Politique et Propagande



[Mediapart – 14 MARS 2017 –  CARINE FOUTEAU ET MICHAËL HAJDENBERG]
Marine Le Pen, élue présidente de la République, pourrait parfaitement s’accommoder de la Ve République. Nominations, référendums, état d’urgence déjà en vigueur : quelques semaines lui suffiraient pour mettre en place un État FN. Peu d’institutions seraient en capacité de résister.

Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur. Ni de se lancer dans un récit de fiction. Simplement de prendre la mesure de ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen accédait à la présidence de la République.

Son programme est connu – Mediapart y reviendra longuement dans les semaines qui viennent. Mais pourra-t-elle le mettre en œuvre ? Quels pouvoirs la Constitution lui offre-t-elle pour annihiler les tentatives d’obstruction qui se feront jour ? Peut-elle façonner, et en combien de temps, un État FN ? Quels seraient les possibles contre-pouvoirs si un régime autoritaire s’attaquait aux libertés fondamentales ?

Le 26 février, la présidente du Front national a donné un avant-goût de sa vision du pouvoir : « Je veux dire aux fonctionnaires, à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’État pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus (…), de se garder de participer à de telles dérives. » Et de poursuivre : « Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’État que nous voulons sera patriote. »

La Ve République, dont Charles de Gaulle avait dû promettre en 1958 qu’elle n’avait pas été taillée pour un dictateur, peut-elle permettre quelque 60 ans plus tard la mise au pas d’un pays ? Une chose est sûre : Marine Le Pen, contrairement à d’autres candidats, n’annonce pas de VIe République ou de changement de régime. Comme le dit Paul Alliès, professeur émérite de science politique à la Faculté de droit de Montpellier dans un billet de blog publié sur Mediapart, « le régime de la Ve République est parfaitement compatible avec sa conception césariste de l’exercice du pouvoir ».

L’article 5 de la Constitution affirme en effet que le président « assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État ». Clef de voûte du système, « il veille au respect de la Constitution ». Il en est donc « l’interprète », analyse le constitutionnaliste Bertrand Mathieu, professeur à l’École de droit de la Sorbonne Université Paris I, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et vice-président de l’Association internationale de droit constitutionnel. L’article 15 en fait aussi le chef des armées, susceptible de décider seul de l’usage de l’arme nucléaire.

Se projeter s’avère d’autant plus complexe que rares sont les chefs d’État autocratiques à avoir annoncé la couleur avant leur accession au pouvoir. Et que beaucoup de paramètres restent encore inconnus, à commencer par la future composition de l’Assemblée nationale. Marine Le Pen y obtiendrait-elle une majorité ? Pour augmenter ses chances de succès aux législatives, rien ne l’empêche de convoquer un référendum immédiatement après l’élection présidentielle afin de mettre en place un scrutin (partiellement ou intégralement proportionnel) qui lui serait plus favorable.

Même s’il est impossible de prévoir par avance les contours d’un futur régime autoritaire – « Un barrage juridique n’est jamais qu’un barrage de papier », commente un conseiller d’État –, voici ce que la présidente serait en mesure de faire grâce aux attributions que lui confère la Ve République. (suite…)


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Les numéros de « Dar Al Islam » (en français) et de « Dabiq » (en Anglais) sont disponibles ici :

https://mega.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ


Pour un portrait plus fouillé d’Emmanuel Ratier, lisez la « fiche » établie par le bulletin antifasciste Reflex(ES) :

Et pour lire les anciens numéros (très instructifs) de Faits & Documents, sans donner son argent à l’hydre brune, il suffit d’aller voir la Bibliothèque de Libertes-Internets (dossier Faits et Documents) : https://mega.nz/#F!vEJWARzJ!hnOl-l7WfB4QpQowLWXtOw   (attention ! Hic Sunt Leones !!!!)

[Huffington Post – Geoffroy Clavel – 20/08/2015]

EXTRÊME DROITE – Inutile de chercher une photo de lui sur Internet. Les rares clichés disponibles y sont au mieux flous, au pire ceux de quelqu’un d’autre. A l’ère d’Instagram et du selfie, Emmanuel Ratier a toujours cultivé le goût du complot et du secret, jusqu’au point d’exiger d’être filmé de dos ou dans le noir lors de ses (rares) apparitions sur des webtélés.

Cette coquetterie ne l’a pas empêché de s’imposer comme le principal journaliste d’investigation de la presse nationaliste et d’extrême droite française. Et c’est à ce titre que l’ensemble des milieux ultras, pétainistes, nationalistes et antisémites que compte la « fachosphère » lui ont rendu hommage après l’annonce de sa mort par le journal traditionnaliste Présent qui lui consacre sa une de ce vendredi.

De l’identitaire Jean-Yves Le Gallou à Egalité et Réconciliation d’Alain Soral, de l’Oeuvre française d’Yvan Benedetti à Serge « Batskin » Ayoub, ancien leader des skinheads des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, tous ont salué la disparition ce mercredi 19 août à 58 ans suite à un accident cardiaque de celui qui fut, entre autres, rédacteur en chef de Minute. (suite…)


[Faits & Documents N°398 – 15 juin 2015]

Le 20 avril dernier, François Hollande se rendait au Mori Venice Bar, un luxueux restaurant italien situé place de la Bourse à Paris, pour un « déjeuner Lagardère ». À sa gauche, Jean-Pierre Elkabbach, le président de Lagardère News, à sa droite Ramzi Khiroun. Totalement inconnu du grand public, ce dernier figurait parmi les récipiendaires de la Légion d’honneur le 1er janvier dernier, au titre du ministère de la Culture. C’est en réalité le président de la République qui devrait remettre le ruban rouge à ce simple bachelier, ne figurant pas au Who’s Who. Quand il ne traîne pas les journaux devant les tribunaux, Ramzi Khiroun réclame systématiquement un droit de réponse aux articles écrits à son sujet, comme s’il organisait méticuleusement la réécriture de son histoire (1). Et pour cause, jusqu’à l’affaire du Sofitel de New York, ce « môme de Sarcelles » fut pendant plus de dix ans l’homme à tout faire de Dominique Strauss-Kahn avant de devenir l’homme de confiance du plus que controversé héritier Lagardère. Tentative d’esquisse d’un homme d’influence infiniment sourcilleux.

1 – Ce portrait repose donc très largement sur des citations d’articles de presse, non remis en cause par l’intéressé lors de leur parution…

« Dominique ne le lâchera jamais. Il a été là quand nous étions au fond du trou », a ainsi répondu sèchement Anne Sinclair à un Pierre Moscovici qui s’inquiétait – comme d’autres proches amis du couple désormais en semi-disgrâce – des « manières du nouveau venu » rapporte Le Nouvel observateur, (22 avril 2010). Pour Maghreb intelligence (19 mai 2010) « Ramzi Khiroun […] sent le soufre. […] Mais c’est précisément ce côté “voyou” qui plairait tant à DSK. » Une proximité telle qu’à cette époque « le mauvais génie de Dominique » (Le Parisien, 15 mai 2011) « fait partie du cercle des intimes, ces quelques privilégiés que le couple Strauss-Kahn a accueillis pour la nuit dans son riad de Marrakech » (L’Express, 25 février 2010). Et de préciser que « Si DSK est candidat en 2012, Ramzy Khiroun en sera. Il a veillé à ce qu’une clause de son contrat le lui permette. »

Après une première alerte en octobre 2008 avec la révélation par le Wall Street Journal de l’affaire Piroska Nagy (devenue la énième conquête obligée de DSK : « Je crains que cet homme ait un problème pouvant le rendre peu apte à diriger une institution où des femmes travaillent sous ses ordres »), le 14 mai 2011, dix ans de travail de Ramzi Khiroun s’effondrent comme un château de carte quand le patron du Fonds monétaire international, donné comme le candidat socialiste en 2012, est arrêté dans l’affaire du Sofitel de New York au retentissement mondial.

Dans la foulée de l’arrestation de son « mentor », comme s’il voulait se protéger des retombées de l’affaire, Ramzi Khiroun dépose, via son avocate, Me Marie Burguburu, cinq plaintes en son nom avec constitution de partie civile contre différents médias ou journalistes. Les plaintes portent contre Challenges, qui a évoqué des « menaces » adressées par Ramzi Khiroun à l’encontre de Tristane Banon. Ont également été attaqués L’Union, qui l’a accusé d’exercer « des pressions » sur les journalistes et de se montrer parfois « brutal », ou Electron libre, qui a parlé d’« intimidations ». Les deux autres plaintes visent, le rédacteur en chef du site Atlantico pour avoir attribué à Ramzi Khiroun certaines « menaces » et « tentatives de déstabilisation » dans l’émission Ce soir ou jamais (France 3, 18 mai 2011), et Arnaud Dassier pour un message publié sur le réseau Twitter le 14 mai, qui décrivait Ramzi Khiroun « à la limite de l’abus de bien social avec ses jobs Lagardère ou Euro RSCG (on ne sait plus trop), tout en bossant pour DSK ». Comme le dit son ami Julien Dray (Le Nouvel observateur, 22 avril 2010), « il sait qu’ […] il faut livrer une guerre totale […] Médiatique, politique et judiciaire. » (suite…)


[Emmanuel Ratier – Faits&Documents – N° 395 – 15/05/2015]

[…] tout se jouera sur le taux de participation. Selon un sondage Odoxa-i-Télé du 6 avril, 13 % des Français auraient l’intention de participer à la primaire, 32 % choisissant Juppé et 31 % Sarközy… Afin de pallier ce problème, le président de l’UMP a donc entrepris de s’emparer à la fois des thèmes de ses concurrents, mais aussi de leur méthode. Sur le premier élément, on appréciera son revirement (Challenge, 10 avril 2015) : « Quand j’étais président de la République, je n’aurais jamais dû parler d’identité nationale, mais dire que je voulais défendre les valeurs de la République. » L’ex-président estime aussi que ce dossier n’aurait pas dû dépendre du ministre de l’Immigration Éric Besson mais du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand ! Adieu les années Patrick Buisson (qui pourrait se reconvertir au nouveau FN), bonjour les années Régis Debray.

C’est chez l’ancien révolutionnaire devenu souverainiste que Nicolas Sarközy puise désormais l’essentiel de sa nouvelle rhétorique (comme l’a noté Claude Askolovitch dans Sarközy, Debray et la république, Le Monde, 18 avril 2015) : « Depuis son retour en politique, les seules paroles structurantes de Sarközy dérivent de la thématique de Debray. » Qui d’autre que ce dernier, qui a articulé le couple antagoniste “république/démocratie”, a pu inspirer cette sortie de Sarközy (TF1, 17 mars) : « La république a une identité. La France est une République, pas seulement une démocratie. Dans une démocratie, chacun fait ce qu’il veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres. Dans une République, on est plus exigeant. La république, c’est la laïcité. »

Ce qui recoupe l’analyse du démographe Hervé Le Bras (Les Inrockuptibles, 1er avril 2015) : « Le tripartisme profite donc inévitablement au centre. Sarközy a compris qu’il fallait agréger l’UDI et une grande partie du Modem. Cela a bloqué la logique du PS, qui depuis les trente dernières années, a été de digérer l’ancien électorat des zones démocrates-chrétiennes. Cette marche vers le centre avait assuré le succès de François Hollande ; Sarközy a compris que Hollande était coincé par sa gauche. Aller davantage vers le centre aurait provoqué un éclatement du PS. »

Quant à la méthode, tout d’abord, contrairement à ce que peut prétendre Nicolas Sarközy, les élections départementales s’inscrivent dans une série de succès électoraux (en particulier les municipales de mars 2014, avec une « vague bleue » encore plus marquée qu’en 2015) qui ne doivent rien à lui mais bien plus à Jean-François Copé quand ce dernier dirigeait l’UMP. On a déjà oublié que la droite a perdu toutes les élections locales de 2004 à 2012 quand Sarközy était l’homme fort. Ensuite, la vraie leçon du scrutin (que le futur président des Républicains s’attribue), c’est la stratégie électorale prônée par Alain Juppé (à savoir l’alliance de l’UMP avec le centre, jusqu’au Modem de Bayrou), qui a permis la large victoire de la droite parlementaire (désormais significativement regroupée dans les scores sous le label “UMP-UDI”), schéma que les partisans de Sarközy avaient copieusement sifflé. En un tour de main, le personnage clivant a endossé le costume du rassembleur.

http://www.faitsetdocuments.com


Ca c’est de l’ironie !!!! Bon, juste avant il avait aussi fait ami-ami avec Khadaffi, Assad et j’en passe…

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Amedy Coulibaly – un « petit jeune qui veut s’en sortir » au point d’avoir rencontré Sarkozy à l’Elysée… avant d’aller se jeter dans les bras du Caliphat…

Histoire d’une dérive à la française…


[Par Pierre Col pour Infra | Net | Samedi 06 Décembre 2014]

Technologie : Quand la justice ordonne le blocage d’un site web comme The Pirate Bay (ou bien, plus récemment, de sites jihadistes), celui-ci est effectué au niveau du système DNS, car c’est le plus simple. Et du coup ce blocage est aussi très simple à contourner 🙂

ZDNet vous en a parlé hier, la justice de notre pays vient d’ordonner aux principaux FAI français de bloquer le site The Pirate Bay. Et le site de partage de torrents T411, auquel j’avais naguère consacré un billet, est aussi dans le collimateur des ayants droit.

Cette décision a été rendue suite à la plainte déposée par une société d’ayants droit, la SCPP – Société Civile des Producteurs de Phonogrammes – dont le président, Pascal Nègre, s’est évidemment réjoui dans un communiqué.

Voici le texte intégral de ce jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris :

Pour autant, je suis enclin à penser que le triomphe de Pascal Nègre et de la SCPP sera de bien courte durée…

En effet, la solution technique la plus simple pour bloquer l’accès à un serveur situé sur Internet est de « faire mentir le système DNS », et notamment les serveurs de résolution DNS des fournisseurs d’accès Internet, mis à disposition de leurs abonnés. Et c’est exactement ce qui a été émis en place par les FAI français pour bloquer The Pirate Bay.

Mais des résolveurs DNS ouverts, on en trouve pléthore sur Internet… et il suffit d’un paramétrage très simple de votre ordinateur, tablette ou smartphone pour faire appel à un résolveur DNS, à l’étranger ou même en France, qui ne perturbera nullement l’accès à The Pirate Bay :

Si vous êtes équipés d’un Mac sous Mac OS X ou d’un système Unix, le fichier à modifier est/etc/resolv.conf. Sous Mac OS X vous pouvez aussi effectuer ce paramétrage via Préférences Système / Réseau :

DNSsousMacOS

Si vous êtes sous Windows, vous devez aller modifier les paramètres de votre connexion TCP/IP pour changer les résolveurs DNS primaire et secondaire. Le moyen diffère selon votre version de Windows, mais je suis sûr que vous allez trouver. Pour Windows XP qui équipe encore un de mes vieux PC, c’est dans Panneau de configuration / Configuration Réseau / Réseaux TCP/IP et cela ressemble à ceci :

DNSsousWindows95

Ensuite vous pouvez paramétrer l’un des résolveurs DNS suivants :

Celui de Google :

# Google Public DNS IPv4
nameserver 8.8.8.8
nameserver 8.8.4.4

Il est disponible aussi en IPv6 :

# Google Public DNS IPv6
nameserver 2001:4860:4860::8888
nameserver 2001:4860:4860::8844

Celui d’OpenDNS, qui propose un résolveur présenté comme « professionnel et sécurisé » :

# OpenDNS
nameserver 208.67.222.222
nameserver 208.67.220.220

Vous pouvez aussi utiliser les résolveurs DNS de l’association French Data Network, fédération de FAI associatifs qui, bizarrement, n’a pas été citée dans la décision de justice amenant au blocage de The Pirate Bay. En effet, cette décision ne concerne explicitement que Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR, et pas Numericable et les autres FAI, notamment régionaux ou associatifs. Du coup les responsables de FDN ont communiqué sur Twitter au sujet de leur résolveur ouvert :

# FDN DNS IPv4
nameserver 80.67.169.12

# FDN DNS IPv6
nameserver 2001:910:800::12

Vous pouvez aussi, mais c’est un peu plus compliqué, disposer localement sur votre ordinateur de votre propre résolveur DNS, par exemple en installant le logiciel unbound.

Bref, on le voit, tenter de bloquer des sites en agissant au niveau du système DNS est totalement inefficace. Et c’est risqué, car toucher au système DNS peut perturber le fonctionnement d’Internet au-delà de ce qui était souhaité… comme on l’a vuen Allemagne en 2009 ou pour le quotidien Le Monde en 2011.

Espérons que les autorités judiciaires comprendront enfin que la technique du blocage DNS est aussi risquée qu’inefficace !

http://www.zdnet.fr/actualites/pour-contourner-le-blocage-des-sites-web-il-suffit-de-changer-de-resolveur-dns-39810881.htm


#facepalm

Ralliement de Sébastien Chenu à Marine Le Pen: « J’ai l’impression de faire un deuxième coming-out »
[Alexandre Sulzer – L’EXPRESS –  11/12/2014]

Cofondateur de GayLib et ancien secrétaire national de l’UMP, Sébastien Chenu a annoncé jeudi avoir rejoint le Rassemblement Bleu Marine. Il s’en explique à L’Express.

Il est l’un des confondateurs de GayLib, un mouvement associé à l’UMP pour défendre le droit des homosexuels. Ancien secrétaire national de l’UMP, Sébastien Chenu, 41 ans, incarnait l’aile « progressiste » de l’UMP. Récemment encore, il avait parrainé Bruno Le Maire pour l’élection à la présidence de l’UMP. Il a annoncé jeudi rejoindre Marine Le Pen au Rassemblement Bleu Marine (RBM) et s’en explique à L’Express.

Pourquoi rejoindre le RBM?

Dans ce monde un peu fou, où l’UMP et le PS sont devenus interchangeables, Marine Le Pen est la seule femme politique cohérente aujourd’hui. Si la valeur à laquelle on m’associe est la liberté, mon choix est aussi cohérent par la défense de Marine Le Pen de la souveraineté, de la monnaie, des frontières, de l’expression politique. Mon premier vote quand je me suis engagé en politique, c’était contre Maastricht. J’ai toujours soutenu une ligne eurosceptique à l’UMP. Force est de constater que cette ligne a été maintes fois trahie. Avec Sarkozy ou Juppé, ce sera la même chose. On nous tiendra des discours et on nous fera d’autres actes. Je viens de terminer le bouquin de Bruno Le Maire: c’est un discours de Marine Le Pen mais ils ne le mettront pas en oeuvre… Pour défendre la souveraineté monétaire et nationale, il n’y a que Marine Le Pen! L’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’UMP traduit une politique ultra-libérale mondialisée. Même si certains accents dans son discours ressemblent à ceux de Marine Le Pen – il lui pique des éléments sur l’Aide médicale d’Etat (AME), sur Schengen – je ne crois plus à sa soupe.  (suite…)


[Emmanuel Ratier – Faits-et-Documents n°387 – Novembre 2014]

Dans l’élimination politique de François Fillon (F&D 386), plusieurs services secrets voient, outre une possible manipulation politique strictement française, une plausible implication américaine visant à sortir l’ancien Premier ministre de la primaire de l’UMP pour l’élection présidentielle. Ce, en raison de ses liens très étroits avec Vladimir Poutine. Très en cours à Moscou et considéré par le président russe comme un « frère » (il le reçoit en tête à tête durant trois heures à chaque visite), Fillon s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur d’un renforcement de la coopération franco-russe, la livraison des Mistral, etc. Il ne faut pas oublier que Jean-Pierre Jouyet, notoirement pro-américain, est notamment président d’honneur de la section française de l’Aspen Institute.

http://faitsetdocuments.com/


[Paul-Eric Blanrue – Iran French Radio (IRIB) –  20/10/2014]

À l’automne 2014, Éric Zemmour sort Le Suicide français (Albin Michel), désormais best-seller.
Il y vante au passage (page 304) le sionisme passé de Jean-Marie Le Pen, qu’il fréquente dans l’intimité depuis belle heurette, sans toutefois le dire.
De son côté, Serge Moati, qui se targue d’être un « juif et ancien franc-maçon », publie Le Pen, vous et moi (Flammarion) dans lequel il narre avec bonhommie son « amitié de 25 ans » avec le président de FN. Il en profite pour réaliser un film intitulé « Adieu Le Pen », diffusé sur France 2, sorte d’hagiographie présentée sous le masque de la rupture (à laquelle personne ne croit).
Tout ceci n’est pas le fruit du hasard. Mon enquête paraissant sous le titre Jean-Marie, Marine et les juifs(Oser dire) tombe à point nommé pour expliquer cette soudaine frénésie.
Je viens d’achever la lecture du Suicide français. Éric Zemmour y est habile. L’épaisseur du livre et sa construction non linéaire (les chapitres sont disposés comme les pièces d’un puzzle à reconstituer par le lecteur) lui permettent de multiplier les pistes et de noyer le poisson comme dans un roman policier. Son habileté est de reprendre pour l’essentiel des thèses à succès de ce qu’on appelle à tort ou à raison la dissidence, et de détourner ou minorer une grande partie des conclusions auxquelles celle-ci parvient.
Zemmour reconnaît ainsi, en quelques pages, les méfaits de BHL, Marek Halter et des autres sionistes adeptes de SOS Racisme ; en quelques lignes, mais guère davantage, il critique le pouvoir exorbitant du CRIF ; ayant compris que les esprits les plus éveillés en ont plus qu’assez de la remembrance shoatique, il la dénonce comme « religion obligatoire » et « métaphysique apocalyptique » (en prenant soin, pas folle la guêpe, de se démarquer des révisionnistes).
L’habileté de notre « juif berbère » consiste encore à rapporter sans insulte « le phénomène Dieudonné » et à raconter avec sobriété la remise du Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence à Robert Faurisson par l’humoriste.

Subtil, malin comme un singe, le journaliste-chroniqueur a réussi à faire le buzz en reprenant la thèse d’un livre d’histoire non-conformiste sur Vichy, écrit par Alain Michel, un rabbin vivant en Israël : Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français (CLD, 2012). Puisque l’ouvrage du rabbin est préfacé par celui qui était alors président du CRIF, Richard Prasquier, le déchaînement de vitupérations que sa publicité provoque est par conséquent sans issue pour ses zoïles, qui seront un jour ou l’autre confrontés à l’autorité morale des patrons de la communauté organisée qui mettra de facto un terme à leurs débordements.

En attendant, il faut signaler le revers de l’habileté zemmourienne : la mauvaise foi ou, tout au moins, l’oubli volontaire ayant pour objectif de désigner à ses lecteurs une cible factice. Le diagnostic que Zemmour finit par poser, après mille détours, accable en effet, sans surprise aucune, l’islam.

« Pour « intégrer » l’islam, il faudrait que la France renonce à mille ans d’Histoire, renie Philippe le Bel, Richelieu, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle », écrit-il dans un roulement un tambour. Zemmour n’a-t-il pas remarqué que la France a depuis longtemps renoncé à son Histoire ? Cet abandon est précisément ce qui pose problème, comme l’avait noté Guy Debord dans un texte devenu célèbre et dans lequel il faisait remarquer que les immigrés ne pouvaient guère s’intégrer dans une société ayant implosé, détruit ses normes et perdu ses racines.

N’importe, pour Zemmour, l’islam est à la source du mal : « L’islam est à la fois le révélateur et le détonateur de la désintégration de l’État-nation », insiste-t-il.

Fichtre ! Quelle puissance aurait donc cet islam-là ! Il serait capable à lui seul d’abattre l’État-nation ? C’est bien entendu la plus énorme faille de la démonstration de Zemmour. L’auteur oublie en cours de route (c’est pour cela qu’il négocie tant de zigzags, pour s’y perdre, pour nous perdre) un point essentiel, la vérité de bon sens contenue dans cette fameuse phrase attribuée à Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer ». Chacun peut le constater : l’islam est vertement critiqué à peu près partout et par tous, de Valeurs actuelles à Charlie Hebdo, du Point à L’Express, du droitard Finkielkraut (le nouveau Maurras des identaires) au béachelien BHL.

(suite…)


Qui se ressemble, s’assemble…

[Gérard Davet et Fabrice Lhomme – LE MONDE | 21.10.2014]

Le député et maire UMP de Levallois-Perret, Patrick Balkany, est convoqué au pôle financier, mardi 21 octobre, en vue d’une triple mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption ». Les juges d’instruction Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon disposent de documents précis pointant la responsabilité de ce très proche de Nicolas Sarkozy dans l’organisation d’un système d’évasion fiscale.

Le Monde a ainsi eu accès à trois notes, datées des 2 mai, 9 juillet et 27 septembre, émanant de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy. Elles évoquent un « schéma sophistiqué de fraude » et détaillent le train de vie faramineux du parlementaire et l’écheveau de sociétés écrans et comptes offshore derrière lesquels se cachent M. Balkany et son épouse Isabelle.

Le cabinet d’avocats « Claude et Sarkozy », dans lequel est associé l’ex-chef de l’Etat, paraît avoir prêté son concours juridique à ce montage illégal. Les magistrats détiennent également plusieurs témoignages, dont celui de l’industriel George Forrest, révélant les pratiques suspectes de M. Balkany en Afrique, durant la période 2007-2012.

« BALKANY A NOTÉ LE NUMÉRO DU COMPTE SUR UN BOUT DE PAPIER »

M. Forrest a permis aux juges d’instruction de mieux comprendre l’origine des fonds alimentant les divers comptes attribués au couple Balkany. Le 18 septembre, il confie au juge Van Ruymbeke, à qui il remet plusieurs documents : (suite…)


[Didier Jacob – Le Nouvel Observateur – Bibliobs – 19/10/2014]

Fille de rabbin, Tova Reich dénonce l’exploitation commerciale de l’Holocauste dans un roman hilarant qui a fait hurler aux Etats-Unis. Enquête sur un scandale annoncé.

Ce sont les Laurel et Hardy de la Shoah : Maurice, le père, dirige le musée de l’Holocauste à Washington. Il est cynique, menteur, uniquement obsédé par l’appât du gain. Norman, le fils, préside une société qui attribue, contre forte rémunération, des licences officielles «Holocauste compatible». Sa boîte a pour clients tous les professionnels de l’humanitaire, qui, dans les domaines les plus divers, font commerce de la souffrance, animale ou humaine. C’est un marché fort juteux.

Comment Norman et Maurice s’y prennent-ils pour remplir leurs comptes en banque sur le dos des victimes? Ils organisent des voyages privés à Auschwitz pour milliardaires américains prêts à contribuer, au nom de la mémoire estropiée, à leur petite entreprise. Leur numéro est minable, mais, sur les lieux de la tragédie numéro un, qui ne tomberait pas dans le panneau?

D’autant que Maurice n’hésite pas à embellir son CV: il raconte volontiers comment, avec d’autres partisans juifs, il a réussi à résister aux nazis, à en tuer même. Chaque fois, Norman, son fils, rit jaune. Il craint que les gros mensonges de son père ne soient découverts et que, le scandale éclatant, ils ne soient forcés de fermer boutique. Au moins Maurice a-t-il effectivement vécu l’Holocauste. Car lui, Norman, le représentant archétypal de la deuxième génération, de quel héroïsme peut-il se prévaloir?

Qu’avaient-ils fait pour mériter tant d’honneurs, tous ces gens de la deuxième génération? Quelles étaient exactement leurs véritables souffrances? Eh bien, ils en avaient bavé, les pauvres bébés – eux aussi étaient des victimes, on ne pouvait pas leur retirer ça, et c’est ce qu’ils se répétaient régulièrement lors des réunions de groupes de soutien des 2-G Anonymes dans les sous-sols des synagogues. […] Soudain ces descendants poids plume se voyaient attribuer une gravité, une importance, tout le sérieux et les récompenses qui venaient quand on faisait de la lèche à ceux qui soufraient. Que pouvait-il y avoir de mieux? Tous les bénéfices d’Auschwitz sans avoir à en subir les atrocités – un Holocauste light.

Comme le Coca ?

(suite…)


Thomas Thévenoud n’est pas un exception, il est la règle ! C’est pour cela qu’il pensait ne pas se faire prendre…

[Emmanuel Ratier – Faits & Document – N° 382 – Septembre 2014]

Le nouveau ministre de l’Économie Emmanuel Macron réussit l’exploit de ne pas payer l’ISF alors même que :

  • il est marié à une femme (de 56 ans) héritière d’une des grandes familles bourgeoises d’Amiens,
  • il détient une villa huppée au Touquet (résidence secondaire ne bénéficiant pas d’un abattement de 30 % pour résidence principale),
  • il a été payé durant ses études à l’ENA,
  • il est inspecteur des Finances depuis 2004 (revenu minimal : 12 000 euros par mois)
  • il a été secrétaire général adjoint de l’Élysée de 2012 à 2014 (14 910 € par mois, plus tous les avantages évidents qui en découlent),
  • il a entre-temps rejoint la banque d’affaires Rothschild & Cie en 2008, successivement comme banquier d’affaires (2008-2011) puis associé gérant (2011-2012).
  • À ce titre, il a reconnu avoir touché 2 millions d’euros brut, soit au moins 1 million net, pour la seule période allant de décembre 2010 et mai 2012

(Question : comment faire confiance à un ministre de l’Économie, sans enfant, fils de deux médecins, marié à l’héritière d’une grande famille bourgeoise provinciale, membre du groupe de Bilderberg, Young Leader de la French American Foundation, disposant d’énormes avantages professionnels, qui n’a pas réussi en dix ans à accumuler 1,3 million d’euros tout en gagnant chaque année entre 200 000 et 1 million d’euros brut ?).

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[JOSEPH CONFAVREUX – MEDIAPART – 09 FÉVRIER 2014]

Les chercheurs français sont mobilisés pour écrire au plus près l’histoire du génocide rwandais. C’est une réponse au récit officiel tissé de mensonges et de vides qu’a construit l’État français pour dissimuler son implication auprès du pouvoir hutu.

Conscients que le génocide de plus de 800 000 Tutsi au printemps 1994 fait aussi partie de l’histoire française, plusieurs chercheurs et historiens tentent d’établir et de comprendre ce qui s’est passé. Et ce, en dépit des zones d’ombre et des mensonges entretenus par de nombreux acteurs de l’administration et de la politique française.

Pour Rafaëlle Maison, professeur de droit à l’Université Paris Sud, qui s’est plongée dans les archives de l’Élysée et la jurisprudence du Tribunal pénal international pour le Rwanda« ce génocide nous interroge tous en tant que participants de la famille humaine, mais encore plus en tant que citoyens français, dans la mesure où la politique étrangère française a eu une incidence au Rwanda, avec une intervention militaire avant et pendant le génocide, et un soutien diplomatique au pouvoir hutu qui apparaît bien dans les comptes-rendus d’audience du conseil de sécurité de l’ONU. Au-delà de l’exigence morale de regarder ce qu’ont fait les acteurs français de cette histoire, dont certains sont encore en activité aujourd’hui, il y a une exigence de connaissance qui doit mobiliser l’histoire du contemporain, l’anthropologie des violences de masse et les études post-coloniales ».

Dans un colloque à Sciences-Po organisé avecIbuka France le 24 janvier dernier, intitulé« Génocide des Tutsis : justice et vérité vingt ans après » ; dans celui organisé deux jours plus tard à l’ESG Management School, titré« 20 ans après : dire le génocide des Tutsi » ; dans la revue Histoire qui consacre son numéro de février au génocide, ou encore dans le numéro à venir de la revue Vingtième siècle, on retrouve ainsi plusieurs contributions d’historiens.

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«Complices de l’inavouable», l’enquête de Saint-Exupéry

[Sylvain Bourmeau et Thomas Cantaloube – Mediapart – 11 avril 2009]

Le journaliste Patrick de Saint-Exupéry réédite son ouvrage de 2004 qui accuse François Mitterrand, certains de ses proches, une poignée de militaires et plusieurs responsables politiques français, dans le déclenchement du génocide rwandais de 1994. Dans une nouvelle préface, l’auteur s’insurge également contre les autorités françaises de droite comme de gauche, et leurs relais médiatiques qui, quinze ans après les massacres, continuent de dresser des rideaux de fumée pour empêcher la diffusion de la vérité. Entretien.

Patrick de Saint-Exupéry, grand reporter et rédacteur en chef de la revue XXI, revient du Rwanda. Une fois n’est pas coutume, il s’y est rendu en tant que touriste. Toutes les fois précédentes, il y avait été en tant que journaliste. Cette fois-ci, il a juste été assister aux cérémonies commémorant le quinzième anniversaire du génocide. Comme un devoir de mémoire. Un geste personnel dans une histoire qui l’a profondément marqué.

Car Patrick de Saint-Exupéry, en 1994, a vu là-bas des choses qu’il n’oubliera jamais. Il a vu des hommes se faire tuer par d’autres hommes par centaines de milliers, juste parce qu’ils étaient soi-disant différents: certains un peu plus grands, d’autres plus râblés, certains plus malins, d’autres plus lents, selon des caractérisations coloniales plus que douteuses. Il a vu le troisième génocide du XXe siècle, une machine de mort implacable qui a creusé les tombes de 800.000 êtres humains, hommes, femmes et enfants. Il a vu les Tutsis se faire massacrer par les Hutus.

Il a aussi vu, sans comprendre tout de suite, des agissements étranges de la part de soldats français mandatés par l’ONU pour tenter d’arrêter le génocide. Ce n’est que quelques années plus tard, en 1998, en menant une enquête pour Le Figaro, qu’il a découvert que le président à l’époque du génocide, François Mitterrand, ainsi qu’une clique de militaires, de conseillers de l’ombre et de barbouzes, avaient joué un jeu plus que trouble dans le déclenchement de ce génocide.

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Dès 1990, l’Elysée est informé du projet de génocide

[François Bonnet – Mediapart – 07/04/2014]

Le génocide des Tutsis qui débute le 6 avril 1994 n’est pas un embrasement soudain. Il a été méthodiquement planifié par le pouvoir hutu d’Habyarimana. À tel point que, dès 1990, de nombreux acteurs français sur place (services, militaires, diplomates) font remonter à l’Élysée des alertes de plus en plus précises. C’est ce que détaille le livre Au nom de la France, guerres secrètes au Rwanda, dont nous publions des extraits.

« Déclencheur ». Un mot peut parfois brouiller l’histoire. Il est une habitude d’écrire que l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu de deux tirs de missiles le 6 avril 1994, est le « déclencheur »du génocide des Tutsis qui allait faire en cent jours de 800 000 à 1 million de morts. C’est effectivement le signal du début des tueries de masse puisque aussitôt l’attentat connu, la garde présidentielle et les milices hutues entament les massacres à Kigali.

Mais ce signal n’est qu’un moment d’un long processus de construction d’un État génocidaire entamé plusieurs années avant. Le génocide n’est pas un massacre soudainement provoqué par un peuple hutu en colère après l’assassinat de son président, une sorte de dérapage monstrueux d’habituelles tueries interethniques, comme ont voulu le faire croire les responsables politiques français en charge en 1994. Il est l’aboutissement d’une planification méthodique, pensée, voulue, organisée par le régime d’Habyarimana. Ce qui pose directement la question du rôle de la France qui, depuis 1990, n’a cessé de soutenir, d’armer, de former les futurs génocidaires, jusqu’à combattre à leurs côtés en 1992 et 1993 contre la rébellion tutsie du FPR conduite par Paul Kagamé. Jusqu’à 1 000 soldats français ont été déployés au Rwanda au début des années 1990.

C’est toute la qualité du livre que publient Benoît Collombat et David Servenay, « Au nom de la France », guerres secrètes au Rwanda (éditions La Découverte), que d’explorer ces quatre années qui ont précédé le génocide. Les deux journalistes travaillent depuis des années sur le Rwanda, le premier ayant réalisé de nombreuses enquêtes pour France Inter, le second ayant déjà publié un livre important, en 2007 avec Gabriel Périès, Une guerre noire, enquête sur les origines du génocide rwandais (1959-1994).

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Aristocratie républicaine… ça doit être le karma des dorures qui déteint !

[Michaël HAJDENBERG – MEDIAPART – 17 AVRIL 2014 ]

La première fois que David Ysebaert a ciré les chaussures d’Aquilino Morelle, c’était au Bon marché, dans le VIIe arrondissement de Paris. Il lui a laissé sa carte. Et quelques semaines plus tard, raconte le cireur, « une femme, probablement sa secrétaire, m’a appelé pour prendre rendez-vous ». Au Palais même. Depuis, tous les deux mois environ, « le temps de garantie pour un glaçage », il revient à l’Élysée s’occuper des souliers du conseiller politique de François Hollande, également directeur de sa communication. « Aquilino Morelle a 30 paires de souliers de luxe faites sur-mesure, pour son pied qui a une forme particulière. Des Davison, des Weston… Des chaussures de plein cuir toujours du même style. »

À deux reprises, explique le cireur, confirmant des informations que nous tenions de bonne source à l’Élysée, Aquilino Morelle a même fait privatiser un salon de l’hôtel Marigny afin de se faire cirer les chaussures seul au milieu de cette pièce toute en dorures. « Il y avait une urgence apparemment. Il était au téléphone, en chaussettes, au milieu de cette salle immense. Et moi j’étais face à lui en train de lui cirer ses souliers. »

L’épisode, qui date de mars 2013, a alimenté bon nombre de conversations dans les couloirs de l’Élysée. Il tranche quelque peu avec l’image de modestie et de normalité que souhaitait imprimer François Hollande. Mais au Palais, plus rien n’étonne dans le comportement de celui qui est devenu l’homme fort du cabinet présidentiel, depuis que son ami Manuel Valls a été nommé premier ministre, et que son ennemi, le secrétaire général de l’Élysée Pierre-René Lemas, a été remercié.

Intrigué par le comportement de ce médecin, énarque, qui fut la plume de Lionel Jospin à Matignon, puis le directeur de campagne d’Arnaud Montebourg pendant la primaire socialiste, Mediapart a enquêté pendant six semaines sur l’itinéraire de ce fils d’immigrés espagnols, présenté à longueur de portraits comme « un fils du peuple »incarnant l’aile gauche au pouvoir. (suite…)


… fatigués d’être traités comme des supplétifs par la gauche blanche. Le vote Front National va (on l’espère) au moins servir à cela: faire comprendre aux citoyens de seconde-zone, aux Arabes toujours-suspects, aux Noirs toujours-contrôlés qu’il n’y a aucun espoir pour eux dans les organisations « progressistes » blanches, où on ne leur donne la parole que pour qu’ils disent « oui » à ce que le maître à penser blanc vient de dire. L’urgence d’un travail de reflexion politique comme celui mené de manière balbutiante par le PIR est flagrante…

[PIR – 2 avril 2014 –  Aya Ramadan] 

« Pour ma part, je crois que les peuples noirs sont riches d’énergie, de passion qu’il ne leur manque ni vigueur, ni imagination mais que ces forces ne peuvent que s’étioler dans des organisations qui ne leur sont pas propres, faites pour eux, faites par eux et adaptées à des fins qu’eux seuls peuvent déterminer »[1]. Aimé Césaire

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« Rendez-nous Bobigny », voilà le slogan ô combien symbolique de la liste de droite menée par Stéphane De Paoli pendant ces élections municipales 2014 à Bobigny et soutenu par le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde. Il y a un mois De Paoli était complètement inconnu, il a suffit de quelques semaines uniquement pour que son nom devienne l’emblème de la contestation anti-PC à Bobigny.

« Rendez-nous Bobigny », un cri de rage, un slogan politique qui en dit long sur le sentiment de dépossession des jeunes de la ville. Ce slogan a été tagué sur le béton de la cité Paul Eluard, en plein centre-ville. Un béton sur lequel est gravée la violence qui nous est faite, notre rage d’être sans cesse relégués au second plan, d’être invisibilisés dans les centres décisionnels de la ville, de n’être utilisés qu’au moment des fêtes et des galas de danses hip-hop, finalement notre rage d’être encore et toujours considérés comme des sujets coloniaux, des êtres inférieurs. C’est cette même rage qui avait amené les marcheurs pour l’Égalité de 1983 a manifesté leur refus du racisme, des crimes policiers, la revendication d’être traités comme des citoyens lambda. Ce mouvement pour l’Égalité aurait pu donner naissance à un ou plusieurs partis autonomes, héritiers de l’Étoile nord-africaine et du Mouvement des travailleurs arabes (MTA) structurés sur une idéologie solide qui reprenne les fondamentaux de Fanon et de Malcolm X, une idéologie qui mette au centre notre dignité et notre libération. Mais non, à la place, la gauche socialiste s’en est servie pour créer SOS racisme, pour endiguer et désagréger ce mouvement de l’immigration, pour neutraliser son autonomie et son tranchant radical.

Et les crimes policiers ont continué, et les contrôles au faciès se sont multipliés, et le droit de vote des étrangers est devenu un songe de plus en plus improbable… Et il y a eu le 11 septembre, la loi contre le voile de 2004, l’invasion occidentale de l’Irak, les innombrables interventions françaises en Afrique[2], encore et toujours la colonisation de la Palestine, la négrophobie et l’islamophobie.

Et le PCF toujours et encore plus à l’ouest, replié sur lui-même, toujours aussi fermé dans son champ de vision économiste de la société, incapable de faire un pas vers l’indigène, de comprendre que la lutte des classes dans son acception euro-centrée n’est pas notre priorité, que c’est la question de la dignité, el Karama, qui est essentielle car elle cristallise les siècles de piétinement colonial culturel et identitaire.

Le militant blanc de gauche, aussi sincère soit-il, aura beau avoir lu Fanon, il ne comprendra pas que ma mère ait pu être fière de voir Rachida Dati à la télé au moment où elle fut nommée ministre de la Justice, il ne comprendra pas que ma mère n’en a rien à foutre qu’elle soit de droite ou de gauche, que c’est une question de dignité : voir une Arabe bien habillée, et qui parle bien, c’est un bout de dignité retrouvé!

Ce gauchiste me reprochera « d’essentialiser » ma mère et ma communauté, et donc une partie de moi-même au final, parce que moi aussi, instinctivement, je pense comme ma mère. Parce que ma mère m’a transmis au plus profond de moi, dans mon inconscient le plus archaïque, l’idée que nous sommes écrasés, infériorisés, humiliés en tant qu’arabes. Et qu’être à la télé en tailleur, débattre de politique et manier la langue française comme les Français c’est la plus grande réussite possible, même si ses propos sont « objectivement » contre les miens ! Il est là le clivage racial que ne veulent pas comprendre les gauchistes mais qu’ont bien compris la droite, en tout cas une partie de la droite, celle de Lagarde. (suite…)


[Emmanuel Ratier – Faits et Documents n°320 – 15/09/2011]

« La gauche Prada, c’est lui ! […] Voici le bellâtre du PS qui veut rendre sexy la gauche : col mao, cravates roses et vacances en Toscane. » Technikart, septembre 2009.

« Le socialisme, ça a été une merveilleuse idée, une splendide utopie, mais c’était une utopie inventée contre le capitalisme du 19e siècle […] C’est juste devenu un mot-prison qui empêche d’avancer. » Pour en finir avec le vieux socialisme… et être enfin de gauche.

« C’est minuit moins le quart avant la mort clinique du Parti socialiste […] Le mot “socialiste” ne veut plus rien dire. » 10 juin 2009

« Nous sommes au bout d’un cycle : une grande partie des idées de gauche se sont épuisées. Pour que le PS retrouve une crédibilité, il doit être porteur d’un projet vraiment différent. Cela demande du temps et beaucoup de travail. » Valeurs actuelles, 2007.

« Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques Blancs, quelques Whites, quelques Blancos… » Film projeté à Politiquement parlant, Direct 8, 10 juin 2009.

« Manuel Valls est un des symptômes de la nécrose intellectuelle et progressiste du Parti socialiste. » Jean-Luc Mélenchon (Libération, 5 janvier 2011).

Né le 13 août 1962 à Barcelone (Espagne) – donc dans l’Espagne franquiste, Manuel Valls n’a pas grand-chose à voir avec le fils d’immigré classique, besogneux mais monté à la force du poignet. Issu de la bourgeoisie catholique, il est en effet le petitfils d’un journaliste, enseignant et traducteur, qui figure parmi les grands intellectuels espagnols. Son père est rédacteur en chef d’un journal républicain et catholique (sic), il cacha des religieux, notamment des prêtres, durant la guerre civile, alors que ces derniers risquaient d’être tués par les trotskistes, les communistes et les anarchistes. Son père est aussi le fils d’un artiste peintre catholique catalan, réputé, Xavier Valls, né le 18 septembre 1923 à Horta (Espagne) et décédé en 2003.

Son père effectue donc sans aucun problème ses études artistiques durant la guerre civile (École Massana), avant de travailler dans le vitrail, l’orfèvrerie, l’architecture. Fondateur en Espagne du Cercle Maillol, créé au sein de l’Institut français de Barcelone, il s’installe à Paris en 1949 (tout en exposant régulièrement en Espagne), se lie avec Henry de Montherlant, Fernand Léger, Jean Genet, Hugo Pratt, Vladimir Jankélévitch, etc.

Il remporte de nombreux prix en Espagne, en France et dans les pays sud-américains. Ses tableaux, très cotés, figurent dans de nombreux musées internationaux, notamment français (un portrait du jeune Manuel Valls a même été exposé au Musée de l’Orangerie en 2010 !).

Son père se rend très régulièrement en Espagne et c’est là que naîtra Manuel Valls.

Il faut donc très certainement mettre au compte de la légende les sorties régulières sur « l’ambiance de plomb du régime franquiste » qui aurait poussé son père à « émigrer » outre-Pyrénées. (suite…)


DALLAS SOUS BOIS…

[Colloghan – 28/03/2014]

Je crois avoir suffisamment suivi les élections à Montreuil (93) pour pouvoir les raconter… tu vas voir, ça vaut le coup !

(téléchargement au format PDF  (2,5 Mo) – ici : http://www.libertes-internets.net/archives/docs/colloghan/dallas-sous-bois.pdf)

CLIQUEZ SUR LES IMAGES POUR LES VOIR EN PLUS GRAND

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[Lettre d’information « Délinquance, justice et autres questions de société – 24/03/2014]
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Xénophobie, antisémitisme, islamophobie, racisme anti-noir, machisme, homophobie… cette idéologie néoconservatrice a deux principaux pôles émetteurs : l’un au cœur du paysage médiatique, habitué à caricaturer musulmans et Noirs, l’autre dans l’underground très actif d’internet, préférant s’en prendre au « suprématisme juif » (selon l’expression d’Alain Soral dans son ouvrage avec Éric Naulleau, Dialogues désaccordés, Blanche/Hugo & Cie, 2013). Le héraut du premier pôle est Zemmour, le héros du second Soral.
Par-delà les divergences réelles entre les deux pôles, on repère un bricolage de thèmes communs. Et puis ils ont hérité de leur bouc émissaire préféré, BHL, quelques traits contribuant à la désintellectualisation en cours du débat public : l’enfilage de lieux communs plutôt que l’enquête au plus près des complications du réel, le marketing des idées vagues plutôt que le patient travail des concepts, l’arrogance rhétorique plutôt que l’argumentation raisonnée. Les marionnettes de l’anticonformisme ressemblent, dans leur absence de rigueur et leur goût pour la mise en spectacle, aux marionnettes du conformisme qu’elles dénoncent.

Ecouter cette conférence de Philippe Corcuff à l’Université populaire de Lyon


Quand on est au pouvoir, on nomme des juges « copains » qui ensuite se chargent de vous protéger… ça marche comme ça la politique !

Placé sur écoute, Nicolas Sarkozy menacé par une nouvelle affaire

[Gérard Davet  – Fabrice Lhomme  – LE MONDE | 07.03.2014]

L’affaire est sans précédent. Un ex-président de la République et deux de ses anciens ministres de l’intérieur placés sur écoutes téléphoniques. Gilbert Azibert, l’un des plus hauts magistrats français, suspecté de renseigner discrètement Nicolas Sarkozy sur l’affaire Bettencourt, en échange d’une sinécure à Monaco. La Cour de cassation, plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, accusée d’être sous influence, ses principaux membres susceptibles d’être interrogés par les policiers. Tous les ingrédients d’un scandale d’Etat sont réunis.

Sarkozy placé sur écoutes
Le point de départ de l’affaire remonte au 19 avril 2013, lorsqu’une information judiciaire pour « corruption » est ouverte à Paris. Confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman, elle vise un éventuel soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007. Discrètement, les magistrats prennent une décision forte : ils mettent l’ancien président sur écoute ainsi que deux de ses anciens ministres de l’intérieur, Claude Guéant et Brice Hortefeux.

En décembre 2013, plusieurs conversations enregistrées entre M. Hortefeux et l’ancien patron de la police judiciaire de Paris, Christian Flaesch, fuitent dans Le Monde. Elles révèlent une proximité gênante entre l’homme politique et l’enquêteur, entraînant la mise à l’écart du policier. L’épisode inquiète les sarkozystes. M. Sarkozy lui-même devient laconique sur son téléphone « officiel ». Les juges s’interrogent, et finissent par découvrir que l’ex-chef de l’Etat dispose d’un second portable, enregistré sous un nom fictif. A son tour, cet appareil est placé sous surveillance. Les écoutes révèlent des échanges avec un autre téléphone mobile acquis avec une identité d’emprunt: il s’agit du portable acheté par Me Herzog pour échanger en toute confidentialité avec son client. (suite…)


Chez Jean-François Copé, le rapport au fric, c’est maladif… un vrai bébé Sarko en somme !

[LE MONDE | 27.02.2014 ]

Selon des documents que l‘hebdomadaire Le Point a pu consulter, Event & cie, une filiale événementielle de Bygmalion, société de communication appartenant à deux proches du dirigeant de l’UMP, a profité de la présidentielle de 2012 pour encaisser 8 millions d’euros.

Le magazine affirme que certaines prestations ont été facturées à l’UMP hors appels d’offres et que « lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d’éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels ».

Dès la création de Bygmalion en 2008, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale puis secrétaire général du parti,« multiplie les commandes auprès de l’agence de com’ de ses amis Bastien Millot et Guy Alves, qui ont travaillé plus de dix ans à ses côtés, d’abord à la mairie de Meaux, puis à son cabinet chaque fois où il a été ministre », précise l’hebdomadaire.

Les journalistes du Point voient dans Bygmalion « une puissante machine de guerre conçue par deux proches de Copé pour le servir », une « boîte noire à l’actionnariat aussi opaque que ses comptes ».

Mais les révélations de l’hebdomadaire ne s’arrêtent pas là : la société Bygmalion serait directement liée à une SARL sise au Luxembourg, derrière laquelle se dissimulerait le holding familial d’Emmanuel Limido, un gestionnaire de fonds lié au Qatar. Coïncidence : en 2006 et 2007, Jean-François Copé, alors ministre du budget, avait donné son feu vert pour la vente au Qatar de deux joyaux immobiliers de l’Etat. « Dans ces deux transactions, l’intermédiaire n’était autre que le fonds d’investissement dirigé par Emmanuel Limido », rapporte Le Point.

Les proches de Jean-François Copé annoncent son intention de porter plainte pour diffamation.  Interrogé par i-Télé jeudi matin alors qu’il quittait Nantes où il avait tenu un meeting, M. Copé a lancé : « C’est absolument immonde. » « C’est un coup monté totalement, de manière absolument ignoble. Il n’y a qu’une manière d’y répondre, c’est par la voie des tribunaux », a t-il dit.
« C’est extrêmement grave, c’est un tissu de mensonges », a dit encore le député-maire de Meaux. Il met en cause le directeur de l’hebdomadaire Frantz-Olivier Giesbert « qui depuis des mois et des mois nous attaque, Nicolas Sarkozy comme moi-même, pour nous détruire ».

« Du grand n’importe quoi. (…) C’est totalement faux ! » Invité d’i-Télé mercredi soir, Jérôme Lavrilleux, le directeur de cabinet de Jean-François Copé, a affirmé que les informations du Point sont fausses. Il évoque « un mensonge complet, un mensonge éhonté ».

http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/02/27/soupconne-de-surfacturation-cope-va-porter-plainte-pour-diffamation_4374082_823448.html


2:50 de philosophie salutaire…

[Minute Papillon – Janvier 2014]

C’est la suite du Minute Papillon sur Dieudonné – toujours aussi excellent !


Le résumé pour (et par) la génération des natifs de Youtube

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Et c’est parti ! Comme lors de l’affaire Costes il y a bientôt 20 ans !  Tout cela n’est qu’un prétexte pour museler un peu plus tout ce qui dérange… avec la complicité active de l’UEJF dont le caractère liberticide n’est pas nouveau. Comme le disait Klugman à l’époque : « On s’en fout de la liberté d’expression. Ceux qui s’attaquent à Israël, on les fera taire coute que coute »

[Raphaëlle Karayan – L’Express/L’Expansion – 15/01/2014]

N’y a-t-il vraiment plus d’affaire Dieudonné ? Les représentations du nouveau spectacle du polémiste ont été autorisées, mais sur internet le mélodrame se poursuit. Faut-il, et peut-on interdire ses vidéos, vues par des millions de personnes sur YouTube?

La ministre de la Culture s’est exprimée dimanche dernier sur l’affaire, en rappelant que « sur internet, il y a un droit qui est la responsabilité des hébergeurs », et qu’il « est possible d’avoir une action spécifique vis-à-vis d’eux pour leur demander de retirer des passages ou des extraits antisémites ou négationnistes ».

Le 10 janvier, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a justement indiqué avoir porté plainte contre Dieudonné pour des propos tenus dans la vidéo intitulée « 2014 sera l’année de la quenelle ». Elle demande en outre à YouTube de donner moins de visibilité aux vidéos de Dieudonné. « Nous en appelons à la responsabilité des acteurs du Net et en particulier de Youtube pour cesser de donner une place de choix aux vidéos de Dieudonné, à l’instar de la vidéo que nous attaquons qui avait été diffusée dans la newsletter hebdomadaire du site Youtube », explique l’UEJF dans son communiqué, cité par Numerama.

Que peut-on dire ou ne pas dire sur YouTube?

Le principe général, sur Internet comme pour toute autre forme de propos public, est celui de la liberté d’expression, qui a des limites prévues par le législateur. La loi de 1881 sur la liberté de la presseprévoit que soit puni d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende tout propos incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison de l’origine ou de l’appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, en raison du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap d’une personne ou d’un groupe de personnes.

Concernant en particulier la responsabilité des sites comme YouTube vis-à-vis de contenus tombant sous le coup de cette loi, c’est la loi de 2004 sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN) qui fixe les règles applicables. Elle édicte que les intermédiaires techniques, parmi lesquels les hébergeurs -etYouTube est un hébergeur aux yeux de la loi– ne sont responsables des contenus illicites qu’ils hébergent qu’à partir du moment où ils en ont connaissance. La LCEN n’impose aucune obligation de surveillance générale a priori. C’est ce qui explique qu’on trouve de nombreux contenus négationnistes, ou faisant par exemple l’apologie du terrorisme, sur YouTube. (suite…)


[Chloé Woitier – Le Figaro – 10/01/2014]

Dieudonné est très populaire sur les sites de partage de vidéos. Mais ces derniers ne sont pas responsables des contenus publiés et n’agissent que sur signalement des internautes ou sur décision de justice.

Après les salles de spectacles, faut-il aussi empêcher la diffusion des spectacles et des vidéos de Dieudonné sur Internet? L‘humoriste controversé rencontre en effet un vif succès sur les plateformes de partage de vidéos. Sa chaîne officielle YouTube, IamDieudo, comptabilise plus de 40 millions de visionnages et près de 250.000 abonnés. En plus de ses sketchs, Dieudonné use de ce canal pour diffuser des droits de réponse (à Manuel Valls, à Elie Semoun, à Yann Barthès…), ou s’adresser directement à ses fans. Plusieurs de ces vidéos se retrouvent de temps à autre en une de YouTube ou, comme ce week-end, en tête de leur newsletter signalant les contenus les plus populaires de la plateforme.

Contactés par LeFigaro, YouTube comme Dailymotion n’ont pas souhaité s’exprimer sur le cas particulier de Dieudonné, mais ont rappelé les prérequis pour qu’une vidéo soit retirée de leurs services: un signalement aux équipes de modération ou une décision de justice. D’après la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), les deux sites sont considérés comme des hébergeurs, et non comme des éditeurs de contenus: ils ne sont donc pas responsables des vidéos postées par leurs membres. Le statut d’hébergeur avait été confirmé en 2011 par la Cour de cassation en ce qui concerne Dailymotion. La loi les oblige cependant à agir promptement dès qu’un contenu litigieux leur est signalé. Les deux plateformes ont donc mis en place des outils permettant d’avertir les équipes de modération, en poste 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.

● Avertir la modération

«Nous demandons à nos modérateurs d’agir comme des bons pères de famille. Si une vidéo qu’on nous signale est manifestement illicite, on la retire», explique Giuseppe de Martino, directeur général de Dailymotion. «Mais ce ne sont pas des juristes. Si le caractère illicite n’est pas explicite ou est objet à débat, nous laissons la vidéo.» Même philosophie chez YouTube: «Toutes les vidéos mises en ligne sur YouTube doivent se conformer au règlement de la communauté YouTube.» Ce règlement indique que le site «encourage la liberté d’expression» et défend «le droit de chacun à s’exprimer sur des points de vue peu populaires», mais il n’autorise pas «les discours incitant à la haine», notamment ceux qui «attaquent ou rabaissent un groupe en raison de la race, de l’origine ethnique ou de la religion». Le géant américain dispose d’une équipe de modérateurs spécialisés sur l’Europe, et donc sensibles aux contextes politico-sociaux de chaque pays, afin de prendre la meilleure décision possible. Mais pour qu’elle puisse agir, l’équipe de modérateurs doit une nouvelle fois être avertie par les internautes. Sans cela, pas d’action possible. (suite…)


… nous on dit chouette ! Enfin un peu de vaudeville dans cette présidence chiante et foutraque… et – BONUS !!! – un petit coup de « brise de mer » pour pimenter les choses 🙂

et puis, pendant ce temps là, on ne parle pas de Mory-Ducros et de Stora-Enzo…

François Hollande / Julie Gayet : 3 options de communication pour sa conf de presse

[Olivier Cimelière  – Le Nouvel Observateur – 12/01/2014]

 Julie Gayet et François Hollande, l’affaire a vraisemblablement blessé profondément Valérie Trierweiler qui a été hospitalisée après avoir appris que « Closer » en ferait sa une. Elle est toujours compagne officielle du président. Son statut pourrait changer mardi, lors d’une conférence de presse de François Hollande. Trois options s’offrent à lui selon notre chroniqueur, Olivier Cimelière. 

Avec le scoop du magazine Closer sur une supposée liaison entre l’actrice Julie Gayet et le président de la République François Hollande, les frasques sentimentales des gouvernants français sont désormais soumises à un inhabituel regain de « transparence ». Si les prédécesseurs de l’actuel hôte de l’Élysée ont tous eu une vie intime digne du théâtre de boulevard, jamais aucun d’entre eux ne s’est retrouvé à devoir se justifier (ou pas) publiquement.

Dans la perspective de la conférence présidentielle de mardi 14 janvier, quelles options s’offrent à François Hollande pour éviter que ce sujet n’occulte des thèmes autrement plus cruciaux ?

 Option n°1 : La « no comment attitude »

C’est jusqu’à présent la ligne communicante plus ou moins adoptée par l’Élysée. François Hollande s’est contenté de faire savoir qu’il réclamait le droit au respect de sa vie privée au même titre que n’importe lequel de ses concitoyens. En revanche, il n’apporté aucun commentaire sur les photos prises à la volée par l’hebdomadaire « people » Closer.

Il peut tout à fait poursuivre dans ce registre et choisir d’éluder toute question qui serait posée lors de la conférence de mardi prochain et ultérieurement. L’intérêt de cette approche permet de maintenir cette histoire dans la sphère du privé invoqué rapidement par François Hollande et de tenter d’en faire un épiphénomène. Si dans d’autres pays, notamment anglo-saxons, cette stratégie serait suicidaire, elle peut en revanche encore s’appliquer en France où la tolérance de l’opinion publique à l’égard des incartades supposées ou avérées est globalement flexible (hormis sans doute chez les extrémistes de la fidélité conjugale à tout prix !). Même si un verrou a sauté, la Une du Journal du Dimanche montre que 77% des Français sont favorables au respect de la vie privée du Président.

Option n°2 : La version « Avec Julie, c’est du sérieux ! »

Il n’y a pas si longtemps, un autre président de la République en exercice avait savamment orchestré l’officialisation de sa pimpante liaison avec une chanteuse-mannequin renommée. Lors d’une conférence de presse en janvier 2008, Nicolas Sarkozy avait déclaré tout fier que sa relation avec Carla Bruni « était du sérieux ! » après que des photos du couple aient été prises lors d’une visite au parc Disneyland de Paris.

À l’époque, le n°1 de la République avait justifié cette confirmation publique par le souhait de rompre avec l’hypocrisie qui avait notamment entouré la double vie maritale de François Mitterrand et sa fille longtemps cachée, Mazarine. La seule différence avec la situation actuelle de François Hollande, est que le président était officiellement séparé de Cécilia !

Néanmoins, et pour couper court aux rumeurs, interprétations et pressions médiatiques en tout genre, François Hollande a la possibilité de recourir à cette option en confirmant au grand jour qu’il vit effectivement une relation amoureuse avec Julie Gayet (à condition qu’il y ait véritablement histoire ! Ce que les photos de « Closer » ne prouvent pas à 100% bien que la probabilité soit forte).

Pour le locataire de l’Élysée, cela aurait le mérite de dégonfler le pataquès médiatique en vigueur depuis la parution du magazine et pouvoir passer à autre chose. Après tout, il serait loin d’être le premier dirigeant en vue à rompre et à entamer un nouveau chapitre amoureux.

Option n°3 : Le démenti des « bons amis »

À l’inverse, devant la cacophonie déclenchée par l’affaire et une image présidentielle déjà bien sérieusement malmenée dans l’opinion publique et les sondages, François Hollande peut encore privilégier un démenti en bonne et due forme au sujet d’une relation amoureuse avec Julie Gayet qui ne serait qu’une relation amicale.

Déjà accusé par d’aucuns d’être mou, pas très clair dans sa conduite des affaires de l’État et adepte des petites blagues maladroites, le président n’a probablement pas besoin de passer en plus pour un amant éperdu s’éclipsant incognito en scooter pour aller rejoindre sa belle plutôt que gérer les dossiers de l’État.

Cette option n’est toutefois pas sans risques. Elle suppose notamment qu’il n’y ait aucune zone d’ombre dans les futures relations entre l’actrice et l’homme d’État. Même si le démenti est catégorique, il est fort à parier que les médias people et le microcosme parisien demeureront à l’affût du moindre dérapage. Si jamais d’autres nouveaux éléments à charge viennent à montrer que le démenti n’était que de circonstance, alors le mensonge pourrait cette fois très mal passer auprès du corps sociétal.

L’appartement du 8eme pourrait faire des dégâts

Au-delà du jugement moral que certains se croient autorisés à émettre, l’affaire Hollande-Gayet ne se réduit pas uniquement à un adultère (bien qu’ils ne soient pas mariés !) ou une double vie amoureuse. Si l’histoire est avérée, il se posera vite la question du statut de Valérie Trierweiler et des bénéfices qui lui sont liés (hébergement à l’Élysée, mise à disposition d’un secrétariat, prise en charges de certains frais par la République, etc …). En plus des implications sentimentales à assumer, François Hollande ne doit absolument pas occulter ce pan. L’opinion publique ne tolérerait sûrement pas que Valérie Trierweiler puisse continuer de vivre ainsi aux frais de l’État s’il n’existe plus aucune raison qu’elle y exerce une présence.

Autre aspect (plus crapoteux mais potentiellement miné) : les révélations lancées dimanche 12 janvier par Mediapart. Selon le site d’information, l’appartement du 8eme arrondissement qui abriterait les amours présumées de François Hollande et Julie Gayet serait indirectement lié au … grand banditisme !

Julie Gayet serait en effet hébergée gratuitement dans le logement d’une amie comédienne ex-compagne d’un bandit corse assassiné en mai 2013 ! Dans le climat délétère actuel qui entoure l’image du président de la République, l’amalgame établi par Mediapart est loin d’être sans conséquence si l’affaire vient à gonfler. Elle pourrait d’ailleurs au passage impacter également Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, supposé en principe être au courant de ce genre de relations interlopes.

Le scoop de « Closer » tombe en tout cas au plus mal pour François Hollande qui s’efforce de reconquérir péniblement de l’écho et du support au sein de la société française. Sa main tendue au sujet du « pacte de responsabilité » lors des vœux 2014 procède clairement de cette intention. La conférence du 14 janvier devait pousser le curseur un peu plus loin. Or, elle est désormais parasitée par cette bluette romanesque sur laquelle François Hollande va devoir statuer très clairement. S’il se maintient dans l’esquive « clair-obscur », son image déjà bien brouillée pourrait en pâtir encore plus. 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1124702-hollande-gayet-3-options-de-communication-pour-la-conference-de-clarification-mardi.html


[Commentaire de Dov Lerner] La haine de l’Arabe est bien la clé pour comprendre toute l’agitation autour de la « Quenelle » et des dérapages de Dieudonné.

C’est une conjonction de stratégies. Pour Israël et ses propagandistes à travers le monde, tout ce qui peut discréditer et délégitimiser la moindre revendication Palestinienne est bon à prendre. Désamorcer les critiques, faire taire les soutiens occidentaux à la Palestine en usant de la « Massue de l’antisémitisme », renforcer dans l’opinion publique l’image de l’Arabe irrationnel, violent et fondamentalement fourbe…  tout cela pour mieux asseoir la domination juive sur Israël et la Cisjordanie (et Gaza, quand l’occasion se présentera). Pour la classe politique occidentale, le repoussoir Arabe et l’assimilation « Arabe = Musulman = Terroriste » permet de créer un consensus et de mobiliser des masses d’électeurs que l’on n’arrive pas à atteindre par ailleurs. En période de crise, un bouc émissaire c’est toujours bon à prendre… et le complexe militaro-industriel est ravi de pouvoir se cacher derrière la « menace islamiste » voire le « clash des civilisations » pour renforcer son emprise sur les ressources énergétiques et minières… et pour fliquer la société afin de contrecarrer toute menace dissidente à la source.

Jouer la chanson de « l’antisémitisme des banlieues » c’est donc tout bénef pour tout le monde: Israël, Valls, la NSA et les banquiers. 

Et encore une fois, comme le dit l’article :  L’Arabe continue, encore et encore, de faire les frais de ce racisme colonial. Pendant que les discours dominants en France continuent, encore et encore, de le tolérer et de le soutenir. Et de nous rabâcher cette menace d’un antisémitisme postcolonial.

[Indigènes de la République – Sherine Soliman, Membre du PIR – 10/01/2014]

Tout français issu de l’immigration postcoloniale a de quoi se sentir intimement et racialement infériorisé par le sionisme qui poursuit son entreprise coloniale, et donc infériorisé par la politique française et ses discours soutenant cette idéologie. Dans l’imaginaire de millions de descendants de colonisés, la persistance du sionisme, de sa colonisation et de son racisme opératoire a des conséquences désastreuses qu’il serait temps de prendre en compte sérieusement dans toute discussion traitant du racisme en France.

Dans son ouvrage La Question de Palestine [1], l’intellectuel Palestinien Edward W. Saïd, analyse précisément et historiquement les origines du sionisme, et interroge la légitimité, unanime en Occident, d’une idéologie coloniale ayant causé tant de ravages. Dans l’introduction, partant du « soubassement existentiel » dont dépend la situation du peuple palestinien, il demande :

« Nous étions sur le territoire appelé Palestine ; la spoliation et l’effacement dont nous avons été victimes et d’où ont résulté que presque un million des nôtres ont dû quitter la Palestine et que notre société est devenue non existante étaient-ils justifiés, fût-ce même pour sauver ce qu’il restait des Juifs d’Europe ayant survécu au nazisme? Quelle est la règle morale ou politique qui exige que nous abandonnions nos revendications pour notre existence nationale, notre terre, nos droits humains? Dans quel monde ne souffre-t-on aucune discussion quand on dit à un peuple entier qu’il est juridiquement absent, même si des armées sont levées contre lui, des campagnes menées contre son nom lui-même, l’histoire modifiée pour « prouver » sa non-existence? »

Ces interrogations fondamentales et plus que légitimes posées par Edward Saïd il y a plus de trente ans ne semblent pas intéresser le moins du monde nos penseurs et politiques aujourd’hui, alors même que le calvaire des Palestiniens colonisés continue ; alors même que le compteur des colonisés (et des colonies) grimpe, et que le nombre de réfugiés explose. Pour la France, la Palestine – géographiquement et humainement – c’est loin ; et les Palestiniens sont donc bien loin des « hommes », en tout cas de ceux dont l’humanité mérite d’être défendue lorsqu’elle est bafouée, insultée et niée depuis tant d’années.

Mais cela s’explique, et de manière simple : c’est qu’il y a plus grave (apparemment).

En ce début d’année 2014, suivant un processus enclenché depuis bien longtemps, c’est une autre menace raciste – une terrible menace dit-on – qui canalise l’acharnement « humaniste » des associations antiracistes, des médias et des politiques ; car ici, en France, à mille lieues de cette marge infra-humaine dans laquelle on relègue les palestiniens, on sent se lever un diabolique fléau autrement plus néfaste pour l’humanité toute entière ; et un fléau que l’on sentait déjà, depuis un bon moment, pointer le bout de son nez sous la plume soumise de très nombreux journalistes : il s’agit de l’inévitable « antisémitisme postcolonial ». L’idée commence à s’imposer. Petit à petit, elle fait son nid médiatique. Ecoutez : « antisémitisme postcolonial ! » L’expression fait froid dans le dos de la France, elle réveille ses pires démons. Et on comprend tout de suite que les dangereux tenants de ce racisme sont facilement identifiables à ces termes (idéologiquement) bien choisis : s’agissant d’un antisémitisme « postcolonial », les  coupables haineux seront à chercher du côté des « postcolonisés » ; du côté de celles et ceux issus des territoires (anciennement ?) colonisés et dont – osent-ils dire dans leurs délires victimaires – les souffrances exagérées n’auraient jamais été assez prises en compte (quelques siècles d’esclavage, les tragédies du colonialisme, les autres génocides, etc.). Chez ces gens là qui, décidément, ressassent trop le passé, la place prépondérante qu’occuperait le génocide des Juifs aurait ainsi fait naître une rancœur et un rejet bassement réactionnaires qui auraient muté en un cruel antisémitisme (ponctué d’antisémites clichés, d’antisémites théories du complot… et d’antisémites projets en tout genre).

L’antisémitisme postcolonial donc.
J’aimerais, dans cet article, peser le poids idéologique d’une telle expression, « antisémitisme postcolonial ». Autant vous dire tout de suite que je le trouveinsupportable ; non pas qu’un tel racisme n’existerait pas ou serait dénué de tout sens – là n’est pas mon propos [2] – mais parce que sa fixation « postcoloniale » me paraît relever de la plus cynique ironie et de la plus consciente diversion (en plus de s’opposer subtilement au climat islamophobe grandissant). (suite…)


[Bureau National – Association France Palestine Solidarité – 03/01/2014]

Der­niè­rement Dieu­donné a déclaré au sujet de Patrick Cohen, jour­na­liste à France Inter : « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Il ne s’agit ni d’une « erreur » ni d’un dérapage. Mais de posi­tions anti­sé­mites clai­rement et déli­bé­rément assumées depuis une bonne dizaine d’années. Les exemples en sont innom­brables.

Dieu­donné n’est pas un simple humo­riste, c’est avant tout un militant poli­tique d’extrême-droite. Et il y a une spé­ci­ficité. Avec une forme d’expression par­ti­cu­lière (humour), un voca­bu­laire pseudo-​​révolutionnaire (anti­système), et une cible du style fas­ciste des années 30 (le complot du « pouvoir juif mondial », de la finance mon­diale, de l’axe Israël-​​USA …), Dieu­donné attire cer­taines caté­gories, par­ti­cu­liè­rement dans la jeu­nesse, que le Front national serait inca­pable de mobi­liser.

C’est le cas par exemple quand il fait applaudir le néga­tion­niste Robert Fau­risson par 5.000 per­sonnes au Zenith en 2008. C’est le cas aussi quand il inter­viewe Serge Ayoub, alias Batskin, le chef de l’organisation d’extrême-droiteJNR, Jeu­nesses natio­na­listes révo­lu­tion­naires, dis­soute après la mort de Clément Méric. La vidéo se conclut par une poignée de main entre ces deux hommes et une décla­ration « On repré­sente la France d’en bas … on a le même ennemi, c’est une évidence ».

C’est le cas aussi quand il prétend défendre les Pales­ti­niens en déve­loppant des thèses racistes et anti­sé­mites sous le couvert de l’antisionisme. Il détourne ainsi au profit de l’extrême-droite le juste sen­timent d’exaspération face à l’amalgame fait par les sou­tiens de la poli­tique israé­lienne entre anti­sio­nisme et anti­sé­mi­tisme. Il donne prise à tous ceux qui se com­plaisent dans une dénon­ciation sélective des diverses formes de racisme. Il fait le jeu d’Israël et de tous ses sou­tiens qui cherchent à dis­cré­diter voire cri­mi­na­liser toute forme de contes­tation de la poli­tique israé­lienne..

L’AFPS condamne et rejette ces amal­games qui amènent à traîner devant les tri­bunaux en toute igno­minie les mili­tants du boycott citoyen qui dénoncent la poli­tique colo­niale et raciste de l’Etat d’Israël.

L’AFPS condamne et rejette toute ins­tru­men­ta­li­sation de la cause pales­ti­nienne au service de délires com­plo­tistes racistes qui font le jeu de ses adversaires.

Le peuple pales­tinien n’a aucun besoin de tels faux amis. Notre combat pour les droits nationaux du peuple pales­tinien se fonde sur les prin­cipes uni­versels du droit des peuples. Il suppose le rejet déterminé de toute forme de racisme, d’antisémitisme et d’islamophobie, poisons dan­gereux que nous com­bat­trons sans faiblesse.

Le Bureau national

http://www.france-palestine.org/Dieudonne-l-imposteur-raciste-n

 


[Alain Gresh – Le Monde Diplomatique – 16/05/2009]

Le mouvement des Indigènes de la République a dénoncé le 12 mai le rapprochement entre Dieudonné et l’extrême droite :

« Piégé par ses propres délires, par les encouragements de ses “conseillers”, pseudo-antisionistes, et par l’hostilité que lui ont manifesté la plupart des forces politiques en France, Dieudonné a franchi un cap décisif, peut-être irrémédiable, en s’alliant dans le cadre d’une liste dite antisioniste avec des personnalités douteuses dont certaines sont directement issues de l’extrême droite raciste.

Nous nous en serions probablement moins souciés si Dieudonné ne bénéficiait d’une surexposition médiatique, entretenue à dessein par nos adversaires pour stigmatiser à travers lui l’ensemble des communautés noires, arabes et musulmanes. Mais le plus grave est que le débat nécessaire sur le sionisme et la politique européenne (et française) vis-à-vis de l’Etat d’Israël a été ainsi occulté par une polémique sur la personnalité et le rôle de Dieudonné. (…)

En s’alliant avec l’extrême droite, quel que soit le visage qu’elle se donne, Dieudonné et ses semblables (“la banlieue s’exprime”, Kemi Seba, Centre Zahra, etc…) effacent sans scrupules plus de quarante ans de lutte de l’immigration contre l’extrême droite ; ils insultent la mémoire de tous ceux qui se sont battus contre le colonialisme. Que Dieudonné en soit conscient ou non, il fait ainsi le jeu du sionisme qu’il prétend combattre.

Ça, nous ne pouvons le tolérer. C’est ce qu’a exprimé de la manière la plus claire la porte-parole du MIR, Houria Bouteldja, dans le discours qu’elle a prononcé le 8 mai dernier, à l’occasion de la Marche des indigènes : “Nous ne pouvons pas, nous n’avons pas le droit de nous allier à des forces racistes, colonialistes et prétendument antisionistes ! Les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis ! Le combat antisioniste, le combat de Azzedine Elqassam, de Arafat, de Georges Habbache, de cheikh Yassine (Allah yarhamhom !), le combat anticolonialiste et antiraciste de Mandela, Fanon, Césaire, Malcolm X, Angela Davis, Sankara, Lumumba et bien d’autres est beaucoup trop précieux pour le corrompre aujourd’hui avec une extrême droite française toujours fière d’avoir torturé en Algérie ; une extrême droite qui a organisé des ratonnades contre les Arabes et les Noirs ; une extrême droite qui dénonce l’islamisation de la France, qui exige toujours plus de répression contre l’immigration et dans nos quartiers, qui justifie la chasse aux sans papiers. Une extrême droite qui, au nom du patriotisme, rêve de faire de nous les nouveaux tirailleurs de l’impérialisme bleu/blanc/rouge. Nous n’avons aucun intérêt commun avec ces gens-là !!! Une alliance, même tactique, avec eux, est d’abord une grave erreur politique et un piège que nous tendent nos adversaires : elle nous détourne de nos vrais combats ; elle nous engage dans des polémiques médiatiques qui ne sont pas les nôtres ; elle contribue à semer la confusion, à obscurcir les vrais enjeux de nos luttes, à nous faire dévier de nos véritables objectifs ! Mais une telle alliance, c’est plus qu’une erreur, c’est une faute ! Oui, c’est une faute ! Une faute morale, un non sens historique. Nos seuls guides sont nos martyrs, nos valeurs, notre foi et notre profond anticolonialisme. Nos seuls alliés sont ceux qui les défendent.”  »

Dans le même sens, le Capjpo-EuroPalestine a adopté le 12 mai la position suivante : « EuroPalestine et les prochaines élections européennes » (après avoir appelé à voter pour le Nouveau parti anticapitaliste, qui est le seul à avoir répondu à leur courrier sur la nécessité d’un boycott d’Israël) :

« En 2004, Dieudonné faisait partie de la liste EuroPalestine, parce que Dieudonné défendait des principes. Il s’était présenté contre le Front national à Dreux, et il avait eu le courage de monter au créneau contre les colons israéliens. Le lynchage médiatique dont il fut alors victime l’a amené à faire des choix que nous condamnons, et qui n’ont rien à voir avec la cause palestinienne. Nous l’avons dit publiquement dès notre rupture avec Dieudonné en septembre 2004. La Palestine ne saurait être un tremplin pour assouvir ses rancœurs et encore moins un paillasson sur lequel on s’essuie les pieds en compagnie de racistes comme Le Pen. Comment peut-on s’afficher et faire équipe avec un politicien qui se vante d’avoir torturé en Algérie, qui reconnait aux Noirs le seul mérite de “courir plus vite”, qui déteste autant les juifs que les Arabes, et qui préconise l’expulsion de tous les immigrés ?

Il ne suffit pas de se dire “antisioniste” pour mériter la confiance de ceux qui réclament plus de justice. Les sionistes se frottent au contraire les mains d’avoir un tel “adversaire”, grand ami de racistes et négationnistes. Les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours nos amis. Soyons cohérents : nous combattons le sionisme parce que c’est une forme de racisme, qui consiste à exclure tous ceux qui ne sont pas juifs d’une terre conquise par la violence. Ce n’est pas pour encourager d’autres formes de racisme. »

Sur le site de l’Association France-Palestine soliarité (AFPS), on trouvera un article — repris du quotidien Libération du 5 janvier 2009 — de Stéphane Hessel, ancien résistant, rescapé des camps d’extermination de Buchenwald et de Dora : « La multiplicité de mes indignations ».

« On connaît Dieudonné, c’est un hurluberlu que personne ne peut respecter, et cela n’est pas pour moi le plus grave. Le pire, ce sont ses cinq mille ovationneurs. J’ai 92 ans, et il m’est insupportable de voir que l’horreur de l’extermination des juifs par les nazis puisse aujourd’hui fournir un prétexte à faire rire. Les médias ont d’ailleurs considérablement réagi contre ce qui s’est passé au Zénith. Il va maintenant y avoir une poursuite judiciaire, donc on ne peut pas dire que l’affaire ait été passée sous silence. Cela dit, cette poursuite conduira à une nouvelle sanction dont Dieudonné se fiche visiblement. Ce sont les cinq mille spectateurs qui la mériteraient, car ils ont bafoué les droits de l’homme tels que les ont violés les nazis.

Mettre en parallèle ce qui s’est passé au Zénith et ce qui se passe à Gaza, cette prison à ciel ouvert, est une double indication : celle qui nous oblige à rester vigilants sur ce qui est de l’antisémitisme, mais aussi celle qui nous impose de rester combatifs sur la violence sioniste et israélienne tout à fait inacceptable en terme de droit international. »

On dit que parmi les cinq mille spectateurs du Zénith, se trouvaient beaucoup de jeunes Français d’origine arabe qui s’identifient aux jeunes de la bande de Gaza. Raison de plus pour ne pas laisser passer une démonstration comme celle-là. Mais ça ne me paraît pas vraisemblable et la présence de Jean-Marie Le Pen dans l’assistance suffit à démontrer que le public était essentiellement constitué de membres de l’extrême droite. »

 http://blog.mondediplo.net/2009-05-16-Dieudonne-rejete-par-le-mouvement-de-solidarite


Pourquoi je suis contre la circulaire de Valls sur Dieudonné
[VINCENT FELTESSE, DÉPUTÉ DE LA DEUXIÈME CIRCONSCRIPTION DE LA GIRONDE – Libération – 09/01/2014]

(…)

Surtout, je m’interroge sur le fait qu’une nouvelle fois, certains médias et responsables politiques réagissent et ne s’indignent que quand les évènements entrent dans leur champ de vision.

L’actuel maire de Bordeaux a réagi promptement pour interdire le spectacle de Dieudonné, après la diffusion de la circulaire Valls. Pourtant, le même Alain Juppé a parfois fait preuve d’une grande tolérance à l’égard d’autres extrémistes. Depuis plus de 10 ans, cas unique en France, la mairie de Bordeaux met à disposition de la Fraternité Saint Pie X, mouvement traditionnaliste chrétien ouvertement antisémite, l’église Saint-Eloi, et ce malgré plusieurs remises en cause de cette décision par la justice. Il y aurait donc une réactivité et une indignation à géométrie variable selon l’origine des auteurs de propos et actes racistes, sexistes, homophobes ou antisémites ? Est-ce que lorsqu’ils viennent de curés intégristes en soutanes ou de leurs ouailles ils sont acceptables, tandis que ceux provenant d’une France plus métissée sont intolérables ? Pourtant, c’est bien connu, les extrêmes se rejoignent : Dieudonné a fait baptiser sa fille en 2006 à Bordeaux, à l’Eglise Saint-Eloi, par l’abbé Laguerie, avec un certain Jean-Marie Le Pen comme parrain.

Personnellement, je pense que l’une des raisons profondes des difficultés que connaît la France ces dernières années est que ceux qui exercent le pouvoir, comme ceux qui en commentent l’exercice, ne voient plus qu’une partie du pays, celle qui leur ressemble, et méprisent ceux qui échappent à leur champ de vision de plus en plus étriqué. Du monde périurbain, dont on ne parle que pour insulter sa laideur ou commenter la montée du Front national dans les sondages, à nos banlieues, cet aveuglement fabrique une France invisible.

En interdisant les représentations du spectacle de Dieudonné et en en faisant une telle affaire, nous prenons le risque de l’incompréhension, notamment de la part des jeunes issus de l’immigration, là où la pédagogie serait nécessaire. Cette incompréhension est le terreau de l’exclusion et de la division dans notre pays. Beaucoup auront une nouvelle fois un sentiment de «deux poids, deux mesures». Il serait bon que la classe médiatique et politique agisse moins sous le coup de l’urgence, informationnelle ou émotionnelle, et prenne plus de recul. Il serait bon que la classe politique et médiatique prenne davantage conscience de l’existence d’une France en marge de son champ de vision, une France invisible. Une France qui n’est pas celle de quelques grandes villes ou lieux symboliques mais appartenant à l’autre siècle, une France qui n’est pas celle des plateaux télé avec toujours les mêmes commentateurs, éditorialistes, ou représentants de la classe politique. Oui, définitivement, je suis contre cette circulaire.

Vincent Feltesse, député de la deuxième circonscription de la Gironde

http://www.liberation.fr/societe/2014/01/09/pourquoi-je-suis-contre-la-circulaire-de-valls-sur-dieudonne_971568

 


[Interview de Agnès Tricoire, avocate de la Ligue des droits de l’Homme par Sylvain MOUILLARD – Libération – 09/01/2014]

Agnès Tricoire, avocate de la Ligue des droits de l’Homme, redoute la décision du tribunal administratif de Nantes quant à l’interdiction du spectacle de «l’humoriste». «S’il gagne son référé, ça sera calamiteux», dit-elle.

Le Zénith de Saint-Herblain, à côté de Nantes, accueillera-t-il ce jeudi soir la première représentation de la tournée 2014 de Dieudonné, pour son spectacle «Le Mur» ? Le tribunal administratif de Nantes examine à partir de 10h30 le «référé-liberté» déposé par les avocats de l’humoriste-polémiste, condamné à de multiples reprises pour antisémitisme. Objectif : obtenir le maintien du spectacle, qui a fait mardi l’objet d’un arrêté d’interdiction par la préfecture de Loire-Atlantique. Cette décision sera le premier test pour Manuel Valls, qui a décidé de lancer une guérilla contre Dieudonné. Mais pour Agnès Tricoire, de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), la stratégie du ministre de l’Intérieur est très risquée.

Ce premier rendez-vous judiciaire vous inquiète-t-il ?
La décision d’interdiction préalable crée un effet pervers en donnant une tribune énorme à Dieudonné. Cela a décuplé l’intérêt et la sympathie à son égard, ce qui est contradictoire avec l’objectif de lutte contre les discriminations et les idées antisémites. La position de la Ligue des droits de l’homme est parfois compliquée à soutenir, puisque nous défendons des principes – respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales – qui peuvent être contradictoires.

Notre organisation a été créée lors de l’affaire Dreyfus afin de lutter contre l’antisémitisme. Mais très rapidement, dès 1901, nous avons été amenés à refuser les interdictions préalables de réunion au nom de la liberté d’expression. De la même façon, on n’a jamais demandé l’interdiction d’un livre, même antisémite. Nous préférons qu’il soit publié, mais avec l’insertion d’un avertissement.

Sur le cas Dieudonné, estimez-vous qu’il sera gagnant, quelle que soit la décision du tribunal administratif de Nantes ?
Evidemment. On en arrive à une situation absurde, puisqu’on tente d’interdire des spectacles où se retrouvent quelques milliers de personnes, alors que les vidéos antisémites de Dieudonné, elles, restent visionnées par des millions de gens. De plus, on n’est pas certain que les tribunaux donneront raison aux pouvoirs publics. Si Dieudonné gagne ses référés-liberté, ça sera calamiteux. D’autant qu’au plan pénal, on gagne à chaque fois lorsqu’on l’attaque sur ses propos antisémites. Au final, on a deux problèmes : l’atteinte aux principes fondamentaux et l’efficacité.

Le pari de Manuel Valls vous paraît trop risqué ?
Cela ressemble surtout à un coup politique. Dieudonné joue «Le Mur» depuis juin 2013 à la Main d’or. S’il tient des propos antisémites à chaque fois, pourquoi ne s’est-on pas énervé plus tôt ? Le ministre de l’Intérieur aurait pu avertir les associations antiracistes. Aujourd’hui, Valls fait l’unanimité contre lui. Les gens n’aiment pas qu’on touche à la liberté d’expression. Et l’interdiction a priori, c’est très grave, indéfendable. (suite…)


Comme le disait le directeur du FBI à propos de Martin Luther King : « If everything fails, we can always nail him for tax fraud. The IRS can make up any charge it wants… »

Dieudonné est suspecté de blanchiment pour avoir envoyé plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009

[ Franck Johannès – Le Monde.fr | 07.01.2014 ]

Selon l’enquête ordonnée par le parquet de Chartres depuis un an, Dieudonné a bien organisé son insolvabilité et a envoyé plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009, dont 230 000 euros pour la seule année 2013. Le procureur de Chartres avait été saisi en janvier 2013 d’un signalement de Tracfin sur les mouvements suspects autour des comptes de ses proches, et ordonné une enquête préliminaire pour blanchiment, organisation d’insolvabilité et fraude fiscale.

Les enquêteurs d’Orléans ont trouvé ce que faisait Dieudonné de son argent : il l’envoie au Cameroun. Le comédien, qui doit par ailleurs 887 135 euros au Trésor public, a expédié plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009, dont 230 000 pour la seule année 2013.

Tracfin, le service de renseignements de Bercy, avait découvert des mouvements financiers suspects autour des comptes des proches de Dieudonné M’Bala M’Bala, et avait saisi le parquet de Chartres en janvier 2013 – les entreprises gérées par sa femme sont domiciliées à Saint-Lubin-de-la-Haye, en Eure-et-Loir. (suite…)


Les bonne vieilles méthodes de barbouzes de l’époque UDR-RPCR…  pas mal pour un « industriel » tenu à bout de bras par tous les gouvernements français des dernières décennies !

Une plainte a été déposée contre l’homme d’affaires par l’homme victime d’une tentative d’assassinat, sur fond de soupçons d’achats de votes à Corbeil-Essonnes.

Serge Dassault est visé par une plainte pour association de malfaiteurs, déposée par un homme par ailleurs victime d’une tentative d’assassinat sur fond de soupçon d’achats de votes à Corbeil-Essonnes, a indiqué à l’AFP l’avocate du plaignant, confirmant une information de France Inter lundi.

Fatah Hou reproche à l’industriel et sénateur UMP d’avoir pris part à un stratagème en vue d’organiser son arrestation et celle de deux autres hommes au Maroc, afin de les éloigner de Corbeil-Essonnes (Essonne). Le successeur de Dassault à la mairie, Jean-Pierre Bechter, le responsable du service des sports de la ville et un diplomate marocain sont également visés par cette plainte déposée vendredi auprès du parquet d’Evry, a précisé Me Marie Dosé.

Cette procédure vient s’ajouter à une enquête à Paris sur un système présumé d’achat de votes dans les quartiers sensibles de Corbeil-Essonnes, dont Serge Dassault a été le maire jusqu’en 2009.

Dans ce dossier, le bureau du Sénat doit se prononcer mercredi sur une demande de levée d’immunité parlementaire de l’industriel, qui ouvrirait la voie à une garde à vue. Serge Dassault avait par ailleurs été entendu en octobre en tant que témoin assisté sur la tentative d’assassinat de Fatah Hou le 19 février.

http://www.liberation.fr/politiques/2014/01/06/serge-dassault-accuse-d-association-de-malfaiteurs_970807?xtor=EPR-450206


Toute cette agitation n’est rien d’autre que de la propagande… or la propagande, c’est une alchimie délicate…

[L’EXPRESS – 05/01/2014 à  14:47 – ]

La question revient avec insistance, 10 jours après le communiqué du ministère de l’Intérieur qui annonçait étudier des voies juridiques pour interdire les « réunions publiques » de Dieudonné M’bala M’bala. Dans l’intervalle, le ministre a en effet multiplié les sorties médiatiques sur ce thème. Et si on peut légitimement s’interroger sur la place que les médias accorde à cette affaire, ses nombreuses sorties ont largement contribué à alimenter le « feuilleton ».

« Il faut casser cette mécanique de la haine », tonne ainsi Manuel Valls dans Le Parisien le 28 décembre. Invité de RTL trois jours plus tard, il condamne « un petit entrepreneur de la haine ». Le 3 janvier, il ouvre un nouveau front contre l’humoriste sur Europe 1en l’accusant d’« organiser son insolvabilité ». « La question de l’interdiction est pour moi une manière de pousser le débat », se justifie-t-il enfin dans ce 5 janvier Le JDD. Depuis, ses prises de positions comme son hyperactivité divisent.

>> Lire aussi:Valls fait-il un cadeau à Dieudonné en voulant interdire ses spectacles?

Les critiques

Dieudonné. Evidemment, l’humoriste et ses soutiens se trouvent au premier rang pour critiquer l’hyperactivité du ministre. « Il n’a rien d’autre à faire? », fustigeait ainsi vendredi son avocat Jacques Verdier, contacté par L’Express.

Nicolas Dupont-Aignan. S’il juge « inacceptables » les paroles de Dieudonné, le président de Debout la République a jugé ce dimanche sur RCJ qu’en faisant de l’humoriste un « martyr », le ministre commet « une erreur magistrale ». « Pire, je trouve le comportement de Manuel Valls Très malsain, à partir d’une indignation légitime que je partage », a-t-il ajouté.

Des juristes. « Je critique l’annonce du ministre de l’intérieur de vouloir interdire ses spectacles. Oui à une sanction a posteriori, non à une censure », écrivait sur Twitter le 27 décembre dernier l’avocat blogueur Maître Eolas. Même son de cloche chez l’ex-avocat général Philippe Bilger: « Quand il y a des infractions, il faut les poursuivre si elles sont caractérisées », écrit-il sur le réseau social le 28 décembre.

Le Front national. « Interdire des spectacles d’un humoriste, là on tombe dans une dérive extrêmement préoccupante pour la liberté d’expression en France », juge le Florian Philippot, vice-président du FN.

Inquiétudes au PS. « Condamner Dieudonné, personne ne peut lui reprocher, mais condamner aussi fort ne risque-t-il pas de faire une publicité inespérée à ce triste personne? », s’interroge un dirigeant socialiste cité par Le Monde. D’autant que les déclarations de Manuel Valls ne sont pas forcément désintéressées, relève un ministre interrogé par le quotidien du soir: « Manuel sait que son nom est un épouvantail dans la majorité, notamment chez les écologistes. Il doit décoller cette étiquette droitière tout en conservant son principal atout: son image de politique combatif et intransigeant ».

Les soutiens

François Hollande. Le président de la République appuie l’action de son ministre. « Il faut approuver et soutenir le gouvernement et le ministre de l’Intérieur par rapport à des propos ou à des actes dont le caractère antisémite ne peut pas être nié », a-t-il déclaré le 29 décembre à Ryad.

Jean-François Copé« Soutien total à la décision de Manuel Valls. Assez de ce silence convenu devant l’antisémitisme de Dieudonné et de ceux qui le cautionnent », écrit le président de l’UMP dans un tweet publié le 29 décembre.

Bernard-Henri Lévy. L’écrivain a lui aussi soutenu le ministre de l’Intérieur. « Il y a un moment où… il est du devoir de la parole publique de dire stop ». « Valls l’a fait, Valls a eu raison », juge-t-il dans les colonnes du Le Parisien ce dimanche.

Christiane Taubira. La ministre de la Justice a publié le 3 janvier une tribune dans le Huffington Post où ell se montre sur la même ligne que son collègue du gouvernement. Sauf qu’il s’agit, pour l’heure, de la seule sortie de l’intéressée sur le sujet quand Manuel Valls a choisi de multiplier les interventions.

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/dieudonne-manuel-valls-en-fait-il-trop_1311685.html


[Odieux Connard – 4/01/2014]

Suivez le lien pour cet excellent résumé de la question…

DEBAT_SUR-LA_QUENELLE

http://odieuxconnard.wordpress.com/2014/01/02/commencer-lannee-du-bon-pied-au-cul/


Très intéressant dossier ! Le paysage politique français est déjà entrain de se préparer à cette nouvelle réalité… les années à venir vont être intéressantes, on va non seulement voir ce que le FN a dans le ventre (un peu comme ce qui s’est passé pour les électeurs du PCF en 1981) mais aussi pouvoir faire le tri entre les arrivistes prêts à planquer leurs beaux discours universalistes et ceux qui, comme ce fut le cas pendant les 8 années de la présidence néo-con de George W. Bush, auront le courage de défendre les valeurs républicaines…

Si, comme le disent les analystes politiques « le FN siphonne les voix du PS. Les électeurs qui grossissent les rangs du FN viennent de la gauche […] Le FN devient le nouveau parti protestataire. Ce sont des ouvriers, des employés modestes, des ruraux qui se tournent vers lui »   alors les lendemains électoraux risquent d’être amers et le désespoir de ces « doublement cocus » va grandir dans les « territoires sensibles » dans lesquels le FN fait des scores records… avec tous les dangers que cela comporte, comme l’histoire du Chili ou du Tea Party nous le montre. Et les politiques ne font pas grand chose pour crédibiliser leur action… encore une fois, une relecture de la situation politique des années 1930 en France n’est pas inutile.

Sans parler du cocktail explosif formé par une jeunesse inculte abandonnée à la mondialisation et à la précarité qui ira affronter des boucs émissaires qui ne se laisseront pas faire. Pour le vieux lecteur de Gramsci que je suis, tout ceci est porteur de violences sociales. Vers la guerre civile ?  (Dov)

[Emmanuel Ratier – Faits & Documents n°365 – 15/11/2013]

Pour la première fois de son histoire, le Front national, loin devant le PS et l’UMP, arrive en tête des intentions de vote aux élections européennes de 2014 (IFOP/Le Nouvel observateur, 10 octobre). Pour la première fois, Marine Le Pen arrive en troisième position des personnalités politiques (à égalité avec Alain Juppé, François Fillon et Christine Lagarde) derrière Manuel Valls et Nicolas Sarközy (Sofres/Le Figaro magazine, 3 octobre). Si on y ajoute 16 % d’intentions de vote aux élections municipales (mais le FN ne sera sans doute présent que dans 550 villes) et l’élection de Brignoles (53,9 %), c’est la débandade dans les partis politiques de l’arc constitutionnel. « Tous les ingrédients d’un nouveau 21 avril sont réunis » avoue Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique, longtemps associée à l’UMP (Le Figaro, 18 septembre). Quant au philosophe de gauche Bernard Stiglitz, ancien directeur de programme au Collège international de philosophie, il fait une grosse déprime : « Sauf événement majeur, le FN deviendra majoritaire dans les années qui viennent et sera présent au gouvernement : 40 % des Français affirment aujourd’hui partager ses idées (L’Express, 11 septembre). »

® Sur un an, la progression de Marine Le Pen (Figaro magazine) est exceptionnelle : en octobre 2012, elle se situait à la quatorzième place du classement. Comme l’a analysé Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop, « il n’y a plus désormais de sympathisants types du Front national. Par ailleurs, Marine Le Pen est aux yeux de 46 % des Français la personnalité politique qui incarne le mieux l’opposition (CSA/BFMTV), loin devant François Fillon (18 %). La popularité de Marine Le Pen est perceptible dans toutes les catégories de la population. Ses idées séduisent notamment autant les hommes (36 %) que les femmes (34 %) », à la différence de Jean- Marie Le Pen qui avait un électorat nettement masculin. Signe de cette percée, un sondage de l’Ifop d’octobre 2013 en fonction de l’orientation sexuelle : le FN obtient désormais 16 % chez les non-hétérosexuels contre 10 % en avril 2012. Comme l’indique l’Ifop, un peu gêné aux entournures (mais le même phénomène est perceptible aux Pays-Bas), « l’hostilité du FN à l’égard de l’islamisme peut séduire des personnes pour qui cette religion apparaît comme une véritable menace contre leur mode de vie et les libertés en matière de moeurs ».

® De même, le parti mariniste est en train de percer dans des segments de population où il était traditionnellement faible. (suite…)


C’est vraiment dommage que ce soient les fachos qui soient les seuls à prendre la peine de tracer le portrait de cet arriviste manipulateur qui représente un vrai danger pour la démocratie. Jean-Vincent Placé c’est l’archétype du politicard cynique qui a engendré la haine de la république en 1936…  On est loin des Verts qui voulaient « moraliser la vie politique ».  Le simple fait qu’ils tolèrent des arrivistes pareils à leur tête illustre parfaitement à quel point les Verts sont devenus un parti établi et pourri. Ca nous promet des petits matins bruns, tout ça – et dire que j’y ai cru, moi, aux Verts ! (Dov)

[Emmanuel Ratier – Faits & Documents 366 – Octobre 2013]

Le 25 septembre 2013, Noël Mamère annonçait dans Le Monde son intention de quitter Europe Écologie Les Verts, dénonçant « la firme » formée par Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé et leurs amis : « Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d’élus. » Cette transformation est l’oeuvre d’un homme, Jean-Vincent Placé. Formé par Michel Crépeau aux habiletés terriennes rad-soc, ce pur apparatchik franc-maçon, qui n’a jamais travaillé, est surnommé « le Sarko écolo ». Il aura mis sur la touche toute la vieille garde verte et placé ses hommes (et surtout ses femmes) dans le parti. Ce « vert qui mange sa viande bleue » est un ambitieux qui se voit ministre de l’Intérieur ou du Budget. En toute modestie, il déclare : « Je suis un des hommes les plus influents de la république » (Le Canard Enchaîné du 6 novembre 2013).

« Pas la peine de parler aux gens de dérèglement climatique… J’ai une bonne connaissance de la géographie, du sport et de la gastronomie, ça passe toujours. C’est mon côté chiraquien ! » (Le Point du 31 octobre 2013).

« Je l’ai connu du temps où j’étais un chef socialiste et où il me léchait en vain les pieds pour un siège aux cantonales en Essonne dans une ville qu’il n’habitait pas » (Jean-Luc Mélenchon, rapporté par Le Nouvel observateur du 17 décembre 2009).

« Jean-Vincent Placé, c’est l’homme en costume cravate des verts. Un ovni dans le parti écolo. Il aime le pouvoir, les belles femmes et les cigares. Il roule parfois vite et se gare souvent mal. Il dîne aux meilleures tables du 7e arrondissement de Paris, on lui sert du « monsieur le président ». Il copine avec Roger Karoutchi (UMP), Jean-Paul Huchon (PS), Bernard Lehideux (MoDem), François Sauvadet (Nouveau Centre), ou encore… Pierre Charon, le conseiller de Sarközy. D’aucuns le décrivent comme un apparatchik, un cynique un opportuniste sans conviction spécialiste des coups tordus » (Le Point du 15 juillet 2010).

« Quand n’importe quel jeune loup de son âge rêve de l’Assemblée nationale, le numéro 2 d’Europe Écologie – Les Verts (EELV) préfère aller croûter sous les ors du palais du Luxembourg, où l’on n’est pas élu directement par les citoyens, mais à la grâce des tractations » (Mégalopolis du 15 juillet 2011)

Jean-Vincent Placé est, à l’état civil, né le 12 mars 1968 à Séoul (Corée du Sud) même s’il précisera au Figaro du 13 août 2010 que cette date est incertaine. D’abord élevé par des soeurs protestantes hollandaises, il sera adopté sous forme plénière à l’âge de sept ans par une famille normande avant d’être naturalisé en 1977. Dans cette famille française de cinq enfants, le père est avocat et la mère institutrice. S’il a souvent été dit que cette famille était « très à droite et très chrétienne », il semble que la réalité soit à nuancer. En effet, son frère Hervé Placé, avocat d’affaires à Caen, expliquait à Mégalopolis du 15 septembre 2011, à propos de ses géniteurs que « Lui [est] plutôt de droite, elle plutôt de gauche ». (suite…)


Parfaite incarnation des élites socialistes mondialisées, Pascal Lamy est pressenti au poste de premier ministre (ou de ministre des Finances) en remplacement de Jean-Marc Ayrault, dès que, comme avec François Mitterrand en 1983, il faudra véritablement pratiquer une politique de rigueur.

[Emmanuel Ratier – Faits & Documents n° 363 – Septembre 2013]

Libéré de sa fonction de président de l’OMC (2005-2013) ce « haut fonctionnaire international, archétype de la tête d’oeuf hyperdiplômé » (Libération du 19 décembre 2005) appartient à ce que Jean-Claude Michéa appelle la « Gauche Kérosène ». En effet, en 8 ans, il a parcouru chaque année 450 000 km, soit 10 fois le tour du monde.

Ce « Torquemada du libre-échange », affilié au Siècle, au CFR, au Forum économique de Davos et invité récurrent du Groupe Bilderberg, est, comme François Hollande, un disciple de Jacques Delors. Alain Minc résume : « Pour Lamy, Hollande c’est le gamin qui portait le café dans les groupes Delors (rapporté par LeLab Europe1, 14 juin 2013). » Le « camarade Lamy » a déjà prévenu les Français et mis en garde Arnaud Montebourg : « la démondialisation est une thèse réactionnaire » (Europe 1, le 25 juin 2013). Bref, Lamy est le socialiste providentiel pour s’entendre avec le grand patronat sur le dos de la classe moyenne, la classe ouvrière étant déjà liquidée.

« Aussi antigaulois que possible, pour un Français. » The Guardian, juillet 1999.

« Un homme qui possède un aplomb peu commun pour dire, avec un cynisme absolu, la chose qui n’est pas. La social-démocratie française a trouvé en lui le parfait Janus pour faire triompher le libéralisme intégral. » L’économiste Raoul-Marc Jennar.

« Le camarade Lamy n’a rien contre le niveau des prélèvements sociaux obligatoires en France, après tout sensiblement égal voire inférieur à ce qu’il est au Danemark, en Suède, en Finlande. » Le Monde, 19 décembre 2005.

« Le cas franco-français est unique. Il est intéressant, fascinant même, mais aussi préoccupant. Ce qui se passe en France est sans équivalent ailleurs […] Ce qui frappe en France, c’est que les préoccupations protectionnistes traversent tout le spectre politique de l’extrême droite à l’extrême gauche. Et que le débat occupe davantage la classe politique que les milieux d’affaires. Les discussions en France sont de la même nature que la controverse de Valladolid (NDA : pour savoir si les Indiens avaient une âme) […] En France, on refait le monde. Ce sont des discussions abstraites, étonnamment éloignées de la réalité. » Réponse à une question sur le rejet de la mondialisation par les Français, Le Point, 19 janvier 2012. (suite…)


160 000 Euros par moi, ça fait combien en putes ?

[Emmanuel Ratier – Faits et Documents n°364 – Octobre 2013]

L’ancien ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn multiplie les contrats juteux. L’ancien directeur exécutif du FMI va notamment devenir, avec l’aval du président de la République, le principal conseiller du vice-Premier ministre nationaliste Alexsandar Vucik afin de faciliter le rééchelonnement de la dette de la Serbie avec la Banque mondiale, le FMI et les grandes banques mondiales. S’il a indiqué qu’il travaillerait gratuitement les trois premiers mois par « amour de la Serbie » (mais avec prise en charge de tous ses frais), rien n’a filtré sur le pourcentage qu’il touchera sur les futurs accords avec les banques étrangères (outre la nationalité serbe qui devrait lui être accordée rapidement). Seule la presse serbe a indiqué qu’il arriverait avec de dix à quinze auditeurs qui, eux, seront payés dès le premier jour.

L’opération serbe aurait dû être menée pour le compte de la banque Arjil & Associés (c’est Wladimir Mollof, président d’Arjil, qui s’est beaucoup entremis, mais DSK était également soutenu par le Fonds russe des investissements publics, très implanté dans l’ex-Yougoslavie, dont il est membre du conseil de surveillance depuis juillet 2013) dont Dominique Strauss-Kahn était jusqu’alors un consultant de luxe.

Mais celui qui aurait dû être le candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2012 va très certainement donner cette affaire (comme les autres qu’il a en portefeuille tels un consortium de banques marocaines ou un fonds souverain et une compagnie d’assurance russe) au très discret conglomérat financier Anatevka, installé au Luxembourg, dont il deviendra, le 18 octobre, président du directoire. Comptant une centaine de professionnels haut de gamme, le groupe va être rebaptisé Leyne, Strauss-Kahn & Partners.

À la tête de sa propre EURL Parnasse, qui a déclaré la bagatelle de 630 000 € de chiffre d’affaires pour quatre mois d’activité en 2012, DSK devrait largement doubler, voire tripler, ce montant en 2013, d’autant qu’il est très présent dans les pays émergents: conseils aux dirigeants du Sud-Soudan, conférences allant de 50 000 à 150 000 € au Maroc (en particulier dans les grandes banques où il sert aussi d’intermédiaire avec le FMI), en Corée du Sud, en Ukraine à l’occasion du Yalta European Forum, organisé par son disciple Stéphane Fouks, ou en Chine chez le géant de l’Internet NetEase. Il se rend par ailleurs chaque mois à Moscou au conseil de surveillance du fonds et de la banque russe. Ses revenus actuels avoisineraient les 160 000 € par mois.

DSK va donc par ailleurs développer la division « banque d’affaires » Anatevka, qui s’ajoutera à la gestion d’actifs via Assya Asset Management implanté à Bruxelles, Bucarest, Genève, Luxembourg, Monaco et Tel-Aviv, l’assurance avec Firstcaution (Suisse), le capital-risque, le conseil aux pays émergents et asiatiques et l’intermédiation financière. Singularité: Anatevka est la ville fictive, située dans la Zone de résidence russe, où se déroule la comédie musicale Un Violon sur le toit de Joseph Stein, inspirée du roman yiddish Tewje, der Milchmann (Tewje, le laitier) de Cholem Aleikhem.

Le président d’Anatevka, Thierry Leyne, 47 ans, est un multi-millionnaire (voire milliardaire) israélo-français passé par le Technion d’Haïfa puis l’Université libre de Bruxelles. Ingénieur en génie civil, il a effectué toute sa carrière dans la finance. Il a lancé en 1996, avec Brice Moatti et Yves Naccache, Axfin (société d’investissement et transactions financières par internet), introduit en Bourse en 1999 et racheté par le courtier allemand ConSors (puis revendu à Paribas). Il lance également Assya Capital, coté sur le marché libre d’Euronext en 2001 (65,5 millions de capital). L’ensemble fusionnera avec Global Equities en 2010, avant une séparation à l’amiable en 2012 (Leyne en détient encore 30 %).

http://www.faitsetdocuments.com/‎

 

 


Comme si c’était une découverte ! Le trucage électoral et le clientélisme en France, cela fait partie de la tradition au même titre que le pinard et le saucisson sec !  Et la simple lecture de « l’Histoire secrète du patronat » montre que ces messieurs savent très bien faire disparaître les personnes qui les emmerdent. Demandez à Charles Pasqua ! Vous pensiez vivre en démocratie ?

[Mediapart – 15 SEPTEMBRE 2013 |  PAR FABRICE ARFI ET MICHAËL HAJDENBERG ET PASCALE PASCARIELLO]

Pour la première fois, l’industriel et sénateur UMP Serge Dassault reconnaît dans un enregistrement réalisé fin 2012, et dont Mediapart publie des extraits, avoir acheté la victoire de son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes. Une somme de 1,7 million d’euros est en jeu. Les deux hommes à l’origine de l’enregistrement se sont fait tirer dessus trois mois plus tard.

Cette fois, Serge Dassault ne pourra pas nier. L’industriel milliardaire et sénateur UMP admet dans un enregistrement clandestin réalisé fin 2012, que Mediapart a pu écouter en intégralité et dont nous diffusons des extraits, avoir payé pour s’assurer de la victoire de son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, lors de la campagne municipale de 2010.

Pour la première fois, on entend Serge Dassault admettre avoir payé, et c’est tout un système de corruption aux conséquences criminelles qui se fait jour. Durant cette conversation accablante pour le milliardaire soupçonné par la justice d’avoir mis en place un système de corruption électorale dans sa ville, Serge Dassault dit ouvertement avoir commis des actes illégaux et, en creux, avoir opéré des paiements occultes depuis le Liban,s’inquiétant d’être désormais « surveillé par la police ».
La rencontre a eu lieu en novembre 2012. Deux hommes, habitants de Corbeil-Essonnes, décrochent un rendez-vous dans le bureau du célèbre avionneur et propriétaire du Figaro, en prenant soin de dissimuler leur matériel.  Durant la discussion, qui dure au total vingt-quatre minutes, ils se plaignent qu’un acteur clé du « système Dassault » n’ait pas redistribué comme prévu 1,7 million d’euros destinés à des personnes qui ont participé à la campagne victorieuse de 2010 dans des quartiers populaires du sud de Corbeil.
L’existence de cet enregistrement avait déjà été évoquée par Le Canard enchaîné en décembre 2012. Libération (ici ou ) et Le Point ont de leur côté raconté comment banditisme et politique étaient étroitement mêlés à Corbeil. Mais pour la première fois, dans les documents que nous publions, Dassault confirme lui-même la folie du système mis en place, dont les conséquences sont aujourd’hui incontrôlables.

Nous avons pu entendre cet enregistrement de bout en bout, connaître les conditions de sa réalisation et authentifier la voix de Serge Dassault. Nos sources nous ont autorisés à en publier trois extraits. (suite…)


Comment ne pas croire à la synarchie quand même un canard branchouille comme « les Inrocks » se permet d’écrire des textes qui auraient pu être écrits par Julius Streicher en 1930 – comment encore croire à la démocratie quand on est confronté à de tels tireurs de ficelles et éminences grises : « Le grand public ignore leurs visages : on ne les voit jamais à la télé, on ne les entend pas à la radio, on ne les lit guère dans la presse. Pourtant ils pèsent sur tous les médias. Leur obscurité sert leur éclat, leur sous-exposition médiatique illustre leur surexposition stratégique […] Ils ne revendiquent certainement pas le terme de “gourou”, ni celui de “magicien”, ni celui de “faiseur de rois” : les termes “conseiller” ou “codécideurs” leur vont mieux, mais restent trop euphémiques pour éclairer la dérive de leur pouvoir opérationnel. On ne vote pas pour eux mais ce sont eux qui décident ! » (Commentaire de Dov)

[Emmanuel Ratier – Faits & Documents n° 357 – Mai 2013]

Après les affaires Dominique Strauss-Kahn et Jérôme Cahuzac, l’incontournable « Mazarin de l’influence », co-président d’Havas Worldwide, qui a tissé depuis trente ans une incroyable toile d’araignée, vient de se faire taper sur les doigts, pour la première fois, par son patron Yannick Bolloré, qui lui a demandé de ne plus signer aucun contrat avec des ministres en exercice. Avec Anne Méaux et Michel Calzaroni, cet ashkénaze multimillionnaire est l’un des trois gourous qui « disposent d’un immense pouvoir d’influence sur la vie politique et économique française ». Un « vrai décideur installé dans l’ombre de notre système démocratique » (Les Inrockuptibles, 23 mars 2011).

« Tout en vitupérant “le capitalisme consanguin et protégé”, Stéphane Fouks cultive soigneusement son réseau de relations politiques […] Adversaire du mélange des genres (une connerie affirme-t-il sans rire), Stéphane Fouks vit de troublants dédoublements. Par exemple lorsqu’il remporte des marchés auprès d’élus que par ailleurs il conseille bénévolement. » Le Canard enchaîné, 31 janvier 2001.

« Il est en mouvement constant, donc assez bordélique mais il est rapide, ça le sauve. » Jacques Séguéla, Stratégies.

« Ce fut un des pince-fesses les plus courus de la capitale : le 25 novembre 2008, dans un salon du ministère du Travail, Stéphane Fouks, se faisait remettre la Légion d’honneur (NDA : sur proposition de l’UMP Laurent Wauquiez) des mains de Xavier Bertrand (NDA : ministre du Travail UMP), sous le regard admiratif de vingt-trois patrons du CAC 40 et de nombreux politiques de tous bords. Près de 300 invités au total ! À 49 ans, cet homme-là est un véritable réseau à lui tout seul […] Mais l’entregent de cet ancien rocardien devenu multimillionnaire ne se limite pas à son portefeuille de clients, loin de là ! Le coeur du système Fouks, c’est d’abord un triangle constitué avec deux copains rencontrés sur les bancs de la fac Tolbiac : le criminologue Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient de France, et le député socialiste Manuel Valls. S’y ajoutent d’autres fidélités, comme celle qui le lie à Arnaud Lagardère ou à Dominique Strauss-Kahn, dont il a embauché plusieurs très proches collaborateurs. Recaser les amis, en détacher d’autres… La méthode a permis d’essaimer dans les cercles qui comptent. » Le Nouvel observateur, 21 mai 2009 (1).

« Sa proximité avec Dominique Strauss-Kahn l’a fait passer du statut envié de spin doctor d’un futur président à celui de conseiller complaisant – voire complice – de l’homme qui scandalise […] Il tente de transformer pour la galerie le pire danger qui ait menacé sa carrière en expérience édifiante de communication de crise […] Il y a encore quelques semaines, il alimentait volontiers la thèse du “complot” dans l’affaire du Sofitel. Les révélations sur les prostituées du Carlton l’ont saisi par surprise. » Le Monde, 6 novembre 2012.

« Chez Euro RSCG, on adore les remaniements ministériels. Un nouveau ministre qui s’installe, c’est un nouveau marché qui s’ouvre ? Chaque fois, la maison incite ses consultants à accepter les offres d’embauche. “C’est devenu Manpower” […] Dans le gouvernement Fillon, on trouve des petits Fouks un peu partout. Entre autres ministres, Valérie Pécresse, Bernard Kouchner et Frédéric Mitterrand ont chacun à leur côté un expert en relations presse issu de l’agence. » Le Point, 19 novembre 2009.

« Fouks s’est même offert des implants capillaires dans la clinique d’un de ses clients, le député socialiste Jérôme Cahuzac. » Le Nouvel observateur, 21 juin 2011.

En raison des remous provoqués par les affaires Strauss-Kahn et Cahuzac, Yannick Bolloré, vice-président du groupe Havas, certainement en accord avec son père Vincent, a décidé de cesser la signature de contrats avec des ministres en exercice. Il faut dire que le spécialiste de la communication de crise avait personnellement pris en main le « cas » Cahuzac, afin d’épauler la conseillère du ministre, Marion Bougeard, « détachée » de l’agence de lobbying dès la nomination à Bercy du député PS du Lot-et-Garonne. Un « placement » dans le plus pur style de Fouks. Un sévère avertissement pour le lobbyiste socialiste affairiste Stéphane Fouks, patron d’Havas Worldwide, qui travaillait, en sous-main ou indirectement, pour sans doute un tiers des membres de l’actuel gouvernement (mais aussi pour Nathalie Kosciusko-Morizet, dans sa « bataille de Paris »). Il faut dire qu’après l’affaire DSK (on a déjà oublié qu’Euro RSCG avait la communication du FMI pour l’Europe), l’affaire Cahuzac commence à faire désordre et Stéphane Fouks en est désormais réduit à se sauver lui-même. Inventer sa propre com de crise et ses fameux « éléments de langage » qu’il avait jusqu’alors l’habitude de vendre très chers à ses clients. Et ne pas perdre les contrats avec les entreprises qui pensaient d’abord avoir acheté une assurance DSK en prenant un ticket Fouks, puis un ticket Cahuzac en remettant au pot Fouks…

Stéphane Fouks est né le 6 avril 1960 à Paris XVIIe. Il est d’une extrême discrétion sur sa biographie véritable et a oeuvré pour empêcher la parution de sa biographie sur Wikipedia (il n’y en a pas). Il est le fils d’un sous-directeur à la Sécurité sociale né à Odessa, Moïse (indiqué comme Maurice au Who’s Who) Fouks, militant du Parti communiste qui finira mendésiste social-démocrate. Dans sa lettre d’information du 17 juillet 2002, Pierre de Villemarest, généralement très au fait de l’espionnage soviétique, le présentait comme un « cadre du PC d’Odessa aux temps soviétiques ». Sa mère, fille de déportée, est comptable dans une entreprise de maroquinerie. « La famille maternelle est originaire de Pologne et la famille paternelle d’Odessa. Installée dans le Jura puis dans le Lyonnais, celle-ci sera cachée par des habitants durant la Seconde Guerre mondiale […] On assure surtout un judaïsme oecuménique et laïque, plus culturel que cultuel. Le jeune Stéphane ne fait pas Kippour et esquive le rabbin mais il n’échappe pas en revanche aux cornichons Molossol et au pikelfleish (Le Figaro, 2 juin 2001). » Il a épousé le 6 juillet 1985 Véronique Dutrou, fille des imprimeurs d’art Robert et Lydie Dutrou, propriétaires du centre d’art graphique La Métairie Bruyère (Yonne), dont elle est cogérante. (suite…)


[Mediapart – FABRICE ARFI, KARL LASKE – 21/06/2013]
Mohammed Ismail, l’ancien directeur de cabinet de Saïf al-Islam Kadhafi, révèle à Mediapart le circuit bancaire utilisé par le régime libyen pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy. Il livre le nom de la banque, point de départ de l’argent : la North Africa Commercial Bank, à Beyrouth. Il affirme qu’un compte de l’intermédiaire Ziad Takieddine en Allemagne a également été utilisé.

http://www.mediapart.fr/journal/international/200613/sarkozy-kadhafi-un-dignitaire-revele-le-circuit-de-largent-noir


Financement politique ? Quelle drôle d’idée ! 🙂

[Karl Laske / Marine Turchi – Mediapart – 10/06/2013]

La secrétaire générale de l’UMP Michèle Tabarot, députée et maire du Cannet (Alpes-Maritimes), pourrait être visée par l’enquête ouverte en 2008 contre son frère en Espagne. Mis en examen par les juges espagnols de l’Audiencia nacional pour une escroquerie immobilière estimée à 72 millions d’euros, Claude Roch Tabarot a notamment vendu des centaines de maisons à bâtir sur des terrains qui ne lui appartenaient pas. Selon les pièces de l’enquête consultées par Mediapart, son groupe immobilier, Riviera Invest, a aussi opéré des retraits massifs en espèces, à hauteur de 13,5 millions d’euros, et de nombreux virements vers le Maroc, les États-Unis et… la France.

Des victimes françaises s’apprêtent à réclamer de nouveaux actes d’investigation: ils pourraient conduire la justice à vérifier le train de vie et les modalités de financement de l’activité politique de Michèle Tabarot et de son deuxième frère, Philippe, secrétaire national de l’UMP, conseiller général des Alpes-Maritimes et candidat à la mairie de Cannes en 2014.

« Il y a des preuves qu’une partie de l’argent des victimes espagnoles du groupe Riviera est allée en France et que cet argent a été détourné par un membre de la famille de responsables politiques, dans leur campagne électorale », déclare à Mediapart l’avocat de l’association des victimes, Me José Luis Escobar.

« L’argent parti vers le Maroc a provoqué l’intervention et le blocage des fonds par la justice marocaine, poursuit-il. Si les Français ne permettent pas l’utilisation d’argent de provenance douteuse par leurs candidats, ils doivent enquêter sur la destination de chaque euro détourné dans notre affaire, à partir des comptes sur lesquels les victimes ont déposé leur argent. Les Français doivent enquêter sur la destination de l’argent détourné vers la France par virements bancaires, et sur l’argent qui a pu être transporté en liquide. »

À ces soupçons s’ajoute le fait que le plus proche conseiller de la secrétaire générale de l’UMP, Frank Mezzasoma, trésorier adjoint de la fédération UMP des Alpes-Maritimes, a en effet été l’un des actionnaires de la holding de Roch Tabarot en Espagne, Riviera Coast invest. Questionné par Mediapart sur la fraude reprochée à Riviera, Frank Mezzasoma a répondu par mail qu’il nous invitait à nous « reporter aux déclarations du juge d’instruction ou du procureur, voire à celle de l’avocat espagnol de la société qui ont toujours été très claires » (sic).

http://www.mediapart.fr/journal/france/050613/laffaire-espagnole-qui-menace-la-numero-2-de-lump

 


Comme quoi, on peut être Verte et déraper grave… Dominique, là tu déconnes sérieux ! Soit tu vires Hochard et sa bande d’excités, soit cela signifie que tu cautionnes – et dans ce cas là tu ne mérites pas d’être « Verte » ! (Dov – membre d’EELV)

[Mediapart –  02 juin 2013 | Par Louise Fessard  ]

L’agression le 19 mai 2013 d’un journaliste à Montreuil (Seine-Saint-Denis) par des agents de surveillance de la voie publique (ASVP) a levé le voile sur l’existence d’une équipe mobile d’agents communaux armés, dirigée par un proche de la maire Dominique Voynet (Europe Écologie-Les Verts) et qui s’apparente à une police parallèle. Selon les témoignages et éléments recueillis, certains ASVP de Montreuil, normalement préposés au stationnement, effectuent des missions qui vont bien au-delà de leur compétence : patrouilles en voitures banalisées, encadrement de manifestations publiques, expulsions de squats, palpations à l’entrée du conseil municipal, etc. Une situation paradoxale dans une ville dont la maire s’est toujours refusée à l’armement de la police municipale, considérant que la sécurité des citoyens relevait de l’État.

Journaliste reporter d’images pour l’agence de presse TSVP, Mikaël Lefrançois a déposé plainte le 21 mai 2013 pour violences aggravées contre le directeur de la tranquillité publique de Montreuil, Denis Hochard. La mairie a « provisoirement » suspendu ce dernier, en attendant les résultats d’une enquête interne. L’agence TSVP a indiqué vouloir également déposer plainte dans les prochains jours, notamment pour entrave à la liberté de la presse.

Le journaliste, âgé de 27 ans, affirme avoir été agressé dimanche 19 mai vers 2 heures du matin, aux abords du palais des congrès de Montreuil où se déroulait un festival de musique électro. Mikaël Lefrançois avait réalisé en 2012 un reportage sur les polices municipales, diffusé en janvier 2013 par M6 dans “Enquête exclusive”. Comme leur nom l’indique, les agents de surveillance de la voie publique ont uniquement compétence pour dresser des procès-verbaux en cas d’infractions liées à l’arrêt et au stationnement des véhicules, ainsi qu’aux règlements sanitaires sur la propreté des espaces publics. Aussi le jeune homme dit-il avoir été surpris en constatant que certains d’entre eux portaient à la ceinture d’imposantes bombes lacrymogènes.

« Mikaël a voulu prendre des photos sur son portable pour son sujet, et l’un des agents l’a sommé d’effacer les photos de façon hyper agressive, même après qu’il lui a montré sa carte de presse, explique Thibault Leguillon, l’ami qui l’accompagnait ce soir-là. Il s’est énervé très vite, car Mikaël refusait. » Lorsque l’agent photographié de dos se retourne, Mikaël Lefrançois découvre qu’il s’agit du chef de la tranquillité publique de Montreuil, qu’il dit connaître de vue sans l’avoir jamais rencontré. Son ami a eu le réflexe de sortir à son tour son portable pour filmer la scène.

Sur la première séquence que nous avons pu visionner, un agent en uniforme au dos siglé « tranquillité publique » demande à Mikael Lefrançois d’effacer ses photos de façon plus qu’insistante – « Je fais ce que je veux alors la photo, tu l’effaces. Je t’emmerde » –, avant de l’agripper par le col et de le plaquer au mur, tandis que le jeune homme appelle au secours un policier municipal proche – « Monsieur, vous êtes policier municipal, c’est un abus de pouvoir ! » Sur une deuxième vidéo datant du 19 mai à 2 h 04 du matin, on voit le journaliste être violemment amené au sol par plusieurs ASVP, sous le regard d’un policier municipal. Ce qui vaudra au jeune homme une hémorragie à l’œil droit, constatée le lendemain matin, et trois jours d’incapacité temporaire de travail.

Il affirme également avoir alors reçu une décharge électrique à la main « de faible intensité, mais suffisante pour me faire lâcher le téléphone ». « Ils lui ont mis le genou sur le visage, c’était violent », explique Thibault Leguillon. Sur la vidéo, on entend un homme – Denis Hochard, selon le journaliste – crier : « J’ai 52 ans, pépère. C’est pas un mec de ton âge qui va me casser les couilles. Maintenant tu vas me donner le code de ton appareil et on va virer les photos que tu as faites de moi. C’est comme ça la vie, parce qu’ici, on est en France, y a des lois. » Et de menacer : « Je vais te démonter ta gueule. Casse-toi, garçon ! Je vais te le mettre dans le cul ton téléphone. »

Une fois relâché et après avoir constaté que son ami avait filmé la scène, le journaliste aurait fini, sous la menace des agents communaux, par donner son code afin de débloquer le téléphone et d’effacer les photos. « Denis Hochard m’a redonné le téléphone, en me disant qu’il y avait plein de petites rues sombres à Montreuil et que ce serait dommage qu’on s’y croise un jour », relate Mikaël Lefrançois. (suite…)


[MEDIAPART – 03 mai 2013 | Par Karl Laske]

 » Jamais je n’ai vu passer de financement libyen », a répété Claude Guéant, brièvement questionné par Mediapart, jeudi. L’ancien ministre de l’intérieur le clame partout : le virement de 500 000 euros qu’il a reçu en 2008, dévoilé cette semaine par le Canard enchaîné, n’a « rien à voir » avec la Libye. Ses explications confuses, et très vite démenties (lire ici et la), n’y changent rien. Qu’il parvienne ou pas à clarifier l’origine de ses fonds, l’ancien proche collaborateur de Nicolas Sarkozy est devenu, par la faute de l’intermédiaire Ziad Takieddine, l’un des premiers suspects dans l’enquête sur le financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

L’information judiciaire contre X… confiée le 19 avril aux juges Serge Tournaire et René Grouman pour « corruption active et passive » et « trafic d’influence » vise, entre autres, à vérifier si Claude Guéant a pu donner à Bachir Saleh, l’ex-directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, « les indications bancaires nécessaires aux virements » destinés à la présidentielle, comme Takieddine l’a affirmé. « Les éléments existants sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007 » vont « au-delà de 50 millions d’euros » a déclaré l’intermédiaire jadis proche de Guéant, le 19 décembre dernier. Le document officiel libyen révélé par Mediapart, en avril 2012, faisait état du déblocage d’une somme de 50 millions en faveur de Sarkozy.

Les archives informatiques de l’intermédiaire – notes et courriers que Mediapart a popularisés en juillet et août 2011, dans la série des « documents Takieddine » – ont été résumées récemment dans un rapport des policiers de la Brigade centrale de lutte contre la corruption (BCLC). Claude Guéant et ses initiales « CG » y figurent partout. Une lecture attentive de ces notes nous offre l’histoire de la dérive d’un préfet, dont le train de vie actuel n’est que l’un des indices.

Comme directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, puis secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant a progressivement, contre tous les usages, fait appel à un intermédiaire en armement – en la personne de Ziad Takieddine – pour gérer ses contacts en Arabie saoudite, en Libye, en Syrie et au Liban. Lui soumettant au passage des projets de courriers et de déclarations officielles pour en obtenir la validation. Offrant un coup de pouce à ses objectifs commerciaux : ici la surveillance des frontières, là la surveillance d’internet, ou encore un gisement gazier en Libye. L’intermédiaire a utilisé cette caution du ministère de l’intérieur, puis de l’Élysée, pour conclure des marchés d’armement et de sécurité, allant jusqu’à imaginer avec Claude Guéant le projet d’une société franco-libyenne dont le collaborateur du président élu en 2007 aurait supervisé l’activité. Ce que les notes de l’intermédiaire nous apprennent de Claude Guéant font de lui un maillon essentiel de l’affaire Kadhafi-Sarkozy. (suite…)


Et après on s’étonne que l’extrème droite revienne en force !

[Arianne Chemin – LE MONDE –  03.04.2013 ]

« Mais évidemment, qu’il a un compte en Suisse ! » C’était le 12 décembre 2012, au tout début de « l’affaire Cahuzac ». Le spécialiste des questions de sécurité Alain Bauer, qui connaît aussi bien le monde du renseignement que la Rocardie et la franc-maçonnerie, lâche la confidence au Monde, au détour d’une conversation.

Proche de Nicolas Sarkozy, Alain Bauer n’a jamais conseillé Jérôme Cahuzac. Mais comment imaginer que cet intime de Stéphane Fouks, le patron d’Havas Worldwide (ex-EuroRSCG), n’ait pas évoqué avec ce dernier le cas du ministre du budget ? Qu’il n’ait pas échangé un mot du sujet avec son autre ami de trente ans, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, étrangement silencieux depuis le début de cette affaire ?

Qui savait ? La question, aujourd’hui, a son importance. Alors que l’aveu public du ministre du budget laisse l’équipe Hollande assommée, cette dernière s’interroge : Jérôme Cahuzac s’est-il enfermé seul dans son déni ou l’y a-t-on encouragé ? Qui est « responsable du mensonge », comme le dit un ministre logé à Bercy ? Gilles August, l’avocat du déni, qui expliquait le 10 janvier sur Europe 1 que ce « n’était pas Jérôme Cahuzac » qu’on entendait sur l’enregistrement de Mediapart, a cédé la place à Jean Veil, désormais conseil du « repenti ». Mais Stéphane Fouks ?

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Le spécialiste de la communication de crise avait pris personnellement en main le « cas » Cahuzac, épaulant la conseillère du ministre, Marion Bougeard, elle-même « détachée » de l’agence de lobbying au « budget » dès la nomination à Bercy du député du Lot-et-Garonne. Un « placement » dans le plus pur style de l’agence de lobbying – et comme en pratiquent d’ailleurs Publicis et d’autres –, qui a toujours veillé à ses embauches.

PUB OU POLITIQUE,LES DONNEURS D’ORDRES SONT LES MÊMES

Avant Fouks, la génération de Jacques Séguéla et de Jean-Michel Goudard – le « S » et le « G » d’EuroRSCG – se contentait d’appliquer à la politique les méthodes du marketing. Fouks est plus malin : il a compris avant d’autres que, dans la pub et la politique, ce ne sont pas les méthodes qui sont les mêmes, mais les donneurs d’ordres : celui qui se trouve dans un cabinet ministériel dirigera demain la communication d’une entreprise publique ou « pantouflera » chez un annonceur du privé.

Pour cet as des réseaux, ceux qu’une alternance ou une défaite prive d’emploi, comme ces conseillers de gauche embauchés en 2002 ou 2007, seront des relais de choix si les socialistes renouent avec l’exercice du pouvoir en 2012. C’est ainsi que l’on retrouve dans l’équipe Hollande d’anciens salariés d’EuroRSCG, et souvent à des postes de choix : d’Aquilino Morelle, conseiller politique du président, à Gilles Finchelstein, qui veille sur les « discours et les questions de stratégie » de Pierre Moscovici, en passant par Sacha Mandel, conseiller en communication du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, ou Viviane Nardon, son alter ego auprès du président de l’Assemblée, Claude Bartolone.

DISTILLER DES « ÉLÉMENTS DE LANGAGE »

« N’avouez jamais », a souvent conseillé Stéphane Fouks, biberonné aux préceptes de Jacques Pilhan, le « sorcier de l’Elysée » sous Jacques Chirac et François Mitterrand, comme l’a raconté dans sa biographie François Bazin. EuroRSCG sait aussi distiller comme personne des « éléments de langage ». « Cela ne lui ressemble pas. Ce n’est pas l’homme que je connais », avaient récité les hiérarques du PS après l’affaire du Sofitel, en mai 2011, et la garde à vue de DSK. Pour Jérôme Cahuzac, ce fut jusqu’à aujourd’hui : « Quand un ami vous dit les yeux dans les yeux, « Je n’ai pas de compte en Suisse », on le croit. »

Stéphane Fouks est enfin un adepte – quand l’affaire n’est plus tenable – des aveux et confessions soigneusement mis en forme. DSK avait parlé sur TF1 de « faute morale » à propos de sa relation avec Nafissatou Diallo. Jérôme Cahuzac, dans un communiqué publié sur son blog, mardi 2 avril à 15 heures 52 : « Je demande pardon. »

Aujourd’hui, Stéphane Fouks est aux abonnés absents. « Pour les communicants de crise, le dilemme est toujours le même : passer pour un con ou pour un salaud », excuse un communicant concurrent. A l’Elysée, on refuse pour l’instant de montrer l’équipe de communicants du doigt, même si on « s’interroge ». Loin du Château, d’autres se montrent plus suspicieux et moins amènes. Pourquoi cette petite bombe un jour de questions d’actualité et d’affluence à l’Assemblée, se demande ainsi cette ancienne d’EuroRSCG : « Il pouvait attendre un jeudi. Pour moi, ça ressemble à un gros « Allez tous vous faire voir ! » » Et cet ami de trente ans du président : « Après la gestion DSK, la gestion Cahuzac… Pour qui roule Stéphane Fouks ? Le préjudice politique est tel que la question va finir par se poser… »

http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/04/03/mais-pour-qui-roule-stephane-fouks_3152524_3208.html


Pourquoi protège-t-on les banques ? Quelle est leur contribution au marché de l’emploi ? A la richesse sociale ? Quelle fonction remplissent-elles qu’une « Banque Nationale des PME » ne pourrait remplir vis à vis du tissu économique ?

Paul Samuelson, Simon Kuznets, Friedrich Von Hayek, Arthur Lewis, Theodore Schultz… tous Prix Nobels d’économie, ont montré dans leurs travaux que la Banque est une activité régalienne qui montre sa véritable utilité sociale quand elle est gérée par la collectivité nationale. Il n’y a qu’à voir, lors de la dernière crise économique, les pays ultra-capitalistes ont tous quasi nationalisés leurs banques…

[Boulevard Voltaire – 05/01/2013]

Fin décembre, au micro d’Europe 1, dans l’émission « Médiapolis », Michel Rocard fut l’auteur de déclarations on ne peut plus intéressantes qui, malheureusement, ne furent pas l’objet de reprises dans les autres médias. Le propos de Michel Rocard est le suivant : la réforme de la Banque de France de 1973 a interdit que celle-ci prête à l’État à taux zéro.

L’État est donc allé emprunter avec intérêt sur les marchés privés. Si nous en étions restés au système précédant, qui permettait, répétons-le, à la Banque de France de prêter à l’État à taux zéro, notre dette serait de 16 ou 17 % du PIB, soit bénigne.Les deux journalistes chargés de l’interviewer ne réagirent pas, comme si Rocard avait dit là une banalité. Pourtant, il venait de leur dire que tous les fameux« sacrifices », prétendument inéluctables, auxquels le peuple français devait consentir, ou encore la rigueur imposée par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), n’étaient pas une fatalité mais la résultante d’un choix de politique de dette.

Et d’ajouter que, contrairement à ce qui est véhiculé depuis des années dans les grands médias, la France n’avait pas vécu « au-dessus de ses moyens » mais qu’elle avait dû débourser, au titre d’un simple jeu d’écriture, alors qu’aucune nécessité économique ne l’exigeait, des centaines de milliards d’euros constants au profit des marchés financiers. Il leur disait encore que la crise des dettes souveraines était parfaitement artificielle et qu’il suffirait de revenir à la création monétaire publique pour qu’elle soit réglée sans heurt. Mais nos journalistes, disions-nous, ne bronchèrent pas.

Michel Rocard, en revanche, se moque un peu du monde quand il affirme que la loi de 1973 fut simplement adoptée pour « imiter les Allemands », comme si l’objet de cette loi était de limiter l’inflation. Non. Cette loi a simplement permis de créer un marché interbancaire des obligations d’État. Contrairement aux thèses libérales vieillottes, les marchés ne naissent jamais « spontanément ». Ils sont des créations politiques ad hoc, comme, par exemple, le marché des devises, résultant de la mise en place du système de change flottant.

On peut également déplorer que Michel Rocard ne nous ait pas dit pourquoi il ne tenta pas, du temps où il était Premier ministre, d’abroger cette loi « stupéfiante » selon ses propres dires et pourquoi le sujet est aujourd’hui encore tabou. Mais ne soyons pas trop dur avec Michel Rocard. Reconnaissons-lui d’avoir mis un terme à la conspiration de silence et de l’ignorance qui sévit depuis des décennies dans la classe politique française.

http://globalpresse.wordpress.com/2013/01/05/quand-michel-rocard-devoile-le-pot-aux-roses/


Ca vous surprend ? Le Pen a toujours été l’arbre qui cachait la forêt Sarkozy… en quoi Le Pen serait-il plus « fasciste » que Guéant ou Hortefeux ?

[Oumma.com – 12/09/2012]

Nommer Marine Le Pen à l’Intérieur pour s’assurer une réélection dans un fauteuil, il n’y aurait rien eu d’incohérent, ni même de renversant, quand on s’appelle Sarkozy et que l’on s’est évertué pendant cinq ans à faire sauter toutes les digues de la politique, même les plus dangereusement contre-nature qui soient !

L’ex-hyperprésident d’une oligarchie triomphante aura mis à rude épreuve les grandes valeurs républicaines tout au long d’un mandat qui a fait feu de tout bois. Adepte de la politique du casting et de l’ouverture à gauche, il n’a guère plastronné lorsqu’il a réalisé, un peu tard, que sa stratégie populiste débridée avait revigoré le FN, au point que la fille à papa, Marine Le Pen, réussissait à lui damer le pion et à lui dicter l’agenda idéologique.

Dans sa course effrénée pour torpiller l’ennemi et se maintenir sur son trône,  l’hypothèse d’un rapprochement avec la tornade blonde frontiste, et peut-être même de son entrée au gouvernement, et en poussant le bouchon encore plus loin, à l’Intérieur, aurait été envisagée par sa garde rapprochée.

Cet épisode, passé sous silence quand l’Elysée phosphorait sous les ordres de  Patrick Buisson, ex-cadre du FN et ancien directeur de Minute,  dont l’agence de communication a largement tiré profit de la frénésie sondagière qu’il a lui-même orchestrée, est révélé dans l’ouvrage d’Éric Mandonnet et de Ludovic Vigogne, « Ça m’emmerde ce truc !», qui retrace la campagne d’entre-deux-tours de l’ancien chef de l’Etat, à paraître le 17 octobre prochain chez Grasset. (suite…)

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