En avril 2009, deux enfants de quatre ans, Juliet Breitman et Jacob Kohn faisaient du tricyle sur le trottoir de leur quartier, dans le conté de King. Ne faisant pas attention, ils sont entrés en collision avec Mme Claire Menagh, agée de 87 ans. Dans sa chute, Mme Menagh s’est brisée la hanche et a du être hospitalisée. Elle est décédée trois mois après l’opération.
La famille de Mme Menagh a porté plainte (ne serais-ce que pour pouvoir payer les importants frais d’hospitalisation) contre la famille Breitman. Normalement, l’assurance responsabilité civile devrait jouer… mais les Breitman n’en ont pas. L’avocat de la famille a donc demandé à ce que – eu égard au jeune âge de la dangereuse criminelle – l’affaire soit close et prise en charge par le fonds de compensation de l’assurance de Mme Menagh.
Mais Paul Wootsen, juge suprème du conté de King ne l’entend pas de cette oreille. Dans une décision rendue publique ce jour, il a déclaré que « six ans n’est pas un âge trop faible pour se présenter devant une cour de justice et recevoir le chatiment mérité pour une action mauvaise. »
[Emmanuel Ratier – Faits et Documents #302 – 30/09/2010]
Après notre dossier exclusif sur le lancement de succursales Quick exclusivement hallal, voici la suite de notre dossier consacré au marché du hallal en France, lequel s’élèvera à au moins 5,5 milliards d’euros cette année, en croissance de 10 % par rapport à l’année précédente (1). Déjà deux à trois fois le chiffre d’affaires des « produits bio ». (1. Etude de l’institut Solis, cabinet spécialisé dans les « études marketing ethniques » (Halal Infos, avril 2010).
4,5 milliards pour les achats privés. 1 milliard dans la restauration rapide.
L’équipe de France de football mange halal. L’armée parsème ses stocks de ration halal. Pour se simplifier la vie, de plus en plus d’abattoirs français ne préparent plus le poulet que de manière halal, tout comme les États-Unis où 92 % des produits alimentaires sont certifiés casher.
En 2007, 32 % des animaux, toutes espèces confondues, étaient abattus de manière rituelle, même si l’essentiel de cette viande n’est pas vendu dans le circuit halal. La nourriture halal envahit les présentoirs, non seulement des hypermarchés, mais des supérettes.
Comme l’indique Valeurs actuelles (L’Essor du business halal, 9 septembre 2010), « alors que ce secteur n’intéressait il y a quinze ans que des marques historiques (Dounia, Isla Delice, Médina Halal…), les profits attendus séduisent désormais de grands groupes agroalimentaires comme Fleury Michon, Charal, Duc ou encore Nestlé. Les hypermarchés aussi multiplient l’offre de produits halal : Casino a créé sa marque, Wassilia ; Carrefour (NDA : n°2 mondial de la grande distribution) propose la gamme Sabrina. »
À noter que Carrefour a été le premier à lancer des catalogues spéciaux pour le ramadan (dès 2003). Les marques ne cessent d’augmenter leur gamme : Nestlé a déjà trente références et en aura une cinquantaine d’ici 2012. Déjà, « 10 % des pizzas vendues sous la marque Nestlé sont halals » (Le Point, 12 août 2010). (suite…)
Premier maire adjoint de Paris, Anne Hidalgo, épouse Germain, née en Andalousie et naturalisée française, est donnée comme la dauphine de Bertrand Delanoë. Féministe et ambitieuse, celle qui se présente comme une « travailleuse » est une permanente politique depuis plus de dix ans et a occupé précédemment de hautes fonctions essentiellement dues à son engagement au Parti socialiste. Elle vient de publier un essai, Travail au bord de la crise de nerfs.
« Hidalgo, hijo de algo. En français, fils de quelqu’un, de noble descendance chrétienne, sans mélange de sang. » France-Soir (16 octobre 2006).
« Anne Hidalgo […] créature politique imaginée par Delanoë et valorisée par François Hollande. » Le Parisien (11 mai 2004).
Anne Hidalgo est née le 19 juin 1959 à San Fernando (Espagne), près de Cadix. Elle est la fille de deux immigrés espagnols, Antonio Hidalgo, électricien, et de Maria Aleu, couturière. Le couple s’est réinstallé depuis lors outre-Pyrénées.
On lit souvent qu’il s’agit de républicains espagnols réfugiés en France après la guerre civile mais rien n’est plus faux. En réalité, il s’agit du grand-père d’Anne Hidalgo, intendant d’un vaste domaine dans la province de Cadix, qui s’installa avec sa famille, dont le jeune Antonio, en France, dès 1937.
VSD (article non daté, mais figurant sur le site d’Anne Hidalgo. Il s’agit de l’unique article détaillé jamais paru sur sa famille en français) indique donc : « En 1937, pour échapper à la montée des troupes fascistes, le grand-père paternel, républicain, traverse les Pyrénées à dos de mulet avec sa famille. » Étrange républicain venu de l’extrême sud de l’Espagne pour passer en France alors même que toute la partie « Est » de l’Espagne était encore sous contrôle des républicains. On rappellera aussi que la guerre civile a commencé en juillet 1936 et s’est finie en avril 1939. Il s’agit donc peut-être d’un républicain mais certainement pas d’un combattant républicain de premier plan ayant réellement lutté contre l’hydre fasciste. La meilleure preuve est que la famille se réinstalle en Espagne dès la fin de la guerre civile, en 1939, se fixant à Antequerra. (suite…)
Va falloir re-écrire le « Manuel du Guerillero Urbain » de Carlos Marighela, en y intégrant les nouvelles armes de la police (drones, hélicos, photographes postés, ADN, surveillance des portables)…
… bref, l’insurrection va devenir de plus en plus difficile et le Parti de l’Ordre peut dormir tranquille. Les dissidents ne viendront pas le faire chier.
[Valérie Mahaut – Le Parisien – 29.10.2010]
(…) De nouveaux coups de filet devraient être organisés prochainement. La sûreté territoriale continue d’examiner les photos, prises notamment depuis les toits et de l’hélicoptère de la Sécurité civile qui a patrouillé une matinée entière au-dessus du lycée Joliot-Curie et ses environs. Plutôt que d’essayer d’arrêter les casseurs en flagrant délit, la police départementale a opté pour une technique d’investigations un peu plus longue, mais « plus efficace », commente un proche de l’enquête. Même si l’identification des suspects se révèle difficile. « Ils sont encapuchonnés, se cachent le visage avec des écharpes… ce n’est pas évident, mais on y arrive. »
Un des casseurs interpellés hier a été confondu par sa bague. Certains n’ont pu nier car les policiers ont retrouvé, lors des perquisitions, les vêtements qu’ils portaient sur les photos dans leurs armoires. Grande et reconnaissable, la jeune fille arrêtée est photographiée une batte de base-ball à la main occupée à détruire un abribus de l’avenue Pablo-Picasso, perpendiculaire à l’avenue Joliot-Curie. « Nous avons également relevé de nombreuses empreintes digitales et même génétiques sur les cailloux et projectiles », souligne un proche de l’enquête.
Une équipe de chercheurs toulousains vient de découvrir que les bisphénols A pouvaient se transmettre par simple contact avec la peau. Les tickets de caisse sont visés.
C’est une découverte majeure que vient de réaliser une équipe de chercheur de l’Institut national de recherche agronomique (Inra) de Toulouse. Emmenées par le biologiste Daniel Zalko, les équipes de l’Inra, en collaboration avec les laboratoires Pierre Fabre, ont mis en évidence que les bisphénols A (BPA), une substance chimique présente dans les plastiques, peuvent se transmettre par simple contact avec la peau. En cause : les papiers thermiques et notamment les tickets de caisse. (suite…)
Il y a de cela une petite semaine, la Cour européenne des Droits de l’Homme et la Cour de Cassation avaient estimé que la garde à vue à la française était une pratique plutôt contraire aux principes généraux du droit. Visiblement, les deux vénérables institutions n’avaient pas tort. Un petit plaisantin, citoyen habitant un petit bourg de la Drôme, vient ainsi de passer 48 heures en GAV, avec perquisition au domicile, saisie de son ordinateur et interdiction d’entrer en relation avec une certaine… Rachida Dati. C’est ce que révèle le Dauphiné Libéré.
Qu’a donc fait cet homme pour mériter ce traitement ? Quel crime ?
J’ose à peine l’écrire.
Sous couvert de plaisanterie, ce monstre en puissance avait demandé par mail au parlement européen (où siège Rachida Dati) une « inflation ». La menace étant imminente, la PJ de Lyon a surpris le criminel au saut du lit afin de d’empêcher tout demande « d’inflation » supplémentaire.
Cet homme sera jugé pour outrage à personne chargée d’une autorité publique. Question : combien d’humoristes se sont amusés avec la définition nouvelle de l’inflation donnée par Rachida Dati il y a quelques semaines ? Vont-ils faire l’objet de poursuites ? De Gardes à vue ? De saisie d’ordinateur ? De contrôle judiciaire ? Autre question : elle n’a que ça à faire Rachida Dati au Parlement européen ? Et la police française ? Et la justice ?
On décernera la palme de la déclaration judiciaire comique de l’année à monsieur le procureur de la République de Valence, Antoine Paganelli, qui a eu le courage de déclarer qu’il n’y a rien de disproportionné dans cette affaire: « l’outrage est caractérisé dès lors qu’une expression est de nature à rabaisser la considération réservée à une personne publique. En l’espèce, c’est Mme Dati en tant que député européen, qui est visée à travers sa messagerie ».
Et la sottise, ça se caractérise comment ? Qui se sent morveux se mouche disait ma grand-mère. Comme elle avait raison.
Au-delà de l’anecdote, cette affaire démontre qu’aujourd’hui, on est à deux doigts du rétablissement des lettres de cachet. D’où la nécessité de rappeler que le droit doit être respecté, autant qu’il est possible. Quand on y songe, la mésaventure de ce petit plaisantin est plus qu’inquiétante. Quel drôle de pays que le notre depuis trois ans… Entre odieux et ridicule.
[François Arias – Ecrans.fr – Libération – 26/10/2010] FireSheep : peur sur les réseaux Wifi
Une fois connecté à son réseau social préféré, est-on en sécurité, à l’abri des petits malins qui en veulent au sacrosaint couple login/mot de passe ? Eric Butler, un développeur indépendant de Seattle a prouvé le contraire grâce à une extension Firefox nommée FireSheep.
Cette extension permet de se connecter sur les comptes (Facebook, Google, Twitter, … rayez les mentions inutiles) utilisés par des personnes présentes sur le même réseau WiFi ouvert. En bref pour peu qu’on se connecte, n’importe qui utilisant Firesheep peut aussi se connecter. La quantité d’informations potentiellement accessibles dans un réseau public (café, bibliothèque, mairie …) est donc extrêmement importante. Les sites pris en charge sont nombreux : Amazon.com, Basecamp, bit.ly, Cisco, CNET, Dropbox, Enom, Evernote, Facebook, Flickr, Github, Google, HackerNews, Harvest, Windows Live, NY Times, Pivotal Tracker, Slicehost, tumblr, Twitter, WordPress, Yahoo et Yelp. Et il est même possible d’en ajouter d’autres avec quelques connaissances techniques.
Eric Butler n’a pas créé cette application pour faciliter les activités répréhensibles (comme le détournement de compte Twitter ou Facebook, véritable fléau du monde du travail), mais pour mettre sous le feu des projecteurs les graves lacunes de sécurité qui touchent de nombreux sites. (suite…)
« On ne veut pas céder à la parano… » mais bien sûr, c’est tous les jours que des cambrioleurs entrent dans une rédaction de presse, ciblent un bureau en particulier, coupent le cable antivol et ne repartent qu’avec un seul ordinateur… sans même s’encombrer d’autres butins pourtant tout aussi facilement volables…. on ne va pas céder à la parano mais on va pas non plus se laisser prendre pour des cons…
[Le Post – 26/10/2010]
A QUI LE TOUR ? : Un journaliste du Point, qui couvre l’affaire Woerth-Bettencourt, s’est (aussi) fait voler son ordinateur
D’après les informations du Post, Hervé Gattegno, rédacteur en chef au Point, s’est fait voler son ordinateur portable dans les locaux du magazine la semaine dernière, dans la nuit de jeudi à vendredi. Le cable antivol de son ordinateur situé dans le bureau du journaliste, a été sectionné net, vraisemblablement à l’aide d’une pince coupante. Le Point a immédiatement porté plainte. Les cambrioleurs étaient visiblement bien renseignés, car Hervé Gattegno venait tout juste de changer de bureau au journal.
Les deux cambriolages se sont donc déroulés sensiblement au même moment.
« Je me suis rendu compte que l’ordinateur portable sur lequel je travaille à domicile et stocke des documents avait disparu. Ainsi qu’un GPS », expliquait lundi Gérard Davet sur Lemonde.fr.
Autre fait troublant : Hervé Gattegno, comme Gérard Davet, travaillent sur l’affaire Woerth-Bettencourt, et ce depuis les premiers développements de l’affaire. (suite…)
Chambéry 19/10/2010, 18h00 avenue De Boigne, des jeunes encagoulés jettent des pierres sur un cordon de robocops (CRS ou gendarmes mobiles). Ça dure un bon moment… Puis trois des ces jeunes, l’instant d’avant les plus hardis à jeter des pierres, remontent un brassard orange sur leur manche droite, foncent sur l’un d’entre eux et l’immobilisent. Remarquable coordination car immédiatement surgissent une dizaine de robocops qui protègent le groupe. Et devant les commerçants médusés on voit trois jeunes encagoulés embarquer un de leurs potes sous la protection des robocops.
Policiers déguisés en casseurs lors des manifestations
Sur la photo jointe, un de ces « brassards oranges », sweat à cagoule gris et bandeau noir, APRÈS l’interpellation ci-dessus racontée.
(Petite parenthèse : Je me trouvais là pour montrer à un petit jeune comment les choses se passent. En gros j’étais un peu dans le rôle du vieux mustang qui montre à un jeune poulain quelle herbe ne pas brouter. Avec un peu d’expérience et les policiers étant si prévisibles, je savais où me mettre pour montrer, en toute sécurité, la fameuse scène à mon jeune protégé. Merci aux policiers d’avoir été fidèles au rendez-vous. Sans quoi la leçon n’aurait pas été complète.).
Question de la poule et de l’œuf, ou déduction politique logique : Les mecs en brassard orange, ils entraînent quelques écervelés pour provoquer les violences dont le gouvernement a besoin pour casser la protestation contre une réforme injuste ? Ou sont-ce de gentils policiers « infiltrés » pour arrêter de vilains et bêtes « casseurs » ?
En tous cas, je vous le dis, ces « casseurs », ils tombent chaque fois rudement bien pour arranger les affaires d’un gouvernement désapprouvé par 71% des Français sur ce projet des retraites, mais certainement approuvé par une majorité pour « maintenir l’ordre ».
Le leader de la CGT Bernard Thibault affirme dans un entretien à Libération que «la présence de policiers en exercice camouflés sous des badges syndicaux, à Lyon, à Paris ne fait aucun doute».
«Des manipulateurs s’infiltrent et poussent au crime dans des piquets de grèves, des manifestations, des occupations de ronds points, violentent les situations en fin de manifs pour avoir des images chocs pour le JT de 20h et créer des climats de tension», accuse-t-il.
«On a vu, ajoute-t-il, des policiers avec des badges CGT repérés par les nôtres, qui se réfugient dans un hall d’immeuble, et finissent par se faire exfiltrer par des CRS. Quand on en vient à ce genre de procédés, c’est que l’on ne sent pas très fort de l’autre côté.» (Lire l’entretien complet de Bernard Thibault mercredi dans Libération, en kiosque ou sur notre zone abonnés).
Les premières accusations sur le comportement des policiers en civil dans les cortèges ont été formulées dimanche soir par le président du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon. Des policiers, avait-il affirmé, infiltrent les rassemblements pour y jouer le rôle de casseurs.
Les syndicats policiers, soutenus par leur ministre, se sont dits mardi «scandalisés» par ces soupçons, relayés par des députés communistes et du Parti de Gauche.
Des vidéos circulent également sur le web, dont certaines prétendent démontrer la présence de policiers jouant le rôle de casseurs, sans que cela soit clairement établi (voir plus bas). (suite…)
Le samedi 8 octobre, à 19h30, Nicolas Voisin, directeur de la publication d’OWNI, reçoit un mail à l’adresse ‘contact@owni.fr’. Quelqu’un demande à parler en urgence aux développeurs de l’application Warlogs que nous avions réalisée fin juillet, lors de la publication de plus de 75,000 documents concernant la guerre en Afghanistan. Comme j’avais coordonné le boulot pour OWNI sur ce projet, il me le fait suivre.
« Dear Madam or Sir
I am trying to find the person who did this project: http://app.owni.fr/warlogs/?lang=EN. I am trying to find the technical people who actually put it together.
I would very much like their personal email as I have a very interesting proposition for them which I am sure they will want to hear about.
I look forward to your response.
Kind regards »
Croyant d’abord à une requête de journaliste, je m’apprête à mettre le mail de côté pour y répondre plus tard. Par acquis de conscience, je vérifie quand même le nom de domaine de l’expéditeur, un certain Sunshine Press. Surprise, Wikipédia m’indique que Sunshine Press est l’organisation qui a mis sur pied le site Wikileaks, en 2006. Ça commence à devenir sérieux.
Après quelques échanges de mails, j’en ai la confirmation. Un numéro anglais appelle sur mon portable. C’est Julian Assange, le porte-parole de Wikileaks, au bout du fil. Pour donner quelques éléments de contexte, imaginez quand même que nous avons des posters d’Assange affichés dans l’open-space de la soucoupe1, non sans humour, mais ce contexte est « roi ». Mon niveau d’émotion était alors à peu près aussi élevé que celui d’une ado parlant à Justin Bieber. Je caricature, mais ce sera le dernier instant de légèreté.
Le rendez-vous est fixé. Ce sera mardi 12, dans un bar londonien. On s’embarque donc dans l’Eurostar à destination de St Pancras, Pierre Romera, développeur principal de l’application warlogs et moi-même. Une fois sur place, après 15 minutes d’une attente plus stressante que celle des résultats du bac, on nous mène vers le studio où l’équipe d’Assange se prépare à sa nouvelle action. Les bureaux, partagés avec l’une des grandes organisations journalistiques londonienne, ne ressemblent pas vraiment au local surprotégé qu’on aurait pu imaginer.
Julian Assange est beaucoup moins intimidant en vrai, sans son costume gris et ses longs cheveux blancs bien peignés. Ceci-dit, même s’il n’avait qu’une veste en cuir, des cheveux courts et en pétard et revêtait une barbe de 3 jours, nous n’en menions pas large. Une équipe de 23 ans de moyenne d’âge venue parlementer avec l’homme qui fait trembler le Pentagone, cela avait quelque chose de cocasse.
« Nous avons le même set de données que la dernière fois, mais plus gros. Et pour un autre pays, » commence Assange [toutes les citations sont de mémoire]. « Nous avons beaucoup aimé l’application de crowdsourcing que vous avez réalisé et nous nous demandions si vous pouviez faire la même chose, avec cette fois-ci un peu d’avance. » Combien d’avance? « 6 jours. » Ah.
Conscients des critiques dont avait été victime la fuite afghane – les noms de certains informateurs des armées d’occupation avaient été laissés en clair dans les documents – nous lui demandons si des mesures ont été prises pour retirer les données risquant de mettre des vies en danger. « Tous les noms ont été retirés », affirme-t-il. « Ce qui n’empêchera pas les critiques de fuser, » prévient, goguenard, l’une des personnes travaillant dans la pièce. (suite…)
L’utilisation d’agents provocateurs est vieille comme le monde. En 1976, le service d’ordre de la CGT avait attrapé des casseurs qui défonçaient les voitures le long des cortèges, ils avaient tous des cartes de police dans la poche… cartes que Georges Marchais avait exhibé le soir devant les caméras de télé.
Et il est clair qu’une mise en scène de « casseurs » est le meilleur moyen de justifier l’usage de flash-ball contre les jeunes voire de détourner la sympathie du public pour les manifestants…
[Arrêt sur Images – 23/10/2010]
A quoi joue la police ? Depuis quelques jours, une étrange vidéo rebondit de site en site, suscitant commentaires et soupçons. On y voit un casseur, lors d’une récente manifestation parisienne, défoncer à la barre de fer la vitrine d’une banque. Un passant s’interpose. Le passant est lui-même frappé par une autre personne. S’ensuit une mêlée confuse. Plusieurs éléments font croire que certains intervenants de cette mêlée, costumés en manifestants à capuche, pourraient être des policiers en civil. Faut-il aller plus loin, et soupçonner que le casseur lui-même est un policier provocateur ? Des internautes le supposent, sans aucune preuve, évidemment. Chercher des preuves, c’est notre rôle.
La véritable menace terroriste ne vient pas d’Al Qaïda au Maghreb Islamique, mais — selon l’Organe international de contrôle des stupéfiants — des substances pharmaceutiques détournées de leur objectif thérapeutique.
Rien n’y fait. Les expulsions massives de hordes de romanichels déguisés en infirmes guettant les automobilistes distraits aux carrefours pour faire exploser les statistiques de vols à la portière – pour ne pas dire à la roulotte – n’ont pas éloigné la menace terroriste. A en juger par la surenchère médiatique, le risque est toujours présent ; diffus, oppressant, effrayant, basé sur « des indications sérieuses émanant de renseignements fiables » selon la formule anxiogène l’autre semaine du patron de la DGPN…
Et puis Sevil Atasoy -c’est une dame-, est venue à notre secours. La Présidente de l’Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS) des Nations-Unies nous a enfin livré la clef de l’énigme dans son rapport 2009 : l’effrayante menace est multiforme ; génériquement qualifiée de « benzodiazépine », elles se décline sous divers noms d’emprunt : alprazolam, clonazépam, diazépam, flunitrazépam, GHB, lorazépam, méprobamate, midazolam, phencyclidine, sécobarbital, témazépam, triazolam et autre zolpidem pour parler de ses formes recensées depuis 1971. Les plus récentes, qui ne font encore l’objet d’aucun contrôle international se nomment 1-4 butanédiol, gamma-butyrolactone (GBL) ou encore hydrate de chloral, mais aussi voire surtout kétamine et scopolamine…
Bref, vous l’avez deviné, la véritable menace terroriste ne vient pas d’ « AQMI » mais réside selon l’OICS, dans les substances pharmaceutiques détournées de leur objectif thérapeutique, pour faciliter les agressions sexuelles et toutes sortes d’autres infractions ! (paragraphe 260 page 51).
Désinhibition
La panique envahit le lecteur mais plus encore, la lectrice, dès les premières lignes de l’insupportable révélation : « …L’utilisation abusive de substances, qu’elles aient été fabriquées illicitement ou détournées des circuits légitimes, pour commettre une agression sexuelle ou d’autres types d’infractions n’est pas nouvelle…. Elles ont été utilisées avec une intention délictueuse pour affaiblir la résistance d’individus, par exemple pour en exploiter les biens ou le corps avec leur consentement apparent, sans qu’ils aient par la suite le moindre souvenir ce qui leur est arrivé… » ; puis le rapporteur poursuit son insoutenable énumération : « Parmi les actes ou comportements involontaires induits par la consommation non soupçonnée de benzodiazépines, on citera la communication d’informations liées à des cartes de crédit, des achats dans divers magasins et la signature de chèques ou le débit de cartes bancaires, le don d’un véhicule automobile (avec les clefs et les papiers d’immatriculation) et le fait de ressentir le viol comme une expérience agréable… ». (suite…)
Joseph Stiglitz : Seul un démantèlement des grandes banques peut prévenir un nouveau «sauvetage de banques»
[Interview de Joseph Stiglitz accordé à la Radio suisse alémanique 25/09/2010 – HORIZONS ET DEBATS n°39 – 11 Octobre 2010 – Trad. HD ]
Lors d’une interview avec la Radio suisse alémanique (DRS), Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie, s’est exprimé – à l’occasion d’une visite effectuée en Suisse – au sujet de la régulation du marché financier et au sujet de la conduite à adopter face aux grandes banques.
Beate Soltermann (Radio DRS): Monsieur le Professeur, depuis le point culminant de la crise financière, de nouvelles lois ont été décidées, qui sont même en partie déjà en vigueur. Je pense là aux prescriptions sur les fonds propres réglementaires pour les banques partout dans le monde, aux nouvelles règles valables pour les marchés financiers aux Etats-Unis, ou aux prescriptions plus strictes sur le commerce dangereux avec des produits dérivés au sein de l’UE. Que pensez-vous de ces nouvelles réglementations?
Joseph Stiglitz: La plupart de ces nouvelles réglementations vont dans la bonne direction. Et je me réjouis que des idées économiques correctes soient à la base de la plupart de ces réglementations. En ce qui concerne les Etats-Unis, il faut que je précise que les nouvelles prescriptions impliquent un grand nombre d’exceptions. Un exemple: Depuis peu, il existe une autorité pour la protection des consommateurs, qui veille à ce que les banques ne puissent plus aussi facilement arnaquer les clients pauvres ou incultes avec des produits bancaires. Mais quant il s’agit de crédits pour l’achat de voitures, cette autorité n’a pas voix au chapitre. Et il faut savoir que les crédits pour voitures sont en deuxième position de ce genre de crédit aux USA. Il n’y a aucune justification économique pour une telle exception. La seule explication est que les lobby-istes ont fait du bon travail.
Et que pensez-vous d’une régulation concernant les institutions financières qui sont trop grandes pour faire faillite?
C’est réellement un problème important qui n’est pas encore résolu. Les banques qui sont trop grandes ne sont pas seulement trop grandes pour qu’on les laisse tomber, elles sont aussi trop puissantes pour être régulées. Bien que beaucoup d’économistes sont de l’avis qu’il faut faire quelque chose à ce sujet, à peu près rien n’a été fait jusqu’à présent.
Le sujet des trop grandes banques est bien sûr un sujet brûlant également en Suisse. Avec le CS et l’UBS nous avons deux grandes banques, dans un pays relativement petit, et une commission d’experts du Conseil fédéral devrait – jusqu’à la fin du mois – présenter une solution dans cette affaire. Quelle serait votre solution à vous?
Au fond, il n’existe pas de raisons sérieuses qui parlent en faveur de l’existence de grandes banques. Il n’existe aucune preuve scientifique qu’elles soient plus efficaces. Mais il y a des preuves qu’elles obtiennent de l’argent à des conditions beaucoup plus favorables puisqu’il faut les sauver en cas de besoin. Ce n’est pas fair-play. Et elles sont trop grandes pour être gérées proprement. C’est pourquoi il faut démanteler les grandes banques.(suite…)
Tiens ! Ça fait longtemps qu’on nous avait pas envoyé des photos pour attiser notre haine anti-chinois… allez, un petit coup de « ces-gens-sont-des-sauvages » histoire de justifier la prochaine guerre…
Dans la série vous pouvez aussi aller voir les images de la lapidation, histoire de remettre une couche dans notre indignation anti-barbares. Finalement on a eu raison de les envahir, ces salopards !!!!
Voilà des gens qui savent perpétuer les traditions de la Bible… on se demande vraiment pourquoi les fondamentalistes chrétiens aux Etats-Unis, qui citent la Bible tout le temps, veulent les bombarder…
Dans le même esprit, encore plus fulgurant, il faut lire (et relire) « L’Enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes » (Ed. Climats, 1999) de Jean-Claude Michéa…
Vous avez, messieurs, parfaitement raison sur un point : les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents. Mais vous avez patiemment, minutieusement, laborieusement transformé l’école de la république en un immense tube digestif. Une machine à bouffer de l’humain.
D’un tube digestif il ne peut sortir que de la merde. C’est pas du management, c’est de la biologie.
[Affordance.info – reprise sur OWNI – 15/10/2010]
Elle s’appelle Laurence. Comme 16 000 autres enseignants, elle est la génération “master”. Elle s’est retrouvée en septembre devant une classe pour faire cours. Et elle n’y est pas arrivé. On ne le lui avait tout simplement pas appris. Depuis elle est sous anxiolytiques. Des histoires comme celle de Laurence, des histoires de jeunes profs en dépression après quelques semaines d’enseignement, il y en avait déjà plein, bien avant la réforme de la masterisation.
Et puis, il n’y a pas que des Laurence dans la vie. Il y a aussi des Claire, Claire qui n’est pas tombée dans un lycée difficile, qui n’est pas en face d’enfants difficiles, qui, pour différentes raisons, a peut être plus de facilités que Laurence avec la gestion d’un groupe, avec la discipline, avec le rapport aux autres. Bien sûr qu’enseigner est un métier qui s’apprend. Mais l’on sait également que chacun fera des choses différentes de l’enseignement reçu, en fonction de ses capacités personnelles, de son milieu social et culturel, des classes et des élèves en face desquels il finira par se retrouver.
Oui mais voilà. Laurence a reçu une lettre. Une lettre de l’inspecteur d’académie. Dans sa lettre l’inspecteur lui écrit:
Laurence, si vous ne vous sentez pas capable de faire ce métier, il faut démissionner.
C’est vrai quoi, les places sont chères, et il y a sûrement plein de Claire qui attendent un poste. Dans sa lettre l’inspecteur lui écrit aussi :
Laurence, les elèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents.
C’est vrai quoi, surtout quand il s’agit d’élèves difficiles.
Oui mais voilà. Laurence, elle avait envie et tout aussi certainement besoin de faire ce métier. Apprendre le programme d’histoire ou de mathématiques ou de français, ça Laurence y est très bien arrivée. C’est une partie du métier qu’elle avait choisi. Mais apprendre comment on fait passer un programme d’histoire, de mathématiques ou de français à une classe de 32 élèves de 13 ou 14 ans, ça, on ne le lui apprend plus à Laurence. On la met devant les élèves, on lui colle un “tuteur” enseignant – qui n’est souvent même pas dans le même lycée ou collège qu’elle – et on lui dit débrouille-toi Laurence.
Messieurs.
–Monsieur l’inspecteur d’académie dont je ne connais pas le nom,
–Monsieur Luc Châtel, ministre du management national et de l’éradication nationale des psychologues scolaires**,
–Monsieur Xavier Darcos, ancien ministre de l’éradication nationale de la formation des enseignants,
Vous avez tous les trois des métiers qui doivent certains jours vous paraître aussi difficiles que celui de Laurence. J’ignore si vous êtes ou si vous avez été sous anxiolytique. Que vous portiez tous les trois l’écrasante responsabilité de l’effondrement programmé d’un système, celui de l’instruction publique, passe encore. Que vous ou votre mentor, vous réclamiez régulièrement de l’héritage de Jaurès ou de Jules Ferry, passe encore. Vous pouvez “jouir pleinement de la supériorité reconnue que les chiens vivants ont sur les lions morts” (Jean-Paul Sartre). Après tout, vous êtes nommés ministres ou inspecteur, vous êtes convaincus que le secteur privé peut assurer des missions qui incombaient jusqu’ici aux services publics, dans l’éducation comme ailleurs, et vous mettez en oeuvre le programme permettant de faire aboutir vos idées. Donc acte. “C’est le jeu”. Mais la lettre que vous venez tous les trois d’envoyer à Laurence signe la fin de la partie.
Avec cette lettre cesse le jeu et commence l’indéfendable. Supprimer la formation des maîtres, placer ces nouveaux maîtres “dans des classes”, attendre que certains d’entre eux s’effondrent, et leur signifier par courier hiérarchique que “les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents” et que le cas échéant ils feraient mieux “de démissionner”, est une stratégie managériale ayant effectivement déjà fait ses preuves, et dont l’avantage est de révéler à ceux qui l’ignoreraient encore l’étymologie du mot “cynisme”. Comme des chiens. Vous avez, “messieurs qu’on nomme grands”, merveilleusement contribué à l’enrichissement de l’horizon sémantique du cynisme : ce qui était au départ le seul mépris des convenances sociales, désignera désormais également le total et absolu mépris de l’humain.
Un nouveau cynisme dont l’alpha et l’oméga est constitué de la seule doctrine managériale. Une machinerie implacable, chez France Télécom comme dans l’éducation nationale désormais, qui fabrique des Laurence dans le seul but de les broyer, pour s’économiser l’annonce d’un énième plan social, pour accélérer encore un peu le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Vous avez, messieurs, parfaitement raison sur un point : les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents. Mais vous avez patiemment, minutieusement, laborieusement transformé l’école de la république en un immense tube digestif. Une machine à bouffer de l’humain.
D’un tube digestif il ne peut sortir que de la merde. C’est pas du management, c’est de la biologie.
J’ai souvenir d’une école de la république d’où sortaient des citoyens.
Militant radical de la liberté d’expression, Mikael Viborg, l’hébergeur de Wikileaks ou de Pirate Bay, répond à nos questions sur la protection des sources, Julien Assange, le procès de Pirate Bay… et Hadopi.
On connaît désormais un peu mieux Julien Assange, le fondateur de Wikileaks, qui, après la publication de 77 000 documents confidentiels sur la guerre d’Afghanistan a réussi à se faire pas mal d’ennemis. On connaît moins Mikael Viborg, ancien membre de l’équipe du site de téléchargement Pirate Bay, aujourd’hui patron de l’hébergeur suédois PRQ. Ce dernier, installé en Suède, revendique une position militante sur les thèmes de la liberté d’expression, de la protection des sources journalistiques, et de l’anonymat des internautes. Il héberge les sites de Wikileaks, de Pirate Bay mais aussi des sites rebelles tchétchènes ou encore des forums pédophiles.
Alors que se poursuit le procès en appel de Pirate Bay – le procureur vient de demander la confirmation de la peine d’un an de prison ferme prononcée en première instance, en avril dernier – et tandis que Wikileaks s’apprête à publier de nouveaux documents sur la guerre en Irak, Mikael Viborg nous a accordé un entretien.
Pouvez vous vous présenter ?
Je suis le principal propriétaire et dirigeant de PRQ. J’ai un master suédois en droit et je suis le porte-parole de l’entreprise pour tout ce qui concerne le droit, la politique et la stratégie de l’entreprise. En ce qui concerne notre approche, nous avons adopté une politique d’indépendance vis-à-vis des entités privés et des autorités, dans la mesure où les lois suédoises le permettent. On ne filtre, censure ou surveille pas nos clients d’aucune manière. On ne garde aucune adresse IP pas plus que des informations sur les entreprises avec lesquelles nous travaillons. On ne conserve qu’un email pour la facturation. Tous nos services sont payables a l’avance et nous n’accordons pas de crédit pour nos services. On se bat pour tous les sujets relatifs à la liberté d’expression ainsi que pour chaque action qui permettrait d’accroître la transparence des gouvernements (Wikileaks en est un exemple). L’entreprise a été fondée sur l’idée que la liberté d’expression et le respect de la vie privée sont des droits qui ne peuvent être restreints mais qui sont au contraire des droits fondamentaux qui garantissent la démocratie et le débat.
Quand avez-vous fondé PRQ ?
Le site a été fondé juste après le fameux « raid » sur Pirate Bay de 2007 (suite…)
Le numéro 2 de INSPIRE le magazine d'Al-Qa'ïda vient de sortir
Ce truc pue l’intox à plein nez… et en plus c’est le SITE de Rita Katz qui aurait « découvert » ce magazine un jour, sur les réseaux — vous savez, Rita, la collaboratrice du Mossad et grande fabricante de légendes « bouh-tremblez-braves-gens-et-continuez-à-soutenir-la-lutte-des-néocons-contre-les-méchants-barbus-qui-vivent-sur-les-champs-de-pétrole ». Tout à fait le genre de source d’information « fiable et neutre » que la presse occidentale adore citer pour confirmer ses peurs…
Dans ce deuxième numéro, après nous avoir resservi des vieilles recettes de fabrication de bombes que l’on trouve dans n’importe quelle édition du « Anarchist Cookbook« , le magazine nous apprend les ficelles du métier de Kamikaze : comment poser une bombe dans une pizzeria par exemple.
Ici encore, rien de neuf, c’est un copié-collé des instructions données par le FLN Abderahmane Taleb à Djamila Bouhired, qui posa la bombe au Milk Bar de la rue d’Isly, à Alger en 1956 (6 morts dont des enfants). Elle a peut-être rencontré les rédacteur de « Inspire » lors de son récent séjour à Paris, où elle était logée à l’Hôtel Georges-V, aux frais de la Caisse Nationale d’Action Sociale, sorte de CE des mairies françaises…
Bref, quand on voit le « hype » qu’a généré la sortie de ce magazine dans la presse néo-con… on ne peut que dire méfiance !!!!
Mais bon, en attendant, inutile d’aller à la mosquée du coin pour lire ce magazine chic et choc, vous pouvez le télécharger ici:
Les mitterrandolâtres se gardent bien de rappeler la longue amitié entre Bettencourt et Mitterrand, du temps où Tonton était un fasciste pur-jus, membre de la cagoule.
[Thierry Meyssan – Voltaire – 03/03/2004]
Le géant de la cosmétique, L’Oréal, vient d’annoncer la restructuration de son capital. Ainsi disparaît le holding de contrôle créé par Eugène Schueller pendant la Seconde Guerre mondiale. Le fondateur du groupe était aussi l’un des grands financiers du complot de la Cagoule et du nazisme français. A la Libération, la société et ses filiales étrangères servirent de refuge aux criminels en fuite. Aujourd’hui, l’héritière du groupe, Liliane Bettencourt, est devenue la femme la plus riche de France. L’histoire du groupe éclaire la face cachée de la politique française contemporaine. (…)
L’Oréal a été créé, en 1907, par un petit entrepreneur, Eugène Schueller. Il absorbe Monsavon, en 1928, puis les peintures Valentine, les shampoings Dop, le magazine Votre Beauté. Dérivant lentement à la droite la plus extrême, Schueller se fait connaître par ses théories économiques sur le « salaire proportionnel ». Dans une société libérée du capitalisme libéral et des syndicats, les ouvriers toucheraient un triple salaire : un salaire d’activité, un salaire familial calculé en fonction de leur nombre d’enfants, et un salaire de productivité.
Le 6 février 1934, en réaction à un retentissant scandale politico-financier, les ligues d’anciens combattants de la Grande guerre manifestent devant la Chambre des députés à Paris pour obtenir la démission du gouvernement Daladier. Sous l’impulsion des fascistes, le rassemblement tourne à l’insurrection et tente de renverser la République au profit du colonel de La Rocque qui refuse le rôle qu’on veut lui faire jouer. Divers autres échauffourées surviennent dans les semaines suivantes, y compris une tentative de lynchage de Léon Blum en marge de l’enterrement d’un historien monarchiste, de sorte que, le 18 juin, le gouvernement prononce la dissolution des ligues.
Immédiatement, un groupe de militants fascistes, pour la plupart issus de la XVIIe section des Camelots du roi, rompt avec le philosophe monarchiste Charles Maurras et décide de passer à la clandestinité. Ils constituent l’Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale (OSARN). Il y a là autour d’Eugène Deloncle, Aristide Corre, Jean Filliol, Jacques Corrèze, bientôt rejoints par Gabriel Jeantet, François Méténier et le docteur Henri Martin.
Le colonel de La Rocque met en garde les anciens adhérents des ligues contre une infiltration de leur mouvement par des « groupes de trahison », c’est-à-dire par des fascistes agissant pour le compte de l’étranger, l’Italie et l’Allemagne en l’occurrence [3]. Quoi qu’il en soit, l’OSARN se structure rapidement en groupes locaux et en système hiérarchisé extrêmement cloisonné, de sorte qu’en dehors des chefs, les membres de l’organisation ignorent tout de son ampleur, de ses objectifs réels, des moyens et soutiens dont elle dispose. Certaines cellules du complot, dont les Chevaliers du glaive, dirigés à Nice par Joseph Darnant et François Durand de Grossouvre, adoptent un rituel et un costume inspirés du Klu Klux Klan états-unien, ce qui vaudra à l’OSARN d’être désigné par les monarchistes sous le sobriquet de « La Cagoule » [4].
Ami intime d’Eugène Deloncle, Eugène Schueller met ses moyens personnels à disposition du complot. Plusieurs réunions de l’équipe dirigeante se tiennent dans son bureau au siège de L’Oréal. Un groupe de jeunes gens, résidant à l’internat des pères maristes (104, rue de Vaugirard à Paris), fréquente les chefs du complot et se joint à certaines de leurs actions sans pour autant adhérer formellement à l’OSARN. Il s’agit de Pierre Guillain de Bénouville, Claude Roy, André Bettencourt et François Mitterrand. Robert Mitterrand, frère de François, épouse la nièce d’Eugène Deloncle.
Échecs et divisions sur fond d’antisémitisme
En un an et demi, l’OSARN formalise ses relations avec le gouvernement de Benito Mussolini en Italie, puis avec celui d’Adolf Hitler en Allemagne. Pour leur compte, il achemine des armes à Francisco Franco en Espagne et élimine des réfugiés politiques en France. En échange, il obtient un appui financier et logistique considérable. L’organisation tente un coup d’État dans la nuit du 15 au 16 novembre 1937, qui échoue. Au lendemain et dans les semaines qui suivent, le complot est mis à jour. Des perquisitions permettent de découvrir des caches d’armes réparties sur tout le territoire. Ce sont au total des centaines de fusils-mitrailleurs, des milliers de fusils et d’uniformes, des dizaines de milliers de grenades, des centaines de milliers de munitions, tous importés d’Italie et d’Allemagne, qui sont découverts.
Le président du Conseil, Édouard Daladier, freine l’enquête lorsqu’il apparaît que l’OSARN a développé ses réseaux parmi les officiers supérieurs et jusqu’à l’état-major. En effet, il ne paraît pas possible de décapiter l’armée française alors que la menace de guerre se précise. Il a tort, puisque la Guerre mondiale est effectivement déclarée et que la France capitule.
Que dit le grand protecteur U.S., champion de la non-discrimination ? Ou bien est-ce encore une fois le « deux-poids-deux-mesures » qui caractérise l’intégralité de la politique occidentale vis à vis d’Israël depuis 60 ans ?
[Voltaire – 12/10/2010]
L’Association pour les droits civils en Israël publie une étude sur les propositions de loi qui seront discutées lors de la session d’hiver de la Knesset. (…) une série de textes, mis à l’ordre du jour à l’initiative de députés de la majorité, vise à transformer Israël en un Etat ethnique juif. Il s’en suivrait, entre autres, que les ressortissants non-juifs seraient immédiatement soumis à toutes sortes d’obligations pour prouver leur loyauté au risque d’être déchus de leur nationalité et expulsés vers les Territoires palestiniens.
Des serments de loyauté seraient institués pour les ressortissants en général et pour certaines professions en particulier. Par exemple, il faudrait jurer loyauté à l’« Etat juif » et à ses symboles pour travailler dans l’industrie du cinéma.
La célébration de la Nakba, la critique politique du caractère prétendument « démocratique » de l’Etat, et surtout l’appel au boycott seraient lourdement pénalisés.
D’une manière générale ces propositions de loi visent à institutionnaliser le racisme et à restreindre les libertés politiques.
Article intéressant mais qui oublie un point essentiel: qui sont aujourd’hui les journalistes ? La grande majorité d’entre eux est issue du même vivier que les politiques et les faiseurs d’opinion. Comme l’a montré l’excellent livre « Les petits soldats du journalisme » de François Ruffin, c’est la même caste, la même classe, qui se fréquente de jour comme de nuit, couche ensemble, s’épouse, part en ses vacances ensemble… Pour un journaliste, se fâcher avec un politique c’est se fermer des opportunités dans sa vie personnelle. Donc forcément, il va devenir un gentil toutou…
Si les journalistes étaient un peu plus de la trempe de Denis Robert, les lecteurs ne déserteraient pas les kiosques à journaux…
Quel est le pire ennemi de la presse ? Le web bien sûr ! Ce lieu vaguement satanique où l’information est gratuite. À en croire une bonne partie des responsables des journaux français le débat semble se résumer à l’anathème lancé sur la toile, responsable de tous les mots des journaux ou à peu près. Pour ma part, j’identifie un ennemi bien plus dangereux pour la presse : les serial-éditorialistes. La preuve avec la lecture de l’édition de ce lundi 11 octobre de Libération qui s’attaque frontalement aux bobards lancés à gauche comme à droite à propos de la réforme des retraites.
Une remise en cause de la parole des politiques de plus en plus rare dans la presse
En consacrant leur Une aux ” bobards qui faussent le débat ” sur les retraites, Cédric Mathiot et Luc Peillon pointent et remettent en cause l’impressionnante série d’approximations plus ou moins volontaires, d’erreurs voir de grossiers mensonges proférés par l’ensemble des politiques dans le débat sur les retraites. Et proposent du même coup les 4 pages les plus intéressantes que j’ai lu sur cette réforme depuis un mois.
La valeur ajoutée de ce dossier, de ce travail de remise en cause de la parole publique est évidente et justifie amplement de payer pour accéder à cette information. Ce qui n’est pas si répandu dans l’offre éditoriale des journaux français. À force de ne plus systématiquement vérifier et remettre en cause la parole publique, les journaux ont été supplanté par le web pour répondre à cette attente du public.
Dans ce dossier, deux citations ont un écho particulier dans le grand débat de la valeur de l’information. La première est de Jean Veronis, linguiste :
Avant, un politique confondu essayait de sauver la face. Ce n’est plus une catastrophe d’être pris. Il n’y a plus matière à humiliation (…) un mensonge est dénoncé mais l’élastique revient en position initiale, comme s’il ne s’était rien passé. C’est assez surprenant. Dans le même temps, il y a de plus en plus de citoyens vigilants concernés par ces questions. Sur Internet, des blogs traquent les mensonges.
Un constat révélateur. À force d’avoir trop oublié cette fonction de vérificateur de la parole publique, les journaux traditionnels ont été petit-à-petit supplantés dans ce rôle dans l’esprit du public. Et il est vrai que trop de journaux ont, si ce n’est abandonné, du moins réduit a la part congrue cette vérification factuelle de la parole publique.
Migration des journaux vers le web, à tort et à raison
Au fil du temps, le grand public a plus ou moins cessé de rechercher cette fonction dans les journaux. Quand à la partie des lecteurs les plus intéressés, qui devrait constituer le cœur de cible de la presse, elle a commencé à aller chercher ailleurs, en partie à tort mais souvent à raison.
À raison, car ils trouveront beaucoup plus d’interviews croisées (un représentant du parti A énonce sa vérité, un représentant du parti B la sienne) que de véritable travail de vérification tel que celui proposé ce lundi dans Libération.
À raison, car ils sont plus souvent abreuvés de tribunes d’éditorialistes ayant un avis général sur tout et n’importe quoi (et surtout sur n’importe quoi diront les mauvaises langues) que d’articles basés sur la vérification méthodique et systématiques des chiffres lancés par les acteurs du débat public afin de les expliquer, les mettre en perspective et les infirmer haut et fort si besoin.
À tort, car malgré tout, cette mission éditoriale de “vérificateur” subsiste, même si elle n’est pas forcément mise en valeur. On la retrouve par exemple (pas assez) régulièrement avec la rubrique intox/desintox de Libération et il existe des îlots éditoriaux de cette qualité dans la plupart des quotidiens nationaux. On peut leur reprocher de n’être ni assez nombreux ni assez mis en valeur, mais l’on peut aussi reprocher aux lecteurs de ne pas s’y intéresser plus que cela.
À torts partagés enfin, car le public est responsable de se laisser prendre dans un piège très bien identifié par Jean-Louis Malys, secrétaire en charge des retraites à la CFDT :
Quand le Premier ministre lâche une contre-vérité devant des millions de téléspectateurs [Fillon sur M6 dimanche 3 octobre], il sait qu’il touchera un plus large public que le démenti le lendemain dans le journal.
Mais il est bien aidé par des complices qui le poussent allégrement dans ce piège : les tenants de la parole public et les serial-éditorialistes.
Des interviews sans vérification
N’ayant la plupart du temps face à eux non pas intervieweurs mais des présentateurs, les tenants de la parole publique (politiques, économistes, patrons, parfois même sportifs) n’ont pas à redouter de vérification et donc de remise en cause de leur parole. ils peuvent alors se concentrer presque uniquement sur la mise en scène de leur message.
À ce titre, les journaux télévises ont fait mille fois plus de mal a la presse papier que le web, puisqu’ils ont habitué le public a se passer de vérification. Ce ne sont plus les affirmations qui sont vérifiées et éventuellement remises en cause, mais la personne. Ne reste alors que la forme du message (le président a-t-il été “bon” le 14 juillet face à Pujadas, Eric Woerth avait-il “l’air sincère” devant Ferrari ?) et non le fond.
Des serial-éditorialistes sans valeur ajoutée
En intervenant sur tous les sujets, les éditorialistes sont aussi imprécis que les politiques et brouillent le rôle des journalistes.
Et les “grands” éditorialistes, qui se veulent bien souvent les gardiens du temple de l’information et ne ratent jamais une occasion de présenter le web comme un ramassis d’âneries (ce qu’il peut aussi être) sont peut-être les pires complices de cette dévalorisation de l’information. S’exprimant sur tous les sujets, même les plus techniques en préférant bien souvent le plaisir du débat rhétorique à la confrontation méthodique des faits, les serial-éditorialistes qui signent dans 10 journaux et participent à autant émissions de télévision et de radios nivellent par le bas.
À force de vouloir tout commenter, ils sont aussi vagues et imprécis que ceux qu’ils interrogent et n’apportent plus aucune valeur ajoutée journalistique.
Et l’on se prend à rêver d’émissions de télévision ou de radios où les tenants de la parole publique seraient confrontés à une véritable vérification en direct de leurs affirmations.
Où, quand un Premier ministre affirme à 21h10 qu’un salarié partant à la retraite après 44 ans de cotisation touchera ” une retraite plus élevée “, il pourrait être démenti à 21h35 par une équipe de journalistes ayant immédiatement vérifié cette affirmation.
Où un Olivier Besancenot expliquant qu’aujourd’hui ” il y a une toute petite minorité de salariés qui arrivent à faire les 37,5 annuités ” se verrait présenter le véritable chiffre : 60%, ce qui n’est plus vraiment une ” toute petite minorité “.
Bref, des émissions et une presse où on laisserait les journalistes faire leur boulot en vérifiant la véracité des propos, et où les éditorialistes seraient cantonnés à leur domaine, celui du débat d’idées.
Concernant l’anecdote de l’ingénieur Google, souvenez vous des « human backdoors » évoquées par un chef de projet chez Google, qui expliquait lors du DEFCON 2007 que le FBI et la CIA avaient déjà recruté des informaticiens bossant chez Google et ayant eu des bisbilles avec la loi (excès de vitesse, fumé du shit, amendes non payées…).
Sur simple coup de fil de l’agent traitant, ces « backdoor » humaines peuvent refiler l’identifiant de connexion et le mot de passe d’un abonné Google. Ni vu, ni connu… En échange, la police passe l’éponge.
Surveillez la ligne « Last account activity » en bas de votre page Google Mail et cliquez sur « Detail »… Si une adresse IP inconnue y apparait, c’est que quelqu’un a accès à votre compte…
[Le Journal du Net – 10/10/2010]
On donne beaucoup d’informations en ligne sans s’en rendre compte : qui on est, ce qu’on aime… Pour mieux le réaliser, décryptons ce que Google peut savoir sur vous. On a tous remarqué que Google ciblait ses publicités selon nos recherches, basées sur les mots clés. On le voit sur les pubs à droite, mais aussi sur tous les sites utilisant le service Adsense (les pubs de Google). C’est donc le premier point, Google conserve les requêtes. En mode connecté, le moteur de recherche associe ces mots clés avec d’autres informations pour constituer un véritable profil.
Google sait où vous êtes allé
Google connaît aussi votre historique et l’utilise. La preuve : sur l’image ci-contre, en tapant la recherche high tech, l’Internaute High Tech est en deuxième position en tenant compte de l’historique du PC de la rédaction (il est logiquement très fréquenté). Notre site se retrouve 7 places plus bas en faisant une recherche anonyme. Ajoutez ce bout de code là : « &pws=0 » à la fin de l’URL de la recherche, pour que Google ne prenne pas en compte votre historique.
A savoir que si vous utilisez le navigateur Chrome ou sa barre d’outil (Toolbar), Google sait toutes les pages que vous visitez. Y compris les formulaires que vous remplissez, un bon moyen pour simplement remplir les cases nom / adresse de votre profil.
Google connaît les lieux que vous fréquentez
Google ne peut pas savoir directement où est votre PC. Votre adresse IP, jalousement gardée par votre FAI, vous protège. Mais en a-t-il vraiment besoin ?
Vos recherches via Google Maps et les formulaires remplis le renseignent. C’est également une information que vous donnez si vous avez un compte AdSense ou AdWords.
Mais si vous avez un smartphone et que vous utilisez la géolocalisation (pour Google Maps), c’est encore plus simple puisque cela permet de connaitre la position de votre portable. Et en utilisant Google Sync, Google connait la marque et le modèle de votre smartphone.
Enfin il faut mentionner Google Latitude, service auquel vous vous inscrivez en groupe, permettant de se géolocaliser les uns les autres grâce à son portable.
Et votre travail, votre disque dur : Google Desktop
Les plus fervents défenseurs de leur vie privée devraient se méfier de Google Desktop. Ce sont ces petits gadgets qu’on installe sur son bureau et qui permettent l’accès direct à des informations en ligne. Google Desktop indexe votre disque dur et permet donc d’en connaître le contenu par le menu.
Deuxième point : Google Docs. C’est la suite bureautique en ligne de Google, plutôt pratique il faut avouer : large capacité de stockage, possibilité de travailler sur des projets à plusieurs… Le contenu de vos documents Google docs est également accessible aux robots du géant du Net, tout comme votre agenda si vous l’y stockez.
Google lit Gmail et Twitter
Premier point, les robots de Google scannent le contenu de vos mails sur Gmail. Ils apprennent ainsi qui sont vos contacts, si vous leur parlez souvent et de quoi. Mais ce n’est pas tout : Google récupère vos contacts Google Voice, Google Buzz, mais aussi Twitter et FriendFeed. Mieux, Google étend aussi la collecte de vos amis, aux contacts de vos contacts. Discutions et réseaux sociaux sont un bon moyen pour le moteur de recherche de découvrir vos centres d’intérêt.
Sachez également que ce que vous dîtes publiquement sur n’importe quel réseau social ou forum peut être indexé par Google.
Toutes ces informations pour quoi faire ?
Google récupère toutes ces informations privées avant tout pour vendre des publicités ciblées (et donc plus chères). Si Google apprend que vous et vos amis adorez le football, vous aurez régulièrement de la publicité sur cette thématique. C’est pour cela que Google veut connaître vos centres d’intérêt, votre âge, votre niveau social, où vous vivez…
Ces informations permettent aussi à Google de vous rendre certains services, comme des recherches précises et rapides, adaptées à vos préférences, ou une synchronisation des services. Si vous êtes un utilisateur des services de Google, rendez-vous en mode connecté sur votre Dashboard pour avoir un aperçu de ce que Google sait sur vous. (…)
L’ingénieur de Google qui abusait de ces informations
C’est une histoire récente, du mois de septembre 2010. Google confirmait dans un communiqué avoir surpris et licencié l’un de ses ingénieurs pour violation de vie privée. L’informaticien avait en effet usé de ses droits pour fouiller dans la vie d’un adolescent de 15 ans. Grâce aux logs Google Voice, il a trouvé les coordonnées (nom, téléphone…) de la petite amie du jeune homme et noué des liens avec. Il aurait également espionné les retranscriptions des conversations Google Talk des adolescents et fouillé dans de multiples comptes Gmail…
Google assure être vigilant pour éviter ce genre de mésaventures, mais c’est seulement après la plainte d’une des victimes que l’enquête a débuté, et s’est conclue sur le licenciement de l’ingénieur. (…)
Les romanichels ne sont pas sur Facebook ou sur Aka-Aki, ne font pas de Geotagging avec leurs Smartphone… alors faut bien créer un fichier si on veut surveiller ces voleurs de poules (et de câbles en cuivre…)
Roms : fichage ethnique et défense des libertés
[Editorial – Le Monde – 09/10/2010]
Quatre associations de défense des Roms, des Tsiganes et des gens du voyage viennent donc de déposer une plainte contre un « fichier ethnique, illégal et non déclaré », comme l’a révélé Le Monde jeudi 7 octobre.
Constitué par la gendarmerie, détenu par l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), et baptisé MENS – « minorités ethniques non sédentarisées » -, ce fichier aurait permis, pendant des années, d’effectuer une « généalogie des familles tsiganes » et un répertoire des « groupes à risques », distinguant les unes et les autres selon leur pays d’origine, en Europe de l’Est.
L’existence de ce fichier a immédiatement suscité des réactions pour le moins embarrassées des responsables de la sécurité. Tout en précisant qu’il n’avait la tutelle de la gendarmerie que depuis 2009, le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, a assuré qu’il n’avait pas connaissance de ce fichier et ordonné une enquête sur les bases de données utilisées par la gendarmerie nationale. Les responsables de celle-ci assurent, de leur côté, que ce fichier MENS n’existe pas et que le « fichier généalogique » de l’OCLDI a été supprimé à la fin de l’année 2007.
Cette affaire tombe au plus mauvais moment pour les pouvoirs publics. Deux mois après les mesures demandées par le président de la République et mises en oeuvre par le ministre de l’intérieur à l’encontre des Roms, elle risque fort de raviver le grave discrédit, national et international, que cette politique de stigmatisation a valu àla France.
Mais elle témoigne aussi, une nouvelle fois, de la confusion et de l’opacité inadmissibles qui entourent l’existence de très nombreux fichiers informatisés utilisés par les services de police et de sécurité. Deux enquêtes menées en 2006 et 2008 par un groupe de travail présidé par le criminologue Alain Bauer, proche du président de la République, ainsi qu’un rapport d’information parlementaire établi en 2009 par les députés Delphine Batho (PS) et Jacques-Alain Bénisti (UMP) l’ont, en effet, rappelé sans ménagement : les fichiers policiers sont une jungle dans laquelle il est urgent de mettre de l’ordre.
Sur la soixantaine de fichiers policiers répertoriés, le quart ont été créés sans aucune base légale et n’ont pas été déclarés à la Commission nationale de l’informatique et des libertés, comme la loi informatique et libertés de 1977 en fait obligation.
L’honneur d’une démocratie est de combattre la délinquance ; il est, tout autant, de protéger les droits de l’homme et les libertés individuelles. Donner aux services de sécurité les moyens, notamment informatiques, d’une action efficace est nécessaire et légitime. Mais, dès lors que cela risque de porter atteinte aux libertés, ces moyens d’action doivent être très sérieusement contrôlés. Y renoncer revient inévitablement à fermer les yeux sur des dérives d’autant plus inacceptables qu’elles conduiraient à un fichage – pour ne pas dire un flicage – ethniques ou racial. En dépit de toutes les mises en garde, ce n’est, hélas !, pas le cas.
C’est amusant que les médias s’offusquent de cette histoire. D’un côté ils ne cessent d’attaquer la notion même de « Service Public » financé par le contribuable, (car les journalistes font partie de la classe privilégiée qui ne supporte plus de payer des impôts)… et de l’autre ils hurlent au scandale quand les pompiers du Tennesse appliquent le même raisonnement.
L’avenir de la société capitaliste, c’est la barbarie du haut Moyen-Age: si tu as de l’argent, tu peux acheter le confort et la sécurité. Si tu n’en as pas, tu es dépendant du bon vouloir de la charité (à condition qu’il y ait encore, dans le futur, une notion de morale chrétienne « aide-ton-prochain ») ou alors tu crèves, ta maison brûle, aucune justice ne te défend…
Bref… c’est bien ce qu’on vous disait depuis 150 ans: le socialisme ou bien la barbarie.
[Libération 08/10/2010]
Ce fait divers est une belle illustration du monde libéral voulu par un certain nombre d’Américains, et notamment le très à la mode Tea Party. Dans le comté d’Obion au Tennessee, les pompiers ont laissé brûler la maison d’un résident… qui n’avait pas payé une taxe annuelle de 75 dollars requise ici pour s’assurer leurs services. Gene Cranick a eu beau supplier et proposer de payer tout ce que demanderaient les pompiers pour sauver sa maison, ceux-ci ont contemplé l’incendie les bras croisés. Ils ne sont intervenus que pour protéger une demeure voisine, dont le propriétaire avait bien payé son dû.
Pour tous ceux qui ne croient pas ce qu’ils sont en train de lire, voici les images :
Cet incendie illustre parfaitement la philosophie du Tea Party, souligne Robert Creamer, sur le site du Huffington Post. Un des gourous du Tea Party, Glenn Beck, a d’ailleurs déjà défendu la logique simplissime des pompiers du comté d’Obion: « Si tu paies tes 75 dollars au début de l’année, les pompiers éteindront l’incendie. Si tu ne paies pas tes 75 dollars, ils ne l’éteindront pas ». »S’ils font une exception pour cette maison, qui voudra encore payer ses 75 dollars? » plaide Glenn Beck.
C’est la « vision conservatrice », « du chacun pour soi » qui est à l’oeuvre dans ce comté du Tennessee, résume aussi le blog ThinkProgress. Rappelant qu’il existe tout de même aux Etats-Unis une autre conception, progressiste, du gouvernement, selon laquelle le « rêve américain » doit être accessible à tout un chacun, quelque soit sa race, sa religion ou sa situation économique. Là encore, vous avez bien lu: des pompiers au service de tous, cela relève maintenant du « rêve américain« .
[Kevin Bullis – MIT Technology Review – 07/10/2010 – Trad. Gregor Seither]
Des assaillants pourraient manipuler des systèmes de données mal protégés pour s’enrichir ou bien pour causer des coupures d’électricité. La technologie utilisée (aux Etats-Unis NdT) pour gérer les réseaux de distribution d’électricité est vieille de plusieurs décennies et est en conséquence vulnérable aux attaques et aux manipulations, selon une étude publiée cette semaine.
Il serait facile pour des assaillants de manipuler les données de contrôle du réseau en pénétrant par effraction dans des sous-stations et en interceptant des communications entre les sous-stations, les opérateurs du réseau et les fournisseurs d’électricité. Ces données sont utilisées par les opérateurs du réseau pour définir les prix de l’électricité et gérer l’offre et la demande, ont expliqué les chercheurs. Un hacker travaillant pour un spéculateur dans le domaine de l’énergie pourrait gagner des millions de dollars, aux frais du consommateur, en s’introduisant dans le réseau et en faisant varier des prix de l’électricité de manière arbitraire. Il pourrait également rendre le réseau instable et causer des coupures généralisées d’électricité en certains points du réseau.
Lors d’une conférence donnée à l’occasion de la rencontre IEEE SmartGridComm2010 à Gaithersburg, (Maryland), le professeur adjoint en ingénierie électrique et informatique Le Xie, de à la Texas A&M University a expliqué que ce type d’attaques serait difficiles à tracer , étant donné que ces vulnérabilités existent sur le réseau depuis plusieurs dizaines d’années. Mais, expliquent les experts, la menace à eu tendance à se renforcer ces dernières années étant donné que de nombreuses sous-stations sont désormais entièrement automatisées et n’ont plus de personnel humain sur place, ce qui en simplifie l’accès par effraction pour un assaillant. De plus, la migration en cours vers un « réseau intelligent » basé sur des standards ouverts rend encore plus facile l’interception et la manipulation des données échangées par les utilitaires ou bien la prise de contrôle à distance de ces utilitaires.
[La suite en anglais] How to Hack the Power Grid for Fun and Profit
Retards répétés de trains, explosions de conduites de gaz… autant d’incidents liés au vol de câbles en cuivre. Des larcins de plus en plus nombreux qui s’expliquent par l’envolée des prix du matériau.
Vendredi 17 septembre, pagaille monstre sur les quais de la gare TGV de l’aéroport Roissy- Charles-de-Gaulle. Des voyageurs excédés se bousculent devant les escalators de peur de rater leur avion. D’autres, désabusés, l’ont déjà loupé. Le TGV Nantes-Roissy est arrivé avec trois heures de retard. Parti vers 6 heures du matin, il a joué les omnibus jusqu’à l’aéroport parisien. À l’origine de ce minichaos, encore des vols de câbles en cuivre sur la voie ferrée.
Paris-Lille, Lyon-Perpignan, Bordeaux-Toulouse… tout l’été, nombre de retards ont été causés par des vols de cuivre perpétrés le long des voies. En moins de six mois, la SNCF a recensé plus de 1200 larcins.
Le modus operandi est toujours le même : les voleurs soulèvent les plaques de béton qui enserrent les rails, en extraient le cuivre, qu’ils chargent ensuite dans des camions. Les plus gourmands s’attaquent carrément aux transformateurs ou aux caténaires. Dans ce cas, les escrocs procèdent par arrachage, comme le font les braqueurs avec les distributeurs de billets de banque. « On en a ras-le-bol », s’insurge Didier Le Menn, syndicaliste de SUD-Rail et chef d’équipe caténaire. Et pour cause. Ces vols sont à l’origine de plus de deux cent quarante heures de retard de trains de la SNCF. Car un câble en cuivre ou une caténaire arrachés, et ce sont tous les panneaux de signalisation le long de la ligne qui s’éteignent. Les trains doivent alors s’arrêter en rase campagne avec les voyageurs coincés à l’intérieur. Ravis…
Plus dangereux : des forfaits du même type affectent le système d’information destiné aux usagers de la route, Syrius. Cette sorte de cerveau détecteur des bugs sur le bitume recense aussi bien les problèmes de trafic que les signalements d’incendie de tunnel. « Vol de cuivre veut dire perte de courant, qui veut dire absence d’information. L’automobiliste se retrouve dans la nuit noire, très fragilisé », explique David Zambon, directeur adjoint des routes d’Ile-de-France en charge de l’exploitation.
Au-delà d’un black-out du réseau d’information routier, c’est toute la sécurité des tunnels qui n’est plus assurée. Un câble de cuivre arraché sur une caméra de surveillance coupe toute liaison entre le poste central Syrius et le tunnel. En cas d’incendie, donc, aucun signalement n’est envoyé au PC, qui ne peut déclencher ni la ventilation ni l’ouverture des portes de secours. « C’est très dangereux, et hélas très courant, déplore le directeur adjoint. Entre mars et avril 2010, nous avons enregistré des coupures tous les jours. »
À la SNCF, la Suge, la police ferroviaire, a mis en place un système de patrouilles. Insuffisant. La SNCF demande maintenant l’aide du ministère de l’Intérieur et du Réseau ferré de France. « On a plus de 30 000 kilomètres de lignes. Il faudrait une alarme ou un agent tous les 2 kilomètres, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Impossible », relève Stéphane Volant, le secrétaire général de la SNCF.
Côté autoroute, l’heure n’est pourtant pas au branle-bas de combat. « Même s’il n’y a plus d’éclairage à cause des vols, on ne répare pas les lampadaires endommagés », note David Zambon. Une étude effectuée sur l’autoroute A15 – la plus touchée par ce type de vandalisme – démontre que, malgré l’absence d’éclairage, les accidents de la route ont baissé de 30% car les automobilistes sont devenus plus prudents. En Ile-de-France, seulement 200 km d’autoroutes sur 800 sont éclairés. Et cela va encore baisser : la direction des routes franciliennes compte encore supprimer 85 kilomètres d’éclairages.
Mais les autoroutes et les chemins de fer ne sont plus les seuls « gisements » de cuivre pour les voleurs. Ces derniers s’attaquent aussi aux canalisations de gaz. En mai dernier, un immeuble a explosé dans le XXe arrondissement de Paris. Dans la cave, des voleurs avaient tenté de récupérer des tuyaux de cuivre en sectionnant une canalisation de gaz. Heureusement, l’immeuble était vide. Combien d’explosions en France sont aujourd’hui liées à ces vols ? À GDF, c’est silence radio. « On préfère ne pas communiquer sur les chiffres », admet-on du bout des lèvres. Ne manque plus que les voleurs de cuivre s’intéressent aux centrales nucléaires…
C’est MON ordi, MON entreprise, MON salarié… alors c’est MON droit de surveiller tout ce qu’il fait quand il travaille pour MOI… moi je veux bien qu’on m’interdise d’aller lire mes mails perso pendant les heures de boulot, mais dans ce cas là il faut aussi que la boite respecte mes heures de non-boulot et n’attende pas de moi que je fasse des semaines de 55 heures, payées 40 heures – c’est à dire que je fasse cadeau chaque semaine de l’équivalent de deux jours de travail à mon patron… c’est donnant donnant, si je dois donner ma vie à mon entreprise, il faut que l’entreprise accepte que ma vie privée rentre dans mon temps de présence dans l’entreprise.
Malheureusement, une entreprise « qui ne peut plus faire confiance à ses salariés » est une entreprise foutue d’avance. Si la base de la relation avec ses cadres est la méfiance et le flicage, les cadres innovants iront voir ailleurs, dans des boites où on ne les traite pas comme des gamins turbulents… il ne vous restera plus que les tire-au-flanc et les frileux, qui mèneront votre boite à l’obsolescence..
«L’employé qui n’a rien à se reprocher ne sera pas gêné par la présence de Surveillermonsalarié. »
[Astrid Girardeau – OWNI – 03/10/2010]
Surveillermonsalarie.com vend aux gérants d’entreprise une solution à 994,84 euros TTC par poste pour surveiller l’activité de leurs salariés : enregistrer les touches du clavier dont les mots de passe, faire des captures d’écran toutes les secondes, envoyer des alertes en cas d’utilisation de mots-clé “interdits”, etc.
Interrogé par 01net, David Damour, son co-fondateur, explique “qu’on ne peut plus faire confiance à ses salariés”. Selon ce dernier : “De toute façon, l’employé qui n’a rien à se reprocher ne sera pas gêné par la présence de Surveillermonsalarié“.
Cela n’est pas sans rappeler la sortie d’Eric Schmidt, patron de Google : “Si vous faites quelque chose et que vous ne voulez que personne ne le sache, peut-être devriez-vous déjà commencer par ne pas le faire.”
Si Surveillermonsalarie.com concerne l’usage d’un poste de travail dans le cadre d’une entreprise, cela ne veut pas pour autant dire que l’employeur est libre de surveiller toute l’activité de ses salariés. Pour la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) l’utilisation d’un PC à des fins autres que professionnelles y “est généralement tolérée” tant qu’elle reste “raisonnable”. L’employeur peut fixer des conditions et limites de l’utilisation d’Internet à partir du moment où il en informe les salariés, et dans le principe du respect du secret des correspondances privées.
En 2001, dans un arrêt dit “Nikon”, la Cour de cassation a affirmé qu’un employeur ne peut pas “prendre connaissance”de messages personnels d’un employé sans porter atteinte à sa vie privée et au secret des correspondances, et “ceci même au cas où l’employeur aurait interdit une utilisation non professionnelle de l’ordinateur”.
Depuis la jurisprudence a évolué, et la Cnil de souligner que le principe du secret des correspondances “connaît des limites dans la sphère professionnelle”, et qu’il peut au être levé dans le cadre d’une instruction pénale ou par décision de justice. Citant l’arrêt de la Cour de Cassation du 30 mai 2007, la Commission explique que tout mail envoyé ou reçu depuis un poste de travail mis à disposition par l’employeur revêt un caractère professionnel sauf s’il est identifié comme étant «personnel». Il en est de même pour les fichiers, sauf en présence du salarié ou “en cas de risque ou d’un événement particulier”. Sauf rares exceptions, un employeur ne peut donc pas ouvrir ou prendre connaissance d’un message ou fichier clairement identifiépar le salarié (dans le nom de l’objet, du répertoire, etc.) comme revêtant un caractère personnel..
Pourtant on voit difficilement comment le logiciel tel qu’il est décrit — “une capture d’écran toutes les secondes”, etc. — peut faire la distinction entre les contenus professionnels et les contenus personnels. Et donc empêcher l’employeur de “prendre connaissance” de contenus pourtant clairement identifiés comme privés.
Invité par l’Association des Réservistes du Chiffre et de la Sécurité de l’Information (Arcsi), Bernard Barbier, le “directeur technique” de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), a levé une partie du voile sur le fonctionnement des “grandes oreilles” de la “grande muette“.
Où l’on apprend que le “renseignement technique” (interception des télécommunications, géolocalisation, lutte informatique offensive) réprésente “80% à 90% du renseignement“, que les réseaux grand public sont la “cible” principale de la DGSE parce que, pour les terroristes, “l’internet est un moyen de se cacher“, qu’elle stocke “tous les mots de passe“, qu’elle s’est faite “engueulée” par les services de renseignement américain à cause de l’Hadopi, et que “l’internet, c’est le bordel“…
Nous ne somme pas des “barbouzes”
Lorsque, à la fin des années 1990, le Parlement européen commença à s’inquiéter de la toute-puissance du système anglo-saxon Echelon d’espionnage mondial des communications, les anglo-saxons répliquèrent en expliquant que la France disposait elle aussi d’untel système, qu’ils surnommèrent “Frenchelon” (voir Frenchelon: la carte des stations espion du renseignement français).
Les autorités françaises n’ont jamais nié l’existence de ce système (dont on ne connaît pas le nom officiel -s’il en a un), mais elles ne s’étaient jamais non plus particulièrement étendu à son sujet, à l’exception de quelques pages web sur l’ancienne version de defense.gouv.fr (elles ont depuis disparu).
Inaugurant la nouvelle académie du renseignement, chargée de former les cadres des six services de renseignement français, François Fillon déclarait, la semaine passée, qu’il fallait “faire en sorte que les Français connaissent mieux les services de renseignements, sachent mieux quelle est leur contribution à leur sécurité quotidienne, et soient plus nombreux à vouloir servir dans leurs rangs” :
“Vous le savez, nos services de renseignement ne jouissent pas encore d’une image aussi flatteuse que certains de leurs homologues étrangers. Je pense notamment aux Britanniques. Mais c’est en train de changer.
Et pour accélérer ce changement, il faut communiquer davantage (…). Les journalistes, les chercheurs, les historiens doivent pouvoir, plus que cela n’a été le cas, travailler sur le monde du renseignement. C’est utile pour la société française, c’est utile pour les services eux-mêmes.”
DGSEPour la seconde fois, en 6 mois, le directeur technique de la DGSE, le service de renseignement militaire extérieur français, est ainsi venu expliquer, devant un public composé de professionnels de la sécurité informatique, l’état de l’art de son métier : “je ne vais pas dévoiler de secret d’etat, mais je vais presenter ce que l’on fait, avec des infos grand public“.
Scientifique de haut niveau issu du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Bernard Barbier est le directeur technique de la DGSE. Sa nomination, soulignait IntelligenceOnline, marquait la volonté de la DGSE “d’investir dans les nouvelles technologies“.
Son rôle : “rechercher et exploiter les renseignements d’origine technique“, et donc écouter les télécommunications, mais également mettre en oeuvre les satellites d’observation. Dit autrement, c’est le patron des “grandes oreilles“, et des “grands yeux“, de la “grande muette” :
“J’avais beaucoup hésité à m’exprimer publiquement, mais nous ne sommes pas des “barbouzes”, la DGSE a envie de s’ouvrir, notre directeur souhaite que l’on communique, et il est important que les citoyens français connaissent ce que l’on fait”. (…)
Si le premier usage auquel on destine généralement une Seedbox réside dans le téléchargement de torrents, il est cependant possible d’utiliser un serveur de Seedbox pour bien d’autres choses.
Ce tutoriel a pour objectif de vous expliquer comment implémenter un tunnel SSH via votre Seedbox, en utilisant l’adresse IP de votre serveur comme un proxy pour votre PC local ; proxy qui fonctionnera avec la plupart des applications internet supportant le protocole SOCKS5 (navigateurs, IRC/MSN, et même un client μtorrent local…).
Réponse de Dov: C’est exactement ce que Chomsky appelle la « chutzpah » de la propagande israélienne aux Etats-Unis: avoir le culot de continuer à se présenter comme étant le pauvre petit juif de 1900, fraichement rescapé du ghetto et des pogroms, en butte aux vilains Goliath de ce monde.
Alors que pendant ce temps là, le « pauvre petit juif persécuté » dirige des chaines de télé, préside des banques, des journaux, des multinationales, des studios de télé, fait élire et démettre des hommes politiques par la force de son lobbying, dispose d’un canal direct vers la Maison Blance via AIPAC, bloque toute condamnation d’Israël pour atteintes aux droits de l’homme… bref, dispose d’un pouvoir largement disproportionné par rapport à son poids démographique dans le pays.
Sanchez a tout à fait raison: Faire croire que les juifs sont une minorité opprimée aux Etats-Unis, c’est vraiment prendre les gens pour des cons… IL fallait se débarrasser de lui, sinon les gens risqueraient d’ouvrir les yeux.
[Great America – blog des correspondants de Libération aux USA – 02/10/2010]
S’il est un sujet sur lequel il ne faut pas badiner aux Etats-Unis, ce sont les Juifs et leur influence supposée, notamment dans les médias (un thème classique des antisémites, il est vrai). En tant que journaliste à CNN depuis 2004, Rick Sanchez aurait dû le savoir. Il vient de se le faire rappeler par un licenciement brutal, ce vendredi. La veille, lors d’une interview à la radio, Rick Sanchez s’en était pris à une autre vedette de la télévision, Jon Stewart, qui se moque souvent de lui dans ses émissions. Jon Stewart est un « sectaire» (« bigot » a dit Sanchez, ce qui a le sens de « raciste »), a-t-il lancé.
L’animateur radio a objecté qu’en tant que Juif, Jon Stewart fait lui-même partie d’une minorité. C’est là que Sanchez a dérapé : « Pardon, vous plaisantez ? …. Ouai, ouai des gens vraiment sans aucun pouvoir ». Et Sanchez de continuer : « Je vous dis moi que tous les gens qui dirigent CNN sont vraiment nombreux à être comme Stewart, et beaucoup des gens qui dirigent toutes les autres chaînes sont beaucoup comme Stewart ». Et encore : « Impliquer que d’une certaine façon les gens de ce pays qui sont Juifs sont une minorité opprimée ? Yeah »
Il y a quelques semaines encore, le même Rick Sanchez enchaînait les plateaux sur CNN pour présenter un livre autobiographique qu’il vient de publier aux Etats-Unis. Invité d’honneur de plusieurs émissions, il racontait comment enfant de pauvres immigrés cubains, il avait réussi une carrière exemplaire à la télévision. Très fier de son parcours et de sa latinité, Rick Sanchez en a fait aussi un de ses arguments face à Jon Stewart. « Je suis content qu’il ait grandi dans un foyer de banlieue de la classe moyenne au New Jersey avec tout ce qu’on n’a jamais pu imaginer » expliquait-il jeudi à la radio. Stewart et Colbert (un autre humoriste) font partie de ceux qui disent « J’aime les Noirs et les Mexicains », aussi longtemps qu’ils peuvent dire : « Allez, laisse moi te tapoter sur la tête. Bravo, Ricky, tu fais du bon travail ».Tel que le présente Rick Sanchez, le conflit opposerait donc ce qu’il appelle “l’establishement du Nord-Est” aux Latinos comme lui, venant d’un monde autrement plus difficile. Sans doute a-t-il mis là le doigt sur une fracture importante de la société américaine. Mais sa façon d’en parler n’est visiblement pas ce qu’on attend d’un journaliste à CNN.
Le même jour, au même tribunal, un mari alcoolique qui avait envoyé sa femme à l’hopital à coups de poings et de pieds a écopé d’un sursis (sans amende)… et est rentré chez lui taper à nouveau sur sa femme… par contre quand un ivrogne insulte la flicaille, alors là c’est six mois de prison et 750 euros d’amende !
Trois mois de prison ferme pour insultes à agent sur Facebook
[Libération – Rennes – 02/10/2010]
Pas de quartier pour les outrageurs! Qu’ils insultent les autorités de vive voix ou via les réseaux sociaux d’internet… Un jeune Brestois de dix-neuf ans vient d’en faire l’amère expérience. L’histoire, telle que la rapporte le Télégramme, remonte à plusieurs mois lors d’un contrôle routier où le jeune homme est surpris au volant en état d’ivresse par les gendarmes du Faou. Le véhicule est immobilisé et il doit rentrer à pied avec ses amis à Brest en pleine nuit. Mais, plutôt que de se mettre au lit, le contrevenant préfère décharger sa rage à l’encontre des forces de l’ordre sur son profil Facebook. Petit problème, celui-ci, loin d’être protégé est accesible à tout un chacun et les gendarmes du Faou finissent par tomber sur la salve d’injures qui leurs sont adressées. Internet ou pas, « l’outrage à agent » est manifeste et une plainte est déposée. L’audience, qui s’est déroulée en l’absence du prévenu, s’est soldée par une peine record: trois mois de prison ferme et 750 euros de dommage et intérêts. La procureure avait demandé six mois ferme.
Reportages bidonnés pour aller dans le sens du poil de l’opinion ? Rien de bien nouveau…. Souvenez vous de la campagne de propagande de TF1 et de la presse, avant l’invasion de l’Irak… ou bien les fantasmes hystériques autour de la « bande de Tarnac ».
Surtout « Le Point », journal par excellence du lectorat Sarkozyste…
Plus personne ne peut croire cette presse, qui invente jour après jour la réalité qu’elle souhaite voir
[Arrêt sur Images – 01/10/2010]
Le polygame est à la mode, dans les médias. Pour trouver du « polygame de banlieue », pour interviewer une épouse de polygame, les journalistes des grandes rédactions sont prêts à tout gober. Au risque, parfois, de tomber sur un os.
Vous devez écouter, dans notre émission, le témoignage exceptionnel d’Abdel, un jeune homme de Montfermeil, qui a piégé le très sérieux, et très sentencieux hebdomadaire Le Point. Pour son dossier « spécial tabous de l’immigration », Le Point cherchait une épouse de polygame. C’était urgent. Et si elle avait des problèmes avec son fils ainé, c’était encore mieux.
Donc, Abdel a pris sa plus belle voix de femme malienne. Au téléphone, il a inventé avec talent une belle fable pour le journaliste. Et tout son récit s’est retrouvé tel quel dans l’hebdomadaire (avec quelques détails visuels supplémentaires, pour faire plus vrai). Un bidonnage, en bonne et due forme.
Pourquoi Abdel a-t-il fait cela ? Parce qu’il n’en peut plus, de l’image de la banlieue, que véhiculent les grands medias.
Cela ne signifie évidemment pas qu’il n’y ait pas de ménages polygames. Mais simplement que plus personne ne peut croire cette presse, qui invente jour après jour la réalité qu’elle souhaite voir.
PRÉSENTATION : Une revue de web sans prétention et sans régularité, fruit des déambulations quotidiennes d'une équipe informelle d'agrégateurs d'informations et de veilleurs d'IES... qui s'intéressent aux questions de censure, de liberté d'expression, de manipulation, de propagande et de défense des libertés à l'heure des réseaux et des technologies de surveillance. "Ceux qui sont prêts à abandonner un peu de leur libertés fondamentales en échange d'un peu de sécurité illusoire ne méritent ni l'une ni l'autre" Benjamin Franklin