WikiLeaks



[Jacques Cheminat – Silicon.fr – 4 juillet 2014]

Un média allemand a découvert que la NSA surveillait les utilisateurs du réseau d’anonymisation Tor et Tails en s’appuyant sur Xkeyscore. L’analyse du code source de l’outil d’espionnage amène à penser qu’il existe un autre Edward Snowden.

La NSA a, comme toute agence de renseignements, horreur d’avoir des services qui lui résistent. Et c’est bien le cas de Tor et de l’OS Tails. Le premier, « The Onion Router », est un réseau informatique distribué mondial et décentralisé avec des milliers de serveurs à travers le monde. Il a été promu par le Département d’Etat pour aider les dissidents politiques à éviter la censure dans leurs pays. Il sert également de repères pour les cybercriminels. Tails de son côté est une distribution Linux qui a pour but de préserver l’anonymat.

A la fin de l’année dernière, The Guardian évoquait déjà, d’après les documents d’Edward Snowden, une tentative d’espionnage du réseau d’anonymisation en passant non par le réseau lui-même, mais par des failles des navigateurs. L’objectif ne semble pas avoir été complétement couronné de succès, puisqu’une enquête des médias allemands ARD et WRD montre quel’agence américaine continue sa surveillance active du réseau Tor, mais également de l’OS Tails. (suite…)


La CIA et la Pentagone ont lourdement investi dans Hollywood pour défendeur la thèse que la torture permet de sauver des vies (cf. la participation logistique et financière à des séries comme « 24 heures » ou « Homeland »)… le rapport du Sénat confirme ce que nous disions depuis plus de 10 ans : la torture est contre-productive

[Iris Deroeux – Mediapart –  04/05/2014]

Le rapport fait près de 6 300 pages. S’il était rendu public, il constituerait certainement l’argumentaire le plus complet et le plus accablant contre les méthodes d’emprisonnement et d’interrogatoire de la CIA, dans les prisons secrètes mises en place sous l’administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Certaines de ses conclusions ont déjà fuité : les méthodes dites « d’interrogatoires renforcés », assimilées à de la torture, ont été plus systématiques et plus violentes que cela n’avait été précédemment exposé ; elles se sont avérées inutiles pour collecter des renseignements, notamment lors de la traque d’Oussama Ben Laden ; et la CIA a menti pour en justifier l’usage.

De telles conclusions ne laissent personne indifférent à Washington, encore moins à la CIA. Depuis 2009 – date à laquelle la commission du renseignement du Sénat a entrepris ce travail monumental –, l’agence du renseignement s’oppose à la rédaction d’un tel document. L’agence et la commission sont de fait entrées dans une bataille qui occupe pour le moment bien plus l’espace médiatique que le contenu du rapport.

John Brennan, l’actuel directeur et vétéran de la CIA, l’a déjà présenté comme « truffé d’erreurs factuelles ». Il accuse en outre la commission d’être allée fouiller dans des dossiers censés rester confidentiels. La présidente de la commission du Sénat, la démocrate Dianne Feinstein, réfute et accuse à son tour la CIA de faits graves : l’agence se serait introduite dans les ordinateurs des assistants parlementaires chargés du rapport pour y faire disparaître des documents compromettants. L’affaire est désormais entre les mains du département de la Justice.

Mais cette guerre larvée ne devrait pas empêcher le public d’avoir un aperçu du rapport, dans le mois à venir. La majorité des quinze élus siégeant à la commission du renseignement du Sénat a en effet voté le mois dernier en faveur de sa déclassification partielle. Un résumé de quelque 400 pages doit ainsi être publié.

Reste à voir ce que ce résumé contiendra vraiment : il appartient ces jours-ci à Barack Obama de valider la déclassification de ces « morceaux choisis », et de les confier éventuellement à la CIA pour une relecture. Dianne Feinstein s’est de nouveau exprimée pour demander à Obama de ne pas confier le résumé à l’agence, auquel cas le public risquerait d’avoir droit à une version expurgée. (suite…)


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[Gregor Seither – IES News Service – 28/04/2014]

Un défenseur réputé des droits de l’homme en Europe dénonce inlassablement les préjugés, erreurs et mensonges proférés par les principaux médias suédois dans la couverture du feuilleton judiciaire autour de Julian ASSANGE, le fondateur de WikiLeaks.  Aujourd’hui il synthétise le dossier dans un ouvrage (en anglais), disponible gratuitement en téléchargement

 

Le Dr Marcello Ferrada de Noli est enseignant chercheur en faculté de médecin et partage son temps entre la Suède et l’Italie après avoir été emprisonné et torturé en tant que prisonnier politique, au Chili, dans les années 1970. Ancien prisonnier politique du bagne de l’ïle de Quiriquina, résistant à la junte militaire de Pinochet, il a fait partie de l’accusation lors du Tribunal Russel à Rome en 1974, contre les crimes perpétrés par la junte chilienne.

A l’heure où les autorités suédoises font pression pour que le procès de Julian Assange se fasse en secret, ce militant des droits de l’homme réputé met en cause l’image d’Epinal, propagée par les autorités suédoises et par la presse, d’un justice impartiale et juste dans ce pays.  Ses nombreux articles et éditoriaux ont démontré la connivence – ouvertement affichée – des médias, stations TV, radios et journalistes avec la campagne du gouvernement suédois pour dénigrer Assange.

L’enquête policière et les accusations formulées contre Assange violent les droits humains et mettent en doute l’impartialité de la justice suédoise… mais surtout montrent que Assange est devenu, contre son gré, le fruit d’une lutte de pouvoir politique… et un pion d’échange entre les Etats-unis et l’appareil militaro-industriel suédois.

SWEDEN VS. ASSANGE. HUMAN RIGHTS ISSUES
Prof. Marcello Ferrada de Noli.  — Published by Libertarian Books – Sweden. March 2014.

(Téléchargeable en PDF – 11,3 Mo)

ISBN 978-91-981615-1-9


[Martin Untersinger – Le Monde – 28/03/2014]

La Turquie se rapproche un peu plus du club très fermé des pays censeurs du Net. Après Twitter, les autorités d’Ankara ont ordonné le blocage de Youtube, jeudi 27 mars. Concrètement, le BTK, l’organisme turc de régulation d’Internet, a demandé aux fournisseurs d’accès d’interdire à leurs clients d’accéder à Twitter et à Youtube.

Mais ces mesures sont peu efficaces. Le nombre de tweets postés a ainsi augmenté de 138 % après le blocage, selon l’agence médias sociaux We are social. Dans le bras de fer entamé entre le gouvernement et les internautes, ces derniers semblent prendre le dessus. Voici comment : (suite…)


Le jugement de Bradley Manning est une farce – interview de Julian Assange (La Jornada)

[Pedro Miguel – envoyé spécial de La Jornada à Londres – Mardi 11 juin 2013 – Traduction de l’espagnol : Luis Alberto Reygada et Alfera pour La Voie Bolivarienne]

Le jugement contre le soldat Bradley Manning, accusé par les Etats-Unis d’avoir fourni des documents secrets du gouvernement étatsunien à Wikileaks, est une farce : son résultat est décidé d’avance, selon Julian Assange, fondateur et éditeur de cette organisation, la plus haïe et persécutée par Washington après Al Qaeda. Avec ce procès, la défense a les pieds et poings liés et le procureur cherche d’une part créer un précédent et d’autre part établir un contrôle totalitaire sur tous les employés gouvernementaux ainsi qu’une phase préparatoire pour le jugement « contre Wikileaks et contre moi ».

Depuis son refuge dans les locaux de l’ambassade de l’Equateur à Londres, l’australien a donné une longue interview à ce journal [La Jornada-Mexique] dans laquelle il a abordé différents thèmes comme le procès contre le soldat Manning, les perspectives et objectifs personnels qui entourent sa candidature au Parlement australien, le rôle des médias traditionnels, l’éclosion de l’information indépendante sur internet, la croissante politisation de la toile, le rôle des pouvoirs de facto dans la politique étatsunienne, le réalignement de la Suède comme allié étroit et subordonné à Washington. Entre autres…

L’entretien a lieu dans un terne bureau de la représentation équatorienne, à moins de quatre mètres de distance d’un policier britannique dont on perçoit le chapeau par la fenêtre de la pièce. Dehors, la vie londonienne fourmille avec normalité, animée par les clients du magasin Harrods qui se trouve à un pâté de maison.

Il est possible que les deux policiers qui sont postés devant l’ambassade soient présents dans un sincère souci de protection de l’enceinte diplomatique. Le gouvernement britannique peut compter sur une ribambelle d’agents secrets – sans guillemets puisqu’ils ont les mêmes allures et ce peu importe le pays- qui pullulent aux alentours de la rue Hans Crescent pour garantir qu’Assange ne s’échappe pas. Selon celui-ci, ces agents dépendraient de plusieurs agences de renseignement, non seulement des britanniques (du MI5, officiellement chargé de protéger le Royaume-Uni des menaces contre la sécurité nationale) mais aussi des Etats-Unis. (suite…)


[Camille Gévaudan – Libération – 03/02/2012]

Les 4 fondateurs de The Pirate Bay ont tous été condamnés à plusieurs mois de prison ferme et des millions d’euros de dommages et intérêts, hier, par la Cour Suprême suédoise. Le verdict est sévère, mais il ne s’agit que d’une seconde confirmation en appel. Il clôt un procès de deux ans, et s’inscrira comme un énième épisode — peut-être pas le dernier — dans la longue, très longue histoire judiciaire du site suédois.

Tout a commencé en mai 2006, quand la police suédoise a confisqué 180 serveurs dont une poignée seulement étaient utilisés par The Pirate Bay pour faire tourner leurs services d’échanges en peer-to-peer. Ce raid controversé fut le point de départ d’une enquête d’un an et demi à la recherche de preuves d’infraction au droit d’auteur. La tâche n’est pas aisée : The Pirate Bay n’héberge en effet aucun fichier illégal. Son rôle se résume à fournir un moteur de recherche pour les fichiers torrent et,jusqu’à récemment, un « tracker » pour mettre automatiquement en relation les internautes souhaitant s’échanger ces fichiers. Seules 35 œuvres protégés par le droit d’auteur ont pu être utilisées comme preuves, mais le rapport de l’enquête comptait tout de même plus de quatre mille pages. En janvier 2008, le procureur suédois Håkan Roswall s’est appuyé sur ce document pour annoncer les charges retenues contre les 4 « pirates » : « complicité d’infraction au droit d’auteur ». (suite…)


Hadopi, Acta : les lois qui surveillent Internet se multiplient. Mode d’emploi à l’usage des non-geeks pour utiliser le Web sans laisser de traces.

[Martin Untersinger – Rue 89 – 02/02/2012]

Naviguer sur Internet, c’est comme sauter à pieds joints dans du béton frais : on laisse des traces (presque) indélébiles partout. C’est aussi ce que dit Bruce Schneier, expert en sécurité informatique :

« Si vous pensez que la technologie peut résoudre vos problèmes de sécurité, alors vous n’avez rien compris aux problèmes ni à la technologie. »

L’informatique, et plus particulièrement Internet, est un formidable moyen de liberté d’expression, mais aussi une machine à surveiller. Or, surfer anonymement peut être souhaitable pour des tas de raisons, et pas seulement pour les paranos. On peut être amené à vouloir être anonyme sur Internet à un moment de sa vie. Liste non exhaustive et non exclusive :

  • échapper au flicage de son patron ;
  • éviter les yeux indiscrets de sa femme/son mari ;
  • déjouer la surveillance des autorités (cela ne vaut que si on habite dans un pays autoritaire, bien entendu), comme le font tant de dissidents, de la Biélorussie à la Syrie ;
  • empêcher de grandes entreprises – de préférence américaines – de collecter une foule de données personnelles ;
  • protéger son travail ou ses sources (si on est journaliste ou militant).

Renforcer son anonymat sur Internet, ce n’est pas « un truc de geek » : on dit souvent que la solution (ou le problème) se trouve entre la chaise et le clavier.

On peut agir, très simplement et toujours gratuitement, pour protéger sa vie privée et surfer anonymement sur Internet. Les solutions qui suivent ne sont pas à appliquer « en bloc », mais sont davantage un catalogue dans lequel piocher en fonction de ses besoins. (suite…)


 


Défendez la Liberté. Rejoignez Anonymous

Pour les tyrans, les asservis ne sont rien

Évènements

Depuis son établissement, Internet a été, pour les citoyens du monde entier, un nouveau médium de communication aidant à la liberté d’expression, à la liberté de la presse et à la liberté de rassemblement. Ces droits ne sont pas uniquement les bénéfices retirés d’une société libre mais le moyen même de préserver cette liberté. La multiplication récente de l’interférence gouvernementale envers ces libertés coincide avec l’échec des associations médiatiques de remplir leur devoir de contrôle des abus de Pouvoir. La censure et la paresse journalistique ont laissés les citoyens dans l’obscurantisme moderne et dans l’incapacité de garder leurs gouvernants à l’oeil.

Wikileaks s’est chargé de combler le vide laissé par les médias traditionnels fournissant aux citoyens les informations nécessaire à rendre les gouvernements redevables de leurs actes. Il n’a cependant pas bénéficié des protections légales généralement accordées aux agents de presse mais a été dénigré et victime d’attaques au niveau de ses sources de financement par les dirigeants et des entreprises privées. Ces attaques dénotent un inquiétant manquement aux libertés fondamentales d’échange d’information et de partage d’idées. Les citoyens d’une société libre ne doivent rester de marbre devant la censure de l’information causée par l’ambarras des personnes au Pouvoir. Il est de notre responsabilité d’être défenseurs de ces libertés vitales. Il est temps d’agir.

Nous sommes Anonymous, un mouvement sans leader, travaillant sans cesse à l’opposition envers la censure sur Internet ou au travers le monde, en partant des abus du DMCA jusqu’aux filtres gouvernementaux. Nous offrons également un support aux groupes dissidents en Iran, au Zimbabwe et en Tunisie. Nous avons également mené le très médiatique combat d’informations contre l’Église de Scientologie. Nous sommes maintenant prêts à mener le combat au niveau mondial. Rejoignez-nous le 15 janvier pour la première de toute une série de manifestations en support de Wikileaks et de la liberté d’expression. Agissez avec nous pour la défence de vos libertés.

Nous sommes Anonymous, et vous aussi

http://www.whyweprotest.net/fr/


[Emmanuel Ratier – Faits et Documents n°303 – Janvier 2011]

Les détracteurs de Wikileaks, à commencer par les services secrets américains, tentent de discréditer son fondateur, Julian Assange, au motif que ce dernier est ami avec le journaliste (à Haaretz et au Jerusalem Post) Israël Adam Shamir (dont tous les livres en français sont disponibles auprès de la librairie Facta, 4 rue de Clichy, 75009 Paris). D’origine russe, cet Israélien antisioniste, qui détient également la nationalité suédoise, est détesté par la communauté juive depuis qu’il s’est converti à la religion grecque orthodoxe…

Il a été chargé par Assange de l’analyse des documents russes et des documents de l’ambassade américaine à Moscou. Et son fils, Johannes Wahlström, journaliste à l’Aftonbladet, a été chargé du tri des documents de l’ambassade américaine en Suède.

Ajoutons que les rumeurs qui circulent sur les sites « complotistes » d’internet à propos d’un accord qui aurait été passé par Assange avec Israël sont totalement dénuées de fondement. Il s’apprête à rendre public tous les documents de l’ambassade américaine sur la guerre du Liban en 2006, de l’opération Plomb durci contre la bande de Gaza, l’assassinat à Dubaï par le Mossad d’un cadre du Hamas, etc.

http://faitsetdocuments.com/


Oumma.com et Saphirnews sont des organes de la CIA ? Oh putain ! D’un autre coté, quand on voit comment les jeunes des banlieues se font emmerder chaque jour, pas étonnant qu’ils sont réceptifs au discours de l’ambassade U.S. – il vaut mieux qu’ils aillent se faire endoctriner à New-York que d’aller faire le Jihad à Kandahar…

[Emmanuel Ratier – Fait & Documents n°308 – Janvier 2011]

Au travers de nos enquêtes sur les American Presence posts (n° 94) ou sur la French-American Foundation (n° 271 et 272), F&D a été le premier média français à s’interroger sur la restructuration de l’influence américaine en France. Nous avons également rapporté, à plusieurs reprises, l’étrange comportement de l’ambassade américaine dans les banlieues françaises de non-droit avec le rôle majeur de la très discrète Randiane Peccoud (n° 303). Autant d’éléments aujourd’hui corroborés par un stupéfiant document de l’ambassade américaine à Paris, rendu public grâce au site internet Wikileaks. Sans surprise, ce document a été passé sous silence par tous les grands médias français. Alors même qu’il démontre l’ampleur des manipulations secrètes américaines dans les banlieues françaises en direction des « minorités visibles », en particulier musulmanes, et l’existence d’une stratégie d’influence de grande ampleur. Les moyens décrits sont si grossiers qu’on a l’impression de consulter le programme d’introduction de la démocratie auprès des talibans en Afghanistan, la France étant ravalée au rang d’un simple bantoustan. Nous donnons ensuite divers exemples de cette stratégie.

Les menées américaines en France ne sont pas nouvelles. Sydney Hooks, un des responsables du Congrès pour la liberté de la culture, un vaste programme financé par la CIA durant la Guerre froide, déclarait en 1947 : « Rééduquer, réinformer le public français, me semble être la tâche la plus fondamentale aussi bien que la plus urgente pour la politique démocratique américaine en France. » Et, dans son livre Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle (Denoël), l’historienne Frances Stonor Saundes cite en page 160 un certain Donald Jameson, agent de la CIA, qui donne ici une parfaite définition de « l’idiot utile » : « En ce qui concerne les attitudes que l’Agence (NDA : la CIA) voulait inspirer à travers ces activités, ce qu’elle aurait voulu manifestement produire, c’est des gens qui par leur propre raisonnement et convictions seraient persuadés que tout ce que les États-Unis accomplissaient était juste. »

Ceux qui croiraient que ces pratiques de la Guerre froide sont enterrées depuis belle lurette se trompent : elles sont à nouveau utilisées en France depuis plusieurs années en direction de ceux qui seront bientôt les nouveaux supplétifs des Américains : les minorités immigrées, en particulier musulmanes. C’est du moins ce qu’indique sans aucune ambiguïté un rapport de l’ambassadeur américain actuellement en poste à Paris. Comme l’écrit Benjamin Pelletier (sur le plus que passionnant blog « gestion des risques interculturels »),

« Wikileaks a permis de lever le voile sur ce qui était déjà une évidence : les Américains sont clairement engagés dans une stratégie d’influence de grande ampleur vis-à-vis des minorités en France […] Il ne s’agit pas là d’une découverte, mais d’une confirmation : il y a une claire et nette entreprise de manipulation des minorités en France par les Américains. Les opérations mises en oeuvre sont scrupuleusement planifiées, suivies et dévaluées. »

A) Le rapport secret de l’ambassade américaine.

Pour s’en convaincre, il suffit de lire le rapport de l’actuel ambassadeur américain à Paris, Charles Rivkin, envoyé le 19 janvier 2010 au Secrétariat d’État américain sous le titre : Embassy Paris, Minority Engagement Strategy (disponibles à http://213.251.145.96/cable/2010/01/10PARIS58. html et partiellement, en français, sur le site http:// gestion-des-risques-interculturels.com).

En voici les passages les plus importants (NdL&I – en bleu), avec nos remarques. (suite…)


[Julie Lévesque – Mondialisation.ca – 10/01/2011]

Les organisations progressistes ont louangé l’entreprise de Wikileaks. Notre propre site web, Mondialisation.ca/Global Research, a offert une couverture approfondie des banques de données de Wikileaks et de leurs implications, particulièrement en ce qui a trait aux crimes de guerre des États-Unis et de l’OTAN. Le projet Wikileaks est annoncé comme une victoire incommensurable contre la censure des médias privés, sans que sa structure organisationnelle ne soit examinée. Il faut distinguer les bases de données de Wikileaks, lesquelles constituent une source valable d’informations à part entière, et les mécanismes par lesquels les fuites, utilisées par les médias privés comme matériel source, sont ensuite transformées en nouvelles. Dès le départ, Wikileaks a collaboré étroitement avec plusieurs médias traditionnels.
Cet article de Julie Lévesque est centré sur la nature et la structure organisationnelle du projet Wikileaks.


« En politique, rien n’arrive par accident. Si quelque chose se produit, vous pouvez parier que cela a été planifié ainsi. » –Franklin D.Roosevelt

À la suite de la publication d’une série de confirmations plutôt que de révélations, des questions cruciales demeurent sans réponses concernant la nature et la structure organisationnelle de Wikileaks. Entouré de secrets, le fameux site de dénonciation et son reponsable, Julian Assange, exigent la « transparence » des gouvernements et des entreprises partout dans le monde, tout en omettant de fournir des informations fondamentales relatives à Wikileaks en tant qu’organisation.

Qui est Julian Assange?

Dans l’introduction du livre Underground: Hacking, Madness and Obsession on the Electronic Frontier (1997), de Julian Assange et Suelette Dreyfus, M. Assange commence avec les citations suivantes :

« L’homme est le moins lui-même quand il est sincère. Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité » — Oscar Wilde

« L’essentiel est invisible pour les yeux » — Antoine De Saint-Exupery

D’entrée de jeu, Assange déclare qu’il a effectué la recherche pour ce livre, sans mentionner toutefois qu’il était également l’un des pirates informatiques étudiés dans ce même livre, portant le nom de Mendax, soit « menteur, faux » en latin.

Bien qu’il soit impossible de confirmer que ces citations faisaient référence à lui, elles suggèrent néanmoins qu’à l’époque, Assange cachait sa véritable identité.

L’on sait peu de choses à propos du cryptographe Julian Assange. Il est en effet très cryptique lorsqu’il est temps de révéler qui il est et où il a travaillé avant le projet Wikileaks. Sur la liste des membres du conseil d’administration déjà publiée par Wikileaks, on peut lire que Julian Assange : (suite…)


[Alternet – Democracy Now – 20/12/2010]

Naomi Wolf et Jaclyn Friedman débattent  les accusations de viol contre Julian Assange

La semaine dernière, Naomi Wolf a publié une lettre ouverte à  Interpol qui a suscité la colère de certaines féministes.Sous le titre  ‘Julian Assange capturé par la police mondiale du flirt,’ elle semblait vouloir écarter les accusations contre Assange — et donc ses accustratices — comme étant une banale affaire de dispute entre deux amants . Jaclyn Friedman, directrice du groupe de pression « Women, Action and the Media », a été l’une des critiques les plus actives de cette initiative de Naomi Wolf – qui a de son côté reçu le soutien du groupe féministe « Women against Rape ». Hier matin, dans l’émission de télévision « Democracy Now! » elles ont échangé leurs arguments :

http://www.alternet.org/story/149269/naomi_wolf_and_jaclyn_friedman_debate_julian_assange

 


[Alternet – 16/12/2010]

Julian Assange n’est pas un grand fan d’interviews, mais à sa sortie de prison il a parlé avec un certain nombre de journalistes.  Parmi les entretiens les plus objectifs et moins sensationnalistes il y  a celui du « Today Show ». A voir ci-dessous (en anglais)

http://www.alternet.org/newsandviews/article/399087/watch%3A_julian_assange%27s_fascinating_post-bail_interviews/


Commentaire de Tim Carr: Les geeks ne se structueront jamais en force politique, parce que la caractéristique du geek s’est justement de ne pas aimer les grands mouvements où il faut faire des concessions et se salir les mains, sortir de l’isolation splendide, se coltiner des trucs chiants comme des textes de loi…

En effet, le mouvement geek fait penser aux écolos échevelés des années 70… j’espère qu’on va pas devoir attendre 40 ans avant qu’un défenseur des libertés sur Internet n’entre au parlement…

Dans une démocratie, ce ne sont pas des cyberattaques qui changent la donne, ce sont des lois… pour l’instant ce sont des crétins comme Frédéric Lefebvre et des nuisibles comme Eric Besson qui font les lois… c’est cela qu’il faut changer, pas faire des DDoS sur Paypal et Amazon

[Flore Vasseur – repris par OWNI – 14/12/2010]

J’ai interviewé jeudi dernier Evgeny Morozov, un chercheur et blogueur biélorusse, actuellement à Stanford. Il est spécialiste de l’impact d’Internet sur la politique, et de ce qu’on appelle la cyberguerre. Il contribue régulièrement à Foreign Policy et au Boston Standard. Son livre The Net Delusion : How not to liberate the world parait en janvier 2011. Ses analyses sont à retrouver sur son blog.

Voici donc l’intégralité de l’interview, dont certains passages sont repris ce jour dans le Figaro.

Depuis mercredi, le collectif « Anonymous » multiple les cyber attaques contre les sites qui ont laché ou qui font barrage à WikiLeaks. Que se passe-t-il ?

WikiLeaks appartient à un écosystème, beaucoup plus large, de groupes qui sont de plus en plus mécontents de leur gouvernement, notamment parce que ceux ci instaurent des lois strictes sur les droits d’auteur ou parce qu’ils les jugent trop opaques. Ce sont des organisations non structurées, anonymes, décentralisées qui agissent de façon très erratique. Pour eux, la façon dont Julian Assange est traité est une attaque politique, l’accusation de viol le moyen de restreindre la liberté sur Internet. Le cas WikiLeaks sert de déclencheur.

Ces groupes avaient l’habitude d’attaquer des entités comme l’Eglise de Scientologie ou des entreprises. Ils ont les moyens et l’expérience des attaques. Ils les utilisent maintenant pour une cause qui leur semble juste : attaquer les sites qui ont cessé de travailler avec WikiLeaks, le Tribunal ou le gouvernement suédois, Joe Lieberman ou Sarah Palin. Je ne pense pas que cela soit pensé de façon stratégique. C’est juste un groupe d’adolescents de plus en plus énervés. C’est de la contestation menée virtuellement. Dans le passé, ils auraient lancé des cocktails Molotov sur le parvis du Tribunal. Cela étant, ils n’aident pas la cause de WikiLeaks : que des cybergroups puissent lancer des attaques contre les sites de cartes bleus, ceux-là même qui permettent à l’économie mondiale de fonctionner, est très inquiétant pour nombre de politiciens américains. Bien plus que le fait que WikiLeaks ait des câbles diplomatiques !

Du coup, il est très probable que les attaques lancées ces jours-ci par le collectif “Anonymous” en faveur de WikiLeaks ne fassent qu’activer une réponse encore plus radicale contre WikiLeaks. D’ailleurs cette dernière vient de se démarquer par rapport à ces attaques. C’est un signe de maturité politique. WikiLeaks se professionnalise.

Assistons nous à l’émergence d’un mouvement politique alternatif mené par les pro de la technologie ?

Les “geeks” ont du pouvoir aujourd’hui car ils savent où sont les points d’inflexion et de faiblesse de l’infrastructure web. Ils savent comment bloquer ou boucher ces points si besoin. Je ne sais pas si cela correspond à une force politique, étant entendue comme la capacité à influencer les lois. WikiLeaks est l’entité la plus “romantique” de cet Internet-là mais sa vision politique n’est pas sophistiquée. Elle va bientôt découvrir que sa stratégie (révéler les données pour influencer positivement les gouvernements) n’a pas d’effet – même le fait que les diplomates soient chargés d’espionner les représentants de l’ONU n’est pas vraiment un scandale aux USA – si ce n’est des effets contraires à ce qu’elle cherchait.

En janvier 2010, Hillary Clinton était le chantre de l’Internet libre. En décembre, elle tente de faire taire l’Internet. “L’effet WikiLeaks”, c’est que tout le monde sur-réagit et s’auto-détruit. La relation entre la mise à disposition de données et le changement politique n’est pas aussi directe que WikiLeaks le pense. Pour créer le changement politique, il faut être très stratégique. La plupart des gens chez WikiLeaks n’ont aucune formation politique. Ce sont des pros de la techno avec des vues très affirmées sur le rôle de la transparence des données. Ils croient aux Lumières, que les idées ont vraiment du pouvoir, qu’exposer les idées est suffisant pour changer le monde. J’adorerais y souscrire mais, non. Ce n’est pas la technologie qui est importante mais la façon dont les gouvernements réagissent et inter-agissent. La vraie raison pour laquelle WikiLeaks émerge comme mouvement ce n’est pas grâce à la force de leurs idées mais parce que les Etats-Unis ou d’autres justement sur-réagissent. (suite…)


[Gregor Seither – IES News Service – 12/12/2010]

Anna Ardin, l’une des deux plaignantes dans l’affaire de viol contre le co-fondateur  de WikiLeaks  Julian Assange a quité la Suède et semblerait ne plus coopérer ni avec la justice suédoise ni avec son avocat dans cette affaire judiciare et médiatique, selon des sources proches de l’enquête. « Elle a disparu de nos radars » a expliqué un membre de l’équipe légale.

Cette « disparition » se produit  au moment où Julian Assange est emprisonné en Grande-Bretagne, dans l’attente d’une éventuelle extradition vers la Suède (ou bien, comme il le craint, un « détournement d’expulsion » qui le livrerait aux Etats-unis, dont les autorités politiques ont juré de « lui faire la peau » voir de « l’envoyer à Guantanamo »). Un des candidats à l’investiture du Parti Républicain, Mike Huckabee, a déclaré Samedi dernier, au Texas, que « pour Assange, le seul traitement est l’exécution, toute autre solution serait trop douce ». Quand à la candidate Républicaine de 2008, Sarah Palin, elle a appelé « nos petits gars des Opérations Spéciales à trouver Assange et à lui régler son compte afin de restaurer l’image de l’Amérique dans le monde. »

Simutanément,  la légalité des accusations de la justice est mise en question – selon les avocats d’Assange, la demande d’extradition d’Assange n’est fondée sur aucun argument juridique – mais surtout, Assange se voit recevoir un soutien inattendu : un certain nombre des grands noms du féminisme occidental ont lançé une campagne pour éclaircir les accusations portées contre Assange. Des figures respectables de la lutte contre les violences faites aux femmes comme Naomi Klein, Naomi Wolf, ainsi que l’ONG européenne « Women Against Rape », ont toutes publié des communiqués remettant en cause la procédure judiciaire enclenchée contre Assange.

Anna Ardin également connue sous le nom de Anna Bernardin, a quitté la Suède pour aller vivre dans les Territoires Occupés de Cisjordanie (Palestine) où elle a rejoint un groupe chrétien qui milite pour la réconciliation entre Palestiniens et Israéliens. Elle vit désormais dans la petite ville de Yanoun, située à deux pas du Mur de Séparation construit par Israël. La ville palestinienne est constamment attaquée et harcelée par des colons juifs radicaux et de nombreux groupes de soutien aux Palestiniens s’y rendent pour protéger les agriculteurs quand ceux-ci vont dans leurs champs.

Anna Ardin ne semble plus répondre aux appels téléphoniques ni aux emails ou messages Twitter. Son blog est néanmoins toujours alimenté (après une interruption de 3 semaines) et son profil Twitter est à nouveau actif, après un silence de plusieurs semaines…. les remarques de Mme Ardin sont empreints d’une certaine ironie d’ailleurs. Ainsi, sa dernière entrée dit:

Agente de la CIA, féministe enragée / baiseuse d’Arabes, fondamentaliste chrétienne amatrice de musulmans, mal baisée frigide & femme décue, amoureuse d’un homme, est-ce que l’on peut être tout cela en même temps …

https://twitter.com/annaardin


[Gregor Seither – IES News Service – 9/12/2010]

La lecture des télégrammes diplomatiques publiés par Wikileaks continue de nous fournir notre lot de rigolade quotidienne: ainsi, dans un rapport envoyé en Mai 2009 à Washington par l’ambassadeur des Etats-unis à Jeddah, celui-ci explique que la popularité croissante de l’émission de télévision « Desperate Housewives » ainsi que d’autres émissions similaires sont  un moyen efficace pour contrer la propagande anti-américaine des extrémistes musulmans auprès de la jeunesse locale.

Le télégramme, intitulé « David Letterman, agent d’influence » (du nom d’un animateur d’une émission très populaire), explique que la diffusion massive de ces programmes, sous-titrés en Arabe, via les chaînes de satellite d’Arabie Saoudite et d’autres Etats du Golfe, sont une « source d’ouverture sur le monde pour une grande partie de la jeunesse arabe » et véhiculent une vision positive des Etats-unis de manière bien plus efficace que ne le fait la station de télévision Al-Hurra, financée par le Pentagone et la CIA.

« Less jeunes saoudiens – y compris les classes les plus populaires – sont  désormais extrêmement intéressés par ce qui se passe dans le monde et tout le monde ne rève que d’aller étudier aux Etats-unis s’ils le peuvent. Ils sont fascinés par la culture et le mode de vie US comme jamais auparavant. »

Des Saoudiens interrogés par l’auteur du rapport lui expliquent :

« La télévision étant une activité privée, non surveillée, même dans les parties les plus conservatrices du royaume, les familles se retrouvent pour regarder des sitcoms et des émissions TV américaines. Par exemple « Desperate Housewives », c’est de plus en plus populaire, personne ne veut rater le dernier épisode, les gens se passent les épisodes sur DVD…  et cela change totalement la vision que nous avons des américains. Surtout, cela ne correspond pas du tout à l’image des américains que nous donnent les prédicateurs musulmans ou les militants jihadistes. »


J’vous l’dis… l’a pas l’air net ce mec… violeur, voleur, anti-américain primaire, z’allez voir qu’on va découvrir qu’en plus il a des photos pédos ou nazos sur son disque dur ou qu’il va aux spectacles de Dieudonné. La grande campagne « essuyons nous les pieds sur Assange  » est lancée… c’est super subtil, comme d’hab’…

[Gregor Seither – -IES News Service –  09/12/2010]

Dans l’affaire  Wikileaks, tout le monde ne parle que de Julian d’Assange mais celui-ci ne serait rien sans le brave trouffion de la US Army, le geek-soldat Bradley Manning, agé de 23 ans, qui est enfermé depuis plusieurs mois, en quartier haute sécurité, à l’isolement, sur la base des Marines de Quantico en Virginie.

Manning – analyste militaire qui avait accès aux réseaux sécurisés – s’était vanté d’avoir fourni la plus grande partie des « War Logs » (ainsi que probablement les « Cable Logs » diplomatiques)  qui ont ensuite été publiés par Wikileaks. Il a été arrêté en mai dernier et encourt plus de 50 ans de prison pour « publication de documents relevant du secret défense ».

Manning aurait prétendument expliqué à un journaliste, ainsi qu’au hacker Adrian Lamo, avec qui il avait sympathisé, qu’il aurait publié la vidéo titrée Collateral Murder du raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad. Lamo ayant eu par le passé des ennuis avec la justice américaine, prit peur, craignant d’être de nouveau suspecté pour complicité. Il le dénonça alors au FBI et envoya également une copie de ses discussions par Mails avec le jeune soldat au magazine Wired, qui en publia des extraits.

L’organisation de soutien à Bradley Manning (http://www.bradleymanning.org/fr) ‘a rassemblé plus de 90,000 US$ pour financer sa défense… mais pas un centime de cette somme ne provient de Wikileaks – contrairement à ce qui avait été promis. Le comité légal de Manning vient de le confirmer dans une déclaration:

« Immédiatement après l’arrestation de Bradley, soit en juin 2010, le réseau de lanceurs d’alertes Wikileaks avait publiquement lancé des appels aux dons pour financer la défense légale de Bradley Manning. En Juillet 2010, l’organisation Wikileaks elle-même s’est engagée à contribuer une ‘somme substantielle’ afin d’aider Bradley a assurer sa défense et embaucher des avocats

Depuis que Bradley a choisi David Coombs comme avocat, en aout 2010, l’association Bradley Manning Support Network n’a pas été en mesure d’obtenir de la part de l’organisation Wikileaks qu’elle concrétise son engagement.

Nous nous voyons donc obliger de clarifier aujourd’hui que – à l’heure actuelle – nous n’avons pas reçu le moindre argent de la part de Wikileaks en soutien à Bradley Manning. Nous serions ravis de recevoir toute contribution que Wikileaks voudra bien nous faire, mais nous nous devons d’informer nos supporters que celle-ci ne nous est pas encore parvenue et que nous n’avons reçu aucune assurance de la part de Wikileaks quand au versement d’une telle contribution. Bradley a donc besoin de votre soutien et de vos contributions financières, cela est crucial pour lui. »»…

http://www.bradleymanning.org/15585/bradley-manning-support-network-accepts-responsibility-for-all-expenses-to-defend-accused-wikileaks-whistle-blower/


Pour télécharger LOIC, allez voir sur The Pirate Bay (ou un autre site du genre)

http://thepiratebay.org/tag/Operation+Payback

et téléchargez la dernière version du programme LOIC. Lancez le programme, configurez le serveur en  loic.AnonOps.net sélectionnez le canal #loic et le mode  « hivemind mode ». Allez vous faire une tasse de thé, c’est parti !

WikiLeaks : LOIC, l’outil clé en main de l' »Opération riposte »

[Le Monde – 09/12/2010]

Attaques contre le blog du service de paiement en ligne, PayPal, ou contre les sites de Visa et MasterCard. Pour protester contre le gel des comptes de WikiLeaks, des pirates informatiques ont lancé une « Opération riposte » sur le Web. Certaines de ces attaques semblent avoir été facilitées par un nouveau logiciel, mis à disposition par un groupe de pirates se faisant appeler Anonymous.

Baptisé LOIC (Low Orbit Ion Cannon), en référence au film La Guerre des étoiles, le programme, dont la première version était disponible dès la fin 2009 en téléchargement, est pensé comme un outil, clé en main, permettant de participer à une cyber-attaque, sans la moindre compétence informatique. Dans l’interface du programme, l’utilisateur n’a qu’à indiquer l’adresse URL « cible » du site Web qu’il compte attaquer.

LOIC est même disponible sur toutes les plates-formes informatiques, qu’il s’agisse de Windows, de Mac ou de Linux. Sur certains sites où LOIC est disponible, le logiciel a été téléchargé plusieurs centaines de fois.

Pour faire aboutir des attaques de « déni de service » (DDOS), qui visent à saturer de requêtes les serveurs des sites visés par l’attaque, les pirates informatiques utilisent un « serveur maître » commandant à des « réseaux de robots » (« botnets ») parfois composés de centaines de millions d’ordinateurs. Les pirates réunissent généralement cette cohorte de machines « zombies » en infectant les machines mal protégées, par des programmes malfaisants. D’après les observations de l’éditeur d’antivirus Symantec, aucun réseau de robots d’envergure n’a été utilisé dans les attaques récentes.

Avec LOIC, ce sont les utilisateurs du programme eux-mêmes qui constituent « ‘un réseau de robots’ volontaires », permettant une attaque coordonnée. Avec la fonctionnalité « hive mind » (« esprit de ruche »), ceux qui installent LOIC consentent à ce que leur ordinateur soit contrôlé à distance.

Les internautes qui utilisent ce programme encourent-ils des risques vis-à-vis des autorités ? « Les chances de se faire prendre sont proches de zéro », assurent les concepteurs. En cas d’éventuel problème, Anonymous invite les utilisateurs de LOIC à déclarer que leur machine a été infectée par un virus.

http://www.lemonde.fr/documents-wikileaks/article/2010/12/09/loic-l-outil-cle-en-main-de-l-operation-riposte_1451405_1446239.html#xtor=EPR-32280229-%5BNL_Titresdujour


WikiLeaks: site web de Postfinance victime de pirates informatiques

[Romandie.com – 7/12/2010]

Les sympathisants du fondateur de Wikileaks Julian Assange, arrêté à Londres, ont bloqué mardi la page internet du site Postfinance. Les « hackers » ont réagi ainsi à la décision prise lundi par l’entreprise de fermer le compte de M. Assange.

La page internet de Postfinance est en dérangement depuis lundi soir à 22h30. Mardi en début de soirée, l’accès ne fonctionnait que très partiellement, a déclaré à l’ATS, Alex Josty, porte-parole.

Il ne s’agit pas d’un problème de sécurité. Les paiements ne sont pas menacés car les hackers n’ont aucun accès aux comptes, a ajouté le porte-parole de Postfinance qui a dû faire face à de nombreuses réactions de clients mécontents.

Postfinance se console en disant que l’attaque intervient en début de mois alors qu’en décembre, la majorité des paiements a lieu entre le 25 et 30 décembre. Qui a des paiements urgents peut toujours se rendre dans un bureau de poste ou faire des ordres de paiement par écrit, précise l’établissement.

Dès le début des perturbations, la filiale bancaire du géant jaune a augmenté les capacités de son site mais cela n’a pas suffi, a précisé le porte-parole. La fin du dérangement n’est pas prévisible, car il y a toujours des vagues d’attaques.

Les paiements déjà enregistrés sur le web ne sont pas concernés par les attaques des hackers. Le Parti pirate suisse s’est distancié, dans un communiqué publié sur sa page Internet, des attaques contre Postfinance.

Postfinance a décidé lundi de bloquer le compte de Julian Assange après avoir découvert des données incorrectes sur son domicile. Le fondateur de Wikileaks, détenteur d’un passeport australien, avait déclaré habiter Genève.

http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20101207204035230172019048164_brf069.xml&associate=phf9125


[Bluetouff – 05/12/2010 ]

L’information commence à circuler, lesanonymous seraient en train de préparer une attaque coordonnée de représailles envers ceux qui veulent la tête de Julian Assange. Le site de Wikileaks est toujours victime d’attaques par déni de service, on se doute bien que les anonymous utiliseront donc la même méthode que les personnes qui cherchent à faire taire Wikileaks.

 

AVENGE ASSANGE : LES ANONYMOUS S'APPRETENT A VENGER JULIAN ASSANGE

AVENGE ASSANGE : LES ANONYMOUS S'APPRETENT A VENGER JULIAN ASSANGE

On se doutait bien que le gouvernement américain, Amazon, Paypal, ou EveryDNS, et surement aussi un peu Éric Besson, en France, avaient émis des signaux assez négatifs. Pierre Chappaz parled’infowar, on est en plein dedans. Reste maintenant à savoir quelles seront les cibles effectives des anonymous et plus globalement d’une population d’internautes qui pourraient, à la veille des fêtes de Noel, se passer le mot pour boycotter Amazon qui ne fait pas que du cloud. La censure de Wikileak va être complexe, on le savait, voici maintenant la seconde phase de l’effet Streisand : la guerilla numérique.

Il y aura un avant, et un après Wikileaks.

http://bluetouff.com/2010/12/05/avenge-assange-les-anonymous-sappretent-a-venger-julian-assange/


[Le Monde -7/12/2010]

Julian Assange, cofondateur et porte-parole du site Wikileaks, spécialisé dans la publication de documents confidentiels, a été arrêté par la police britannique, mardi 7 décembre à 9 h 30, alors qu’il se rendait à une convocation. Il devrait être entendu aujourd’hui par un juge qui décidera de son éventuelle extradition en Suède, où une plainte pour viol à son encontre a été déposée. (NdL&I : à noter que le « viol » commis par Assange est en fait une relation sexuelle entre adultes consentants au cours de laquelle le préservatif s’est déchiré, ce qui, en Suède, est catégorisé comme « viol ». La justice suédoise s’est précipité sur cette aubaine (et on s’interroge sur les motivations de la plaignante dans cette affaire qui aurait du se résoudre à l’amiable entre deux partenaires sexuels) pour mettre le grappin sur Assange, à la demande des Etats-Unis, qui rèvent de le mettre en prison pour 25 ans, aux côtés de Bradley Manning, voir de le traiter comme « combattant ennemi », si l’on en croit les différents hommes politiques US qui se sont exprimés sur ce sujet les derniers jours).

M. Assange a suscité la colère des Etats-Unis et de plusieurs pays en donnant accès à cinq journaux, dont Le Monde, à 250 000 télégrammes diplomatiques américains et en en publiant une partie sur son site. Mais c’est une affaire de moeurs qui lui vaut aujourd’hui l’intérêt d’Interpol. En août, alors que M. Assange séjournait en Suède, où il avait déposé une demande de permis de séjour, une jeune femme avait porté plainte contre lui pour viol. Julian Assange, qui a depuis quitté la Suède après le rejet de sa demande de permis de séjour, n’a pas été inculpé, mais ne s’est pas présenté à une convocation de la justice suédoise. Cette dernière a alors décidé de saisir Interpol pour que M. Assange soit interpellé en vue d’un interrogatoire.

RENCONTRE « VOLONTAIRE »

Depuis, après un passage en Suisse, le cofondateur de WikiLeaks est en Grande-Bretagne, où ses soutiens expliquaient au Guardian qu’ils avaient entamé des discussions avec la police pour négocier une rencontre. « Il n’a pas été inculpé. Nous sommes en train d’arranger une rencontre volontaire avec la police », affirmait lundi l’un de ses avocats.

La police britannique a arrêté ce matin M. Assange lorsqu’il s’est présenté pour être interrogé. Il devrait être présenté devant un juge pour statuer sur son extradition, son placement en détention ou son maintien en liberté. Ses proches affirment que dans ce cas, il devra fournir une caution d’au moins 100 000 livres (120 000 euros) et fournir six garants pour éviter d’être placé en détention provisoire.

Or, plusieurs comptes en banque de M. Assange ou liés à WikiLeaks ont été bloqués ces derniers jours : le compte PayPal de l’organisation, un compte auprès de la banque postale Suisse, et la carte de crédit Mastercard liée à un compte islandais ont été bloqués, les entreprises concernées arguant du caractère illégal ou lié à des activités illégales de ces comptes en banque. M. Assange a lancé un appel aux dons pour financer sa défense, une pratique couramment employée par l’organisation et qui avait soulevé des interrogations, y compris au sein de WikiLeaks, sur la manière dont les fonds collectés étaient gérés et utilisés. Les sites des établissements bancaires concernés ont fait l’objet d’attaques informatiques ces derniers jours.

Julian Assange affirme que la Suède a engagé la procédure à son encontre à la demande des Etats-Unis. Il reconnaît avoir eu une relation sexuelle, consentante, avec la jeune femme qui a porté plainte. Cette dernière ne nie pas que la relation était initialement consentie, mais affirme que le cofondateur de WikiLeaks l’a contrainte à avoir cette relation sans préservatif, ce qui constituerait un viol en droit suédois.

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/12/07/wikileaks-julian-assange-devrait-etre-entendu-par-la-police-britannique_1449951_651865.html#ens_id=1446739


[Pierre  Mangin – Silicon.fr – 06/12/2010]

La diffusion massive, par WikiLeaks, d’informations “confidentielles Défense” provenant de la diplomatie américaine continue d’avoir des répercutions inattendues. En cherchant – et en réussissant en grande partie – à neutraliser les hébergeurs de serveurs, véhiculant ces données “brûlots”, l’administration américaine a montré combien il était facile pour les hébergeurs de services de ‘cloud computing‘ de prendre leurs distances et se défaire, en un clin d’oeil, de leurs responsabilités et engagements sur la sécurisation des données.  Cf notre article : ‘Amazon boutte WikiLeaks hors des Etats-Unis

Le site WikiLeaks.org ayant été fermé, ses fondateurs continuent de faire héberger les informations sur divers sites, dont au moins un en France (il s’agirait d’OVH, selon la presse américaine) mais également en Allemagne (.de), en Finlande (.fi) et aux Pays-Bas (.nl). Et à noter que le serveur en Suisse (.ch) reroute en réalité vers la Suède…

Cette affaire WikiLeaks soulève à nouveau la question du rôle de l’enregistrement non contrôlé auprès du ministère du Commerce américain, sur une liste appelée ‘Safe Harbor‘. Une récente mission de contrôle a montré, il y a quelques mois, que sur les 1.597  inscrits sur cet enregistrement Safe Harbor, seuls 348 seraient effectivement légitimes et conformes aux critères exigés.

A Bruxelles, la commissaire européenne Neelie Kroes a annoncé la semaine dernière, que de nouvelles règles allaient être mises en place concernant la protection des données et le “cloud computing”.  Les spécialistes du sujet estiment qu’il faudrait que les Etats-Unis et l’U.E. trouvent un terrain d’entente sur le rôle et la finalité de cet enregistrement comme “Safe Harbor”. Ce qui n’est pas gagné d’avance, vu l’écart d’appréciation qui existe entre l’Amérique et l’Europe sur la notion de “vie privée” (’privacy’).

En France, outre la réaction du ministre Eric Besson, qui croit possible d’empêcher tout hébergement d’informations diplomatiquement indésirables, certaines instances s’interrogent depuis quelque temps déjà sur le fonctionnement et la sécurisation du ‘cloud computing‘.  Ainsi, l’ANSSI (Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information) vient de publier un guide à ce sujet. Il prévient les administrations et les entreprises sur les risques du ‘cloud computing’ et sur l’externalisation informatique en général.
Ce rapport de synthèse met en garde. Il invite les intéressés à “demeurer prudent”, constatant que l’offre actuelle n’apporte pas toujours «  garanties suffisantes en matière de sécurité».  L’instance indépendante recommande d’élaborer avec les prestataires un PAS ou “plan d’assurance sécurité“. Un tel document doit permettre, selon elle, d’établir contractuellement les engagements des hébergeurs s’agissant de la sécurisation des données qui leur sont confiées.

http://www.silicon.fr/wikileaks-jette-le-trouble-sur-le-cloud-computing-43244.html

 


Deux points particulièrement intéressants dans cet article de  Eric Scherer: tout d’abord le point de vue de Jay Rosen qui dit que si la presse faisait son boulot correctement, les révélations de Wikileaks n’en seraient pas, puisque les informateurs refileraient leurs tuyaux à la presse, plutôt qu’à un site Web. Le deuxième c’est en effet la réhabilitation de la presse écrite grâce à Wikileaks. La lecture du « Guardian », du « Monde » ou du « Spiegel » a rarement été aussi instructive que depuis qu’ils sont attelés à publier des analyses détaillées des télégrammes diplomatiques. Cette fonction de tri et de commentaire est précisément le travail du journaliste, c’est la raison pour laquelle j’achète un journal au lieu de simplement suivre le fil des dépèches de l’AFP...

Wikileaks et la révolte du clergé

[Eric Scherer – OWNI – 05/12/2010]

Quand j’entends, depuis une semaine, les cris d’orfraies, le dénigrement, le mépris, l’inquiétude qui émanent du clergé médiatique face aux nouvelles fuites de WikiLeaks, je vois, hélas, une profession minée par des forces conservatrices et protectrices d’un ordre ancien, hostile à l’évolution de ses pratiques, qui veut se cramponner à des comportements d’un autre âge.

Comme le disent plusieurs voix ce week-end, il s’agit du premier vrai conflit [en] entre l’ordre établi, l’establishment, et la nouvelle culture du web. Pierre Chappaz parle de la première infowar.Et Reporter Sans Frontières a condamné samedi les tentatives pour réduire WikiLeaks au silence.

Je ne veux pas dire qu’Assange est un héros. Beaucoup de questions sur ses motifs, son agenda, ses choix, ses critères, ses financements restent en suspens.

C’est vrai, WikiLeaks, organisation apatride, fille d’un Internet mondialisé, n’obéit à aucune des règles du journalisme professionnel. Mais elle a l’avantage de bousculer le statu quo, de faire bouger les lignes de partage des pouvoirs, de permettre à des gens qui savent des choses –et qui n’ont plus confiance en nous les journalistes–, de les révéler, d’assurer une plus grande diversité de l’information !

Le procès de WikiLeaks se fait sur les thèmes : « ce n’est pas du journalisme », « il n’y a aucune révélation », « trop de transparence tue la démocratie », « attaquez-vous à la Chine », etc. En passant, la position qui surprend le plus est la défense des diplomates qu’il faudrait protéger et laisser travailler dans le secret. Un vrai bel exemple du journalisme de connivence, qui nous mine depuis si longtemps et alimente la défiance du reste de la société à notre égard ! Laissons les diplomates faire leur travail et protéger eux-mêmes la confidentialité de leurs discussions. Ce n’est quand même pas aux journalistes d’y veiller ! L’autre critique qui me choque, c’est de balayer les contenus des télégrammes d’un revers de main : « on n’apprend rien. » Les journalistes et initiés peut-être pas ; mais le public, lui, découvre d’un coup comment fonctionnent les rouages des relations internationales. D’autant que 3 millions d’Américains avaient déjà accès aux documents classifiés ! [en]

« Internet, c’est la Stasi en pire », Catherine Nay

Vendredi soir, lors du Grand Journal de Canal Plus, quatre éditorialistes de la « grande presse » (RTL, Marianne, France Inter) ont passé leur temps à « flinguer » WikiLeaks sur ces thèmes (même si Thomas Legrand fut plus mesuré que les autres). Europe1 est monté d’un cran samedi matin :« Internet, c’est la Stasi en pire », y a déclaré Catherine Nay.  Plus tôt dans la semaine, nous avons pu lire Le Canard Enchaîné (« le caviar devient moins bon à la pelle qu’à la petite cuillère ») se retrouver sur la même ligne que l’éditorialiste du Figaro, Alain-Gérard Slama (WikiLeaks,« entreprise de subversion abritée derrière un mythe, la transparence »).

Quand on pense que ce sont les mêmes, ou presque, qui allaient jouer au tennis avec Jospin, sont mariés à des ministres, protégeaient les doubles vies de nos Présidents de la République, gardent leurs infos pour eux avant d’en lâcher quelques-unes – mais après les élections– et dans des livres lucratifs, « dînent en ville » chuchotant confidences, rumeurs et malveillances qui n’ont rien à envier aux contenus des télégrammes diplomatiques, très officiels documents de travail.

La grande différence, c’est que les premières restent confinées dans le cercle fermé de l’establishment, alors que les secondes sont mises sur la place publique.

Il n’est guère surprenant de voir aussi les nouvelles générations, les « digital natives », qui baignent depuis des années déjà dans l’open source, le collaboratif, le bottom-up, le partage, estimer qu’il est plus que temps de voir ces forces-là l’emporter sur les logiques de connivences, de fermetures, d’initiés, de top down. J’espère aussi que des journalistes dans les rédactions contestent les voix officielles que nous entendons sur les plateaux de télévision.

Tout ça c’est de votre faute !, résume bien Jay Rosen [vidéo, en] à l’adresse des journalistes américains. Si vous aviez fait votre boulot de chien de garde avant la guerre en Irak sous la présidence Bush, les sources n’auraient pas besoin de donner aujourd’hui leurs infos à WikiLeaks, précise ce professeur de journalisme à l’Université de New York, qui déplore  « l’échec spectaculaire de la presse traditionnelle à remplir son rôle de chien de garde au cours des récentes décennies ». Pour lui, la presse d’investigation « est morte sous George Bush ».

Avec WikiLeaks, les journalistes sont une nouvelle fois désintermédiés, court-circuités dans le cheminement classique de l’information entre les sources et le public. WikiLeaks s’est intercalé. Et, déjà bousculés par les nouvelles manières du public de s’informer,  par sa prise de parole, confrontés à une double crise de légitimité et de confiance de la part du reste de la population, ils n’apprécient guère.

Une chance aussi

Mais tous ne réagissent pas de manière négative. Ces masses de documents bruts sont aussi une chance pour le journalisme de faire valoir sa valeur ajoutée, dans le tri, la vérification, la contextualisation, la mise en perspective, la hiérarchisation des infos données par WikiLeaks. Cette contextualisation est éditoriale et, de plus en plus, associée à une dimension technologique qui permet de visualiser les données, pour les présenter de manière instructive et attrayante C’est tout le sens du journalisme de données, qui se développe aujourd’hui rapidement. « Une passerelle entre le producteur d’information et le lecteur », comme le dit Patrice Flichy dans Le Monde, qui salue, via WikiLeaks, « la réhabilitation du journalisme d’experts ».

Un autre aspect très positif pour le journalisme réside dans la coopération inédite entre des dizaines de journalistes de rédactions et de pays différents des médias qui ont publié ces câbles diplomatiques (New York TimesGuardianSpiegelLe Monde…).

WikiLeaks, qui, dit-on, pourrait s’attaquer très prochainement à « Corporate America »  pourrait vite fournir des indications précieuses sur les turpitudes des dirigeants financiers et économiques des plus grandes entreprises. Il est temps que quelqu’un le fasse, non ? Comme le dit le NiemanLab d’Harvard [en], c’est le public qui est gagnant.

http://owni.fr/2010/12/05/wikileaks-et-la-revolte-du-clerge


Enfin quelqu’un qui couche par écrit ce qu’on se dit depuis le départ à propos de Wikileaks…

LA TRAGÉDIE WIKILEAKS
[Christian Fauré – OWNI – 05/12/2010]

Des problèmes de DNS aux crises de confiance que WikiLeaks met en évidence, quelques remarques de Christian Fauré sur la « tragédie Wikileaks » qui est selon lui en train de se dérouler sous nos yeux.
Sept remarques sur WikiLeaks.

Première remarque : « single point of failure » dans l’architecture distribuée
C’est peut-être la première fois que j’écris une note en me demandant comment je vais faire un lien vers l’organisation dont je parle, à savoir WikiLeaks.
Voilà le premier problème que pose WikiLeaks, site chassé du web par des hébergeurs, puis par le DNS qui apparaît comme single point of failure du web, une clé de voûte du système trop centralisée pour susciter un intérêt renouvelé pour des DNS en p2p.

Deuxième remarque : une divulgation numérique de masse
Outre ce débat sur les DNS et l’architecture du web, on parle également de liberté d’expression à propos de l’affaire WikiLeaks. En l’occurrence je ne vois pas trop bien pourquoi car il ne s’agit pas tellement de l’expression d’une thèse ou d’une idée mais d’une « divulgation numérique de masse », sans commentaires,  et rendue possible par l’évolution du système technologique. Quoi qu’il en soit les discussions les plus fréquentes se posent en terme de droit et de légalité.

Troisième remarque : une sélection
Nous n’avons pas à faire à des micros divulgations faites par des milliers de personnes grâce au travail d’autres milliers de personnes organisant des copies et des fuites d’information. Nous avons plus vraisemblablement quelques personnes, peut-être une seule, qui dévoile des données qui sont ensuite sélectionnées, organisées et divulguées par une seule organisation. Aussi, ce ne sont pas les données d’un petit pays africain qui sont divulguées ; ce sont les données de l’administration américaine. Et que se serait-il passé si cela avait été les données de l’administration russe, chinoise ou iranienne ? Il y aurait eu a minima un problème de traduction d’une part, et d’autre part les moyens technologiques mis en œuvre pour pousser WikiLeaks hors du web n’aurait probablement pas été aussi importants.
La démarche de WikiLeaks est dirigée contre les États-Unis, même si c’est tout le monde qui est arrosé par effets de bord.

Quatrième remarque : une tragédie numérique
Outre que WikiLeaks fasse un choix, c’est-à-dire sélectionne les données, tout ceci s’accompagne d’une mise en scène : les annonces sont faites avant les divulgations, la figure de Julian Assange est mise en avant, des stratégies de diffusion se font avec la complicité des grands journaux nationaux. Tout sauf une fuite accidentelle relayée anonymement sur Internet de manière improvisée, à la manière du piratage des œuvres dites « culturelles ». La mise en scène et la théâtralisation de l’affaire WikiLeaks en font une tragédie numérique.
Comme toute tragédie grecque, il y a un public mais aussi un chœur, peut-être joué par les journalistes, ou tout du moins par un certain journalisme d’investigation que l’on croyait en voie de disparition.

Cinquième remarque : le principe de vérité
Ce que WikiLeaks révèle est vrai. Aucune personne n’a, à ma connaisse, contesté la véracité des documents.
On ne parle pas de rumeurs, les documents sont vrais et il est difficile de s’opposer à la diffusion de la vérité. Quel principe, dans notre civilisation occidentale, peut-on placer au dessus de la vérité ? La justice elle-même recherche la vérité pour juger.

Sixième remarque : une fonction cathartique
Il a été argué que la divulgation de ces documents mettait en danger la sécurité et la vie de certaines personnes. Mais, en même temps, l’état du monde est aujourd’hui tel qu’on ne peut s’empêcher de penser que ces divulgations ne peuvent qu’être bénéfiques car la manière dont fonctionne le monde aujourd’hui ne fait pas que menacer la sécurité ou la vie de quelques personnes. De la à ce que WikiLeaks endosse une fonction cathartique, une fonction de purification et de libération, il n’y a qu’un pas. D’ailleurs, le logo de WikiLeaks l’illustre et le revendique parfaitement.

Septième remarque : crise de confiance
Cette tragédie numérique témoigne d’une crise de confiance sans précédent, non seulement entre les gouvernements eux-mêmes, mais également entre les gouvernements et les citoyens. Situation renforcée par le fait que, finalement, la seule chose sur laquelle le consensus se fasse entre les gouvernements, c’est la mise à l’index de WikiLeaks. Les gouvernements font bloc et exercent une pression énorme sur tous les acteurs privés pour fermer le robinet : hébergement, DNS, mais aussi solution de paiement avec Paypal qui jette l’éponge.

WikiLeaks, peut jouer le rôle d’un déclencheur, mais sera-t-il pour autant cathartique ?

>> On consultera sur ce le sujet : À propos de wikileaks par Stéphane Bortzmeyer et Suites de la fuite de Jean-Noël Lafargue

>> Article initialement publié sur le blog de Christian Fauré

http://owni.fr/2010/12/05/la-tragedie-wikileaks/


Le Département d’Etat U.S. conseille aux étudiants de ne pas aller lire les télégrammes diplomatiques publiés sur Wikileaks

[Gregor Seither – IES News Service – 04/12/2010]
Un email circule dans les universités U.S. parmi les étudiants travaillant sur les relations internationales et envisageant d’aller travailler pour les agences d’Etat. Il semblerait que le Département d’Etat, mais aussi le Pentagone et autres agences officielles avertissent ouvertement leurs recrues potentielles : si on découvre que vous avez lu les télégrammes publiés par Wikileaks, si vous les avez commentés ou publié des liens vers ces télégrammes, alors vous mettez sérieusement en péril vos chances d’être employé par le gouvernement fédéral
Le même type d’avertissement a également été envoyé aux soldats et employés du Pentagone  qui accèdent à des sites d’information tandis que la  Bibliothèque du Congrès ainsi que le Ministère U.S. de l’Education ont bloqué tout accès à Wikileaks sur leurs propres réseaux.
La question qu’il faut se poser est: étant donné que la presse généraliste a publié une bonne part de ces informations « confidentielles », faut-il en conclure que la lecture et le commentaire du « New-York Times », du « Spiegel » ou du « Monde » risquent de vous couter votre emploi ? Qu’en dit Eric Besson ?
Voici l’email en question:

De: « Service de l’emploi étudiant » <sipa_ocs@columbia.edu>

Date: 30 novembre 2010 15:26:53 ESTTo:

Chers étudiants,

Nous avons reçu un appel téléphonique d’un ancien étudiant SIPA travaillant aujourd’hui au Département d’Etat.  Il nous a demandé de transmettre cette information à toute personne envisageant de postuler à un emploi au sein du gouvernement fédéral, l’attribution de ces postes s’accompagnant toujours d’une recherche d’informations sur le candidat et – dans certains cas – d’une enquête de sécurité.

Les documents publiés ces derniers mois par Wikileaks sont encore considérés comme étant classés « confidentiels ». Il vous conseille vivement de NE PAS publier de liens vers ces documents ni de faire des commentaires sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Le fait de vous livrer à ce ce genre d’activités amènerait les recruteurs à douter de votre capacité à traiter des informations confidentielles, comme vous aurez à le faire dans bon nombre d’emplois fédéraux.

Cordialement,
Service de l’emploi étudiant (Office of Career Services)


[Le Monde – 04/12/2010]

Après les Etats-Unis, le ministre de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, Eric Besson, a décidé, vendredi 3 décembre, d’engager la bataille contre WikiLeaks, en étudiant les recours possibles contre l’hébergement en France du site qui a « violé » le secret diplomatique en publiant, depuis le 28 novembre, des centaines de documents confidentiels américains en collaboration avec Le Monde et d’autres grands titres de la presse mondiale. Le ministre de l’économie numérique a ainsi chargé, dans une lettre, le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) de lui indiquer « dans les meilleurs délais possibles quelles actions peuvent être entreprises afin que ce site Internet ne soit plus hébergé en France ». Dans la foulée, l’hébergeur OVH a annoncé, dans un message sur le forum de sa société, sa décision de « saisir le juge en référé afin qu’il se prononce sur la légalité ou pas de ce site sur le territoire français ».

« Une situation inédite », ont estimé les avocats Anthony Bem et Etienne Papin, spécialisés en droit des nouvelles technologies, qui reviennent sur les moyens légaux dont pourraient disposer le ministre et les services de l’Etat pour faire interdire l’hébergement de WikiLeaks par la société roubaisienne OVH et d’autres hébergeurs sur le territoire français.

  • La démarche entreprise par le ministre Eric Besson est-elle courante ?

Non, selon Me Etienne Papin, qui estime que « ce n’est pas tous les jours que le ministre s’interroge sur la légalité d’un site et saisit le CGIET ». Selon l’avocat, la question se pose de savoir pourquoi le ministère demande « un conseil juridique » au CGIET, qui « a des fonctions uniquement consultatives et est chargé dans certains domaines technologiques de formuler des avis pour les pouvoirs publics ». « Ce n’est pas totalement illogique », commente-t-il, bien que « curieux », dans la mesure où le CGIET réalise davantage des enquêtes de fond, sur la durée.

Circonspect sur l’issue de la démarche du ministre, Me Anthony Bem y voit toutefois des aspects politique et juridique positifs. « C’est positif de faire avancer le débat politique sur la question de la responsabilité sur Internet et de la responsabilité des sites, car il y a un grand contentieux et un défaut de règles légales, un vide juridique. Il faut organiser et fixer les procédures », estime-t-il. (suite…)


[L’Express – 04/12/2010]

Ce service de paiement en ligne permettait au site de recevoir des dons.

Après Amazon, Wikileaks vient d’être lâché par un autre support de poids: Paypal. Ce service en ligne permettait au site qui vient de publier une série de documents confidentiels de la diplomatie américaine, de recevoir des dons des internautes pour soutenir ses actions.

Dans la nuit, PayPal aurait suspendu le compte de Wikileaks en raison d’une « violaton des conditions d’utilisation » qui stipule que le service de paiement ne peut être utilisé pour « aucune activité qui encourage, facilite ou éduque les autres à mener des activités illégales ». « Ce destinataire n’est pas en mesure actuellement de recevoir de l’argent », lit-on quand on tente de se connecter. « PayPal a banni Wikileaks à la suite de pressions du gouvernement américain« , affirme Wikileaks sur Twitter.

Le coup est rude pour Wikileaks alors qu’Eric Besson veut également le bouter hors de France en supprimant son contrat avec le serveur OVH. Depuis vendredi, le site n’est régulièrement plus accessible que par son adresse IP http://46.59.1.2, ou l’adresse http://wikileaks.ch , son nom de domaine, wikileaks.com, lui ayant aussi été retiré.

Après les supports techniques, ce sont donc les moyens financiers qui sont attaqués. Pour faire le point sur toutes les attaques dont Wikileaks est la cible, lire « Haro sur Wikileaks et Assange. »

http://www.lexpress.fr/actualite/high-tech/paypal-lache-a-son-tour-wikileaks_942518.html


Après les rafles contre les étrangers, maintenant c’est la chasse à la liberté d’expression.
Quand il y a un sale coup à faire, on peu compter sur Eric Besson. Quand il faut lécher le cul des Etats-Unis, on peut compter sur Eric Besson…

Les élections c’est dans quelques mois… souvenez vous-en !

Note de Hichem: est-ce que Besson va également faire  interdire les journaux (Le Monde, The Guardian, Der Spiegel, El Pais…) qui ont publié les télégrammes révélés par Wikileaks ?

Eric Besson demande l’interdiction de l’hébergement de WikiLeaks en France

[AFP 03/12/2010]

Le ministre de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, Eric Besson, a demandé vendredi au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies de mettre fin à l’hébergement du site WikiLeaks en France.

http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/internet-besson-declare-la-guerre-a-wikileaks-en-france-03-12-2010-1270500_47.php

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/haro-sur-julian-assange-et-wikileaks_942122.html


Les serveurs DNS ayant coupé l’accès à http://wikileaks.org, vous pouvez accéder au site directement :

http://88.80.13.160

http://213.251.145.96/

Pour être au courant des changements, suivez le tweet de Wikileaks :

http://twitter.com/#!/wikileaks


Expulsé d’Amazon, WikiLeaks trouve refuge en France

Le site spécialisé dans les fuites d’informations fait désormais appel à OVH, un hébergeur de Roubaix.

[Guerric Poncet – Le Point – 03/12/2010]

Un hébergeur français, OVH, a accepté de combler la brèche ouverte par la défection d’Amazon pour l’hébergement de wikileaks.org, ainsi que le relève Gizmodo, preuves à l’appui. L’adresse du site spécialisé dans les fuites d’informations pointe désormais vers Roubaix et les serveurs du groupe français. Grand acteur de l’hébergement en France, OVH a fait preuve par le passé d’un engagement fort pour la liberté d’expression. Contactée par Le Point.fr, une porte-parole a refusé de commenter cette information « pour le moment ».

Depuis la mise en ligne de câbles américains confidentiels, dimanche, wikileaks.org est accessible de manière sporadique. Sur Twitter, le site a dénoncé des cyberattaques dirigées contre ses serveurs, alors que ceux qui acceptent de l’aider sont la cible de pressions de la part des gouvernements, presque tous concernés par les révélations.

Amazon cède aux pressions et lâche WikiLeaks

Avant de publier de nouveaux documents, WikiLeaks avait pris ses précautions : dimanche, le site disposait de deux hébergeurs distincts, aux reins solides. Le premier, Bahnhof, est un groupe suédois célèbre pour être partenaire du très controversé The Pirate Bay. Bahnhof a installé ses serveurs dans un ancien abri anti-atomique, ce qui garantit une grande sécurité contre les intrusions physiques. Le second hébergeur n’était autre que le géant américain du livre, Amazon, qui propose un service d’hébergement en mode « cloud », partagé entre de nombreux serveurs. Ce type d’hébergement a la particularité de bien résister aux attaques DDoS (déni de service), dont WikiLeaks a justement été la cible dès dimanche soir.

Mercredi, Amazon a coupé l’accès de WikiLeaks, apparemment sous la pression des autorités américaines. L’hébergeur suédois Bahnhof s’est alors retrouvé seul pour assurer la disponibilité du site, ce qu’il n’est pas parvenu à faire. Très énervé par la défection d’Amazon, WikiLeaks a publié un message assassin sur Twitter : « Si Amazon est si mal à l’aise avec le premier amendement » de la Constitution, qui concerne la liberté d’expression et la liberté de la presse, « il devrait arrêter de vendre des livres ». Aux États-Unis, WikiLeaks est largement perçu comme un traître qui mettrait en danger la vie des agents et des soldats sur le terrain. « J’aurais aimé qu’Amazon prenne cette mesure avant, étant donné les précédentes publications d’informations classifiées entreprises par WikiLeaks », a expliqué le sénateur indépendant Joe Lieberman, président de la commission de la Sécurité intérieure et des Affaires gouvernementales. C’était sans compter sur le secours du français OVH.

http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/expulse-d-amazon-wikileaks-trouve-refuge-en-france-02-12-2010-1270137_47.php


[Bakchich – 13/10/2010]

Militant radical de la liberté d’expression, Mikael Viborg, l’hébergeur de Wikileaks ou de Pirate Bay, répond à nos questions sur la protection des sources, Julien Assange, le procès de Pirate Bay… et Hadopi.

On connaît désormais un peu mieux Julien Assange, le fondateur de Wikileaks, qui, après la publication de 77 000 documents confidentiels sur la guerre d’Afghanistan a réussi à se faire pas mal d’ennemis.  On connaît moins Mikael Viborg, ancien membre de l’équipe du site de téléchargement Pirate Bay, aujourd’hui patron de l’hébergeur suédois PRQ. Ce dernier, installé en Suède, revendique une position militante sur les thèmes de la liberté d’expression, de la protection des sources journalistiques, et de l’anonymat des internautes. Il héberge les sites de Wikileaks, de Pirate Bay mais aussi des sites rebelles tchétchènes ou encore des forums pédophiles.

Alors que se poursuit le procès en appel de Pirate Bay – le procureur vient de demander la confirmation de la peine d’un an de prison ferme prononcée en première instance, en avril dernier – et tandis que Wikileaks s’apprête à publier de nouveaux documents sur la guerre en Irak, Mikael Viborg nous a accordé un entretien.

Pouvez vous vous présenter ?

- Je suis le principal propriétaire et dirigeant de PRQ. J’ai un master suédois en droit et je suis le porte-parole de l’entreprise pour tout ce qui concerne le droit, la politique et la stratégie de l’entreprise. En ce qui concerne notre approche, nous avons adopté une politique d’indépendance vis-à-vis des entités privés et des autorités, dans la mesure où les lois suédoises le permettent. On ne filtre, censure ou surveille pas nos clients d’aucune manière. On ne garde aucune adresse IP pas plus que des informations sur les entreprises avec lesquelles nous travaillons. On ne conserve qu’un email pour la facturation. Tous nos services sont payables a l’avance et nous n’accordons pas de crédit pour nos services. On se bat pour tous les sujets relatifs à la liberté d’expression ainsi que pour chaque action qui permettrait d’accroître la transparence des gouvernements (Wikileaks en est un exemple). L’entreprise a été fondée sur l’idée que la liberté d’expression et le respect de la vie privée sont des droits qui ne peuvent être restreints mais qui sont au contraire des droits fondamentaux qui garantissent la démocratie et le débat.

Quand avez-vous fondé PRQ ?

- Le site a été fondé juste après le fameux « raid » sur Pirate Bay de 2007 (suite…)


Grace à notre confrère Waia, nous avons enfin pu mettre à disposition de vous, chers visiteurs, la montagne de documents divers et variés que nous amassons au cours de nos pérégrinations sur le Net. Tout comme le présent site est un vide-poches au retour de nos ballades cybernautiques, la bibliothèque est un fourre-tout, une boite à chaussures dans laquelle nous balançons ce que nous avons trouvé sur notre route (docs, PDF, vidéos…)

https://libertesinternets.wordpress.com/bibliotheque/

C’est des documents qu’on trouve intéressants/surprenants/gerbants… ou qui sont difficiles à trouver (doc de fachos, censure…) ou qui apportent un autre point de vue. Jusqu’à présent on avait pas vraiment d’endroit où  les mettre, vu les coûts d’hébergement FTP et les limitations de bande passante.

C’est encore le bordel, on a pas rangé. Il y a trois dossiers :

  • DIVERS DOCUMENTS : c’est le fourre tout. Documents des fachos, des cocos, des maçons, de la sciento, des écolos, des white-hat… bref, le bordel total.
  • FAITS ET DOCUMENTS : les anciens numéros de la Lettre Confidentielle d’Emmanuel Ratier. Souvent plein d’infos intéressantes qu’on ne trouve pas dans la presse « mainstream ».
  • VIDEOS POLITIQUES: vu la censure sur YouTube et DailyMotion, nous avons mis ici des vidéos qu’on trouve intéressantes, des documents pour l’histoire, mais aussi tout bonnement des trucs qui nous ont fait tiquer ou rigoler à un moment où un autre.

Bref, vous l’avez compris, ce n’est pas parce qu’on met ces documents à votre disposition qu’on en cautionne le contenu. Si vous faites partie de ceux qui pensent que regarder des documents « litigieux » est de nature à « polluer » votre esprit, alors ne cliquez pas sur le lien ci-dessous. Si vous pensez que le seul moyen de lutter contre une idée « fausse » est de la censurer, alors passez votre chemin, vous n’êtes pas sur le bon site.

Vous trouverez désormais la BIBLIOTHEQUE de Libertes & Internets sur le serveur Humyo suivant:

https://www.humyo.com/FSgXWzm/BIBLIOTHEQUE/?a=8bahkZIh8Ag

Pour mémoire, il existe aussi l’ancienne page d’archives de Libertes-Internets:

http://www.libertes-internets.net/archives/index.html

Et bien sûr, les archives du présent site:

https://libertesinternets.wordpress.com/anciennes-archives/

Bonne lecture, bon visionnement !


[Bakchich – 09/10/2009]
Le programme européen Indect vise à développer un système de surveillance des informations d’internet. But avoué : détecter automatiquement les menaces, les comportements anormaux ou la violence.

Pas un jour ne passe sans que l’on apprenne l’existence, ici ou là, de projets bureaucratiques visant à contrôler Internet, cet espace de liberté qui provoque des poussées de fièvre aphteuse chez tous les tyrans et autres aspirants dictateurs de la planète.

La démarche, somme toute assez logique de la part des démocrates éclairés régnant par exemple en Birmanie, en Corée du Nord, en Chine, en Iran ou en Tchétchénie, est plus surprenante de la part des dirigeants australiens ; quoique…On oublie un peu vite que les prix Nobel de lancer de boomerang participent activement à un super Big Brother d’inspiration yankee, ayant pour objectif d’intercepter les communications téléphoniques mondiales, publiques et privées : le célèbre réseau « Echelon ». Outre les Australiens, participent à ce club très fermé de « grandes oreilles » le Canada, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande.

En Europe, creuset de la démocratie, pour ne pas dire de la civilisation que l’humanité nous envie, nos dirigeants ne caressent pas de si noirs desseins ; contrôler Internet ? Allons donc ! Et pourquoi pas des caméras de surveillance à chaque coin de rue pendant que vous y êtes ? Ou bien l’accès à votre dossier médical par votre employeur en cas d’arrêt de travail consécutif à une petite grippe H1N1 ? Non mais franchement. D’ailleurs Echelon n’a pas empêché la tragédie du 11 septembre, alors …

Alors, au nom de la sacro-sainte sécurité, le plus porteur des thèmes électoraux de l’ère moderne, nos dirigeants européens n’ont pas tardé à trouver une bien meilleure recette qui laisse craindre hélas, que la ‘Police de la Pensée’ Orwellienne ne soit plus très loin…
Détection automatique des menaces
Cette meilleure recette a pour nom « Indect » ; d’après ses concepteurs, il s’agit « d’un système intelligent d’information permettant l’observation, la recherche et la détection en vue d’assurer la sécurité des citoyens dans un environnement urbain ». Froid dans le dos rien qu’à lire l’étiquette sur l’emballage… (suite…)


Aux Etats-Unis, la lettre de ces deux soldats a pour l’instant plutôt donné lieu à des commentaires du genre « c’est une honte, ils n’ont pas à s’excuser, ces garçons ne faisaient que leur boulot après tout… ».  Pour mesurer le savoureux de cette ligne de défense, remplacez le nom de Ethan McCord ou de Josh Stieber par celui de John Demjanjuk ou de Klaus Barbie….

[Bakchich – 26/04/2010]

L’onde de choc de la vidéo de Wikileaks sur le double meurtre commis par l’armée américaine en Irak se prolonge. Deux ex-soldats impliqués dans cette sanglante bavure ont écrit aux victimes.

Deux ex-soldats de l’unité responsable de la tuerie visible dans la vidéo mise en ligne par Wikileaks il y a quelques semaines et qui a fait plusieurs fois le tour du monde, viennent d’écrire une lettre ouverte aux victimes de l’attaque au cours de laquelle, en Irak en juillet 2007, deux enfants ont été gravement blessés et douze personnes tuées dont le père des enfants et deux journalistes de l’agence Reuters.

Extrait de la vidéo - JPG - 29.3 ko

Extrait de la vidéo

Pour peu que la bafouille soit reproduite par Wikileaks, elle pourrait bien créer un véritable vent de panique au ministère US de la Défense. C’est le moral des troupes et l’attitude du peuple américain envers l’engagement en Irak qui est en jeu.

Ethan McCord et Josh Stieber étaient en effet membres de la compagnie Bravo 2-16 déployée à Bagdad en 2007. Ethan se trouvait au sol sur le lieu du drame. On le voit dans la vidéo transporter l’un des enfants blessés vers un véhicule de l’armée US : « quand j’ai vu ces gamins, ma première pensée est allée vers mes propres gosses au pays » a-t-il déclaré peu de temps après la séance de ball-trap improvisée à partir d’un hélicoptère Apache. Il a demandé à bénéficier d’une assistance psychologique qui lui a été refusée par son commandement. L’état major ne va sûrement pas se priver dans les jours qui viennent de mettre en doute les facultés mentales des deux anciens combattants (« veterans » en américain) pour expliquer leur tirade.

Josh Stieber, qui est retourné dans sa famille à Laytonsville dans le Maryland, n’était pas présent ce jour là mais il a indiqué avoir été témoin des mêmes scènes au cours des 14 mois qu’il a passé à Bagdad : « les actes dépeints sur la vidéo surviennent tous les jours dans cette guerre là » a-t-il ajouté en insistant sur l’effet désastreux qu’ils produisent tant sur les civils que sur les militaires engagés.

Missive

Bien qu’ils affirment que l’unité s’est conformée aux règles habituelles dans un cas de ce genre, ils admettent leur responsabilité dans l’incident et souhaitent engager le dialogue afin d’éviter que des faits similaires ne se reproduisent dans l’indifférence générale ; en 1914, les mecs auraient sans doute été fusillés pour trahison en tenant des propos pareils ; qu’on en juge :

«  A tous ceux qui ont été blessés ou ont perdu des êtres chers pendant les tirs effectués en juillet 2007 à Bagdad et qui sont dépeints sur la vidéo titrée ‘meurtres collatéraux’ mise en ligne par Wikileaks, nous adressons cette lettre. A vous, à vos familles et à votre communauté, en étant parfaitement conscients qu’elle ne peut réparer les pertes que vous avez subies. (suite…)


Si vous ne l’avez pas encore fait, versez votre obole au site Wikileaks, qui en a bien besoin. C’est un outil indispensable de lutte contre la censure !!!! Si vous aimez la liberté d’expression, vous ne pouvez pas, ne pas soutenir Wikileaks…

Et si vous travaillez pour WikiLeaks, si vous entendez un vrombissement dans le ciel, baissez vous !!!! C’est surement un drone armé de missiles Hellfire, prochaine étape de la campagne de la US Army contre vous… 🙂

LES SERVICES SECRETS U.S. METTENT LE PAQUET POUR EMPÊCHER LE SITE WIKILEAKS DE RENDRE PUBLIC UNE VIDÉO PROUVANT QUE L’ARMÉE AMÉRICAINE A COMMIS UN MASSACRE ET QUE LE PENTAGONE A ÉTOUFFÉ L’AFFAIRE

[Gregor Seither – IES News Service – 02/04/2010]

Le site WikiLeaks ( WikiLeaks.org ) a annoncé publiquement qu’il publierait, le 5 avril prochain, à l’occasion du National Press Club une vidéo qui lui a été transmise et qui prouverait que le Pentagone a fait disparaître les preuves d’un massacre de civils et de journalistes lors de la guerre en Irak, commis par des soldats et des officiers sous le commandement du Général David Petraeus.

Dans un éditorial (qui a depuis été retiré du site) le fondateur de WikiLeaks, le journaliste et informaticien australien Julian Assange, affirme que WikiLeaks est victime d’attaques d’envergure menées par les services secrets U.S. et d’autres pays, qui lui reprochent de publier des documents génants, démasquant les manoeuvres politiques et les magouilles financières des gouvernements et des grands groupes internationaux. Voir : https://libertesinternets.wordpress.com/2010/04/03/larmee-u-s-veut-bombarder-virtuellement-le-site-wikileaks-pour-le-faire-taire/

Selon Assange, les attaques vont au dela du simple deni de service, les membres de Wikileaks sont harcelés, surveillés, arrêtés et interrogés par la police et autres intimidations.

« Nous avons l’habitude de susciter l’intérêt des services de surveillance à travers la planète et nous avons depuis longtemps mis en place des procédures pour nous soustraire à cet intérêt et protéger nos sources, » explique Assange dans son editorial. « Mais ce que nous voyons en ce moment, alors que – pour des raisons de manque de fonds – nous ne publions quasiment rien, est excessif. »

Dans un récent article sur Salon.com, l’avocat constitutionnaliste Green Greenwald écrit:

« Un volontaire, un mineur, qui collabore à WikiLeaksa été arrêté en Islande la semaine dernière et longuement interrogé à propos d’une vidéo accusatrice que possèderait WikiLeaks et montrant des exactions commises par l’Armée U.S.. Au cours de l’interrogatoire, le volontaire WikiLeaks s’est non seulement vu poser des questions sur la vidéo qui démontraient que les enquêteurs en avaient une connaissance approfondie  (alors que, a priori, seule l’Armée US connait l’existence de cette vidéo), mais on lui a également montré des photos de surveillance où l’on voit Assange sortant d’une réunion récente de WikiLeaks, au cours de laquelle la publication d’une vidéo mettant en cause le Pentagone a été décidée . »

WikiLeaks est une publication de l’association Sunshine Press, une organisation à but non lucratif qui a reçu un prix de la part d’Amnesty International et regroupant des  « militants des droits de l’homme, journalistes d’investigation, personnes intéressées par la technologie ainsi que des personnes issues de la société civile au sens large, » est un site d’informations interdites apparu en 2007 et qui a publié des centaines de documents « fuités » par des sources anonymes au sein de grands groupes, banques, gouvernements, états-majors militaires. Le site lutte depuis 3 ans contre la censure et la dissimulation d’informations par les autorités.

Mais avec l’annonce de la publication, le 5 avril, d’une vidéo montrant un massacre de civils commis par l’Armée U.S. et caché par les autorités américaines, l’équipe de « whistleblowers » fait monter  les enchères.

« Si quoi que ce soit devait nous arriver, vous saurez pourquoi » prévient WikiLeaks sur son fil Twitter. « Ce sera à cause de notre vidéo du 5 Avril. Et vous saurez qui est responsable. »

Mais, en cette époque de réseaux mondiaux, il est devenu difficile d’empêcher la dissimulation ou la suppression discrète d’informations. Ainsi, pour Matt Zimmerman, avocat spécialisé dans la protection des sources pour la Electronic Frontier Foundation une association de défense de la liberté d’expression en-ligne :

« Il n’est pas surprenant que des organisations impactées par des documents publiés sur Wikileaks tentent de trouver des moyens de faire fermer cette source de fuites. Le fait que WikiLeaks parvienne malgré tout à exister et à fonctionner souligne la difficulté pour les pouvoirs en place et les grands groupes à stopper ce genre d’opérations, à l’heure d’Internet et des réseaux décentralisés. Du point de vue de WikiLeaks, c’est exactement ce qu’ils veulent prouver.« 


Wikileaks, un roi du scoop sous la menace

[Les Echos – 18/03/2010]
Le site met en ligne de façon anonyme des documents sensibles et confidentiels. L’armée américaine aurait envisagé de le bloquer, alors qu’il est à la recherche de fonds pour survivre.

« Wikileaks a probablement sorti plus de scoops dans sa courte vie que le « Washington Post » ces trente dernières années« . La formule du journal américain « The National » résume bien l’histoire de ce site collaboratif spécialisé dans la publication de dossiers confidentiels. Lancé en janvier 2007, Wikileaks affiche déjà un impressionnant palmarès : des documents qui suggèrent que la banque suisse Julius Baer aurait aidé ses clients à blanchir de l’argent et à pratiquer l’évasion fiscale aux Iles Caïman, le manuel des procédures de l’US Army à Guantanamo, une affaire de corruption dans l’entourage de l’ancien président kényan Daniel Arap Moi, des documents de travail sur les négociations secrètes de l’ Anti-Counterfeiting Trade Agreement (ACTA) sur les droits d’auteur, des détails sur le fonctionnement de l’Eglise de Scientologie, etc.

Le site a également diffusé de nombreuses informations concernant le krach bancaire islandais de 2008 : une liste de prêts et de lignes de dettes effacées au profit de certains dirigeants de la Kaupthing Bank peu de temps avant son effondrement, les négociations entre les gouvernements islandais, britannique et néerlandais sur le remboursement des victimes de la banque Icesave ( http://file.wikileaks.org/files/icesave1.pdf et http://file.wikileaks.org/files/icesave2.pdf)…

Les sources de ces révélations proviennent de « whistleblowers » (lanceurs d’alerte en anglais), des avocats, fonctionnaires, employés ou simples citoyens en possession de documents confidentiels, désireux de rendre publiques des informations sensibles et auxquels Wikileaks assure un total anonymat grâce à un système de cryptage des données. Une communauté de 800 journalistes, informaticiens, mathématiciens et militants s’efforce de vérifier l’authenticité et la validité des informations avant de les publier sur le site.

Attaqués une centaine de fois en justice, ses éditeurs se battent en faveur d’une nouvelle législation sur la liberté d’expression. Ils ont ainsi créé un collectif international et poussé à la rédaction d’une proposition de loi examinée actuellement par le parlement islandais. Ce texte, qui compile différentes lois à travers le monde, ferait de l’île, choisie pour son environnement légal favorable, un cyber paradis de l’information garantissant la protection des communications et des sources et interdisant le filtrage du Web.

Mais le succès de Wikileaks est en train de causer sa perte. Submergés par le nombre de connexions et de documents à stocker – plusieurs millions de pages -, les responsables ont temporairement ralenti son activité pour se consacrer à la recherche de fonds. Car le site, avec un budget annuel de 600.000 dollars, ne vit que de dons de particuliers, refusant tout soutien d’entreprise ou de collectivités. « Nous avons reçu plusieurs centaines de milliers de documents relatifs à des banques corrompues, au système de détention des Etats-Unis, à la guerre en Irak, à la Chine, aux Nations Unies et bien d’autres que nous ne sommes techniquement pas en mesure de publier », promet la page d’accueil du site, soutenu par de nombreux médias « traditionnels ».

Une autre menace pèserait également sur Wikileaks. Celui-ci a publié lundi un document classé secret provenant d’une agence du département de la Défense américain et qui présente le site comme une « menace pour l’US Army ». Daté de mars 2008, ce rapport de 32 pages indique que certaines informations peuvent avoir « une valeur pour les services de renseignements étrangers, les forces militaires étrangères, les insurgés étrangers et les groupes terroristes afin de collecter des informations ou planifier des attaques contre les forces américaines« . Les auteurs du rapport suggèrent d’identifier et de poursuivre en justice les éventuels informateurs du site au sein de l’administration américaine afin de dissuader la population d’y avoir recours, brisant ainsi la confiance dans le système de cryptage de Wikileaks.

« Nous avons déjà été confrontés à toute sorte de gouvernements et d’agence de renseignements privés, affirme Julian Assange, l’un des responsables du site. Heureusement, nous comptons aussi beaucoup d’amis qui nous veulent du bien. Nous sommes en train d’enquêter sur ce problème et, quand le moment sera venu, nous aurons d’autres informations à révéler sur les agissements de l’armée américaine. » Selon lui, jusqu’à présent, aucune source n’a été révélée depuis la création du site.

http://www.lesechos.fr/info/hightec/300418379-wikileaks-un-roi-du-scoop-sous-la-menace.htm


Un document de la CIA révèle des plans pour manipuler l’opinion publique européenne au sujet de l’Afghanistan (Rawstory)

[Daniel TENCER – Raw Story – traduit par Le Grand Soir – 29/03/2010]

Secouée par la chute du gouvernement hollandais à cause de l’engagement du pays dans la guerre en Afghanistan, la CIA vient de proposer une stratégie destinée à éviter un éventuel effondrement du soutien à la guerre chez les alliés européens.

Un document marqué « confidentiel / non destiné aux regards étrangers », posté sur le site internet de Wikileaks, propose des stratégies pour manipuler les opinions publiques européennes, particulièrement en France et en Allemagne.

Le document ne propose pas de méthodes directes que la CIA pourrait employer pour parvenir à cette fin – il n’y a, par exemple, aucune référence à la diffusion de propagande dans la presse – mais il énonce ce que l’agence considère comme les axes d’intervention qui pourraient gagner les coeurs et les esprits. Parmi les propositions, le document propose une campagne sur le sort des femmes afghanes auprès de l’opinion publique française, cette dernière ayant démontré sa préoccupation pour les droits des femmes en Afghanistan.

En ce qui concerne l’opinion pubique allemande, le document propose une campagne alarmiste sur l’éventualité d’un échec de l’OTAN en Afghanistan. « L’exposition de l’Allemagne au terrorisme, à l’opium, et aux réfugiés pourrait rendre la guerre plus acceptable pour les sceptiques, » affirme le document.

Le document est disponible sur le site de Wikileaks. http://file.wikileaks.org/file/cia-afghanistan.pdf et traduit en français après la publication de cet article par ReOpen911 que l’on remercie au passage. Rapport en français

Le document a été rédigé par un groupe appelé « CIA Red Cell » (cellule rouge de la CIA) qui se définit comme un groupe chargé « d’adopter une approche « prête à l’emploi » qui donnerait des idées et offrirait un point de vue alternatif sur l’ensemble des enjeux ».

« La chute du gouvernement hollandais à cause de l’engagement des troupes en Afghanistan montre la fragilité du soutien européen à la mission menée par l’OTAN, » déclare le document. « Certains états membres de l’OTAN, particulièrement la France et l’Allemagne, ont compté sur l’apathie de leurs opinions publiques sur l’Afghanistan pour renforcer leur participation, mais cette indifférence pourrait se transformer en hostilité si les combats prévus pour le printemps et l’été provoquent une hausse du nombre de victimes militaires ou civiles. »

Le rapport de la CIA souligne que 80% des Français et des Allemands sont opposés à la guerre, mais présente une bouée de sauvetage : l’apathie de l’opinion publique. Grâce à cette dernière, les dirigeants européens ont pu étendre et élargir leur engagement en Afghanistan, malgré une profonde opposition. (suite…)


Souvenez vous, déjà en 2002, les néo-cons nous expliquaient que les bombardiers US qui rasaient les villages du Panshir étaient en quelque sorte des Gisèle Halimi volantes… Je vous parie ce que vous voulez que Caroline Fourest se voit déjà en chef d’escadrille…

Afghanistan : comment la CIA veut faire pression sur la France

Le document stratégique sur Wikileaks :  http://file.wikileaks.org/file/cia-afghanistan.pdf

«Instiller un sentiment de culpabilité aux Français pour avoir abandonné » les Afghans. C’est par ce biais qu’un analyste de la CIA suggèrerait de faire pression pour convaincre la France de s’engager plus avant dans le conflit.
Pour cela, il faudrait faire parler les femmes afghanes sur leur peur d’un retour des talibans : « la perspective de voir les talibans écraser les progrès durement arrachés dans des domaines comme l’éducation des filles pourrait provoquer l’indignation des Français, polariser une population française largement sécularisée, et enfin donner aux électeurs une bonne raison de soutenir une cause juste et nécessaire en dépit des victimes » militaires.»…

http://lci.tf1.fr/monde/asie/2010-03/afghanistan-comment-la-cia-veut-faire-pression-sur-l-europe-5788617.html


Les « centres de fusion » de Big Brother font partie de l’appareil de renseignement et de surveillance intérieur
Budget astronomique : 75 milliards, 200,000 employés

[ Tom Burghardt – Mondialisation.ca – 5 octobre 2009]

Les centres de fusion auront accès aux renseignements militaires classifiés

Lors d’une allocution le 15 septembre au Commonwealth Club de San Francisco, le directeur du renseignement national, l’amiral Dennis C. Blair, a révélé que l’actuel budget annuel pour la « communauté du renseignement » (CR)de 16 agences se chiffre 75 milliards de dollars et emploie 200 000 personnes à travers le monde, incluant des contractuels de l’entreprise privée.

En dévoilant une version non classifiée de la Stratégie de renseignement national (National Intelligence Strategy, NIS), M. Blair soutient qu’il cherche à abolir « cette vieille distinction entre le renseignement militaire et non militaire », en affirmant que la traditionnelle « ligne de faille » séparant les programmes militaires secrets de l’ensemble des activités de renseignement n’est plus pertinente.

Comme pour souligner la nature radicale des propos de M. Blair, Federal Computer Week rapportait le 17 septembre que « certains officiels non fédéraux ayant les autorisations requises et qui travaillent aux centres de fusions des données du renseignement partout au pays auront bientôt un accès limité à de l’information classifiée liée au terrorisme se trouvant dans le réseau d’information classifiée du département de la Défense » . Selon la publication :

Dans le cadre de ce programme, les officiels étatiques, locaux ou tribaux autorisés pourront accéder à des données pré-approuvées sur le Secret Internet Protocol Router Network. Ils n’auront pas la capacité de téléverser des données ou d’éditer du contenu existant, ont déclaré les officiels. Ils n’auront pas non plus accès à toutes les informations classifiées, mais seulement à celles que les officiels fédéraux mettront à leur diposition.

Les officiels non fédéraux auront accès par le Réseau de données de niveau secret du département de la Sécurité intérieure (Homeland Security, DHS). Selon le DHS, ce réseau est actuellement déployé dans 27 des plus de 70 centres de fusion partout au pays. Des officiels de divers niveaux du gouvernement partagent de l’information liée à la sécurité intérieure par le biais des centres de fusion. (Ben Bain, « DOD opens some classified information to non-federal officials, » Federal Computer Week, 17 septembre 2009)

Depuis les attaques terroristes du 11 septembre 2001, le gouvernement fédéral a encouragé la croissance explosive des centres de fusion. Comme l’envisageaient les sécuritaristes, ces institutions hybrides ont élargi la collecte d’informations et les pratiques de partage à une grande variété de sources, incluant les bases de données commerciales, entre les autorités policières locales et étatiques, le secteur privé et les agences fédérales de sécurité, y compris le renseignement militaire.

Toutefois, les centres de fusion, à l’instar des fameuses « brigades rouges » des années 1960 et 1970, se sont rapidement métamorphosés en galeries marchandes de sécurité nationale, où les officiels surveillent non seulement les présumés terroristes, mais aussi les activistes de gauche et les militants écologistes, considérés comme une menace à l’ordre corporatif existant.

On ignore à ce jour le nombre d’analystes du renseignement militaire dans les centres de fusion, en quoi consiste leur rôle et s’ils se consacrent ou non à la surveillance intérieure. (suite…)


[Wikileaks – 01/03/2010]

Nous avons reçu des centaines de milliers de pages de documents « fuités » depuis des banques corrompues, du système pénitenciaire U.S., l’invasion militaire et l’occupation de l’Irak, la Chine, l’ONU et bien d’autres…. mais nous ne disposons pas des ressources financières nécessaires pour les rendre publics au reste du monde.

Vous pouvez changer cela et ce faisant, contribuer à changer le monde.Même la simple somme de 10 US$ permettra de mettrre l’un de ces rapports entre les mains des 10 000 personnes, et avec mille dollars, nous rendons ces informations accessibles à des millions de personnes.

Cette année, nous n’avons pu rassembler que 360 000 US$ alors que notre budget annuel de fonctionnement avoisine  les 600,000 US$.).

The Sunshine Press (l’entité qui gère WikiLeaks) est une association à buts non-lucratifs fondée par des militants des droits humains, des journalistes d’investigation, des spécialistes de la technologie et des citoyens de tous bords. Grace à votre soutien nous avons été en mesure de dénoncer et documenter un certain nombre d’injustices à travers le monde – tout en gagnant plus de 100 procès qui nous ont été intentés ces dernières années.

Alors que notre travail entraîne chaque jour des réformes dans la société et que nous avons recu un certain nombre de prix prestigieux, y compris le  2008 Index on Censorship-Economist Freedom of Expression Award ainsi que le 2009 Amnesty International New Media Award, ces honneurs ne paient pas nos factures. Par ailleurs, nous ne pouvons accepter le moindre financement gouvernemental ou de la part d’entreprises, si nous voulons préserver notre intégrité absolue.

C’est votre soutien exclusivement qui nous permet de préserver notre indépendance et faire notre travail. En attendant de pouvoir relancer notre site, nous publions ici quelques documents récemment obtenus.

http://wikileaks.org/


[Fabrice Epelboin – ReadWriteWeb – 3 juin 2009]

L’Australie, autre grande démocratie séduite par les charmes du totalitarisme et de la censure, a une sérieuse longeur d’avance sur la France et sa loi Loppsi qui compte également, sous le prétexte de lutter contre la pédophilie, mettre en place des listes noires de sites web qu’il sera impossible de consulter sur le territoire national.

Malgré de nombreuses manifestations, l’opposition des fournisseurs d’accès à internet qui qualifient l’idée de ridicule et une opposition féroce des parlementaires Australien (bien moins godillots qu’au parlement Français) le gouvernement Australien a persisté dans la censure, et ni les quelques ratés dans la mise en oeuvre, ni la facture de 189 millions de dollars (environs 108 millions d’Euros) ne l’on arrêté.

La raison avancée là bas est la même qu’ici : protéger les innocents des sites pédophiles. Certes, là bas comme ici, le fait que les pédophiles, tout comme les téléchargeurs de mp3, n’aient qu’à utiliser des moyens simples de contournement pour devenir invisibles, chagrine quelque peu la police, qui s’était habituée a de spectaculaires coup de filets et qui va devoir revenir à des méthodes plus traditionnelles (et bien moins efficaces) pour traquer les pédophiles, mais tout cela n’a nullement freiné le gouvernement Australien.

Quand en février dernier, la liste des sites filtrés sur le réseau Australien a fait son apparition sur le web, la réalité des intentions du gouvernement est apparu en plein jour : moins d’un tiers des sites censurés avaient un rapport avec la pédophilie.

Bien que les représentants du gouvernement Australien ait admit les faits durant une audition au Sénat, leur seule réponse pour l’instant consiste à poursuivre en justice Wikileaks, un site web qui s’est fait une spécialité de révéler ce type de secrets d’Etat avec pour intention de lutter contre les atteintes à la démocratie et la corruption, ainsi que certains forums dont les utilisateurs s’échangeraient des liens vers la liste des sites censurés.

Une fois les dispositifs de censure mis en place, il est particulièrement tentant d’y ajouter ce qui déplait, et la dérive, en Australie, n’aura pris que quelques mois. A moins qu’il ne s’agisse d’une erreur, mais avec un taux d’erreur de 68%, on peut légitimement se demander si toute cette histoire de censure est une bonne idée. Une chose est certaine : ce ne sont pas les pédophiles qui sont visés, bien au contraire, ils seront grâce à cette loi, qui les obligera à adopter des usages plus sécurisés de l’internet (VPN, cryptage, etc), bien plus à l’abri des forces de police qu’ils ne l’ont jamais été.

http://fr.readwriteweb.com/2009/06/03/a-la-une/sites-web-censures-australie-sans-rapport-avec-pedophilie/

 


[AgoraVox – 14/07/2008]

Le G8, c’est l’occasion pour les grand de ce monde d’aborder des discussions consensuelles: l’explosion du prix des denrées alimentaires, la maitrise du réchauffement planétaire, autant de beaux sujets qui feront les délices de la presse quotidienne.

Mais il y des sujets en discussion au G8 qui devraient se faire nettement plus discret: l’Anti-Counterfeiting Trade Agreement (ACTA) en est un dont on ne risque pas d’entendre parler. Il s’agit ni plus ni moins que d’une mise en coupe réglée de l’internet et du droit sur la propriété intellectuelle.

ACTA, qu’est-ce que c’est ?

L’ACTA est un accord global visant à instaurer un véritable état policier au niveau mondial concernant la propriété intellectuelle. Il a été établi à la demande de la RIAA et MPAA, deux associations américaines bien connues pour leur défense des intérêts de l’industrie du disque et du cinéma par un lobbyisme intensif.

L’accord OMC-TRIPS vieillissant, les Etats-Unis, la commission européenne, le Japon, la Suisse, puis rejoints par le Canada, l’Australie, la Corée, le Mexique et la Nouvelle-Zélande, ont discuté d’un nouveau droit sur la propriété intellectuelle. Dans un parfait langage marketing, ils ont appelé ça ACTA – Anti-Counterfeiting Trade Agreement.

Un document secret de travail a été établi, très court mais passionnant. Il contient la proposition d’un accord commercial multilatéral renforçant strictement les droits de propriétés relatifs à l’activité d’Internet.

On y déniche page 3, paragraphe 1 une clause « tueuse de pirate bay« , qui criminalise toute aide d’un site à vocation non commerciale à l’échange d’information non autorisée sur Internet.
Une définition tellement vague que l’on pourrait y inclure des sites tels que Agoravox.

Un peu plus loin, il est question d’une interdiction pure et simple de mesures de contournement quelle qu’elle soit, qui rendrait illicite par exemple les lecteurs DVD dézonnés ou le retrait de MTP (DRM).

Il y a aussi l’imposition d’une forte coopération de la part des Fournisseurs d’accès à Internet, qui devront révéler les informations personnelles de leurs abonnés sur demande.

Le contrôle à la frontière n’est pas oublié non plus. Il y est question d’une « autorité compétente » qui serait à même de saisir tout ordinateur/ipod/téléphone sans avoir été mandaté par les ayant droit.

Bref, un catalogue de mesures techniques, de répression et de flicage divers. Par contre, rien n’est prévu pour la délinquance financière internationale. (suite…)