Spécial Douce France



[Mediapart – 14 MARS 2017 –  CARINE FOUTEAU ET MICHAËL HAJDENBERG]
Marine Le Pen, élue présidente de la République, pourrait parfaitement s’accommoder de la Ve République. Nominations, référendums, état d’urgence déjà en vigueur : quelques semaines lui suffiraient pour mettre en place un État FN. Peu d’institutions seraient en capacité de résister.

Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur. Ni de se lancer dans un récit de fiction. Simplement de prendre la mesure de ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen accédait à la présidence de la République.

Son programme est connu – Mediapart y reviendra longuement dans les semaines qui viennent. Mais pourra-t-elle le mettre en œuvre ? Quels pouvoirs la Constitution lui offre-t-elle pour annihiler les tentatives d’obstruction qui se feront jour ? Peut-elle façonner, et en combien de temps, un État FN ? Quels seraient les possibles contre-pouvoirs si un régime autoritaire s’attaquait aux libertés fondamentales ?

Le 26 février, la présidente du Front national a donné un avant-goût de sa vision du pouvoir : « Je veux dire aux fonctionnaires, à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’État pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus (…), de se garder de participer à de telles dérives. » Et de poursuivre : « Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’État que nous voulons sera patriote. »

La Ve République, dont Charles de Gaulle avait dû promettre en 1958 qu’elle n’avait pas été taillée pour un dictateur, peut-elle permettre quelque 60 ans plus tard la mise au pas d’un pays ? Une chose est sûre : Marine Le Pen, contrairement à d’autres candidats, n’annonce pas de VIe République ou de changement de régime. Comme le dit Paul Alliès, professeur émérite de science politique à la Faculté de droit de Montpellier dans un billet de blog publié sur Mediapart, « le régime de la Ve République est parfaitement compatible avec sa conception césariste de l’exercice du pouvoir ».

L’article 5 de la Constitution affirme en effet que le président « assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État ». Clef de voûte du système, « il veille au respect de la Constitution ». Il en est donc « l’interprète », analyse le constitutionnaliste Bertrand Mathieu, professeur à l’École de droit de la Sorbonne Université Paris I, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et vice-président de l’Association internationale de droit constitutionnel. L’article 15 en fait aussi le chef des armées, susceptible de décider seul de l’usage de l’arme nucléaire.

Se projeter s’avère d’autant plus complexe que rares sont les chefs d’État autocratiques à avoir annoncé la couleur avant leur accession au pouvoir. Et que beaucoup de paramètres restent encore inconnus, à commencer par la future composition de l’Assemblée nationale. Marine Le Pen y obtiendrait-elle une majorité ? Pour augmenter ses chances de succès aux législatives, rien ne l’empêche de convoquer un référendum immédiatement après l’élection présidentielle afin de mettre en place un scrutin (partiellement ou intégralement proportionnel) qui lui serait plus favorable.

Même s’il est impossible de prévoir par avance les contours d’un futur régime autoritaire – « Un barrage juridique n’est jamais qu’un barrage de papier », commente un conseiller d’État –, voici ce que la présidente serait en mesure de faire grâce aux attributions que lui confère la Ve République. (suite…)


Quand on est au pouvoir, on nomme des juges « copains » qui ensuite se chargent de vous protéger… ça marche comme ça la politique !

Placé sur écoute, Nicolas Sarkozy menacé par une nouvelle affaire

[Gérard Davet  – Fabrice Lhomme  – LE MONDE | 07.03.2014]

L’affaire est sans précédent. Un ex-président de la République et deux de ses anciens ministres de l’intérieur placés sur écoutes téléphoniques. Gilbert Azibert, l’un des plus hauts magistrats français, suspecté de renseigner discrètement Nicolas Sarkozy sur l’affaire Bettencourt, en échange d’une sinécure à Monaco. La Cour de cassation, plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, accusée d’être sous influence, ses principaux membres susceptibles d’être interrogés par les policiers. Tous les ingrédients d’un scandale d’Etat sont réunis.

Sarkozy placé sur écoutes
Le point de départ de l’affaire remonte au 19 avril 2013, lorsqu’une information judiciaire pour « corruption » est ouverte à Paris. Confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman, elle vise un éventuel soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007. Discrètement, les magistrats prennent une décision forte : ils mettent l’ancien président sur écoute ainsi que deux de ses anciens ministres de l’intérieur, Claude Guéant et Brice Hortefeux.

En décembre 2013, plusieurs conversations enregistrées entre M. Hortefeux et l’ancien patron de la police judiciaire de Paris, Christian Flaesch, fuitent dans Le Monde. Elles révèlent une proximité gênante entre l’homme politique et l’enquêteur, entraînant la mise à l’écart du policier. L’épisode inquiète les sarkozystes. M. Sarkozy lui-même devient laconique sur son téléphone « officiel ». Les juges s’interrogent, et finissent par découvrir que l’ex-chef de l’Etat dispose d’un second portable, enregistré sous un nom fictif. A son tour, cet appareil est placé sous surveillance. Les écoutes révèlent des échanges avec un autre téléphone mobile acquis avec une identité d’emprunt: il s’agit du portable acheté par Me Herzog pour échanger en toute confidentialité avec son client. (suite…)


Ca vous surprend ? Le Pen a toujours été l’arbre qui cachait la forêt Sarkozy… en quoi Le Pen serait-il plus « fasciste » que Guéant ou Hortefeux ?

[Oumma.com – 12/09/2012]

Nommer Marine Le Pen à l’Intérieur pour s’assurer une réélection dans un fauteuil, il n’y aurait rien eu d’incohérent, ni même de renversant, quand on s’appelle Sarkozy et que l’on s’est évertué pendant cinq ans à faire sauter toutes les digues de la politique, même les plus dangereusement contre-nature qui soient !

L’ex-hyperprésident d’une oligarchie triomphante aura mis à rude épreuve les grandes valeurs républicaines tout au long d’un mandat qui a fait feu de tout bois. Adepte de la politique du casting et de l’ouverture à gauche, il n’a guère plastronné lorsqu’il a réalisé, un peu tard, que sa stratégie populiste débridée avait revigoré le FN, au point que la fille à papa, Marine Le Pen, réussissait à lui damer le pion et à lui dicter l’agenda idéologique.

Dans sa course effrénée pour torpiller l’ennemi et se maintenir sur son trône,  l’hypothèse d’un rapprochement avec la tornade blonde frontiste, et peut-être même de son entrée au gouvernement, et en poussant le bouchon encore plus loin, à l’Intérieur, aurait été envisagée par sa garde rapprochée.

Cet épisode, passé sous silence quand l’Elysée phosphorait sous les ordres de  Patrick Buisson, ex-cadre du FN et ancien directeur de Minute,  dont l’agence de communication a largement tiré profit de la frénésie sondagière qu’il a lui-même orchestrée, est révélé dans l’ouvrage d’Éric Mandonnet et de Ludovic Vigogne, « Ça m’emmerde ce truc !», qui retrace la campagne d’entre-deux-tours de l’ancien chef de l’Etat, à paraître le 17 octobre prochain chez Grasset. (suite…)


Espionnage AEF : pourquoi Christine Ockrent est mise en cause

[Marianne 2  –  Vendredi 3 Décembre 2010 ]

Directrice déléguée du groupe Audiovisuel extérieur de France, Christine Ockrent est mise en cause dans la découverte d’un système d’espionnage interne mis en place par un prestataire très proche du couple qu’elle forme avec Bernard Kouchner. Marianne publie dans son édition papier du 4 décembre des documents qui désignent Christine Ockrent.

Mardi 30 novembre à 23 heures, lepoint.fr, sous la plume d’Emmanuel Béretta, publiait un article révélant la plainte contre X au pénal pour « intrusion et vol de données dans un système automatisé informatique », déposée officiellement par la direction du groupe Audiovisuel de France, qui chapeaute France 24, RFI et TV5. Marianne est aujourd’hui en mesure de le dire : non seulement cette plainte est tout ce qu’il y a de plus sérieuse, mais encore l’enquête qui progresse désigne directement, et pour plusieurs raisons, l’épouse de Bernard Kouchner comme étant au coeur du système de piratage informatique interne découvert dans les ordinateurs de la holding du groupe « l’Audiovisuel extérieur français ».  (…)

Constatant le peu de réactivité de la police, Alain de Pouzilhac, le Président du groupe contre lequel Christine Ockrent, directrice déléguée, mène une guérilla depuis cet été, a confié le 19 novembre une enquête au cabinet Forensic & Legal Services, expert de justice près de la Cour d’appel de Paris. Lequel a remis deux rapports au PDG de AEF. Le premier rapport concerne Thibault de Robert, un cadre spécialisé dans la sécurié informatique, salarié de Lagardère Active, mais qui oeuvrait en l’occurence pour AEF depuis l’été 2008, à la demande de Christine Ockrent. Ce premier rapport est accablant pour Thibault de Robert, un  ami de longue date du couple Kouchner-Ockrent.

Le deuxième rapport concerne Candice Marchal, une vieille connaissance de Chrisine Ockrent avec laquelle elle collaborait à France 3. Les informaticiens travaillant sur cette enquête n’ont pas encore dépouillé toutes les données trouvées dans l’ordinateur de Candice Marchal, soit 2,5 millions de documents. Mais les échanges montrent sa proximité avec Christine Ockrent. Certains de ces mails, dont les enquêteurs ont pris connaissance, indiqueraient que Christine Ockrent n’ignorait pas ce système de piratage interne.

Marianne publiera samedi 4 décembre, et vendredi 3 décembre sur Internet, l’ensemble de l’enquête de Pierre Péan et Philippe Cohen. On y apprendra pourquoi, au sein du staff d’Audiovisuel extérieur de France (AEF), les principaux dirigeants du groupe suspectent la directrice déléguée d’avoir organisé ou au moins toléré la mise au point de ce système de piratage interne. Depuis que le scandale a éclaté, Christine Ockrent s’est bornée à indiquer qu’elle n’était pour rien dans cette affaire. Il reste à savoir ce que diront ses deux amis lorsqu’il seront interrogés par la police, qui vient de récupérer le rapport d’expertise du cabinet mandaté par la direction d’AEF.

http://www.marianne2.fr/Espionnage-AEF-pourquoi-Christine-Ockrent-est-mise-en-cause_a200301.html


Trois caissières de chez Ed licenciées… Et l’UMP qui parlait de volontariat et de liberté !

[Olivier Bonnet -Plumes de Presse – 17/010/2009]

« On a profité d’un contexte économique difficile pour nous mettre le couteau sous la gorge. Je travaille déjà le samedi toute la journée. J’ai refusé de travailler aussi le dimanche parce que c’est le seul jour où je peux voir mon fils de 16 ans, qui est en sport études. Donc, en fait, il fallait choisir entre mon travail et ma famille. Nous sommes trois caissières en tout à avoir été licenciées pour refus du travail dominical. Aujourd’hui, on demande notre réintégration » : Etelvina Fernandes, caissière depuis 5 ans chez Ed à Oyonnax, sur l’antenne de RMC, citée par Le Post.

Rions un peu, très jaune, en relisant la déclaration du ministre du Travail, Xavier Darcos, défendant la loi UMPiste sur le travail dominical : « Je suis certain que votre assemblée (…) ne remettra pas en cause les équilibres de ce texte qui protège les salariés, soutient les entreprises qui les emploient et répond aux attentes de la très grande majorité des Français« . En tout cas pas à celles des caissières d’Ed qui voulaient juste avoir un (seul) jour pour leur famille – il faut voir pour quel salaire, en plus ! Et sur le coup, les infortunées salariées ont dû se sentir assez peu protégées par cette loi…

Elles croyaient pourtant avoir le choix (voir la vidéo chez Peuples). De ne pas accepter les « mesures volontaires de travail le dimanche » – on se pince ! – que souhaitait leur imposer leur direction… pour 5 euros de plus. Mais qui a pu leur faire croire qu’elles avaient encore le droit de choisir ? Les menteurs UMPistes avec une belle constance. En tête Xavier Bertrand, actuel Secrétaire général mais alors ministre du Travail, en octobre 2008 (sur 20 minutes) : « Xavier Bertrand, a réaffirmé être favorable à l’assouplissement des règles du travail du dimanche, à condition que cela reste sur « la base du volontariat » et que « cela soit payé double », ce dimanche sur France 2″.

Une magnifique et généreuse affirmation de principe déjà tempérée en juillet dernier par Frédéric Lefebvre, cocasse porte-parole du parti majoritaire, qui avait magnifiquement résumé, en substance, que « le volontariat, d’accord, mais bon, quand même, faut pas pousser » : on lit sur le site de l’UMP qu’il « a réaffirmé que cette proposition de loi était « basée sur un compromis entre le volontariat et la nécessité d’adapter les exceptions à la réalité d’aujourd’hui ». Il fallait donc « adapter » ce fichu droit du travail pour ne pas contrarier les désidératas patronaux : si une direction a le droit d’ouvrir son magasin, il lui faut des volontaires coûte que coûte, pas question que de maudits salariés, en refusant de travailler, l’empêchent d’ouvrir les tiroir-caisses aussi le dimanche. Mais à part ça, ils invoquaient la liberté !

Terminons ainsi ce tour d’horizon des têtes-à-claques gouvernementales avec Luc Chatel, actuel ministre de l’Education nationale, qui fit cette déclaration en janvier, alors qu’il était encore Secrétaire d’Etat à la Consommation : « Je suis venu vous dire que le gouvernement défendait le travail du dimanche. (…) Le gouvernement soutient cette proposition de loi parce que nous considérons qu’il faut donner au salarié la liberté de travailler le dimanche comme il le souhaite« . Et la liberté de disposer du repos dominical ? Liberté pour qui ? La morale de l’histoire vaut pour les trois caissières d’Ed mais aussi pour tout citoyen : il ne faut jamais croire Darcos, Bertrand, Lefebvre et Chatel. (*) Ni Sarkozy, ni Fillon, ni Bachelot, ni Hortefeux, ni Besson… Mais si vous êtes un fidèle plumonaute, il ne s’agit évidemment pas d’un scoop.

http://plumedepresse.com/spip.php?article1254


Cette crise aura eu un effet positif : elle a mis en lumière évidente, indéniable pour tous, l’absolue avidité et absence totale de sens social des financiers. Ils s’en foutent que la bête crève sous eux,  ce qu’ils veulent c’est leur marge de profit et leurs dividendes… tout le reste, ils s’en foutent.

GRAND THEFT AUTO : L’ARNAQUE D’OBAMA SUR LES RETRAITES
[Greg Palast – 01/06/2009 – Trad. Grégoire Seither]
Tout le monde verse une larme sur la banqueroute de General Motors. Mais pour Jamie Dinon, il y a du bonheur dans la peine…. Et ce ne sont pas les 40 000 emplois contractuels (sur 60 000) jetés à la fosse commune qui vont lui gâcher sa journée.

Jamie Dimon est le PDG de la banque JP Morgan Chase. Il fait partie d’un petit groupe de privilégiés – en premier lieu Morgan et Citi – qui vont se faire rembourser 100% de l’argent qu’ils ont prêté à GM, soit la coquette somme de 6 milliards de dollars US.

Pendant ce temps là, les ouvriers de GM ont perdu leur emploi ainsi que leurs plans d’assurance maladie et retraite, ils voient s’évanouir les économies de toute une vie… Idem pour les actionnaires qui ne toucheront que dalle. Ou encore les nombreux créditeurs et sous-traîtants qui vont se retrouver le bec dans l’eau, assis sur des factures impayées; (…)

Les banques par contre, s’en tirent plus que bien !

Normalement, quand une entreprise fait faillite, tout le monde encaisse le coup : injuste ou pas, les ouvriers perdent leurs salaires, les actionnaires sont rincés et les créditeurs se répartissent les dépouilles. C’est ce que prévoit la Loi.

Mais la Loi dit aussi que les ouvriers ne peuvent se voir privés des sommes déjà versées (ou retenues sur leur salaire) au titre de leur retraite ou de leur assurance médicale post-retraite. Ces fonds ont été prélevés sur leur salaire et sont retenus en leur nom. Ils n’appartiennent plus à l’entreprise et ne peuvent donc pas être saisis lors de la procédure de faillite.

Et bien, cette fois ci, ça ne se passera pas comme ça. Steve Rattner, le « Monsieur Sauvetage Automobile » de Barack Obama a un autre plan : il veut s’accaparer la cagnotte du fonds de pension et s’en servir pour payer les dettes de JP Morgan et Citibank.

Voilà le plan: Rattner exige du tribunal des faillites qu’il autorise GM à taper dans la caisse de retraite c’est à dire l’argent que GM doit à ses ouvriers pour leur assurance médicale de retraite.

Ce fonds est constitué de liquidités, c’est à dire de l’argent sonnant et trébuchant. L’idée est de prendre cet argent et de le remplacer par de la monnaie de singe, ou tout comme : des actions GM. Le pourcentage d’actions GM pourra être de 17%… ou de 25%. Peu importe, 17% ou 25% d’actions, cela équivaut à…, euuh . . . ouais… dans tous les cas, je vous souhaite bonne chance le jour où vous voudrez payer votre dialyse ou votre hopital avec une poignée d’actions d’un constructeur automobile en faillite.

Par contre, selon Rattner, les banquiers de Citibank et de Morgan sont en droit, eux, d’exiger (et d’obtenir) le remboursement de l’intégralité de leur mise en bon argent, pas en monnaie de singe : 6 milliards de dollars, ici, maintenant et en cash… Et cela de la part d’une entreprise qui n’est même plus en mesure de payer ses sous-traitants, sans parler des factures médicales de ses employés.

Quel est le problème avec le fait de s’accaparer les fonds de retraite des ouvriers quand l’entreprise est en faillite ? Vous devriez le savoir, M. Obama, après tout, vous avez jadis donné des cours de droit : le problème c’est que c’est tout simplement illégal.

En 1974, sous la présidence Nixon, après une série de scandales et de faillites retentissantes de fonds de pension et de retraite, le Congrès des Etats-unis a passé la loi ERISA « Employee Retirement Income Security Act ». ERISA interdit aux entreprises ou aux repreneurs de saisir les fonds de pension des ouvriers – qu’il s’agisse de l’argent accumulé par retenues sur salaire ou bien les sommes collectées au titre de l’assurance médicale ainsi que les bénéfices de ces plans. Ce n’est pas de l’argent « en plus », c’est une partie des salaires de l’ouvrier qui a été prélevée et mise de côté en prévision de sa retraite et ses dépenses de santé.

Cet argent n’appartient plus à l’entreprise, il appartient en nom propre aux ouvriers… au même titre que l’argent que l’ouvrier a sur son compte en banque. Ce n’est pas parce que votre banque a des problèmes de sous qu’elle a pour autant le droit de venir taper dans votre compte.  (…).

En 1974, le Congrès savait très bien ce qu’il faisait. Il n’y a pas une entreprise aux Etats-unis qui n’ait pas eu envie un jour de se refaire une santé financière en tapant dans la cagnotte des retraites. A chaque fois ils se sont fait rappeler à l’ordre : cet argent ne leur appartient pas. Les ressources de ces plans de prévoyance appartiennent à la personne détentrice du plan, ce n’est pas l’argent de M. Dimon ou de M. Rubin. . .

Le Congrès avait également prévu la petite manip proposée par Rattner pour faire passer son pillage du fonds de pension de GM : ce n’est pas parce qu’il propose de remplacer les liquidités du fonds par des actions GM que la manoeuvre devient pour autant légale. Dans leur loi, les députés ont clairement prévu ce cas de figure en insistant sur le fait que les entreprises, en tant que garantes du fond, sont dans l’obligation de « gérer les sommes qui leur sont confiées de manière prudente et diversifiée afin de réduire les risques de pertes importantes pouvant mettre en péril la pérennité du fonds » »

Demandez à n’importe quel conseiller financier : « diversifier » et « éviter les risques » cela ne veut pas dire mettre tous ses oeufs dans le même panier et placer 100 % des retraites des ouvriers dans des actions d’une entreprise en faillite.

Si Rattner réussit son coup, cela créera un précédent qui permettra à n’importe quelle entreprise politiquement bien connectée ou bien en mal de liquidités d’aller taper dans la cagnotte des ouvriers pour jouer leur argent à la roulette.

Il n’est pas surprenant que les premiers bénéficiaires de ce plan seront les banques JP Morgan et Citibank. Ces deux établissements se sont déjà goinfrés plus d’un tiers des mille milliards de dollars d’argent du contribuable distribués sous forme d’assistance par le Trésor US et la Réserve Fédérale. Et ce n’est pas une coïncidence si Citi, le grand vainqueur, a versé plus de 100 millions de dollars à Robert Rubin, l’ancien Secrétaire au Trésor. Dans l’équipe de campagne de Barack Obama, Robert Rubin était « Monsieur Banques », chargé d’obtenir le soutien financier des grands groupes financiers U.S. Peu de gens ont remarqué que les plus grands contributeurs à la campagne de Barack Obama ont été les banques comme Morgan, Citi ou Goldmann-Sachs.

Jamie Dimon a de quoi être content : il récupère sa mise intégralement, il aura réussi à se mettre dans la poche non seulement les derniers vestiges de GM mais également le Secrétariat au Trésor de l’Administration Obama. Pas étonnant qu’il ait déclaré récemment au WSJ que ces douze derniers mois ont été « la meilleure année jamais vue chez Morgan ».

Ces derniers mois n’ont pas été mauvais non plus pour Monsieur Rattner. Quand il a été nommé au Trésor, les communicants autour d’Obama ont tenté de le présenter comme un « fils du peuple », un « militant ouvrier » ayant commencé sa carrière comme permanent syndical dans la sidérurgie.

On s’est bien gardés de vous raconter la suite de sa carrière : Rattner fait partie du tout petit cénacle d’investisseurs regroupé dans »Cerberus Capital », le fonds d’investissement qui avait « racheté » Chrysler. Enfin… « racheté » n’est pas vraiment le mot correct . Cerberus avait « racheté » Chrysler au même titre qu’un cannibale vous « invite » à dîner.

Cerberus n’a pas payé un seul centime pour s’approprier Chrysler – bien au contraire ! Les allemands de  Daimler Corporation ont payé des millions à Cerberus pour qu’ils les débarrassent de Chrysler. Cerberus a encaissé les millions, à désossé Chrysler pour vendre tout ce qui pouvait générer du profit… puis ils se sont débarrassés du cadavre détroussé de Chrysler en le refilant aux contribuables U.S..

Aujourd’hui, « l’homme de la rue » de l’administration Obama déclare une fortune personnelle d’environ un demi-milliards de dollars. Pas mal pour un « militant ouvrier ».

Economiste et journaliste, ancien négociateur syndical, Greg Palast est l’auteur de deux livres classés parmi les meilleures ventes du New York Times : « The Best Democracy Money Can Buy » et « Armed Madhouse ». Il est actionnaire GM et syndiqué depuis près de 30 ans chez UAW (United Automobile Workers).

http://www.gregpalast.com/grand-theft-auto-how-stevie-the-rat-bankrupted-gm/


On l’avait pas vu passer, celle là, en janvier 2008, hein ? Que le gouvernement protège le « .gouv.fr » contre les éventuelles arnaques, passe encore… mais qu’il étende cette conception à l’interdiction des sites parodiques, critiques ou tout simplement homonymiques de politiques – et qu’il ait les moyens de faire fermer les sites qui lui déplaisent sans même vous en notifier, c’est carrément un abus de la liberté d’expression.

Encore une bonne leçon apprise : la plus petite liberté que vous laisserez échapper sera tôt ou tard retournée contre vous au profit de l’autorité en place. Vous leur accordez le petit doigt, ils finissent par vous arracher le bras. Ce n’est pas étonnant que Sarkozy et Hu-Jintao aient pu évoquer « des valeurs communes » au G20. En matière de flicage Internet, la France n’a pas de lecons à donner à la Chine.

Le site parodique Delation-gouv.fr supprimé « suite à réclamation »
[Astrid Girardeau -Ecrans.fr – 02/04/2009]
Début janvier 2008, on rapportait que le régime juridique des noms de domaine en .fr était changé en tout discrétion. La cour d’appel de Paris décidait de faire application d’un décret du 6 février 2007 qui établit des règles de protection de l’Etat et des collectivités, des élus, des titulaires de marques, et des personnes physiques. Et le site parodique delation-gouv.fr, pourtant en ligne depuis près de deux ans, en a visiblement fait les frais la semaine dernière.

Le texte stipule que pour les noms de la République française, des institutions nationales, des services publics, des collectivités territoriales, ou du titulaire d’un mandat électoral ne peuvent être enregistrés comme nom de domaine que par les concernés.

Ceci prend en compte l’homonymie (si par exemple vous vous appelez Nadine Morano), mais aussi, plus largement, tout qui touche au parodique ou à la critique. « Par exemple, je ne peux pas enregistrer Ne-votez-pas-pour-Bertrand-Delanoe.fr », nous précisait alors Cédric Manara, professeur de droit à l’EDHEC. Surtout, avec ce décret, les institutions, personnes ou marques n’ont plus d’action en justice à lancer, elle peuvent faire supprimer un nom de domaine sans n’avoir rien à démontrer.

C’est ce qui semble être arrivé, la semaine dernière, au « Ministère du Civisme et de la Délation », site du jour préféré des lecteurs d’Ecrans.fr en 2007. « Nous n’avons pas été prévenus d’aucune manière que ce soit, nous raconte l’un de ses auteurs. Je me suis connecté par hasard et j’ai constaté les dégâts. »

Il poursuit : « On a ouvert un billet chez notre registrar, OVH, pour savoir ce qu’il se passait. Ils sont restés muets pendant plusieurs jours puis nous on a retourné un laconique : “L’AFNIC [responsable de la gestion des noms de domaines en France ndlr] a bloqué le domaine suite à réclamation”. Depuis aucun complément information. On en a déduit que ça venait de cette mesure. Je pense que si ça provenait d’une plainte, on aurait été informés par la Justice. »

Après une semaine de coupure, le site a été réinstallé sur : www.delation-gouv.com


Près de mille pièces ont déjà été cotées, mais aucune preuve matérielle ni aveux, malgré une surveillance très ancienne du groupe…. parce que le but de l’opération Tarnac n’était pas d’intercepter un groupe terroriste mais de faire un coup médiatique et de réveiller un épouvantail bien pratique à un moment où la contestation sociale s’amplifie.

L’état sécuritaire a toujours besoin d’une menace pour effrayer le bourgeois, faire rentrer dans le rang le populo et criminaliser la contestation.

Ce que contient le dossier d’instruction de l’affaire Tarnac

[ Isabelle Mandraud –  LE MONDE | 25.03.09 ]
L’ensemble atteint déjà la hauteur de sept à huit Bottin. Le dossier de l’affaire Tarnac, que Le Monde a pu consulter, près de mille pièces et procès-verbaux numérotés, peut être scindé en deux. D’un côté, sept mois de filatures, d’écoutes, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte le 16 avril 2008; de l’autre, quatre mois d’instruction, toujours en cours depuis la mise en examen, le 15 novembre 2008, de neuf personnes accusées de terrorisme et pour certaines, de sabotage contre des lignes SNCF en octobre et en novembre 2008.

Bertrand Deveaux, 22 ans, Elsa Hauck, 24 ans, Aria Thomas, 27 ans, Mathieu Burnel, 27 ans, puis Gabrielle Hallez, 30 ans, Manon Glibert, 25 ans, Benjamin Rosoux, 30 ans, et Yildune Lévy, 25 ans, ont tous, depuis, recouvré la liberté sous contrôle judiciaire. Seul, Julien Coupat, 34 ans, considéré comme le chef, reste incarcéré.

Le dossier a beau être dense, il ne contient ni preuves matérielles ni aveux, et un seul témoignage à charge, sous X, recueilli le 14 novembre. Les rares confidences lâchées lors des gardes à vue ont été corrigées depuis. « Ils [les policiers] ont tout fait pour me faire dire que Julien Coupat était un être abject, manipulateur« , affirme le 22janvier Aria Thomas à Yves Jannier, l’un des trois juges instructeurs du pôle antiterroriste. « Pour que les choses soient claires, poursuit-elle, je n’ai jamais pensé, ni cru ou eu le sentiment que Benjamin Rosoux ou Julien Coupat soient prêts à commettre des actes de violence. » Suit cet échange, le 13février, entre le juge Thierry Fragnoli et Julien Coupat, dépeint par le témoin sous X comme un «gourou quasi sectaire», enclin à la violence politique.

« UNE ESPÈCE DE CHARLES MANSON DE LA POLITIQUE »

– Le juge: « Pensez-vous que le combat politique puisse parfois avoir une valeur supérieure à la vie humaine et justifier l’atteinte de celle-ci?
– Julien Coupat: « Ça fait partie (…) du caractère délirant de la déposition du témoin 42 [sous X] tendant à me faire passer pour une espèce de Charles Manson de la politique (…) Je pense que c’est une erreur métaphysique de croire qu’une justification puisse avoir le même poids qu’une vie d’homme. »
Il arrive parfois que le juge tâte le terrain à ses dépens. – « J’imagine que votre ami Coupat et vous-même, de par vos formations et vos goûts, vous vous intéressez à l’histoire (…) des grands mouvements révolutionnaires. Est-ce le cas? », demande-t-il le 8 janvier à Yildune Lévy, la compagne de Julien Coupat.
– « Pour ce qui me concerne, je m’intéresse plus à la préhistoire« , rétorque l’étudiante en archéologie. (NdL&I : Bravo Yldune, ça c’est envoyé !)

Séparément, le couple Lévy-Coupat livre une même version pour justifier, au terme de multiples détours, leur présence, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, à proximité d’une des lignes SNCF endommagées. Elle: « On a fait l’amour dans la voiture comme plein de jeunes. » Lui: « On s’est enfoncés dans la campagne pour voir si nous étions suivis et nous n’avons eu aucun répit, puisque, où que nous allions, 30 secondes après s’être arrêtés, même dans les endroits les plus reculés, il y avait des voitures qui surgissaient. » (suite…)


Si vos gosses vous demandent quel métier choisir quand ils seront grands, dites leur que paysan/marraicher c’est un métier d’avenir… Et commencez déjà à leur chercher un lopin de terre à exploiter…

[Gregor Seither – IES News Service – 21/03/2009]
Le directeur du conseil scientifique du gouvernement britannique, le Professeur John Beddington, tire la sonnette d’alarme : les effets combinés de la crise alimentaire, de la limitation d’accès à de l’eau potable et de la raréfaction des sources d’énergie risquent de provoquer des émeutes, des conflits transfrontaliers et une vague massive d’immigration de réfugiés cherchant à fuir les régions les plus affectées. Pour le professeur Beddington, ces crises deviendront aigues dès 2030.

Dans un discours devant les participants de la conférence Sustainable Development UK, organisée par le gouvernements britannique à Westminster, Beddington a expliqué que l’accroissement démographique, les succès des programmes d’amélioration de la santé et de lutte contre la pauvreté ainsi que la croissance économique des nations émergentes ont pour conséquence un accroissement exponentiel de la demande en nourriture, eau potable et ressources énergétiques. L’accroissement de cette demande, qui devrait aller en s’accélérant au cours des 20 prochaines années, survient à un moment où les pays de la planète sont confrontés à une autre urgence : modifier leurs comportements énergétiques et de consommation afin de lutter contre l’émission des gaz à effet de serre. (…)

Toujours selon le Prof. Beddington, si les prix alimentaires se sont à nouveau tassés après leur forte augmentation l’an dernier, la production mondiale de céréales telles que le blé ou le mais n’arrive toujours pas à suivre la demande. Aujourd’hui les réserves mondiales ne représentent que 14% de la demande annuelle, un taux tellement bas qu’il suffirait d’une sécheresse, d’une inondation ou d’une mauvaise récolte dans une région productrice majeure pour faire à nouveau exploser les prix.

« Une inondation comme celle qui a frappé les Etats-unis l’an dernier ou encore un été trop sec en Chine suffiraient à faire basculer la situation. Les prix grimperaient à nouveau, déclenchant des émeutes de la faim à travers le monde. Et cette fois ci la gouvernance mondiale alimentaire n’a plus les moyens de réguler les prix en mettant des réserves sur le marché » explique Beddington, « car la majorité des réserves ne sont pas stockées dans des hangars mais sont simplement des tonnages d’aliments actuellement en transit entre les différents ports« .

« Nos réserves alimentaires n’ont jamais été aussi basses depuis 50 ans, alors que nous devons accroître notre production alimentaire de 50% d’ici à 2030. Et simultanément il va nous falloir 50% de plus d’énergie et 30% de plus d’eau potable. »

« Cette situation explosive représente la plus grande menace pour la stabilité et la paix mondiale qui ait jamais existé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes vivent dans les régions les plus exposées et n’auront pas d’autre choix que de partir pour tenter de survivre ailleurs. Les sources de conflits, d’épidémies, de guerres seront innombrables… et jusqu’à présent l’humanité n’a encore jamais apporté la preuve qu’elle savait gérer ce genre de situation. »

Avant d’occuper le poste de Conseil scientifique en chef du gouvernement, John Beddington était professeur de Biologie démographique appliquée (population biology) au Imperial College de Londres. Il est reconnu comme un expert mondial sur l’emploi durable de ressources renouvelables.


[Perpignan Tout Va Bien – 19/02/2009]

Georges Frêche : «J’ai toujours été élu par une majorité de cons»

Voici les extraits d’un enregistrement fait lors d’un cours du professeur Georges Frêche devant ses étudiants, à Montpellier en 2008. Certifié conforme (enregistré par un étudiant sur son téléphone portable). Mitterrand, le pape, les harkis… Les propos outranciers de Georges Frêche lui collent à la peau. Personne ne trouve grâce aux yeux de ce personnage boursouflé d’orgueil. Même pas les électeurs et surtout pas ceux qui votent pour lui.

Ecoutez l’enregistrement.

« …On ruine les paysans africains en vendant nos produits subventionnés par l’Europe, mais c’est pas les agriculteurs qu’il faut subventionner, Blair a raison c’est les chercheurs. On s’en fout des agriculteurs, on s’en fout. D’ailleurs aujourd’hui avec 5 % d’agriculteurs en France, on produit autant qu’avec 40 % en 1945 et avec 2 % on produira aussi bien qu’avec les 5 % actuels, donc on peut encore en perdre les trois cinquièmes.

Oui, Ce que je vous dis c’est l’évidence. Ah, mais si les gens fonctionnaient avec leur tête, mais les gens ils ne fonctionnent pas avec leur tête, ils fonctionnent avec leurs tripes. La politique c’est une affaire de tripes, c’est pas une affaire de tête, c’est pour ça que moi quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %, il y en a 3 % avec moi et 3 % contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse.

Enfin, aujourd’hui je fais ce qui m’intéresse, comme Président de Région, j’aide les lycées, j’aide la recherche et quand je ferai campagne, dans deux ans pour être de nouveau élu, je ferai campagne sur des conneries populaires, pas sur des trucs intelligents que j’aurai fait. Qu’est ce que les gens en ont à foutre que je remonte les digues, les gens s’occupent des digues quand elles débordent, après ils oublient, ça les intéresse pas, les digues du Rhône, les gens ils s’en foutent, ah à la prochaine inondation, ils gueuleront qu’on n’a rien fait. Alors moi je mets beaucoup d’argent sur les digues du Rhône, mais ça ne me rapporte pas une voix, par contre si je distribue des boites de chocolat à Noël à tous les petits vieux de Montpellier, je ramasse un gros paquet de voix. Je donne des livres gratuits dans les lycées. Vous croyez que les connards me disent merci, ils disent non ils arrivent en retard, comme si c’était ma faute parce que l’appel d’offres n‘avait pas marché et que donc il y avait quinze jours de retard dans la livraison.

Les gens, ils disent pas merci, d’ailleurs les gens ils disent jamais merci. Les cons ne disent jamais merci. Les cons sont majoritaires, et moi j’ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue parce que je sais comment les « engraner », « j’engrane » les cons avec ma bonne tête, je raconte des histoires de cul, etc… ça un succès de fou, ça a un succès fou. iIs disent, merde, il est marrant, c’est un intellectuel mais il est comme nous, quand les gens disent « il est comme nous », c’est gagné, ils votent pour vous. Parce que les gens ils votent pour ceux qui sont comme eux, donc il faut essayer d’être comme eux. (suite…)


[Nouveau Monde Editions – Radio France – 21/11/2008}
On ne touche pas à la Françafrique ! Aujourd’hui encore, alors que nos intérêts en Afrique sont de plus en plus menacés par la Chine, il ne fait pas bon critiquer les liens traditionnels qui unissent la France aux dirigeants de ses anciennes colonies. Jean-Marie Bockel, secrétaire d’État à la Coopération, l’a appris à ses dépens : ayant osé mettre en cause la Françafrique, il a été remercié par Nicolas Sarkozy. Il en fut de même en 1981 lorsque Jean-Pierre Cot voulut profiter de l’élection de François Mitterrand pour établir des rapports moins ambigus avec les États francophones d’Afrique.

Depuis l’indépendance de ces pays, Paris n’a jamais cessé d’imposer sa tutelle pour préserver ses intérêts économiques et politiques (uranium nigérien, pétrole gabonais, cacao ivoirien..

Pour réaliser cette ambition, les gouvernements français successifs ont employé les moyens les plus retors : putschs, envois de mercenaires, accords secrets autorisant Paris à s’immiscer dans les affaires intérieures, constitutions de réseaux barbouzards, pressions économiques. Ces intrusions ont parfois donné lieu à des épisodes sanglants et à des massacres dans lesquels la responsabilité de la France est engagée.

Qui est Monsieur X ? Personne ne le sait. Mais depuis plus de dix ans, semaine après semaine, il livre ses secrets sur France Inter. Une véritable moisson de révélations et surtout une lecture inédite et toujours surprenante des événements contemporains les plus brûlants. Cette collection rassemble pour la première fois en volumes thématiques ses meilleures enquêtes, constituant ainsi une véritable encyclopédie de notre histoire secrète.

http://www.decitre.fr/livres/Les-secrets-de-la-Francafrique.aspx/9782847363852


Sarkozy dit partout depuis des années que Martin Bouyges est son « frère » – et on s’étonne qu’il fasse des cadeaux à TF1. Vous êtes naïfs ou bien vous prenez les gens pour des cons ?

En tout cas cela montre bien que tous les arguments du gouvernement et de l’UMP pour trouver une justification à ce cadeau ne sont rien d’autre qu’une fine couche de sucre autour de la pillule… mais ça aussi on le savait. C’est juste triste de voir Marin Karmitz tomber dans le panneau… ou de s’être fait acheter.

[Marianne – 12/12/2008]
Télérama s’est procuré un document secret qui a fait beaucoup parler de lui ces derniers temps: le livre blanc de TF1, censé avoir inspiré Nicolas Sarkozy lorsqu’il a annoncé sa décision de supprimer la publicité sur l’audiovisuel public. TF1, n’a effectivement pas à se plaindre, les correspondances entre le livre blanc et le projet de loi sont troublantes.

Le Canard Enchainé avait déjà évoqué ce fameux « livre blanc de TF1 » qui aurait fortement inspiré le président de la République au moment d’annoncer la suppression de la publicité sur les chaines publiques.

De nombreux députés UMP, invités à la table de Nonce Paolini y ont également eu accès. Télérama s’est procuré ce document d’une vingtaine de pages et en livre sur son site des extraits qui montrent les compétences, en matière de lobbying, des dirigeants de TF1. Troublant.

http://www.marianne2.fr/Suppression-de-la-=pub-Sarkozy-a-recopie-le-livre-blanc-de-TF1-!_a94222.html


Christophe Cornevin est un pur produit des écoles de journalisme, usines à fabriquer des petits soldats des médias, qui tapent là où on leur dit de taper, qui font du journalisme comme d’autres font du mediaplanning, qui rédigent des articles comme d’autres rédigent des textes publicitaires… ces gens là ne méritent aucunement la considération habituellement associé à la fonction journalistique (et héritée d’une époque où la presse avait un minimum de conscience professionnelle). Ils ne sont que des publicitaires. Ils ne méritent pas de protection particulière.. et certainement pas notre respect ! Traiter Cornevin de « journaliste » c’est insulter des gens comme Robert Fisk…

Fabrication d’épouvantails, mode d’emploi
[Daniel Schneidermann –  17/11/2008]
Stupeur et consternation ! Les terroristes «d’ultragauche» accusés par la ministre de l’Intérieur d’avoir saboté des caténaires de TGV, vivaient paisiblement à Tarnac, petit village de Corrèze. Ils y tenaient même l’épicerie-bar. Les habitants du village expriment tout le bien qu’ils pensaient de leurs commerçants uniques. Qu’à cela ne tienne. Les journaux télévisés unanimes brodent sur la clandestinité du groupe, «qui avait balancé ordinateurs et téléphones portables». Une épicerie, peut-être, mais «une épicerie tapie dans l’ombre», précisa fort sérieusement un journaliste de France 2.

Le journalisme policier est un art difficile. Il ne s’agit pas seulement de recueillir les confidences des enquêteurs, et de tenter tant bien que mal de séparer infos et intox. Il faut encore leur donner la forme d’un roman conforme à ce qu’attendent, selon les cas, les lecteurs, la hiérarchie du journal, ou le ministère. D’où la fabrication ultrarapide «d’épicerie tapie dans l’ombre», d’un «commando» composé d’un «cerveau» et de «lieutenants» réfugiés dans un «QG» ou de «nihilistes potentiellement très violents».

Fabrication, ou résurrection ? Aux plus âgés d’entre nous (disons, les quadragénaires bien avancés) les journaux télévisés de la semaine dernière auront au moins rappelé leur jeunesse. Aux «prêcheurs barbus des caves», aux «gangs ethniques des banlieues», a en effet succédé une autre catégorie de «méchants», bien oubliée, «la mouvance anarcho-autonome». Et resurgissent pêle-mêle les fantômes des glorieux prédécesseurs de MAM, Michel Poniatowski (ministre de Giscard), ou même Raymond Marcellin, titulaire du poste sous Pompidou.

Dans ce concours de fabrication d’épouvantails, notre confrère du Figaro, Christophe Cornevin, se classe hors catégorie.

Les ultraépiciers de Tarnac, aux yeux du Figaro, étaient «en totale rupture de ban avec la société», «embarqués dans un mode de vie altermondialiste, vivotant pour certains du négoce de produits agricoles, fuyant le regard des rares riverains qui les entouraient, ces apprentis terroristes de la gauche ultra présentaient un profil bien particulier. Agés de 25 à35 ans pour le plus âgé, ces nihilistes considérés comme «potentiellement très violents» étaient articulés autour d’un petit «noyau dur» d’activistes déjà fichés pour divers actes de violences et de dégradation. A priori, aucun d’entre eux ne travaillait. «Cela ne correspondait pas à leur philosophie», lâche un enquêteur. Les femmes de la bande, quant à elles, sont plus volontiers dépeintes sous les traits de « filles de bonne famille issues de la bourgeoisie de province ». Un profil somme toute guère étonnant au regard de la jeune fille chic en Burberry qui répondait au nom de Joëlle Aubron à l’époque d’Action Directe».

Paresse, lâcheté, violence, trahison de sa classe d’origine : tous ces traits de caractères individuellement, sont inquiétants. Regroupés, ils composent un tableau terrifiant. Le lendemain, le titre d’un article du même journaliste nous apprend que «l’ADN est au cœur de l’enquête». Mais au cœur de l’article… rien sur les preuves ADN.

A croire d’ailleurs que la fabrication d’épouvantails médiatiques est une spécialité en soi. Une recherche au sujet de Christophe Cornevin dans le moteur Google, donne une idée de l’ampleur des compétences du confrère. «Une dizaine de lascars sont affalés sur les bancs de la salle des pas perdus de la 23e chambre correctionnelle, écrit le journaliste. Agés de 17 à 22 ans, ils sont dans leur écrasante majorité originaires d’Afrique noire» (7 septembre 2007, article intitulé «L’essor des gangs africains dominés par le vol et la violence»). «Les barbus s’activent derrière les barreaux», titre leFigaro en septembre. Détails : «Ces religieux clandestins se sont radicalisés en surfant sur Internet, confie un haut responsable de l’AP. Ils distillent des fragments de sourates pouvant faire référence à la violence et reprennent un discours moyenâgeux pour convertir leurs compagnons de cellule.»

Mais lorsque la tendance des épouvantails vire au modèle «trader fou», notre artisan sait aussi se reconvertir, comme dans cette description balzacienne des objets saisis lors d’une perquisition chez l’ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel : «Sur une table placée aux abords de l’impressionnant écran plat qui trône dans la pièce principale, ils ont notamment trouvé deux téléphones portables, un livre de réglementation bancaire, un numéro de la revue Investir intitulé «Comment s’enrichir en 2008», une canette entamée, une boîte de cigares Monte-Cristo et un exemplaire du Coran comprenant une version arabe et sa traduction en français.»

Ça ferait rire, si ça ne faisait pas peur. Ça ferait peur, si ça ne faisait pas rire.

http://www.liberation.fr/medias/0101266655-fabrication-d-epouvantails-mode-d-emploi


C’est comme pour la « délinquance », les « actes d’incivilité », le « niveau des jeunes qui baisse » et autres lieux communs… ils ne s’embarrassent jamais de sources factuelles quand ils vous balancent des chiffres… plus c’est gros, plus ça passe.

A LA RECHERCHE DU MILLIARD DE FICHIERS PIRATÉS
[Ecrans.fr – Astrid Girardeau -12/11/2008]
« Nous devons pour cela lever le principal obstacle : le piratage des œuvres sur internet, commis sur une très grande échelle dans notre pays, qui détient une sorte de record mondial puisqu’un milliard de fichiers ont en effet été piratés en France en 2006. Ce véritable désastre économique et industriel auquel nous assistons se traduit également sur le terrain du renouvellement et de la diversité de la création. » Ce cri d’alerte était lancé au Sénat, le 29 octobre dernier, par Christine Albanel, le ministre de la Culture, dans le cadre des débats autour de la loi Création et Internet. Et cet impressionnant, voire obscène, « 1 milliard de fichiers » d’être rapidement repris par de nombreux médias, et comme l’un des slogans du site lancé la semaine dernière par le gouvernement, j’aimelesartistes.

Mais au fait, il sort d’où ce milliard ? Le Monde nous apprend qu’il vient d’une étude réalisée par le cabinet GfK auprès de 2 000 internautes pour le compte de ses clients (maisons de disques, d’édition de vidéos, etc.). Selon ce sondage, en 2007, les internautes français auraient ainsi téléchargé 833 280 000 fichiers de musique, et 235 200 000 fichiers vidéo protégés par le droit d’auteur. Si ces chiffres sont énormes, le commentaire de Laurent Donzel, responsable de GfK, l’est au moins tout autant. Il explique ainsi à nos confrères que leur processus de calcul comporte « des failles » car, dit-il, « on fait appel à la mémoire de l’intéressé, et les interviewés minimisent souvent le poids réel du téléchargement. Ils ne veulent pas l’avouer ». Et donc ? Et bien « pour compenser, on extrapole et on multiplie les résultats par douze [pour obtenir un chiffre sur l’année ndlr] »….

Difficile de croire que c’est sur de tels arguments, et de telles données, que se basent aujourd’hui le Sénat, et demain le Parlement français, pour décider d’une loi qui va permettre à une autorité administrative de couper l’accès à Internet à des centaines de milliers de foyers. Tout ça dans l’espoir de faire remonter le chiffre d’affaires de l’industrie du disque et du cinéma. Ce n’est pas autre chose que soulignait, dès avril dernier, la Cnil dans son avis, révélé la semaine dernière, sur le projet de loi Création et Internet.

Ce chiffre n’est pas sans rappeler les 450 000 films récents téléchargés chaque jour illégalement en France annoncés à grand tambour en août dernier par l’ALPA, par l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle. Une étude bâclée, un powerpoint de 11 pages commandé aux sociétés Thomson et Advestigo. L’association avait voulu faire croire (jusque sur Variety) qu’il ne s’agissait que du premier jet d’une version plus détaillée à paraître en septembre.

Depuis on attend toujours d’en savoir plus sur cette saturation des serveurs (qui empêcherait 60% des pirates français à télécharger. Mais aussi pourquoi malgré « ce phénomène majeur qui peut mettre en péril l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel » (Frédéric Delacroix, directeur général de l’ALPA), le nombre d’entrées en salles en France à augmenté de 2,5 % en un an et que la vente des DVD de films a augmenté de 2,1% entre les premiers semestres 2007 et 2008 (selon le CNC).

La France n’est bien sûr pas la seule à s’adonner au jeu des chiffres. Toujours dans le domaine du piratage, début octobre, Wired s’interrogeait sur le chiffre cité, dit, redit à toute occasion (et finalement assimilé) selon lequel le piratage de la propriété intellectuelle aurait fait perdre l’emploi de 750 000 citoyens américains (soit 8% du nombre de chômeurs aux Etats-Unis). Quelques jours plus tard, Ars Technica se penchait à son tour sur ce chiffre et sur celui des 200 à 250 milliards de dollars de perte répétés lui aussi à l’envi. Et après avoir tenté de remonter à leurs sources, Julian Sanchez de conclure : « vue la provenance douteuse des données, la seule chose dont nous pouvons être certains c’est que nous ne sommes certains de rien. Et nous construisons une politique sur la base de cette ignorance. » 

http://www.ecrans.fr/A-la-recherche-du-milliard-de,5643.html


[La rédaction du Post le 09/09/2008, ]

Qui ficherait 60 millions de Français? Ce n’est pas la police avec Edvige. Ce serait les gendarmes si l’on en croit les accusations formulées sur Le Post par un officier de police.

Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour exprimer leur inquiétude vis-à-vis du fichier Edvige -qui créé des remous jusqu’au sein de l’UMP comme du gouvernement- il y aurait en fait « plus grave » en terme de collecte d’informations personnelles…

Sur Le Post, Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint du syndicat de police Synergie officiers, met en cause les gendarmes qui « collectent des infos personnelles en secret depuis une dizaine d’années ».

1. « Les gendarmes nous fichent en secret » Patrice Ribeiro remarque: « On parle beaucoup d’Edvige alors qu’il y a beaucoup plus grave du côté des gendarmes. Les gendarmes nous fichent, en toute illégalité, sans que ce soit déclaré nulle part ».

« Depuis une bonne dizaines d’années, dans toutes les gendarmeries de France, on collecte des informations personnelles identiques à celles que contiennent le fichier Edvige. Tout cela en secret bien sûr », selon Patrice Ribeiro.

Le hic: « Ces fichiers ne sont pas déclarés à la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés, ndlr]. En gros, c’est secret: on ne sait pas ce qui est écrit sur les citoyens sur ces fichiers des gendarmes », précise le policier.

D’après lui, les gendarmes collecteraient ces infos car « ils sont rentrés en concurrence avec la police pour fournir des indications aux préfets et ainsi montrer à ces derniers qu’ils peuvent étendre leur champ de compétence. »

2. Contexte de rivalité entre la police et la gendarmerie La rivalité entre les services de police et de gendarmerie ne peut pas justifier, à elle seule, les propos tenus par ce responsable syndical.

Car, renseignements pris, il semble que les gendarmes collectent bien des infos en secret…

Fichiers numérotés3. Les fichiers de gendarmerie « non déclarés » Le spécialiste des questions de sécurité, Alain Bauer, a publié un rapport très critique consacré aux « Fichiers de police et de gendarmerie » fin 2006.

D’après ce rapport, il existe des fichiers de gendarmerie non déclarés, et ne disposant donc toujours pas de base légale.

Parmi ces fichiers, les plus inquiétants seraient le « fichier alphabétique de renseignements » (FAR) et le « fichier des personnes nées à l’étranger » (FPNE), selon le Big Brother Awards, un jury qui décerne chaque année des prix aux institutions mettant le plus en danger les libertés individuelles.

– Le « fichier alphabétique de renseignements » (FAR) -dont parle le rapport Bauer aux pages 66 et 67- a pour vocation de « permettre aux militaires des unités opérationnelles d’acquérir une connaissance approfondie de leur population résidente, en particulier sur leur dangerosité ». « Le volume exact du FAR n’est pas connu car c’est un fichier mécanographique. On l’estime à 60 millions de fiches. Le nombre de consultations n’est pas comptabilisé », d’après le rapport.

– Quant au « fichier des personnes nées à l’étranger » (FPNE), il a été créé en 1975 et comprend « 7 millions de fiches cartonnées individuelles » (pages 68 et 69 du rapport).

3. Quel avenir pour ces fichiers? Ils seraient en cours de normalisation, voire de destruction si l’on en croit le rapport Bauer.

À propos du FAR, il est écrit dans le rapport Bauer: « Les fiches détenues dans les brigades seront détruites avant octobre 2010 ».

Quant au FPNE, « À l’issue de la période de mise en conformité des fichiers manuels dont l’échéance est octobre 2010, ce fichier sera définitivement supprimé », d’après le rapport.

Pour aller plus loin:
Les principaux fichiers de la sécurité (La Croix)


POLICHINELLES DANS LE PLACARD ET DANS LE JARDIN
[Chronique hebdomadaire de Philippe Randa – 04/09/2008]
Les États-Unis d’Amérique, actuelle première puissance militaire du Monde auto-proclamée gendarme de celui-ci, sont en pleine campagne électorale pour désigner leur prochain président. Élection qui ne manquera pas d’avoir à l’évidence des répercussions sur les autres pays en général… et en particulier sur l’Irak et l’Afghanistan où leurs soldats sont si mal engagés.

Qui pourrait décider du sort des urnes et du futur locataire de la Maison-Blanche ? Peut-être les galipettes de la fille aînée de l’éventuelle vice-présidente du camp républicain. Galipettes hors mariage dont un polichinelle de cinq mois arrondi le ventre de la maman. À cause de cet intempestif marivaudage, John McCain pourrait voir la victoire lui échapper. Les Américains sont comme cela. On ne badine pas avec l’amour en dehors des liens sacrés du mariage, pour ne pas dire des liens si serrés de celui-ci.

« Ils sont fous, ces Américains ! », pense Obélix… car vu d’Europe, cela laisse quelque peu perplexe. Et vu de France encore davantage après le deuxième divorce, suivi du remariage à la hussarde de notre actuel Président… et dont le gouvernement donne un rare exemple d’efficacité dans la lutte contre la dénatalité avec une garde des Sceaux qui attend elle aussi un heureux événement. Sans père officiel. Cette pauvre Dame a une vie privée « tellement compliquée », avoue-t-elle… et qui complique en tout cas celle des autres, notamment de l’ancien chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar, obligé de démentir être le géniteur. À quand le même démenti de l’Élysée et pourquoi pas, pendant qu’on y est, d’Amélie Mauresmo ?

Non, ce n’est pas ce polichinelle-là qui ébranle la sérénité politique de notre pays, mais la suite de « L’enquête corse », excellente bande dessinée devenue excellent film de divertissement, où Christian Clavier et Jean Reno tenaient les premiers rôles. Jack Palmer est toujours à l’affiche, mais Ange Léoni a laissé son rôle à notre omniprésent Président… Les figurants sont les mêmes – des Corses d’origine parfaitement contrôlée et garantie – et le scénario, un peu mince, tient en quelques heures d’occupation illégitime de jardin par des polichinelles du canal assoiffé. Conséquence, le Préfet perd sa sinécure ensoleillée et toute l’opposition trouve là une occasion de se rappeler au bon souvenir des électeurs.

Vu d’outre-atlantique, nul doute que cela laisse à son tour Batman quelque peu perplexe, lui aussi !
© Philippe Randa est écrivain et éditeur (www.dualpha.com).


Envoyez vos chèques à Editions de l’Enragé, 118-130, avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris. Investir dans un journal qui chie dans les bégonias, c’est préserver l’avenir !!!!

hebdo.jpg
Exclusif. Catherine et Bob Sinet répondent à BibliObs

«Il n’y aura pas un mot sur Val ni sur “Charlie” dans “Siné Hebdo”»

[Le Nouvel Observateur – Bibliobs – 27/08/2008]

BibliObs était le premier à l’annoncer ce matin: après avoir quitté «Charlie Hebdo» le 12 juillet dernier – et plus de quarante ans après «Siné Massacre» – Bob Sinet , alias Siné, lancera le 10 septembre un nouvel hebdo, qui promet d’être «un canard qui ne respectera rien» et qui «chiera tranquillement dans la colle et les bégonias sans se soucier des foudres et des inimitiés de tous les emmerdeurs». Son titre? «Siné Hebdo», tout simplement. Le caricaturiste et sa femme Catherine, future rédactrice en chef, ont accepté de nous donner quelques explications

BibliObs.- Créer un journal en trois semaines en plein mois d’août: c’est juste incroyable.

Catherine Sinet. C’est que tout le monde nous le suggérait: des copains, comme Willem, et un ami spécialiste du droit des sociétés prêt à nous aider. Il y a un peu plus de trois semaines, j’étais en train de faire des courses avec une amie et Bob m’appelle pour me dire: «On y va.» Je lui ai dit: «Tu es sûr que c’est raisonnable à notre âge de se remettre à travailler 15 heures par jour?» Et c’est parti comme ça.

BibliObs.- Et comment va Siné?

C. Sinet.- Bien. Tout ça l’a rajeuni de trente ans.

BibliObs.Vous vous êtes proposée d’emblée comme rédactrice en chef?

C. Sinet.- Je ne voyais pas bien qui d’autre. Tous ceux qui nous aident sont bénévoles, évidemment, et travaillent ailleurs. On n’est pas encore certains de pouvoir les payer.

BibliObs.- Qui a réuni la cinquantaine de collaborateurs qui vont travailler avec vous – dessinateurs, écrivains, personnalités de la télé?

C. Sinet.- C’est moi.

BibliObs.- Pourquoi ne donnez-vous pas encore leurs noms? Celui de Tardi circule par exemple…

C. Sinet.- C’est prématuré. L’annonce sera faite le 1er septembre.

BibliObs.- Qui sont les actionnaires?

C. Sinet.- Bob, moi (j’ai crevé mon assurance-vie), un copain, Guy Bedos, et Michel Onfray. L’Association des Mal Elevés va aussi recueillir les fonds. Et il faudra repenser la chose après le premier numéro. Nous avons déjà un premier abonné, en Irlande, qui a appris les ennuis de Siné dans «The Observer». D’ailleurs, pour s’abonner, il suffit de nous écrire aux Editions de l’Enragé, 118-130, avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris.

BibliObs.- Evidemment, on voudrait connaître votre version de ce qui est devenu «l’affaire Siné».

C. Sinet.- Je me sens un peu loin de tout ça maintenant… Tout a démarré pendant nos vacances en Normandie. On gardait nos petits-enfants, quand on a commencé à recevoir des coups de fil de journalistes, plein de coups de fil. La chronique de Bob était passée dans le numéro du 8 juillet – il l’avait rendu le 28 juin – et il est certain que, dix jours plus tard, Philippe Val en connaissait parfaitement le contenu. Il l’a même lue devant témoins, je l’ai su depuis. Dans un premier temps, c’est donc Charb qui nous appelle, c’est notre meilleur ami (enfin, c’était), pour suggérer à Bob de faire ses excuses à Jean Sarkozy. (suite…)


Il devrait prendre ses pillules, le néo-con sous-marin…  peut-être que les lecteurs « de gauche » vont enfin finir par voir Charlie-Hebdo pour ce qu’il est vraiment devenu ? Nous ça fait 8 ans qu’on ne le lit plus que sur le stand du marchand de journaux, histoire de pas lui filer nos deux Euros.

Si Cavanna était mort, il se retournerait dans sa tombe.

[Comité de Soutien à Denis Robert – 30/07/2008]
Dans Charlie Hebdo du 25 juin, Philippe Val découpe Denis Robert en rondelles. Les mots sont d’une virulence sans précédent.
Jamais encore une telle charge ne lui avait été infligée. Même ses pires détracteurs ont jusqu’ici été plus mesurés. Amalgames, citations tronquées, références historiques passées à la machine à laver, invective, diarrhée verbale : un style, une méthode venus d’un autre temps.
Charlie Hebdo expliquera-t-il dans un prochain numéro les raisons de cette violence, et le moment choisi pour l’exprimer ?

Parmi les premières réactions, celle de Francis KUNTZ, journaliste grolandais, et celle de Jean-François DIANA, Maître de conférences à l’université Paul Verlaine – Metz

http://lesoutien.blogspot.com/2008/07/si-cavanna-tait-mort-il-se-retournerait.html

Siné rejoint le comité de soutien à Denis Robert… et se fait virer par le Conducator de Charlie-Hebdo

Charlie Hebdo, acte 2

Dans Charlie Hebdo du 2 juillet, Philippe Val revient brièvement sur Clearstream et Denis Robert. Pour dire d’abord que lui aussi a été poursuivi en justice par des puissants, et qu’il a gagné. Sous-entendant une fois de plus que Denis perd.
Pour préciser ensuite qu’il n’a jamais interdit à qui que ce soit d’évoquer Clearstream dans Charlie Hebdo. Dont acte.
Et illustration par l’exemple, quelques pages plus loin, dans la chronique de Siné. « Concernant l’édito lynchage de Philippe Val sur Denis Robert, je me contenterai, prudemment, du blanc qui va suivre :


A l’heure où la police ratonne les syndicalistes kanak et où la télévision diffuse deux documentaires sur le massacre d’Ouvéa en 1988, la petite-bourgeoisie blanche calédonienne et ses copains compradores multiplient les interventions pour dire que « c’est du passé tout ça » et que aujourd’hui c’est « la paix retrouvée », que nous avons un « destin commun » et que les « kanak sont au centre du dispositif »…. à les croire, aujourd’hui, à Nouméa, les choses auraient bien changé…

vraiment ? Voici un témoignage d’une nuit banale à Nouméa.

Comme le rappelle le vieux militant indépendantiste Kotra Uregei : « C’est le même genre de situation qui nous avait poussé à créer les FOULARDS ROUGES en 1969 à cause du refus du patron du restaurant « LE SYDNEY » de laisser entrer le Kanak FOTE TROLUE dans son restaurant »

Un week-end d’enfer à Nouméa,
[Mail sur la liste Kanaky Online – 4/5/2008]
Un week-end d’enfer à Nouméa,

Un groupe de pote s’est retrouvé un week-end histoire de s’éclater comme au vieux temps. Nous avons partagé les bancs du lycée ensemble jusqu’à la BTS … Tous, on est dans la vie active et exerce la même profession dans le public comme dans le privé ; La tranche d’âge 25-28 ans ! Un seul est marié avec 1 boutchou qui a 2 ans ! 5 filles et 7 garçons : 3 (F) Européennes – 1 (F)  Tahitienne – 1 (F) Javanaise 4 (G) Européens – 1 (G) antillais –  1 (G) mélanésien du sud – 1 (G) Futunien

19h30 : Dîner restaurant du centre ville – Menu chinois 22h30 : Anse VATA – BODEGA 24h00 : Devant EL CORTO MALTES –  Tous sont passés sans soucis à la rentrée de la boîte sauf nos copains : KNKY – TAMA – DOUDOU

Le premier videur : C’est une soirée privée, je suis désolé vous n’êtes pas invités ! Le deuxième videur : Vous n’êtes pas inscrits sur la liste, désolé je ne peux rien pour vous !
Nous avons tous exigé qu’un responsable vienne donner des explications : Une nana est arrivée, vous êtes dans un état d’ébriété, vous sortez ou j’appelle la Police.

Nous avons réagi pacifiquement : « Nous avons pris ensemble cette décision de sortir ce soir ! Comment avez-vous deviné nos identités pour cette fameuse liste d’invités ? Pourquoi sommes-nous autorisés et pas nos copains ? C’est de la pure discrimination ? »

Nous étions tous dégoûtés et énervés que nous avons préférés prend la route…

Une demie heure après nous sommes devant ACROPOLE – Le même film s’est répété en l’espace de quelques minutes… L’excuse pour nos trois copains : Le quota des WAILLERS et RASTA COOL sont atteints, allez voir ailleurs ! (suite…)


[Metro – 14-04-2008]
« Ardoise » est mis en cause dans l’établissement des profils des citoyens  A l’origine, il s’agit d’un nouveau logiciel de renseignement policiers, prévu pour remplacer un logiciel « bureautique vieillot » utilisé par les enquêteurs.

Baptisé Ardoise, pour « Application de recueil de la documentation opérationnelle et d’informations statistiques sur les enquêtes » ; ce logiciel permettrait  de rentrer des renseignements personnels sur toute personne ayant un contact avec la police ou la gendarmerie dans une procédure, qu’elle soit entendue comme victime, témoin ou auteur. Une nouvelle qui a « outrée » le Collectif contre l’Homophobie (CCH), qui à saisi hier la Halde et la Cnil afin de s’opposer à sa mise en œuvre par le ministère de l’intérieur. « Etat de la personne »

En clair, un policier qui entend une victime, un suspect ou un témoin pourrait préciser dans la rubrique « état de la personne » ; les informations suivantes : homosexuel, transsexuel, handicapé, sans domicile fixe, personne se livrant à la prostitution, personne atteinte de troubles psychologiques, permanent syndical, fréquente assidument la mosquée… (NdL&I : ils n’ont pas osé ajouter une rubrique « juif » mais c’est tout comme)

Pour Hussein Bourgi, président du CCH joint hier, « l’inquiétude est énorme. Nous assistons à une rupture philosophique de l’approche pénale des infractions en France. On glisse vers une société à l’américaine ou chaque citoyen à sa fiche, avec ses orientations sexuelles surlignées. De plus, ce logiciel peu donner lieu à des dérives de sinistre mémoires ».

Beauvau tient bon Alors que l’affaire provoque l’effervescence au sein de plusieurs syndicats de police, le ministère de l’intérieur se veut compréhensif sur l’émotion suscitée par ce logiciel, mais rassurant quant à son utilisation.

Pour Gérard Maubé, adjoint au chef de service centrale de documentation criminelle « à partir du moment ou l’infraction à un lien avec le statut de la personne, il y a un intérêt policier à renseigner, car derrière on améliore les élucidations de l’enquête. On ne pourra questionner la victime uniquement quand l’infraction a un lien avec son statut, dans le cas contraire, ce sera une faute professionnelle ».

« Nous sommes scandalisés par ce logiciel, dont l’utilisation –en l’état- va à l’encontre des valeurs républicaines » estime David Barbas, porte-parole du Syndicat national des officiers de Police.

http://www.metrofrance.com/x/metro/2008/04/14/K1Pea5HSh3m76/index.xml


[La Domination du Monde – Blog de Denis Robert – 08/04/2008]

« C’est sans doute mon livre le plus personnel, celui qui me ressemble le plus ». Ecrivain et journaliste inclassable, Denis Robert publie « Une Affaire personnelle » (Flammarion, 348 pages, 19,90 euros), livre lui aussi inclassable mélangeant souvenirs, réflexions et analyses (sur la monde, la finance, la justice, la presse…).

L’homme est notamment à l’origine de l’affaire Clearstream 1 (la mise en lumière d’une banque luxembourgeoise servant ce plaque tournante aux opérations bancaires du monde entier, pour résumer) et l’un des protagonistes de Clearstream 2 (la très embrouillée affaire de vrais-faux listings bancaires remontée jusqu’aux sommets de l’Etat), pour laquelle il a été mis en examen pour recel de vol et recel d’abus de confiance. Une accusation dont il se défend, affirmant être l’outil involontaire d’une gigantesque manipulation.

Cette mise en examen par les juges d’Huy et Pons (ce dernier en compagnie duquel, comme il le raconte dans le livre, il courut il y aune quinzaine d’années le marathon de New York…) est le sommet des ennuis judiciaires de Denis Robert, qui comptabilise aujourd’hui 18 procédures judiciaires à son encontre, dont une douzaine de plaintes en diffamation venant de Clearstream. «Une dérive totale du fonctionnement démocratique, estime-t-il dans une interview à Metrofrance.com. Qu’on me mette en examen pour ça, ça veut dire que ce n’est plus un coup de canif, c’est un coup de bazooka dans la liberté d’informer. » (suite…)


8 avril 2008: Journée d’études :

Le Centre de Paris de l’Université de Chicago et le Centre de Recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (CESDIP) organisent une journée d’études sur le thème :  » La frénésie sécuritaire : retour à l’ordre et nouveau contrôle social » au Centre de Paris de l’Université de Chicago, 6 rue Thomas Mann, 75013 Paris (Métro : Bibliothèque François Mitterrand – Ligne 14, RER C)

le mardi 8 avril 2008, de 9 h 30 à 17 h 30 – Entrée libre sur invitation

Programme :

  • – Contextes et enjeux de la frénésie sécuritaire : Laurent MUCCHIELLI (CNRS-CESDIP)
  • – Cinq ans de frénésie pénale : Jean DANET (Université de Nantes)
  • – Un populisme pénal contre la protection des mineurs : Christine LAZERGES (Université Paris 1)
  • – La justice sous pression : Philip MILBURN (Université Versailles Saint-Quentin)
  • – La nouvelle inflation carcérale : Bruno AUBUSSON DE CAVARLAY (CNRS-CESDIP)
  • – Politique d’immigration : un laboratoire de la frénésie sécuritaire : Serge SLAMA (Université d’Evry-Val-d’Essonne)
  • – Police : de la proximité au maintien de l’ordre généralisé ? : Christian MOUHANNA (CNRS-CESDIP)
  • – La guerre à l’intérieur : la militarisation du contrôle des quartiers populaires : Mathieu RIGOUSTE (Université Paris 8-Saint-Denis)
  • – La vidéosurveillance, un mirage technologique et politique : Eric HEILMANN (Université Louis Pasteur de Strasbourg)
  • – La biométrie : usages policiers et fantasmes technologiques : Pierre PIAZZA (Université de Cergy-Pontoise)
  • La journée sera animée par Bernard HARCOURT (professeur à l’Université de Chicago)

Merci de confirmer votre présence à Murielle POLIDORI (polidori@cesdip.com – Tél. : 01.34.52.17.00 – Fax : 01.34.52.17.17)

http://www.cesdip.org/spip.php?article323


Le site de Maître Eolas est une mine d’informations toutes plus utiles que les autres, pour les pauvres justiciables que nous sommes. Ce billet en est une démonstration éclatante…

Que faire quand on reçoit un courrier d’avocat ?

[Les leçons de Maître Eolas – 25/03/2008]

Suite du billet précédent : si celui-là posait les bases théoriques, nous allons passer à la pratique : que doit faire un blogueur quand il reçoit une mise en demeure, d’un particulier ou de l’avocat d’icelui ?Retenez bien la formule : c’est la règle des trois P et des deux T :Pas de Panique, Prudence, et une Tasse de Thé.Pas de panique : si une telle lettre ne doit pas être prise à la légère, elle n’est pas synonyme d’Harmaguédon. La première urgence est de ne rien faire : pas de mise hors ligne précipitée, pas de fermeture du site. La personne qui vous envoie une telle lettre expose une demande, fondée sur des griefs. Pour décider de ce que vous allez faire, il vous faut déterminer avec précision les éléments-clefs : qui vous en veut, pourquoi, que veut-il, et est-il déterminé ? Enfin, dernière question : a-t-il raison ? Les réponses aux trois premières questions doivent découler de la lecture de la lettre. Sinon, il vous faudra demander des précisions. La réponse à la quatrième se déduira du courrier lui-même. Enfin, la cinquième question trouvera sa réponse sur mon blog, ou chez un confrère.

http://www.maitre-eolas.fr/2008/03/25/909-que-faire-quand-on-recoit-un-courrier-d-avocat


L’histoire de Perpignan illustre à merveille les magouilles électorales de base auquelles s’adonnent les maires… les témoignages des employés munipaux sont de vraies leçons de choses !

[Le Monde – 25/03/2008]

(…) Il est 19 h 15, ce dimanche, lorsque Claude Got, socialiste et pharmacien de son état, va faire un tour à l’école maternelle Léon-Blum, dans le quartier du Haut-Vernet. Près de 300 bulletins ont déjà été dépouillés, quand une déléguée de l’opposition signale au pharmacien qu’un homme à une table a des enveloppes bleues dans sa poche. Claude Got aperçoit effectivement deux enveloppes qui dépassent du blouson du monsieur, une autre est froissée à ses pieds, et il s’enquiert solennellement du nom du président du bureau. C’est lui, justement. C’est Jojo. Electricien à la retraite, 58 ans, et frère de Manu Garcia, 25e sur la liste UMP Alduy et aujourd’hui 19e adjoint au maire.

Claude Got appelle aussitôt Jean Codognès, la tête de liste divers gauche (suite…)


À propos de l’Affaire Bruno Guigue et de la non-affaire Goasguen 
[Oumma.com – 26/03/2008]
Deux poids deux mesures : la suite de la suite de la suite…
Imaginons maintenant la situation inverse :
– Un sous-préfet qui, dans un article, s’en serait pris avec virulence aux attentats palestiniens : se serait-on inquiété de son manquement au devoir de réserve, et l’aurait-on limogé pour cela ?

– Un député, par ailleurs avocat à la Cour d’Appel de Paris, qui aurait publiquement qualifié le peuple israélien de « peuple de sauvages, d’abominables tueurs d’écolières » : les médias, les associations antiracistes, l’opposition de gauche, ses autorités de tutelle, ses amis politiques, même, l’auraient-ils laissé à ce point tranquille ?

(…)

Il faudrait aussi vérifier si, par le passé, on a déjà été aussi regardant quant aux « manquements au devoir de réserve » de la part de sous-préfets, et le cas échéant, si les autres sous-préfets fautifs ont été sanctionnés aussi durement.

Et il faudrait en tout état de cause souligner une nouvelle manifestation, particulièrement écoeurante, d’un « Deux poids deux mesures » que tout le monde peut observer, mais qu’il est difficile de dénoncer sans se faire accuser de paranoïa ou de complotisme. Car, quand bien même l’article de Bruno Guigue pourrait sans abus de langage être qualifié de manquement au devoir de réserve, et quand bien même le sous-préfet pourrait sans abus de pouvoir être limogé pour ce manquement, il reste que la provocation à la haine raciale est un délit autrement plus grave, et que Claude Goasguen, comme bien d’autres palestinophobes, arabophobes, islamophobes ou négrophobes (Philippe de Villiers, Philipe Val, Sylvie Noachovich, Claude Imbert, Alain Finkielkraut, Oriana Fallacci, Michel Houellebecq, Maurice Dantec…), bénéficie pour ce délit d’une totale impunité.

Il est même invité, comme si de rien n’était, à commenter l’actualité politique, ce dimanche 23 mars sur France 5, à l’émission Ripostes. Tant pis pour les Palestiniens.

http://oumma.com/A-propos-de-l-Affaire-Bruno-Guigue


Si on peut comprendre une certaine lassitude de la part de Devoucoux, les arguments avançés pour justifier l’arrêt du « Perroquet libéré », un site salutairement critique (et qui – au vu du rythme de publication des articles – ne devait pas prendre trop de temps) sont un peu faibles…

– « faire le boulot de l’opposition à sa place » : jusqu’à preuve du contraire Devoucoux fait partie de l’opposition.

– « las du verrouillage médiatique » : bien sûr, les articles du Perroquet n’étaient pas repris par la page « Débats » du « Monde », mais ils n’étaient pas trop mal classés dans « Google Actualités ». 3 000 lecteurs quotidiens, c’est plus que ce dont peut réver un éditeur de pamphlet oppositionnel.

– « L’insécurité juridique des sites internet » : faut pas éxagérer, il suffit de regarder où l’on met les pieds et au pire de faire comme le Réseau Voltaire et aller mettre ses serveurs à l’abri.. Si tous les sites oppositionnels fermaient parce qu’ils ont peur de l’insécurité juridique, il n’y aurait plus que de la publicité sur Internet.

Sans parler du fait que Devoucoux n’est pas tout seul. Contrairement aux Valentin Lacambre, Tsin et autres éditeurs de Samizdat, lui peut s’appuyer sur un réseau efficace d’avocats UMP…

Bref, il est regrettable de voir un  Devoucoux du Buysson tenter de justifier ce qui n’est rien d’autre qu’un « abandon de poste face à l’ennemi » – la noblesse n’est plus ce qu’elle était, Ventre Saint Gris ! 🙂

On est curieux de voir en quoi va consister ce « travail en amont »…

[Le Perroquet libéré –  21/03/2008]

Parce que nous ne voulons pas nous cantonner dans le registre de la critique, parce que nous en avons assez de faire le boulot de l’opposition à sa place, parce que nous sommes las du verrouillage médiatique qui caractérise le débat parisien, parce que l’insécurité juridique des sites internet nous place à la merci des puissants (cf. affaire « delanoe2008 »), nous préférons mettre un terme à l’expérience du Perroquet Libéré.

Cette décision tient compte du fait que le danger de voir un jour Bertrand Delanoë, ce Sarkozy de gauche, accéder un jour à la présidence de la République s’est éloigné. Elu comme en 2001 grâce à la nullité de ses adversaires plutôt que sur une véritable vague d’enthousiasme (forte abstention, non-basculement des arrondissements de droite), le maire de Paris n’est qu’un présidentiable socialiste parmi d’autres (Ségolène Royal, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry et d’autres plus jeunes et plus talentueux) et nous sommes bien placés pour savoir que les livres sur Bertrand Delanoë ne suscitent guère d’intérêt au-delà du périphérique…

Depuis que nous l’avons rencontré, nous savons aussi que derrière l’image flatteuse construite sur la base d’une communication habile et de la complaisance médiatique se cache un apparatchik orgueilleux et méchant fuyant le contact avec la population et dont la vraie nature ne tardera plus à apparaître au grand jour. De quoi prémunir le peuple français de tomber derechef dans le panneau du « Je vais faire pour la France ce que j’ai fait pour Paris ».

Convaincus que c’est le manque de culture, notamment historique, qui explique à la fois la médiocrité des discours des élus parisiens et le glissement du travail journalistique de l’information vers la communication, nous voulons désormais travailler en amont pour contribuer à remédier à cette carence (n’en disons pas plus pour l’instant).

Nous tenons à remercier tous nos lecteurs pour leur fidélité, tout particulièrement ceux qui nous ont soutenus dans les difficultés. Au-delà du triste spectacle offert par la politique parisienne, nous nous sommes bien amusés et nous espérons avoir convaincu nos lecteurs du ressort comique que recèle la scène politique locale. Fiers d’avoir contribué à sauver un malheureux oiseau innocent d’un destin affreux, nous nous retirons avec la satisfaction du devoir accompli.

Que nos détracteurs ne se réjouissent pas trop vite : les centaines d’articles du Perroquet Libéré resteront disponibles gratuitement sur internet pour continuer à éclairer les citoyens un tantinet curieux.

Pour finir sur une note positive, nous soumettons à la réflexion des élus et des citoyens de Paris et d’ailleurs une charte faite de 20 mesures simples et concrètes dont l’adoption serait de nature à améliorer sensiblement la démocratie locale.

François Devoucoux du Buysson et Max Dupré – (Fondateurs du Perroquet Libéré)

http://www.leperroquetlibere.com/Le-Perroquet-Libere-tire-sa-reverence_a467.html?preaction=nl&id=633887&idnl=33056&


La bande son est impressionante… mais en même temps pas surprenante.  A Corbeil, les gros bras de Dassault sont nombreux et violents… la vraie droite, sans fard.

[Rue 89 – 06/03/2008]

Les sbires de Dassault rudoient une journaliste: la bande son

La semaine dernière, nous avions publié un article sur une journaliste de France Inter, qui, lors d’une réunion publique à Corbeil-Essonnes, avait été malmenée par les gorilles du maire, Serge Dassault, pour avoir posé des questions gênantes à l’édile. Son enquête a été diffusée ce jeudi, à 15h00, dans l’émission de Daniel Mermet, « Là-bas si j’y suis ». La bande son est pour le moins parlante:

http://www.rue89.com/2008/03/06/les-sbires-de-dassault-rudoient-une-journaliste-la-bande-son


Quiconque a connu les années 1970 ne s’étonnera pas de cette information. Les groupuscules d’extrème droite étaient les enfants chéris du CNPF, qui voyait des bolcheviques partout… Occident et Ordre Nouveau ratonnaient régulièrement des syndicalistes. Et « seuls quelques naifs » croient que les choses ont changé.

L’UIMM aurait financé l’extrême droite étudiante en 1974

[NOUVELOBS.COM | 04.03.2008]

L’organisation patronale aurait notamment versé des fonds en liquide aux colleurs d’affiches du GUD dans le cadre de la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing, en 1974. Les groupuscules Occident et Ordre Nouveau seraient également concernés.

Selon une information révélée par le Figaro, mardi 4 mars, une partie des fonds secrets de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) pourrait avoir transité, dans les années 70, par des mouvements étudiants d’extrême droite, Occident, Ordre Nouveau et le GUD (Groupe Union Droit devenu Groupe Union Défense). Le quotidien révèle que ce dernier aurait notamment reçu des enveloppes d’argent liquide pour payer des colleurs d’affiches durant la campagne de 1974, ce qui aurait indirectement servi l’élection de Valéry Giscard d’Estaing.

Cette théorie est née le 13 février dernier lors de l’audition du délégué général adjoint de l’UIMM, Dominique de Calan, mis en examen dans le cadre de l’enquête sur les caisses noires de l’organisation patronale. Face aux enquêteurs de la brigade financière, Dominique de Calan avait évoqué des « organismes universitaires » qui auraient bénéficié des fonds en liquide distribués par l’UIMM.

« Seuls quelques naïfs… »

Le juge Roger Le Loire, en charge de l’instruction, a donc décidé de convoquer, à titre de témoin, Yves Bertrand, directeur central des Renseignements généraux (RG) entre 1992 et 2004, explique le Figaro.

Dans son livre « Je ne sais rien mais je dirai presque tout », sorti à la rentrée 2007, cet ancien policier affirme que « seuls quelques naïfs croient encore que Giscard a pu mener campagne, en 1974, avec les maigres moyens des Républicains indépendants : sa logistique, son service d’ordre, ce sont les “petits gars” d’Ordre nouveau qui les ont assurés, grâce aux enveloppes en liquide de l’Union des industries métallurgiques et minières, la fameuse UIMM, dont la gauche ne s’est jamais privée de rappeler qu’elle descendait de l’ancien Comité des forges, le bastion des 200 familles ».

Interrogé lundi soir par le Figaro, l’ancien directeur des RG va encore plus loin. « Ce que j’ai écrit pour VGE est valable pour toute la classe politique. Le patronat saupoudrait tous ceux qui pouvaient avoir une responsabilité locale ou nationale », assure-t-il.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/economie/20080304.OBS3380/luimm_aurait_finance_lextreme_droite_etudiante_en_1974.html


Ben dis donc, je ne pensais pas que cela irait aussi vite… surtout quand on voit dans quel état est « l’opposition » (ou ce qui prétend l’être)…

[Le Monde Check List – 14/02/2008]

Sarkozy : une si désastreuse image de la France

Le constat est unanime dans la presse étrangère, à l’unisson de son homologue française. Nicolas Sarkozy est en position difficile. Mais au- delà de l’aspect purement politique, après quelques mois au pouvoir et à la veille d’élections qui auront valeur de test de popularité, c’est l’image du président qui est pointée du doigt.

Le très sérieux FT (http://www.ft.com/cms/s/0/796d17aa-da4e-11dc-9bb9-0000779fd2ac.html) titre sur l’aspect bling-bling de Nicolas Sarkozy et n’hésite pas à parler de traits de caractère ternissant l’image de la fonction présidentielle. Pour le quotidien britannique, les efforts que Nicolas Sarkozy « pourrait faire pour tenter de corriger le tir risquent simplement de le pousser à plus de populisme ».

L’IHT (http://www.iht.com/articles/2008/02/13/europe/sarkozy.php) se concentre sur la femme du président français et son interview dans L’Express. Carla Bruni chercherait à gommer son image de croqueuse d’hommes.

Pour El Pais (http://www.elpais.com/articulo/internacional/Sarkozy/c/est/fini/elpepiint/20080214elpepiint_12/Tes), Nicolas Sarkozy est malade. Son ego souffrirait d’une « hypertrophie probablement irréversible ». Le journal entrevoit un isolement du président « qui ne peut le mener qu’à la colère ou à la mélancolie ». Paradoxe, son impopularité viendrait de son comportement personnel et non de ses réformes…


Ce texte est un scandale !!! Quand on a fini sa peine, on sort… là, quand on aura fini sa peine, on vous en rajoutera une. Si le criminel est malade mental, alors il faut l’interner. Mais là on ouvre la porte à la relégation, comme le faisait Fourier à l’époque du bagne. Les « relégués » qui ne mourraient pas n’avaient pas le droit de rentrer une fois leur peine terminée, le gouvernement pouvant les obliger à rester sur place, comme relégués « libres ».

Côté sécuritaire, c’est le grand retour de la droite de 1870… Sarko en Versaillais, ça ne me surprend pas.

[Reuters – 07/02/2008]
Le Parlement a adopté définitivement le projet de loi présenté par la garde des Sceaux, Rachida Dati, qui permet le maintien des criminels les plus dangereux dans des centres fermés à leur sortie de prison. Après les députés la veille, les sénateurs ont entériné jeudi le texte mis au point lundi par une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat. Le projet de loi est donc définitivement adopté par le Parlement.

L’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’elle saisirait le Conseil constitutionnel. Elle estime que ce texte ne respecte ni la Constitution, ni la Convention européenne des droits de l’homme.

« Il s’agit d’un texte important et ambitieux« , a dit la garde des Sceaux. « Il vise à mieux protéger les Français. Il est attendu des Français. Il offre une prise en charge nouvelle aux personnes condamnées qui restent d’une particulière dangerosité à la fin de leur peine« , a-t-elle affirmé. [C’est exactement le même argument que Fourrier et les Nazis, il s’agit de ‘protéger’ les Français et donc d’extirper le délinquant du corps social… la prochaine étape c’est le bagne ou la chambre à gaz]

« Ce texte appelle de notre part nos plus expresses réserves car il porte atteinte à deux principes fondamentaux de notre droit pénal« , a pour sa part déclaré la socialiste Elisabeth Guigou, ancien garde des Sceaux.

« Passer de l’homme jugé coupable à l’homme supposé dangereux, c’est piétiner un principe fondamental de notre droit depuis la Déclaration universel des droits de l’homme et du citoyen« , a-t-elle affirmé.

Ce projet de loi reprend des engagements de Nicolas Sarkozy après plusieurs crimes intervenus durant l’été et qui ont choqué l’opinion publique.

Le texte prévoit la création de « centres socio-médico-judiciaires » dans lesquels pourront être retenus, une fois leur peine accomplie, les criminels jugés dangereux et susceptibles de récidiver. [Centres socio-médico-judiciaires qui n’existent pas encore et qui mettront des années à être construits, en nombre insuffisant, pour cause de restrictions budgétaires. Au final, les « supposés dangereux » resteront tout simplement en prison, jusqu’à leur mort]

Il reprend le principe, contesté par nombre de juristes, d’une rétroactivité de la loi, c’est-à-dire de son application aux personnes déjà condamnées.

La rétention de sûreté, qui pourra être prononcée pour une durée d’un an renouvelable, s’appliquera « à titre exceptionnel » après décision de la chambre de l’instruction. Elle devra constater « une probabilité très élevée » de récidive, la personne condamnée « souffrant d’un trouble grave de la personnalité ».

Dans sa seconde partie, le texte prévoit de remplacer le non-lieu pour raison psychiatrique par « une ordonnance d’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental », le juge d’instruction transmettant le dossier à la chambre de l’instruction.

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34219247@7-37,0.html 


« Ne soyons pas sectaires »… mais excluons ces gens là quand même… on est bien mieux « entre nous ».

Appel à la vigilance des milieux antiproductivistes et décroissants contre l’extrême-droite ?

[Paul Aries – Le Sarkophage – Janvier 2008]

Face à l’effondrement environnemental et à la crise sociale deux dangers menacent. D’un côté, une frange des courants d’extrême-droite et de droite extrême lance actuellement une tentative de récupération tout à fait inamicale sur les milieux antiproductivistes et anticonsuméristes pour passer en contrebande leurs thèses néo-malthusiennes, eugénistes, racialistes, bref tout le bric à brac néo-fasciste habituel.

Face à cet entrisme, nous, militants et penseurs de l’antiproductivisme ou de la décroissance, nous affirmons solennellement que nous n’avons rien à voir avec les émules d’Alain de Benoist, d’Alain Soral, du Front national, des catholiques intégristes, des « identitaires », etc.

Nous, antiproductivistes, objecteurs de croissance, ou qui interrogeons la notion de « richesse », nous sommes les continuateurs du long mouvement d’émancipation politique et sociale. Nous proclamons qu’on ne pourra en finir avec la domination de tous sur la planète sans remettre en cause parallèlement la domination de certains sur tous les autres…

D’un autre côté, l’urgence des crises écologiques, sociales, politiques et symboliques rend plus nécessaire que jamais que nous dépassions nos petits sectarismes idéologiques et que nous chassions tout comportement antidémocratique et chasse aux sorcières idéologiques, pour construire, ensemble, des alternatives globales à cette crise globale.

Autant nous devons rester fermes sur la défense des grandes valeurs qui sont les nôtres autant nous devons admettre que notre diversité politique et idéologique constitue notre richesse. Personne ne peut prétendre avoir réponse à tout : l’avenir est à construire ensemble.

  • Paul Ariès, politologue, directeur du Sarkophage, journal d’analyse politique
  • Geneviève Azam, économiste, vice-présidente du conseil scientifique d’ATTAC
  • Jean-Claude Besson-Girard, directeur d’Entropia
  • Bruno Clémentin, directeur IEEDS
  • Yves Cochet, député, ancien Minsitre
  • Florence Curt, éditrice
  • Vincent Cheynet, directeur de Casseurs de pub
  • Jacques Cossart, économiste, membre du conseil scientifique ATTAC
  • Bernard Delifer, éditeur
  • Sophie Divry, journal la décroissance
  • Yann Fiévet, professeur de sciences économiques et sociales
  • Véronique Galllais, Présidente d’Action Consommation
  • Bernard Guibert, économiste
  • Jean-Marie Harribey, Economiste, Co-président d’Attac.
  • Georges Labica, philosophe
  • Gus Massiah, Président du CRID
  • François Schneider, ingénieur.
  • Jacques Testart, biologiste Patrick Viveret, magistrat, philosophe

Collecte des signatures « appelcontrelextremedroite@lesarkophage.com »

Tout courrier doit être adressé à : Paul Ariès, le sarkophage, 3, rue de Montferrat 69500 Bron


[Le Figaro – 22/01/2008]

«Les juges d’Huy et Pons ont reçu une pièce à conviction qu’ils n’attendaient plus. Selon nos in­formations, un ordinateur portable leur a été livré vendredi au pôle financier. Il a immédiatement été placé sous scellés. Cet ordinateur appartenait à Imad Lahoud, l’informaticien d’EADS mis en examen pour «faux» et «dénonciation calomnieuse». Il a suivi un parcours digne d’un roman d’espionnage, mais il pourrait grandement éclairer l’affaire, notamment les instants clés des années 2003 et 2004, au moment où les faux listings de la chambre de compensation luxembourgeoise ont été falsifiés.

L’homme qui est venu remettre cet ordinateur de marque Sony aux magistrats s’appelle François Gontier. Partie civile dans l’affaire Clearstream, il est très connu dans les milieux de la finance.  Récent repreneur de la société de portefeuille Verneuil Participations, il di­rige par ailleurs le holding Electricité et Eaux de Madagascar. Il est aussi actionnaire des poulets Duc.

Livraison longtemps promise En septembre dernier, il avait réclamé une entrevue avec les juges de l’affaire Clearstream pour leur annoncer qu’il avait trouvé cet ordinateur dans un «pays du Golfe» et qu’il entendait bien le ramener à la justice française. Selon lui, Imad Lahoud aurait offert ce portable à sa soeur pour son anniversaire en avril 2004 au Liban.»…

http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/01/22/01001-20080122ARTFIG00255-saisie-d-une-piece-cle-du-dossier-clearstream.php


Ceux qui se sont mobilisés à l’occasion de la marée noire de l’Erika connaissent bien Jo Le Guen, sportif qui avait tenté de traverser l’Océan Pacifique Sud à la rame pour sensibiliser le public à la pollution des océans avant de fonder « Keep It Blue », association qui se consacre aux problèmes d’indemnisation des marées noires, de la sécurité maritime et du traitement des déchets des navires dans les ports européens.

Au milieu de l’euphorie du « préjudice écologique », sa voix d’expert résonne comme un avertissement sobre et rassérénant.

 

[Jo Le Guen – Keep It Blue – 18/01/2008]

Comment peut-on se réjouir ? Comment peut-on dire aux victimes « Le groupe TOTAL paiera son imprudence ». Qu’ont gagné les victimes de l’Erika ?

Le droit d’attendre l’ouverture du procès en appel dans un an.

Et d’aller droit dans le mur.

Nous vivons le même contexte de désinformation que celui qui a prévalu dans les mois qui suivirent le naufrage.

Un petit rappel du paysage juridique semble nécessaire. (suite…)


[Le Monde 18/1/2008]
Les querelles au sein du gouvernement font désordre. La dernière en date – la passe d’armes sur le plan banlieue entre Christine Boutin, dans La Croix, et Fadela Amara, dans Le Monde – a mis le premier ministre hors de lui. Au point de faire une intervention rare et solennelle au conseil des ministres du mercredi 16 janvier au nom de la « cohérence de la communication gouvernementale ». François Fillon a demandé à ses ministres de faire relire leurs interviews par l’Elysée ou Matignon avant parution : « Faites attention à ne pas vous faire piéger ». Nicolas Sarkozy a renchéri : « Je vous donne une liberté de parole, c’est à vous de l’utiliser correctement et à bon escient. »

(suite…)


Enorme !!!! Hommage de la banlieue et du 93 a ce grand artiste qu’etait Carlos ! (Bon, en fait c’est une autre des excellentes vidéos du CiGiBi)…


Dites donc, les électeurs de l’UMP, là. Vous êtes contents de votre mec ? Vous qui avez toujours à la bouche les mots « grandeur » et « France », ça vous plait d’être représentés par un psychopathe complexé, tout droit sorti de « La Vérité Si Je Mens » ?

« Regarde Maman, j’ai un grosse Rolex en or ! », « Regarde Maman, je suis sur la photo avec George Bush ! », « Regarde Maman, je suis le Président ! », « Regarde Maman, je fais des fêtes au Fouquets avec les riches ! », « Regarde Maman, je me tape des top-models ! », « Regarde Maman, je suis entré dans le club mondial des grands séducteurs »…. ça y est, la France ressemble enfin à sa caricature !

Pour citer le journaliste Mikael Levinstein : « C’est ça le vrai bling-bling de Sarkozy. Il n’a pas envie « d’être », il lui suffit de « paraître »… et malheureusement, un an après son élection, la politique de Sarkozy relève du même accabit. Une politique en toc, du faux plaqué or comme les bijoux qu’on te vend à Barbès, de la réussite par procuration, de la célébrité par association, de l’agitation, pas de l’action… voilà le gouvernement de la France d’aujourd’hui. Il y a déjà eu des gouvernements comme ça en France… sous Louis-Philippe. On sait comment cela s’est terminé. »

[Emmanuel Ratier – Faits et Documents n° 248 – Janvier 2008 ]

Du Fouquet’s à Disneyland, des vacances chypriotes sur un yacht de Vincent Bolloré à la fin d’année égyptienne (avec un avion toujours fourni par Bolloré), de Rachida Dati à Rama Yade, de Cécilia Sarközy à Carla Bruni, des Rolex ostentatoires aux Rayban, c’est la sous-culture « bling bling » (luxe, marques, paillettes), popularisée par les rappeurs américains, qui triomphe au sommet de l’Etat. Un Etat au service de la finance internationale et cosmopolite. Carla Bruni, nouvelle compagne du chef de l’Etat, en est le parfait exemple. Cette riche héritière, n’ayant ni morale ni valeurs, a collectionné les hommes qu’elle jette ensuite comme des Kleenex. Egérie de la gauche-caviar, elle signait encore tout dernièrement la pétition contre le pseudo « fichage ADN ». Le mariage serait prévu le 9 février (selon Le Journal du dimanche, 6 janvier 2008). Une dangereuse dérive qui illustre parfaitement la décadence française.

« Vous avez adoré Grâce Kelly à Monaco, vous adorerez Carla Bruni à l’Elysée (Le Journal du dimanche, 6 janvier 2008). » Nicolas Sarközy a rencontré Carla Bruni, un soir, le 17 novembre, chez Jacques Séguela, le publicitaire qui soufflait aux oreilles de François Mitterrand. Elle y était arrivée avec Denis Olivennes, patron de la Fnac et animateur des réseaux fabiusiens.

Depuis, les tourtereaux ne se quittent plus, avec une première escapade quasi-officielle à Disneyland, immortalisée par des paparazzi complices convoqués pour l’événement. Suivie d’un réveillon à Louxor, toujours avec les photographes. Pour la presse britannique, moins soumise aux pressions que la presse française, le président l’aurait déjà demandée en mariage. Et Gala d’évoquer un futur possible « mariage de la décennie » et d’ajouter que Nicolas Sarközy « a l’impression d’entrer dans le club mondial des grands séducteurs ». Il lui aurait offert un portable à usage unique, étant le seul à l’appeler dessus.

Carla Bruni-Tedeschi est née le 23 décembre 1968 à Turin. Elle a une soeur, Valéria Bruni- Tedeschi, qui est actrice et réalisatrice (Il est plus facile pour un chameau…, Actrices, sorti ces jours derniers et où joue son compagnon, Louis Garrel).

Interrogée par ITV, cette dernière déclare : « J’ai eu une éducation catholique, mais Tedeschi est un nom juif d’Italie du Nord. Mon grand-père paternel s’est converti pendant la guerre, a épousé une catholique, ce qui lui a valu d’être mis au ban par la communauté juive de Turin. J’ai mis très longtemps à l’accepter, comme si j’avais hérité de sa faute. Même si ma famille n’a pas été déportée, je me sens très proche du désarroi de cette communauté. Aussi, mon personnage de Sarah (dans un film qu’elle tournait) résonne-t-il par rapport à mon histoire, comme si moi aussi je portais un passé trop lourd pour moi. »

La famille Tedeschi, que Le Parisien (30 décembre 2007) ose qualifier de « famille de la Vieille Europe », s’est donc convertie à la grande époque du fascisme dans l’Italie de Benito Mussolini. Ce qui rapproche son histoire de celle de Cécilia Ciganer-Albeniz (cf F&D 243 et 244). Son frère, Virginio, un marin réputé (trois tours du monde dans les deux sens), est décédé le 4 juillet 2006 à 46 ans des suites d’une longue maladie. Une fondation (dotée d’environ 20 millions d’euros) a été créée pour honorer sa mémoire. Son père, Alberto Bruni-Tedeschi (décédé en 1996) avait repris l’affaire familiale, le groupe turinois CEAT, spécialisé dans les câbles électriques et les pneus, tout en étant, à ses moments perdus, un compositeur dodécaphonique respecté (encore un point de ressemblance avec Cécilia ex-Sarközy). Il développa largement l’entreprise et en fera l’un des fleurons de l’industrie italienne.

Son père cumulait donc une profession honorable et une passion extrême pour la musique, ayant été élevé dans le culte de Richard Wagner et d’Alban Berg. Son premier opéra, Villon, composé à 25 ans, sera joué par les plus grands chefs. Il sera même un temps directeur artistique du Théâtre Regio de Turin entre 1959 et 1971.

Sa mère, Marisa Borini, est pianiste professionnelle. « Les plus grands artistes fréquentent leur palais. La Callas et Karajan dînent au Castagnetto, leur résidence du Piémont (Le Parisien, 30 décembre 2007). » Elle accompagnera Nicolas Sarközy en décembre lors de sa rencontre avec Benoît XVI mais n’obtiendra pas, comme elle l’espérait, le droit de le rencontrer.

Mais, c’est le grand père, Virginio Tedeschi, juif piémontais (lui aussi très grand mélomane, comme ancien élève d’Edgar Varèse), qui est bien à l’origine de la fortune de la famille, l’entreprise n’ayant jamais eu de problème durant le Ventennio et ayant participé efficacement à l’effort de guerre italien à partir de 1940. Un épisode peu souligné aujourd’hui. (suite…)


[Amnistia.net – 02/01/08]

Nicolas Sarkozy a transformé la présidence de la République en une émission de télévision, un prime-time permanent où les événements publics et privés se confondent… Les gazettes people sont devenues la meilleure source pour suivre le nouveau cours de l’Elysée…

Dans ce soap opéra à rebondissements quotidiens, qui sert de décor à la France d’après, la gestion de la rumeur est devenue désormais matière politique…

http://www.amnistia.net/videos/francedapres/francedapres_008.htm 


[BAKCHICH TV – samedi 22 décembre 2007]

Les policiers qui enquêtent sur l’affaire Clearstream ont branché sur écoutes le journaliste Denis Robert, sa femme, ses enfants… Et aussi, par erreur, un abonné qui portait le même nom.

Les juges du pôle financier, Pons et D’Huy, sont en train de boucler leur enquête sur l’affaire Clearstream. Depuis trois ans, ils essayent de comprendre qui a fabriqué les faux listings bancaires accusant des personnalités françaises (dont Nicolas Sarkozy) de dissimuler leur argent chez Clearstream, la chambre de compensation luxembourgeoise. Une enquête pas banale, puisqu’elle devra répondre à la question de savoir si Dominique de Villepin a orchestré, ou pas, cette manipulation pour faire tomber Sarko, ainsi que ce dernier le soupçonne.

Pour trouver l’auteur de la dénonciation calomnieuse, les juges ont pendant trois ans interrogé, perquisitionné, requis des écoutes. Leurs cibles ? Les Villepin, Rondot, Gergorin, Lahoud, Michelle Alliot-Marie, qu’ils viennent encore de cuisiner, juste avant les fêtes, sur leur rôle présumé dans la manip’ Clearstream.

Ils ont interrogé aussi Denis Robert, le journaliste qui, depuis des années, enquête sur la maison Clearstream et sur l’opacité des circuits financiers. Le journaliste les intéresse, parce qu’il avait récupéré les listings bancaires de la société luxembourgeoise, autrement-dit, les documents authentiques, dont une partie ont été falsifiés pour mouiller, entre-autres, Sarkozy. Dans le bureau des magistrats, le 19 décembre, Denis Robert a pu lire le dossier judiciaire. Et il a découvert qu’en 2006, à chaque fois qu’il écrivait sur son ordinateur ou prononçait un mot au téléphone, les policiers français n’en rataient pas une miette. (cliquez)

Des mois durant, les policiers ont espionné les conversations et les emails du journaliste. Curieusement, avant de se brancher sur lui, ils ont d’abord mis sur écoute, par erreur, un homonyme. Un vrai Denis Robert… mais pas le bon. Bakchich l’a vérifié, ils sont six « Denis Robert » à s’être abonné au téléphone dans le département du vrai Denis Robert, c’est-à-dire en Moselle. Lequel des six fut écouté par erreur ? Les policiers aux grandes oreilles, seuls, le savent. D’ailleurs, on peut parier qu’ils savent pas mal de choses sur lui.

Car le plus drôle, c’est que nos policiers ont mis un peu de temps avant de s’apercevoir qu’ils écoutaient la mauvaise personne. Plusieurs semaines, entre mars et avril, avant de comprendre que leur client n’avait aucune conversation sur la finance luxembourgeoise, ou sur de faux listings bancaires impliquant les élites françaises. Du rapide.

Visitez le blog de Denis Robert : vous pourrez lire les fameux comptes bancaires de Clearstream qui ont tant excité Villepin, Sarkozy, et les juges.

http://www.bakchich.info/article2223.html 


 C’est quand même bien d’avoir des patrons de presse parmi ses copains. Non seulement on peut faire virer les rédacteurs qui publient des articles qui vous déplaisent, mais en plus on peut se faire tresser des lauriers sous forme d’album photo… et recaser son ancienne copine, Anne Fulda. Décidément, la France c’est Versaillles !!!!!

L’embarras des journalistes de « Paris Match » face au reportage sur Nicolas Sarkozy et Carla Bruni

[Le Monde – 19/12/2007]
Nicolas Sarkozy, premier président pipole ? Deux mois après son divorce, le chef de l’Etat continue à faire la « une » des magazines pipoles. Point de vue,Paris Match et Closer publient, à partir de mercredi 19 décembre, des photos de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. Mais cela ne va pas sans mal chez Paris Match, du groupe Hachette Filipacchi Médias, détenu par Lagardère (actionnaire du Monde).

La société des journalistes (SDJ) de l’hebdomadaire proteste contre la publication d’un reportage photo de Bettina Rheims non accompagné d’un reportage texte,« aucun journaliste n’ayant pu accompagner la photographe Bettina Rheims ». Dans un communiqué publié, mardi 18 décembre, à l’issue d’une assemblée générale, la SDJ souligne que « quel que soit le sujet, Paris Match doit associer au choc des photos, le poids des mots ». Elle « regrette qu’aucun témoignage racontant, selon la tradition du magazine, les coulisses de ce reportage ne soit venu donner du sens à un sujet publié sur 16 pages et en couverture cette semaine ».« Nous n’avons eu aucun choix éditorial, on nous impose des sujets tout faits », a indiqué un membre du bureau de la SDJ. Celle-ci représente 80 % des quelque 110 journalistes de Paris Match.

LE REPORTAGE ÉCRIT AURAIT ÉTÉ PASSÉ À LA TRAPPE
Le site Bakchich.info précise qu’un reportage « écrit par une rédactrice en chef de l’hebdomadaire (…) racontait (…) ce que narre depuis deux jours le reste des quotidiens, la vie mouvementée de l’ancienne mannequin, chanteuse, compagne de Sarko… En vain : il est resté dans un tiroir, selon le principe cher à Roger Thérond, le légendaire patron de l’hebdo : ‘La richesse de ‘Match’, ce sont ses non-parus’.« 

Le site indique qu’à Paris Match les journalistes ont d’autres raisons d’être mécontents, l’hebdomadaire étant sur le point d’embaucher la journaliste du Figaro Anne Fulda, ancienne compagne de Nicolas Sarkozy. « Dans un contexte où des membres de la rédaction sont invités à partir dans le cadre d’un plan de départs volontaires visant à réduire la masse salariale, où de nombreux pigistes réguliers ne sont pas titularisés, ce recrutement ‘imposé’ ne semble pas s’imposer », indique Bakchich.info citant la SDJ de Paris Match.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3236,36-991371,0.html?xtor=RSS-3208


Nicolas et Pimprenelle, dormez bien les petits.

[Socio 13 – 18/12/2007]
Dans le Franceland politico-médiatique, les questions subsidiaires comme le blocage des salaires des fonctionnaires, la prévisible augmentation en janvier du gaz, ou encore l’expulsion des sans abris, sont occultées par la dernière grande nouvelle : le président Sarkozy a une aventure avec un top model et chanteuse. Et pour aller jusqu’au bout du goût qu’il a pour les aspects les plus tartes de la culture nord-américaine l’annonce du «coup» présidentiel s’est fait à Disney Land devant Mickey et le décor patisserie viennoise,chantillyet peluches… Plus kitsch que ça tu meurs, j’allais oublier on a convoqué Match, Closer et  Point de vue.

http://socio13.wordpress.com/2007/12/18/nicolas-et-pimprenelle-dormez-bien-les-petits/


[Arret Sur Images – 17/12/207]
Vous n’en avez sans doute pas su grand chose, mais une terrible bataille a ensanglanté le front de l’info des consommateurs, à la fin de la semaine dernière. Jeudi soir, le site du Point annonçait la déprogrammation d’une émission de consommation de France 3, « On peut toujours s’entendre », pour cause de pressions et de menaces trop fortes de la part d’un annonceur.

Mais quel sujet explosif abordait donc cette émission pour faire trembler un des plus gros groupes industriels français et subir une déprogrammation deux jours avant sa diffusion ? La guerre du camembert ! Il existe, en effet, un combat enragé entre les gros industriels et les petits producteurs de camembert.

La polémique est née de la volonté des deux plus grands groupes, Lactalis et Isigny Sainte-Mère, de s’affranchir de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) en cessant d’utiliser le lait cru pour la fabrication de leurs camemberts.
Ils utilisent, à la place, un lait microfiltré, beaucoup moins cher à produire et permettant une plus longue conservation, idéal pour la distribution en grandes surfaces.

« Mais non. L’info était exacte quand elle est parue, comme le confirme à @si une source proche du dossier: « bien sûr que l’émission a été déprogrammée ! Mais c’est France 3 et sa régie publicitaire, qui ont paniqué et ont pris cette décision seuls. Quand Patrice Duhamel (directeur général de France Télévisions, Ndr) a été mis au courant, il a immédiatement exigé qu’elle soit reprogrammée. Il craignait davantage la polémique, que la pression de Lactalis« .

http://arretsurimages.net/post/2007/12/17/La-guerre-du-camembert


Le bon Jean-Luc Dehaene était déjà célèbre pour sa fameuse phrase :
« Si le résultat est non, il faudra revoter,  car il faut absolument que ce soit oui ».

Cela fait 200 ans que la technocratie fait la démocratie sans les citoyens, alors ce n’est pas étonnant que la même caste tente de faire l’Europe qui l’arrange en méprisant souverainement le vote populaire. Comme disait Henry Kissinger (à propos du Chili en 1973) : « Il y a des choses trop importantes pour qu’elles soient laissées au bon vouloir du suffrage universel ».

[Olivier Bonnet – 11/12/2007]

Explosive déclaration de l’ancien vice-président de la Convention ayant élaboré feu le Traité constitutionnel européen, Jean-Luc Dehaene, devant les caméras de la télévision belge. Sa conclusion est limpide : le traité de Lisbonne, « fondamentalement, c’est la même chose » que le TCE. Or, ne l’aurait-on pas déjà un peu rejeté par référendum ?

On connaissait la déclaration de Valéry Giscard d’Estaing : « Dans le traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de traité constitutionnel, les outils sont exactement les mêmes. Seul l’ordre a été changé dans la boîte à outils. Les propositions institutionnelles du traité constitutionnel (…) se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne, mais dans un ordre différent« . Celle de Jose-Luis Zapatero: « Nous n’avons abandonné aucun point essentiel de la Constitution« . D’Angela Merkel : « La substance de la Constitution est préservée, c’est un fait. » Ou de Nicolas Sarkozy lui-même : « Il y a un clivage entre les peuples et les gouvernements. Un référendum aujourd’hui mettrait l’Europe en danger. Il n’y aura pas de traité si un référendum a lieu en France, et il en va de même pour un référendum au Royaume-Uni. »

A tous ces éminentes personnalités qui n’essaient même pas de camoufler la forfaiture démocratique que représente le traité de Lisbonne, ni « mini », ni « simplifié », il faut désormais ajouter le jovial ancien premier ministre belge Jean-Luc Dehaene, vice-président de feue la « convention » qui rédigea le « traité constitutionnel » européen. Durant une émission télé de la chaîne publique RTBF, Les bureaux du pouvoir, il a textuellement déclaré, accrochez-vous bien : « Il ne faut pas parler de mini-traité. C’est juste un terme inventé par Sarkozy pour des raisons de politique intérieure. Mais ce traité contient en fait 90% de ce qu’il y avait dans le traité constitutionnel, voire même plus. En fait, la principale différence, c’est que le traité constitutionnel était quelque chose de lisible, alors que là on arrive aux mêmes résultats en faisant des amendements aux traités existants, ce qui donne un texte totalement illisible pour les citoyens. Mais fondamentalement, c’est la même chose. »

Les citoyens français se sont exprimés en 2005 à 54,68% contre le Traité constitutionnel européen. Le résultat de ce référendum est piétiné avec cynisme par le Président Sarkozy, avec la complicité du Parti Socialiste, puisqu’il va en faire adopter une copie conforme par le Congrès. Un coup d’Etat contre la démocratie ! Mais malgré l’énormité de l’affaire, la mobilisation semble bien vaine. Pourtant, notre représentation nationale s’apprête bel et bien à trahir la souveraineté populaire ! Que faire alors ? Signer une pétition ? Ou porter plainte individuellement contre la France devant la Cour européenne des droits de l’Homme, suggèrent les promoteurs du site 29mai.eu, Non au déni de démocratie ! Le travail vous est mâché. En quatre coups de cuiller à pot, vous téléchargez le texte de la plainte, l’imprimez (32 pages), renseignez vos noms, adresse, etc., puis l’expédiez par courrier. Tout est expliqué là. Pourquoi ne pas essayer ?

Concluons avec ce haut fonctionnaire européen anonyme, qui tient un blog sous le pseudonyme de nrs, cité sur celui de Marc Vasseur : « à faire l’Europe sans les peuples, au gré des seules envies et besoins de nos élites mondialisées, on en vient à la fin à la faire contre eux. Et refuser l’onction du peuple sur un tel choix, qui engage tellement l’avenir (oubliez toute remise en cause du modèle d’Europe avant plusieurs années, si pas dizaines d’années, si le mini-traité est adopté), c’est finalement avoir la même attitude que ceux qui s’autoproclamaient avant-garde du prolétariat conscient et organisé, sachant mieux que lui comment faire son bonheur, et donc lui déniant le droit de s’exprimer sur celui-ci. Oui, entre notre “aréopage éclairé” qui construit l’Europe et le Politburo d’un Parti communiste construisant la future société sans classe, il n’y a pas de grande différence« .

http://olivierbonnet.canalblog.com/archives/2007/12/11/7196284.html


Mort de rire ! L’illustration parfaite du « faites ce que je dis, pas ce que je fais… » Dans la réalité Lamy dirige une organisation qui pille les pays pauvres, Lamy est le principal promoteur de l’inique Accord Multilatéral sur les Investissements, Lamy est à 100% pour le « laissez-faire » économique… mais voilà soudain qu’il se paye un petit frisson en s’affirmant « social démocrate ».

Les vrais sociaux démocrates doivent se retourner dans leur tombe…

[Magazine Challenges | 06.12.2007 ]

Directeur de l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, un des fins observateurs de la mondialisation, réhabilite la critique marxiste du capitalisme.

Homme de gauche, directeur général de l’OMC, Pascal Lamy est au coeur de la mondialisation. Son sentiment ? Le marxisme, comme outil d’analyse du capitalisme moderne, reste pertinent. Sa conviction ? Il faut chercher des alternatives à ce même capitalisme.

Challenges. Comme l’ont écrit un certain nombre d’auteurs récents, Marx reste-t-il le meilleur penseur du capitalisme contemporain ?
Pascal Lamy. Le meilleur, non, parce que l’histoire nous a montré qu’il n’était pas le prophète que certains ont vanté. Mais il n’existe rien de comparable du point de vue de la puissance explicative sinon prédictive. Si l’on veut analyser le capitalisme de marché mondialisé d’aujourd’hui, l’essentiel de la boîte à outils intellectuelle réside dans ce que Marx et un certain nombre de ses inspirateurs ont écrit. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Il y a des tas de critiques à faire sur Marx, et il a été probablement meilleur philosophe et meilleur théoricien de l’économie qu’il n’a été penseur politique…

Que retenez-vous de Marx ?

Avant tout l’idée que le capitalisme de marché est un système reposant sur une certaine théorie de la valeur et sur la dynamique et les dérives qu’il peut générer. Un système où il y a des propriétaires du capital qui achètent le travail et des détenteurs de leur force de travail qui la vendent. Cette relation implique une théorie du profit qui découle d’une aliénation : le système a tendance à ce que les riches deviennent plus riches dès lors qu’ils accumulent du capital et les pauvres plus pauvres dès lors qu’ils ne sont détenteurs que de leur travail. Tout cela reste en gros vrai. Personne depuis n’a inventé une analyse de la même importance. Même la globalisation n’est qu’une étape historique du capitalisme de marché telle que Marx l’avait imaginée.

Mais à quoi bon critiquer le capitalisme. N’est-il pas admis par tous ?

Le capitalisme de marché est un système qui possède des vertus et des travers : efficience, inégalités, innovation, court-termisme… Sa financiarisation récente a brutalement changé l’équilibre laborieusement élaboré entre le capital et le travail. Les institutions développées pour protéger les travailleurs se sont trouvées de plus en plus inadaptées et inefficaces. D’où la priorité que j’ai donnée à l’objectif de maîtrise de la mondialisation lors de mon mandat de commissaire européen au Commerce. A l’époque, en 1999, cela avait surpris. Il faut écouter ceux qui parlent de modes de croissance alternatifs, ceux qui s’inscrivent contre cet énorme poids consumériste qui fait que tout est matérialisé, marchandise, contre ce système qui fait que les gens entrent en relation avec des symboles qu’on leur vend grâce aux médias et à Internet, mais n’achètent au fond que leur propre image à longueur de journée. Il y a une espèce de cannibalisme psychique là-dedans qui provoque des dérèglements. Beaucoup de gens sont malheureux parce qu’on les met constamment en comparaison avec leur voisin, avec une image d’eux-mêmes qu’on leur fabrique et qu’ils ne peuvent pas atteindre. Je fais partie de ceux qui pensent qu’il faut continuer à chercher des alternatives et que la politique doit s’impliquer plus dans ces questions.
(suite…)


[Le Monde 2 – 17 novembre 2007]

Usurper une identité sur le Web, un scénario de thriller? Au contraire, une réalité de tous les jours. Un projet de sécurisation d’envergure vient de voir le jour, visant à protéger et à certifier l’identité numérique d’un individu. D’autres sont en gestation. Les imposteurs n’ont qu’à bien se tenir.

Et si vous n’étiez pas celui que vous croyez? Vous surfez sur Internet, déposez des commentaires, achetez en ligne, alimentez un blog, en toute tranquillité. Du moins, c’est ce que vous croyez. Mais vous avez tort: rien ne prouve que vous êtes bien celui qui commente, achète, surfe ou blogue, parce que, sur Internet, vous ne pouvez pas prouver qui vous êtes. L’usurpation d’identité sur le Web n’est plus un scénario de thriller mais une réalité tangible.

Selon le site Internetworldstats, on compte aujourd’hui plus d’un milliard deux cents millions d’utilisateurs d’Internet dans le monde. 300 millions d’entre eux y participent régulièrement, en s’y exprimant ou en y produisant du contenu, comme un blog, des photos ou des vidéos. Chaque individu présent sur la Toile finit par laisser des informations sur lui-même qui le rendent « traçable» donc « googlable », donc susceptible d’être piraté.

Cette prolifération des données personnelles sur le Web a été accélérée par le phénomène des blogs et la création de nombreux réseaux sociaux. Sur Facebook, le réseau dont on parle beaucoup ces derniers temps, on dénombre 24 Nicolas Sarkozy, 422 George Bush et 29 Justin Timberlake. Mais aussi 111 Steve Jobs, l’actuel patron d’Apple, et 3 Bertrand Delanoë. On le sait, le maire de Paris a créé un profil sur Facebook. Lequel est le bon? Qui est qui?

(suite…)


C’est des petits copieurs chez Kabako… mais ce dossier sur les « africains » dans l’entourage de Sarkozy est néanmoins un remarquable annuaire du néocolonialisme français en Afrique… A garder pour références futures !

Apparemment les infos de Kabako sont du simple recopiage de « La Lettre du Continent » (Indigo Publications) – voir : http://www.africaintelligence.fr/lc-/default.asp

SARKOZY ET L’AFRIQUE : LES RÉSEAUX DE LA FRANC’AFRIK AUTOUR DU PRÉSIDENT
[Kabako Online – hebdomadaire de Bamako – Mali – 28/11/2007]

Le président français s’appuie sur une équipe aux personnalités très diverses pour gérer la « politique africaine de la France » : le « sorcier » Claude Guéant pour les chefs d’Etat, le « French Doctor » Bernard Kouchner pour l’humanitaire, le « Père Fouettard » Brice Hortefeux pour l’immigration, la « Passionaria » Rama Yade pour les droits de l’homme, le « Mec de gauche » Jean-Marie Bockel pour la coopération. Voici un bref panorama des divers membres de la « cellule africaine » de Sarkozy.

LES GRAND SORCIERS BLANCS EN CHARGE DE L’AFRIQUE

Si le président Nicolas Sarkozy n’a pas la fibre africaine, mille petites portes secrètes permettent aux dirigeants africains d’accéder à l’Elysée. Pour la partie officielle, le conseiller Afrique Bruno Joubert est le numéro deux de la cellule diplomatique dirigée par Jean-David Levitte. S’il n’est pas un diplomate « africaniste », Levitte n’est pas pour autant un profane en la matière. De 1993 à 1996, il a été le patron de l’ex-Direction générale des relations culturelles, scientifi ques et techniques (DGRCST) du Quai d’Orsay, avec pour adjoint Pierre Brochand, l’actuel directeur général de la DGSE (services secrets).

Animal politique à sang froid, Levitte ne délègue aucun dossier, même « africain ». Ancien directeur de la stratégie de la DGSE, Bruno Joubert a été le directeur Afrique du Quai d’Orsay et travaillait à l’époque en osmose avec Michel de Bonnecorse, le conseiller Afrique « autonome » de Jacques Chirac. Joubert s’appuie sur deux principaux adjoints : Rémi Maréchaux et Romain Serman.

Maréchaux, 40 ans, swahiliste, travaillait à l’Agence française de développement (AFD) après avoir été sous-directeur Afrique australe et océan Indien au Quai d’Orsay. Serman planchait auparavant sur les questions africaines à la mission permanente de la France auprès des Nations unies à New York, en particulier sur le dossier ivoirien.

La partie la plus secrète des relations de Nicolas Sarkozy avec les présidents africains est gérée directement par le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. Ce dernier est en contact avec les présidents et bascule les demandes soit vers le « chef », soit vers Joubert. Guéant est également la porte d’entrée des missi dominici du village franco-africain tels que l’avocat Robert Bourgi.

Plusieurs autres proches de Sarkozy servent aussi de passerelle sur des dossiers sensibles. L’ancien ministre et « frère de lumière » Olivier Stirn avait ainsi représenté le chef de l’Etat à l’intronisation d’Abdoulaye Wade à Dakar.

Et Patrick Balkany est sollicité par des présidents tricards à Paris, à l’instar du Centrafricain François Bozizé, pour obtenir un rendez-vous à l’Elysée.

(la suite) : (suite…)


Rallié à un candidat qui avait critiqué la poignée de main entre Chirac et Poutine, le philosophe laisse transparaître son amertume : il est au bord de la rupture avec Sarkozy.

Note de Betapolitique : après Finkielkraut, c’est Gluscksman qui déchante. Ces messieurs qui font profession de philosophie devraient quand même faire l’effort de lire les discours de leurs candidats préférés, de regarder leurs actes passés, au lieu de se contenter de soutenir celui qui les a le plus souvent appelés sur leur téléphone portable. Ils devraient peut-être aussi apprendre à ne parler que de ce en quoi ils sont compétents. On espère qu’il y a quand même des sujets qu’ils travaillent…

Marianne :
C’est l’histoire d’un amour déçu. Celle d’un intellectuel de la gauche humaniste anti-totalitaire qui, séduit par les beaux discours d’un candidat de la droite se rallia à son camp. Devenu président, le candidat qui avait promis de ne jamais tomber dans les bras d’un dictateur leur fit la cour à tous. L’intellectuel de gauche s’en trouva fort dépourvu quand la bise à Poutine fut venue.

Il est des chemins politiques tortueux. Passer du col Mao au fan club de Nicolas Sarkozy en est un. En ce qui concerne André Glucksmann, la transition ne s’est certes pas faite en un jour, elle n’en fut pas moins, sans doute, précipitée. Et si l’ancien nouveau philosophe n’est pas forcément passé par la case « Rotary », les symptômes de sa conversion apparurent bien avant l’élection présidentielle de 2007.

Dès la fin des années 1980, André Glucksmann a commencé à promouvoir un atlantisme fondé sur l’anti-totalitarisme et les droits de l’homme. Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’il adhérât au discours de campagne de Nicolas Sarkozy qui promettait de ne jamais aller serrer la main d’un dictateur comme Vladimir Poutine.

Devenus en six mois des « amis de trente ans », les deux chefs d’Etat se tombent désormais régulièrement et chaleureusement dans les bras. L’invitation dans la datcha du Tsar ne saurait tarder. Et peut-être même qu’entre deux signatures de contrats gazo-pétrolifères Sarkozy se mettra à la Vodka…Realpolitik quand tu nous tiens.

« Complice d’aucune dictature » En janvier 2007, dans une tribune publiée dans Le Monde, où il annonçait son ralliement au candidat de l’UMP, fondé essentiellement sur les questions internationales, André Glucksmann citait Nicolas Sarkozy : « Je ne crois pas à ce qu’on appelle la Realpolitik qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner un seul contrat. Je n’accepte pas ce qui se passe en Tchétchénie, parce que 250 000 Tchétchènes morts ou persécutés ce n’est pas un détail de l’histoire du monde. Parce que le général de Gaulle a voulu la liberté pour tous les peuples et la liberté, ça vaut aussi pour eux… Le silence est complice et je ne veux être complice d’aucune dictature »

Le discours est beau, trop évidemment pour être sincère. Car, entre temps, le candidat de l’UMP a fait du chemin… jusqu’au Kremlin en passant, c’est à noter, par Pékin et Tripoli. Ainsi Nicolas Sarkozy s’est empressé de féliciter Vladimir Poutine pour sa victoire écrasante aux élections législatives russes. Un scrutin entaché de nombreuses fraudes, parfois jusqu’à la caricature avec une participation de 100% en Tchétchénie où Poutine aurait recueilli 99% des suffrages…

Le plus étonnant est encore qu’André Glucksmann, ancien Mao, donc tacticien s’il en est, ait cru un instant que Nicolas Sarkozy ne passe, un jour, du discours aux actes. Redoutable rhéteur, le président de la République est d’abord un sophiste qui adapte son discours à son interlocuteur du moment jusqu’à l’attirer dans sa toile. Le reste importe peu. Le pragmatisme l’emporte toujours.

« Désillusion définitive » :  Dans un entretien accordé au Corriere della Serra le philosophe ne cache pas sa déception et espère qu’elle ne sera pas définitive : « Je ne comprends pas l’attitude de Nicolas Sarkozy mais les réactions timides de l’Occident annonçaient déjà un Poutine triomphant. L’Europe doit se secouer pour affronter un président terrorisé à l’idée de perdre le pouvoir. Sarkozy, comme presque tous les leaders européens et américains depuis quelques années, Clinton compris, s’est trompé. J’espère qu’il pourra revenir sur ses positions »

André Glucksmann avait « rêvé un temps d’un ticket Kouchner-Sarkozy ». Il est des rêves qui ne devraient jamais se réaliser. Le réveil est brutal. Installé, le binôme ne fait pas que des merveilles. On le sait, la réalité n’est jamais aussi belle que le conte de fées.

Transparent plus qu’à son tour, le chef de la diplomatie française (c’est bien lui…), humaniste devant l’Eternel mais pas devant Sarkozy, semble bien résolu à avaler toutes les couleuvres qu’on saura lui présenter aimablement pour conserver une place sur la photo. Le socialiste préféré de la droite française, muet sur la dérive poutinienne, prêt à tout pour jouer les premiers rôles et désormais réduit à celui de figurant, donne quotidiennement un exemple édifiant de ce qu’est l’ouverture à tous les vents : un courant d’air…

http://www.marianne2.fr/Glucksmann-Sarkozy-s-est-trompe-!_a81763.html


Spécialiste des questions de défense et des services secrets, le journaliste Guillaume Dasquié a été interpellé mercredi matin à son domicile par six policiers de la Direction de la surveillance du territoire, venus perquisitionner en raison de ses révélations sur le 11 septembre 2001 et sur l’affaire Borrel.

Après les cinq heures de perquisition, Guillaume Dasquié a été emmené vers les bureaux du contre-espionnage et placé en garde à vue. Il n’est toujours pas rentré chez lui. Son avocat n’a pas souhaité faire de commentaire, pas plus que le parquet de Paris. Seule certitude: les autorités cherchent à connaître par quels moyens il a obtenu certains documents classifiés relatifs à l’affaire Borrel et au 11 septembre 2001.

(suite…)


Racisme : la guérilla aux portes de Paris

[Claude Ribbe – 27/11/2007]

La banlieue nord de Paris connaît actuellement un embrasement sans précédent. Il n’y a aucun précédent car, cette fois, la violence exprimée à l’égard de la police est extrême et les jeunes recherchent tous les politiciens de la région pour les lyncher. D’emblée, le commissaire de police de Sarcelles, la ville voisine, a été sérieusement frappé au visage et soixante policiers ont été blessés la nuit dernière dont cinq grièvement. Il semblerait que l’usage d’armes à feu leur interdise l’entrée de la cité. Il s’agit d’une véritable guérilla.

Je connais très bien Villiers-le-Bel puisque je viens d’y être candidat aux élections législatives – sans investiture et sans moyens – et que rien ne m’interdit d’y être à nouveau candidat – pourquoi pas avec des moyens, cette fois ? – puisque une nouvelle élection doit y avoir lieu dans quelques semaines après la démission de Dominique Strauss-Kahn, le milliardaire parisien  » de gauche » qui a été élu contre moi le 17 juin dernier.

Car personne, non personne, ne dit que l’homme politique responsable de cette zone de non droit et du climat insurrectionnel qui y règne s’appelle Dominique Strauss-Kahn et qu’il a fui sa circonscription voici deux mois pour devenir directeur général du FMI. Le fonctionnaire le mieux payé de Washington. Les jeunes «noirs» de Villiers-le-Bel, où il avait pourtant son bureau en tant que président de la communauté de communes du Val de France, désormais c’est bien loin pour lui. Strauss Kahn a passé la main à François Pupponi, maire de Sarcelles, un partisan du communautarisme qui se dit lui aussi de gauche, mais qui passe son temps à faire la fête à Paris en payant ses additions dans les restaurants et les hôtels chics avec une carte de crédit à son nom dont les factures sont réglées par la SEM Chaleur, la société chargée de chauffer les immeubles de Sarcelles…

(suite…)


[Le Journal du Dimanche – 03/12/207]

La semaine dernière, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a été entendu pour la quatrième fois par les juges chargés de l’enquête sur l’affaire Clearstream. Le contenu d’un mystérieux document saisi dans son bureau a été au coeur de cette audition.
Les deux magistrats souhaitent accélérer le mouvement, pour boucler l’instruction fin janvier.  Rien n’a filtré de l’audition de Dominique de Villepin par les juges de l’affaire Clearstream, jeudi au pôle financier de Paris.
Selon des sources concordantes, l’ex-Premier ministre a été interrogé sur un mystérieux document crypté saisi cet été lors de la perquisition effectuée à son bureau. Il s’agit d’un DVD-Rom portant la mention manuscrite « version cryptée » et dont le contenu demeure énigmatique, les experts requis n’ayant jusqu’ici pas réussi à le décrypter.
Or les juges d’Huy et Pons soupçonnent qu’il puisse s’agir d’une copie du contenu d’un CD-Rom Clearstream que Jean-Louis Gergorin affirme avoir remis en mars 2004 à Dominique de Villepin, à sa demande, pour qu’il puisse informer le président Jacques Chirac.
Selon Gergorin, ce CD-Rom comportait des transactions suspectes opérées chez Clearstream, dont une sur un compte « attribué par Imad Lahoud à M. Brice Hortefeux, ce que j’avais précisé à M. de Villepin », a déclaré Gergorin sur procès-verbal.»…

http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200748/villepin-et-le-dvd-crypte_76179.html


De quoi Sarkozy est-il le nom ?
[Circonstances, 4 – 160 pages – 14.00 Euros]
Les détracteurs du « gouvernement Sarkozy » devront s’y résoudre : ce n’est pas plus dans l’examen de la personnalité de son « chef » que dans le compte des ralliements qu’il suscite qu’ils trouveront le moyen d’en précipiter la chute.

Le philosophe Alain Badiou pose que, face à la brutalité (historiquement inscrite et idéologiquement fondée) des lois actuelles, la gauche ne peut qu’assumer à son tour l’héritage de ses valeurs essentielles, celles que le gouvernement et ses amis se plaisent à désigner comme obsolètes, irresponsables, ou même dangereuses. Ce n’est qu’ainsi qu’une véritable politique d’émancipation pourra à nouveau émerger.

« Entre nous, ce n’est pas parce qu’un président est élu que, pour des gens d’expérience comme nous, il se passe quelque chose. » C’est dans ces termes – souverains – qu’Alain Badiou commente, auprès de son auditoire de l’École normale supérieure, les résultats d’une élection qui désorientent passablement celui-ci, s’ils ne le découragent pas.

Autrement dit, une élection même présidentielle n’est plus en mesure de faire que quelque chose se passe – de constituer un événement (tout au plus une « circonstance », selon la qualification donnée par cette série de livres) ; Badiou reste ferme quant au soupçon qu’il y a lieu de porter sur l’opération démocratique du suffrage électoral (Voir Circonstances 1). Mais, clairement, il tient à dire ceci aussi : même l’élection de Sarkozy au poste de président de la République, pour inquiétante ou décourageante qu’elle soit, n’est pas de taille à permettre qu’on dise que quelque chose s’est passé, a fortiori qu’un événement est survenu.

« Oui, continue-t-il, je pense que Sarkozy à lui seul ne saurait vous déprimer. Donc, ce qui vous déprime, c’est ce dont Sarkozy est le nom. Voilà de quoi nous retenir : la venue de ce dont Sarkozy est le nom, vous la ressentez comme un coup que cette chose vous porte, la chose probablement immonde dont le petit Sarkozy est le serviteur. »

De quoi Sarkozy est-il le nom ?
De quoi tire-t-il son nom ?

C’est la question que pose ce livre et à laquelle il répond longuement. Resituant celle-ci dans le courant récent et actuel de la politique européenne et mondiale – un courant puissamment « réactif » comme le dit Badiou. Mais resituant également celle-ci dans une plus vaste périodisation historique, dont le fil conducteur est constitué par les avatars de ce qu’il appelle « l’hypothèse communiste ». Cette hypothèse ne peut-elle plus être faite ? Autrement dit, la faillite éclatante des divers régimes qui s’en sont recommandés (recommandation trompeuse à l’excès) est-elle de nature à faire qu’on ne puisse plus aucunement former le dessein d’une autre forme politique possible pour la démocratie ? Non, répond ici Alain Badiou une nouvelle fois : non seulement elle peut être faite, mais elle le doit.

De quoi Sarkozy est-il le nom ? est sans aucun doute le livre le plus nécessaire qui soit par ce temps, un livre qu’approuveront en grande partie même ceux qui ne l’approuveront pas en totalité. Signe d’une richesse rare dont seuls les grands livres d’intervention sont capables.

Sommaire :
–  1. Avant les élections
–  2. Après les élections
–  3. Huits points, début
–  4. Le huitième point [« Il y a un seul monde »]
–  5. Dans ces circonstances, le courage…
–  6. Le « pétainisme » comme transcendantal de la France
–  7. L’incorruptible
–  8. L’hypothèse communiste doit-elle être abandonnée ?

Alain Badiou est l’une des figures majeures de la philosophie française, en France et à l’étranger. Il est aussi celui dont la pensée politique dérange le plus, nourrissant l’intérêt, toujours et l’admiration, souvent, de ceux qui le lisent réellement ; également, la violence polémique de ceux que sa pensée exaspère.

Page suivante »