les actions spectaculaires et leurs rangs grossissent. (suite…)

Précisions relatives à l’application de l’instruction du 19 juillet 2009 concernant l’application de l’ancien article 9, alinéa 3 et de l’article 9bis de la loi sur les étrangers

Les précisions contenues dans ce vade-mecum ont pour objectif d’aider à comprendre les différents éléments contenus dans l’instruction du 19 juillet 2009 et à préparer de manière correcte l’introduction des dossiers de régularisation. Un formulaire type figure en annexe de ce vade-mecum. Il est vivement conseillé de l’utiliser.

Ce vade-mecum est rédigé sur base de 5 différents critères de régularisation.
En fonction de la situation dans laquelle vous vous trouvez, lisez le(s) point(s) correspondant(s). Veuillez noter que plusieurs critères peuvent être invoqués dans une même demande de régularisation.

http://libertes-internets.net/archives/docs/vademecumregularisation2009.pdf


PALESTINE : IT IS TIME !

Clip de la Campagne Never Before For Palestine – neverbeforecampaign@gmail.com

http://www.youtube.com/watch?v=dFI4VHp0S9w


Si cette dame libanaise n’avait pas été Maronite, si c’est contre les israéliens qu’elle avait dirigé sa haine, pensez vous que le journaliste l’aurait laissé parler en lui disant « Non, mais je vous comprends » et pensez vous que la télévision française aurait diffusé de tels propos…

L’autre truc choquant est que cette dame qui est de la même génération que moi, n’a jamais été capable, 20 ans après la guerre, de sortir de sa tranchée mentale, d’aller s’informer sur l’autre côté, de voir que les atrocités et horreurs ont été tout autant le fait de son camp à elle, que la Phalange Gemayel a appliqué dans les faits ce qu’elle appelle de ses voeux… et que les Israéliens ont mille fois plus détruit son pays que les Palestiniens.

En fait, cette dame n’est jamais sortie de son Bunker. C’est triste…
(Dov)

JE DETESTE LES SYRIENS, JE VOUDRAIS VOIR LEUR PAYS EN RUINES, ET JE DETESTE ENCORE PLUS LES PALESTINIENS

[France 5 – 17/07/2009]

http://www.dailymotion.com/video/x9wipe_les-racistes-sionistes_news


Au début on se dit que c’est pas possible, c’est de l’humour… et ensuite on comprend que non, c’est de la connerie pure et simple. Ce qui est effroyable, c’est que c’est de la connerie approuvée par la société alors que, si ce gars était catholique ou musulman, il aurait déjà été cloué au pilori….

LA MINI-JUPE  DE CHRISTINE ET DE TATIANA ONT FAIT PLUS DE VICTIMES JUIVES QUE LA SHOAH

[Vidéo du cours du Rabbin Ron Chaya, sur « Comment éviter les mariages mixtes »]

Le Rav Ron Chaya est le directeur de l’association Leava.fr, qui se définit elle-même comme « une association à but non lucratif, apolitique, créée dans le but de diffuser les valeurs essentielles du judaïsme ». L’association « organise des cours menés par des conférenciers prestigieux, à Paris, à Lyon, à Marseille ». Le Rav Ron Chaya, en particulier, a enregistré de nombreux cours disponibles sur le site de l’association.


En Floride, l’éternel espoir du rebond

[Olivier Cyran – Le Monde Diplomatique – Août 2009]

(…) Depuis quelques mois, une mentalité moins arrangeante se manifeste pourtant à Miami. Dans le quartier noir de Liberty City, l’un des plus pauvres de la ville — l’un des moins intéressants aux yeux de Mme Bénichay —, un collectif baptisé Take Back the Land (« Reprendre possession de la terre – Reprends ton pays en main ») récupère des maisons saisies par les banques pour y loger des familles sans abri. A ce jour, dix habitations seulement ont fait l’objet d’une réquisition durable. Il est vrai que les obstacles sont nombreux. « D’abord, il faut qu’on trouve des maisons pas trop abîmées, indique M. Max Rameau, l’un des fondateurs du collectif. Or la plupart ont été saccagées par leurs occupants au moment de leur expulsion. Notre équipe peut effectuer des petits travaux, rebrancher l’électricité ou installer de l’électroménager de récupération, mais on n’a pas les moyens de faire du gros œuvre. Ensuite, il faut compter avec la police de Miami, l’une des plus détestables des Etats-Unis. Notre chance, c’est que la crise est si grave que les policiers n’ont pas nécessairement le temps ni l’envie d’envenimer les choses. Ils savent que le quartier est derrière nous : provoquer une émeute n’est pas leur priorité du jour. »

Né de parents haïtiens, lecteur de Frantz Fanon et des Black Panthers, M. Rameau se réjouirait presque de l’irruption de la crise, qui, dans son quartier du moins, a mis un frein provisoire à la voracité immobilière. Car, en dépit de ses vendeurs de crack et de ses trottoirs défoncés, Liberty City n’a pas été épargné par le boom du début des années 2000. A preuve, ce terrain vague clôturé de tôles à l’angle de la 17e Avenue et de la 62e Rue. « En 2006, la mairie a voulu offrir ce lopin à des promoteurs pour qu’ils y construisent des appartements de standing. Ce projet s’insérait dans le processus de gentrification (4) qui a grignoté Liberty City depuis les années 1990. La plupart des quartiers noirs, aux Etats-Unis, ont subi la même évolution : les promoteurs débarquent, achètent à bas prix, vident les lieux puis les revendent très cher. Evidemment, ils ne s’attaquent pas au cœur du quartier mais à ses bordures. Petit à petit, le quartier se rapetisse, mangé sur ses marges par une nouvelle population, généralement blanche ou noire embourgeoisée. C’est pour lutter contre cette dépossession que nous avons créé Take Back the Land. »

La suite appartient tout autant à l’histoire du quartier qu’à l’histoire des luttes. Le 23 octobre 2006, les militants de Take Back the Land s’emparent du terrain promis aux promoteurs pour y construire des cabanes en bois destinées aux mal-logés du voisinage. « On a d’abord organisé des réunions publiques pour convaincre les habitants, qui se montraient sceptiques, raconte M. Rameau. Puis on a créé un groupe plus restreint chargé de faire du porte-à-porte. Quand on est passés à l’action, les gens ont été si épatés de voir qu’on ne bluffait pas qu’ils nous ont massivement soutenus. C’est ce qui explique que la mairie ne nous a pas délogés. »

S’inspirant du Mouvement des sans-terre brésilien, le collectif met en place un lieu de vie autogéré où seuls l’alcool, la drogue et le harcèlement sexuel sont prohibés. Le « village », appelé Umoja (« unité » en swahili), va prospérer six mois, jusqu’à ce qu’un incendie le détruise une nuit d’avril 2007. « Dès le lendemain, les bulldozers avaient rasé tout ce qui tenait encore debout. Il n’y a jamais eu d’enquête (5). »

A la veille de changements sociaux majeurs ?

Depuis, la crise a pris le relais des militants pour embourber l’offensive des promoteurs. « Ils ont d’autres problèmes, à présent, ce n’est pas tout de suite qu’on va les revoir à Liberty City », note M. Rameau avec un sourire narquois, tout en s’étonnant que les foreclosures n’aient pas déclenché des mouvements de protestation plus massifs. La démarche qui consiste à reprendre aux banques ce qu’elles ont saisi épouvante nombre d’Américains, et pas seulement les agents immobiliers, comme en témoignent les commentaires indignés déversés sur le blog de M. Rameau. « Prendre des maisons qui ne vous appartiennent pas, vous ne manquez pas de culot, s’étrangle un internaute. Et pourquoi pas aller dans un hôtel et exiger qu’on vous offre une chambre gratuitement ? »

« On s’attaque au tabou de la propriété, ce qui n’est pas une mince affaire, dans ce pays, soupire le porte-parole de Take Back the Land. C’est assez curieux : la plupart des gens trouvent normal que vous saccagiez votre maison quand la banque vous éjecte, mais ils ont beaucoup plus de mal à accepter que vous la remettiez en état pour héberger des familles. »

Lui aussi pourtant se déclare optimiste, même si c’est pour des raisons autres que celles de M. Trump : « Nos actions commencent à faire des émules, à Portland, à Denver, en Californie… On est très minoritaires, pour l’instant, mais les gens n’ont pas d’autre choix que de se prendre en main. C’est une question de survie. Ça va peut-être demander dix ans, mais je suis persuadé que nous sommes à la veille de changements sociaux majeurs. »

http://www.monde-diplomatique.fr/2009/08/CYRAN/17693


El Mundo va bien plus loin que la simple question… il accuse carrément la police espagnole d’avoir monté l’opération de toutes pièces…et encore une fois, Voltaire nous révèle un débat de société qui – alors qu’il fait rage en Espagne – est totalement passé sous silence en France. Parce qu’il ne rentre pas dans les schémas de lecture de la pensée unique occidentale ?

Et pour ceux d’entre nous qui avons vécu les années 70  et la « stratégie de la tension », les faux attentats, les militants infiltrés et manipulés, les cibles « désignées » par le Ministère de l’Intérieur, les tireurs de ficelle neo-fascistes comme Licio Gelli ou Jacques Foccart, la P2, Operation Northwoods, les « Stay behind », l’orchestration de l’opinion publique par des agences qui alimentent de manière ciblée la presse imbécile…  Quand on se souvient de tout cela, rien de ce qui écrit dans cet article nous paraît incroyable… au contraire.

11 mars 2004 à Madrid : était-ce vraiment un attentat islamiste ?
[Mathieu Miquel – Voltaire – 11/10/2009]

Il y a cinq ans, une série d’attentats endeuillait Madrid. Après avoir été successivement attribuée à ETA, puis à Al-Qaïda, cette opération a été considérée par la Justice espagnole comme d’inspiration islamiste, mais sans lien avec des réseaux internationaux.
Cette conclusion, qui répondait à une nécessité politique, est contestée par une partie de la presse, El Mundo en tête. Nous revenons sur cette affaire, comme nous l’avions fait pour les attentats du 11-Septembre aux États-Unis, ou encore ceux de Bali, Casablanca et Londres.

192 tués et 1800 blessés : l’attentat de Madrid est un traumatisme pour la société espagnole, d’autant que la polémique sur les auteurs réels de l’attentat n’est toujours pas close. Le 11 mars 2004 vers 7 heures 40, dix bombes explosent dans quatre trains de banlieue en l’espace de quelques minutes. La date semble choisie soigneusement, on est à trois jours des élections générales, le Parti Populaire (droite) sortant de José-Maria Aznar en est favori. Les médias et la majorité des espagnols ont immédiatement suspecté l’ETA, le groupe nationaliste basque, contre lequel Aznar a prôné la manière forte. Mais les soupçons de l’opinion publique se retournent vers Al-Qaïda quand les premières informations filtrent de l’enquête et quand des suspects marocains sont arrêtés, à la veille de l’élection. Cette attaque pourrait être une représaille à la participation de l’Espagne dans la guerre d’Irak, même si les autopsies montrent qu’il n’y a pas eu de kamikaze. L’entêtement du gouvernement Aznar à condamner l’ETA passe pour un calcul électoral et le vote du 14 mars donne la victoire au Parti Socialiste de José Luis Zapatero. Trois semaines plus tard, le 3 avril, 7 suspects maghrébins « se suicident » en faisant exploser leur appartement alors qu’ils sont assiégés par la police. L’instruction de l’enquête dure plus de deux ans et en février 2007 le procès de l’attentat s’ouvre. Le verdict est rendu en octobre 2007 : la Justice valide la thèse de l’attentat islamiste. Mais les commanditaires présumés de l’attentat sont absouts, seul un prévenu est reconnu coupable d’avoir posé des bombes dans les trains, et la plupart des 29 inculpés sont condamnés pour leur appartenance à des groupes jihadistes et non pour leur implication dans l’attentat. Le jugement en appel confirme cette sentence en juillet 2008.

En Espagne cet attentat, désigné comme « 11-M » d’après sa date, est l’objet d’une intense polémique. La presse étrangère n’a pratiquement pas rendu compte de la polarisation des médias espagnols sur le sujet [1]. Les deux principaux quotidiens nationaux s’opposent rudement. Pour El Pais (centre gauche, atlantiste), la thèse islamiste ne fait aucun doute, tandis que pour El Mundo (centre-droit, souverainiste), cette piste est une fabrication policière. Le journaliste le plus emblématique de cette opinion est sans doute Luis Del Pino, du premier quotidien numérique d’Espagne Libertad Digital, et également auteur de plusieurs livres et documentaires de TéléMadrid [2] sur le thème. Cette position est souvent traitée de théorie du complot ou de « consparanoïa » par d’autres médias, plus soucieux de jeter le discrédit que d’entrer dans un débat argumenté. Les sceptiques sur la thèse de l’attentat islamiste sont eux-mêmes divisés : certains incriminent l’ETA, d’autres suspectent des services secrets, espagnols ou étrangers. Cet article ne rentrera pas dans la discussion des véritables auteurs de l’attentat, il s’en tiendra à démontrer que la version officielle est fausse. (suite…)


Ces morts, c’est nous qui les portons sur la conscience… nous devons nous mobiliser pour les migrants !

[Une lettre de Wahid Nawabi – Association Ensemble Pour l’Afghanistan – 10/10/2009]

Chers amis,

Je suis le président de l’association Ensemble Pour l’Afghanistan (EPA) et je rentre tout juste d’une mission sur Kaboul, ayant eu pour objet d’ évaluer le programme d’Aide au Développement que nous y menons depuis 7 ans. En parallèle à notre action sur Kaboul nous collaborons étroitement avec les associations présente sur Calais, la dernière action ayant été de solliciter MdM pour traiter l’épidémie de gale.

Pour ce qui est de l’Afghanistan, notre réseau afghan et ‘kabouli’ nous permet d’avoir une connaissance détaillée de la situation politique, économique, sociale et sécuritaire. Nous savons malheureusement tous que la situation dans l’ensemble des domaines mentionnés est tout simplement catastrophique et qu’elle n’a cessé de se dégrader fortement au cours des 4 dernières années.

Dans ce pays gangréné par le narcotrafic, la mafia et la corruption Il n’y a aucun embryon d’un État de Droit ni de capacité à assurer la sécurité de la population. Cette déliquescence est surtout marquée dans les régions de l’Est et du Sud de l’Afghanistan, pashtoune pour l’essentiel, et d’où sont originaires la plupart des migrants de Calais. Ce sont aussi les zones de conflits les plus violents où les morts civils se comptent par milliers au cours des 3-4 dernières années: victimes des frappes de l’Otan, des talibans, des seigneurs de la guerre et des trafiquants en tout genre.

Même Kaboul et sa périphérie ne sont plus épargnés comme en témoignent les récents attentats qui ont fait des dizaines de mort et de blessés, dont celui de ce matin qui aurait fait 12 morts et plus de 80 blessés.

La description ci-dessus n’est malheureusement que la face visible de l’iceberg et elle ne rend pas compte des crimes à caractère politico crapuleux dont sont victimes des individus et leur famille. Il n’y a pas un jour sans que l’on entende parler d’exécution de personnes décrites par les talibans comme collaborateur du gouvernement ou par les forces et milices gouvernementales comme talibans. A ces cas il faut rajouter les crimes purement mafieux liés aux nombreux trafics (drogue, être humain, organes, pièces archéologiques) et aux difficultés de remboursement d’un emprunt.

Lors de mon récent passage à Kaboul, j’ai pris des contacts informels avec deux fonctionnaires de l’ONU, dont un du HCR, sur le risque encouru par les afghans ayant été renvoyés de force par les pays de l’UE. Selon ces sources l’antenne de l’OIM à Kaboul dispose d’information sur les cas multiples d’ex migrants ayant été exécutés à leur retour au foyer familial. Alors qu’il n’appartiennent pas à l’OIM ils ont fait état de 2 cas d’assassinat dont l’un récemment à Paghman (25 kms de Kaboul), fief du ‘seigneur de guerre’ Rasoul Sayaf. Selon ces personnes, les motifs d’exécution sont soit l’étiquette de collaborateurs avec tel ou tel protagoniste du conflit ou bien l’incapacité de rembourser les emprunts (15-25000 $) contractés auprès des trafiquants.

En bref, les migrants ayant fui la misère pour se construire un avenir meilleur sont désormais aussi exposés à la mort que les cas politiques. Dans ces circonstances les États européens qui procèdent (GB) aux retours forcés ou ceux qui envisageraient de le faire (la France), au-delà du fait qu’ils bafouent le droit d’asile, portent une responsabilité pénale directe pour chaque cas de migrant assassiné ou subissant des violences à son retour en Afghanistan.

Dans le chaos absolu qui caractérise l’Afghanistan d’aujourd’hui personne ne peut garantir la sécurité de qui que ce soit. Tout État ou Institution internationale prétendant le contraire aurait ainsi recours aux mensonges et le propos ne serait qu’une pure propagande destiné à servir ses intérêts.

Les pays de l’OTAN reconnaissent désormais leur échec total tant sur le plan sécuritaire que sur celui de la reconstruction mais ils refusent d’admettre que ces migrants sont le triste résultat d’une stratégie défaillante déployer au cours de ces huit dernières années. C’est à ce titre que nous avons une entière responsabilité envers ces migrants qui sont sur notre sol et à qui l’on doit une protection.

Il est toutefois intéressant de noter le contraste saisissant dans le traitement des réfugiés afghans entre la période de l’occupation soviétique et maintenant. Lorsque les russes menaient la guerre en Afghanistan, l’Occident accueillait les migrants afghans (300 à 400 000) à bras ouverts. Lorsque des afghans fuient la guerre et la violence alors que l’Otan est aux commandes des opérations militaires on leur rétorque qu’ils sont indésirables et que la situation sécuritaire est suffisamment bonne chez eux pour qu’ils y restent.

La destruction de la ‘jungle’ a été retransmise à Kaboul à 2 reprises et l’homme de la rue a retenu le caractère violent de l’intervention de l’État français. Les propos d’un chauffeur de taxi résumaient assez bien le ressenti local: 1) Kaboul= Calais, nous subissons le même traitement à savoir la misère et la violence ; 2) pour les migrants cherchant uniquement l’Eldorado les gros bonnets du trafic sont dans les plus hautes sphères de l’État afghan et les diplomates et généraux occidentaux les fréquentent quotidiennement. S’il veulent vraiment envoyer un message aux trafiquants ce n’est pas en s’en prenant aux victimes et aux second couteaux mais en neutralisant les chefs ; 3) que cesse la guerre et que l’on redonne un espoir de vie et de dignité dans ce pays et le problème de migration disparaîtra.

La complexité et l’ampleur croissante des flux migratoires Sud- Nord, qu’il soient au motif  politique ou économique, nécessite une approche globale, humaine et responsable du problème. On ne traite pas l’un des défis du 21ème siècle par des actions brutales et purement médiatiques, contraire à nos valeurs républicaines et démocratiques, et en se barricadant derrière le Traité de Dublin.

Nous soutenons l’appel des 33 associations demandant l’arrêt des expulsions et souhaiterions évaluer avec les signataires la possibilité de lancer un appel au ministre de l’immigration pour une table ronde. Cette concertation aurait pour but de : 1) définir les modalités de protection pour les migrants se trouvant en France ; 2) d’identifier les actions à court terme que l’on peut mener dans les pays d’origine, pour les potentiels migrants ‘économiques’ : ex. campagne d’information dans les médias ; sensibilisation dans les écoles….

Vos remarques et suggestions sont bienvenues.
Amicalement,
Wahid-Nawabi <wahid.nawabi@wanadoo.fr>  – Tel. 06.07.17.94.58


Commentaire de Tim Carr: Dans les années 1930, au moment de la Grande Dépression, la pression sociale des millions de pauvres jetés à la rue avait provoqué, aux Etats-Unis, une situation que même les plus conservateurs qualifiaient de « pré-révolutionnaire ».

Les chomeurs assiégaient le Capitole avec des « villages de tentes » (tent cities) et partout les mouvements ouvriers réclammaient l’effacement des dettes des ménages, la nationalisation des établissements des crédits ainsi que des programmes d’investissements publics dans les infrastructures, afin de créer des emplois – plutot que de sauver les spéculateurs…

Confronté au New Deal de Roosevelt, les milieux de la finance avaient hurlé au « socialisme » et avaient même, à un moment, envisagé de renverser le gouvernement et remplacer Roosevelt par un héros de la Grande Guerre, populiste et manipulable (qu’ils pensaient). Ils avaient résolu la crise sociale – comme si souvent dans l’Histoire du capitalisme – en jettant le pays dans la guerre, grâce à l’orchestration de l’attaque de Pearl Harbour.

Aujourd’hui, aux Etats-Unis, on ne trouve plus rien de cette militance ouvrière et sociale. 30 ans de politique néo-libérale et de glorification de l’individualisme ont définitivement détruit chez mes compatriotes le sens de l’action collective. Dans mon quartier de Chicago, des rues entières ont été vidées de leurs habitants, les uns après les autres, sans que jamais quelqu’un se dise : « et si on s’organisait tous ensemble pour résister aux expulsions ». Les gens se sont laissés jeter à la rue, presque honteusement, ils ont ravalé leur colère et sont partis la queue basse se réfugier chez la famille ou dans les centres de charité. Je n’ai pas eu connaissance d’une seule action de révolte parmi les « foreclosed »… et quand la rue bouge, comme à Detroit, c’est le chacun pour soi.

Les capitalistes peuvent dormir tranquilles, ils ont réussi à castrer le peuple en lui insoufflant que tout ce qui lui arrive est de sa faute et qu’il ne s’en sortira qu’en acceptant des sacrifices… tandis que « ceux d’en haut » se goinfrent de bonus…

[Charlie LeDuff, George Hunter et Santiago Esparza, The Detroit News, 7 octobre 2009 – Trad. Contre-Info]

Les milliers personnes qui se sont pressées dans l’espoir d’obtenir les formulaires de demande d’aide fédérale pour les loyers et les factures de services publics ont transformé aujourd’hui les abords du Cobo Center [un centre d’exposition et de conférences – ndt] en une scène de chaos.

Les demandeurs étaient venus à pied, en fauteuil roulant, en vélo et en voiture. Environ six personnes ont quitté lieux en ambulance. En raison de la tension et de l’énervement croissants, plusieurs personnes ont été piétinées, indique un infirmier présent sur les lieux.

Les habitants de Detroit tentaient de mettre la main sur les 5 000 formulaires de demande d’aide fédérale distribués par la ville. Détroit a reçu près de 15,2 millions de dollars de fonds fédéraux au titre des programmes de Prévention des Sans-abris et du Relogement Rapide, qui attribuent une aide financière temporaire et des logements aux personnes et aux familles sans-abri, ou qui le seraient en l’absence de ces aides.

Des membres des services médicaux d’urgence présents sur les lieux ont déclaré avoir traité des demandeurs qui ont été blessés lors de la ruée de la foule tentant d’obtenir ces formulaires.

Voilà ce qui arrive lorsqu’une ville remplie de gens ruinés reçoit un peu d’argent, déplore Walter Williams, 51 ans, qui avait commencé à faire la queue pour un formulaire avant le lever du jour.

« Ce matin, j’ai vu le rideau se lever sur le malheur », dit-il. « Des gens qui se battent en faisant la queue. Ils se menaçaient de se tirer dessus. Est-ce que nous en sommes arrivés là ? »

« Les gens ont désespérément besoin d’aide financière pour conserver leur logement, payer leurs factures, pour qu’ils puissent faire la soudure avant d’avoir retrouvé un emploi ».

Ce mercredi, à l’extérieur du Centre Cobo, certaines personnes fendaient la foule pour arracher les formulaires des mains de ceux qui les avaient déjà obtenus. Les lieux résonnaient du vacarme constant des cris des personnes tentant de pénétrer à l’intérieur du Centre.

Latanya Williams, qui vit à Detroit depuis 32 ans, déclare avoir rapidement rempli son formulaire car « les gens les volent ».

« J’espère obtenir n’importe quelle aide qu’ils puissent me donner », dit-elle. « Tout le monde a besoin d’aide. »

En fin de matinée, les formulaires manquaient. Mais des escrocs ont eu l’idée de photocopier l’original et de vendre ces copies pour 20 dollars. Ils faisaient de bonnes affaires. Les désespérés sont des proies faciles. Les formulaires originaux de couleur blanche portaient une mention indiquant clairement : « Ne pas dupliquer – Vous devez utiliser le formulaire original. »

En fin de matinée, toutefois, les volontaires du Detroit Planning and Development Department distribuaient eux-mêmes des photocopies jaunes.

« Je ne suis même pas sûr que le gouvernement acceptera ces formulaires », s’interroge Pam Johnson, une bénévole. « C’est comme s’il fallait calmer les gens. Il y avait presque une émeute. Il a fallu faire appel à l’escouade de répression des gangs. J’ai vu une vieille dame presque piétinée à mort ».

Pour Jean Paul, qui vit à Détroit depuis 25 ans, cette foule et ce chaos montrent que les gens ont besoin d’aide.

« Nous en avons besoin », dit-il, en parlant d’argent. « Quoi qu’ils aient pour moi, cela sera bien ».

John Roach, le second adjoint de la police, considère que les 150 agents présents ont gardé le contrôle de la situation. « Il ya eu quelques bousculades, et certaines personnes ont perdu connaissance », précise-t-il. « Étant donné que nous avions là 15 000 personnes, je suis surpris que les choses se soient déroulées de façon aussi ordonnée. »

Il est difficile d’estimer la foule présente car toutes les files d’attente serpentaient à travers le centre de convention, à l’extérieur le long du bâtiment, et en bas de la rampe du parking. Un officier de police a estimé la foule à 50 000 personnes.

Plus de 25 000 formulaires avaient été retirés en moins de trois heures la veille dans les bureaux de quartier de la Mairie. Karen Dumas, la porte-parole du maire Dave Bing, explique que ce jour là certains ont cru à tort qu’ils recevraient des espèces sur place.

« C’est totalement faux », précise-t-elle. « Il y a un circuit administratif ».

L’affluence a été si importante que les fonctionnaires de police de Detroit et les responsables des pompiers ont envisagé d’arrêter la distribution en raison du trop grand nombre de personnes.

Nous avons rencontré Kelley Turcotte, qui est plongeur dans un restaurant, près de l’extrémité de la file d’attente vers 10h30. Agé de 27 ans, il vient d’avoir un fils et ne peut faire face à ses factures.

« J’espère que le gouvernement verra ce qui se passe, et comprendra que la ville a besoin de beaucoup plus d’aide que celle qui lui est donnée », déclare-t-il.

Luis Irizarry, 35 ans, est venu de Flint en voiture, espérant profiter de l’occasion d’obtenir une aide. C’est seulement ensuite qu’il a découvert que seuls les habitants de Detroit pouvaient en bénéficier. Pour lui ce fut un choc de voir autant de gens dans le besoin.

Tony Johnson est venu à 5 heures du matin. M. Johnson n’a pas réussi à trouver d’emploi depuis trois ans.

« Si je pouvais gagner à la loterie, je ne serais pas ici », plaisante-t-il. Puis il poursuit : « il n’y a pas de tranquillité parce qu’il n’y a pas d’emplois. Tout le monde est à la recherche d’un extra, d’un coup de main. Ils ne me comptabilisent pas comme chômeur parce que je n’ai pas d’allocation. C’est comme si je n’existais même pas. Mais j’existe. Regardez autour de vous. Il y a des milliers … des millions dans ce cas. »

Dan McNamara, qui dirige la section 344 des pompiers de Detroit, observe depuis sa fenêtre le Cobo Center.

« C’est tout à fait représentatif des difficultés de la classe moyenne en Amérique », juge-t-il. « Nous avons été trahis par le gouvernement, les agents immobiliers et ceux qui en ont profité. Le contrat a été rompu. »

Sur le web :

Detroit Free Press : Chaos reigns at Detroit aid event

People fainted, others fought as the Detroit Police Gang Unit tried to keep people in line — some since last night — and in check.

“It’s a disaster here,” former assistant Detroit Police chief and city council candidate Gary Brown said, handing out water. “This is dangerous. Very unorganized, very dangerous.”


Publication originale Detroit News

, traduction Contre InfoIllustration : scène de bousculade au Cobo Center


Est-ce qu’elle a une forme de godemichet au moins ? Moulée sur la queue de Ben Laden 🙂

Et bien sûr, cela signifie que  tout Kamikaze mourrant de cette façon arrivera au paradis sous les ricanements de ses confrères martyrs (et des houris) qui le traiteront désormais de GOATSE !!!!! (attention, ne cliquez que si vous avez l’estomac bien accroché)

La bombe-suppositoire inquiète les services de sécurité

[Libération – 05/10/2009]

Selon une note interne de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), révélée par le Figaro, les terroristes islamistes seraient dorénavant capables de dissimuler leur bombe à l’intérieur de leur corps.

C’est un attentat, revendiqué par une branche d’Al-Qaeda, contre le prince Mohammed bin Nayef, le 28 août en Arabie Saoudite, qui a alerté les services de renseignement du monde entier. L‘auteur a utilisé «un explosif ingéré, ou plutôt introduit comme un suppositoire. Autant dire indétectable. Le kamikaze n’avait plus qu’à le déclencher grâce à son téléphone mobile que les cerbères du palais n’ont pas eu la présence d’esprit de lui retirer», a commenté un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur à Paris.

Casse-tête sécuritaire

Cette escalade technologique dans le terreur inquiète au plus haut point les experts de la sécurité. Cité par Le Figaro, un officier de la direction centrale de la police aux frontières (DCPAF) explique que «nos plates-formes aériennes sont équipées de détecteurs de métaux, mais dans le cas du kamikaze saoudien, seul un contrôle aux rayons X aurait permis de détecter l’explosif, comme on repère les capsules de drogue dans le ventre des passeurs. (…) Or, on imagine mal devoir faire passer des millions de passagers à la radio avant de monter à bord.»

Confiscation des téléphones ?

D’autant plus que des expositions répétées aux rayons X sont dangereuses pour la santé en raison notamment des risques de cancer. Impensables pour les frequent flyers qui accumuleraient alors les radiations au même rythme que les miles de fidélité.

Si l’ingestion d’explosifs se révèle impossible à détecter de manière sûre et rapide, la seule solution resterait d’empêcher leur déclenchement par radiofréquence, ce qui pourrait par exemple se traduire par le retrait des téléphones portables durant les vols.

http://www.liberation.fr/monde/0101595193-la-bombe-suppositoire-inquiete-les-services-de-securite?xtor=EPR-450206


[Chronique : Tout nu sur Facebook, par Franck Nouchi – LE MONDE | 29.09.09 ]

Dimanche 27, sur le site Slate.fr, Jean-Francois Copé a posté un article intitulé « La liberté et Internet« . Extrait :

« Le droit à l’oubli a-t-il encore un avenir quand les photos de soirée d’un jeune de 17 ans peuvent être stockées et exploitées contre lui dix ans plus tard quand il cherchera du travail ? » (…)

Dès dimanche, 10 h 03, les commentaires commençaient à affluer. On en passe et des meilleurs, pour ne retenir que cette assertion du dénommé « Ropib » : « Le droit à l’oubli : il n’y a que les vieux qui considèrent que la photo de quelqu’un en soirée doit être prise en compte au moment de son embauche. Quelqu’un qui vit à son époque sait qu’on peut faire la fête à un moment, être crédible à un autre, avoir de multiples appartenances. Demain c’est celui qui n’aura pas de photo de lui tout nu sur Facebook qui sera suspecté de n’avoir aucune vie sociale et donc de ne pas savoir se comporter correctement avec les autres. »

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/09/29/tout-nu-sur-facebook-par-franck-nouchi_1246755_3232.html