Presse aux ordres



[Emmanuel Ratier – Faits&Documents n°385 – 24 Octobre 2014]

Journaliste depuis 25 ans à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le journaliste Udo Ulfkotte a révélé à la télévision allemande qu’il travaillait depuis des lustres pour la CIA, s’employant à faire de la propagande pro-américaine, pro-européenne et anti-russe.

Selon lui, il existe de nombreux « agents non-officiels sous couverture » comme lui, tout particulièrement en France, en Nouvelle- Zélande, en Grande-Bretagne, en Israël et en Australie, qui se contentent de signer ou de lire des articles déjà écrits par les agences de renseignement américaines.

Ils sont le plus souvent contactés en début de carrière par des organisations transatlantiques qui leur paient des voyages, les invitent, leur ouvrent les portes afin de tisser progressivement des liens de plus en plus étroits puis les soudoient et les rémunèrent.

http://www.faitsetdocuments.com


[Paul-Eric Blanrue – Iran French Radio (IRIB) –  20/10/2014]

À l’automne 2014, Éric Zemmour sort Le Suicide français (Albin Michel), désormais best-seller.
Il y vante au passage (page 304) le sionisme passé de Jean-Marie Le Pen, qu’il fréquente dans l’intimité depuis belle heurette, sans toutefois le dire.
De son côté, Serge Moati, qui se targue d’être un « juif et ancien franc-maçon », publie Le Pen, vous et moi (Flammarion) dans lequel il narre avec bonhommie son « amitié de 25 ans » avec le président de FN. Il en profite pour réaliser un film intitulé « Adieu Le Pen », diffusé sur France 2, sorte d’hagiographie présentée sous le masque de la rupture (à laquelle personne ne croit).
Tout ceci n’est pas le fruit du hasard. Mon enquête paraissant sous le titre Jean-Marie, Marine et les juifs(Oser dire) tombe à point nommé pour expliquer cette soudaine frénésie.
Je viens d’achever la lecture du Suicide français. Éric Zemmour y est habile. L’épaisseur du livre et sa construction non linéaire (les chapitres sont disposés comme les pièces d’un puzzle à reconstituer par le lecteur) lui permettent de multiplier les pistes et de noyer le poisson comme dans un roman policier. Son habileté est de reprendre pour l’essentiel des thèses à succès de ce qu’on appelle à tort ou à raison la dissidence, et de détourner ou minorer une grande partie des conclusions auxquelles celle-ci parvient.
Zemmour reconnaît ainsi, en quelques pages, les méfaits de BHL, Marek Halter et des autres sionistes adeptes de SOS Racisme ; en quelques lignes, mais guère davantage, il critique le pouvoir exorbitant du CRIF ; ayant compris que les esprits les plus éveillés en ont plus qu’assez de la remembrance shoatique, il la dénonce comme « religion obligatoire » et « métaphysique apocalyptique » (en prenant soin, pas folle la guêpe, de se démarquer des révisionnistes).
L’habileté de notre « juif berbère » consiste encore à rapporter sans insulte « le phénomène Dieudonné » et à raconter avec sobriété la remise du Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence à Robert Faurisson par l’humoriste.

Subtil, malin comme un singe, le journaliste-chroniqueur a réussi à faire le buzz en reprenant la thèse d’un livre d’histoire non-conformiste sur Vichy, écrit par Alain Michel, un rabbin vivant en Israël : Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français (CLD, 2012). Puisque l’ouvrage du rabbin est préfacé par celui qui était alors président du CRIF, Richard Prasquier, le déchaînement de vitupérations que sa publicité provoque est par conséquent sans issue pour ses zoïles, qui seront un jour ou l’autre confrontés à l’autorité morale des patrons de la communauté organisée qui mettra de facto un terme à leurs débordements.

En attendant, il faut signaler le revers de l’habileté zemmourienne : la mauvaise foi ou, tout au moins, l’oubli volontaire ayant pour objectif de désigner à ses lecteurs une cible factice. Le diagnostic que Zemmour finit par poser, après mille détours, accable en effet, sans surprise aucune, l’islam.

« Pour « intégrer » l’islam, il faudrait que la France renonce à mille ans d’Histoire, renie Philippe le Bel, Richelieu, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle », écrit-il dans un roulement un tambour. Zemmour n’a-t-il pas remarqué que la France a depuis longtemps renoncé à son Histoire ? Cet abandon est précisément ce qui pose problème, comme l’avait noté Guy Debord dans un texte devenu célèbre et dans lequel il faisait remarquer que les immigrés ne pouvaient guère s’intégrer dans une société ayant implosé, détruit ses normes et perdu ses racines.

N’importe, pour Zemmour, l’islam est à la source du mal : « L’islam est à la fois le révélateur et le détonateur de la désintégration de l’État-nation », insiste-t-il.

Fichtre ! Quelle puissance aurait donc cet islam-là ! Il serait capable à lui seul d’abattre l’État-nation ? C’est bien entendu la plus énorme faille de la démonstration de Zemmour. L’auteur oublie en cours de route (c’est pour cela qu’il négocie tant de zigzags, pour s’y perdre, pour nous perdre) un point essentiel, la vérité de bon sens contenue dans cette fameuse phrase attribuée à Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer ». Chacun peut le constater : l’islam est vertement critiqué à peu près partout et par tous, de Valeurs actuelles à Charlie Hebdo, du Point à L’Express, du droitard Finkielkraut (le nouveau Maurras des identaires) au béachelien BHL.

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«Complices de l’inavouable», l’enquête de Saint-Exupéry

[Sylvain Bourmeau et Thomas Cantaloube – Mediapart – 11 avril 2009]

Le journaliste Patrick de Saint-Exupéry réédite son ouvrage de 2004 qui accuse François Mitterrand, certains de ses proches, une poignée de militaires et plusieurs responsables politiques français, dans le déclenchement du génocide rwandais de 1994. Dans une nouvelle préface, l’auteur s’insurge également contre les autorités françaises de droite comme de gauche, et leurs relais médiatiques qui, quinze ans après les massacres, continuent de dresser des rideaux de fumée pour empêcher la diffusion de la vérité. Entretien.

Patrick de Saint-Exupéry, grand reporter et rédacteur en chef de la revue XXI, revient du Rwanda. Une fois n’est pas coutume, il s’y est rendu en tant que touriste. Toutes les fois précédentes, il y avait été en tant que journaliste. Cette fois-ci, il a juste été assister aux cérémonies commémorant le quinzième anniversaire du génocide. Comme un devoir de mémoire. Un geste personnel dans une histoire qui l’a profondément marqué.

Car Patrick de Saint-Exupéry, en 1994, a vu là-bas des choses qu’il n’oubliera jamais. Il a vu des hommes se faire tuer par d’autres hommes par centaines de milliers, juste parce qu’ils étaient soi-disant différents: certains un peu plus grands, d’autres plus râblés, certains plus malins, d’autres plus lents, selon des caractérisations coloniales plus que douteuses. Il a vu le troisième génocide du XXe siècle, une machine de mort implacable qui a creusé les tombes de 800.000 êtres humains, hommes, femmes et enfants. Il a vu les Tutsis se faire massacrer par les Hutus.

Il a aussi vu, sans comprendre tout de suite, des agissements étranges de la part de soldats français mandatés par l’ONU pour tenter d’arrêter le génocide. Ce n’est que quelques années plus tard, en 1998, en menant une enquête pour Le Figaro, qu’il a découvert que le président à l’époque du génocide, François Mitterrand, ainsi qu’une clique de militaires, de conseillers de l’ombre et de barbouzes, avaient joué un jeu plus que trouble dans le déclenchement de ce génocide.

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Dès 1990, l’Elysée est informé du projet de génocide

[François Bonnet – Mediapart – 07/04/2014]

Le génocide des Tutsis qui débute le 6 avril 1994 n’est pas un embrasement soudain. Il a été méthodiquement planifié par le pouvoir hutu d’Habyarimana. À tel point que, dès 1990, de nombreux acteurs français sur place (services, militaires, diplomates) font remonter à l’Élysée des alertes de plus en plus précises. C’est ce que détaille le livre Au nom de la France, guerres secrètes au Rwanda, dont nous publions des extraits.

« Déclencheur ». Un mot peut parfois brouiller l’histoire. Il est une habitude d’écrire que l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu de deux tirs de missiles le 6 avril 1994, est le « déclencheur »du génocide des Tutsis qui allait faire en cent jours de 800 000 à 1 million de morts. C’est effectivement le signal du début des tueries de masse puisque aussitôt l’attentat connu, la garde présidentielle et les milices hutues entament les massacres à Kigali.

Mais ce signal n’est qu’un moment d’un long processus de construction d’un État génocidaire entamé plusieurs années avant. Le génocide n’est pas un massacre soudainement provoqué par un peuple hutu en colère après l’assassinat de son président, une sorte de dérapage monstrueux d’habituelles tueries interethniques, comme ont voulu le faire croire les responsables politiques français en charge en 1994. Il est l’aboutissement d’une planification méthodique, pensée, voulue, organisée par le régime d’Habyarimana. Ce qui pose directement la question du rôle de la France qui, depuis 1990, n’a cessé de soutenir, d’armer, de former les futurs génocidaires, jusqu’à combattre à leurs côtés en 1992 et 1993 contre la rébellion tutsie du FPR conduite par Paul Kagamé. Jusqu’à 1 000 soldats français ont été déployés au Rwanda au début des années 1990.

C’est toute la qualité du livre que publient Benoît Collombat et David Servenay, « Au nom de la France », guerres secrètes au Rwanda (éditions La Découverte), que d’explorer ces quatre années qui ont précédé le génocide. Les deux journalistes travaillent depuis des années sur le Rwanda, le premier ayant réalisé de nombreuses enquêtes pour France Inter, le second ayant déjà publié un livre important, en 2007 avec Gabriel Périès, Une guerre noire, enquête sur les origines du génocide rwandais (1959-1994).

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[BigBrowser –  Blog du Monde – 02/04/2014]

C’est ce qui s’appelle un accueil glacial. Quatre jours après l’annonce, par les actionnaires de Libérationde la nomination de Pierre Fraidenraich en tant que « directeur opérationnel » du journal à la place de Nicolas Demorand, démissionnaire, et à la veille d’une première rencontre avec la rédaction, mercredi à 11 heures, les salariés ont publié mardi 1er avril un portrait ravageur de cet ancien directeur d’i-Télé (groupe Canal+).

Sous le titre sobre « Qui est donc Pierre Fraidenraich ? », les salariés de Libération,mobilisés depuis plusieurs semaines contre le souhait de leurs actionnaires de transformer le titre de fond en comble – le mettant en péril selon eux –, déplorent d’abord la manière avec laquelle ils ont appris cette nomination. « [Elle] n’a pas été annoncée à l’équipe en priorité via un communiqué interne, comme c’est l’usage ; cette nomination, c’est l’AFP qui en a eu la primeur. »

Puis ils brossent un portrait au vitriol de leur nouveau directeur, rappelant notamment son implication dans « l’affaire des faux JT » de France 3 en 1997, quand « les décors, le générique, le logo du 19/20 de la chaîne ont été utilisés pour le tournage de faux JT publicitaires à la gloire, notamment, du laboratoire médical Pfizer ». Pierre Fraidenraich « se traîne cette casserole depuis des années », résume un journaliste aux journalistes de Libération.

PROCHE DE NICOLAS SARKOZY

Après cette mauvaise expérience, Pierre Fraidenraich rejoint le groupe Canal+ et la nouvelle chaîne sportive Infosport, où il développe « du journalisme low cost »,raconte Libération, qui souligne également sa politique de recrutement assez spéciale (« plutôt des très jolies filles »). Une formule qu’il reproduira à i-Télé où il se démarque par « ses blagues “lourdes” et sa ligne éditoriale d’airain quant à la coiffure et au décolleté des jeunes femmes journalistes », selon Libération. (suite…)


Comment ne pas croire à la synarchie quand même un canard branchouille comme « les Inrocks » se permet d’écrire des textes qui auraient pu être écrits par Julius Streicher en 1930 – comment encore croire à la démocratie quand on est confronté à de tels tireurs de ficelles et éminences grises : « Le grand public ignore leurs visages : on ne les voit jamais à la télé, on ne les entend pas à la radio, on ne les lit guère dans la presse. Pourtant ils pèsent sur tous les médias. Leur obscurité sert leur éclat, leur sous-exposition médiatique illustre leur surexposition stratégique […] Ils ne revendiquent certainement pas le terme de “gourou”, ni celui de “magicien”, ni celui de “faiseur de rois” : les termes “conseiller” ou “codécideurs” leur vont mieux, mais restent trop euphémiques pour éclairer la dérive de leur pouvoir opérationnel. On ne vote pas pour eux mais ce sont eux qui décident ! » (Commentaire de Dov)

[Emmanuel Ratier – Faits & Documents n° 357 – Mai 2013]

Après les affaires Dominique Strauss-Kahn et Jérôme Cahuzac, l’incontournable « Mazarin de l’influence », co-président d’Havas Worldwide, qui a tissé depuis trente ans une incroyable toile d’araignée, vient de se faire taper sur les doigts, pour la première fois, par son patron Yannick Bolloré, qui lui a demandé de ne plus signer aucun contrat avec des ministres en exercice. Avec Anne Méaux et Michel Calzaroni, cet ashkénaze multimillionnaire est l’un des trois gourous qui « disposent d’un immense pouvoir d’influence sur la vie politique et économique française ». Un « vrai décideur installé dans l’ombre de notre système démocratique » (Les Inrockuptibles, 23 mars 2011).

« Tout en vitupérant “le capitalisme consanguin et protégé”, Stéphane Fouks cultive soigneusement son réseau de relations politiques […] Adversaire du mélange des genres (une connerie affirme-t-il sans rire), Stéphane Fouks vit de troublants dédoublements. Par exemple lorsqu’il remporte des marchés auprès d’élus que par ailleurs il conseille bénévolement. » Le Canard enchaîné, 31 janvier 2001.

« Il est en mouvement constant, donc assez bordélique mais il est rapide, ça le sauve. » Jacques Séguéla, Stratégies.

« Ce fut un des pince-fesses les plus courus de la capitale : le 25 novembre 2008, dans un salon du ministère du Travail, Stéphane Fouks, se faisait remettre la Légion d’honneur (NDA : sur proposition de l’UMP Laurent Wauquiez) des mains de Xavier Bertrand (NDA : ministre du Travail UMP), sous le regard admiratif de vingt-trois patrons du CAC 40 et de nombreux politiques de tous bords. Près de 300 invités au total ! À 49 ans, cet homme-là est un véritable réseau à lui tout seul […] Mais l’entregent de cet ancien rocardien devenu multimillionnaire ne se limite pas à son portefeuille de clients, loin de là ! Le coeur du système Fouks, c’est d’abord un triangle constitué avec deux copains rencontrés sur les bancs de la fac Tolbiac : le criminologue Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient de France, et le député socialiste Manuel Valls. S’y ajoutent d’autres fidélités, comme celle qui le lie à Arnaud Lagardère ou à Dominique Strauss-Kahn, dont il a embauché plusieurs très proches collaborateurs. Recaser les amis, en détacher d’autres… La méthode a permis d’essaimer dans les cercles qui comptent. » Le Nouvel observateur, 21 mai 2009 (1).

« Sa proximité avec Dominique Strauss-Kahn l’a fait passer du statut envié de spin doctor d’un futur président à celui de conseiller complaisant – voire complice – de l’homme qui scandalise […] Il tente de transformer pour la galerie le pire danger qui ait menacé sa carrière en expérience édifiante de communication de crise […] Il y a encore quelques semaines, il alimentait volontiers la thèse du “complot” dans l’affaire du Sofitel. Les révélations sur les prostituées du Carlton l’ont saisi par surprise. » Le Monde, 6 novembre 2012.

« Chez Euro RSCG, on adore les remaniements ministériels. Un nouveau ministre qui s’installe, c’est un nouveau marché qui s’ouvre ? Chaque fois, la maison incite ses consultants à accepter les offres d’embauche. “C’est devenu Manpower” […] Dans le gouvernement Fillon, on trouve des petits Fouks un peu partout. Entre autres ministres, Valérie Pécresse, Bernard Kouchner et Frédéric Mitterrand ont chacun à leur côté un expert en relations presse issu de l’agence. » Le Point, 19 novembre 2009.

« Fouks s’est même offert des implants capillaires dans la clinique d’un de ses clients, le député socialiste Jérôme Cahuzac. » Le Nouvel observateur, 21 juin 2011.

En raison des remous provoqués par les affaires Strauss-Kahn et Cahuzac, Yannick Bolloré, vice-président du groupe Havas, certainement en accord avec son père Vincent, a décidé de cesser la signature de contrats avec des ministres en exercice. Il faut dire que le spécialiste de la communication de crise avait personnellement pris en main le « cas » Cahuzac, afin d’épauler la conseillère du ministre, Marion Bougeard, « détachée » de l’agence de lobbying dès la nomination à Bercy du député PS du Lot-et-Garonne. Un « placement » dans le plus pur style de Fouks. Un sévère avertissement pour le lobbyiste socialiste affairiste Stéphane Fouks, patron d’Havas Worldwide, qui travaillait, en sous-main ou indirectement, pour sans doute un tiers des membres de l’actuel gouvernement (mais aussi pour Nathalie Kosciusko-Morizet, dans sa « bataille de Paris »). Il faut dire qu’après l’affaire DSK (on a déjà oublié qu’Euro RSCG avait la communication du FMI pour l’Europe), l’affaire Cahuzac commence à faire désordre et Stéphane Fouks en est désormais réduit à se sauver lui-même. Inventer sa propre com de crise et ses fameux « éléments de langage » qu’il avait jusqu’alors l’habitude de vendre très chers à ses clients. Et ne pas perdre les contrats avec les entreprises qui pensaient d’abord avoir acheté une assurance DSK en prenant un ticket Fouks, puis un ticket Cahuzac en remettant au pot Fouks…

Stéphane Fouks est né le 6 avril 1960 à Paris XVIIe. Il est d’une extrême discrétion sur sa biographie véritable et a oeuvré pour empêcher la parution de sa biographie sur Wikipedia (il n’y en a pas). Il est le fils d’un sous-directeur à la Sécurité sociale né à Odessa, Moïse (indiqué comme Maurice au Who’s Who) Fouks, militant du Parti communiste qui finira mendésiste social-démocrate. Dans sa lettre d’information du 17 juillet 2002, Pierre de Villemarest, généralement très au fait de l’espionnage soviétique, le présentait comme un « cadre du PC d’Odessa aux temps soviétiques ». Sa mère, fille de déportée, est comptable dans une entreprise de maroquinerie. « La famille maternelle est originaire de Pologne et la famille paternelle d’Odessa. Installée dans le Jura puis dans le Lyonnais, celle-ci sera cachée par des habitants durant la Seconde Guerre mondiale […] On assure surtout un judaïsme oecuménique et laïque, plus culturel que cultuel. Le jeune Stéphane ne fait pas Kippour et esquive le rabbin mais il n’échappe pas en revanche aux cornichons Molossol et au pikelfleish (Le Figaro, 2 juin 2001). » Il a épousé le 6 juillet 1985 Véronique Dutrou, fille des imprimeurs d’art Robert et Lydie Dutrou, propriétaires du centre d’art graphique La Métairie Bruyère (Yonne), dont elle est cogérante. (suite…)


[Gregor Seither – IES News Service – 29/03/2013]

 « La censure est nécessaire car sans la censure, le public serait perturbé par l’influx d’informations qu’il ne peut comprendre et qui ne font que troubler son jugement. En ce sens il faut contrôler étroitement la presse, non pas ici, à la source, mais en aval, auprès des grands groupes de presse, afin qu’ils ne publient que des informations qui vont dans la bonne direction et ne sèment pas le trouble dans les esprits. ». (Général William Westmoreland pendant la guerre du Vietnam)

« Le rôle de la presse n’est pas d’informer, son rôle est d’expliquer. Expliquer au public afin qu’il oriente ses décisions dans la bonne direction. En ce sens, on ne peut pas tout dire. Le travail du journaliste n’est pas de révéler aveuglément. Il est un pédagogue qui doit éduquer l’opinion publique. Chaque jour, petit à petit, il va façonner les esprits dans le sens voulu, enfoncer le clou. » (Ruppert Murdoch – magnat de la presse – devant des étudiants en Sciences Politiques)

« Les journalistes sont devenus des porte-voix des puissants, des propagandistes des envahisseurs. La presse prétend occuper une place à part, elle voudrait qu’on la considère comme d’innocents observateurs qui seraient neutres. Mais au nom de quoi devraient-ils bénéficier d’une protection particulière ? Quelle différence y a t-il entre un soldat armé de son fusil et un journaliste armé de sa caméra ? Tous les deux servent le même maitre et sont des armes dans la guerre contre les musulmans. Et les armes du mensonge de la presse tuent bien plus de nos frères que le fusil du soldat. Il est donc tout aussi licite de tuer les soldats envahisseurs que de tuer les journalistes. Si, dans un groupe de soldats, vous voyez un journaliste armé de sa caméra, visez-le en premier. » (Wakil Ahmed Muttawakil – ministre des affaires étrangères des Talibans)


Pourquoi protège-t-on les banques ? Quelle est leur contribution au marché de l’emploi ? A la richesse sociale ? Quelle fonction remplissent-elles qu’une « Banque Nationale des PME » ne pourrait remplir vis à vis du tissu économique ?

Paul Samuelson, Simon Kuznets, Friedrich Von Hayek, Arthur Lewis, Theodore Schultz… tous Prix Nobels d’économie, ont montré dans leurs travaux que la Banque est une activité régalienne qui montre sa véritable utilité sociale quand elle est gérée par la collectivité nationale. Il n’y a qu’à voir, lors de la dernière crise économique, les pays ultra-capitalistes ont tous quasi nationalisés leurs banques…

[Boulevard Voltaire – 05/01/2013]

Fin décembre, au micro d’Europe 1, dans l’émission « Médiapolis », Michel Rocard fut l’auteur de déclarations on ne peut plus intéressantes qui, malheureusement, ne furent pas l’objet de reprises dans les autres médias. Le propos de Michel Rocard est le suivant : la réforme de la Banque de France de 1973 a interdit que celle-ci prête à l’État à taux zéro.

L’État est donc allé emprunter avec intérêt sur les marchés privés. Si nous en étions restés au système précédant, qui permettait, répétons-le, à la Banque de France de prêter à l’État à taux zéro, notre dette serait de 16 ou 17 % du PIB, soit bénigne.Les deux journalistes chargés de l’interviewer ne réagirent pas, comme si Rocard avait dit là une banalité. Pourtant, il venait de leur dire que tous les fameux« sacrifices », prétendument inéluctables, auxquels le peuple français devait consentir, ou encore la rigueur imposée par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), n’étaient pas une fatalité mais la résultante d’un choix de politique de dette.

Et d’ajouter que, contrairement à ce qui est véhiculé depuis des années dans les grands médias, la France n’avait pas vécu « au-dessus de ses moyens » mais qu’elle avait dû débourser, au titre d’un simple jeu d’écriture, alors qu’aucune nécessité économique ne l’exigeait, des centaines de milliards d’euros constants au profit des marchés financiers. Il leur disait encore que la crise des dettes souveraines était parfaitement artificielle et qu’il suffirait de revenir à la création monétaire publique pour qu’elle soit réglée sans heurt. Mais nos journalistes, disions-nous, ne bronchèrent pas.

Michel Rocard, en revanche, se moque un peu du monde quand il affirme que la loi de 1973 fut simplement adoptée pour « imiter les Allemands », comme si l’objet de cette loi était de limiter l’inflation. Non. Cette loi a simplement permis de créer un marché interbancaire des obligations d’État. Contrairement aux thèses libérales vieillottes, les marchés ne naissent jamais « spontanément ». Ils sont des créations politiques ad hoc, comme, par exemple, le marché des devises, résultant de la mise en place du système de change flottant.

On peut également déplorer que Michel Rocard ne nous ait pas dit pourquoi il ne tenta pas, du temps où il était Premier ministre, d’abroger cette loi « stupéfiante » selon ses propres dires et pourquoi le sujet est aujourd’hui encore tabou. Mais ne soyons pas trop dur avec Michel Rocard. Reconnaissons-lui d’avoir mis un terme à la conspiration de silence et de l’ignorance qui sévit depuis des décennies dans la classe politique française.

http://globalpresse.wordpress.com/2013/01/05/quand-michel-rocard-devoile-le-pot-aux-roses/


Par contre les longs mois de prison de Julien Coupat sont bien réels, eux. Le message que la Sarkozye paniquée envoyait aux dissidents était clair: on a les moyens de vous faire chier grave, de vous foutre votre vie en l’air, même sur la base d’accusations fausses… alors tenez vous tranquilles.  Message compris 5/5 quand on voit comment la contestation, en cette période de guerre, de crise et de précarité, est retombée comme un flan.  Ce n’est pas pour rien que le virus « Indignés » a contourné la France, le flic Sarkozy a tout mis en place pour cela.

Vous croyez vraiment que cette plainte contre la machination politico-médiatique fabriquée par Michelle Alliot-Marie, sur une idée d’Alain Bauer et de Claude Guéant va aboutir ? Vous rêvez, on est en France, les juges ne crachent pas dans la gamelle dans laquelle ils mangent.

LE PV EST « BOURRÉ D’INVRAISEMBLANCES »

[Le Monde -11/11/2011]

« Faux et usage de faux en écriture publique » : voilà le motif pour lequel une information judiciaire a été ouverte, cette semaine à Nanterre, sur l’enquête des sabotages de TGV. Cette décision fait suite à la plainte du groupe Tarnac qui accuse la police antiterroriste d’avoir rédigé un procès-verbal mensonger pour lesmettre en cause, selon un de leurs avocats.

Les faits remontent à la nuit du 7 au 8 novembre 2008 : des dégradations sont commises sur une ligne TGV dans la Seine-et-Marne. Trois jours plus tard, dix personnes sont arrêtées. Parmi elles, Julien Coupat et sa compagne Yldune Levy. Ils sont alors mis en examen dans ce dossier, instruit à Paris, notamment pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

 A l’époque, la ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, les avaient désignés comme « un groupe d’anarcho-autonomes », ce que réfute le groupe de Tarnac. Ils nient les accusations et leurs avocats ont toujours mis en cause la police, estimant que des soupçons de falsification pèsent sur certaines pièces importantes du dossier.

C’est dans ce contexte que l’enquête de police avait fait l’objet d’une vive controverse, une partie de la gauche, tout comme la défense, estimant qu’elle avait été fabriquée de toutes pièces pour accréditer l’idée qu’une menace violente existerait à l’ultragauche.

LE PV EST « BOURRÉ D’INVRAISEMBLANCES »

Selon les avocats du groupe de Tarnac, leur mise en cause repose notamment sur un PV de la sous-direction antiterroriste de la PJ française, faisant état d’une filature de Julien Coupat et Yldune Levy la nuit des faits, PV qui, selon eux, est un faux.

« C’est ce PV qui a permis les arrestations », explique Me Assous. « Or il est bourré d’invraisemblances qui rendent impossibles la présence de Julien Coupat et Yldune Levy à cet endroit-là et à ce moment-là », selon l’avocat qui souligne que le faux commis par un dépositaire de l’autorité publique relève de la cour d’assises. « Les enquêteurs ne cessent de clamer qu’ils avaient des éléments. Or après trois ans, il n’y a rien », affirme l’avocat convaincu que l’enquête de Nanterre conduira à la levée des mises en examen. (suite…)


[Edwy Plenel – Mediapart – jeudi 4 août 2011]

Les documents Takieddine, dont Mediapart a commencé la publication le 10 juillet, dévoilent la vérité de la présidence de Nicolas Sarkozy. Et cette vérité est sale. Ayant pour fil conducteur l’argent noir des ventes d’armes, cette documentation sans précédent dans l’histoire de la République met à nu un système dont l’intérêt financier est le seul mobile, au détriment des lois en vigueur et de la morale publique.

Ces pratiques ou ces tentations ont toujours existé, et les affaires politico-financières qui ont terni les présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac en témoignent abondamment. Mais jamais elles n’avaient été installées avec tant d’ampleur au coeur du pouvoir comme le démontrent nos révélations qui attestent la place centrale occupée par Ziad Takieddine dans le dispositif sarkozyste. Jamais elles ne s’étaient étendues à ce point jusqu’à contaminer le sommet de l’Etat, ses règles fonctionnelles et ses usages administratifs. Telle est la révélation des documents Takieddine : la promotion de la corruption au coeur du pouvoir exécutif.

N’ayant d’autres compétences que son rôle d’intermédiaire auprès de régimes autoritaires ou dictatoriaux qui échangent des marchés juteux contre une reconnaissance diplomatique, M. Takieddine n’a jamais cessé d’appartenir au premier cercle qui entoure Nicolas Sarkozy depuis qu’il fit ses premières armes, en 1994-1995, sur les contrats pakistanais qui sont au coeur de l’affaire Karachi. Ce Franco-Libanais n’est pas un simple intermédiaire, mais un conseiller occulte. Il fait des notes confidentielles, conçoit la stratégie secrète, participe aux réunions dans les palais de la République, donne son avis politique, transmet ses recommandations diplomatiques, prépare les rencontres avec des chefs d’Etat étrangers, organise les voyages préalables, s’occupe des contacts préliminaires, traduit de l’arabe les documents ou les conversations les plus sensibles, transmet officieusement des messages officiels, etc. (suite…)


L’étrange omerta des médias sur le cas DSK

[Christophe Deloire  – Le Monde – 16/05/2011]

Christophe Deloire est l’auteur de Sexus politicus (Albin Michel, 2006) et directeur du Centre de formation des journalistes (CFJ)

L’affaire de la chambre du Sofitel démontre que les éditoriaux à tour de bras ne permettent pas d’approcher de la vérité, pas plus que les sermons ne prédisent l’avenir. Pour parler de la vie politique, les médias français alignent traditionnellement une cohorte d’éditorialistes, rebaptisés depuis peu « commentateurs », là où les Anglo-Saxons, avec tous leurs défauts, préfèrent lancer leurs enquêteurs pour livrer au public le maximum de révélations. Or de la soif de vérité factuelle les démocraties ne se portent jamais mal.

La démocratie française a besoin d’une sérieuse cure d’un remède inventé par un Britannique, George Orwell, la « common decency » : la décence commune, une morale de la simplicité et de l’honnêteté. Elle devrait s’imposer aux politiques, aux « intellectuels », autant qu’aux journalistes. La décence commune en l’espèce, c’est le respect des personnes, bien entendu, mais surtout le refus de l’hypertrophie verbale, une obsession de la soumission aux faits. Cette décence devrait prohiber le commentaire vaseux qui se croit libre parce qu’il ne s’autorise que de lui-même.

En 2006, je fus l’auteur avec Christophe Dubois d’un livre d’enquête sur le caractère aphrodisiaque du pouvoir, Sexus politicus (Albin Michel), qui traitait aussi des coups bas sous la ceinture dans la vie politique. Pour la première fois, un chapitre intitulé « L’affaire DSK » évoquait le comportement hors normes de celui qui n’était pas encore directeur général du FMI, et révélait ses risques inconsidérés pour un homme d’Etat, ses vulnérabilités. Les scènes racontées ne relevaient pas que de la séduction de salon. Ce chapitre avait valu à notre éditeur et à nous-mêmes d’intenses pressions, vu le caractère sensible des informations.

Depuis dimanche 15 mai, j’ai décliné toutes les propositions d’interviews, ne voulant pas ajouter mes commentaires à ceux de spécialistes n’ayant rien vu, rien su, rien lu, ni bavarder sur la séduction en politique (hors sujet), ni resservir des informations publiées il y a cinq ans.

Mais une nouvelle fois l’actualité nous oblige à poser la question de l’utilité des journalistes. A quoi servent-ils ? Certains citoyens considèrent, non sans raisons, que certains d’entre nous (pas la plupart, mais certains parmi les plus influents) tentent d’imposer leurs vues plutôt que de nous informer et finissent par constituer une classe à prétention dominante. Une sorte de classe politique bis libérée des difficultés de l’action mais jamais privée de parole. Une classe médiatique qui n’agit pas (rôle des politiques), ne cherche pas la vérité (rôle des journalistes), mais ratiocine. Faut-il laisser aux humoristes le monopole de la révélation ? (suite…)


Deux points particulièrement intéressants dans cet article de  Eric Scherer: tout d’abord le point de vue de Jay Rosen qui dit que si la presse faisait son boulot correctement, les révélations de Wikileaks n’en seraient pas, puisque les informateurs refileraient leurs tuyaux à la presse, plutôt qu’à un site Web. Le deuxième c’est en effet la réhabilitation de la presse écrite grâce à Wikileaks. La lecture du « Guardian », du « Monde » ou du « Spiegel » a rarement été aussi instructive que depuis qu’ils sont attelés à publier des analyses détaillées des télégrammes diplomatiques. Cette fonction de tri et de commentaire est précisément le travail du journaliste, c’est la raison pour laquelle j’achète un journal au lieu de simplement suivre le fil des dépèches de l’AFP...

Wikileaks et la révolte du clergé

[Eric Scherer – OWNI – 05/12/2010]

Quand j’entends, depuis une semaine, les cris d’orfraies, le dénigrement, le mépris, l’inquiétude qui émanent du clergé médiatique face aux nouvelles fuites de WikiLeaks, je vois, hélas, une profession minée par des forces conservatrices et protectrices d’un ordre ancien, hostile à l’évolution de ses pratiques, qui veut se cramponner à des comportements d’un autre âge.

Comme le disent plusieurs voix ce week-end, il s’agit du premier vrai conflit [en] entre l’ordre établi, l’establishment, et la nouvelle culture du web. Pierre Chappaz parle de la première infowar.Et Reporter Sans Frontières a condamné samedi les tentatives pour réduire WikiLeaks au silence.

Je ne veux pas dire qu’Assange est un héros. Beaucoup de questions sur ses motifs, son agenda, ses choix, ses critères, ses financements restent en suspens.

C’est vrai, WikiLeaks, organisation apatride, fille d’un Internet mondialisé, n’obéit à aucune des règles du journalisme professionnel. Mais elle a l’avantage de bousculer le statu quo, de faire bouger les lignes de partage des pouvoirs, de permettre à des gens qui savent des choses –et qui n’ont plus confiance en nous les journalistes–, de les révéler, d’assurer une plus grande diversité de l’information !

Le procès de WikiLeaks se fait sur les thèmes : « ce n’est pas du journalisme », « il n’y a aucune révélation », « trop de transparence tue la démocratie », « attaquez-vous à la Chine », etc. En passant, la position qui surprend le plus est la défense des diplomates qu’il faudrait protéger et laisser travailler dans le secret. Un vrai bel exemple du journalisme de connivence, qui nous mine depuis si longtemps et alimente la défiance du reste de la société à notre égard ! Laissons les diplomates faire leur travail et protéger eux-mêmes la confidentialité de leurs discussions. Ce n’est quand même pas aux journalistes d’y veiller ! L’autre critique qui me choque, c’est de balayer les contenus des télégrammes d’un revers de main : « on n’apprend rien. » Les journalistes et initiés peut-être pas ; mais le public, lui, découvre d’un coup comment fonctionnent les rouages des relations internationales. D’autant que 3 millions d’Américains avaient déjà accès aux documents classifiés ! [en]

« Internet, c’est la Stasi en pire », Catherine Nay

Vendredi soir, lors du Grand Journal de Canal Plus, quatre éditorialistes de la « grande presse » (RTL, Marianne, France Inter) ont passé leur temps à « flinguer » WikiLeaks sur ces thèmes (même si Thomas Legrand fut plus mesuré que les autres). Europe1 est monté d’un cran samedi matin :« Internet, c’est la Stasi en pire », y a déclaré Catherine Nay.  Plus tôt dans la semaine, nous avons pu lire Le Canard Enchaîné (« le caviar devient moins bon à la pelle qu’à la petite cuillère ») se retrouver sur la même ligne que l’éditorialiste du Figaro, Alain-Gérard Slama (WikiLeaks,« entreprise de subversion abritée derrière un mythe, la transparence »).

Quand on pense que ce sont les mêmes, ou presque, qui allaient jouer au tennis avec Jospin, sont mariés à des ministres, protégeaient les doubles vies de nos Présidents de la République, gardent leurs infos pour eux avant d’en lâcher quelques-unes – mais après les élections– et dans des livres lucratifs, « dînent en ville » chuchotant confidences, rumeurs et malveillances qui n’ont rien à envier aux contenus des télégrammes diplomatiques, très officiels documents de travail.

La grande différence, c’est que les premières restent confinées dans le cercle fermé de l’establishment, alors que les secondes sont mises sur la place publique.

Il n’est guère surprenant de voir aussi les nouvelles générations, les « digital natives », qui baignent depuis des années déjà dans l’open source, le collaboratif, le bottom-up, le partage, estimer qu’il est plus que temps de voir ces forces-là l’emporter sur les logiques de connivences, de fermetures, d’initiés, de top down. J’espère aussi que des journalistes dans les rédactions contestent les voix officielles que nous entendons sur les plateaux de télévision.

Tout ça c’est de votre faute !, résume bien Jay Rosen [vidéo, en] à l’adresse des journalistes américains. Si vous aviez fait votre boulot de chien de garde avant la guerre en Irak sous la présidence Bush, les sources n’auraient pas besoin de donner aujourd’hui leurs infos à WikiLeaks, précise ce professeur de journalisme à l’Université de New York, qui déplore  « l’échec spectaculaire de la presse traditionnelle à remplir son rôle de chien de garde au cours des récentes décennies ». Pour lui, la presse d’investigation « est morte sous George Bush ».

Avec WikiLeaks, les journalistes sont une nouvelle fois désintermédiés, court-circuités dans le cheminement classique de l’information entre les sources et le public. WikiLeaks s’est intercalé. Et, déjà bousculés par les nouvelles manières du public de s’informer,  par sa prise de parole, confrontés à une double crise de légitimité et de confiance de la part du reste de la population, ils n’apprécient guère.

Une chance aussi

Mais tous ne réagissent pas de manière négative. Ces masses de documents bruts sont aussi une chance pour le journalisme de faire valoir sa valeur ajoutée, dans le tri, la vérification, la contextualisation, la mise en perspective, la hiérarchisation des infos données par WikiLeaks. Cette contextualisation est éditoriale et, de plus en plus, associée à une dimension technologique qui permet de visualiser les données, pour les présenter de manière instructive et attrayante C’est tout le sens du journalisme de données, qui se développe aujourd’hui rapidement. « Une passerelle entre le producteur d’information et le lecteur », comme le dit Patrice Flichy dans Le Monde, qui salue, via WikiLeaks, « la réhabilitation du journalisme d’experts ».

Un autre aspect très positif pour le journalisme réside dans la coopération inédite entre des dizaines de journalistes de rédactions et de pays différents des médias qui ont publié ces câbles diplomatiques (New York TimesGuardianSpiegelLe Monde…).

WikiLeaks, qui, dit-on, pourrait s’attaquer très prochainement à « Corporate America »  pourrait vite fournir des indications précieuses sur les turpitudes des dirigeants financiers et économiques des plus grandes entreprises. Il est temps que quelqu’un le fasse, non ? Comme le dit le NiemanLab d’Harvard [en], c’est le public qui est gagnant.

http://owni.fr/2010/12/05/wikileaks-et-la-revolte-du-clerge


Espionnage AEF : pourquoi Christine Ockrent est mise en cause

[Marianne 2  –  Vendredi 3 Décembre 2010 ]

Directrice déléguée du groupe Audiovisuel extérieur de France, Christine Ockrent est mise en cause dans la découverte d’un système d’espionnage interne mis en place par un prestataire très proche du couple qu’elle forme avec Bernard Kouchner. Marianne publie dans son édition papier du 4 décembre des documents qui désignent Christine Ockrent.

Mardi 30 novembre à 23 heures, lepoint.fr, sous la plume d’Emmanuel Béretta, publiait un article révélant la plainte contre X au pénal pour « intrusion et vol de données dans un système automatisé informatique », déposée officiellement par la direction du groupe Audiovisuel de France, qui chapeaute France 24, RFI et TV5. Marianne est aujourd’hui en mesure de le dire : non seulement cette plainte est tout ce qu’il y a de plus sérieuse, mais encore l’enquête qui progresse désigne directement, et pour plusieurs raisons, l’épouse de Bernard Kouchner comme étant au coeur du système de piratage informatique interne découvert dans les ordinateurs de la holding du groupe « l’Audiovisuel extérieur français ».  (…)

Constatant le peu de réactivité de la police, Alain de Pouzilhac, le Président du groupe contre lequel Christine Ockrent, directrice déléguée, mène une guérilla depuis cet été, a confié le 19 novembre une enquête au cabinet Forensic & Legal Services, expert de justice près de la Cour d’appel de Paris. Lequel a remis deux rapports au PDG de AEF. Le premier rapport concerne Thibault de Robert, un cadre spécialisé dans la sécurié informatique, salarié de Lagardère Active, mais qui oeuvrait en l’occurence pour AEF depuis l’été 2008, à la demande de Christine Ockrent. Ce premier rapport est accablant pour Thibault de Robert, un  ami de longue date du couple Kouchner-Ockrent.

Le deuxième rapport concerne Candice Marchal, une vieille connaissance de Chrisine Ockrent avec laquelle elle collaborait à France 3. Les informaticiens travaillant sur cette enquête n’ont pas encore dépouillé toutes les données trouvées dans l’ordinateur de Candice Marchal, soit 2,5 millions de documents. Mais les échanges montrent sa proximité avec Christine Ockrent. Certains de ces mails, dont les enquêteurs ont pris connaissance, indiqueraient que Christine Ockrent n’ignorait pas ce système de piratage interne.

Marianne publiera samedi 4 décembre, et vendredi 3 décembre sur Internet, l’ensemble de l’enquête de Pierre Péan et Philippe Cohen. On y apprendra pourquoi, au sein du staff d’Audiovisuel extérieur de France (AEF), les principaux dirigeants du groupe suspectent la directrice déléguée d’avoir organisé ou au moins toléré la mise au point de ce système de piratage interne. Depuis que le scandale a éclaté, Christine Ockrent s’est bornée à indiquer qu’elle n’était pour rien dans cette affaire. Il reste à savoir ce que diront ses deux amis lorsqu’il seront interrogés par la police, qui vient de récupérer le rapport d’expertise du cabinet mandaté par la direction d’AEF.

http://www.marianne2.fr/Espionnage-AEF-pourquoi-Christine-Ockrent-est-mise-en-cause_a200301.html


Vu la mainmise de la politique marocaine sur la politique française, il n’est pas étonnant que le Royaume bénéficie d’un traitement de faveur dans les médias.

Mais on aurait pu s’attendre à un peu de déontologie de la part d’Isabelle Mandraud et au minimum respecter la règle qui veut qu’on ne présente pas que la vision d’une seule des parties… à El Aaiùn la politique de « comm » de la police marocaine a porté ses fruits. On aime bien les journalistes français au Maroc, leurs reportages sont « équilibrés » et leur langue sent bon la merde des puissants…

Isabelle Mandraud, journaliste « embedded » dans la propagande marocaine… on ne vous dit pas bravo !

Commentaires de Claude MANGIN à propos du reportage du journal « Le Monde » du samedi 13 novembre 2010 intitulé « Jour de guerre au Sahara » par Isabelle Mandraud, reporter au journal » Le Monde ».

[Claude Mangin – Comité de Soutien – 13/11/10 ]

Isabelle Mandraud est la première journaliste étrangère à avoir pu visiter le camp de Gdaym Izik après son démantèlement le 8/11/10. En ce qui concerne la description de la situation et son commentaire, Isabelle Mandraud aurait pu se contenter de téléphoner aux officiels marocains dont elle relaie ainsi les théories coloniales classiques qui prennent plus de place dans son article que les propos des victimes de la répression.

Ainsi, démarrer l’article affirmant  » la fin du conflit armé avec l’Algérie en 1991″ ! Pourquoi ne pas écrire « le cessez-le-feu signé entre le Polisario et le Maroc contre la promesse d’organiser un référendum d’autodétermination ».

C’est vrai que le camp était « plein de repris de justice », je dirais même plus, des « délinquants », tels que Naama Asfari et tous les anciens prisonniers politiques et anciens disparus qui totalisent à eux tous plusieurs centaines d’années de prison.

« Le nombre de bouteilles de gaz m’a étonné « , dit le porte parole de la MINURSO. À croire que les occupants auraient eux-mêmes brûlé leurs tentes ou qu’ils préparaient des attentats. 20 000 sahraouis pendant près d’un mois au désert ont dû effectivement utiliser beaucoup de bonbonnes de gaz pour manger et faire du thé.

Elle a vu 3 blessés dans un appartement ! Les sahraouis ne lui ont-ils pas parlé des civils marocains missionnés par la police pour arrêter les « indépendantistes  » sahraouis et saccager leurs maisons ni des centaines de personnes enlevées de chez elles.

Isabelle Mandraud a dû rencontrer bien des difficultés pour faire son travail, pas facile d’être journaliste de guerre dans un « pays ami » de surcroît. Le fait d’aller sur place n’est pas une garantie de dire les choses objectives, mais n’y-a-t-il vraiment pas d’autres moyens que de renvoyer dos à dos agresseur et victime. À leur décharge, certains journalistes ont avoué avoir été pris de court, qu’ils n’avaient pas pris la mesure de ce qui se préparait malgré toute nos alertes, la diffusion de vidéos et de témoignages, de ce qui se passait dans le camp assiégé et bouclé par l’armée et qui pouvaient faire augurer le pire. Ils connaissent mal ce sujet qui est très peu traité en France sous prétexte qu’il n’y a pas d’actualité.

Il est vrai qu’il y a pire en la matière : la visite guidée des 7 sénateurs français du groupe « France-Maroc  » en visite au Sahara occidental début octobre 2010, consciemment instrumentalisés comme on l’a compris quand ils nous ont auditionnées à leur retour (R. Villemont, M. Decaster et moi).

L’esprit néocolonial est décidément bien ancré dans les consciences. Ce sont aux colonisés de se justifier d’exister… mais on ne leur donne surtout pas la parole sauf pour diaboliser le Front Polisario qui lui « proclame  » tandis qu’il est dit en début d’article « selon les sources marocaines ». La phraséologie de cet article est terrible. Quel mépris pour les victimes sans défense d’une lutte qu’elles mènent depuis 38 années pour la Liberté.

Quoi qu’il en soit, cela confirme les propos des Espagnols (les journalistes étrangers sont toujours interdits de séjour) disant que les journalistes français seuls ont été autorisés à aller à El Aaiun car leur info à eux est « équilibrée » ! Eh oui ! La bataille de l’info ne fait que commencer, car comme dit Amnesty International à Londres, que j’ai joint hier vendredi 12/11/10, il faudra du temps pour recueillir les infos et les recouper mais ce qu’elle recueille déjà est terrible, elle espère pouvoir envoyer quelqu’un là-bas. (suite…)


Article intéressant mais qui oublie un point essentiel: qui sont aujourd’hui les journalistes ? La grande majorité d’entre eux est issue du même vivier que les politiques et les faiseurs d’opinion. Comme l’a montré l’excellent livre « Les petits soldats du journalisme » de François Ruffin, c’est la même caste, la même classe, qui se fréquente de jour comme de nuit, couche ensemble, s’épouse, part en ses vacances ensemble… Pour un journaliste, se fâcher avec un politique c’est se fermer des opportunités dans sa vie personnelle. Donc forcément, il va devenir un gentil toutou…

Si les journalistes étaient un peu plus de la trempe de Denis Robert, les lecteurs ne déserteraient pas les kiosques à journaux…

[OWNI – Article initialement publié sur Cross Media Consulting – 11/10/2010]

Quel est le pire ennemi de la presse ? Le web bien sûr ! Ce lieu vaguement satanique où l’information est gratuite. À en croire une bonne partie des responsables des journaux français le débat semble se résumer à l’anathème lancé sur la toile, responsable de tous les mots des journaux ou à peu près. Pour ma part, j’identifie un ennemi bien plus dangereux pour la presse : les serial-éditorialistes. La preuve avec la lecture de l’édition de ce lundi 11 octobre de Libération qui s’attaque frontalement aux bobards lancés à gauche comme à droite à propos de la réforme des retraites.

Une remise en cause de la parole des politiques de plus en plus rare dans la presse

En consacrant leur Une aux ” bobards qui faussent le débat ” sur les retraites, Cédric Mathiot et Luc Peillon pointent et remettent en cause l’impressionnante série d’approximations plus ou moins volontaires, d’erreurs voir de grossiers mensonges proférés par l’ensemble des politiques dans le débat sur les retraites. Et proposent du même coup les 4 pages les plus intéressantes que j’ai lu sur cette réforme depuis un mois.

La valeur ajoutée de ce dossier, de ce travail de remise en cause de la parole publique est évidente et justifie amplement de payer pour accéder à cette information. Ce qui n’est pas si répandu dans l’offre éditoriale des journaux français. À force de ne plus systématiquement vérifier et remettre en cause la parole publique, les journaux ont été supplanté par le web pour répondre à cette attente du public.

Dans ce dossier, deux citations ont un écho particulier dans le grand débat de la valeur de l’information. La première est de Jean Veronis, linguiste :

Avant, un politique confondu essayait de sauver la face. Ce n’est plus une catastrophe d’être pris. Il n’y a plus matière à humiliation (…) un mensonge est dénoncé mais l’élastique revient en position initiale, comme s’il ne s’était rien passé. C’est assez surprenant. Dans le même temps, il y a de plus en plus de citoyens vigilants concernés par ces questions. Sur Internet, des blogs traquent les mensonges.

Un constat révélateur. À force d’avoir trop oublié cette fonction de vérificateur de la parole publique, les journaux traditionnels ont été petit-à-petit supplantés dans ce rôle dans l’esprit du public. Et il est vrai que trop de journaux ont, si ce n’est abandonné, du moins réduit a la part congrue cette vérification factuelle de la parole publique.

Migration des journaux vers le web, à tort et à raison

Au fil du temps, le grand public a plus ou moins cessé de rechercher cette fonction dans les journaux. Quand à la partie des lecteurs les plus intéressés, qui devrait constituer le cœur de cible de la presse, elle a commencé à aller chercher ailleurs, en partie à tort mais souvent à raison.

À raison, car ils trouveront beaucoup plus d’interviews croisées (un représentant du parti A énonce sa vérité, un représentant du parti B la sienne) que de véritable travail de vérification tel que celui proposé ce lundi dans Libération.

À raison, car ils sont plus souvent abreuvés de tribunes d’éditorialistes ayant un avis général sur tout et n’importe quoi (et surtout sur n’importe quoi diront les mauvaises langues) que d’articles basés sur la vérification méthodique et systématiques des chiffres lancés par les acteurs du débat public afin de les expliquer, les mettre en perspective et les infirmer haut et fort si besoin.

À tort, car malgré tout, cette mission éditoriale de “vérificateur” subsiste, même si elle n’est pas forcément mise en valeur. On la retrouve par exemple (pas assez) régulièrement avec la rubrique intox/desintox de Libération et il existe des îlots éditoriaux de cette qualité dans la plupart des quotidiens nationaux. On peut leur reprocher de n’être ni assez nombreux ni assez mis en valeur,  mais l’on peut aussi reprocher aux lecteurs de ne pas s’y intéresser plus que cela.

À torts partagés enfin, car le public est responsable de se laisser prendre dans un piège très bien identifié par Jean-Louis Malys, secrétaire en charge des retraites à la CFDT :

Quand le Premier ministre lâche une contre-vérité devant des millions de téléspectateurs [Fillon sur M6 dimanche 3 octobre], il sait qu’il touchera un plus large public que le démenti le lendemain dans le journal.

Mais il est bien aidé par des complices qui le poussent allégrement dans ce piège : les tenants de la parole public et les serial-éditorialistes.

Des interviews sans vérification

N’ayant la plupart du temps face à eux non pas intervieweurs mais des présentateurs, les tenants de la parole publique (politiques, économistes, patrons, parfois même sportifs) n’ont pas à redouter de vérification et donc de remise en cause de leur parole. ils peuvent alors se concentrer presque uniquement sur la mise en scène de leur message.

À ce titre, les journaux télévises ont fait mille fois plus de mal a la presse papier que le web, puisqu’ils ont habitué le public a se passer de vérification. Ce ne sont plus les affirmations qui sont vérifiées et éventuellement remises en cause, mais la personne. Ne reste alors que la forme du message (le président a-t-il été “bon” le 14 juillet face à Pujadas, Eric Woerth avait-il “l’air sincère” devant Ferrari ?) et non le fond.

Des serial-éditorialistes sans valeur ajoutée

En intervenant sur tous les sujets, les éditorialistes sont aussi imprécis que les politiques et brouillent le rôle des journalistes.

Et les “grands” éditorialistes, qui se veulent bien souvent les gardiens du temple de l’information et ne ratent jamais une occasion de présenter le web comme un ramassis d’âneries (ce qu’il peut aussi être) sont peut-être les pires complices de cette dévalorisation de l’information. S’exprimant sur tous les sujets, même les plus techniques en préférant bien souvent le plaisir du débat rhétorique à la confrontation méthodique des faits, les serial-éditorialistes qui signent dans 10 journaux et participent à autant émissions de télévision et de radios nivellent par le bas.

À force de vouloir tout commenter, ils sont aussi vagues et imprécis que ceux qu’ils interrogent et n’apportent plus aucune valeur ajoutée journalistique.

Et l’on se prend à rêver d’émissions de télévision ou de radios où les tenants de la parole publique seraient confrontés à une véritable vérification en direct de leurs affirmations.
Où, quand un Premier ministre affirme à 21h10 qu’un salarié partant à la retraite après 44 ans de cotisation touchera ” une retraite plus élevée “, il pourrait être démenti à 21h35 par une équipe de journalistes ayant immédiatement vérifié cette affirmation.

Où un Olivier Besancenot expliquant qu’aujourd’hui ” il y a une toute petite minorité de salariés qui arrivent à faire les 37,5 annuités ” se verrait présenter le véritable chiffre : 60%, ce qui n’est plus vraiment une ” toute petite minorité “.

Bref, des émissions et une presse où on laisserait les journalistes faire leur boulot en vérifiant la véracité des propos, et où les éditorialistes seraient cantonnés à leur domaine, celui du débat d’idées.

http://owni.fr/2010/10/11/les-pires-ennemis-de-la-presse-les-serial-editorialistes


C’est amusant que les médias s’offusquent de cette histoire. D’un côté ils ne cessent d’attaquer la notion même de « Service Public » financé par le contribuable, (car les journalistes font partie de la classe privilégiée qui ne supporte plus de payer des impôts)…  et de l’autre ils hurlent au scandale quand les pompiers du Tennesse appliquent le même raisonnement.

L’avenir de la société capitaliste, c’est la barbarie du haut Moyen-Age: si tu as de l’argent, tu peux acheter le confort et la sécurité. Si tu n’en as pas, tu es dépendant du bon vouloir de la charité (à condition qu’il y ait encore, dans le futur, une notion de morale chrétienne « aide-ton-prochain ») ou alors tu crèves, ta maison brûle, aucune justice ne te défend…

Bref… c’est bien ce qu’on vous disait depuis 150 ans: le socialisme ou bien la barbarie.

[Libération 08/10/2010]

Ce fait divers est une belle illustration du monde libéral voulu par un certain nombre d’Américains, et notamment le très à la mode Tea Party. Dans le comté d’Obion au Tennessee, les pompiers ont laissé brûler la maison d’un résident… qui n’avait pas payé une taxe annuelle de 75 dollars requise ici pour s’assurer leurs services. Gene Cranick a eu beau supplier et proposer de payer tout ce que demanderaient les pompiers pour sauver sa maison, ceux-ci ont contemplé l’incendie les bras croisés. Ils ne sont intervenus que pour protéger une demeure voisine, dont le propriétaire avait bien payé son dû.

Pour tous ceux qui ne croient pas ce qu’ils sont en train de lire, voici les images :

Cet incendie illustre parfaitement la philosophie du Tea Party, souligne Robert Creamer, sur le site du Huffington Post. Un des gourous du Tea Party, Glenn Beck, a d’ailleurs déjà défendu la logique simplissime des pompiers du comté d’Obion: « Si tu paies tes 75 dollars au début de l’année, les pompiers éteindront l’incendie. Si tu ne paies pas tes 75 dollars, ils ne l’éteindront pas ». »S’ils font une exception pour cette maison, qui voudra encore payer ses 75 dollars? » plaide Glenn Beck.

C’est la « vision conservatrice », « du chacun pour soi » qui est à l’oeuvre dans ce comté du Tennessee, résume aussi le blog ThinkProgress. Rappelant qu’il existe tout de même aux Etats-Unis une autre conception, progressiste, du gouvernement, selon laquelle le « rêve américain » doit être accessible à tout un chacun, quelque soit sa race, sa religion ou sa situation économique. Là encore, vous avez bien lu: des pompiers au service de tous, cela relève maintenant du « rêve américain« .


Reportages bidonnés pour aller dans le sens du poil de l’opinion ? Rien de bien nouveau…. Souvenez vous de la campagne de propagande de TF1 et de la presse, avant l’invasion de l’Irak… ou bien les fantasmes hystériques autour de la « bande de Tarnac ».

Surtout « Le Point », journal par excellence du lectorat Sarkozyste…

Plus personne ne peut croire cette presse, qui invente jour après jour la réalité qu’elle souhaite voir

[Arrêt sur Images – 01/10/2010]

Le polygame est à la mode, dans les médias. Pour trouver du « polygame de banlieue », pour interviewer une épouse de polygame, les journalistes des grandes rédactions sont prêts à tout gober. Au risque, parfois, de tomber sur un os.

Vous devez écouter, dans notre émission, le témoignage exceptionnel d’Abdel, un jeune homme de Montfermeil, qui a piégé le très sérieux, et très sentencieux hebdomadaire Le Point. Pour son dossier « spécial tabous de l’immigration », Le Point cherchait une épouse de polygame. C’était urgent. Et si elle avait des problèmes avec son fils ainé, c’était encore mieux.

Donc, Abdel a pris sa plus belle voix de femme malienne. Au téléphone, il a inventé avec talent une belle fable pour le journaliste. Et tout son récit s’est retrouvé tel quel dans l’hebdomadaire (avec quelques détails visuels supplémentaires, pour faire plus vrai). Un bidonnage, en bonne et due forme.

Pourquoi Abdel a-t-il fait cela ? Parce qu’il n’en peut plus, de l’image de la banlieue, que véhiculent les grands medias.

Cela ne signifie évidemment pas qu’il n’y ait pas de ménages polygames. Mais simplement que plus personne ne peut croire cette presse, qui invente jour après jour la réalité qu’elle souhaite voir.

Nous avons voulu que le témoignage d’Abdel soit accessible à chacun. Même si vous n’êtes pas abonné, vous pouvez le voir ici <http://www.dailymotion.com/video/xf11j3_le-point-en-flagrant-delit-de-bidon_news>  (1). Et l’intégralité de la vidéo de sa conversation (hilarante) avec Le Point est ici <http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3410>  (2).


Didier Porte, viré de France-Inter, rejoint Arrêt sur Images… et fait grimper le nombre d’abonnés !

[Gazette d’@rrêt sur images, n° 132]

Vous le savez déjà, puisque je vous l’ai annoncé : Didier Porte, humoriste licencié de France Inter, vient de nous rejoindre. Vous le retrouverez chaque semaine, sur le site, et il a commencé dès cette semaine par une charge prometteuse contre Jean-Luc Hees et Philippe Val. Exceptionnellement, nous avons voulu que cette chronique soit en libre accès à tous, abonnés et non abonnés. Vous pouvez donc la regarder ici <http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3139>  (2).

Franchement, je ne m’attendais pas à un tel élan de votre part. Depuis que Didier Porte est parmi nous, plus de deux mille nouveaux abonnés nous ont déjà rejoints. A l’heure où je vous écris cette gazette, sa chronique, à peine en ligne depuis quarante-huit heures, a dé jà été vue trente mille fois. La preuve est faite : quand les médias traditionnels se cadenassent, les sites de presse comme le nôtre, indépendants de tout pouvoir, offrent désormais une alternative.

Mais ce n’est qu’un début. Dès la rentrée, et peut-être même avant, il faudra s’organiser pour  renforcer cette alternative, et accueillir toutes les voix censurées par le système. C’est maintenant, que nous avons besoin de vous.

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3124


[AFP – 30/06/2010]

Deux mille personnes, selon les syndicats de Radio-France, ont manifesté jeudi devant la Maison de la Radio, à Paris, pour dénoncer le licenciement des humoristes Didier Porte et Stéphane Guillon, ainsi que la suppression de plusieurs émissions sur France Inter.  Les manifestants étaient rassemblés à l’appel d’associations d’auditeurs et de l’intersyndicale (CFDT, CFTC, CGT, SNJ, Sud).  Stéphane Guillon (congédié par le patron de Radio France Jean-Luc Hees) et Didier Porte (renvoyé par Philippe Val à la tête de France Inter) étaient présents.

Plusieurs pancartes étaient brandies, dont: «Val, c’était mieux avant», avec une affiche de Charlie Hebdo, ou «Radio Elysée». De nombreux manifestants criaient:«Val Démission!» et «Hees démission».

100.000 mails reçus en quelques jours

«L’indépendance, ça ne se décrète pas en parole, ça se prouve, or c’est le contraire qui se passe», a commenté Marie-Hélène Elbaz (CGT), au nom de l’intersyndicale. «Nous disons stop. Guillon et Porte sont virés sans ménagement pour des raisons politiques», a-t-elle ajouté.

Stéphane Guillon s’est quant à lui livré à une imitation de Nicolas Sarkozy. En imitant le président de la République, il a dit «Hees est un ami. Val aide Carlita à écrire son nouvel album, il n’y a pas de collusion».  Plus sérieusement, il a fait état de 100.000 mails reçus en quelques jours. «En 2012, rendez-vous ici. Val et Hees repartiront avec des plumes et du goudron et nous, nous pourrons à nouveau écouter la différence», a-t-il ajouté.

Didier Porte s’est attaqué au «mépris, au cynisme et à la brutalité de Hees». «Il est temps de rendre Radio France à son seul actionnaire légitime, nous tous, n’en déplaise à Philippe Val», a-t-il ajouté.

http://www.liberation.fr/medias/0101644682-france-inter-manifestation-de-2-000-personnes-pour-soutenir-porte-et-guillon?xtor=EPR-450206


C’est ça le problème quand on cherche à tout bétonner… il y a toujours un truc qui vous échappe ! Après l’affaire Jean Sarkozy, la mise au pas des médias, les cadeaux faits à Lagardère, les menaces envvers le « Le Monde »… voici un nouvel exemple de la Sarkocratie en action.

Au fait… elle en est où la plainte que Mme Woerth devait déposer contre Montebourg ? Elle a fait « Pschiiit » ?

Affaire Bettencourt : Eric Woerth de plus en plus fragilisé

[Raphaelle Bacqué – Le Monde – 26/06/2010]

Le gouvernement cherche désespérément à éviter qu’Eric Woerth ne devienne un des plus spectaculaires cas de dommage collatéral de l’affaire Bettencourt. Car l’ancien ministre du budget, aujourd’hui ministre du travail et chargé de la difficile réforme des retraites, n’en finit pas de chercher à éloigner le soupçon d’avoir fermé les yeux sur l’évasion fiscale d’une partie de la fortune de la riche héritière de L’Oreal.

Le 16 juin, la publication, par le site Mediapart, d’écoutes téléphoniques illégales réalisées par un des employés de Liliane Bettencourt, avait laissé supposer qu’Eric Woerth pouvait avoir été au courant, par l’intermédiaire de son épouse Florence, que Liliane Bettencourt détenait des comptes en Suisse et une île aux Seychelles, non déclarés au fisc. Face au soupçon, Florence Woerth, chargée depuis la fin 2007 de placer les dividendes de L’Oréal alimentant la fortune de Mme Bettencourt, avait dû démissionner, le 21 juin, de ses fonctions afin d’apaiser la polémique.

Vendredi 25 juin, l’affaire a pourtant repris de la vigueur. L’hebdomadaire Marianne du 26 juin a affirmé que le parquet de Nanterre aurait omis d’alerter le fisc alors même qu’il détenait, depuis 2008, tous les éléments susceptibles de laisser présumer la fraude fiscale de Mme Bettencourt. Or le procureur de Nanterre n’est autre que Philippe Courroye. Ce dernier, qui a longtemps été un juge d’instruction emblématique et respecté, ne cesse, depuis qu’il a été nommé procureur, d’être accusé de soumission au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Notamment parce qu’en le décorant en 2007 de l’ordre national du mérite, le chef de l’Etat l’avait présenté comme son « ami ». (suite…)


Rappelez vous que – depuis la suppression de la pub – RADIO FRANCE vous appartient, puisque c’est VOUS QUI LA PAYEZ… un petit rappel vis à vis du pouvoir serait opportun…

[Daniel Schneiderman – Arrêt sur Images – 23/06/2010]

Cette fois c’est fait, c’est clair, c’est net : virés ! Virés sans ménagements, les humoristes de France Inter, Stéphane Guillon et Didier Porte. Virés en étant traités de « petits tyrans » par leur désormais ex-patron, Jean-Luc Hees, nommé à la présidence de Radio France par le bon vouloir de Sarkozy. Mince consolation : ce double licenciement a été vécu en direct par les auditeurs.

Parce que cette journée du 23 juin, par sa brutalité, restera dans les annales de l’audiovisuel public et de la liberté d’expression, nous avons voulu que vous puissiez en voir et écouter les principaux moments. Regardez donc Stéphane Guillon dans sa dernière chronique matinale, traiter France Inter de « station de gauche qui licencie comme la pire entreprise de droite »; écoutez Didier Porte annoncer en direct au Fou du Ro i qu’il a reçu sa lettre de licenciement ; écoutez Stéphane Bern, sous le choc, prévenir qu’il prend ce vidage comme un « désaveu personnel », et annoncer qu’il en « tirera les conséquences »; écoutez enfin Jean-Luc Hees expliquer sa décision, et renvoyer Bern dans ses cordes, sur le mode « ça ne coûte pas cher de se déclarer solidaire trente secondes ».

Notre enquête complète est ici.http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3111>  (1)


Quand les lèche-culs présidentiels Jean-Luc Hees et Philippe Val parlent de « petits tyrans »,… de qui parlent ils ? Le seul à souffrir dans cette affaire, c’est l’auditeur de France Inter qui perd deux moments de rigolade irrévérencieuse.

La normalisation est en cours. La campagne de propagande pour l’élection 2010 peut commencer… Sarkozy tient les médias…

Aux USA, pays idolâtré par nos postillonneurs professionnels, un tel comportement de la part d’un président aurait soulevé des tempête d’indignation. En France… rien.

[AFP – 22/06/2010]

Dans un entretien au « Monde », le PDG de Radio France, Jean-Luc Hees, annonce le départ de l’humoriste Stéphane Guillon de la matinale de France Inter, jugeant que « l’humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans ». Quand à Didier Porte il a confirmé à l’AFP, que le directeur de l’antenne, Philippe Val, ne renouvellera ni sa chronique dans la tranche info du matin ni sa participation au « Fou du roi ».


Face à une presse et des médias complètemenent encerclés et réduits au silence service par la machine Sarkozy, les sites comme Mediapart ou Bakchich sont les dernières sources d’information encore quelque peu « poil à gratter »… avec les bandes Bettencourt, Mediapart se fait un joli coup de pub.

Le site Mediapart diffuse directement des extraits de conversation entre Patrice de Maistre et Liliane Bettencourt…

[20 Minutes – 21/06/2010]

Fort du constat qu’«Eric Woerth n’a pas démissionné du gouvernement» et qu’«aucun juge indépendant n’a encore été désigné», Mediapart a décidé de mettre en écoute directement sur son site des extraits des conversations entre Liliane Bettencourt et le gestionnaire de sa fortune, Patrice de Maistre.

Pour rappel, ces discussions auraient été enregistrées clandestinement entre mai 2009 et mai 2010 par le maître d’hôtel de la milliardaire au domicile de cette dernière. Elles ont ensuite été transmises à la police par l’unique fille de l’héritière de L’Oréal, Françoise Bettencourt-Meyers.

Le premier extrait, mis en ligne également sur Dailymotion et donc accessible gratuitement, date du 4 mars 2010. Il permet d’entendre Patrice de Maistre qui demande à Liliane Bettencourt de signer des chèques à signer à l’attention de Valérie Pécresse (candidate UMP pour les régionales en Ile-de-France), Eric Woerth (alors ministre du Budget et trésorier de l’UMP) et Nicolas Sarkozy. «Ce n’est pas cher, c’est le maximum légal, 7500», plaide-t-il, expliquant: «En ce moment, il faut qu’on ait des amis» La voix de Patrice de Maistre, qui parle lentement et distinctement, visiblement pour se faire comprendre, est parfaitement audible, tandis que les réponses de Liliane Bettencourt sont à peine intelligibles.

Les trois autres extraits sont accessibles uniquement pour les abonnés au site de Mediapart. Il y est question du rôle joué par l’Elysée dans la procédure judiciaire qui oppose la fille de Liliane Bettencourt au photographe François-Marie Banier, soupçonné d’avoir abusé des largesses de la milliardaire. Le premier date du 12 juin 2009, le deuxième du 21 juillet 2009 et le troisième du 23 avril 2010, soit quelques semaines avant l’ouverture du procès du photographe début juillet.

On y entend Patrice de Maistre citer à plusieurs reprises Patrick Ouart, le conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy, qui «l’aime beaucoup» et le convoque au moins deux fois au palais de l’Elysée pour lui faire part des avancées de l’affaire sur le plan judiciaire. Dans le 2e extrait, on apprend notamment que le procureur Courroye va annoncer le 3 septembre que la demande de Françoise Bettencourt-Meyers est irrecevable. Ce qui fut effectivement le cas. Dans le 3e extrait, Patrice de Maistre explique à l’héritière que Patrick Ouart lui a confié que «le Président [continuait] de suivre cette affaire de très près. En première instance, on [l’Elysée] ne peut rien faire de plus mais en cour d’appel, si vous perdez, on connaît très très bien ce procureur»…

http://www.20minutes.fr/article/579813/Politique-Affaire-Bettencourt-des-enregistrements-sonores-en-libre-ecoute.php


Clémenceau disait déjà « Quand on veut enterrer un problème, on nomme une commission »… Israël va plus loin et nomme des commissions dont les conclusions sont connues d’avance, vu leur composition… Mais la presse service s’extasie sur « l’impartialité » des ces experts « indépendants »…

David Trimble qu’on nous vend comme un « homme de paix », est un fait un des pires faucons Neo-Cons. Et il ne s’en cache pas. Il n’y a que les journalistes pour ne pas (vouloir) le voir.

David Trimble, ami, juge et partie d’Israël

[Hichem Hamsa – Oumma.com – 16/06/2010]

Mascarade. David Trimble, l’observateur étranger désigné lundi par Tel Aviv pour enquêter sur le crime israélien de neuf citoyens turcs, est en réalité un fervent partisan de l’État d’Israël. Enquête et révélations sur une personnalité sous influence.

Tel Aviv assiégé par l’opprobre du monde. Pour affronter la critique internationale, c’est à l’unanimité que le gouvernement israélien a approuvé avant-hier la nomination des membres de la commission d’enquête chargée d’examiner le déroulement de l’assaut meurtrier, commis par l’armée, contre un convoi humanitaire à destination de Gaza. But officiel de l’opération : élucider les circonstances du raid militaire afin de démontrer sa conformité au regard du droit international. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, se dit d’ores et déjà « convaincu que l’enquête prouvera qu’Israël a agi en respectant la loi ». Et peu importe le scepticisme affiché par la Turquie, État plaintif dans l’affaire, quant à la crédibilité de la commission nationale : l’ouverture d’une enquête était surtout destinée, selon le chef du gouvernement, à apporter une « réponse convaincante aux États responsables de la communauté internationale ». Aux yeux du Premier ministre , les nombreux détracteurs, à travers la planète, de ce simulacre d’investigation n‘ont aucune importance. Le secrétaire général de l’ONU aura beau se déclarer favorable à une véritable commission d’enquête, internationale et indépendante, Tel Aviv continuera de faire la sourde oreille. D’autant que Washington, Londres et Paris viennent de saluer ce qui est présenté comme une avancée, faisant fi de l’avis du Conseil de Sécurité qui avait pourtant formulé le même vœu que Ban Ki-Moon.

Outre le caractère national du comité chargé de l’enquête, d’autres aberrations ne manquent pas : ainsi, à l’exception du chef d’état-major, les militaires ayant directement participé à l’attaque ne pourront pas être interrogés et le rapport final devra être transmis au gouvernement avant sa publication. Qui sont les membres de cette commission déjà discréditée en raison de sa dépendance à l’égard du gouvernement ? Cinq hommes triés sur le volet : le président, Jacob Terkel, ancien juge à la Cour Suprême et sympathisant de la droite dure israélienne ; Shabtaï Rosen, professeur émérite de droit international qui a participé à l’organisation constitutionnelle de l’État d’Israël ; le général Amos Horev, figure héroïque de l’armée ; et deux observateurs étrangers, aux compétences réduites :le Canadien Ken Watkin, juriste militaire, et le Britannique David Trimble, prix Nobel de la Paix pour son action dans le règlement du conflit en Irlande du Nord.

Au casting de Tony Blair

La participation de ce membre, présenté par les autorités israéliennes comme impartial et indépendant, reflète à elle seule la farce que constitue cette commission d’enquête.

David Trimble, 65 ans, est d’abord une figure irlandaise historique, et controversée,au sein du Royaume-Uni. Ancien militant extrémiste de la mouvance protestante unioniste, alors violemment hostile aux catholiques indépendantistes de l’IRA, l’homme s’est peu à peu assagi avec le temps, au point d’avoir convaincu le parti qu’il dirigeait, l’UUP, à conclure un accord de paix avec la partie adverse, sous la houlette de l’ancien sénateur américain George Mitchell.

C’est cette victoire qui contribua à lui faire remettre, conjointement avec son co-signataire John Hume, le prix Nobel en 1998. Huit ans plus tard, il deviendra pair du Royaume-Uni, avec le titre de baron, avant de rejoindre par la suite le Parti conservateur. Un ralliement qui n’a pas porté ses fruits puisque David Trimble n’a décroché, contre toute attente, aucun poste ministériel à la suite de la victoire, aux dernières élections législatives, de David Cameron. Une déception qui n’aura duré que quelques semaines jusqu’à sa désignation officielle, ce lundi, par le gouvernement israélien, pour rejoindre la commission. La nomination du conservateur serait, selon le quotidien britannique The Guardian, la conséquence d’un lobbying exercé par Tony Blair, l’émissaire du Quartette (Europe, Usa, Russie, ONU) pour le Proche-Orient. L’ancien Premier ministre aurait soufflé son nom à Benjamin Netanyahu.

Une recommandation qui n’a pas dû être difficile à suivre : David Trimble est un ami de longue date de l’État d’Israël. Son dernier geste d’affection remonte au 31 mai : le jour même du crime de neuf Turcs par l’armée israélienne, le futur enquêteur-observateur était à Paris pour inaugurer l’association « L’initiative des amis d’Israël », organisation dont le but est de lutter contre la « délégitimation de l’État d’Israël ». Critère pour faire partie de ce club qui se targue d’être composé de non-Juifs tel l‘ancien Premier ministre espagnol José Maria Aznar : « être convaincu qu’ Israël fait partie intégrante de l’Occident et de son avenir » et s’inquiéter de « l’islamisme radical et d’un Iran nucléaire qui constituent des menaces affectant le monde entier ». (suite…)


[delaplag sur Dailymotion – 03/12/2007]

Une petite vidéo prise au cours d’une avant première où Benoît Poolvoerde répond à une question : « Qu’est ce que vous voulez dire par république des corps gras ». Un petit speech qui fait réfléchir…


[Sébastien Fontenelle – Les Mots sont importants – 16/12/2009]

« Un Gala pour les riches », Quelques aventures de Laurent Joffrin

Ses employeurs changent, un peu : il prend le pli d’effectuer, à intervalle régulier de quelques années, des rotations entre la rédaction du Nouvel Observateur, sise place de la Bourse, à Paris, et celle de Libération, près de la place de la République. Mais qu’importe que son environnement soit boursier ou républicain : Laurent Joffrin est, assurément, l’homme d’une absolue fidélité au capitalisme. Le doute, il est vrai, le saisit parfois, comme il arrive dans toute idylle : l’amour (du capitalisme), on le sait bien, ça s’en va et ça revient – l’important étant, bien sûr, que ça revienne.

En 2001, par exemple, dix-sept ans après la parution de La Gauche en voie de disparition, il confectionne un autre essai, Le Gouvernement invisible, non moins burlesque, mais (un peu) moins hystériquement reagano-thatchérien. Sa thèse, précise-t-il dès l’abord, n’est certes pas de « réinventer l’ancien marxisme-léninisme » – on a eu chaud. Mais tout de même, l’auteur, donnant l’impression d’être frappé d’un accès de gauchisme, entrevoit que

« sous la poussée du capitalisme nouveau [qui était pourtant, dix-sept ans plus tôt, l’“avenir de la gauche”], le pouvoir s’est privatisé ».

L’ouvrage reçoit en 2002 le « prix du livre politique », d’un montant de 5 000 euros, distinction fameuse décernée par un jury de journalistes.

(Où siège, notamment, au jour où ces lignes sont écrites, un certain… Laurent Joffrin : le monde est, certaines fois, d’une rondeur qui réjouit.)

Quatre ans plus tard, en avril 2006, nouvelle publication : il s’agit d’une ambitieuse Histoire de la gauche caviar, où l’auteur semble cette fois-ci complètement oublier que lui-même n’a cessé depuis vingt ans de clamer que le capitalisme était l’avenir du socialisme et relève, étonné, que la gauche a trop largement succombé au chant des sirènes du marché, avec ce résultat que, du coup :

« À l’inverse des expériences du passé, elle a été incapable de réduire le chômage, de vaincre l’exclusion, d’assurer l’égalité des chances »…

… pour la simple et bonne raison qu’elle a, horreur…

« oublié le peuple ».

À noter que Laurent Joffrin, à ce moment-là, dirige, pour quelques mois encore, la rédaction du Nouvel Observateur. Hebdomadaire « de gauche » qui, justement, fait au mois de mai 2006, dans ses pages dédiées aux « choses de la vie », la réclame de quelques montres un peu originales, comme

- le modèle Calisson, de chez Cartier, à 32 300 euros

- ou le modèle Reflet Icare Medium, de chez Boucheron, nettement plus accessible aux smicards, puisqu’il ne coûte que 23 100 euros.

En clair : pendant que l’essayiste Laurent dénonce une gauche coupée du peuple, Joffrin, l’homme de presse, continue de confectionner un hebdomadaire que lui-même présente volontiers comme un « Gala pour les riches ». Mais que serait l’éditocratie, sans ses minimes contradictions ? (suite…)


Des vrais démocrates, ces copains de Paulo A. Paranagua. Le « Monde » va avoir du mal à leur trouver une excuse sur ce coup là…

HONDURAS. LE PRESIDENT ZELAYA DÉNONCE UN PLAN POUR L´ASSASSINER ET DEMANDE DE SOUTENIR CONCRÈTEMENT SON PEUPLE

[Le Grand Soir – mardi 22 septembre 2009]

http://www.legrandsoir.info/+HONDURAS-LE-PRESIDENT-ZELAYA-DENONCE-UN-PLAN-POUR-L-ASSASSINER+.html

Le président du Honduras, Manuel Zelaya, a dénoncé ce mardi les plans du gouvernement putschiste de prendre d´assaut l’ambassade du Brésil où il se trouve depuis lundi, pour le capturer et l’assassiner et pour que des médecins légistes déclarent ensuite que le mandataire s’est suicidé.

« Nous sommes menacés d´une attaque cette nuit contre l’ambassade du Brésil (…). Ils planifient ma capture et mon assassinat pour que des médecins déclarent que je me suis suicidé », a déclaré le Président lors d´une interview exclusive à teleSUR depuis Tegucigalpa.

« Je veux dire à la communauté internationale que Manuel Zelaya Rosales ne se suicide pas, qu´il est vivant et qu´il va continuer à se battre pour ses principes avec fermeté, et qu´il préfère mourir avec fermeté plutot que de s’agenouiller devant cette dictature. Que cela soit bien clair pour ces tyrans qui veulent gouverner ce pays avec la force des armes », a-t-il ajouté.

Il a exprimé son souhait que les annonces par le Brésil et les Etats-Unis (EE.UU.) de convoquer pour ce jeudi le Conseil de Sécurité de l’ONU afin de traiter le thème du Honduras, ainsi que la pression qu’exerce la Communauté internationale, se traduisent par un soutien concret au peuple hondurien en train de souffrir et « qui ne mérite pas ce destin après tant de sacrifices, tant d’exploitation durant des décennies, il temps que justice lui soit rendue ».

« Nous remercions sincèrement la Communauté internationale et les présidents de tous les gouvernements qui nous ont soutenus sincèrement et nous allons les remercier davantage quand la démocratie et la paix seront rétablies dans le pays » a-t-il ajouté.

Via Campesina, dans une note diffusée mardi, explique que la répression policière se poursuit et dénoncent des centaines d´arrestations, des personnes blessées et des morts. Certains stades sont transformés comme au Chili en 1973, en camps de concentration. Le coup d´État médiatique se prolonge : les médias se chargent de rejeter la faute de ce tout qui se passe sur le président Zelaya et sur la résistance et tente de faire croire que « l´ordre règne » et que rien ne se passe pour freiner la mobilisation.

Le mouvement social informe également de ce que les personnes qui accompagnaient le président Zelaya ont abandonné l´Ambassade du Brésil où elles ètaient pratiquement emprisonnées – privées d’aliments, d`eau et depuis hier d’énergie, un petit groupe de personnes est resté avec le président Zelaya.

http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article269&lang=fr


Notre mépris de la plèbe journaleuse nous fait pencher pour la deuxième hypothèse… en tout cas, le Powerpoint est excellent !

[Tarik Mousselmal – Blog IE – 12/08/2009]

Twitter – Cyxymu – Russie – OSS117 – Cybersécurité – DoS – Etc

Mon bon ami, si tu passes régulièrement par ici, tu sais que le sommeil n’est pas mon ami et que les nuits blanches sont mes maîtresses… Je mets parfois tout ce temps à contribution pour ce blog. Ça a été notamment le cas entre vendredi et lundi!

Le sujet, en allant droit au but: jeudi dernier, Twitter était down et Facebook ralenti. On apprenais le lendemain… plein de « belles » choses au sujet de ces événements, que je te laisse (re?)découvrir dans le doc.

J’ai donc essayé de te raconter tout cela dans un ‘tit .ppt, qui je l’espère sera agréable à parcourir. Comme souvent ici, derrière le côté décalé, des questions sérieuses qui m’intéressent au plus haut point. Dans le désordre, il sera donc question : d’attaques informatiques, de cyberdissidents, de médias, de médias sociaux, d’outils de buzz monitoring, d’information et de désinformation, de russes, de mafieux, d’effet Streisand, de DDoS et de mimi-siku 😉

http://blogsetie.blogspot.com/2009/08/twitter-cyxymu-russie-oss117.html


A part ça, le nouveau régime à Tegucigalpa est en voie de « normalisation », comme l’écrit « Le Monde » ou le « New York Times »… c’est fou ce que nous savons être aveugles (« compréhensifs ») quand les criminels sont de notre côté… et quand le patronat et l’église applaudissent les putchistes.

Mise à jour 16/07/2009 : Selon « La Prensa », la mère de M. Herrera nie avoir été agressée et affirme qu’il s’agissait d’une opération de police contre son fils Olvin, accusé de violences conjugales par sa femme : http://www.laprensa.hn/Pa%C3%ADs/Ediciones/2009/07/16/Noticias/Madre-de-Jari-Dixon-descarta-atentado

[Gregor Seither – IES News Service – 16/07/2009]

La famille du procureur général du Honduras violentée par la police après qu’il ait critiqué le coup d’état sur la chaine de télévision CNN

Peu de temps après que le procureur général hondurien Jari Dixon Herrera ait déclaré depuis Washington, devant les caméras de CNN et d’autres médias internationaux, que le coup d’état au Honduras était illégitime, la police hondurienne s’est rendue chez sa famille, a vandalisé sa maison, frappé sa mère et arrêté son frère.

La police a commencé par encercler la maison de Mme Ada Hernández, dans la ville de Talanga, et d’en arroser la facade avec des rafales d’armes automatiques. Les agents ont ensuite défoncé la porte d’entrée et saccagé la maison. La mère de M. Herrera a été frappée puis violentée par les agents de police. Son frère a été également frappé puis emmené dans un véhicule de la police.

Le procureur Jari Dixon se trouve en ce moment à Washington, DC, membre d’une délégation hondurienne qui a rencontré des députés du Congrès U.S., des délégués de la Banque Mondiale ainsi que des officiels du Département d’Etat et des représentants d’organisations de défense des droits de l’homme afin de leur exposer les violations de droits commis par les nouveaux hommes forts du Honduras.

L’attaque contre la famille de Jari Dixon n’est que le dernier épisode d’une répression sanglante qui s’est abattue sur les opposants au coup d’état. Samedi dernier, des hommes encagoulés et armés ont attaqué la maison de Roger Bados, leader du Parti Démocrate Unifié (opposition) à San Pedro Sula et l’ont abattu devant sa famille. La mème nuit, dans la ville de Santa Barbara, un autre leader de l’opposition, Ramon Garcia a été abattu par un commando masqué,  dans la rue devant sa maison. D’autres militants du Front du refus hondurien ont été agressés, menacés ou assassinés par des commandos anonymes.

Ces actions violentes – dont la presse internationale et notamment U.S. ne s’est guère fait écho , rappellent les violences civiles qui ont marqué la dernière dictature militaire au Honduras, quand des escadrons de la mort paramilitaires assassinaient sélectivement des militants démocrates ou luttant pour les droits de l’homme, afin de maintenir un climat de terreur dans la population.

Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent, depuis deux semaines, la violence exercée par le régime contre quiconque critique le coup d’état. Suite au coup d’état, les nouvelles autorités putchistes ont violemment réprimé les manifestations d’opposants et les rassemblements pacifiques. Elles ont interdit et fermé des stations de radio et de télévision et intimidé voire agressé les journalistes critiques. Plus de 600 personnes sont en prison pour avoir  contesté le oupc d’état.


[Gregor Seither – IES News Service – 28/05/2009]

Ralph Peters est un expert militaire fréquemment invité sur les chaînes de télévision U.S comme PBS, Fox et CNN. Dans le dernier numéro de la revue du « Jewish Institute for National Security Affairs », il théorise une réalité que les journalistes travaillant au Moyen-Orient connaissent bien : le journaliste est considéré comme une arme au service du combattant. S’il ne sert pas la cause des soldats, il est considéré comme un ennemi et traîté en conséquence

« Dans les guerres du futur, nous allons devoir apprendre à gérer des actions concrètes comme la censure de l’information, des interdictions de couverture médiatique et même, dans certains cas, des attaques militaires contre des média partisans.

Les journalistes se prennent pour des êtres supérieurs, occupant une place à part sur le champ de bataille, comme s’ils étaient une espèce protégée. Mais la liberté de la presse s’arrête quand elle met en danger nos soldats et renforce nos ennemis. Le simple fait de vouloir ‘expliquer’ le point de vue de l’ennemi peut l’encourager à tuer nos soldats. En conséquence, certains média sont des alliés objectifs de nos ennemis et doivent être traîtés comme des cibles militaires.

De nos jours, quand on ose dire cela, on se fait incendier, mais les journalistes qui ont perdu tout sens patriotique risquent fort de se retrouver isolés sur le champ de bataille et découvrir que leurs petites vies n’ont pas d’utilité pour nous. »


Ah ! On nous l’avait pas dit ça, quand on nous a invitait à nous mobiliser pour la pauvre petite journaliste, luttant courageusement contre la barbarie des « iraniens-fanatiques-et-sanguinaires-qu’on-va-bientot-devoir-bombarder-et-ca-sera-bien-fait-pour eux »…

C’est fou comme on apprend peu de choses, en lisant la presse occidentale…

[Hichem Benabli – IES News Service – 12/05/2009]

La journaliste irano-étatsunienne Roxanna Saberi a été accusée d’espionnage au bénéfice d’une nation étrangère après avoir obtenu un document ultra-secret des services iraniens concernant l’invasion U.S. de l’Irak.  L’un des avocats de Mme Saberi, Maître Saleh Nikbakht, à Téhéran, à déclaré que Mme Saberi, alors qu’elle travaillait comme traductrice pour le « Expediency Council », un organisme puissant au sein de la hiérarchie cléricale du pouvoir iranien, avait obtenu et gardé par devers elle des documents hautement confidentiels concernant la situation en Irak.

C’est sur cette base que Mme Saberi a été accusée d’espionnage.

Mme Saberi a demandé pardon pour le fait d’avoir gardé ces documents et le tribunal a modifié l’accusation, ne l’accusant plus d’espionnage mais simplement de possession de documents confidentiels. (…)


Selon l’OMS, il y a à peine 7 décès dus à la grippe porcine, et non pas 152

[Sydney Morning Herald – 29/04/2009]

Un membre de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a rejeté les dires affirmant que plus de 150 personnes sont mortes de la grippe porcine, disant qu’il a été officiellement enregistré seulement sept décès dans le monde entier. Vivienne Allan, du programme de sécurité des patients de l’OMS, a dit que l’organisme a confirmé que dans le monde entier il y a eu sept morts, tous au Mexique, et 79 cas confirmés de la maladie.

Mme Allan a déclaré à ABC Radio aujourd’hui : « Malheureusement, cette information de plus de 150 morts est inexacte et n’est pas arrivée, mais ce n’est pas une annonce de l’Organisation Mondiale de la Santé. »

« Ce chiffre ne provient pas de l’Organisation Mondiale de la Santé et, je le répète, le nombre de morts est de sept et ils sont tous au Mexique. »

Mme Allan a dit que l’OMS a confirmé 40 cas de grippe porcine dans les Amériques, 26 au Mexique, 6 au Canada, 2 en Espagne, 2 en Grande-Bretagne et 3 en Nouvelle-Zélande. Mme Allan a dit qu’il était difficile de mesurer la vitesse de propagation du virus.

Elle a dit que le véritable ennui serait que le virus de la grippe se manifeste dans un pays où personne n’a eu de contact avec le Mexique, et que les autorités regardent attentivement dans tous les pays pour ça. (suite…)


Encore une fois les médias français ont montré qu’ils n’étaient qu’une meute d’aboyeurs, enfermés dans la Pensée Unique. Ils ne méritent aucun respect…

ANDRÉ GLUCKSMANN L’A-T-IL LU ?
[Le Monde Diplomatique – 25/01/2009]
« Des comptes rendus, devenus récemment accessibles, d’observateurs militaires internationaux indépendants sur le début de la guerre de cet été entre la Géorgie et la Russie mettent en cause l’affirmation des Géorgiens selon laquelle leur pays a agi de manière défensive contre une agression des séparatistes et de la Russie. Au lieu de quoi ces récits suggèrent que l’armée inexpérimentée de la Géorgie a attaqué la capitale séparatiste [d’Ossétie du Sud], Tskhinvali, le 7 août, au moyen de tirs indiscriminés d’artillerie et de roquettes, au risque de toucher les civils, les forces russes de maintien de la paix et les observateurs désarmés. (…) Les observateurs ont également dit qu’ils n’avaient pas été à même de vérifier que des villages à population géorgienne avaient été lourdement bombardés ce jour-là, contestant ainsi une des principales justifications [du président Mikheïl] Saakachvili pour son attaque. »

Ces révélations ne pouvaient pas échapper aux journalistes spécialisés dans les affaires caucasiennes. Elles figuraient en effet dans le New York Times, repris par l’International Herald Tribune, qui plus est à la « une », trois mois jour pour jour après le déclenchement de la guerre de l’été dernier, le 7 novembre. De surcroît, elles émanaient d’une commission militaire internationale indépendante qui avait, par deux fois, séjourné sur le terrain et interrogé toutes les parties. Et, surtout, les enquêteurs agissaient sur mandat de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui ne se caractérise pas d’ordinaire par sa distance critique vis-à-vis des Etats-Unis et de leurs alliés.

Or les quotidiens français n’ont pas consacré une ligne — ni le lendemain ni les jours suivants (1  ) — à cette « bombe ». Il est vrai qu’explosait avec elle la thèse défendue depuis un trimestre par la plupart d’entre eux. Curieusement, la déclaration de Human Rights Watch (2 < )accusant les Géorgiens, mais aussi les Russes, d’avoir massivement recouru à des armes à fragmentation, que la « communauté internationale » venait de bannir par un traité, a été également négligée…

Cette censure brutale ne serait-elle qu’une « bavure » ? Elle reflète bien plutôt un réflexe médiatique : de la guerre du Golfe (1991) à celle de Géorgie (2008), en passant par le Kosovo (1999), le journalisme français et ses intellectuels-vedettes se sont déshonorés en camouflant systématiquement la véritable nature de ces conflits. Opération après opération, il leur aura fallu six mois, voire un an, pour concéder quelques bribes de vérité, accompagnées d’un semblant d’autocritique. Ce qui ne les a pas empêchés de mentir à nouveau grossièrement sur la suivante. Comme le chantaient les pacifistes israéliens à l’époque de l’Intifada à propos des soldats israéliens : « Ils tirent et ils pleurent »…

Avis à l’OSCE : son rapport est arrivé trop tôt. Dans trois mois peut-être, six sans doute, les maîtres ès manipulations seront mûrs pour avouer une partie des responsabilités de leur cher ami de Tbilissi dans l’affrontement d’août 2008. Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann, quant à eux, ont pris les devants. Dès le 14 août, dans Libération, ils écrivaient : « Qui a tiré le premier ? La question est obsolète. »

(1 ) Le Figaro a attendu onze jours pour y faire allusion, dans un article intitulé « La Géorgie s’inquiète de sa mauvaise presse <http://www.lefigaro.fr/international/2008/11/18/01003-20081118ARTFIG00272-la-georgie-s-inquiete-de-sa-mauvaise-presse-.php>  », mais sans informer en détail ses lecteurs du contenu du rapport de l’OSCE.
(2  ) « Géorgie/Russie : Il faut épargner les civils en Ossétie du Sud <http://www.hrw.org/en/node/73998>  »

http://www.monde-diplomatique.fr/2008/12/VIDAL/16590


Plus le mensonge est gros… » est le titre d’un article de Dominique Vidal paru dans l’édition du mois de février du Monde Diplomatique, qui analyse la politique de communication mise en place par le gouvernement israélien lors de l’agression de Gaza :

Extrait :
« Une nouvelle direction de l’information a été créée pour influencer les médias, avec un certain succès, révèle l’hebdomadaire britannique The Observer. Et, quand l’attaque a commencé (…), une marée de diplomates, de groupes de pression, de blogs et d’autres partisans d’Israël ont commencé à marteler une série de messages soigneusement élaborés . » Cheville ouvrière de cette machinerie, l’ex-ambassadeur aux Nations unies Dan Gillerman témoigne : « Je n’avais jamais vu (…) le ministère des affaires étrangères, le ministère de la défense, le bureau du premier ministre, la police et l’armée travailler avec tant de coordination, d’efficacité. »

http://oumma.com/Gaza-Plus-le-mensonge-est-gros


Discréditer une thèse gênante en mobilisant des « experts » et des « historiens » qui viennent inonder les médias, trop contents de pouvoir remplir leur « temps de cerveau disponible » avec une  « controverse »…. c’est le B.A.-BA du marketing. AREVA, Total, Nestlé, Monsanto ou encore Israël et le Comité de campagne du Parti Républicain sont spécialisés la dedans.

Il n’est pas surprenant que Garcon surgit dans le paysage médiatique au même moment où le gouvernement Tanzanien fait appel à un gros cabinet de Relations Publiques pour « redorer l’image de son pays »… et que celui-ci utilise toutes les ficelles de « Guerilla Marketing » pour discréditer le film de Sauper.

[Backchich TV – 10/04/2009]

Reconnu coupable de diffamation, l’historien François Garçon n’a eu de cesse de contester le réalisateur du Cauchemar de Darwin ! Retour sur un acharné

Depuis 4 ans, l’historien François Garçon cogne sur le documentaire à succès d’Hubert Sauper sorti en 2005 : Le cauchemar de Darwin. « Il y a dans ce film quelque chose de pourri », argumente l’homme dans les médias. Le réalisateur l’a poursuivi en diffamation et ce 11 mars, les juges ont tranché : il y avait quelque chose de pourri, surtout, dans l’argumentaire de l’historien.

Le film d’Hubert Sauper, noir tableau de l’industrie de la pêche à la perche du Nil en Tanzanie, nous faisait désespérer de la mondialisation. Il montrait, par l’image, comment notre appétit européen pour un poisson africain pas cher peut générer, en Afrique, misère et trafic d’armes. Après Le cauchemar de Darwin, on ne pouvait plus manger une choucroute de la mer sans une pensée critique sur notre import-export.

C’est alors qu’un savant professeur, inconnu du grand public, publie dans la revue de feu Sartre et Aron, Les Temps Modernes, une contre-enquête documentée : le film d’Hubert Sauper n’était qu’une « supercherie ».

Selon François Garçon, le documentariste aurait payé des enfants pour jouer des scènes de misère, et il ne peut pas prouver l’existence de trafics d’armes. Enfin, l’affirmation selon laquelle les carcasses du poisson expédié en Europe sont recyclées pour nourrir les pêcheurs africains serait fausse.

Après la gloire, le discrédit. Contre le film de Sauper, Garçon rassemble. La presse française publie ses mises en cause. Beaucoup de bien-pensants qui ont cru faire un acte d’humanité en éliminant de leur menu la perche du Nil, reprochent désormais à Sauper de les avoir dupés. En tête de la croisade, le gouvernement tanzanien lance deux sites Internet anti-cauchemar de Darwin. Il entend, ainsi, rendre à la Tanzanie l’image d’un pays sain, où les pêcheurs et les enfants mangent autre chose que les carcasses des poissons exportés vers l’Europe.

Sur le site http://www.darwinsnightmare.net, aujourd’hui disparu de la toile, on pouvait admirer des photomontages affichant un jovial Sauper en compagnie de… Saddam Hussein et Oussama Ben Laden. Plus sérieusement, on y trouvait aussi l’interview de l’un des protagonistes du film, Raphaël le gardien de nuit, qui avoue avoir été manipulé par le réalisateur.

Un témoignage qui achevait Sauper. Sauf qu’une scène a été oubliée au montage. Instructive : on y voit et entend le journaliste tanzanien, qui dicte sa réponse à Raphaël. Moins cachottier, François Garçon, lui, présente sur son site des interviews qu’il a lui-même tournées en Tanzanie, non coupées au montage. On y entend les enfants des rues affirmer qu’on ne les a pas payés pour « jouer », malgré les insistances du professeur Garçon, qui s’escrime à leur faire avouer le contraire.

Le rêve de Sauper

Devant les juges du Tribunal de grande instance de Paris, ces vidéos ont donné au réalisateur un argument massue pour dénoncer les attaques de Garçon et du gouvernement tanzanien contre son film.

« On sort de trois ans de guerre », conclue Sauper. « C’était une polémique dangereuse, pour moi et pour la vie des personnes qui sont dans le film ; dangereuse aussi pour la liberté d’expression et pour notre art. » La meilleure manière de conjurer le sort sera de faire de toute cette histoire…un documentaire. Sauper y pense déjà.

Garçon quant à lui ne s’est pas démonté. D’abord parce que le tribunal a épinglé uniquement ses propos sur la rémunération des protagonistes du film, pas ses autres allégations. Et puis, même après ce jugement, il n’en démord pas ; Sauper a payé les enfants tanzaniens pour leur faire jouer des scènes de pauvreté. La preuve ? Cette fameuse séquence qui montre des petits, affamés, se jetant sur une marmite de riz encore fumant. « Il est absolument impossible que des enfants plongent leurs mains nues dans du riz brûlant », nous dit Garçon, joint par téléphone. Pour en finir avec cette polémique alimentaire, il propose à Bakchich un moyen de trancher définitivement le débat.«  Essayez ce soir, au dîner, de plonger vos mains dans du riz brûlant : vous verrez bien que c’est tout simplement impossible !!! ».


Critiquer un livre de manière pavlovienne, sur la base d’opinions toutes faites, mordant à l’énoncé de mots clés standardisés… tout cela est une spécialité de l’intelligentsia de gauche depuis près de 100 ans. Orwell a brillamment documenté l’imbécilité empressée des plumitifs adorateurs de Staline… empressement servile que l’on retrouve aujourd »hui chez les penseurs de salon comme Finkielkraut, Klugman ou BHL…

Peu à peu, leur arme s’émousse, l’accusation d’antisémitisme pour faire taire quelqu’un ne fonctionne plus vraiment. Cela ne pourra que profiter à la liberté de penser par soi-même et le droit de poser des questions dérangeantes, non canalisées par la mode du moment…

Comme le dit Salomon Sand : « Si l’on a pu affirmer, un jour, que la patrie constitue l’ultime recours de l’impie, on pourrait, aujourd’hui, dire que la Shoah est devenue l’ultime recours des démagogues prosionistes ! »


[Le Monde – 04/04/2009 – Traduit de l’hebreu par Michel Bilis]

Shlomo Sand est Professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv, auteur de « Comment le peuple juif fut inventé » (Fayard, 2008) – Texte traduit de l’hébreu par Michel Bilis

Mon livre Comment le peuple juif fut inventé a été, pendant six mois, ignoré par la critique ; ce mur du silence ne l’a, cependant, pas empêché de connaître un étonnant succès en librairie, et il a donc bien fallu y faire référence ! Celle-ci n’a, hélas, pas émané d’un historien mais d’un critique littéraire : Eric Marty, qui s’est invité pour donner son point de vue (Le Monde du 30 mars), avec une véhémence digne d’un militant nationaliste.

Je ne souhaite pas réagir, ici et maintenant, à ses accusations stupéfiantes ! Je ne puis que sourire en apprenant mon statut d' »historien autodidacte » ! A cet énoncé inexact (je suis professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv depuis vingt-quatre ans), il me faut ajouter une seconde correction : je ne suis pas l’auteur de l’hypothèse selon laquelle les Palestiniens seraient les descendants des Judéens de l’Antiquité ; la paternité en revient à David Ben Gourion, fondateur de l’Etat d’Israël, et à Isaac Ben Zvi, qui en fut le deuxième président. Cette thèse a été, ensuite, formulée à plusieurs reprises par d’autres qui ont observé que la population juive en Palestine fut convertie à l’islam au VIIe siècle.

Je suis fondé à demander si Eric Marty a vraiment lu mon livre. S’il l’a lu, il aura pu mieux comprendre que les grands textes sacrés ne construisent pas des peuples ou des nations, mais donnent naissance à de grandes religions. Malheureusement pour lui, la Bible n’a pas créé un peuple juif, tout comme le baptême de Clovis n’a pas fondé un peuple français.

Dans Comment le peuple juif fut inventé, je ne traite pas directement de l’histoire des juifs mais j’analyse l’historiographie sioniste, en essayant de démontrer que le récit national juif sur le passé relève davantage d’un empilement de mythes mobilisateurs successifs que de l’écriture historique qui nous est familière depuis les trente dernières années. A cet égard, mon livre ne témoigne d’aucune originalité ; j’ai, en effet, appliqué à l’historiographie sioniste des principes théoriques développés antérieurement dans d’autres contextes historiographiques. Je n’ai mis en évidence que très peu de données réellement nouvelles ; je me suis « contenté » d’ordonner différemment un savoir historique déjà existant.

Voici un exemple de « mon manque d’originalité » : il apparaît dans tout manuel d’histoire en Israël, mais également en Europe, que le « peuple juif » a été exilé de sa patrie au premier siècle après J.-C., à la suite de la destruction du Temple. Or, très étrangement, on ne trouvera pas le moindre ouvrage de recherche consacré à cet acte d’exil ! Les Romains emmenaient, certes, des rebelles en captivité mais ils n’ont pas exilé de peuple du Moyen-Orient : la chose est connue de tout historien de métier, spécialiste de cette époque, mais demeure ignorée du grand public.

D’où viennent, dans ce cas, les juifs apparus en grand nombre, de l’époque romaine jusqu’au Xe siècle ? Il faut y voir le résultat d’un processus de conversions massives qui touchaient des individus isolés mais aussi des royaumes entiers d’où seront issues de nombreuses communautés religieuses. Faut-il les définir comme un « peuple » ?

Au Moyen-Age, ce terme était appliqué aussi aux religions : il était habituel de parler du « peuple chrétien ». Dans les temps modernes, le mot « peuple » désigne, en langage courant, des groupes humains qui partagent une même langue, des habitudes de vie et une culture laïque commune. Je recommande, à ce propos, la lecture des Mémoires de Raymond Aron – célèbre « négateur du peuple juif » ! -, qui ne craignait pas de s’interroger : « Que signifie le peuple juif ? Existe-t-il ? Peut-on parler du peuple juif comme on parle du peuple français ? Ou comme on parle du peuple basque ? La seule réponse valable me paraît celle-ci : si l’on parle du « peuple juif », on emploie la notion de peuple en un sens qui ne vaut que dans ce seul cas » (p. 502-503).

UN « ETHNOS » ERRANT

Tout historien sérieux reconnaîtra l’impossibilité conceptuelle et l’illogisme d’une telle chose que, précisément, j’ai voulu clarifier dans mon livre. Le sionisme a décrit les juifs non pas comme un ensemble religieux important mais comme un « ethnos » errant, non pas comme une race pure mais tout de même comme un groupe humain relevant d’une origine commune qui lui donne un « droit historique » à une certaine terre.

Le sionisme, encore aujourd’hui, ne voit pas Israël comme une république au service de son « démos », c’est-à-dire de tous les citoyens israéliens qui y vivent mais comme l’Etat des juifs du monde entier. Une telle situation fait planer sur l’avenir d’Israël une interrogation peut-être plus grave, encore, que la conquête des territoires en 1967.

Si l’on a pu affirmer, un jour, que la patrie constitue l’ultime recours de l’impie, on pourrait, aujourd’hui, dire que la Shoah est devenue l’ultime recours des démagogues prosionistes ! Pourquoi se priver d’assimiler mon approche à celle des négateurs de l’existence des chambres à gaz ? C’est direct, plus c’est gros et plus ça passe, et c’est la garantie de mobiliser beaucoup de monde contre mon livre.

Je tiens à souligner qu’en Israël, dans tous les débats tempétueux autour de ce livre, jamais une telle comparaison n’a été évoquée. Mais Paris n’est pas Tel-Aviv. En France, rien de plus facile, pour faire taire des contradicteurs que d’insinuer qu’ils sont antisémites, ou peut-être pire encore : qu’ils n’aiment pas suffisamment les juifs !

On a pu dire, jadis, que la France est toujours en retard d’une guerre. J’ai, aujourd’hui, l’impression que la France a plutôt tendance à être en retard d’une souffrance ! Jusqu’à quand va-t-on, en effet, continuer à dilapider l’héritage moral de la souffrance précédente qui fut, certainement, la plus terrible d’entre toutes ? Là se situe, en fin de compte, le réel danger.


[Gregor Seither – IES News Service – 04/04/2009]

Si vous êtes un adepte du dessin de presse de qualité (et si vous commencez à trouver que Plantu devrait prendre sa retraite), alors précipitez vous sur un petit bijou publié il y a quelques semaines au Etats-unis. All The Art That’s Fit to Print (And Some That Wasn’t) <http://cup.columbia.edu/book/978-0-231-13824-6/all-the-art-thats-fit-to-print-and-some-that-wasnt> , par Jerelle Kraus.

Rédactrice artistique au New-York Times pendant 13 ans, Mme Kraus (http://jerellekraus.com/people_you_may_know.html) a du démissioner de son travail afin de pouvoir publier ce livre. Il rassemble des centaines de dessins de presse réalisés par 150 des plus grands noms dans ce domaine, des oeuvres commanditées par le New York Times pour illustrer des articles, et que la direction du journal a ensuite préféré ne pas publier et faire disparaître. Dans certains cas, le journal est allé jusqu’à payer des sommes astronomiques en « kill fees » (allant jusqu’à 1 million de dollars) afin de faire retirer de publications ces dessins et les cacher du public (parfois pendant plus de 40 ans).

Outre le génie des oeuvres, vous rirez aux éclats devant les arguments – souvent fallacieux, généralement abscons – avancés par les rédacteurs en chef pour refuser ces dessins…

La caricature ci-dessus de Henry Kissinger réalisée par David Levine est un exemple de ces oeuvres condamnées à « l’enfer » des archives du NYT et que Mme Kraus a sauvées de l’oubli – au prix d’un sacrifice personnel. En achetant ce livre vous découvrirez des bijoux incisifs et provocants de grands noms comme Jules Feiffer, Ronald Searle, Milton Glaser, Charles Addams, Maurice Sendak, Edward Gorey, Ralph Steadman, Larry Rivers, Saul Steinberg, Ben Shahn, Art Speigelman, Andy Warhol, Garry Trudeau, et bien d’autres encore (visibles sur le site de l’auteur).

Plantu, à coté, c’est à peu près aussi incisif que « Petit Ours Brun »…

Quelques exemples :

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1. Chaque tatouage représente un crime de guerre commis par Henry Kissinger au service du gouvernement U.S. Motif du refus : “Trop simpliste.”

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2. Illustration pour un article sur la propriété intellectuelle et Internet. Motif du refus : “Le Times ne peut publier l’image d’un sein nu avec un téton visible !”

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3. Un thermomètre affichant des températures clémentes mais couvert de neige ? Qu’est ce qu’il y a de choquant ici ? Pour Howell Raines le rédacteur en chef de la page « Opinions » du NYT, ce dessin nétait pas publiable parce que “On dirait une éjaculation !” (t’as l’esprit bien mal placé, Howard).

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4. Illustration d’un article sur les subventions gouvernementales dont abusent les entreprises. La vache a une tache en forme de USA et un businessman boit à son pis en forme de Floride. “C’est génial comme dessin, a rigolé le rédac’chef, et ça dit exactement ce que ça veut dire… mais on ne peut pas passer cela. C’est trop… heu… heu…. ».

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5. Illustration pour une revue de livre retracant la vie d’un soldat US noir, héros de la guerre de Corée. Seul survivant de son unité, massacrée en haut d’une colline, ayant épuisé toutes ses munitions, il avait continué à se battre en bombardant les soldats chinois de cailloux. Ceux-ci l’avaient capturé plutôt que de le tuer et lui avaient présenté les honneurs, impressionés par sa bravoure. Libéré de captivité, il était rentré chez lui malade pour découvrir que l’armée U.S. lui refusait la Médaille d’honneur du Congrès, simplement parce qu’il était noir. Une illustration parfaite du racisme dans la société U.S. et dans l’armée… mais c’est précisément ce qui choquait le rédacteur en chef, ancien Marine : « On ne peut pas publier un dessin laissant croire que l’armée est raciste ! »


Ca date de l’an dernier, mais cela n’enlève rien à l’intérêt de ce qui est dit… Et cela permet de constater encore une fois que – dans le système pavlovien qu’est la presse française – les médias répètent tout et n’importe quoi sur Meyssan sans même prendre la peine d’aller vérifier… en ce sens, ils n’ont pas évolué depuis les Intellectuels Staliniens des années 30.

[ReOpen 911 – 17/08/2008]

La parole de M. Thierry Meyssan est rare, non qu’il refuse systématiquement les interviews… Mais simplement les médias français ne donnent jamais la parole à cet analyste politique aux propos pourtant toujours mesurés, malgré ses convictions personnelles très marquées en faveur des droits humains et contre les menées géopolitiques de l’Empire états-unien. La réflexion affûtée et pertinente de cet intellectuel français semble extraordinairement atypique dans le brouhaha de la propagande ambiante.

ReOpen911 est fière de mettre en ligne une longue interview de « celui par qui le scandale du 11-Septembre est arrivé » (à son insu). Mais les questions des membres de l’association pour la réouverture de l’enquête sur les attentats terroristes aux Etats-Unis n’abordent pas ce seul sujet : nos membres, citoyens curieux et ouverts, s’intéressent à tous les sujets d’actualité et M. Meyssan répond en toute franchise et indépendance d’esprit à leurs questions. Une interview passionnante, très loin des fantasmes de certains pour qui les relations entre ReOpen911 et Meyssan seraient celles des adeptes d’une secte face à leur gourou !

Retour en arrière sur la « polémique », les accusations d’antisémitisme à son égard (dont on a vu que la récente « affaire Siné » avait peut-être marqué l’essoufflement de cette scandaleuse stratégie de bâillonnement de toute critique de la politique d’Israël), le travail mené avec le Réseau Voltaire qu’il continue à présider depuis sa fondation, les menaces pesant sur sa vie, les dérives liberticides et les atteintes aux droits de l’homme, la politique des États-Unis envers l’Union européenne, et leurs relations avec le nouveau pouvoir en France, les intérêts d’al-Qaïda et même les récents événements en Géorgie : discussion à bâtons rompus au cours de laquelle M. Meyssan n’a jamais recours à la langue de bois.


ReOpen911 : Suite à la parution de L’Effroyable Imposture, « on » (Gérard Miller, Pascal Bruckner, Pierre Marcelle, Alain Finkelkraut, Caroline Fourest, liste non exhaustive…) vous a souvent présenté comme un « révisionniste », vous comparant même à M. Faurisson ; outre que cela permet à moindres frais d’éviter de répondre aux questions et aux points pertinents que soulèvent vos analyses, cela a ancré, par amalgame, dans les esprits d’un grand nombre de nos concitoyens l’idée fausse que vous seriez antisémite.
1

Vous avez pendant longtemps préféré ne pas vous expliquer sur des injures aussi odieuses qu’infondées et autres calomnies (quiconque peut le constater par soi-même en lisant vos livres ou en consultant le site du Réseau Voltaire de fond en comble : il n’y a pas le moindre propos antisémite1, évidemment). Cependant, ne pas y répondre, c’est aussi laisser le champ libre à vos détracteurs ; baisser la garde, n’est-ce pas faire le jeu de ces « salauds », pour reprendre l’élégante formule que M. Fabrice Nicolino (Politis du 11 avril 2002) avait eu à votre égard ?

Thierry Meyssan : Mes détracteurs jouent sur les mots. Comme l’a noté Pierre Vidal-Naquet, le terme « révisionniste » s’applique à tout historien qui fait son travail, celui de réviser les préjugés. Aussi refusa-t-il d’utiliser ce mot pour qualifier ceux qui nient le massacre des juifs d’Europe et lui préféra-t-il celui de « négationnistes ». Cependant mes détracteurs créent une confusion dans l’esprit du public en me traitant de « révisionniste » et en faisant allusion simultanément au professeur Faurisson, condamné maintes fois pour antisémitisme. Ainsi, sans l’avoir dit, ils suggèrent que je suis antisémite.

Je suis humaniste et j’ai lutté —bien plus que ceux qui m’insultent— contre toutes les formes de racisme, y compris l’antisémitisme. En qualité de président du Projet Ornicar, j’ai même reçu les félicitations du Mémorial Yad Vashem, la plus haute autorité morale en la matière. En qualité de président du Réseau Voltaire, j’ai animé le Comité national de vigilance contre l’extrême droite, qui a réuni chaque semaine pendant plusieurs années les 45 plus importantes organisations de gauche (partis politiques, syndicats, associations, loges maçonniques).

Lors de la campagne médiatique organisée contre moi, en 2002, j’ai porté plainte pour diffamation contre une douzaine de journaux qui avaient suggéré que j’étais antisémite. J’étais défendu par Me Bernard Jouanneau, qui est précisément l’avocat à l’origine de la jurisprudence contre les « négationnistes ». Globalement, pour des propos quasi-identiques, j’ai gagné les procès à Versailles et perdu ceux à Paris. La Cour d’appel de Paris a reconnu que j’avais été diffamé, mais a considéré que je l’avais bien cherché et qu’il n’y avait pas matière à appliquer la loi et à condamner mes adversaires.

Un pas a été franchi par Pierre Rigoulot. Le co-auteur du Livre noir du communisme a écrit dans son livre sur l’Antiaméricanisme que je niais qu’il y ait eu un attentat contre le Pentagone. Et il m’a attribué entre guillemets une citation antisémite avec référence en bas de page. Il a été condamné pour cela. Depuis, personne ne s’est avisé d’inventer d’autres citations de ce type. (suite…)


Lécher le cul de Sarkozy, c’est payant ! Se faire payer des stages de leadership par la French American Foundation, c’est payant ! Maintenant au moins, Val ne pourra plus se faire passer pour un rebelle… La « normalisation néo-con » de la France est en marche…

Philippe Val pressenti pour diriger France Inter

[AFP – 03/04/2008]

Selon «Le Nouvel Obs», l’Elysée aurait adoubé le patron de «Charlie Hebdo»… Jean-Luc Hees à peine nommé, les premières rumeurs bruissent déjà sur les changements qu’il pourrait amener. Ainsi le patron de «Charlie Hebdo», Philippe Val, serait pressenti pour diriger France Inter. Il aurait été directement choisi par Nicolas Sarkozy, croit savoir le site du «Nouvel Obs».

«Le choix ne manque pas d’une certaine logique: Hees et Val sont de vieux amis et Philippe Val est aussi un ami de Carla Bruni…», souligne le site. Mais rien est encore fait et Philippe Val préfère garder la tête froide: «Ca m’intéresse, oui, mais ce n’est pas d’actualité! Ce sera à Jean-Luc Hees de décider qui sera le patron de France Inter», a-t-il déclaré, réagissant à cette nouvelle.


C’est rien de nouveau. Le lobby nucléaire français a toujours été très fort en comm’… Et je confirme que ça marche ! Mon fils de 8 ans veut accrocher le poster Areva dans sa chambre !!!! Pour un papa qui a fait ses premiers pas en politique dans la lutte contre Neupotz et Fessenheim, dans les années 1970, c’est une hérésie… 🙂

Quand à la défense des magazines incrimés, prétendre qu’il s’agit d’une « erreur involontaire » c’est carrément risible… si les rédacteurs font des dossiers de publireportage « involontaires » en reprenant la maquette du journal, c’est qu’ils ne savant pas faire la différence entre la publicité et les articles de journal. Dans ce cas, ils ne connaissent pas leur métier et il faut les virer !

Mauvaise presse pour Areva ?

[JDD.fr – Vendredi 06 Mars 2009]
Le Jury de déontologie publicitaire examine vendredi plusieurs plaintes déposées par le réseau Sortir du nucléaire contre Areva. Le groupe français est accusé d’avoir diffusé une série de publicités masquées en faveur de l’énergie nucléaire dans des journaux pour adolescents. L’éventuelle sanction, morale, est attendue dans une semaine.

Les jeunes ont-ils été trompés par leurs journaux préférés? C’est ce dont le Jury de déontologie publicitaire (JDP) doit décider vendredi. Celui-ci examine plusieurs plaintes déposées par le réseau Sortir du nucléaire contre Areva. Le groupe français est accusé d’avoir diffusé une dizaine de vraies fausses publicités dans la presse jeunesse. Le premier contentieux remonte au mois de novembre 2008. Science&Vie Junior (groupe Mondadori) publie un grand « jeu-concours » sur le nucléaire qui ne porte pas la mention publicité. Les lecteurs sont invités à trouver les réponses aux questions dans des « articles »… qui sont eux aussi des encarts publicitaires disséminés dans le journal.

Sortir du nucléaire alerte le JDP. Sciences &Vie junior reconnaît avoir fait « une grave erreur de communication », involontaire et publie dans ses colonnes les lettres de lecteurs, eux aussi offusqués. Pour le Jury de déontologie, c’est suffisant. La plainte de Sortir du nucléaire est classée.

Mais dans son numéro de décembre, Sciences&Vie Junior publie quatre pages qui entretiennent à nouveau la confusion, estime Sortir du nucléaire. Il s’agit d’un dossier réalisé par Areva, proposant un « Voyage au coeur de l’énergie nucléaire », surtitré « Publi info -Science&Vie Junior ». Pour Stéphane Lhomme, porte parole de l’association, « cette mention est trompeuse puisque les jeunes ne savent pas ce qu’est une publicité, contrairement aux adultes ».

Sanction morale
Le procédé est quasiment le même dans les dossiers sur le nucléaire que proposent en décembre les hebdomadaires Les Clés de l’actualité et Les Clés de l’actualité Junior (Milan presse). Ils reprennent en outre de façon troublante la maquette de la publication. « Une façon de plus d’induire le lecteur en erreur« , pour Stéphane Lhomme. La charte graphique du magazine est également copiée dans un second cahier de huit pages offert en décembre par L’Actu (à partir de 14 ans) « en collaboration avec EDF ».
(suite…)


Le site de Voltaire étant encore une fois dans les choux, nous reproduisons ici cet intéressant article de Denis Boneau qui éclaire bien les milieux dans lesquels se meut Bernard Kouchner, « homme de gauche » qui aime bien les dorures, les patrons et les canapés confortables…

La face cachée de la Fondation Saint-Simon
[ Denis Boneau – Voltaire -10/02/2004]

Issue des milieux anti-communistes de la Guerre froide, la Fondation Saint-Simon a discrètement rassemblé en France, dans les années 80 et 90, des personnalités politiques, économiques, culturelles et médiatiques. Entre autres membres éminents : Pierre Rosanvallon, Alain Minc, Francis Mer, Serge July, Laurent Joffrin, Luc Ferry, Alain Finkielkraut, ou encore Christine Ockrent. Membre du Club de La Haye, un réseau international de think-tanks animé par la CIA, la Fondation Saint-Simon a éclipsé les intellectuels de la gauche non-atlantiste et imposé une forme de pensée unique en France.

De 1982 à 1999, la Fondation Saint-Simon exerça un véritable magistère sur la vie intellectuelle et médiatique française. Dans le prolongement de la « Troisième voie » chère à Raymond Barre, Jacques Delors ou Michel Rocard, elle rassembla une centaine de personnalités issues des cercles libéraux et sociaux-démocrates et développa un discours « ni de gauche, ni de droite » [1], qualifié par ses détracteurs de « pensée unique ».

Son fondateur et premier président, l’historien François Furet, ne faisait pas mystère d’avoir noué des contacts avec la CIA après avoir rompu avec le Parti communiste. De plus, il se présentait comme le continuateur de l’œuvre de Raymond Aron, un intellectuel anti-communiste qui anima le Congrès pour la liberté de la culture, une vaste opération de la CIA pour manipuler les intellectuels ouest-européens et les enrôler dans la Guerre froide. Malgré ces indices, les liens éventuels de la Fondation Saint-Simon avec les services états-uniens ne furent jamais discutés. Notre enquête les a mis à jour.

La réactivation des réseaux de la « Troisième voie » anti-totalitaire

Pour comprendre comment la Fondation Saint-Simon a été créée, en 1982, il importe de se remémorer les efforts entrepris depuis la dissolution du Congrès pour la liberté de la culture, en 1975, pour faire vivre le courant intellectuel de la « Troisième voie ».

Dès la fin des années 70, les intellectuels libéraux et les sociaux-démocrates anti-communistes renouvellent leur alliance afin de lutter contre le Programme commun présenté par François Mitterrand. Ainsi, en 1978, Raymond Aron s’entoure de Jean-Claude Casanova [2] Alain Besançon [3] et Kostas Papaioannou pour créer Commentaire, une revue dont la problématique centrale est l’analyse critique du phénomène totalitaire [4]. Elle tire son nom de Commentary la revue mensuelle de l’American Jewish Committee et en inclut des rédacteurs dans son propre comité de rédaction. (suite…)


Vous noterez que la presse n’a pas ces pudeurs quand il s’agit de reproduire les propos d’islamistes. On ne sort décidément jamais du moule de la pensée qui veut que « eux » c’est les méchants et « nous » c’est les gentils…

Une journaliste avertie pour avoir rapporté des propos racistes

[Alice GERAUD – LibéLyon – 26/01/2009]
Peut-on raconter le racisme dans un journal ? Peut-on reproduire dans un article de presse les propos de personnes tenant des propos racistes ? Comment le faire ? Chaque journaliste se retrouve un jour confronté à cette question. Pour avoir relaté, dans un reportage sur un rassemblement de soutien à Israël, les propos racistes de certains participants, une journaliste du Progrès de Lyon a été menacée de sanctions par sa hiérarchie. La société des journalistes du journal se dit très « inquiète », et demande à sa direction «l’instauration d’un débat ouvert sur la manière de traiter ces sujets d’actualité délicats

Retour sur les faits
Le dimanche 11 janvier dernier, Muriel Florin, journaliste au Progrès, est envoyée par sa rédaction  couvrir un rassemblement organisé à Lyon au parc de la tête d’Or par le CRIF (conseil représentatif de la communauté juive de France). Objet de cette manifestation : à la fois dénoncer la recrudescence des actes antisémites en France depuis la reprise du conflit au Proche-Orient, mais aussi réaffirmer la solidarité de la communauté juive avec la politique d’Israël. Muriel Florin prend en note les interventions officielles, mais va aussi prendre la température dans la foule et interviewer des participants. Il y a ce jour-là près d’un millier de personnes. La tension est palpable. LibéLyon était aussi présent à ce rassemblement. Comme Muriel Florin, nous avons pu constater qu’à côté des discours officiels apaisants, il y avait une peur et une méfiance visible et exprimée de la part de certains participants vis-à-vis de la communauté musulmane française. Sentiments qui parfois, se traduisaient par l’expression de propos racistes. Muriel Florin interviewe un groupe de quelques personnes. Elle rapporte, entre autres, les propos d’un dénommé Roland.

Extrait de l’article paru le 12 janvier dans Le Progrès :

« Ils n’ont qu’à partir. S’ils restent, c’est qu’ils veulent mourir. Les arabes sont des menteurs et des voleurs et la presse française les soutient ». «Ils sont violents, brutes et haineux », ajoute sa voisine. Qui ça ? «Les arabes » souffle-t-elle. Un jeune homme proteste. « Ne dites pas cela. Nous voulons tous la paix…»

Muriel Florin relate aussi d’autres propos qui témoignent de la diversité de points de vue des participants à ce rassemblement. Son article, comme n’importe quel article au Progrès, est relu par un responsable d’édition, corrigé par un secrétaire de rédaction. Il est censé être validé par le rédacteur en chef de permanence. En rentrant de son reportage, la journaliste avait prévenu de la dureté de la scène à laquelle elle avait assisté et expliqué qu’elle souhaitait rendre compte de cette réalité. Sans que personne n’y trouve alors à redire. (suite…)


[Amnistia.net – Jeudi 22 janvier 2009] 

Amnistia.net est présente depuis dix ans sur le Web. Nos enquêtes ont déclenché 5 questions parlementaires en France et en Italie. Nos informations ont été reprises par des titres prestigieux comme Le Monde, Canal Plus, France 2, France 3, Libération, Il Corriere della Sera… Et, pourtant, pas plus tard que le 18 décembre dernier, le président du groupe UMP à l’assemblée de Corse a proposé une motion afin de condamner les agissements d’un « obscur organe de presse au contenu sulfureux et racoleur ». Notre faute? Avoir démontré que des terrains personnels appartenant aux présidents de l’Assemblée, de l’Exécutif et de l’Office de l’Environnement de Corse et situés dans des espaces protégés, étaient proposés au déclassement dans le nouveau projet de Plan d’aménagement, arrêté en juillet 2008 par le Conseil exécutif.

Et quel est le seul argument qu’on nous a opposé? Pas une plainte n’est venue contredire nos informations, non, le seul argument employé par nos détracteurs a été le dénigrement. Le dénigrement, en utilisant comme prétexte le fait que nous sommes une petite structure et que nous publions un journal en ligne… un journal sur le Net. « J’ai quand même été choqué par ce que j’ai lu sur l’Internet… » avait lancé sur France Bleu Frequenza Mora Joseph-Guy Poletti, le directeur du magazine Corsica, avant de qualifier de « délation » la mise en ligne d’informations compromettantes pour les trois hauts responsables UMP de la Collectivité territoriale…

La preuve? Ces informations sont publiées sur Internet! Comme si le contenu d’un article pouvait avoir une valeur différente selon le support sur lequel il a été publié. C’est étonnant comme on peut confondre, avec une malveillance manifeste, la forme avec le contenu. L’arnaque est simple, mais redoutablement efficace.

En fait, de quoi s’agit-il? Il s’agit ni plus ni moins que de marginaliser des jeunes structures de presse qui ont investi le Web. Pourquoi? Car Internet avec ses faibles coûts de publication a cassé le monopole de la diffusion de l’information, un monopole détenu, de facto, par les gros groupes de presse. Des entreprises qui ont, et ce n’est pas rare, quelques passerelles, parfois des véritables autoroutes, qui les relient au pouvoir politique.

Les petites rédactions qui ont investi le Web, peuvent donc parfois agacer aussi bien le pouvoir politique que les groupes de presse traditionnels… Elles peuvent se révéler dangereuses dans une société où l’information est de plus en plus quadrillée, et où l’autocensure devient un exercice d’une banalité affligeante.

Dernier épisode en date, le 13 janvier. Notre confrère Bakchich sort une info importante. Elle concerne, aussi, la moralité publique: Bakchich a révélé que le président du Gabon Omar Bongo a versé 817.000 euros à une société pour laquelle a bossé le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner , et l’ex-ambassadeur de France à Monaco. Ce n’est pas rien. C’est même très grave, car comme le souligne notre confrère Xavier Monnier, « le French Doctor est toujours patron de sa boîte de conseils, BK consultants… En dehors de toute légalité constitutionnelle »! Mais ce n’est pas tout: « Sitôt qu’Omar Bongo eut réglé 817.000 euros à une société pour laquelle a travaillé Bernard Kouchner, il obtenait la tête du secrétaire d’Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, qui agaçait au plus haut point le chef d’Etat gabonais… » Un scandale? Non. Un silence assourdissant.

Voilà comment a été accueillie par nos confrères de la presse traditionnelle l’enquête, documentée, publiée… sur Internet! Une enquête qui met en lumière un sérieux conflit d’intérêts dans les plus hautes sphères de l’Etat.

Or, nos confrères de Bakchich n’ont reçu aucun coup de fil de la part des confrères de la presse traditionnelle qui, tout naturellement auraient dû, tout au moins, aller vérifier les dénonciations, lourdes, publiées par le journal en ligne. On y parle quand même d’un ministre, d’un secrétaire d’Etat, et du président d’un Etat étranger.

Il faut bien admettre que nos confrères « traditionnels » sont de plus en plus déroutants. Pas plus tard que  le 11 janvier, le président de l’Exécutif de Corse était l’invité de l’émission politique Cuntrastu, sur France 3 . Face à lui, trois journalistes. Avec la nonchalance de l’habitué, Monsieur Santini qualifiait de « calomnies » les informations concernant ses terrains personnels proposés au déclassement, des informations qui circulent « sur Internet »…

Dommage qu’aucun des trois journalistes présents n’a pas eu le réflexe de poser une question simple au président de l’Exécutif: Monsieur Santini, pourquoi n’avez-vous pas porté plainte?

Dommage, d’ailleurs, que bien de journalistes de la presse traditionnelle oublient, de plus en plus souvent, les réflexes de base du métier…

Dommage qu’ils ne se donnent même pas la peine de vérifier ce que publient leurs confrères « online ». Dommage, qu’ils se situent, de plus en plus souvent, comme des spectateurs… sourds et passifs!

http://www.amnistia.net/news/articles/corsdos/padduc/internet_117.htm


[Le Plan B – PLPL n°8 (février 2002) ]
Pour jauger le délire qui envoûte le cerveau de Pierre-André Taguieff, il suffit de lire son dernier livre (1). L’auteur fait preuve de ses qualités de chercheur (au CNRS) avec une phrase qui doit avoir étonné Ramina Jean-Marie Colombani, directeur du Monde, BHL, Jospin, etc., pour qui « nous sommes tous américains ». Cette phrase ? « L’anti-américanisme radical constitue l’orthodoxie politique transnationale qui domine le monde de l’après 1989 »

Taguieff enchaîne en lisant dans les âmes pour mieux brûler les hérétiques : « Dans l’espace démocratique des sociétés pluralistes, depuis 1945, nul ne se dit “antisémite” ni “antijuif”. Mais un nombre croissant d’individus se déclarent “antisionistes”. L’analyse des contextes d’énonciation et la reconstitution des intentions ordinairement voilées conduisent à l’hypothèse que la cible de ces discours dits “antisionistes” est de moins en moins le “sionisme” ou les “sionistes”, et de plus en plus les Juifs. » Vive l’Inquisition et les procès de Moscou ! Plus loin, Taguieff évoque « les supposées “victimes” (Palestiniens, Arabes, musulmans) de “l’impérialisme sioniste” », et défend Ariel Sharon contre « deux décennies de propagande palestinienne et pro-palestinienne » qui lui imputent la responsabilité d’un « fait mal établi et volontairement mésinterprété », le massacre de Sabra et Chatila. PLPL ne formulera pas « l’hypothèse » que l’essayiste-pamphlétaire du CNRS avait pour « intentions voilées » de couvrir par une diversion la sauvagerie répressive de l’armée israélienne.

Mais un livre aussi brillant ne pouvait se conclure sans un autre amalgame, destiné celui-ci à racoler dans les eaux saumâtres de l’ordre moral : « Les élites culturelles et politiques […] suivent sans sourciller les groupes néo-gauchistes qui dénoncent bruyamment l’homophobie, mais elles se taisent, à quelques exceptions près, sur la multiplication des indices d’une nouvelle vague judéophobe. » Ceux qui dénoncent l’homophobie seraient-ils des nazis ?

http://www.homme-moderne.org/plpl/n8/index.html

Note :

1. Pierre-André Taguieff, La Nouvelle Judéophobie, Mille et une nuits, 2001.


Ecrit en 2002, toujours aussi actuel en 2009… et si vous avez encore des cadeaux intelligents à faire, offrez donc des abonnements au « Plan B » : http://www.leplanb.org/

[Le Plan B – 08/02/2002]

C’est réglé comme du papier à musique. Chaque fois que la droite et l’extrême droite israélienne sont au pouvoir, chaque fois que les Palestiniens sont pourchassés et tués, les essayistes médiatiques acquis aux politiques du gouvernement de Jérusalem mettent en garde contre… l’antisémitisme supposé des adversaires de la colonisation. La technique n’interdit pas – au contraire ! – de jouer au partisan d’une paix menacée par les « extrémistes des deux camps ». Le premier qui résiste, l’autre qui opprime ; les uns armés de pierres, les autres d’avions de guerre.

Les « terroristes » sont exclusivement ceux qui manient les armes les plus rudimentaires. Et qui n’ont pas l’appui de l’Occident. Exemple parmi mille autres, entendu à France Info, à 12 heures le 17 décembre 2001 : « Ce matin, un membre du Hamas a été tué par l’armée israélienne. Le terroriste tentait d’échapper à une arrestation par Tsahal. » Ici, « terroriste » est devenu synonyme de « membre du Hamas désirant n’être ni arrêté ni torturé par l’armée d’occupation israélienne ». Une armée qui, elle, n’est jamais qualifiée de terroriste.

Tract publicitaire

Car, dans les médias, même Sharon, ancien chef terroriste qui conduit une politique de terreur contre les Palestiniens, serait devenu une sorte de brebis, un pépé Gandhi. Le journal pro-américain Quotidien vespéral des marchés [QVM, également appelé Le Monde] a ainsi publié un tract publicitaire (gratuit) d’une page titré « Sharon, le serein ». On y lisait : « En quinze mois, le “bulldozer”, l’homme de Sabra et Chatila, est devenu un chef de gouvernement habile, poli, encensé par les Israéliens (1). » Bernard Guetta, ancien journaliste au QVM et éditorialiste prétentieux sur La Peste France Inter ne prétend pas le contraire, déclarant le 14 décembre 2001 sur LCI : « Arafat s’effondre. Il s’effondre, disons-le, répétons-le, martelons-le, sous le poids de ses propres erreurs et absolument pas du fait de la politique de Sharon. » Dans cet exercice de ripolinage de l’assassin Sharon, un autre scribouilleur du QVM, Triple Crème [Alexandre Adler] se montre néanmoins le plus frénétique. Sur France Culture, où Adler anime une émission hebdomadaire en compagnie de Ramina [Jean-Marie Colombani, directeur du QVM], Triple Crème a prétendu le 15 décembre dernier : « Personne ne veut se débarrasser d’Arafat. C’est des bruits [sic]. Vous avez un homme, Arik Sharon, qui n’arrive même pas à maintenir la paix, même minimale, même sur le territoire d’Israël, qui donc se retrouve devant des attentats qui font 10, 12, 15 morts. Il lui faut faire quelque chose. Le quelque chose qu’il fait ne va pas très loin [sic]. À moins de considérer que détruire deux hélicoptères ou tirer dans une gendarmerie qui était préalablement évacuée de ses occupants est une mesure d’une grande dureté. Personnellement, je ne le crois pas. »
Quand, dans le cours de cette malfaisante émission, un journaliste américain objecte à Adler, timidement, que les Israéliens devraient peut-être se montrer plus souples, Triple Crème sort de ses gonds, vociférant et postillonnant tout à la fois : « Vous voudriez que les Israéliens descendent leur exigence et qu’ils montrent que la violence est payante pour eux ! […] Sharon est un militaire parfois brutal parfois hésitant [sic], mais ce n’est pas un idéologue. »

En matière de défense des thèses israéliennes, France Culture est une radio accomplie. Le 23 décembre 2001, Philippe Meyer consacre l’émission « Répliques » au monde arabe. Aucun spécialiste du monde arabe n’y participe. L’écrivain chevènementiste Max Gallo reconnaît qu’il ne connaît pas le sujet mais qu’il va faire part de ses « lectures ». Les autres participants à ce « débat » sur le monde arabe sont Éric Dupin, spécialiste des sondages de politique politicienne à Libération, et Jean-Claude Casanova, économiste barriste et éditorialiste pro-américain au Monde. Après un éloge du dictateur tunisien Ben Ali, formulé par le tandem Casanova-Gallo, le chevènementiste prétend que « la colonisation a apporté un minimum d’infrastructures » à l’Algérie avant que ce pays ne « bascule dans l’islamisme » à cause de la collectivisation de l’agriculture. « Quarante ans après l’indépendance, il ne faut plus s’interroger sur la responsabilité du colonialisme », complète promptement Chaliand. « Je suis tout à fait d’accord », opine Gallo. Une fois achevé ce « débat » passionné, chacun part déjeuner. Et PLPL s’interroge : peut-on imaginer, sur France Culture ou ailleurs, un débat sur le monde hébraïque sans qu’un seul juif ou spécialiste du judaïsme y participe, et qui se conclurait par l’idée que l’antisémitisme doit tout à la politique israélienne ? Naturellement – et heureusement – non ! En revanche, les Arabes ont toujours besoin d’« un minimum d’infrastructures » intellectuelles, venues de l’extérieur, pour comprendre qui ils sont et ce qu’ils font.

Palestiniens = comédiens ?

Au Proche-Orient, à lire certains journaux, on croirait presque que les Palestiniens sont les privilégiés. Et que les victimes sont ceux qui les tuent à raison de quatre ou cinq par jour. Ainsi, dans Marianne du 10 décembre 2001, on lisait : « La guerre des images est meurtrière pour Israël. Pour des raisons objectives, d’abord : on ne voit pas la bombe qui explose dans un bus, ni le terroriste suicidaire entraînant les passants dans la mort. La caméra arrive avec les ambulances. En revanche, la caméra est présente quand Tsahal réprime une manifestation et quand les enfants palestiniens courent sous les bombes larguées par les hélicoptères. À quoi s’ajoute le sens de la mise en scène acquis par les Palestiniens, passés maîtres en l’art des enterrements publics [sic] avec expression de la colère et de la douleur. » Là encore, PLPL préfère ne pas imaginer la réaction qui eût accueilli un texte de ce genre où les parents israéliens de victimes d’attentats suicide auraient été présentés comme une clique de simulateurs. Et leur « mise en scène » attribuée à une prédisposition nationale ou religieuse à la fourberie.

Le racisme anti-arabe n’explique pas tout. Les seules victimes qui comptent sont celles qui chantent et dansent la musique raminagrobique du « Nous sommes tous américains ». Le 4 mars 2000, consacrant un reportage de TF1 à d’autres adversaires supposés de l’Occident, le journaliste Patrick Bourrat commentait ainsi la douleur d’un Serbe chassé du Kosovo par la contre-épuration ethnique albanaise : « Dès qu’il y a une caméra, ce maçon, comme tous les Serbes, ne peut s’empêcher de se poser en victime. »

Denis Jeambar a dénoncé un « silence coupable ». S’agissait-il enfin de cette tolérance des médias pour les crimes de l’armée israélienne désormais annoncés comme de simples accidents de la route ? Nullement. Le patron de L’Express et directeur du pôle médias de Vivendi s’est indigné de « la compassion presque exclusive que nos dirigeants et la presse manifestent pour les Palestiniens […] cette omerta française qui couvre les exactions antisémites (2) ». Courageusement, L’Express rompait l’« omerta » en consacrant un dossier aux « Chiffres noirs de l’antisémitisme », titré « Les actions contre les juifs augmentent en France ». Tout aussi vaillamment, Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur, La Peste France Inter ont embrayé sur ce thème. Seul problème, surtout pour des publications qui habituellement se repaissent des chiffres de la police, les statistiques du ministère de l’Intérieur indiquent que le nombre d’agressions antisémites a reculé en France en 2001 (3).

Mais peu importe. Les médias ont décidé de se faire les haut-parleurs des cris de fou des autorités israéliennes et des intellectuels à leur solde. Il faut donc hurler à l’antisémitisme en France pour effrayer les juifs de France et les inciter à partir coloniser des territoires palestiniens. Un ministre de Sharon s’est exprimé comme si Paris et Marseille étaient dévastés par des pogroms ; le vieil ami de Ronald Reagan, Élie Wiesel, déclarant même que le ciel de l’Hexagone était « noirci par la fumée des synagogues en flammes ».

Mais pour que la manipulation et le mensonge soient complets, on y a ajouté un dernier élément : désormais, les militants internationalistes qui se montrent solidaires des Palestiniens se voient qualifiés d’antisémites ou de « judéophobes ». Ainsi, tous les critiques d’Israël sont intimidés et réduits au silence. C’est le chevènementiste Pierre-André Taguieff qui s’est chargé de cette besogne d’intimidation en expliquant sur Europe 1 : « Un certain nombre de militants qu’on trouve dans ATTAC, un certain nombre de rédacteurs du Monde diplomatique procèdent à une diabolisation permanente d’Israël et suggèrent, au fond, par certains éditoriaux, certaines prises de position publiques, que tout irait bien dans le monde si Israël n’existait pas et, plus généralement d’ailleurs pour certains, si les juifs n’existaient pas. » Puis, il expliqua que « des militants de l’antimondialisation tel José Bové ont contribué à rendre acceptables puis respectables les clichés et les slogans judéophobes en cours (4) ».

Le Non-événement du mercredi [NEM ou Charlie Hebdo] et le QVM ont fait la promo de l’ouvrage (5). Philippe Val l’a jugé « indispensable : travail de recherche sérieux, comme toujours avec Taguieff […], ce livre est petit par la taille mais grand par le contenu ». De son côté, le QVM s’en est surtout pris aux « jeunes de banlieue, beurs et africains » et à leurs « ressentiments de vies en charpie ».

Les jeunes beurs et les militants anti-mondialisation : la critique médiatique a enfin trouvé des cibles plus courageuses que ces pauvres soldats israéliens obligés de torturer et de tuer les sauvageons de Palestine.

http://www.leplanb.org/arsenal/les-sharoniards-2.html

Notes :

1. Le Monde, 08.01.02. Il s’agit d’un article et non d’un point de vue extérieur.
2. L’Express, 06.12.01.
3. Entre 2000 et 2001 (calcul sur 11 des 12 mois), le nombre d’actes antisémites serait passé de 119 à 26, les menaces antisémites de 624 à 155.
4. Pierre-André Taguieff, La Nouvelle Judéophobie, Mille et Une Nuits, 2001, p. 188-189.
5. Respectivement NEM, 23.01.02 et QVM, 25.01.02.


La mauvaise conscience occidentale, les tabous mentaux que nous nous imposons quand il s’agit d’Israël, la matraque de la peur d’être traité d’antisémite… tout cela facilite considérablement la tache du Service de Propagande de l’Etat d’Israël qui a mis en place, ces 20 dernières années, une infrastructure conséquente d’orientateurs de l’info. Il y a bien sûr des journalistes et commentateurs qui participent délibérément à cette opération de légitimation de la politique israélienne, mais la grande majorité n’a même pas conscience de régurgiter de la propagande et de se laisser filtrer son regard.

Malheureusement, les faits étant tétus et la meilleure propagande ne pouvant masquer complètement les crimes commis, peu à peu le vernis de « supériorité morale » qu’Israël veut nous imposer est entrain de se craqueler. Cela a commencé en 1982 avec l’invasion du Liban et Gaza n’en est qu’une nouvelle illustration.

GAZA : MÉDIAS EN GUERRE
[Acrimed – Yves Rebours – 6 janvier 2009]

Qu’ils le veuillent ou non, les médias sont toujours, volontairement ou pas, des acteurs des guerres qu’ils prétendent observer. Et force est de constater que la plupart des quotidiens nationaux (si l’on excepteL’Humanité) soutiennent explicitement la guerre israélienne que les médias de consensus (comme le sont les radios et les télévisions qui tentent de fédérer les publics les plus larges) soutiennent tacitement. Ce soutien peut être délibéré (même si cela ne va pas sans quelques contorsions) dans les éditoriaux de la presse écrite ; il est parfois plus ou moins involontaire quand l’information, sous couvert de neutralité, présente comme équivalents les adversaires en présence et, du même coup, privilégie le plus puissant d’entre eux.

Premier relevé du champ de bataille de l’information que des analyses plus précises viendront peu à peu étayer, préciser et, le cas échéant, modifier.

La plupart des médias ont commencé par présenter les bombardements israéliens contre Gaza comme des « représailles » contre la reprise des tirs de roquettes ou une riposte de « légitime défense » contre ces mêmes tirs. De l’aveu même des responsables israéliens (qui ont même fini par en convaincre quelques médias français), l’armée israélienne avait mis à profit la trêve pour préparer, non pas préventivement, mais offensivement les opérations militaires (tandis que le Hamas de son côté se préparait lui aussi à la rupture officielle de la trêve).

Variante : la plupart des médias ont présenté les bombardements comme une réponse à la rupture de la trêve par le Hamas. Or, de l’aveu même de quelques-uns de ces médias, la trêve n’a jamais vraiment eu lieu : non seulement les premières ruptures militaires sont venues de l’armée israélienne, mais le gouvernement israélien n’a jamais respecté les conditions de cette trêve, à commencer par la fin du blocus imposé à la population de Gaza.

Il n’empêche : épousant les premières déclarations du gouvernement israélien, la plupart des médias ont présenté les objectifs de l’offensive militaire israélienne comme une tentative de mettre un terme aux tirs de roquettes et, pour cela, de détruire l’infrastructure militaire du Hamas. Or, de l’aveu même de responsables du gouvernement israélien, c’est l’existence même du Hamas et de l’autorité qu’il exerce à Gaza qui est visée. Mais il fallut plusieurs jours de bombardements pour que quelques médias français finissent par s’en rendre compte.

Il n’empêche : épousant encore les déclarations du gouvernement israélien, la plupart des médias ont présenté les cibles les bombardements comme des cibles militaires, mais ils ont soigneusement gardé pour eux le fait que pour l’armée israélienne tous les membres et sympathisants du Hamas sont des militaires (qu’il s’agisse de ceux qui agissent comme tels, de la police ou plus simplement de sympathisants sans armes) et, que pour ces mêmes militaires, toutes les infrastructures administratives et civiles de Gaza sont des repères d’islamistes.

Il n’empêche : la plupart des médias, dès le début, ont affecté de croire que les bombardements israéliens n’ont fait qu’accidentellement des victimes civiles… Ainsi s’établirait – c’est un distinguo qu’affectionne le gouvernement israélien – la différence entre le terrorisme du Hamas et la guerre d’Israël. Or même si les victimes civiles ne sont pas intentionnellement visées, c’est intentionnellement que sont menées des opérations militaires qui les rendent inévitables. Un massacre n’est pas une « bavure » : la plupart des médias français peinent manifestement à l’admettre, même quand ils finissent par s’inquiéter des risques d’une « catastrophe humanitaire ».

De même, le blocus imposé à Gaza par le gouvernement et l’armée israéliens relève des actes (et même des actes de guerre) qui visent délibérément la population civile que l’on tente ainsi de désolidariser du Hamas. Le blocus, pendant 18 mois, a sans doute fait plus de victimes civiles (y compris de morts prématurées) que les tirs de roquettes. Dire cela, ce n’est en rien justifier la fin poursuivie et les moyens employés par le Hamas : c’est énoncer un simple fait.

Il n’empêche : Le Monde qui ajuste régulièrement le droit international à ses convictions, a pu, dans un éditorial, réserver aux effets des tirs du Hamas l’accusation de « crimes de guerre »… et réserver quelques larmes aux victimes palestiniennes. Et la plupart des médias français d’expliquer ou de laisser entendre qu’il fallait distinguer entre les victimes fâcheuses du blocus et des opérations de l’armée israélienne et les victimes innocentes des actions du Hamas. Quant à s’alarmer de la formidable différence du nombre des victimes, ce serait sans doute nuire à la clarté des distinctions juridiques ou morales !

Ainsi, avant même que ne commencent « les opérations terrestres »(comme on dit pour éviter d’avoir à parler d’une invasion) des informations étaient taillées à la mesure des commentaires. Or ceux-ci, dans la plupart des quotidiens nationaux ont déploré, pour reprendre le langage des plaidoiries diplomatiques, un « usage disproportionné de la force », en condamnant non seulement la politique du Hamas, mais aussi, comme ils l’ont toujours fait par le passé, toute résistance des Palestiniens, et en adressant au gouvernement israélien les admonestations morales et les conseils politiques dont il ne tient aucun compte depuis soixante ans.

Pourtant, Laurent Joffrin, dès le 29 décembre, était déjà inquiet d’une éventuelle dégradation de la « supériorité morale » d’Israël (sic) – Évoquant la dénonciation par Israël des tirs du Hamas sur les colonies situées à la frontière de Gaza, Laurent Joffrin écrit : « On a raison de dénoncer les attaques contre les populations ; mais on court le risque de perdre sa supériorité morale quand on recourt aux mêmes méthodes meurtrières ».

C’était avant l’invasion de Gaza…

A suivre, hélas.

Yves Rebours

http://www.acrimed.org/article3042.html


[MSBNC – Joe Scarborough – 03/01/2008]

Le présentateur vedette Joe Scarborough régurgite poliment la propagande israélienne, reprenant mot pour mot les communiqués de presse de Ehud Barak et se range fermement du coté de l’Administration Bush, « qui a tant fait pour la paix au Moyen-Orient ». Quand Brzezinski lui fait remarquer que sa connaissance de ce dossier est « superficielle » et lui avance des arguments factuels pour lui montrer qu’il a tort, le journaleux prend la mouche… c’est vrai quoi, c’est qui ce Brzezinski à la fin ? Et comme il n’a pas d’arguments, il fait ce que fait tout bon journaleux pour avoir le dernier mot : il coupe le micro de Brzezinski.

http://www.wimp.com/alltruth/


[Backchich – 03/01/2008]

Rachida Dati a accouché ce 2 janvier. « Bakchich » félicite la maman… et le papa, José Maria Aznar, comme l’ont confirmé à « Bakchich » les services marocains et un très proche conseiller de Sarkozy.

Les services secrets marocains, dûment rencardés par leurs collègues espagnols, en étaient persuadés. José Maria Aznar, l’ancien premier ministre espagnol, était bien le père de l’enfant de Rachida Dati, comme l’avait susurré Bakchich. Or quelques jours avant l’heureux évènement du 2 janvier, un des conseillers les plus proches de Nicolas Sarkozy a confirmé à Bakchich l’information. Tout en précisant que la clinique de l’ouest parisien où la Garde des Sceaux a accouché était bien spécialisée dans les problèmes de fertilité.

Autant d’informations dévoilées par Bakchich et un anathème attendu. « Atteinte à la vie privée », « journaliste de caniveau »…etc. Ce serait oublier que Rachida Dati, outre une médiatisation avec laquelle elle a appris à brillamment jouer, est une femme politique de premier plan. A la tête d’un ministère régalien et ô combien important, la Justice, soumis à de nombreux soubresauts, réformes. Qu’un accouchement et que l’identité du père sont, à ce titre, des informations de premier plan.

http://www.bakchich.info/article6354.html


Message aux journalistes : ça vaut aussi pour vous… un peu de « vrai terrain » parfois, c’est pas mal non plus…

[ Jeff Jarvis | www.buzzmachine.com | 02/01/2009 – Traduit par Laurent Mauriac – Rue 89 ]

Mon ami Eric Sherer raconte la rencontre dramatique entre Josh Cohen de Google News et un groupe d’éditeurs de journaux français hostiles. Je vous en donnerai les détails un peu plus tard. Mais pour planter le décor, commençons ici:

Imaginez que Google et Google News arrêtent simplement de faire des liens vers les sites d’information et les évitent complètement, puisqu’ils se plaignent autant. Que deviendraient-ils?

  • Ils perdraient le trafic direct issu de Google News et la capacité de vendre des publicités sur ces pages avec ces lecteurs.
  • Ils perdraient l’occasion de rencontrer, accueillir ces nouveaux lecteurs et de développer une relation avec eux.
  • Ils perdraient le trafic qu’ils obtiennent grâce aux recherches.
  • Ils perdraient la possibilité de publier des liens sponsorisés, fournis par Google, et d’en tirer des revenus.
  • Ils perdraient la notoriété gagnée sur Internet grâce au « jus de Google ».
  • Ils souffriraient, leur influence diminuerait et Google serait accusé de tuer l’information.

Mais les Français blâment Google quoi qu’il arrive, et même si Google leur apporte tous ces bénéfices. Bien sûr, tout cela n’a pas de sens.

La presse pense que Google lui est redevable

Cette attitude anti-Google vient apparemment d’une conception qu’a la presse de ses prérogatives que nous observons clairement en France mais aussi ailleurs: Google nous est redevable. Nous perdons de l’argent à cause de la publicité et Google gagne de l’argent avec la publicité. Donc Google devrait jouer franc-jeu et nous en donner une partie. (suite…)


Dati, Yade : la Sarkozie exécute ses Symboles

[Arrêt sur Images – 12/12/2008]

En voilà une, qui aura vu de près comment fonctionne une Cour, et qui risque d’avoir tout le temps de jauger la profondeur des oubliettes. A peine Rama Yade avait-elle osé refuser à la radio la pressante demande de l’Hyper, de prendre la tête de liste des Européennes en Ile de France, que le spadassin Kouchner l’exécute dans Le Parisien. « Elle a fait, avec talent, ce qu’elle a pu« , mais la présence d’un secrétaire d’Etat aux droits de l’homme n’était pas une bonne idée, estime aujourd’hui Kouchner, et il a eu tort de la demander à Sarkozy. «On ne peut pas diriger la politique extérieure d’un pays uniquement en fonction des droits de l’Homme. Diriger un pays éloigne évidemment d’un certain angélisme». Rama ? Qu’elle s’occupe donc des enfants, et des femmes victimes de violences sexuelles ! Mais sans maroquin.

Ainsi, la boucle est bouclée. Après bien des arabesques, bien des sanglots, bien des trémolos au 20 Heures, l’ex- « french doctor » tombe définitivement du côté de la froide et cynique raison d’Etat. On admirera en connaisseur le raffinement de l’Hyper, qui lui délègue l’exécution publique de sa sous-ministre, le jour où lémédias unanimes célèbrent le 60 e anniversaire de la Déclaration des droits de l’Homme. Pour Kouchner, quel crépuscule ! Quel final wagnérien !

Après Dati exécutée par Fillon sur la base d’une phrase tronquée, voici Yade humiliée par son ministre de tutelle. Il n’est évidemment pas question de défendre le bilan de ces deux soldates, qui ont fait ce qu’on leur demandait, et se sont efforcées de se taire quand on le leur suggérait, mais décidément, chassez l’éternel masculin, il revient au galop. Deux femmes, deux symboles de la « diversité » en moins d’une semaine, ça fait beaucoup. La Sarkozie risque de trainer longtemps leurs dépouilles, comme Juppé traina longtemps l’exécution des jupettes.

Mise à jour – 11h40 = L’interview publiée ce matin dans Le Parisien a été réalisée « dimanche à 18 heures, au Quai d’Orsay », précise Dominique de Montvalon, le directeur-adjoint du quotidien, joint par @si. Or, Rama Yade a annoncé qu’elle refusait de prendre la tête de liste UMP en Ile de France pour les élections européennes quelques minutes plus tard, durant le « Grand Jury » LCI- RTL-Le Figaro. Difficile de savoir si Kouchner était déjà au courant des intentions de sa secrétaire d’Etat.

Néanmoins, l’interview a été relue par le Quai d’Orsay avant publication, et Bernard Kouchner a maintenu ses positions ce matin sur Europe 1.

http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=1469

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