LES VIOLEURS NE VEULENT PAS QU’ON PARLE D’EUX… alors parlons d’eux !!!
La vidéo « Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église » est disponible en téléchargement sur LIBERTES-INTERNETS (et autres plateformes) – ALORS TELECHARGEZ ET FAITES CIRCULER !!!🤬🤬

Documentaire sur les religieuses abusées, la justice contraint Arte à cesser toute diffusion

À la suite de la plainte d’un prêtre allemand, un tribunal de Hambourg a contraint Arte à retirer de sa plate-forme de vidéos à la demande le documentaire « Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église ».[La Croix – Anne-Bénédicte Hoffner – le 27/04/2019]À la suite d’une plainte en référé, le tribunal d’instance de Hambourg (Allemagne) a rendu sa décision le 20 mars dans laquelle il interdit à ARTE de diffuser à nouveau le documentaire Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église dans sa version actuelle.

La violation de l’ordonnance du tribunal pourrait condamner la chaîne franco-allemande à « une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 € ou une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans », précise la Süddeutsche Zeitung dans un article du 23 avril intitulé « Arte retire le documentaire sur les abus de ses programmes ».

Directeur de l’Unité société et culture d’Arte France, Fabrice Puchault confirme l’information. « La personne qui a porté plainte est un prêtre allemand », précise-t-il. « Il n’est pas nommé, et le lieu où il exerçait n’est pas mentionné mais il s’est reconnu et a estimé être reconnaissable par d’autres. Le tribunal lui a donné raison, après une audience à laquelle – pour des raisons qui tiennent à la procédure judiciaire allemande – nous n’étions pas présents ».La décision a été notifiée à Arte-GEIE (Groupement européen d’intérêt économique), la structure chapeautant les deux pôles français et allemand d’édition et de fourniture de programmes. Arte-France et Arte-Deutschland ont donc toutes deux été priées de ne pas reprogrammer le documentaire d’Eric Quintin et Marie-Pierre Raimbault et de « stopper toute forme de diffusion ».Faire opposition

« Nous défendons ce film, dont nous avons accompagné la production comme la diffusion. Nous préparons donc un dossier pour faire opposition à la décision du tribunal », précise Fabrice Puchault.Lors de sa diffusion en prime time le 5 mars, Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église avait réuni 1,5 million de téléspectateurs en France, soit une part de marché trois fois supérieure à la moyenne. Entre le 5 mars et le 5 avril, date à laquelle il a été retiré de la plate-forme de vidéos à la demande de la chaîne, il a été vu 495 721 fois en France. Il n’est donc resté disponible qu’un mois au lieu des deux prévus.

En Allemagne, le documentaire avait remporté une part de marché deux fois supérieure à la moyenne lors de sa diffusion. Et il a été vu 232 622 fois en replay. « Au total, il a été vu par deux millions et demi de personnes en France et en Allemagne », calcule la Süddeutsche Zeitung, pour qui « ce documentaire, à nul autre pareil, a permis de mieux comprendre l’abus des religieuses dans l’Église catholique, en particulier en France et en Afrique ».


notpetya

L’article de WIRED est la meilleure synthèse grand public de ce que fut l’attaque NotPetya et ses conséquences dévastatrices à travers le monde… c’est à lire absolument et ensuite vous aurez du mal à dormir la nuit… 

[WIRED – Andy Greenberg – Septembre 2018]

Crippled ports. Paralyzed corporations. Frozen government agencies. How a single piece of code crashed the world.

IT WAS A perfect sunny summer afternoon in Copenhagen when the world’s largest shipping conglomerate began to lose its mind.

The headquarters of A.P. Møller-Maersk sits beside the breezy, cobblestoned esplanade of Copenhagen’s harbor. A ship’s mast carrying the Danish flag is planted by the building’s northeastern corner, and six stories of blue-tinted windows look out over the water, facing a dock where the Danish royal family parks its yacht. In the building’s basement, employees can browse a corporate gift shop, stocked with Maersk-branded bags and ties, and even a rare Lego model of the company’s gargantuan Triple-E container ship, a vessel roughly as large as the Empire State Building laid on its side, capable of carrying another Empire State Building–sized load of cargo stacked on top of it.

That gift shop also houses a technology help center, a single desk manned by IT troubleshooters next to the shop’s cashier. And on the afternoon of June 27, 2017, confused Maersk staffers began to gather at that help desk in twos and threes, almost all of them carrying laptops. On the machines’ screens were messages in red and black lettering. Some read “repairing file system on C:” with a stark warning not to turn off the computer. Others, more surreally, read “oops, your important files are encrypted” and demanded a payment of $300 worth of bitcoin to decrypt them.

Across the street, an IT administrator named Henrik Jensen was working in another part of the Maersk compound, an ornate white-stone building that in previous centuries had served as the royal archive of maritime maps and charts. (Henrik Jensen is not his real name. Like almost every Maersk employee, customer, or partner I interviewed, Jensen feared the consequences of speaking publicly for this story.) Jensen was busy preparing a software update for Maersk’s nearly 80,000 employees when his computer spontaneously restarted.

He quietly swore under his breath. Jensen assumed the unplanned reboot was a typically brusque move by Maersk’s central IT department, a little-loved entity in England that oversaw most of the corporate empire, whose eight business units ranged from ports to logistics to oil drilling, in 574 offices in 130 countries around the globe.

Jensen looked up to ask if anyone else in his open-plan office of IT staffers had been so rudely interrupted. And as he craned his head, he watched every other computer screen around the room blink out in rapid succession.

“I saw a wave of screens turning black. Black, black, black. Black black black black black,” he says. The PCs, Jensen and his neighbors quickly discovered, were irreversibly locked. Restarting only returned them to the same black screen. (suite…)


Petya : du code un peu français et un acte de guerre selon l’OTAN

[Jacques Cheminat – Silicon.fr – 3 juillet 2017]

Une semaine après avoir tourneboulé l’IT de plusieurs sociétés dans le monde, Petya n’en finit pas d’intriguer et d’interroger. En fin de semaine dernière, plusieurs spécialistes de la sécurité ont constaté que sous le vernis d’un ransomware, Petya ou NotPetya, était un engin destructeur avec aucun moyen pour retrouver les données chiffrées.

Une chose est sûre, Petya ou NotPetya, fait avancer les questions de cyberdéfense au sein de l’OTAN. Selon CNBC, le centre d’excellence et coopératif de cyber défense (CCD COE) de l’organisation a récemment fait une déclaration expliquant que la cyberattaque Petya était l’œuvre d’un Etat ou d’un groupe lié à un Etat. Face à ce développement, la cyberattaque doit être considérée comme un acte de guerre susceptible de déclencher l’article 5 du traité de Washington, qui oblige les alliés de l’OTAN à y répondre.

Tomáš Minárik, chercheur en droit au CCD COE, constate, « comme des systèmes gouvernementaux ont été ciblés et que l’attaque peut être attribuée à un Etat, cela pourrait constituer à une violation de souveraineté ». Et d’ajouter : « En conséquence, il peut y avoir la constitution d’un fait internationalement illicite ouvrant la capacité aux Etats ciblés de répondre avec des contre-mesures. » Dans son analyse, le centre de recherche basé en Estonie souligne que les institutions centrales étaient visées et constate que « le malware n’est pas très complexe, mais suffisamment compliqué et coûteux pour ne pas avoir été préparé et exécuté par de simples pirates. Il ne s’agit pas non plus de cybercriminels, car la collecte de rançon, mal conçue, ne suffit pas à payer le coût de l’opération ».

http://www.silicon.fr/petya-du-code-un-peu-francais-et-un-acte-de-guerre-selon-lotan-179469.html

 


Il ne peut pas s’en empêcher, le Jipounet… il ferait n’importe quoi pour passer sous les limelights et nous raconter des belles histoires…

[Soren Seelow et Elise Vincent – LE MONDE | 09.05.2017 ]

Le parquet de Paris a ouvert, mardi 9 mai, une enquête préliminaire pour violation du secret professionnel et recel à la suite de la publication sur les réseaux sociaux de fiches de police d’individus signalés pour radicalisation. Le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, a décidé dans le même temps de faire un signalement au procureur sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale pour appuyer cette démarche. Cette enquête vise notamment la publication de quatre fiches ou avis de recherche sur le compte Twitter de Jean-Paul Ney, « journaliste » aux méthodes controversées.

Ce dernier n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà été condamné, en octobre 2016, pour « recel de violation du secret de l’enquête » après avoir publié sur Twitter, le soir des attentats contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, les avis de recherche des frères Kouachi et d’un certain Hamyd M., qui ne sera pas inquiété dans ce dossier, accompagnés de ce commentaire : « On vous tiens [sic] enfants de putains. »

Sept mois après sa condamnation, Jean-Paul Ney a récidivé, publiant quatre nouvelles fiches d’individus recherchés, une le 20 avril et trois autres le 6 mai. Cette nouvelle enquête a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale. Elle s’attachera à déterminer l’origine des fuites – une mission a priori empêchée par la protection du secret des sources dont bénéficient les journalistes – et plus vraisemblablement les suites judiciaires à donner à leur diffusion. « Je me présenterai à toute convocation de justice pour m’expliquer », a -t-il écrit sur son compte Twitter. (suite…)


Que Assange fasse jeu avec Trump dans l’espoir de sortir de sa nasse on peut encore comprendre, mais que Wikileaks se soit laissé infiltrer par les trolls de 4Chan…

[Jérôme Hourdeaux – MEDIAPART- 6 mai 2017]

Des utilisateurs se revendiquant de l’extrême droite américaine ont mis en ligne des milliers de documents piratés dans les ordinateurs de l’équipe de campagne d’En Marche!. Ce leak a ensuite été très vite relayé sur les réseaux sociaux par les mêmes communautés à l’origine de la fausse rumeur lancée il y a quelques jours sur l’existence d’un compte offshore du candidat.

C’est la dernière boule puante de la campagne. Et elle est venue, une nouvelle fois, du site 4Chan et de l’extrême droite américaine. Vendredi 5 mai dans la soirée, des utilisateurs du forum anglophone anonyme, déjà à l’origine de plusieurs fausses rumeurs, ont mis en ligne 9 gigaoctets de documents dérobés à des membres de l’équipe d’Emmanuel Macron.

Vers 20 h 30, un utilisateur de 4Chan, un site proposant divers forums non modérés et assurant une liberté d’expression totale, a posté dans la rubrique « Politiquement incorrect » un lien permettant de télécharger des milliers de documents, mails, fichiers comptables, notes, factures, documents bancaires…

Dans un communiqué diffusé dans la soirée, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a confirmé l’authenticité des documents, tout en précisant que plusieurs fausses informations avaient été glissées dans la masse. « Le mouvement En Marche! a été victime d’une action de piratage massive et coordonnée donnant lieu ce soir à la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations internes de nature diverse (mails, documents comptables, contrats…). Les fichiers qui circulent ont été obtenus il y a plusieurs semaines grâce au hacking de boîtes mail personnelles et professionnelles de plusieurs responsables du mouvement », précise le communiqué de l’équipe du candidat, ajoutant : « Ceux qui font circuler ces documents ajoutent à des documents authentiques nombre de faux documents afin de semer le doute et la désinformation. »

Il est encore trop tôt pour dire si des informations potentiellement compromettantes se trouvent dans cette masse considérable de documents qui, pour beaucoup, sont sans aucun intérêt. Il est en revanche relativement facile de retracer la diffusion de ce leak, à quelques heures seulement de la clôture officielle de la campagne pour l’élection présidentielle.

Cela n’a pris que quelques heures à Nicolas Vanderbiest pour cartographier la propagation des documents sur les réseaux sociaux. Ce chercheur belge, spécialiste des phénomènes d’influence et auteur du site Reputatio Lab, développe depuis quatre ans des techniques d’analyse des attaques dont peuvent faire l’objet les organisations. Sa méthodologie lui permet « d’aller au-delà du bruit » des réseaux sociaux et de cartographier la propagation d’une attaque en identifiant les relais et en les classant par communautés. (suite…)


[Jean-Yves CAMUS – LE MONDE IDEES | 30.04.2017 – Propos recueillis par Frédéric Joignot]

Chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), Jean-Yves Camus est un spécialiste des nationalismes et des extrémismes en Europe.

Comment analysez-vous le résultat de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle ?

Si on se place du point de vue du Front national, son score est décevant. Il est en dessous des intentions de vote annoncées par les sondages en début de campagne. Il est aussi inférieur au score du FN aux européennes de 2014 (24,9 %) comme aux régionales de 2015 (25,7 %). En arrivant en seconde position, ­Marine Le Pen ne peut plus se présenter comme la dirigeante du premier parti de France, même si elle arrive en tête dans 47 départements.

Bien sûr, sa présence au second tour, devant François Fillon, avec 7,5 millions d’électeurs, soit 3 points de plus qu’en 2012, constitue un événement politique majeur. Mais la véritable surprise de ce premier tour reste sa défaite face à Emmanuel Macron, avec un écart de 2,7 points. Le fait qu’elle ait perdu face à lui dès le premier tour signifie qu’elle a peu de chances de l’emporter au second… Toutefois, attention, peu ne signifie pas « aucune ».

Cela ne l’a pas empêchée de se présenter, le soir même, comme étant « la candidate du peuple ». Comment peut-elle prétendre représenter « le peuple » ?

Marine Le Pen s’inscrit dans une tradition politique plébiscitaire française qui va au-delà de l’extrême droite et n’en procède pas. On peut rattacher à ce courant tous ceux qui ont essayé d’établir un lien direct entre un chef charismatique, autoritaire, et le peuple. L’historien René Rémond l’a qualifié de « bonapartiste », en référence aux deux Bonaparte qui ont gouverné la France au XIXe siècle : ils ont mis en place un régime personnel autoritaire, très centralisé, méfiant vis-à-vis de la « cuisine » des partis politiques et du Parlement, faisant appel au peuple pour entériner leur politique par des plébiscites et des référendums. Marine Le Pen et le FN radicalisent ces idées en cherchant à instituer le référendum comme méthode de gouvernement. Cette forme de démocratie directe est présentée comme étant la seule manière de « donner la parole au peuple ». (suite…)


Pour le premier avril, Reddit a proposé un espace vierge sur lequel chaque utilisateur ne pouvait placer qu’un seul pixel à la fois. L’instruction était: “Voici une toile vierge. Vous pouvez y placer un carré, mais vous devez attendre avant d’en placer un autre. Individuellement vous pouvez créer quelque chose. Mais ensemble, vous pouvez créer quelque chose de plus grand. » Le résultat est des plus intéressants.

https://www.inverse.com/article/29917-timelapse-reddit-place-social-experiment


[Mediapart – 14 MARS 2017 –  CARINE FOUTEAU ET MICHAËL HAJDENBERG]
Marine Le Pen, élue présidente de la République, pourrait parfaitement s’accommoder de la Ve République. Nominations, référendums, état d’urgence déjà en vigueur : quelques semaines lui suffiraient pour mettre en place un État FN. Peu d’institutions seraient en capacité de résister.

Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur. Ni de se lancer dans un récit de fiction. Simplement de prendre la mesure de ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen accédait à la présidence de la République.

Son programme est connu – Mediapart y reviendra longuement dans les semaines qui viennent. Mais pourra-t-elle le mettre en œuvre ? Quels pouvoirs la Constitution lui offre-t-elle pour annihiler les tentatives d’obstruction qui se feront jour ? Peut-elle façonner, et en combien de temps, un État FN ? Quels seraient les possibles contre-pouvoirs si un régime autoritaire s’attaquait aux libertés fondamentales ?

Le 26 février, la présidente du Front national a donné un avant-goût de sa vision du pouvoir : « Je veux dire aux fonctionnaires, à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’État pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus (…), de se garder de participer à de telles dérives. » Et de poursuivre : « Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’État que nous voulons sera patriote. »

La Ve République, dont Charles de Gaulle avait dû promettre en 1958 qu’elle n’avait pas été taillée pour un dictateur, peut-elle permettre quelque 60 ans plus tard la mise au pas d’un pays ? Une chose est sûre : Marine Le Pen, contrairement à d’autres candidats, n’annonce pas de VIe République ou de changement de régime. Comme le dit Paul Alliès, professeur émérite de science politique à la Faculté de droit de Montpellier dans un billet de blog publié sur Mediapart, « le régime de la Ve République est parfaitement compatible avec sa conception césariste de l’exercice du pouvoir ».

L’article 5 de la Constitution affirme en effet que le président « assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État ». Clef de voûte du système, « il veille au respect de la Constitution ». Il en est donc « l’interprète », analyse le constitutionnaliste Bertrand Mathieu, professeur à l’École de droit de la Sorbonne Université Paris I, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et vice-président de l’Association internationale de droit constitutionnel. L’article 15 en fait aussi le chef des armées, susceptible de décider seul de l’usage de l’arme nucléaire.

Se projeter s’avère d’autant plus complexe que rares sont les chefs d’État autocratiques à avoir annoncé la couleur avant leur accession au pouvoir. Et que beaucoup de paramètres restent encore inconnus, à commencer par la future composition de l’Assemblée nationale. Marine Le Pen y obtiendrait-elle une majorité ? Pour augmenter ses chances de succès aux législatives, rien ne l’empêche de convoquer un référendum immédiatement après l’élection présidentielle afin de mettre en place un scrutin (partiellement ou intégralement proportionnel) qui lui serait plus favorable.

Même s’il est impossible de prévoir par avance les contours d’un futur régime autoritaire – « Un barrage juridique n’est jamais qu’un barrage de papier », commente un conseiller d’État –, voici ce que la présidente serait en mesure de faire grâce aux attributions que lui confère la Ve République. (suite…)


C’est clair que c’est pas cette fois ci, qu’on s’opposera à l’Empire… on va être obligé de gober leurs salades

Les renseignements français cèdent à l’américain Palantir la surveillance du web

[LEXPRESS.fr , publié le 09/12/2016]

La DGSI n’a pas les moyens d’analyser l’ensemble des données récoltées par le biais de ses systèmes de surveillance. Elle va déléguer à Palantir, cofondée par un membre du cabinet Trump, le traitement de ces données.

Il n’est pas suffisant de voter des tas de lois antiterroristes et renseignement imposant la surveillances des réseaux télécoms. La quantité de données amassée par ces grandes oreilles numériques est énorme, et il faut par la suite pouvoir les traiter.

Or, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s’est rendue compte qu’elle ne possédait pas les moyens suffisants pour le faire. Paris-Match a révélé que l’agence française avait signé un contrat avec la firme américaine Palantir, pour la seconder dans ses missions d’anti-terrorisme.

 Une solution financée par la CIA

Palantir, société très secrète basée dans la Silicon Valley, financée à son lancement par la CIA et qui serait valorisée aujourd’hui 20 milliards de dollars, est spécialisée dans l’analyse big data et travaille pour des clients tels que le FBI et la NSA. Elle aurait, dit-on, contribué à localiser Ben Laden en 2011.

LIRE AUSSI >> Palantir, l’oeil caché du contre-terrorisme

 D’après les services, la France n’a pas eu le choix, et dû faire appel aux services d’une entreprise étrangère. « Ils sont les seuls à disposer de cette technologie qui nous est nécessaire », explique à Paris Match un agent de la lutte antiterroriste. « Avec Palantir, les services US vont disposer d’une fenêtre grande ouverte sur des informations sensibles et notre lutte antiterroriste. C’est un moindre mal, mais il ne faut pas être dupe ».

« Des problèmes de souveraineté nationale »

Des informations tellement sensibles qu’en février dernier, alors interrogé par L’Express, le ministère de l’Intérieur indiquait: « utiliser une solution américaine, de surcroît financée par la CIA, pose des problèmes de souveraineté nationale ».

Le problème se pose avec d’autant plus d’acuité que l’un des co-fondateurs de Palantir est Peter Thiel, seul soutien notable de Donald Trump dans la Silicon Valley, désormais membre du cabinet du président élu.

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/les-renseignements-francais-cedent-a-l-americain-palantir-la-surveillance-du-web_1858835.html


google_negationisme
On commence toujours par censurer les pédo-nazos avant de passer aux autres dissidents du moment…

Google peine à ne plus faire la part belle aux négationnistes sur le web

[LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 21/12/2016]

Le géant informatique Google a affirmé mardi qu’il oeuvrait à améliorer l’algorithme de son moteur de recherche pour écarter des informations « ne faisant pas autorité », comme celles d’un site négationniste qui arrivait en tête de recherches portant sur l’Holocauste

C’est le quotidien britannique The Guardian qui a remarqué l’affaire la semaine dernière. Sur Google, on trouve derrière le site « Stormfront », un groupe de personnes niant la réalité du génocide des Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Une communauté très bien référencée qui apparaissait comme premier résultat à la question: « L’Holocauste a-t-il eu lieu? ».

Google a tenté de réagir en affirmant que son objectif était de fournir des « résultats faisant autorité » tout en proposant « une variété de contenus divers venus de différentes sources ». « Juger quelles pages internet sont les mieux à même de répondre à une question est un problème complexe et nous ne le faisons pas toujours de la meilleure façon », a expliqué le groupe américain dans un communiqué.

« Une approche évolutive pour résoudre le problème »

« Lorsque des informations ne faisant pas autorité se classent trop haut dans les résultats de recherches, nous développons une approche évolutive et automatisée pour résoudre le problème, plutôt que de les retirer une à une manuellement », poursuit le texte. Des ajustements récents dans les algorithmes de Google « aideront à faire apparaître des contenus plus crédibles et de meilleure qualité », a encore affirmé l’entreprise.

Les critiques sur les résultats de recherches concernant l’Holocauste ne sont pas un cas isolé pour Google qui avait déjà été pointé du doigt le mois dernier sur de fausses informations diffusées durant la campagne présidentielle américaine.

Il ne devrait y avoir « aucune situation dans laquelle de fausses informations sont répandues », a estimé le patron de Google Sundar Pichai lors d’une interview avec la BBC le mois dernier, assurant que son groupe chercherait à améliorer les réponses aux milliards de recherches qu’il traite quotidiennement.

En France, Google peut mieux faire…

Pour en avoir le coeur net, nous avons effectué le même exercice que le Guardian sur les résultats en français. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est la page du négationniste français Robert Faurisson, 87 ans, qui empoche la mise. Son blog se paie même le luxe d’arriver avant la page Wikipédia consacrée à l’Holocauste et celle dédiée à la Shoah…

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/google-peine-a-ne-plus-faire-la-part-belle-aux-negationnistes-sur-le-web_1862379.html


Dans ce cas, il faudrait carrément attaquer l’intégralité des fournisseurs d’accès Internet pour permettre à la propagande de circuler dans ses tuyaux…

Tuerie d’Orlando: des familles de victimes attaquent Facebook, Twitter et Google
[ LEXPRESS.fr –  21/12/2016 ]

Trois familles ont déposé une plainte lundi contre les réseaux sociaux, qu’ils accusent d’avoir concouru au processus de radicalisation d’Omar Mateen, l’auteur de l’attentat d’Orlando.

Les familles de trois victimes de l’attentat d’Orlando, Tevin Crosby, Juan Raon Guerrero et Javier Jorge-Reyes, on déposé une plainte contre Facebook, Twitter et Google, qu’elles accusent d’avoir contribué à la radicalisation du tueur, Omar Mateen.

Dans leur plainte, déposée lundi devant la cour fédérale de Détroit (Michigan), les familles reprochent aux trois réseaux sociaux d’avoir « procuré au groupe terroriste EI des comptes, que [ses membres] ont utilisé pour partager leur propagande extrémiste, collecter de l’argent et attirer de nouvelles recrues ».

« Soutien matériel »
A leurs yeux, l’auteur du massacre perpétré dans une boîte de nuit de Floride le 12 juin dernier (49 morts et 53 blessés), qui n’avait jamais rejoint les rangs de Daech avant son attaque, n’a eu que ces outils numériques pour s’imprégner de la doctrine des djihadistes.

LIRE AUSSI >> « Le djihadiste américain agit seul mais pense appartenir à une communauté »

« Ce soutien matériel a été essentiel dans l’essor de l’EI et lui a permis de mener ou de faire mener de nombreuses attaques terroristes », dénoncent les familles dans leur plainte.

Des plaintes qui aboutissent rarement
Ce n’est pas la première fois que les trois géants du web sont visés par de telles plaintes, qui n’ont toutefois jamais abouti. Aux Etats-Unis, les réseaux sociaux sont en effet protégés par la section 230 du Communication Decency Act (CDA), adopté en 1996, qui exonère les hébergeurs de la responsabilité de contenus postés par les utilisateurs.

En août dernier, un juge a débouté une action de groupe contre Twitter, qui imputait au réseau social une part de responsabilité dans une attaque de Daech en Jordanie. A ce titre, le magistrat avait invoqué le CDA pour rejeter la plainte.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/tuerie-d-orlando-des-familles-de-victimes-attaquent-facebook-twitter-et-google_1862382.html



EXCELLENT ARTICLE QUI EST TOUT AUTANT VALIDE POUR LA FRANCE –
« It feels good to dismiss people, to mock them, to write them off as deplorables. But you might as well take time to try to understand them, because I’m telling you, they’ll still be around long after Trump is gone. »

http://www.cracked.com/blog/6-reasons-trumps-rise-that-no-one-talks-about/


[Ariane Beky, SILICON.FR – 13 octobre 2016]

Des clés de chiffrement de 1024 bits utilisées pour sécuriser les sites Web, les VPN et les serveurs Internet peuvent inclure des « trappes » indétectables, selon des chercheurs.

Des clés de chiffrement de 1024 bits utilisées pour sécuriser les échanges et les communications sur Internet (sites Web, VPN et serveurs), peuvent utiliser des nombres premiers munis de « trappes »indétectables. L’exploit permettrait à des pirates de déchiffrer plusieurs millions de communications chiffrées, et d’identifier les propriétaires des clés. C’est ce qui ressort des travaux d’une équipe de chercheurs : Joshua Fried et Nadia Heninger, de l’Université de Pennsylvanie, Emmanuel Thomé et Pierrick Gaudry, de l’équipe projet CARAMBA (Inria-CNRS-Université de Lorraine).

« Nous démontrons dans nos travaux que la création et l’exploitation de trappes des nombres premiers (trapdoored primes) pour les standards d’échange de clés Diffie-Hellman et du DSA (Digital Signature Algorithm) est faisable pour les clés de 1024 bits avec des ressources informatiques universitaires modernes », déclarent les chercheurs dans leur article technique. Ils disent avoir « effectué un calcul de logarithmes discrets dans une trappe des nombres premiers, en deux mois sur un cluster académique ».

Traffic HTTPS et VPN déchiffrés

Les standards internationaux de cryptographie reposent sur des nombres premiers dont l’origine devrait être vérifiable. Mais, aujourd’hui, trop de serveurs communiquent en s’appuyant sur des nombres premiers dont l’origine est invérifiable : 37% des sites en HTTPS (parmi le million de sites les plus visités du top Alexa) et 13% des VPN IPsec, rappelle Inria.

Pour son propriétaire, une clé de chiffrement dotée d’une trappe ressemble à toute autre clé fiable. Pour les attaquants qui exploiteraient la trappe, en revanche, la sécurité de la clé peut être brisée à travers la résolution plus rapide du problème du logarithme discret. Selon les chercheurs, l’échelle de difficulté pour un pirate deviendrait « très facile » pour une clé de 768 bits, « facile » pour une clé de 1024 bits, mais hors de portée pour du 2048 bits…. pour le moment.

Chaque échange sécurisé par le standard Diffie-Hellman, qui utiliserait le nombre premier p, par exemple, pourrait être déchiffré par un attaquant ayant résolu le logarithme discret pour p. Des documents exfiltrés par Edward Snowden ont montré que la NSA américaine a utilisé cette approche.

http://www.silicon.fr/trappes-millions-cles-chiffrement-160064.html


L’avidité n’ayant ni limite ni morale, les banques sont toujours à la recherche de nouvelles manières de plumer les pigeons… et c’est sans risque puisque les gouvernements se feront un plaisir de couper encore plus dans leurs budgets pour sauver une nouvelle fois les banques qui auront creusé leur propre trou…

Comment les banques offrent des produits dérivés aux particuliers… à leurs risques et périls

[Le Monde.fr | 24.07.2013 à 16h3 – Mathilde Damgé ]

Des profits potentiels gigantesques, vendus à grand renfort de brochures promotionnelles… Mais des risques à la mesure des paris engagés. Officiellement, l’arrivée des produits financiers autrefois réservés aux professionnels entre les mains des particuliers est un progrès. « Les CFD (contracts for differences) ont le vent en poupe. Non seulement ces produits font figure d’actifs de diversification aux actifs traditionnels, mais surtout ils démocratisent en toute simplicité les techniques de trading actif », s’enflamme ainsi Fabrice Cousté, qui dirige CMC Markets France.

Le CFD est l’emblème de cette « démocratisation » de la finance auprès des particuliers : c’est un produit dérivé, décrit la brochure d’IG Market (leader – britannique – du marché en France, avec le néerlandais Saxo Banque et l’américain FXCM), qui permet « d’acheter ou de vendre un actif financier sans jamais en être propriétaire, en n’immobilisant qu’une fraction de l’investissement total ». Les dérivés ne sont en effet que des titres adossés à des sous-jacents qu’on ne possède pas, c’est-à-dire finalement du papier.

400 FOIS LA « MISE »

Le CFD permet d’investir sur des marchés autrefois difficiles d’accès comme les devises, les indices (la variation du CAC 40 par exemple) ou les matières premières. Autant d’opportunités pour les boursicoteurs déçus par les mouvements erratiques des actions et le rendement faiblard des obligations.

Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Investment Trends en mai, le nombre d’investisseurs particuliers sur les CFD aurait progressé de 22 % dans l’Hexagone en 2012. Environ 20 000 « traders », dit l’étude, opéreraient sur ce marché après avoir ouvert un compte sur Internet auprès d’un courtier spécialisé.

Soit assez peu de personnes concernées, si l’on compare avec l’Allemagne et le Royaume-Uni (respectivement, deux et trois fois plus d’utilisateurs), mais beaucoup de risques potentiels tout de même si l’on suit la définition de l’atout majeur de ce produit : l’effet de levier, effet amplificateur des gains… comme des pertes ! (suite…)


[Le Monde Informatique – 25/03/2016]

Pour empêcher l’exécution du rançongiciel Locky dans les ordinateurs sur lesquels il s’active par le biais de macros Word, la société de recherche en sécurité Lexsi a développé 4 parades, bloquant notamment le chiffrement des fichiers. Le fonctionnement de ces vaccins est décrit dans un billet de blog.

Un expert français de la société de recherche en sécurité Lexsi a trouvé plusieurs façons d’arrêter la propagation du ransomware Locky qui se diffuse par l’intermédiaire de macro-commandes intégrées à des fichiers Microsoft Word. Dans un billet, Sylvain Sarméjeanne expose les modifications que l’on peut apporter à un ordinateur pour le « vacciner » contre ce programme malveillant qui chiffre les fichiers d’un PC et réclame une rançon pour fournir la clé de déchiffrement. Cette méthode de vaccination avait déjà été appliquée au ver Conficker.C, rappelle ce spécialiste en rétro-ingénierie.

Relativement récent parmi les rançonlogiciels, Locky sévit tout de même depuis plusieurs semaines. Il est principalement distribué par le biais de messages spams qui tentent d’abuser les utilisateurs en se faisant par exemple passer pour des factures demandant l’ouverture d’une pièce jointe. Le malware s’exécute si les macros malveillantes sont activées dans le document Word, malgré la mise en garde généralement affichée par le traitement de texte qui avertit de la présence de macros dans les fichiers.

Créer des clés de registre et forcer la clé publique RSA
Par vaccin, Sylvain Sarméjeanne entend « toute modification mineure du système ayant pour objet de bloquer, sans intervention utilisateur, tout ou partie des effets néfastes liés à l’exécution d’un programme malveillant ». Le chercheur en sécurité en propose 4 dont un qui « utilise le fait de pouvoir forcer la clé publique RSA avec laquelle sont chiffrées les clés AES ». Le premier vaccin consiste à créer une clé de registre avec des ACL (Access control list) interdisant toute ouverture. L’une des premières choses que fait Locky est en effet de créer la clé de registre HKCU\Software\Locky après avoir vérifié les paramètres de langue du système. Au passage, on voit que le malware prend la précaution de pas infecter les systèmes configurés en langue russe.

Le deuxième vaccin réside dans la création de deux autres clés de registre, l’une d’elles empêchant le chiffrement les fichiers. Les deux derniers vaccins proposent de stopper l’avancée du malware, d’une part via une clé RSA corrompue et d’autre part via l’utilisation forcée d’une clé publique RSA sous le contrôle de l’utilisateur qui dispose de la clé privée associée. Ces méthodes de parade sont détaillées sur le billet publié par Lexsi. Il s’agit d’actions préventives pour se protéger contre la perte de fichiers que pourrait entraîner une attaque via Locky. Elles impliquent donc de prendre les devants en anticipant une éventuelle infection.

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-lexsi-trouve-un-vaccin-pour-stopper-la-propagation-de-locky-64309.html


Avec de la joulie musique en plus…

A voir ici  (attention les yeux…) :

ou bien (en cas de censure) ici :

https://mega.nz/#!CJA1DSYA!-687DtTElW2S6nv-NbntxU3VnQfqLcstnTVtJ6ZxK-Q


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Les numéros de « Dar Al Islam » (en français) et de « Dabiq » (en Anglais) sont disponibles ici :

https://mega.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ


…. enfin « Incohérences » uniquement du point de vue officiel, car si on regarde qui sont les moteurs de la politique étrangère adoptée par Sarkozy en Lybie (Bernard Henri Levy) et par Hollande en Syrie (Fabius) on peut quand même se demander si c’est un hasard que cette politique suive fidèlement la ligne israélienne qui cherche depuis toujours à saper les Etats qui entourent Israël afin d’éliminer toute menace…

Une politique déjà menée avec la catastrophe gazaouie, irakienne et lybienne (et l’Iran qui est le prochain sur la liste)… et qui parfois leur pête à la gueule quand les anciens protégés se retournent contre vous et que l’incendie se propage de manière incontrôlée. Mais pour l’instant, hormis l’Iran, il n’y a plus aucun pays dans la région qui ait les moyens de faire quoi que ce soit militairement contre Israël. (Dov)

[« Daesh – l’Autopsie d’un monstre » – Benoit Collombat – Jaques Morin – France Inter – 20/11/2015]

Au-delà de la sidération, au-delà de l’effroi et des larmes, au-delà du deuil, le carnage minutieusement programmé du 13 novembre 2015 à Paris provoque un choc intellectuel.

Le besoin de comprendre se traduit par de multiples questions : Les Occidentaux ont-ils fermé les yeux sur la montée en puissance de ce groupe terroriste ? A-t-on volontairement ignoré le rôle joué par l’Arabie saoudite et le Qatar ? A-t-on fait semblant de ne pas prendre conscience de l’importance majeure de l’enjeu pétrolier ? Comment expliquer les incohérences de la diplomatie française ?

Pour être en mesure d’apporter des réponses à ces questions, il est indispensable de revenir au début de l’histoire, soit à la guerre menée en Irak par les Occidentaux après le 11 septembre 2001.

 

Un terreau de haine
Lorsqu’ils décident de renverser le dictateur irakien,les américains commettent deux erreurs : D’abord, ils mentent sur les armes de destruction massives et sur les liens supposés entre Sadam Hussein etAl Qaida… Mais surtout ils marginalisent les sunnites afin de porter les chiites au pouvoir. Et Paul Bremer qui est alors le gouverneur américain à Bagdad, commet une bourde qui va jeter des dizaines de milliers de soldats aguerris dans les bras du futur Etat Islamique… Cette bourde, un des hommes les mieux informés de France,  Alain Juillet, l’ex patron du renseignement de la DGSE, la raconte ainsi :

Brenner fait une erreur colossale. Il donne l’ordre de licencier tous les militaires de l’armée irakienne. Ils partent avec leurs armes, ils n’ont rien, et comme ils sont sunnites –  et qu’on fait la guerre aux sunnites –  il y a impossibilité pour eux de retrouver des emplois. Donc ça va créer un ressentiment, une frustration et une haine terrible envers l’occupant et envers les occidentaux.

Les américains produisent donc un terreau de haine, un terreau sur lequel va se développer le groupe terroriste autoproclamé « Etat » Islamique

Et ce d’autant plus facilement qu’il n’y a plus de véritable Etat, que les services publics n’existent plus, que l’économie est moribonde et que la corruption est devenue la norme.

C’est effectivement sur ces cendres que le groupe Etat Islamique prend racine. (suite…)


[FABRICE ARFI, RENÉ BACKMANN, MICHEL DELÉAN, LOUISE FESSARD, JÉRÔME HOURDEAUX ET MATTHIEU SUC – MEDIAPART – 30 NOVEMBRE 2015]

Pourquoi des terroristes surveillés parviennent-ils à passer à l’acte ? Pourquoi les agents semblent-ils condamnés à constater leur impuissance chronique ? Pourquoi la classe politique refuse-t-elle d’engager la grande remise à plat réclamée par de nombreux spécialistes ? Mediapart a interrogé des dizaines de personnes (magistrats, agents secrets, policiers, experts, politiques…), s’est plongé dans plusieurs procédures judiciaires en cours et a épluché divers rapports pour comprendre la crise sans précédent de la lutte antiterroriste en France.

Le 15 janvier 2015, une voiture banalisée de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) prend en filature la Citroën C3 d’Amar R. Les services secrets s’intéressent à cet ancien voisin de cellule d’Amedy Coulibaly, car il est l’un des derniers à avoir vu le futur tueur de l’Hyper Casher, le 6 janvier, soit la veille de l’attaque contreCharlie Hebdo. La C3 arrive à destination, au Fort de Rosny (Seine-Saint-Denis), là où sont installés plusieurs services de la gendarmerie ; là, aussi, où vit la maîtresse d’Amar R., une adjudante récemment convertie à l’islam. Le véhicule de la DGSI se gare sur la chaussée qui longe l’entrée de la caserne. L’un des agents en planque reconnaît un visage familier dans une voiture voisine, stationnée non loin. C’est un collègue de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris, un autre service de renseignement. Jusqu’à cette rencontre fortuite, la DGSI et la DRPP ignoraient qu’elles surveillaient l’une et l’autre la même cible, en même temps.

Cette anecdote pourrait, à elle seule, résumer le désordre de la lutte antiterroriste française. Mais le problème est plus profond, plus grave. Deux semaines après les attentats du 13 novembre, onze mois après ceux qui ont visé Charlie Hebdo, des policiers et l’Hyper Casher, trois ans après les massacres commis par Mohamed Merah contre des militaires et des écoliers juifs, les services de l’État chargés de lutter contre le terrorisme connaissent une crise sans précédent. Mediapart a interrogé des dizaines de personnes (magistrats, agents secrets, policiers, experts, politiques…), s’est plongé dans plusieurs procédures judiciaires en cours et a épluché divers rapports (parlementaires, syndicaux ou administratifs) pour mener cette enquête.

Il ne s’agit pas d’accuser, mais de comprendre. Comprendre pourquoi des terroristes fichés et surveillés parviennent à passer à l’acte, pourquoi des agents compétents et dévoués semblent condamner à constater leur impuissance chronique, pourquoi la classe politique, à droite ou à gauche, fait mine de ne pas voir le problème, refusant d’engager la grande remise à plat réclamée par de nombreux spécialistes. Face à ces ratés à répétition, les membres du gouvernement ont fait le choix, devant les micros et caméras, de la politique de l’autruche : non, il n’y a eu aucune faille des services de renseignement français avant les attentats du 13 novembre, a par exemple affirmé Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur. Dans la communauté du renseignement, certains n’hésitent pourtant plus à évoquer un « naufrage historique ».

(suite…)


Les protestations se multiplient contre l’arrestation de deux journalistes qui avaient publié des documents montrant des services de renseignements turcs livrant des armes aux djihadistes en Syrie.

[Ragip Duran – Libération – 28/11/2015]

(….) Le quotidien Cumhuriyet («République», centre gauche, 50 milles exemplaires diffusés en moyenne), avait publié le 25 mai dernier une pleine page avec des documents officiels et photos démontrant le transfert le 19 janvier 2014 par les camions des services de renseignement turc (MIT) d’armes cachées dans des boîtes de médicament aux djihadistes en Syrie. La gendarmerie avait arrêté ces camions mais le MIT et la préfecture avaient empêché la fouille. Le Président de la République Erdogan, avait personnellement déposé une plainte contre Can Dundar et avait déclaré publiquement «que Dundar payerait cher».(….)

«Erdogan a donné l’ordre et le journalisme a été arrêté», titre vendredi le quotidien Cumhuriyet pour annoncer l’interpellation de son directeur de la publication, Can Dundar, et de son chef du bureau d’Ankara, Erdem Gul, accusés «d’espionnage». Les autorités leur reprochent d’avoir publié des documents et des photos de camions des services de renseignements turcs livrant des armes aux djihadistes en Syrie.

Jeudi, Dundar et Gul ont été déférés devant un procureur au palais de justice d’Istanbul qui a demandé leur arrestation. Les deux responsables du quotidien sont inculpés d’«aide à une organisation terroriste, d’espionnage politique et militaire, et de révélation d’informations devant rester secrètes». Le procureur a d’ores et déjà fait savoir qu’il demanderait 20 ans de prison à l’encontre de Dundar et de Gul, incarcérés jeudi soir dans la prison de Silivri. (suite…)


[Reynald Fléchaux –  SILICON.FR – 19 novembre 2015]

Fondée par des défenseurs de la liberté d’expression, Telegram, un des services utilisés par l’Etat islamique pour diffuser sa propagande, a décidé sous la pression de fermer 78 canaux utilisés par l’organisation terroriste.

Mis en cause au lendemain des attentats pour sa passivité à l’égard de l’Etat islamique (EI), le service de messagerie Telegram a fermé 78 canaux de diffusion exploités par le groupe terroriste pour diffuser ses messages en 12 langues différentes. Adopté comme une plate-forme de promotion et de recrutement par l’Etat islamique, comme le révélait une étude récente du Middle East Media Research Institute, Telegram intègre notamment une fonction broadcast, notamment exploitée pour revendiquer la destruction du vol russe au-dessus du Sinaï et les attaques du 13 novembre contre la capitale.

Selon le service de monitoring des activités extrémistes SITE Intelligence, certains des canaux Telegram de l’Etat islamique affichaient plus de 10 000 abonnés. Contrairement à Twitter, qui ferme régulièrement des comptes associés à l’EI, la messagerie a semblé, jusqu’à cette semaine, guère encline à modérer les usages de son service.

Fondé à Allemagne, Telegram a été lancé par deux frères, qui il y a quelques années ont monté le très populaire réseau social russe vKontakte. Les deux hommes, Pavel et Nicolay Durov, ont perdu le contrôle de ce dernier au profit d’hommes d’affaires proches du président russe, Vladimir Poutine, après avoir bataillé contre le gouvernement de leur pays au sujet du blocage des opposants sur vKontakte.

Messages chiffrés : rien n’a changé

Exilés à Berlin, les frères Durov restent marqués par leur bataille avec les autorités russes et le combat d’Edward Snowden contre la surveillance d’Internet. Le communiqué diffusé par Telegram reflète d’ailleurs cette position : si le réseau se dit « perturbé » d’avoir appris que l’Etat islamique utilisait ses canaux publics pour diffuser sa propagande et assure vouloir mettre en place un mécanisme de signalement des contenus répréhensibles mieux balisé, la société affirme par ailleurs sa volonté de défendre la liberté d’opinion. « Nous ne bloquerons pas quiconque exprime des opinions alternatives de façon pacifique », écrit-elle.

En plus des canaux de broadcast – un service périphérique ajouté récemment -, Telegram permet d’envoyer gratuitement des messages chiffrés de bout en bout à n’importe quel autre utilisateur du service (sur iOS, Android, Windows Phone, PC, Mac OS X). Ces messages peuvent également s’effacer après une certaine durée, des deux côtés de la communication. Dans ce mode (secret chat), Telegram n’est pas en possession des moyens permettant de décoder les données transitant sur ses serveurs. Le service précise d’ailleurs qu’il ne répond pas aux demandes portant sur les chats et les chats de groupe. A ce jour, seuls les canaux de diffusion (channels), les robots (bots) et les stickers sont filtrés, selon les affirmations de la société. Le service dit regrouper 60 millions d’utilisateurs actifs.

http://www.silicon.fr/apres-attentats-messagerie-chiffree-telegram-met-un-peu-ordre-131913.html


[Reynald Fléchaux – SILICON.FR – 24 novembre 2015]

Dans un guide de 34 pages, l’Etat Islamique détaille les mesures et outils de sécurisation des communications qu’il préconise. Une récupération des conseils classiques habituellement adressés aux journalistes et opposants politiques.

Le magazine Wired publie un guide de 34 pages détaillant les mesures de protection des communications que l’Etat Islamique (EI) conseille à ses affidés. Mis au jour par des chercheurs du centre de combat contre le terrorisme de l’académie militaire américaine de West Point, qui ont exploré les forums, les réseaux sociaux et les canaux de chat de l’EI, le document, à l’origine en arabe, a été produit voici un an par une société du Koweït, Cyberkov, afin de protéger des journalistes et activistes à Gaza.

Ce guide détaille les bonnes pratiques permettant de protéger les contenus de ses communications et sa localisation et compile un grand nombre d’applications et de services connus pour offrir un haut niveau de confidentialité à leurs utilisateurs. On y retrouve le navigateur Tor (anonymat sur Internet), Tails (OS), des services de messagerie chiffrée (Cryptocat, Wickr, SureSpot, Sicher ou encore Telegram), des services d’e-mails sécurisés (Hushmail ou ProtonMail), des moyens de protéger les communications mobiles (BlackPhone, LinPhone, Silent Circle), du chiffrement de volumes (TrueCrypt) ou encore du stockage de données dans le Cloud (Mega, SpiderOak). Y figure également une application (Mappr) pour falsifier ses données de géolocalisation.


[Jules Darmanin – Le Figaro – 03/11/2015]

Zerodium, une start-up de sécurité informatique, récompense une équipe de hackers qui est parvenue à casser à distance les protections du smartphone Apple. Cette faille pourra être revendue à des fins d’espionnage.

C’est une somme record. Zerodium, start-up spécialisée dans la sécurité informatique, avait promis un million de dollars à ceux ou celles qui parviendraient à casser les protections («jailbreak») d’un appareil sous iOS 9.1, la dernière version du système d’exploitation mobile d’Apple. Le logiciel qui équipe les iPhone et iPad est réputé difficile à pirater. Il n’a pas résisté à une équipe de hackers qui est parvenue, grâce à une ou plusieurs failles informatiques, à développer une technique de piratage d’iOS 9.1 et se partagera donc le pactole promis.

Zerodium avait fixé des regles strictes pour ce concours de piratage: l’attaque devait pouvoir être faite «à distance, de façon fiable et silencieuse, sans d’interactions autres que la visite d’une page Web ou la lecture d’un SMS.» Ces failles, baptisées «zero-day», se vendaient jusqu’alors pour plusieurs centaines de milliers d’euros, mais la barre du million n’avait pas encore été franchie publiquement.

Il ne faut pas s’attendre à ce que ces failles soient immédiatement corrigées par Apple. Dans une interview au magazine Wired, le Français Chaouki Bekrar, fondateur de Zerodium, explique l’entreprise ne transmettra pas les informations à Apple, tout en se réservant la possibilité de le faire «plus tard». Zerodium compte parmi ses clients des gouvernements, des agences de renseignement, des entreprises de défense et de finance. Ces organisations auront accès, en avant-première, aux détails du piratage. Certaines d’entre elles pourront s’en prémunir, mais d’autres seront vraisemblablement en mesure de l’exploiter à des fins d’espionnage. Toutefois, Chaouki Bekrar se défend de collaborer avec des régimes «autoritaires», sans donner plus de précision. Il a aussi affirmé que la faille à un million de dollars ne serait «vraisemblablement» vendue qu’à des clients américains.

Marché gris de la faille informatique

Le marché des failles «zero-day», est encore une zone grise de la criminalité informatique. La vente d’informations sur les failles informatiques n’est que très rarement illégale: c’est leur exploitation qui l’est. L’entreprise Hacking Team, qui vendait des solutions de surveillance à de nombreux gouvernements, faisait usage de «zero-day» touchant Flash Player, qui sert à jouer de nombreuses animations sur le Web. Eux aussi assuraient ne pas vendre leurs services à des régimes autoritaires. Pourtant, ils auraient été utilisés par des pays tels que l’Ouzbékistan ou le Soudan.

http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/11/03/32001-20151103ARTFIG00202-une-prime-d-un-million-de-dollars-pour-avoir-reussi-a-pirater-un-iphone.phpli


Pour un portrait plus fouillé d’Emmanuel Ratier, lisez la « fiche » établie par le bulletin antifasciste Reflex(ES) :

Et pour lire les anciens numéros (très instructifs) de Faits & Documents, sans donner son argent à l’hydre brune, il suffit d’aller voir la Bibliothèque de Libertes-Internets (dossier Faits et Documents) : https://mega.nz/#F!vEJWARzJ!hnOl-l7WfB4QpQowLWXtOw   (attention ! Hic Sunt Leones !!!!)

[Huffington Post – Geoffroy Clavel – 20/08/2015]

EXTRÊME DROITE – Inutile de chercher une photo de lui sur Internet. Les rares clichés disponibles y sont au mieux flous, au pire ceux de quelqu’un d’autre. A l’ère d’Instagram et du selfie, Emmanuel Ratier a toujours cultivé le goût du complot et du secret, jusqu’au point d’exiger d’être filmé de dos ou dans le noir lors de ses (rares) apparitions sur des webtélés.

Cette coquetterie ne l’a pas empêché de s’imposer comme le principal journaliste d’investigation de la presse nationaliste et d’extrême droite française. Et c’est à ce titre que l’ensemble des milieux ultras, pétainistes, nationalistes et antisémites que compte la « fachosphère » lui ont rendu hommage après l’annonce de sa mort par le journal traditionnaliste Présent qui lui consacre sa une de ce vendredi.

De l’identitaire Jean-Yves Le Gallou à Egalité et Réconciliation d’Alain Soral, de l’Oeuvre française d’Yvan Benedetti à Serge « Batskin » Ayoub, ancien leader des skinheads des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, tous ont salué la disparition ce mercredi 19 août à 58 ans suite à un accident cardiaque de celui qui fut, entre autres, rédacteur en chef de Minute. (suite…)


[Faits & Documents N°398 – 15 juin 2015]

Le 20 avril dernier, François Hollande se rendait au Mori Venice Bar, un luxueux restaurant italien situé place de la Bourse à Paris, pour un « déjeuner Lagardère ». À sa gauche, Jean-Pierre Elkabbach, le président de Lagardère News, à sa droite Ramzi Khiroun. Totalement inconnu du grand public, ce dernier figurait parmi les récipiendaires de la Légion d’honneur le 1er janvier dernier, au titre du ministère de la Culture. C’est en réalité le président de la République qui devrait remettre le ruban rouge à ce simple bachelier, ne figurant pas au Who’s Who. Quand il ne traîne pas les journaux devant les tribunaux, Ramzi Khiroun réclame systématiquement un droit de réponse aux articles écrits à son sujet, comme s’il organisait méticuleusement la réécriture de son histoire (1). Et pour cause, jusqu’à l’affaire du Sofitel de New York, ce « môme de Sarcelles » fut pendant plus de dix ans l’homme à tout faire de Dominique Strauss-Kahn avant de devenir l’homme de confiance du plus que controversé héritier Lagardère. Tentative d’esquisse d’un homme d’influence infiniment sourcilleux.

1 – Ce portrait repose donc très largement sur des citations d’articles de presse, non remis en cause par l’intéressé lors de leur parution…

« Dominique ne le lâchera jamais. Il a été là quand nous étions au fond du trou », a ainsi répondu sèchement Anne Sinclair à un Pierre Moscovici qui s’inquiétait – comme d’autres proches amis du couple désormais en semi-disgrâce – des « manières du nouveau venu » rapporte Le Nouvel observateur, (22 avril 2010). Pour Maghreb intelligence (19 mai 2010) « Ramzi Khiroun […] sent le soufre. […] Mais c’est précisément ce côté “voyou” qui plairait tant à DSK. » Une proximité telle qu’à cette époque « le mauvais génie de Dominique » (Le Parisien, 15 mai 2011) « fait partie du cercle des intimes, ces quelques privilégiés que le couple Strauss-Kahn a accueillis pour la nuit dans son riad de Marrakech » (L’Express, 25 février 2010). Et de préciser que « Si DSK est candidat en 2012, Ramzy Khiroun en sera. Il a veillé à ce qu’une clause de son contrat le lui permette. »

Après une première alerte en octobre 2008 avec la révélation par le Wall Street Journal de l’affaire Piroska Nagy (devenue la énième conquête obligée de DSK : « Je crains que cet homme ait un problème pouvant le rendre peu apte à diriger une institution où des femmes travaillent sous ses ordres »), le 14 mai 2011, dix ans de travail de Ramzi Khiroun s’effondrent comme un château de carte quand le patron du Fonds monétaire international, donné comme le candidat socialiste en 2012, est arrêté dans l’affaire du Sofitel de New York au retentissement mondial.

Dans la foulée de l’arrestation de son « mentor », comme s’il voulait se protéger des retombées de l’affaire, Ramzi Khiroun dépose, via son avocate, Me Marie Burguburu, cinq plaintes en son nom avec constitution de partie civile contre différents médias ou journalistes. Les plaintes portent contre Challenges, qui a évoqué des « menaces » adressées par Ramzi Khiroun à l’encontre de Tristane Banon. Ont également été attaqués L’Union, qui l’a accusé d’exercer « des pressions » sur les journalistes et de se montrer parfois « brutal », ou Electron libre, qui a parlé d’« intimidations ». Les deux autres plaintes visent, le rédacteur en chef du site Atlantico pour avoir attribué à Ramzi Khiroun certaines « menaces » et « tentatives de déstabilisation » dans l’émission Ce soir ou jamais (France 3, 18 mai 2011), et Arnaud Dassier pour un message publié sur le réseau Twitter le 14 mai, qui décrivait Ramzi Khiroun « à la limite de l’abus de bien social avec ses jobs Lagardère ou Euro RSCG (on ne sait plus trop), tout en bossant pour DSK ». Comme le dit son ami Julien Dray (Le Nouvel observateur, 22 avril 2010), « il sait qu’ […] il faut livrer une guerre totale […] Médiatique, politique et judiciaire. » (suite…)


[Emmanuel Ratier – Faits&Documents – N° 395 – 15/05/2015]

[…] tout se jouera sur le taux de participation. Selon un sondage Odoxa-i-Télé du 6 avril, 13 % des Français auraient l’intention de participer à la primaire, 32 % choisissant Juppé et 31 % Sarközy… Afin de pallier ce problème, le président de l’UMP a donc entrepris de s’emparer à la fois des thèmes de ses concurrents, mais aussi de leur méthode. Sur le premier élément, on appréciera son revirement (Challenge, 10 avril 2015) : « Quand j’étais président de la République, je n’aurais jamais dû parler d’identité nationale, mais dire que je voulais défendre les valeurs de la République. » L’ex-président estime aussi que ce dossier n’aurait pas dû dépendre du ministre de l’Immigration Éric Besson mais du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand ! Adieu les années Patrick Buisson (qui pourrait se reconvertir au nouveau FN), bonjour les années Régis Debray.

C’est chez l’ancien révolutionnaire devenu souverainiste que Nicolas Sarközy puise désormais l’essentiel de sa nouvelle rhétorique (comme l’a noté Claude Askolovitch dans Sarközy, Debray et la république, Le Monde, 18 avril 2015) : « Depuis son retour en politique, les seules paroles structurantes de Sarközy dérivent de la thématique de Debray. » Qui d’autre que ce dernier, qui a articulé le couple antagoniste “république/démocratie”, a pu inspirer cette sortie de Sarközy (TF1, 17 mars) : « La république a une identité. La France est une République, pas seulement une démocratie. Dans une démocratie, chacun fait ce qu’il veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres. Dans une République, on est plus exigeant. La république, c’est la laïcité. »

Ce qui recoupe l’analyse du démographe Hervé Le Bras (Les Inrockuptibles, 1er avril 2015) : « Le tripartisme profite donc inévitablement au centre. Sarközy a compris qu’il fallait agréger l’UDI et une grande partie du Modem. Cela a bloqué la logique du PS, qui depuis les trente dernières années, a été de digérer l’ancien électorat des zones démocrates-chrétiennes. Cette marche vers le centre avait assuré le succès de François Hollande ; Sarközy a compris que Hollande était coincé par sa gauche. Aller davantage vers le centre aurait provoqué un éclatement du PS. »

Quant à la méthode, tout d’abord, contrairement à ce que peut prétendre Nicolas Sarközy, les élections départementales s’inscrivent dans une série de succès électoraux (en particulier les municipales de mars 2014, avec une « vague bleue » encore plus marquée qu’en 2015) qui ne doivent rien à lui mais bien plus à Jean-François Copé quand ce dernier dirigeait l’UMP. On a déjà oublié que la droite a perdu toutes les élections locales de 2004 à 2012 quand Sarközy était l’homme fort. Ensuite, la vraie leçon du scrutin (que le futur président des Républicains s’attribue), c’est la stratégie électorale prônée par Alain Juppé (à savoir l’alliance de l’UMP avec le centre, jusqu’au Modem de Bayrou), qui a permis la large victoire de la droite parlementaire (désormais significativement regroupée dans les scores sous le label “UMP-UDI”), schéma que les partisans de Sarközy avaient copieusement sifflé. En un tour de main, le personnage clivant a endossé le costume du rassembleur.

http://www.faitsetdocuments.com


La première partie de cet article est ici : CE QUI NOUS ATTEND…  Très intéressant l’analyse de Mégret à la fin et l’hypothèse de Philipot comme sous-marin des souverainistes… (dov)

[Emmanuel Ratier – Faits & Documents – n° 398 – Juillet 2015]

Après une étude fouillée des récents sondages concernant le Front national (cf. nos 3 précédents numéros), il apparaît évident que l’élimination de son fondateur s’inscrit dans une volonté de crédibilisation en vue d’occuper ou de parti­ciper au pouvoir, que d’aucuns qualifieraient de “Système”. Toutefois, comme on l’a vu également, le plein de voix étant fait à gauche et aucune alliance n’étant possible avec la gauche, c’est bien à droite que Marine Le Pen devra aller chercher le complément qui lui manque dans le cadre d’un scrutin majoritaire à deux tours (ce qui est différent avec la proportionnelle comme aux élections régionales). Or, son programme national-étatique actuel (1) n’apparaît pas crédible à nombre d’électeurs de cette mouvance. Le FN sera-t-il donc capable d’un nouveau saut qualitatif ? 

1- L’unique programme du FN validé lors d’un congrès demeure Pour un avenir français, rédigé par Thierry Martin (Godefroy de Bouillon, 2001). Il est très éloigné des positions revendiquées par sa direction.

Près d’un Français sur trois (32 %) souhaite (sondage BVA, 29 avril) que Marine Le Pen ait davantage d’influence dans la vie politique, son meilleur score sur cet indicateur. Plus d’un Français sur quatre (26 %) serait prêt à voter pour elle à l’élection présidentielle de 2017, un score en hausse de deux points par rapport à début avril. Pour les analystes de BVA, « si 100 % des sympathisants frontistes […] ont l’intention de voter pour leur présidente, 27 % des sympathisants de l’UMP pourraient également se laisser tenter par ce vote, signe d’une porosité toujours importante entre les deux électorats. »

Le sondage Odoxa/Le Parisien du 14 juin 2015 indique que l’image des partis est très mauvaise avec 91 % d’opinions négatives ou très négatives. Le FN est le parti qui s’en tire le mieux avec 23 % de Français considérant que le parti est proche de leurs préoccupations et 22 % comme capable de proposer les solutions les plus efficaces (contre seulement 17 % pour les Républicains et 13 % pour le PS). À titre indicatif de l’état de l’opinion, 70 % des Français n’ont pas été choqués par les évacuations d’immigrants clandestins des deux dernières semaines, y compris à gauche (52 %) (Odoxea/iTélé, 12 juin 2015).

Pendant ce temps au PS, rares sont ceux qui ont quelque lucidité, notamment Arnaud Montebourg, ancien ministre PS du redressement productif, et Matthieu Pigasse, banquier vedette de Lazard, copropriétaire du Monde, propriétaire des Inrockuptibles et bientôt de Radio Nova, qui ont signé une tribune libre durant le congrès du PS, sans aller toutefois jusqu’à citer l’immigration massive comme fléau (JDD, 7 juin 2015).

« Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C’est la démocratie qui est cette fois menacée, car les progrès du Front national dans le pays sont aussi graves que specta­culaires et son accession possible au pouvoir est désormais dans toutes les têtes […] Que cesse cette culpabilisation inutile des électeurs dans cette “lutte” purement verbale et artificielle “contre” le Front national. Faire semblant de combattre le FN pour se donner bonne conscience n’a aucun effet. On serait, au contraire, bien avisé d’agir sur les causes réelles et profondes qui jettent des millions de Français dans ses bras : l’explosion du chômage, la hausse de la pauvreté et la montée du sentiment de vulnérabilité dans presque toutes les couches de la société française. »

« LE NOUVEAU FN »

Résumant assez bien la situation, cette expression, qui recoupe notre analyse du passage au minimum d’un parti nationaliste à un parti populiste, est de Christophe Barbier. Pour le directeur de la rédaction de L’Express (5 mai 2015), l’élimination de Jean-Marie Le Pen n’a rien de gratuit. Elle ne s’inscrit pas dans une querelle d’ego mais bien dans une logique politique où est soigneusement pesé le coût électoral de toute déclaration politique : (suite…)


[Emmanuel Ratier – Faits & Documents n° 397 – Juin 2015]

Dans la foulée du vote de la loi liberticide sur le renseignement, Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve concoctent la création d’une… interdiction administrative de manifester pour les personnes susceptibles d’être violentes (donc avant tout acte répréhensible).

Lors de son audition, le 3 février 2015, Cazeneuve avait déjà évoqué cette « possibilité d’interdire à des manifestants violents multirécidivistes de manifester sur la voie publique où leur comportement pourrait créer de nouvelles difficultés ». Bien loin de viser les « antifas » et autres groupuscules manipulés par la police, cette mesure s’appliquerait essentiellement aux identitaires et à la mouvance Dieudonné-Soral mais aussi aux participants de La Manif pour tous interpellés ou contrôlés en 2013.

La commission, qui étudie ce projet, prend exemple sur les interdictions administratives de stades créées par la loi antiterroriste de janvier 2006. Mais, comme l’a, pour une fois, justement remarqué Noël Mamère, « le droit d’assister à un match n’est pas une liberté fondamentale, contrairement à celui de manifester ».

http://www.faitsetdocuments.com/


Une analyse depuis l’extrême droite d’un parti qui prétend ne plus l’être… et en plus sous la plume mordante de Ratier ? Ce serait bête de s’en priver à cause d’oeillères idéologiques, camarades. (dov)

[Emmanuel Ratier – Faits&Document n° 397 – 15 Juin 2015]

La volonté de marginalisation puis l’élimination de facto de Jean-Marie Le Pen, et partant de la frange encore nationaliste du Front national, est incompréhensible si l’on ne l’inscrit pas dans la stratégie électorale de Marine Le Pen et les résultats électoraux du Front national depuis 2012. Afin d’aboutir à ce que Christophe Barbier (L’Express, 6 mai 2015) appelle « Le nouveau FN ».

Comme l’analyse le sondeur Jérôme Sainte-Marie (Marine Le Pen doit-elle remettre en cause sa stratégie ?, 31 mars 2015), « au final, pour un parti ayant recueilli 25 % des suffrages exprimés le 22 mars et ayant été capable de se maintenir dans 60 % des cantons encore en jeu, n’obtenir une semaine plus tard que 1,5 % des sièges de conseillers départementaux, ceci ressemble bien à un échec. » À titre comparatif, avec 0,54 % des suffrages, le PCF totalise 116 élus, avec 16,06 % le PS totalise 925 élus, avec 0,16 % les écologistes obtiennent 32 élus. Mais, avec 22,23 % au second tour (pour l’ensemble de la France), le FN n’obtient que 54 élus.

Alliance UMPS contre FNEn revanche, loin de l’expliquer par ses propres insuffisances, le FN, par un phénomène classique, inquiète de plus en plus à mesure qu’il monte : plus le FN grimpe, plus il pousse ses adversaires à faire bloc contre lui. En focalisant le second tour contre lui, le FN donne les conditions de sa défaite. Le premier tour a été vécu comme une lutte entre le PS et le FN. Au second tour, l’UMP contre le FN.

On le constate avec l’enquête annuelle Fractures françaises de 2015 où l’image du FN apparaît comme dégradée alors même qu’il perce électoralement. Pour 78 % des Français, le FN est un parti « d’extrême droite », « xénophobe » (61 %), « dangereux pour la démocratie » (60 %), etc.

Alors que, dans le même temps, ses idées-forces se banalisent dans l’opinion (phénomène bien connu de la « lepénisation des esprits ») : 61 % des Français pensent qu’« aujourd’hui ne se sentent plus chez soi », 67 % qu’« il y a trop d’étrangers en France », 52 % qu’il faut rétablir la peine de mort (soit 7 points de plus qu’en 2014). Mais 85 % pensent qu’ « on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre ». Comme l’indique Le Monde (7 mai 2015) dans son analyse cette étude : « En l’observant, on comprend mieux pourquoi Marine Le Pen a déployé tant d’énergie pour se distinguer puis se débarrasser de son père, dont l’image est associée à celle d’un parti rejeté en tant que tel. On conçoit également que Nicolas Sarközy puisse nourrir quelque espoir de voir venir – ou revenir – à l’UMP des électeurs qui y trouveraient des propositions voisines dans un “emballage” plus acceptable car plus “républicain”. » (suite…)


[Ariane Beky, Silicon.fr – 22 juin 2015, 15:12]

Selon des chercheurs de Stanford et de Anthesis Group, 30 % des serveurs physiques sont inactifs, mais pèsent sur la facture énergétique des datacenters. Un gaspillage estimé à plus de 30 milliards de dollars.

Selon une récente étude, 30 % des serveurs physiques n’ont aucune utilité, mais restent branchés. Ce qui signifie que près d’un tiers du capital des datacenters est gaspillé pour un montant estimé à plus de30 milliards de dollars. Ces chiffres résultent de données compilées par Jonathan Koomey, chercheur au centre pour la politique énergétique et la finance de l’université de Stanford (Californie), et Jon Taylor, associé du cabinet de conseil Anthesis Group basé à Oxford (UK).

10 milliards de serveurs dans le coma

L’étude des chercheurs s’appuie sur les données anonymisées de 4 000 serveurs physiques en Amérique du nord, des données collectées par l’éditeur de logiciels de gestion de l’efficacité énergétique TSO Logic. 30 % de ces serveurs seraient « comateux », c’est-à-dire qu’ils n’ont servi à rien depuis au moins 6 mois. En extrapolant à partir de ces ratios, 10 millions de serveurs dans le monde seraient inactifs, dont 3,6 millions aux États-Unis.

(suite…)


Ca c’est de l’ironie !!!! Bon, juste avant il avait aussi fait ami-ami avec Khadaffi, Assad et j’en passe…

coulibaly_a_lelysee

Amedy Coulibaly – un « petit jeune qui veut s’en sortir » au point d’avoir rencontré Sarkozy à l’Elysée… avant d’aller se jeter dans les bras du Caliphat…

Histoire d’une dérive à la française…


Non, ce n’est pas Dieudo qui a écrit l’article 🙂

Si vous ne trouvez pas Dabiq chez votre marchand de journaux, vous pouvez le télécharger ici (https://mega.co.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ) dans la Bibliothèque de L&I (https://mega.co.nz/#F!vEJWARzJ!hnOl-l7WfB4QpQowLWXtOw). Si votre FAI bloque le site, suivez les conseils pour surfer sans censure

Une couv' assez savoureuse... des imams tenant un panneau "Je suis charlie" et en-dessous la légénde : "LA FIN DE L'AMBIGUITE"

Une couv’ assez savoureuse… des imams tenant un panneau « Je suis charlie » et en-dessous la légénde : « LA FIN DE L’AMBIGUITE »

Strictement interdite en France, Dabiq (n° 7, mars 2015), la revue de l’État islamique au Levant consacre largement son numéro à « Je suis Charlie ». Elle consacre quatre pages à Amedy Coulibaly (rebaptisé Abù Basir Al-Ifriqi) et préente un entretien de deux pages avec Umm Basir Al-Muhajirah, en réalité Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, qui a rejoint la Syrie à partir de la Turquie, la veille de l’attaque du supermarché casher. Une partie de ces éléments avait déjà été utilisée dans un autre magazine de Daech, Dâr-al-Islam, dont la couverture représentait la Tour Eiffel.

https://mega.co.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ


[AFP –  16/03/2015]

Cinq sites internet prônant l’apologie du terrorisme ont été bloqués sur décision administrative, a annoncé lundi 16 mars le ministère de l’Intérieur. Ces blocages sont une première, mais cette disposition est entrée en vigueur depuis plus d’un mois. « Les cinq premiers sites sont tous animés par des groupes répertoriés par les services de renseignement et font tous l’apologie du terrorisme », explique-t-on au ministère

La journaliste de France 2 Audrey Goutard précise qu’outre ces cinq sites, l’accès à cinq sites pédophiles a également été bloqué. « Comme il n’y avait pas d’hébergeur, il a suffi de demander au fournisseur d’accès : du coup, les connexions sont en partie bloquées », selon la journaliste.

Quels sont les sites concernés ?

Les sites bloqués pour apologie du terrorisme sont mis en cause pour avoir publié des vidéos de propagande du groupe Etat islamique et des discours de leur chef Abou Bakr al-Baghdadi, sur la nécessité et l’incitation au terrorisme. Le principal blog de diffusions de vidéos d’exécutions Al Hayat Media est notamment concerné. (suite…)


[Par Pierre Col pour Infra | Net | Samedi 06 Décembre 2014]

Technologie : Quand la justice ordonne le blocage d’un site web comme The Pirate Bay (ou bien, plus récemment, de sites jihadistes), celui-ci est effectué au niveau du système DNS, car c’est le plus simple. Et du coup ce blocage est aussi très simple à contourner 🙂

ZDNet vous en a parlé hier, la justice de notre pays vient d’ordonner aux principaux FAI français de bloquer le site The Pirate Bay. Et le site de partage de torrents T411, auquel j’avais naguère consacré un billet, est aussi dans le collimateur des ayants droit.

Cette décision a été rendue suite à la plainte déposée par une société d’ayants droit, la SCPP – Société Civile des Producteurs de Phonogrammes – dont le président, Pascal Nègre, s’est évidemment réjoui dans un communiqué.

Voici le texte intégral de ce jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris :

Pour autant, je suis enclin à penser que le triomphe de Pascal Nègre et de la SCPP sera de bien courte durée…

En effet, la solution technique la plus simple pour bloquer l’accès à un serveur situé sur Internet est de « faire mentir le système DNS », et notamment les serveurs de résolution DNS des fournisseurs d’accès Internet, mis à disposition de leurs abonnés. Et c’est exactement ce qui a été émis en place par les FAI français pour bloquer The Pirate Bay.

Mais des résolveurs DNS ouverts, on en trouve pléthore sur Internet… et il suffit d’un paramétrage très simple de votre ordinateur, tablette ou smartphone pour faire appel à un résolveur DNS, à l’étranger ou même en France, qui ne perturbera nullement l’accès à The Pirate Bay :

Si vous êtes équipés d’un Mac sous Mac OS X ou d’un système Unix, le fichier à modifier est/etc/resolv.conf. Sous Mac OS X vous pouvez aussi effectuer ce paramétrage via Préférences Système / Réseau :

DNSsousMacOS

Si vous êtes sous Windows, vous devez aller modifier les paramètres de votre connexion TCP/IP pour changer les résolveurs DNS primaire et secondaire. Le moyen diffère selon votre version de Windows, mais je suis sûr que vous allez trouver. Pour Windows XP qui équipe encore un de mes vieux PC, c’est dans Panneau de configuration / Configuration Réseau / Réseaux TCP/IP et cela ressemble à ceci :

DNSsousWindows95

Ensuite vous pouvez paramétrer l’un des résolveurs DNS suivants :

Celui de Google :

# Google Public DNS IPv4
nameserver 8.8.8.8
nameserver 8.8.4.4

Il est disponible aussi en IPv6 :

# Google Public DNS IPv6
nameserver 2001:4860:4860::8888
nameserver 2001:4860:4860::8844

Celui d’OpenDNS, qui propose un résolveur présenté comme « professionnel et sécurisé » :

# OpenDNS
nameserver 208.67.222.222
nameserver 208.67.220.220

Vous pouvez aussi utiliser les résolveurs DNS de l’association French Data Network, fédération de FAI associatifs qui, bizarrement, n’a pas été citée dans la décision de justice amenant au blocage de The Pirate Bay. En effet, cette décision ne concerne explicitement que Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR, et pas Numericable et les autres FAI, notamment régionaux ou associatifs. Du coup les responsables de FDN ont communiqué sur Twitter au sujet de leur résolveur ouvert :

# FDN DNS IPv4
nameserver 80.67.169.12

# FDN DNS IPv6
nameserver 2001:910:800::12

Vous pouvez aussi, mais c’est un peu plus compliqué, disposer localement sur votre ordinateur de votre propre résolveur DNS, par exemple en installant le logiciel unbound.

Bref, on le voit, tenter de bloquer des sites en agissant au niveau du système DNS est totalement inefficace. Et c’est risqué, car toucher au système DNS peut perturber le fonctionnement d’Internet au-delà de ce qui était souhaité… comme on l’a vuen Allemagne en 2009 ou pour le quotidien Le Monde en 2011.

Espérons que les autorités judiciaires comprendront enfin que la technique du blocage DNS est aussi risquée qu’inefficace !

http://www.zdnet.fr/actualites/pour-contourner-le-blocage-des-sites-web-il-suffit-de-changer-de-resolveur-dns-39810881.htm


La mise à dispo en ligne du « Numéro des Survivants » ayant eu tellement de succès (+ de 9 000 téléchargements depuis des connexions au Pakistan et en Palestine, le virus est en marche !!!) on remet ça (mais après c’est fini, hein !) pour le numéro « Post-Survivants »…

Attention, le fichier PDF pèse 93 Mo…

http://www.libertes-internets.net/archives/docs/Charlie_Hebdo_1179_25_02_2015.pdf

charlie


Il n’y a vraiment plus que Gérard Mulliez qui prend encore au sérieux les affiches du PC…

[La Voix du Nord – 21/02/2015]

mulliezSamedi après-midi, à 16 h 30, en pleine réunion du conseil départemental des jeunes communistes, Gérard Mulliez, patron d’Auchan et troisième fortune de France, mécontent d’une affiche du Parti communiste où il est décrit comme « profiteur de la crise », est venu « sermonner » les membres du parti politique.

« La scène était surréaliste ». Les jeunes militants communistes n’en reviennent toujours pas. Le local de la rue d’Artois, à Lille, était rempli comme chaque mois d’une vingtaine de personnes venues discuter de l’action politique à mener. Quand soudain… « J’ai vu un monsieur pousser la porte, témoigne Pascal, un militant. Je l’accueille, il me regarde et il me dit : Vous n’êtes vraiment pas gentil avec moi » L’entrée de la troisième fortune de France dans le local passe presque inaperçue, le militant ne saisit pas les propos de son interlocuteur. Les conversations se poursuivent. La vingtaine de jeunes est en réunion. « Puis il enlève sa casquette et dit Vous voyez l’affiche là-bas. Et là j’ai réalisé que c’était Gérard Mulliez ». Dans la salle quelqu’un s’écrie même « Ah, mais c’est Gérard Mulliez ! ». Le patron fondateur d’Auchan, actuellement président d’un comité stratégique pour de groupe, a peu apprécié la nouvelle affiche du Parti communiste imprimée à 8000 exemplaires dans le Nord. Il y est représenté au-dessus d’une ouvrière, avec un écart de salaire mirobolant, et barrée du slogan « Ils empochent, nous produisons ».

« Lavage de cerveau »

Désigné comme « actionnaire, milliardaire et profiteur de la crise » M. Mulliez se défend face à une salle ébahie de sa présence : « Je crée des emplois avec mes magasins ». On lui répond : « Oui, mais les salariés vous permettent de verser des dividendes toujours plus grands aux actionnaires alors qu’ils sont étranglés et exploités ». Le dialogue se poursuit, ferme mais courtois : « C’est du charabia idéologique » aurait répondu M. Mulliez, selon un militant. Le grand patron parle même de « lavage de cerveau » selon Quentin Le Matt, le secrétaire fédéral du Nord des Jeunes communistes. (suite…)


[Joab Jackson – Le Monde Informatique – 18/02/2015]

Les critiques commencent à pointer les limites du big data, mais les analystes continuent de voir en lui un avenir radieux.

Après les attentes démesurées, les désillusions ? La vague du big data a peut être atteint un pic, en tout cas pour ceux qui suivent le Gartner Hype Cycle. En d’autres termes, certains professionnels commencent à douter des annonces marketing autour de l’analyse big data et à adopter un point de vue plus critique sur les limites des systèmes big data. Selon le credo, plus une entreprise collectait de données, plus elle pourrait en extraire des informations pointues et utiles. Un ingénieur de Google, qui a été gavé au big data plus que n’importe qui, a nommé cette notion « la déraisonnable efficacité des données ». Dans une série d’articles, le dernier numéro de Science News dresse dans le détail les limites des gros volumes de données, dont le plus récent s’intitule « Le Big data et les défis de la réplication ».Le problème, selon Science News, est loin d’être sans intérêt. Avec une telle quantité de données et autant d’outils différents pour les analyser, comment peut-on être sûr que les résultats sont corrects ? « Chaque fois qu’un scientifique préfère une application à une autre ou décide d’analyser une variable, plutôt qu’une autre, ce choix peut conduire à des conclusions très différentes », a écrit Tina Hesman Saey. Ce problème de la validité ne concerne pas seulement les grands consommateurs de données, mais toute la communauté scientifique dans son ensemble.

Impossible de reconduire les mêmes traitements ?

Dans un autre article, Science News aborde la question des résultats non reproductibles, ou celle de l’incapacité croissante des scientifiques à reproduire des résultats d’études publiées antérieurement. (suite…)


Faites le test: essayez de lire vos vieux documents écrits avec Framemaker en 1989 ou bien décompresser une archive Stuffit de 1993, voire tout simplement récupérer une maquette réalisée avec Quark Xpress 4…

[ Jean Elyan – Le Monde Informatique – 18/02/2015 ]

Aujourd’hui, certains commencent à se préoccuper de la détérioration des supports numériques, un temps où il ne sera plus possible d’accéder à nos données, à notre histoire, à nos connaissances…

En cette ère du cloud omniprésent, il semble facile de supposer que les données stockées dans le nuage sont en quelque sorte préservées pour toujours. Et du point de vue de la postérité, on pourrait penser que seule l’information analogique d’antan – tous les trucs sur papiers, sur bandes et autres formats pré-numériques qui n’ont pas été explicitement digitalisés – pose problème. La semaine dernière, lors de la réunion annuelle de l’Association américaine pour l’avancement de la science, Vinton Cerf, « le père de l’Internet » et aujourd’hui chef évangéliste de l’Internet chez Google, en a dressé une image bien différente. Pour Vint Cerf, la pérennité des données numériques est loin d’être une évidence. Celui-ci craint même un « âge noir du numérique » où, du fait de la rapidité de l’évolution technologie, les formats de stockage vont vite devenir obsolètes selon un phénomène qu’il appelle « décomposition des bits ». Dans ce monde, les applications nécessaires pour lire les fichiers, que nous stockons avec tant de confiance aujourd’hui, pourraient être perdues parce qu’ils sont incompatibles avec les nouvelles technologies matérielles émergentes. Si bien que selon lui, « un grand nombre de ces fichiers seront inutilisables, inaccessibles aux générations futures ». Sa solution ? Le « parchemin numérique » – autrement dit, un outil pour préserver les anciennes technologies qui permettra de récupérer les fichiers obsolètes. « Pour résoudre ce problème, il faudrait maintenir une compatibilité de lecture minimum des données plus anciennes avec les nouvelles technologies sans se soucier de la performance, de la capacité ou du coût », a déclaré Éric Burgener, directeur de recherche chez IDC. « Tout est bien sûr dans les détails », ajoute-t-il. (suite…)


[L’Expansion.com –  03/02/2015]

Google, Amazon et Microsoft auraient payé le bloqueur de publicité pour que les leurs soient ajoutées à la « liste blanche » de celles qui s’affichent tout de même, selon le Financial Times

Qui a peur du grand méchant Adblock Plus? Face à la montée des bloqueurs de publicité, utilisés notamment par environ 20% des Français , certains géants du Web passent à la caisse. C’est notamment le cas de Google, Amazon ou Microsoft, raconte ce lundi le Financial Times.  Ces accords confidentiels consistent, en substance, à payer la société allemande Eyeo, qui édite Adblock Plus, pour qu’elle ajoute les publicités de son entreprise à sa « liste blanche » de publicités jugées « discrètes ».

Les « gros » doivent passer à la caisse

Adblock affirme qu’il n’est pas possible de rejoindre cette liste si les publicités en question ne répondent pas à un certain nombre de critères de transparence et ne dérangent pas trop la lecture d’une page Web. Les publicités de la « liste blanche » peuvent également être bloquées par les utilisateurs du programme, mais leur autorisation est « encouragée » par celui-ci.

L’opération est gratuite pour les petites entreprises, mais Eyeo réclamerait bien de l’argent en échange du passage parmi les publicités autorisées pour certains géants du Web. Une entreprise, qui ne souhaite pas que son nom soit divulgué, confie même un ordre de grandeur de la somme en question au Financial Times. Pour « whitelister » des publicités, Eyeo réclamerait 30% des revenus générés par le déblocage pour la société.

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/des-geants-du-web-paient-adblock-plus-pour-epargner-leurs-pubs_1647587.html


[Rémi Noyon – Rue89 – 02/02/2015] En plus de son efficacité douteuse, le site gouvernemental Stop-djihadisme se prête à tous les détournements. On y trouve notamment une plaquette qui renseigne sur « les premiers signes » de l’embrigadement d’un proche dans le salafisme djihadiste. Parmi ces « signes » évoqués sous forme de pictogrammes (à gauche ci-dessus) :

  • « Ils se méfient des anciens amis, qu’ils considèrent maintenant comme des “impurs” » ;
  • « Ils rejettent des membres de leur famille » ;
  • « Ils abandonnent l’école ou la formation professionnelle car l’enseignement dispensé fait parti du complot », etc.

Vient ensuite le numéro vert mis à disposition des « familles » qui « sont souvent démunies pour identifier les signes qui peuvent laisser présager un embrigadement, puis un départ ». radicalisation

La plaquette de La Quadrature

Sur Twitter, Clément Sénéchal, « l’homme qui tweetait pour Mélenchon », se moque gentiment :

« Passé la journée au téléphone avec le ministère de l’Intérieur : j’avais des doutes sur à peu près tous mes potes. »

Certains vont plus loin. Jérémie Zimmermann, l’un des co-fondateurs de La Quadrature du Net, qui défend un Internet libre et ouvert, vient de relayer une plaquette intitulée : « Dérive autoritaire. Les premiers signes qui doivent alerter » (à droite ci-dessus). attentifs_ensemble Reprenant les codes du site Stop-djihadisme, cette infographie liste les risques :

  • « Restriction de la liberté d’expression » ;
  • « Interdiction de manifestations pacifiques » ;
  • « Banalisation de messages racistes » ;
  • « Généralisation et extension de la surveillance des citoyens » ;
  • « Prévalence d’intérêts économiques sur l’intérêt général » ;
  • « Partenariats avec des régimes violant les droits de l’homme » ;
  • « Répression violente des manifestations » ;
  • « Instrumentalisation des menaces pour justifier des mesures sécuritaires » ;
  • « Contournement de la démocratie et du contrôle du pouvoir judiciaire. »

Ça ne vous rappelle rien ? http://rue89.nouvelobs.com/2015/02/01/derive-autoritaire-les-premiers-signes-doivent-alerter-257453


Dans l’anthropologie, il existe le concept de « indigène trop volontaire » (« eager native ») – c’est un représentant de la population étudiée qui se précipite au-devant de l’anthropologue (blanc généralement) et qui s’approprie son langage afin d’en tirer un avantage vis-à-vis de sa communauté (« je suis avec le blanc »). L’anthropologue est ravi (« je suis avec le noir »), il trouve un indigène qui lui confirme son préjugé – et occulte par là le « vrai discours » du peuple indigène qu’il était censé étudier !  Frantz Fanon appelait cela « le nègre utile ».

Dans le colonialisme, la même chose existe et permet de légitimer ou de disculper la colonisation – « Nous ne sommes pas des méchants, puisque un représentant du peuple colonisé nous soutient ouvertement et approuve nos thèses ». Cela va de la « Malinche », cette soi-disante « princesse aztèque » qui aurait « aidé Cortes dans la conquête du Mexique (« nous n’étions pas des envahisseurs, nous avons simplement aidé un camp a triompher contre l’autre ») aux témoignages de « chefs Noirs » abondamment publiés par la presse aux Etats-unis avant la Guerre de Sécession, qui expliquent qu’ils ne veulent surtout pas être libérés de l’esclavage car ils n’ont pas les capacités pour être libres. En Algérie française, en Nouvelle-Calédonie ou en Irak, à chaque fois, la parole « indigène » est utilisée (fabriquée) pour légitimer l’ordre colonial. « Vous voyez bien qu’on a raison, puisque les Indigènes qui ont pris la peine d’évoluer disent la même chose que nous ».

Dans le cas de Chalghoumi, repéré et promu par la communauté juive, il est « l’Arabe utile » qui permet de faire taire la critique contre les exactions israéliennes. « Vous voyez, les Arabes ne sont pas tous contre nous, ce ne sont que les antisémites massacreurs qui nous critiquent, les « bons Arabes » comme Chalghoumi sont avec nous »….  Chalghoumi est un simple rouage de plus de la propagande « hasbara« .  Il finira d’ailleurs par tomber le masque lors des massacres à Gaza, quand il demandera à l’Etat d’interdire les manifestations pro-palestiniennes, « parce que celles-ci sont antisémites »…  Un « imam » arabe qui traite les pro-palestiniens d’antisémites – voilà un investissement payant pour le Lobby israélien !

[Emmanuel Ratier – Faits&Documents n°390 – 01/02/2015]

Depuis une quinzaine de jours, bien que ne représentant que lui-même, il a squatté, avec sa calotte blanche, les plateaux de télévision, les micros des radios, les manifestations « charliesques » et les commémorations. Voici l’incroyable histoire d’un pizzaïolo fondamentaliste musulman, toujours interdit de séjour aux États-Unis, qui, fort du soutien des représentants officiels de la communauté juive, est devenu l’interlocuteur privilégié de Manuel Valls. Et qui sera sans doute chargé d’incarner l’improbable « islam de France », c’est-à-dire un islam laïc.

« L’Imam des lumières. »
Libération, 6 juillet 2012.
« L’Islam des services. »
Farid Hannache, son ancien bras droit.

« Si Chalghoumi est rejeté, ce n’est pas parce qu’il est modéré, comme certains veulent le faire croire, mais parce qu’il est illégitime. Il est désigné représentant d’une communauté par ceux qui n’y appartiennent pas. Chalghoumi est ce que la sociologie américaine appelle un « native informant », ces figures qui occupent la parole d’une communauté dont ils n’ont pas le soutien, mais qui tirent leur légitimité des médias et des milieux politiques dominants. Il dit ce que la majorité a envie d’entendre de la part d’une minorité, mais pas ce qu’elle pense réellement. Les « informateurs indigènes » valident les stéréotypes que la majorité véhicule sur leur communauté. On parle également des « rented negroes », ces noirs américains qui monopolisent le paysage médiatique pour donner « un visage de noir pour une opinion de blanc ». Chalghoumi est loué dans les deux sens du terme et l’un parce que l’autre ! […] Le message qui est envoyé au public c’est qu’un imam modéré est rejeté par ses coreligionnaires qui sont donc, dans leur majorité, extrémistes. La mise en scène de Chalghoumi, loin de combattre le préjugé d’un islam radical et intolérant, le conforte puissamment. […] Il est au dialogue judéo-musulman ce que les bourgeois de Calais étaient au dialogue franco-britannique. Encore que ces derniers n’avaient guère le choix. »
Pascal Boniface, Le plus Nouvel Obs, 14 février 2013.

« En réalité, quand bien même l’imam de Drancy agirait par ambition personnelle, l’important n’est pas sa personne, que chacun a le droit de ne pas apprécier, mais les idées qu’il incarne. Il faut se rendre à l’évidence : pour certains de nos concitoyens, l’« islam de France » prôné par Chalghoumi n’est pas une chance pour les musulmans français, mais une menace pour leur identité. À ceux-là, il faut faire entendre clairement la position de la République : Chalghoumi n’est pas le problème, il est la solution. »
Elisabeth Lévy, Le Point, 14 février 2013 (la journaliste le connaît bien pour avoir participé, avec lui, en juin 2012, au forum Démocratie et religion à Tel-Aviv avec Alain Finkielkraut, Raphaël Enthoven, Caroline Fourest, etc.).

« L’homme est une parabole de la complaisance paresseuse ou méprisante des élites républicaines, quand on évoque l’islam ; Chalghoumi est devenu célèbre et positionné. De religieux obscur contesté dans sa mosquée, l’imam est devenu un sujet d’actualité nationale, puis une marque. Deux marques en fait : « L’imam des juifs », pour ceux qui le vilipendent, donc un Juste, instantanément, pour les dirigeants des communautés juives (qui) ne jurent que par ce gentil prêcheur, l’adoubent et l’entourent, le manipulent, et l’étouffent de leur empressement. Et « l’imam modéré », pour les autorités politiques en mal de musulman convenable, qui de même l’ont couvé, entouré, étouffé, vanté, promu, sous Sarközy puis sous la gauche, et les médias à l’unisson : deux bouquins, des plateaux télé, une parole recueillie avec la gravité qui accompagne les révélations […] Sa mosquée se remplit mal. L’imam de Drancy intéresse ceux que l’islam réel n’intéresse pas. Mais il n’est pas aimé chez les musulmans engagés, témoins ébahis de son ascension. On lui reproche tour à tour sa syntaxe hasardeuse, son parcours opportuniste, la protection ostensible des puissants, son illégitimité religieuse, son destin qui respire l’incohérence ou l’insincérité. L’ancien missionnaire du Tabligh est désormais le plus nationaliste des religieux, expliquant que tout le mal vient de l’islam d’ailleurs […] Problème : cet engouement ne tient compte de rien […] Chalghoumi parle dans le vide, ou dans l’air du temps. « Je suis malade qu’on me fasse représenter par cet homme incapable d’aligner deux phrases » […] Chalghoumi exaspère les musulmans, mais est une vedette française […] Chalghoumi est inaudible – sauf dans la France officielle, ses politiques et ses médias, le public innocent. » Claude Askolovitch, Nos mal-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas (Grasset, 2013). (suite…)


« Tu montres les crocs, mais une simple blague fait trembler les fondements de ta pensée »…  Merci les gars, c’est ce que j’avais besoin d’entendre !

[Mathieu Sommet – Salut les Geeks – 18/01/2015]

Face à la peur et à la tyrannie, qui viendra sauver ces hommes ?  Ce court-métrage a été réalisé pour rendre hommage aux 17 victimes qui ont perdu la vie lors des tragiques attentats qui ont touché la France.

Au cas où, téléchargeable ici : http://www.libertes-internets.net/archives/films/SUPER_CRAYON_Hors_Serie_MATHIEU_SOMMET.mp4

Réalisation : Timothée Hochet  —  Scénario : Mathieu Sommet
Son / Mixage : Alexis Lloyd  —  Maquilleuse : Margaux Taton
Otage n°1 : Antoine Daniel   — Otage n°2 : Bruce Benamran — Terroriste : INTHEPANDA


Norman, trente millions d’amis

PORTRAIT – Avec ses vidéos réalisées depuis sa chambre, Norman Thavaud fait les plus fortes audiences sur YouTube en France. Son influence dans les cours de lycée est énorme. Les parents pourront aller le voir en spectacle.

[ Ludovic Perrin – Le Journal du Dimanche – 18/01/2015]

C’est un garçon mal adapté au monde des grands. Pas trop viril, pas trop bilingue, pas assez costaud pour s’imposer dans une compétition globale où les hommes font le job et où « les femmes ont des couilles ». Un jour, après avoir perdu une partie de ping-pong, il s’est enfermé dans sa chambre. S’inspirant de ses mésaventures, il a écrit, dans sa barre d’immeuble de Montreuil (l’appartement prêté par son beau-frère), un sketch absurde qu’il a filmé, joué et monté avant de le poster sur YouTube comme une bouteille jetée à la mer. Quelques jours plus tard, il découvre que sa vidéo a été visionnée par plusieurs centaines de milliers d’internautes.

Cinq ans plus tard, Norman Thavaud est devenu sous ses airs de grand frère l’une des personnes les plus influentes auprès des ados. Ses vidéos pointant par le détail (l’absurdité de l’objet chemise, le fossé social entre les adeptes du Mac et ceux du PC, le snobisme des anglophiles) l’ostracisme et les préjugés dont souffre toute la jeune génération baladée des cours de lycée aux stages en entreprise, dépassent chacune en moyenne plusieurs millions de vues.

Un humoriste qui fuit la télévision

À tel point que « Luigi clash Mario », dans laquelle Norman défend la cause de l’outsider Luigi face au héros iconique de jeux vidéo Super Mario, a été la vidéo la plus vue sur YouTube France l’an dernier. Bien entendu, le site d’hébergement de vidéos en ligne lui a immédiatement proposé un contrat de partenariat. Et toutes les chaînes de télévision ont voulu l’avoir dans leurs émissions. À la surprise générale, le jeune homme a décliné toutes les propositions des télévisions. (suite…)


En deux semaines, près de 70 procédures pour «apologie du terrorisme» ou «menace d’action terroriste» ont été engagées, avec près de 30 condamnations à la clé. Le Syndicat de la Magistrature fulmine dans un communiqué publié aujourd’hui : «depuis quelques jours s’enchaînent les procédures expédiées, où l’on a examiné et jugé le contexte, à peine les circonstances des faits, si peu l’homme, poursuivi pour avoir fait l’apologie du terrorisme». Un texte sévère, qui invite à «résister à l’injonction de la répression immédiate» où il est notamment question de justice «désastreuse», de manque de«recul» et de «réactions hystérisées».

(suite…)


Merci Philippe de mettre le doigt là où ça fait mal….

Après Charlie : bal tragi-comique à gauche radicale-sur-Seine

[Philippe Corcuff – Sociologue, libertaire, altermondialiste – Tribune Libre – L »Obs & Rue89 – 19/01/2015]

Ce qu’on a appelé « gauche radicale » ou « gauche de la gauche » ou « gauche de gauche » a émergé au cours des années 1990, avec des composantes :

  • partisanes (LCR, puis NPA, plus tard Front de gauche, avec notamment le PCF, le PG et Ensemble, des courants de gauche du PS et des Verts, plus récemment Nouvelle Donne, et puis du côté postcolonial le Parti des Indigènes de la République),
  • associatives (Attac, créée en juin 1998, Fondation Copernic, mouvements des « sans », groupes féministes, Act Up, etc.)
  • ou syndicales (Union syndicale Solidaires, des secteurs de la FSU et de la CGT).

Cette gauche radicale commençait à se saisir tout à la fois de l’impasse du stalinisme, après la chute du Mur de Berlin en 1989, et de l’enlisement social-libéral du Parti socialiste depuis 1983. Elle mêlait entre autres une extrême-gauche issue de Mai 1968, devenue plus pragmatique dans l’attention aux contradictions de la société et aux mouvements sociaux, une galaxie communiste en recomposition, une gauche écologiste, des sensibilités critiques du PS ou un renouveau des thématiques « républicaines ».

Une de ses origines a été en avril 1991 le manifeste « Refondations », initié notamment par l’ex-ministre communiste Charles Fiterman. Les grandes grèves et manifestations de l’hiver 1995 ont constitué pour cette galaxie naissante un moment d’accélération. Des ré-élaborations marxistes, incarnées particulièrement par Daniel Bensaïd, et des sciences sociales critiques engagées, symbolisées par Pierre Bourdieu, l’ont accompagnée intellectuellement.

Débordée par l’extrême droite

Cette gauche radicale a eu principalement des effets sur le champ politique et sur l’espace idéologique public entre 1995 et 2006 ; 2005 correspondant à la victoire du « non » au Traité constitutionnel européen et 2006 à la victoire du mouvement social contre le CPE (Contrat Première Embauche).

Cependant, entre routinisations organisationnelles, faible imagination au niveau des pratiques politiques, prégnance institutionnelle de la présidentialisation, divisions ou appauvrissement intellectuel, elle a depuis largement perdu la main. Elle n’a pas réussi à constituer une alternative à la gauche sociale-libérale, ni dans le cadre des institutions représentatives existantes (Front de gauche), ni dans un rapport plus critique à ces institutions (NPA), ni vraiment réussi à inventer une politique citoyenne non partisane pesant significativement sur les enjeux du moment (Attac).

Elle a même été débordée par l’extrême droite, qui apparaît de plus en plus comme une possibilité électorale crédible par rapport aux alternances rituelles entre le PS et l’UMP. Par ailleurs, sur le plan culturel, un néoconservatisme xénophobe, sexiste, homophobe et nationaliste à deux têtes (islamophobe avec Eric Zemmour, antisémite avec Alain Soral) est en train de lui piquer ses mots (« néolibéralisme », « pouvoir des banques et de la finance », « mondialisation », « propagande médiatique », « peuple », « social », « République », « démocratie », « laïcité », « écologie »…) et ses postures critiques (dans une rhétorique « antisystème » vague associée à une rebellitude floue), dans la magie d’un « politiquement incorrect » débarrassé des appuis émancipateurs de la critique historique de gauche. (suite…)


[Schlomo Sand – UJFP – 13 janvier 2015 – Traduit de l’hébreu par Michel Bilis]

Rien ne peut justifier un assassinat, a fortiori le meurtre de masse commis de sang-froid. Ce qui s’est passé à Paris, en ce début du mois de janvier constitue un crime absolument inexcusable. Dire cela n’a rien d’original : des millions de personnes pensent et le ressentent ainsi, à juste titre. Cependant, au vu de cette épouvantable tragédie, l’une des premières questions qui m’est venue à l’esprit est la suivante : le profond dégoût éprouvé face au meurtre doit-il obligatoirement conduire à s’identifier avec l’action des victimes ? Dois-je êtreCharlie parce que les victimes étaient l’incarnation suprême de la liberté d’expression, comme l’a déclaré le Président de la République ? Suis-je Charlie, non seulement parce que je suis un laïc athée, mais aussi du fait de mon antipathie fondamentale envers les bases oppressives des trois grandes religions monothéistes occidentales ?

Certaines caricatures publiées dans Charlie Hebdo, que j’avais vues bien antérieurement, m’étaient apparues de mauvais goût ; seule une minorité d’entre elles me faisaient rire. Mais, là n’est pas le problème ! Dans la majorité des caricatures sur l’islam publiées par l’hebdomadaire, au cours de la dernière décennie, j’ai relevé une haine manipulatrice destinée à séduire davantage de lecteurs, évidemment non-musulmans. La reproduction par Charliedes caricatures publiées dans le journal danois m’a semblé abominable. Déjà, en 2006, j’avais perçu comme une pure provocation, le dessin de Mahomet coiffé d’un turban flanqué d’une grenade. Ce n’était pas tant une caricature contre les islamistes qu’une assimilation stupide de l’islam à la terreur ; c’est comme si l’on identifiait le judaïsme avec l’argent !

On fait valoir que Charlie s’en prend, indistinctement, à toutes les religions, mais c’est un mensonge. Certes, il s’est moqué des chrétiens, et, parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal danois, ni Charlie ne se seraient permis, et c’est heureux, de publier une caricature présentant le prophète Moïse, avec une kippa et des franges rituelles, sous la forme d’un usurier à l’air roublard, installé au coin d’une rue. Il est bon, en effet, que dans la civilisation appelée, de nos jours, « judéo-chrétienne », il ne soit plus possible de diffuser publiquement la haine antijuive, comme ce fut le cas dans un passé pas très éloigné. Je suis pour la liberté d’expression, tout en étant opposé à l’incitation raciste. Je reconnais m’accommoder, bien volontiers, de l’interdiction faite à Dieudonné d’exprimer trop publiquement, sa « critique » et ses « plaisanteries » à l’encontre des juifs. Je suis, en revanche, formellement opposé à ce qu’il lui soit physiquement porté atteinte, et si, d’aventure, je ne sais quel idiot l’agressait, j’en serais très choqué… mais je n’irais pas jusqu’à brandir une pancarte avec l’inscription : « je suis Dieudonné ».

(suite…)


Vous n’avez pas trouvé « CHARLIE HEBDO » dans votre kiosque ce matin ? La queue était trop longue ? Pas envie de filer du fric à Philippe Val  (qui est toujours membre de la rédaction) ? Vous êtes un jihadiste planqué dans un maquis, sans accès à la presse ? Nous avons la solution 🙂

[N° 1178 – 14 Janvier 2015 – Fichier Adobe PDF – 13 Mo]

"Une" de Charlie Hebdo - post attentats


#facepalm

Ralliement de Sébastien Chenu à Marine Le Pen: « J’ai l’impression de faire un deuxième coming-out »
[Alexandre Sulzer – L’EXPRESS –  11/12/2014]

Cofondateur de GayLib et ancien secrétaire national de l’UMP, Sébastien Chenu a annoncé jeudi avoir rejoint le Rassemblement Bleu Marine. Il s’en explique à L’Express.

Il est l’un des confondateurs de GayLib, un mouvement associé à l’UMP pour défendre le droit des homosexuels. Ancien secrétaire national de l’UMP, Sébastien Chenu, 41 ans, incarnait l’aile « progressiste » de l’UMP. Récemment encore, il avait parrainé Bruno Le Maire pour l’élection à la présidence de l’UMP. Il a annoncé jeudi rejoindre Marine Le Pen au Rassemblement Bleu Marine (RBM) et s’en explique à L’Express.

Pourquoi rejoindre le RBM?

Dans ce monde un peu fou, où l’UMP et le PS sont devenus interchangeables, Marine Le Pen est la seule femme politique cohérente aujourd’hui. Si la valeur à laquelle on m’associe est la liberté, mon choix est aussi cohérent par la défense de Marine Le Pen de la souveraineté, de la monnaie, des frontières, de l’expression politique. Mon premier vote quand je me suis engagé en politique, c’était contre Maastricht. J’ai toujours soutenu une ligne eurosceptique à l’UMP. Force est de constater que cette ligne a été maintes fois trahie. Avec Sarkozy ou Juppé, ce sera la même chose. On nous tiendra des discours et on nous fera d’autres actes. Je viens de terminer le bouquin de Bruno Le Maire: c’est un discours de Marine Le Pen mais ils ne le mettront pas en oeuvre… Pour défendre la souveraineté monétaire et nationale, il n’y a que Marine Le Pen! L’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’UMP traduit une politique ultra-libérale mondialisée. Même si certains accents dans son discours ressemblent à ceux de Marine Le Pen – il lui pique des éléments sur l’Aide médicale d’Etat (AME), sur Schengen – je ne crois plus à sa soupe.  (suite…)


Un petit coup de VPN et hop ! On se rit du blocage !!!

[Actu Legalis – 06/12/2014]

Dans une ordonnance de référé du 4 décembre 2014, le TGI de Paris a ordonné aux quatre grands fournisseurs d’accès français, Bouygues, Free, Orange et SFR, de mettre en œuvre des mesures propres à empêcher l’accès de leurs abonnés, depuis le territoire français, au site d’origine thepiratebay.se, aux sites de redirection visés par l’ordonnance, à trois sites miroirs et une longue liste de proxies, par tout moyen efficace, notamment par blocage des noms de domaine. Ces mesures seront mises en place pendant un an.
La SCPP a agi sur le fondement de l’article L. 336-2 du CPI qui l’autorise en tant que société de gestion des droits des producteurs à demander au tribunal d’ordonner toute mesure propre à faire cesser une atteinte à un droit d’auteur ou à un droit voisin, à l’encontre de toute personne susceptible de contribuer à y remédier. Comme l’a rappelé le tribunal, cette action peut être entreprise indépendamment de celles à l’encontre des éditeurs.
Dans cette affaire, la SCPP avait fourni de nombreux constats d’agents assermentés démontrant que ce site d’origine suédoise propose clairement et quasiment exclusivement le téléchargement, ou l’accès en mode streaming, de fichiers musicaux, sans l’autorisation des ayants droit. Le tribunal note au passage que l’illicéité du site a été reconnue par d’autres tribunaux européens et son accès a a été bloqué judiciairement au Royaume-Uni, en Irlande, en Italie, en Belgique, au Danemark et en Finlande.

http://www.legalis.net/spip.php?page=breves-article&id_article=4387