septembre 2008



[Grégoire Seither – IES News Service – 24/09/2008]

Combien va coûter au contribuable américain l’opération de rachat des actifs pourris initiée par le Trésor ? On ne sait pas. Certains des détails les plus basiques, y compris le chiffre de 700 milliards de dollars avancé par les représentants du « Treasury » sont encore vagues. Hier mardi, une porte parole du Trésor américain a déclaré :   « Ce n’est pas un chiffre qui se base sur une quelconque analyse exacte des données, nous voulions simplement choisir un chiffre très élevé, »

Hmm… les analyses de la Fed et du Trésor sont « not based on any particular data point »…  si moi je gérais mon compte CCP de cette façon, ça ferait longtemps que je serais fiché aux interdits bancaires

http://www.forbes.com/home/2008/09/23/bailout-paulson-congress-biz-beltway-cx_jz_bw_0923bailout.html


Je ne sais pas qui à fait ce truc, reçu par mail, mais c’est assez pertinent pour une introduction à la question…

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La crise des subprime expliquee aux nuls
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Désolé les copains, le Grand Soir ne va pas vous tomber tout cuit dans la bouche… revenant de 15 jours épuisants au Forum Social Européen de Malmö, je peux vous assurer que, si un projet « alter » de société existe, ce n’est certainements pas là-bas qu’il faut le chercher. Le ronron de la gauche, le psychodrame théatralisé des gauchistes… tout cela vous donne plus envie de sortir votre révolver que de croire que la chute du néolibéralisme est proche…

Si vous voulez un « autre monde », va falloir aller le chercher entre les griffes des capitalistes et ne pas croire que la « crise » va faire le boulot à votre place.

LA FABLE DE LA CRISE FINALE

[DENIS SIEFFERT – Politis – jeudi 25 septembre 2008]
L’évocation de la grande crise de 1929 sème toujours l’effroi, tant dans les milieux financiers que dans l’opinion. Elle avait précipité des millions de femmes et d’hommes dans la misère, et favorisé indirectement l’avènement du fascisme en Europe. On ne peut donc guère imaginer calamité plus épouvantable. Et cependant la tourmente n’a pas emporté le système. Elle n’a même pas eu raison de l’idéologie qui le soutenait. Sans jouer les grands clercs, nous savons déjà que la crise actuelle – quels que soient ses prolongements – n’achèvera pas davantage le système capitaliste, ni même sa variante néolibérale. Il n’y a pas de dépassement mécanique du capitalisme, tout simplement parce qu’il ne s’agit pas d’erreurs qu’il faudrait corriger mais d’intérêts qui ne disparaissent pas avec les crises. Comme en 1929, ce sont donc les petites gens qui cette fois encore vont payer. Ce sont ceux qui sont les plus éloignés du monde de la finance, ceux qui ignorent tout des techniques spéculatives, ou qui, tout au plus, ont eu la naïveté d’acheter à crédit sans en avoir les moyens, ce sont ces citoyens à qui on va demander d’assurer la pérennité du système.

La grande différence avec 1929, c’est que cette fois la catastrophe ne sera pas subie comme la conséquence du chaos ; elle sera anticipée et organisée. C’est ainsi que le président idéologiquement le plus hostile à l’intervention de l’État n’a pas hésité, jeudi, à prendre les mesures les plus antilibérales qui soient.

Deux jours après avoir décidé de nationaliser le géant des assurances AIG, promis sans cela à une faillite certaine, George W. Bush a annoncé le rachat par l’État fédéral de toutes les créances pourries. Ce gigantesque mistigri dont les financiers redoutent d’hériter au gré de transactions devenues par trop incertaines. En annonçant à la nation qu’il allait créer un organisme chargé de racheter les « actions toxiques », il a usé d’un argument stupéfiant : « Il s’agit, a-t-il dit, de protéger votre argent. »

Dans le langage cru dont on use généralement de ce côté-là de l’Atlantique, le président américain n’a pas esquivé la vérité : « Nous allons engager une masse considérable de dollars du contribuable. » Entre parenthèses, si l’on doit trouver une vertu à ce discours, c’est aussi sa brutale franchise. Chez nous, jamais nos politiques n’auraient tenu ce langage de vérité. D’ailleurs, on nous raconte cette fois encore que la crise sera pour nous indolore (lire à cet égard la démonstration du contraire par Dominique Plihon). Mais laissons là cet hommage tout relatif à la tradition politique américaine. Car, sur le fond, les chiffres sont effrayants. On parle de mille milliards de dollars à la charge du contribuable pour réparer les frasques d’un système financier sans scrupules. Et de managers qui, eux, sortent de la crise indemnes, voir enrichis par de confortables« golden parachutes ». Ce sont donc les victimes de l’ultralibéralisme, celles qui paient déjà au quotidien la doctrine de l’effacement de l’État, par la destruction du système de santé, par les conséquences sociales des déréglementations et des privatisations, qui sont convoquées pour renflouer les banques.

Deux autres arguments iront droit au cœur du citoyen américain. Le secrétaire d’État au Trésor, Henry Paulson, a fait observer que cette saignée est moins préjudiciable pour le contribuable que ne l’aurait été l’effondrement de tout le système financier. Façon d’avouer que ce sont toujours les mêmes qui paient. Enfin, des commentateurs bien intentionnés ont noté que ces « mille milliards » de dollars ne représentaient jamais que huit années de guerre en Irak. On ne sait s’il s’agit, dans leur esprit, de critiquer la guerre ou au contraire de minimiser la ponction opérée par l’État sur les ménages américains. Quoi qu’il en soit, tous ces discours relèvent de la même vision du monde. Une vision qui ne peut pas se projeter hors d’un système perçu comme aussi immuable que la succession des jours et des nuits.

Ce qui nous ramène à notre point de départ. Un capitalisme qui se régénère sur le dos des peuples n’a guère de limites. La crise finale est une fable. Et, sans même parler ici de la chute du capitalisme (vaste sujet !), même le néolibéralisme a la vie dure. Il ne meurt ni de honte ni de la répétition de ses échecs. Il s’accommode parfaitement des interventions étatistes qui résolvent artificiellement ses crises sur le dos des gens. Seule la politique peut proposer d’autres solutions. Ce qui nous renvoie à des sujets qui nous sont familiers. Mais où est donc l’autre projet de société crédible ? Quelle force politique est susceptible de le faire entendre ? À part quelques aimables remarques sur la nécessité d’une « plus grande régulation », le silence de la gauche est assourdissant. Même cette critique destinée à banaliser le caractère systémique de la crise, c’est Nicolas Sarkozy qui l’a formulée. C’était mardi, à la tribune des Nations unies. Preuve par l’absurde que le discours de la gauche doit aller beaucoup plus loin. Et ouvrir de véritables alternatives.

http://www.politis.fr/La-fable-de-la-crise-finale,4499.html


On est à fond dans la stratégie annoncée par Greg Palast, dans son livre l’an dernier (ARMED MADHOUSE – quelques chapitres ont été traduits ici). Le but de l’opération n’est plus de bourrer les urnes ou de traffiquer les résultats (trop visible) mais tout simplement d’empécher un maximum d’électeurs du camp adverse de se rendre aux urnes. A la fin, l’élection se joue sur une poignée de voix… commme dans l’Ohio, en 2004, ou la victoire de Bush a été décidée sur une avance de moins de 45 000 voix (pour un pays de 300 millions d’électeurs

[Gregoire Seither – IES News Service – 12/09/08]

L’Etat du Michigan est un « swing state », un Etat où le basculement même infime de la majorité des votes pourrait bien décider du résultat de l’élection présidentielle US de 2008. Le comté de Macomb est lui même un levier important pour décider du résultat de l’élection. Les électeurs Démocrates y sont nombreux, mais aussi les indécis. La victoire se jouera donc sur quelques milliers, voire quelques centaines de voix.

Dans le comté de Macomb, comme ailleurs, la crise du « subprime » a surtout frappé des familles pauvres, noires, dont les faibles revenus ne permettent pas la poursuite du paiement de traîtes immobilières qui ont triplé par endroit. Des milliers de personnes ont perdu leurs maisons, saisies pour non paiement des traites. Aujourd’hui, grace au Parti Républicain, ces personnes vont également perdre leur droit de vote.

Comme par hasard, la majorité de ces personnes vit dans des districts électoraux traditionnellement acquis au Parti Démocrate.

James Carabelli, premier secrétaire du Parti Républicain dans le comté de Macomb, Michigan, a compilé une liste de maisons saisies et des noms de leurs propriétaires, afin de contester la participation de ces personnes à l’élection de Novembre prochain. « Si leur maison a été saisie, c’est donc qu’ils n’habitent plus ici… et donc ils ne devraient pas avoir le droit de voter ici. »

‘Nous avons compilé les listes des maisons saisies et nous allons être vigilant que personne ne puisse utiliser ces adresses pour prétendre voter dans les bureaux de vote que nous supervisons. » Pour Carabelli, il s’agit simplement de respecter la loi.

La législation électorale de chaque Etat permet aux partis politiques de désigner des ‘superviseurs électoraux’ qui ont le pouvoir d’empécher une personne de voter. Les superviseurs ne se contentent pas de surveiller le bon déroulement du vote, ils peuvent également contester le droit de vote d’une personne « pour laquelle ils ont de bonnes raisons de penser que cette personne n’est pas en droit de voter dans ce bureau de vote ». Il peut s’agir d’une personne tentant de voter alors qu’elle est privée de droits civiques (felon), il peut s’agir d’un étranger en situation irrégulière… ou tout simplement une personne qui ne réside pas vraiment dans la circonscription électorale.

Le Parti Républicain du Michigan compte apparemment s’appuyer sur ce dernier point pour empécher de voter des personnes « qui ne sont plus résidentes du district, puisque leur maison a été saisie ».

De nombreux experts juridiques mettent en doute la légalité d’une telle démarche. Pour Gerald Hebert, ancien expert électoral pour le Ministère de la Justice U.S. et directeur du Campaign Legal Center à Washington : « vous ne pouvez pas empécher un citoyen d’user de son droit de vote, sans élément concret à présenter. Une note de saisie n’est pas une preuve suffisante que la personne ne réside plus dans le district, la plupart des personnes ne quittent pas immédiatement leur maison, même quand elle a été officiellement saisie par la banque. »

Pour Hebert, « cette tactique est de toute évidence une manoeuvre mesquine pour écarter des urnes des gens dont on soupçonne qu’ils ne voteront pas pour le candidat McCain. On n’est plus en Floride, ils ne trafficotent plus les bulletins de vote et les machines à voter, ils empèchent simplement un maximum d’électeurs Démocrates de se rendre aux urnes. Soit par des méthodes légales comme celle-ci, soit par du harcèlement, soit par du sabotage de l’élection, en provoquant des embouteillages dans les bureaux de vote, obligeant les gens à faire la queue pendant longtemps… toujours dans le but de les décourager d’aller voter. « 

L’exploitation de la crise du subprime à des fins électorales est une nouvelle illustration de l’étroite implication de la campagne de John McCain avec les milieux financiers engagés dans la saisie de centaines de milliers de maisons à travers le pays. Ainsi, dans le comté de Macomb, le bureau de campagne du Parti Républicain est installé dans les locaux de l’entreprise Trott & Trott, spécialiste de la saisie immobilière. Le fondateur de la société David A. Trott, a collecté près de 250 000 dollars pour la campagne de John Mc Cain.


[Tim Carr – IES News Service – 10/09/2008]
Dans les grands centres urbains du Nord du continent américain, le nombre de maisons infestées par la punaise de lit Cimex lectularius a doublé ces trois dernières années. Ainsi, à Vancouver, les propriétaires affectés ont investi en moyenne 30 000 CA$ pour lutter contre cet insecte nuisible – sans grand succès.

Les déplacement plus fréquents, la densité urbaine, l’absence de sensibilisation publique mais surtout une résistance grandissante aux pesticides ont rendu la lutte contre les punaises presque impossibles. Pour Maria Abulel, des services de dératisation municipale de Vancouver : « Vous ne pouvez pas faire la guerre aux punaises. On ne peut pas les vaincre. »


Oh la vache, ça me rappelle le caté !!!!

http://www.youtube.com/watch?v=7-NOZU2iPA8


Si vous comprenez l’anglais, c’est hilarant !

http://www.youtube.com/watch?v=Vt_tv7t79WY


[La rédaction du Post le 09/09/2008, ]

Qui ficherait 60 millions de Français? Ce n’est pas la police avec Edvige. Ce serait les gendarmes si l’on en croit les accusations formulées sur Le Post par un officier de police.

Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour exprimer leur inquiétude vis-à-vis du fichier Edvige -qui créé des remous jusqu’au sein de l’UMP comme du gouvernement- il y aurait en fait « plus grave » en terme de collecte d’informations personnelles…

Sur Le Post, Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint du syndicat de police Synergie officiers, met en cause les gendarmes qui « collectent des infos personnelles en secret depuis une dizaine d’années ».

1. « Les gendarmes nous fichent en secret » Patrice Ribeiro remarque: « On parle beaucoup d’Edvige alors qu’il y a beaucoup plus grave du côté des gendarmes. Les gendarmes nous fichent, en toute illégalité, sans que ce soit déclaré nulle part ».

« Depuis une bonne dizaines d’années, dans toutes les gendarmeries de France, on collecte des informations personnelles identiques à celles que contiennent le fichier Edvige. Tout cela en secret bien sûr », selon Patrice Ribeiro.

Le hic: « Ces fichiers ne sont pas déclarés à la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés, ndlr]. En gros, c’est secret: on ne sait pas ce qui est écrit sur les citoyens sur ces fichiers des gendarmes », précise le policier.

D’après lui, les gendarmes collecteraient ces infos car « ils sont rentrés en concurrence avec la police pour fournir des indications aux préfets et ainsi montrer à ces derniers qu’ils peuvent étendre leur champ de compétence. »

2. Contexte de rivalité entre la police et la gendarmerie La rivalité entre les services de police et de gendarmerie ne peut pas justifier, à elle seule, les propos tenus par ce responsable syndical.

Car, renseignements pris, il semble que les gendarmes collectent bien des infos en secret…

Fichiers numérotés3. Les fichiers de gendarmerie « non déclarés » Le spécialiste des questions de sécurité, Alain Bauer, a publié un rapport très critique consacré aux « Fichiers de police et de gendarmerie » fin 2006.

D’après ce rapport, il existe des fichiers de gendarmerie non déclarés, et ne disposant donc toujours pas de base légale.

Parmi ces fichiers, les plus inquiétants seraient le « fichier alphabétique de renseignements » (FAR) et le « fichier des personnes nées à l’étranger » (FPNE), selon le Big Brother Awards, un jury qui décerne chaque année des prix aux institutions mettant le plus en danger les libertés individuelles.

– Le « fichier alphabétique de renseignements » (FAR) -dont parle le rapport Bauer aux pages 66 et 67- a pour vocation de « permettre aux militaires des unités opérationnelles d’acquérir une connaissance approfondie de leur population résidente, en particulier sur leur dangerosité ». « Le volume exact du FAR n’est pas connu car c’est un fichier mécanographique. On l’estime à 60 millions de fiches. Le nombre de consultations n’est pas comptabilisé », d’après le rapport.

– Quant au « fichier des personnes nées à l’étranger » (FPNE), il a été créé en 1975 et comprend « 7 millions de fiches cartonnées individuelles » (pages 68 et 69 du rapport).

3. Quel avenir pour ces fichiers? Ils seraient en cours de normalisation, voire de destruction si l’on en croit le rapport Bauer.

À propos du FAR, il est écrit dans le rapport Bauer: « Les fiches détenues dans les brigades seront détruites avant octobre 2010 ».

Quant au FPNE, « À l’issue de la période de mise en conformité des fichiers manuels dont l’échéance est octobre 2010, ce fichier sera définitivement supprimé », d’après le rapport.

Pour aller plus loin:
Les principaux fichiers de la sécurité (La Croix)


[Frederic Rolllin – 09/09/2008]

Après avoir lu les différents points de vue sur la question du fichier Edvige (et de sa cousine Cristina), j’ai eu du mal à me faire opinion precise sur le contenu de ces fichiers, ou plus exactement, sur les modifications qu’ils emportaient par rapport aux versions précédentes de ce qu’il était convenu d’appeler le « fichier des RG ».

Considérant qu’il était de la vocation originelle de ce blog d’essayer d’apporter quelques éclairages sinon dépassionnés, du moins plus structurés sur les questions d’actualité comprenant des aspects juridiques, j’ai essayé de reprendre les choses à la base. Et la présente note est le compte-rendu de cette recherche. Il ne faut donc pas essayer d’y retrouver un argumentaire cohérent en faveur d’une thèse ou d’une autre.

L’histoire, me semble-t-il, ne commence pas en 2008, avec l’adoption du décret précédé de l’avis de la CNIL et de l’avis sans doute largement favorable du Conseil d’Etat. Elle débute en réalité en 2002.

Il se produit en effet ici une conjonction de deux évènements : la volonté des services spéciaux, après les attentats du 11 septembre, d’obtenir les coudées plus franches dans la collecte et le recoupement du renseignement, et la nécessité de transposer dans notre droit interne la directive communautaire 95/46 CE du 24 octobre 1995 relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements de données à caractère personnel.

Et cette conjonction conduira, comme souvent, à un tour de passe passe visant à faire endosser par une supposée initiative communautaire ce qui est en réalité une initiative purement nationale.

http://frederic-rolin.blogspirit.com/archive/2008/09/09/fichier-edvige-un-pas-de-plus-vers-la-soft-dictature.html


[Iain Thomson (Vnunet.com) 01-08-2008]

Aux Etats-Unis, Google a déclaré qu’il ne faut pas s’imaginer bénéficier d’une intimité totale dans le monde moderne. Un procès oppose le groupe Internet au couple Boring qui vit dans une maison en Pennsylvanie. Ce dernier n’a pas apprécié que leur demeure apparaisse sur Google Street View, alors qu’elle est clairement signalée comme propriété privée.

« Avec la technologie actuelle d’imagerie satellite, même dans le désert, l’intimité totale n’existe pas », affirme Google dans un document judiciaire transmis à la justice (submission). « De toute façon, les plaignants vivent loin du désert, et sont loin d’êtres des ermites ».

Le couple Boring demande à Google 25 000 dollars de dommages et intérêt, affirmant que la valeur de sa propriété s’en trouve affectée et au nom du « stress mental » dont il souffre à cause de Google Street View.

Ce n’est pas la première fois que Street View attire des ennuis à Google. L’Union Européenne recommande que les visages des gens soient rendus flous sur les images.

Le but de Street View est de photographier toutes les rues des villes et de placer les photographies en ligne. Une équipe de véhicules spécialement convertis, avec caméras montées sur le toit, sont constamment en quête de photos dans le monde.

http://www.vnunet.fr/fr/news/2008/08/01/avec_google_street_view_l_intimite_totale__n_existe_pas_


[Korben le 28 août 2008]

Utiliser le réseau crypté TOR pour chatter (clavarder comme on dit là bas…), quelle drôle d’idée ! Et pourtant, c’est ce que propose Torchat qui est un genre de MSN peer to peer (p2p) qui connecte les interlocuteurs via un tunnel Tor chiffré et anonyme.

Torchat est une application portable et peut être lancé à partir de n’importe clé USB. Opensource, Torchat a tout pour plaire. Seul hic, le port utilisé est pour le moment statique ou alors il faut recompiler l’appli pour en utiliser un autre mais je suis sûr que dans la prochaine version, cette petite limitation sera résolue.

Pour le moment, on ne peut que chatter en mode texte, mais son créateur prévoit d’intégrer du transfert de fichier, du chat à plus de 2 personnes, un ipfilter et pleins d’autres options de paramètrage.

http://www.korben.info/torchat-le-client-de-messagerie-instantannee-crypte-qui-utilise-tor.html


Intéressant comme analyse. C’est vrai que j’ai connu des « totos » qui étaient fiers de se faire surveiller par les R.G. Ils se disaient « tu vois bien que l’état a peur de nous, puisqu’il nous surveille, c’est donc qu’on est vraiment des durs »

[Vincent Dufief, avocat au barreau de Paris. 28/08/2008]

La création du fichier Edvige (1) par un décret du 27 juin a suscité une indignation — légitime — de la part de nombre d’associations, de syndicats et de personnalités. L’opinion publique est en revanche apparue plus résignée face à la création de ce fichier

Edvige, un fichier qui tombe à point nommé ?… Sa création intervient dans un contexte marqué par un affaiblissement considérable de la vigilance des personnes quant à la protection de leurs données personnelles. Il est en effet frappant de voir à quel point les individus, notamment les plus jeunes, divulguent facilement sur Internet des pans entiers de leur vie privée, que ce soit sur les blogs, sur Facebook ou sur les autres réseaux sociaux. Et par le truchement des moteurs de recherches, dont la puissance ne cesse de s’accroître, toutes ces informations deviennent accessibles, d’un simple clic, au monde entier. N’importe qui aujourd’hui peut faire sa propre petite enquête sur Internet à partir d’un patronyme et découvrir une mine d’informations sur la personne ainsi « googlisée ».

Et si la personne objet de l’enquête est une personnalité un tant soit peu connue, point n’est besoin d’Edvige pour connaître tout ou presque de son pedigree, Wikipédia, quelques blogs et de bonnes archives de presse suffiront ! Le pire est que, le plus souvent, les informations les plus intimes publiées sur Internet n’ont pas été révélées par quelques paparazzi en mal de scoop, ni pas d’obscures officines, mais par l’intéressé lui-même !
Ce phénomène a d’ailleurs récemment conduit le président de la Cnil, Alex Türk, à s’interroger sur le point de savoir si la vie privée n’était pas devenue une espèce en voie d’extinction à l’heure où « chacun se dévoile sans complexe sur Internet, révèle ses goûts, ses opinions politiques, ses préférences sexuelles, son réseau d’amis… »

Grave constat que celui d’une génération qui, appâtée par la facilité avec laquelle on peut exister grâce à Internet, sacrifie volontairement une liberté aussi importante que sa vie privée. N’était-ce pas la période propice pour lancer Edvige, sachant que l’opinion publique était comme anesthésiée ? Sans taxer notre gouvernement de cynisme, il est permis de le penser. (suite…)


[AFP 26/08/08]

Les données bancaires d’un million de clients, numéros de compte et signatures compris, ont été retrouvées sur le disque dur d’un ordinateur vendu sur le site d’enchères eBay, a indiqué mardi la presse britannique.

Selon le Daily Mail, un ancien employé de Graphic Data, une société archivant les données personnelles de clients de la Royal Bank of Scotland (RBS), a vendu sur eBay un ordinateur usagé, pour un peu plus de 35 livres (44 euros), sans en effacer les coordonnées concernant plus d’un million de clients.

Parmi ces données, figuraient les numéros de compte, de téléphone ainsi que les signatures de plus d’un million de clients d’American Express, NatWest et de la RBS, selon le journal.

L’acheteur a retrouvé l’ensemble de ces coordonnées sur le disque dur de l’ordinateur, alertant les autorités, précise le quotidien.

« Graphic Data nous a confirmé que l’une de leurs machines semble avoir été vendue par l’intermédiaire d’un tiers », a indiqué une porte-parole de RBS. « Les données historiques liées aux demandes de cartes de crédit de certains de nos clients et des données d’autres banques n’ont pas été effacées. Nous prenons cette affaire très au sérieux et nous nous efforçons de remédier de manière urgente à cette perte regrettable avec Graphic Data », a-t-elle ajouté.

La bévue fait suite à une série de pertes de données sensibles récemment survenues au Royaume-Uni. Début avril, la première banque britannique, HSBC, avait dû présenter ses excuses pour avoir perdu un cédérom contenant des renseignements précis sur quelque 370.000 de ses clients.

L’an dernier, les services fiscaux avaient égaré des cédéroms contenant les données personnelles (noms, adresses, numéros de sécurité sociale…) de tous les bénéficiaires d’allocations familiales du pays, soit 25 millions de personnes.

http://afp.google.com/article/ALeqM5gq6hwC9GdXY3-9lXjCU3Qvqyj6eQ


[20 Minute -09/09/2008]
« Edvige n’invente rien, il rend juste les choses visibles. » Cet ancien fonctionnaire des Renseignements généraux s’étonne du tollé suscité par la création de ce nouveau fichier de police qui, selon lui, ne fait qu’institutionnaliser de vieilles pratiques. « Ed-vige, c’est ni plus ni moins l’ancien travail des RG : faire des fiches sur toutes les personnes susceptibles d’intéresser la police », estime-t-il.

Informations d’ordre sexuel ou militant, numéros de téléphone et adresses privées ? « Depuis toujours, un fonctionnaire des RG qui cherchait un renseignement sur quelqu’un de fiché tapait son nom dans le FRG, le fichier des RG. Apparaissaient son état civil et son numéro de dossier », explique cet ancien du renseignement. Dans ces dossiers, alimentés par les « bases de données » des sous-services des RG – celui dédié à l’extrême droite, à l’extrême gauche, aux islamistes, aux Corses, aux politiques, aux syndicats… -, « on trouve de tout : des notes non signées, des comptes rendus de filatures ou d’écoutes téléphoniques s’il y en a eu, des coupures de presse et souvent, on ne fait pas de rature. Si le type est un habitué des boîtes échangistes ou s’il a telle ou telle maîtresse ou amant, c’est aussi noté. »

Cet ancien confirme aussi l’existence de critères de recherche plus sensibles encore. « Si on tapait anarchiste, homosexuel et une ville donnée, par exemple, on pouvait trouver des biscuits. » Idem pour les mineurs « fichés par les collègues qui s’occupent des dérives urbaines et des caïds de cités ». Reste que pour ce policier, Edvige pose quelques questions. « Les services de police sont-ils légitimes pour travailler sur les syndicats, les partis politiques ou les associations ? Souvent, les sociologues ou les journalistes font ça bien mieux qu’eux… ».

http://www.20minutes.fr/article/250804/France-C-est-ni-plus-ni-moins-l-ancien-travail-des-RG.php


[20Minutes.fr, éditions du 08/09/2008]
Edvige, le fichier qui fait oublier tous les autres? L’acronyme (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale), devenu célèbre en quelques semaines, vient pourtant seulement compléter la liste des nombreux fichiers de police et de gendarmerie préexistants en France. François Fillon l’a souligné lui-même ce lundi: «Tous les responsables politiques, en particulier de gauche, qui s’expriment aujourd’hui, on ne les a jamais entendus lorsqu’il s’agissait du fichier des Renseignements généraux (RG), qui était beaucoup moins encadré que ne l’est aujourd’hui celui que nous mettons en place» a-t-il insisté.

C’est de la fusion entre les fichiers des RG et ceux de la Direction de la surveillance du territoire (DST) en juin dernier que sont nés Edvige mais aussi Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux).

Comme le font remarquer plusieurs associations, cette «demi-soeur cachée d’Edvige» fait moins parler d’elle, à tort. Ce fichier anti-terrorisme étant classé secret-défense, impossible de connaître en détail les renseignements qu’il contiendra précisément. Le décret portant création du nouveau FBI à la française (Direction centrale du renseignement intérieur) précise seulement qu’«elle contribue à la surveillance des communications électroniques et radioélectriques susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’Etat».

Recours devant le conseil d’Etat contre Cristina

Selon une source proche du dossier, Cristina recense des données «rigoureusement identiques» à celles contenues dans Edvige et ne diffère que par ses «finalités» de contre-terrorisme et contre-espionnage. Un collectif d’associations a ainsi déposé le 29 août un recours devant le Conseil d’Etat afin de demander l’annulation de ce fichier. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait émis un «avis favorable avec réserves».

Outre Edvige et Cristina, les services de police et de gendarmerie comptent plus d’une trentaine de fichiers de renseignements, recensés dans une étude de l’Observatoire national de la délinquance en 2006. Parmi eux, on compte notamment le Stic (système de traitement des infractions constatées), créé en 1985 et qui regroupe 4,7 millions de fiches sur des auteurs d’infractions, mais aussi des victimes et des témoins, majeurs ou mineurs. Ce fichier est en train de fusionner avec Judex, également créé en 1985 au niveau de la gendarmerie, pour donner naissance à nouvel acronyme féminin, Ariane (Application de rapprochement, d’identification et d’analyse pour les enquêteurs). Le fichier sera géré par le logiciel… Ardoise, dont les critères discriminatoires avaient dû être retirés par le ministère de l’Intérieur en avril dernier à la suite d’une autre polémique.

http://www.20minutes.fr/article/250354/France-Edvige-le-fichier-qui-cache-la-foret.php


[BACKCHICH -09/09/2008]

Retour sur la genèse de pratiques qui ne datent pas d’hier… Alors que l’Élysée tente de calmer le jeu après la fronde de l’opposition, et la sortie d’Hervé Morin, reconnaissant qu’il faut « mieux expliquer » la réalité du fichier de renseignements.

Les flics vilipendés, la gauche associative remontée et la droite de gouvernement déchirée : beau bilan vraiment pour les concepteurs d’Edvige ! Le fameux fichier Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale lancé au début de l’été pour remplacer l’ancienne base de données des Renseignements Généraux n’en finit pas de scandaliser la France. Et pourtant : les règles d’Edvige pour fliquer aussi bien les dangereux activistes et que les personnalités de tout poil apparaissent en réalité plus rigoureuses que celles qui présidaient l’ancien fichier des RG ! Les Sarko boys sont des perfectionnistes

Petit résumé des épisodes précédents : le 27 juin dernier, Mam, la première fliquette de France signe le décret créant le fichier Edvige. Les RG viennent en effet d’être supprimés. Une partie de ses effectifs est affecté au contre-espionnage et à la lutte anti-terroriste. Le reste de l’ancienne Direction centrale des Renseignements Généraux est reversé dans une nouvelle sous-direction de l’information générale (SDIG). Des RG new look, en gros. Donc des spécialistes du flicage. L’ancien fichier RG devient alors Edvige. Et naïves, les têtes pensantes de la place Beauvau en ont profité pour édicter noir sur blanc les règles jusqu’ici en vigueur chez les RG, fixées très grossièrement par l’obscur Philippe Marchand, éphémère ministre de l’Intérieur d’Edith Cresson en 1991.

Les Sarko boys de la place Beauvau, eux, sont des perfectionnistes. Ils rédigent un décret très détaillé. Et le publie au Journal Officiel alors même qu’intéressant la sécurité nationale, la publicité du décret n’était pas obligatoire ! Et voilà comment en lisant le décret Edvige, la France entière découvre que les élus, les responsables associatifs ou religieux mais également les mineurs peuvent être fichés. Que « l’orientation sexuelle » ou l’état de santé des gens peuvent également figurer dans les petites fiches de la nouvelle police politique. Merci qui ? merci les socialistes

Tollé jusque dans les rangs du Nouveau Centre, les ex-bayrouistes convertis au sarkozysme. « La polémique me fait vraiment marrer, réagit un ancien officier des RG réaffecté à la SDIG. Car tout cela existait déjà depuis longtemps. Seulement comme le décret de 1991 était rédigé de façon volontairement floue, les naïfs l’ignoraient totalement ! ». Bref, écrire dans une base de données qu’un responsable patronal est gay ou qu’un imam a le cancer de la prostate, est tout a fait courant depuis près de vingt ans. Et ce genre de mentions ont été autorisés par un gouvernement socialiste. Simplement, les responsables de l’époque était un peu plus malin que les Sarko boys. Il ne l’écrivait pas en toute lettres dans un décret publié au Journal Officiel…

http://www.bakchich.info/article4961.html


[Le Post – 10/09/2008]

Depuis le 10 juillet, les personnes qui souhaitent l’annulation du fichier de renseignements Edvige peuvent signer une pétition en ligne, intitulée  » Pour l’abandon du fichier EDVIGE ». Hier, la pétition comptait plus de 130.000 signatures.

1. La liste des pétitionnaires accessible en moins de 3 minutes! « Les pétitionnaires ont donné l’autorisation de donner leur nom, le temps de la campagne », écrit Le Canard Enchaîné de ce mercredi. Et naturellement, « les autres informations, comme l’adresse, l’e-mail ou l’identification de l’ordinateur, doivent rester confidentielles. Le Réseau associatif et syndical (RAS), qui héberge cette pétition, s’y est engagé ».

« Mais la base de données est si mal protégée qu’en moins de trois minutes », un journaliste du Canard « a pu accéder à l’ensemble du fichier » -qui contient de nombreuses infos personnelles sur les signataires de la pétition- « mot de passe de l’administrateur compris ».

Les signataires de la pétition contre Edvige sont-ils déjà fichés dans Edvige?

Big brother, illustration.2. « Les gens qui ont mis en place cette pétition en ligne ont fait l’installation de base sans se soucier vraiment de la sécurité »

Contacté par Le Post, le journaliste du Canard qui a réussi à consulter le fichier explique comment il s’y est pris.

« C’est assez simple. La pétition a été mise en ligne via des logiciels libres, des petits scripts à télécharger, qu’il faut installer sur son serveur ». Ces logiciels présentent de nombreux avantages selon le journaliste: « C’est tout prêt, c’est gratuit, c’est tout beau… ». Le hic: « Si on ne fait pas attention, par exemple en oubliant d’enlever le mot de passe par défaut, il peut y avoir des failles dans la sécurité de ces logiciels. »

Du coup, comme il s’y connait un peu en informatique, « en rentrant une simple URL dans son navigateur », il a réussi à consulter « très facilement » le fichier « sans aucun piratage car le fichier n’est pas protégé ». Qu’a-t-il pu voir sur ce fichier? « La liste des signataires, avec leur nom, leur prénom, leur adresse, leur mail et leur adresse IP ».

« En fait, les gens qui ont mis en place cette pétition en ligne ont fait l’installation de base sans se soucier vraiment de la sécurité », explique le journaliste, qui trouve « assez pathétique » de voir que des gens mettent des pétitions en ligne sans se soucier de la sécurité du fichier. « Il ne faut pas non plus faciliter le travail des services de police! »

3. Impossible de se connecter à la pétition en ligne Ce mercredi matin, il était impossible de se connecter à la pétition en ligne. Est-ce l’hébergeur qui a volontairement détruit cette page pour éviter que d’autres petits malins n’infiltrent la base de données de cette pétition? Le journaliste du Canard ne le pense pas: « Leur serveur a dû être saturé par un trop grand nombre de visites ».

http://www.lepost.fr/article/2008/09/10/1261754_les-signataires-de-la-petition-contre-edvige-deja-fiches-dans-edvige.html


[LE MONDE | 09.09.08]
La nouvelle « arme » de Google est à peine lancée qu’elle suscite déjà une levée de boucliers. Un front critique s’est élevé en Allemagne contre le navigateur Internet Chrome mis à disposition des internautes depuis le 2 septembre. L’autorité allemande de sûreté des techniques d’information (BSI) a mis en garde les consommateurs en leur recommandant de n’utiliser le nouveau logiciel que dans des cas limités.

« Google Chrome ne doit pas être employé pour un usage d’ordre général« , a ainsi conseillé Matthias Gärtner, porte-parole de cet organisme, cité par le quotidien allemand Berliner Zeitung dans son édition du 6 septembre. Même s’il qualifie Chrome de « pratique », M. Gärtner considère que l’adoption de ce navigateur pose problème d’une part parce qu’il est livré dans une version « test » et donc non totalement stabilisée et, d’autre part, parce que Google n’a jamais caché son ambition de collecter le maximum d’informations auprès des utilisateurs de ses outils.

Le modèle Google est d’ailleurs bien rodé. L’idée est d' »offrir » aux internautes toute une gamme de fonctionnalités qui les accompagneront dans leurs pérégrinations sur le Web. Le moteur de recherche est bien sûr l’exemple le plus spectaculaire de la réussite de Google qui domine de façon écrasante ce marché loin devant son concurrent Yahoo!.

Mais il faut aussi citer la messagerie G-Mail, le logiciel de stockage de photos Picasa, la cartographie Google Maps ou la plate-forme de téléphonie mobile Androïd. Et maintenant, voilà Chrome. Google espère en retirer le plus de connaissances possibles sur les consommateurs pour être en mesure de leur envoyer des publicités ciblées.

Google revendique près du tiers du montant total des recettes publicitaires du Web. Une bonne part est le fruit du succès des liens sponsorisés. Des mots clés que les sites marchands achètent aux enchères pour être le mieux placés sur la partie commerciale du moteur de recherche. Pour étendre ses prérogatives, Google a même signé un partenariat avec son rival Yahoo!. Cet accord fait l’objet d’une enquête des autorités de la concurrence américaine, face aux critiques sur le poids grandissant de Google sur le marché de la publicité en ligne.

Au nombre de ceux qui ne voient pas ces diverses initiatives d’un bon oeil, figure Microsoft. Chrome concurrence en effet directement Internet Explorer, son navigateur qui équipe près des deux tiers des internautes dans le monde. De plus, Google peut aussi faire de Chrome un outil de distribution de logiciels en ligne enlevant de la substance aux produits préinstallés sur les machines, le coeur de métier de Microsoft…

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-651865,50-1093188,0.html


[RTBF 09/09/2008]

L’Etat belge a été condamné pour des écoutes téléphoniques

Les quatre altermondialistes liégeois, mis sur écoute téléphonique lors d’un sommet européen, dans la cité ardente, en 2001, viennent d’obtenir des dommages et intérêts. Le tribunal civil a estimé que ces méthodes spéciales d’investigation étaient hors de proportion, et qu’un magistrat normalement prudent et avisé n’aurait jamais du les autoriser… C’est donc une faute.

A l’automne 2001, les forces de l’ordre craignent que des casseurs, des “noyaux durs” du mouvement altermondialiste ne perturbent un sommet européen qui doit se tenir en région liégeoise. Quatre jeunes militants contestataires, sont, à leur insu, inculpés d’organisation criminelle, afin d’être placés sur écoute…. Après de multiples péripéties, l’affaire se termine, évidement par un non-lieu, mais les quatre se retournent alors contre l’Etat belge, pour réclamer, à cause de ces tracasseries, des dommages et intérêts. Le tribunal civil vient de leur donner raison.

Selon le jugement, l’enquête proactive de la gendarmerie et la mise à l’instruction du dossier ne constituent pas vraiment des fautes: des précédents, italiens et suédois, ont pu laisser croire à une menace de violences urbaines. Les quatre militants, en l’occurence, sont occupés à organiser une manifestation, dument autorisée par les autorités locales. Ceci dit, les indices manquent totalement pour les soupçonner de noires intentions. Les techniques spéciales d’investigation sont hors de proportion. Un magistrat prudent n’aurait pas du les autoriser. De même, l’acharnement du parquet du procureur du roi est constitutif d’une faute. Une première ordonnance favorable aux quatre suspects a été frappée d’appel, ce qui a allongé la procédure de trois ans. Inutilement.

La 6e chambre du tribunal civil de Liège a condamné mardi l’État belge à payer 2.000 euros de dédommagement aux quatre personnes. Voilà une décision qui constitue un rappel très clair des règles légales qui, en principe, doivent encadrer le travail policier.

http://mediaserver.rtbf.be/sites/rtbf-media/themes/rtbfmedia/iPlayer/MediaPlayer.php?skinURL=&runtimeCSS=&openFunction=getMediaObjectById&openValue=744


[L’EXPANSION – 09/09/2008]

Après des pressions particulièrement fortes en Europe, le moteur de recherche Google a réduit de moitié la durée pendant laquelle il stocke certaines de leurs données privées, répliquant à ceux qui l’accusent d’espionner à grande échelle les internautes.

« Jusqu’ici, nous avons conservé les historiques (de recherche) pendant 18 mois. Avec la nouvelle politique, nous rendrons anonymes les adresses IP dans nos historiques de serveurs après neuf mois », a indiqué mardi Peter Fleischer, conseil de Google pour les questions de données privées, lors d’une conférence téléphonique.

Tout ordinateur qui se connecte à internet est identifié par un numéro d’adresse IP. En le mettant en rapport avec un historique des recherches, on peut définir les intérêts de l’utilisateur, ses tendances politiques, religieuses ou sexuelles, ses loisirs… Une aubaine pour les publicitaires en ligne, qui peuvent cibler leurs annonces.

L’an dernier, Google avait réduit une première fois sa durée de stockage de 24 à 18 mois, poussant ses concurrents à prendre des mesures similaires. Google se veut exemplaire

La nouvelle réduction « nous met devant le reste du secteur », s’est félicité mardi Peter Fleischer, rappelant que Microsoft conservait les données 18 mois et Yahoo! 13 mois.

« C’est un effort dans la bonne direction et si ça peut permettre à d’autres compagnies sur le marché d’aller dans la même direction, c’est bon à prendre », a commenté Emilie Barrau, une juriste de l’association européenne de consommateurs BEUC.

Un bémol toutefois: le procédé technique pour « anonymiser » les données reste à déterminer. « Il faut que ce soit irréversible », prévient Emilie Barrau.

Et « ils ne l’ont pas décidé tout seuls, ils l’ont décidé sous la pression des autorités de régulation européenne », souligne-t-elle.

Google lui-même reconnaît que sa décision, même si elle s’appliquera dans le monde entier, répond à un avis publié il y a quelques mois par le groupe des organismes européens de protection des données, qui compte parmi ses membres la CNIL française.

Ces organismes estimaient que les moteurs de recherche n’avaient aucune raison de stocker plus de six mois des informations sur les internautes. La puissance de Google inquiète

La soif d’informations des géants de la toile suscite une méfiance grandissante de la part des consommateurs, qui voient en eux des versions modernes de Big Brother.
C’est particulièrement vrai pour Google, premier moteur de recherche mondial avec environ deux tiers des recherches, loin devant Yahoo! et les sites de Microsoft.

Google a aussi eu des problèmes avec son logiciel « Street View », qui fournit des photos interactives et à 360 degrés de certaines villes. Il a dû le doter d’une reconnaissance automatique des visages et des plaques d’immatriculation, afin de pouvoir les flouter. La technique n’est « pas parfaite » mais « s’améliore avec le temps », a noté Peter Fleischer, assurant qu’il n’y avait encore eu aucune plainte.

Autre accusé, le navigateur internet Chrome, mis en ligne par Google dans une version expérimentale il y a tout juste une semaine mais déjà soupçonné d’être un nouvel outil de collecte d’informations. Google a pourtant tenté de devancer les critiques en le dotant d’un mode dit « incognito »: l’internaute peut s’assurer qu’aucune de ses données de navigation ne sera stockée dans un cookie, un petit logiciel espion installé sur son ordinateur.

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-high-tech/google-tente-de-convaincre-qu-il-n-est-pas-big-brother_162210.html


[Les Amis d’Orwell – 10/09/2008]
Les Amis d’Orwell, l’émission de Souriez, est diffusée sur Radio libertaire, 89.4, un mardi sur deux, de 16 h à 17 h.

Mardi 16 septembre : Pourquoi la population accepte-t-elle d’être surveillée et fichée ? D’où vient
cette peur de l’autre et ce besoin de sécurité ? Dans certains immeubles sont installées des caméras qui permettent aux résidents de surveiller les autres. Comment expliquer ce développement ?

Invité : Franz Kaltenbeck, psychanalyste au SMRP de la maison d’arrêt de Lille, rédacteur en chef de la revue Savoirs et Clinique.

http://souriez.info/+Prochaine-emission-Les-Amis-d-Orwell


[El Burlador – 10/09/2008]

Cette fois-ci, c’est certain, Siné ne risque pas d’être taxé d’antisémitisme. On y a cru, avec tout ce ramdam, à Siné-Hebdo, on l’a attendu, on s’est précipité, on l’a acheté à la première heure : c’était l’anti-Charlie Hebdo, qu’ils disaient ! On n’allait pas rater ça!

On a ouvert le journal, enthousiastes, et là… et là, une drôle d’odeur de merde nous est montée au nez.

Dès la page 3, une caricature de Rachida Dati (seule véritable bouc-émissaire de cette première livraison – sur 6 caricatures de personnalités identifiables, 4 lui sont consacrées !) annonce : « Rachida Dati rattrapée par son passé » avec un commentaire de la ministre : « le père ? quel père ? j’ai été victime d’une tournante dans une cave ».

Cela voudrait-il dire que les tournantes sont une spécialité arabe ? Il fallait prévenir, on ne savait pas que c’était aussi simple !

Page 5, article de Michel Onfray (lui-même <http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php?article1550> ) :

« …le crétin utile qui, sur le même principe psychologique que son ancêtre, défend cette fois-ci le libéralisme comme le taliban son dieu… »

Ouais, les talibans, ouais ! allez zou, butons-les tous !!

Page 5, article de Raoul Vaneigem :

« S’insurger contre le totalitarisme musulman passe pour du racisme. Ceux qui dénoncent le sexisme et la ségrégation des femmes recommandées par l’Islam sont accusées de xénophobie »

Encore les arabes ? Mais ça tourne à l’obsession !!

un peu plus loin :

« Laisserons-nous l’obscurantisme oecuménique, qui tolère l’égorgement et la lapidation islamiques, réinventer le crime de blasphème et renouer avec les pratiques de l’Inquisition ? »

Guy Debord, à l’inverse de Vaneigem, a eu la courtoisie de mourir avant d’écrire de telles conneries.

A partir de la page 10, on baisse les bras, parce que tout se mélange.

Le truc c’est : on attaque toutes les religions, donc l’Islam. Mais en fait, à la lecture, on devine le raisonnement de la rédaction des vieux et des jeunes cons qui se la jouent révolutionnaires, à savoir : « si on veut attaquer l’Islam, il faut qu’on attaque aussi les autres religions pour se couvrir ».

Bref, la technique habituelle, chère à Philippe Val : on met les discriminants et les discriminés dans le même panier, et on frappe en vrac : je tape sur tout le monde, donc sur les forts, donc sur les faibles… Sauf que pour trouver un dessin ou une chronique qui tape sur les forts, eh bien… on attendra le numéro deux.

On nous avait annoncé l’anti-Charlie Hebdo, et on a un Charlie Hebdo au carré : car en tapant sur tout le monde sans la moindre finesse, sans tenir compte d’aucun contexte, c’est encore une fois les plus opprimés, les plus stigmatisés, et les plus discriminés à qui les coups feront (comme d’habitude) le plus mal.

Reste le point positif : l’absence des éditos de Philippe Val. Sauf que… des éditos « à la Philippe Val » (genre pseudo-philosophiques) il y en a quasiment un à chaque page : Guy Bedos + Michel Onfray + Raoul Vaneigem + Jackie Berroyer + Arthur + André Langaney + Normand Baillargeon + Christophe Alévêque + Bernard Gasco = 9 Val pour le prix d’1 ! Ils auraient pu demander une chronique à Clémentine Autain ou à Alain Rémond pour arrondir à 10…

Et cerise sur le gâteau, on apprend ce soir par Bakchich que Siné a viré de son hebdo un des fondateurs, trop « pro-palestinien » afin de ménager… Guy Bedos <http://www.bakchich.info/article4986.html> !

Allez les gars, encore un effort : recrutez Pierre Palmade et Murielle Robin, et vous l’aurez, votre journal révolutionnaire qui chie dans la colle et les bégonias.

Mais ce sera sans nous !

http://www.burlador.net/2008/09/sin-hebdo-vaste-fumisterie.html


[Tim Carr – IES News Service – 09/09/2008]
Une enquête d’opinion The Washington Post/ABC News, publié aujourd’hui, fait apparaître un net avantage pour John McCain, le candidat Républicain, parmi les électrices blanches, surtout depuis qu’il a nommé Sarah Palin comme colistière (et future Vice-Présidente en cas de victoire).

Les intentions de vote sont désormais égales, 47% pour Obama, 46% pour McCain.

Avant la convention Démocrate, 50% des électrices blanches avaient déclaré vouloir voter pour Barack Obama (contre 42% pour McCain). Aujourd’hui McCain est en tête de 12 points chez les femmes blanches, 53 % contre 41 % , selon ce sondage.

Pour Janneth Szabo, directrice de la Progressive Politics Foundation : « ce sondage est caractéristique du clivage racial qui souille encore notre pays. Les électeurs Démocrates blancs préferrent encore voter pour quelqu’un qui est à l’opposé de leurs opinions politiques plutôt que de voter pour un Noir. Et l’électorat féminin préfère voter pour un foufounne, même d’extrème droite plutot que pour un candidat qui défend ses valeurs. C’est navrant ! »


[Backchich – 09/09/2008]
Alors que les photos publiées par « Paris Match » des talibans ayant massacré les soldats français le 18 août en Afghanistan continuent de faire des remous, « Bakchich » s’intéresse à la façon dont les Talibans communiquent. Portes-parole officiels, communiqués, newsletter, sites web, boîte de production, maison d’édition… Leur panoplie de communicants est complète.

Le reportage publié le 4 septembre par l’hebdomadaire Paris Match avec les photos du « commando qui a abattu nos dix soldats » et l’interview du chef justifiant l’opération du 18 août, est une nouvelle embuscade tendue par les Talibans aux « forces françaises d’occupation ». Et là encore, c’est l’ennemi taliban qui apparaît le mieux préparé. Normal, voilà des années qu’il se rôde à l’exercice. Au point d’avoir élaboré une véritable machine de guerre à faire pâlir d’envie les communicants de l’OTAN et de l’armée française.

Les moyens de communication des Talibans sont de plus en plus performant

Très maîtrisée, la communication talibane s’appuie sur différentes structures éclatées, mais toutes coordonnées entre elles. Elle est une composante essentielle de leur stratégie d’action : rester invisibles entre deux combats, mais ne jamais se faire oublier. Pour toujours gagner « la bataille des cœurs et des esprits ».

L’information en temps réel

Aussi toute opération menée par chacune des brigades en Afghanistan fait-elle scrupuleusement l’objet d’une « main courante » : lieu et heure de l’action, armes utilisées par l’ennemi et les combattants, description du combat et bilan des victimes des deux côtés. Des éléments précieux qui sont ensuite transmis à la « Commission de la communication de l’Etat islamique d’Afghanistan – Taliban ».

Chargé du traitement de l’actualité « chaude », cet organe est doté d’un porte-parolat bicéphale : Qari Mohammad Youssef Ahmadi, qui gère l’actualité du front pour la région ouest du pays, et Zabih Allah Moudjahid, pour la région est. Les communiqués qu’ils rédigent — très dépêches d’agence de presse — sont ensuite immédiatement mis en ligne sur le site internet du groupe ou sur les forums électroniques « amis » (pro-talibans et djihadistes) en pachtou et en arabe. Il permet à chaque brigade sur le territoire et, au-delà, à tout sympathisant, « mécène » ou future recrue, de se tenir informé en temps quasi réel. (suite…)


[Philippe Béchade – Chronique Agora – 09/09/2008]

La nationalisation de Fannie Mae et Freddie Mac s’impose ni plus ni moins comme la plus massive de l’histoire du capitalisme : 5 000 milliards de dollars d’actifs sont concernés, et le Trésor américain s’engage sur le principe d’une recapitalisation à hauteur de 200 milliards de dollars « en cas de pépin ».

Cela équivaut à plus de 12 fois le coût final du sauvetage du Crédit Lyonnais et à 25 fois le « Kerviel » — une unité baroque qui représente environ huit milliards de dollars — pour situer ces montants qui défient notre imagination sur l’échelle du désastre financier.

Nous ajouterons pour la petite histoire que les nationalisations mises en oeuvre par François Mitterrand et Pierre Mauroy obligèrent l’Etat à débourser officiellement 39 milliards de francs — mais le double selon le décompte effectué à l’époque par l’opposition. Ils furent plus que largement récupérés à partir de 1986 avec la première vague de privatisations organisée par le gouvernement Chirac. Ce fut donc, au bout du compte, une excellente affaire pour les finances de l’Etat français, après un démarrage quelque peu chaotique — sur fond de réduction de la durée du temps de travail à 39 heures !

Même en estimant le coût global à 60 milliards de francs — c’est-à-dire 4% à 5% du PIB de l’époque –, c’est à peine un dixième, à dollar constant, de ce que l’Amérique s’apprête à débourser à fonds perdus pour renflouer Fannie Mae et Freddie Mac. Et cela représente 13% du PIB des Etats-Unis aujourd’hui.

Et croyez-nous, avec 10% d’emprunteurs défaillants sur leurs prêts immobiliers, dont plus de 30% dans la catégorie subprime (souscrits en 2006/2007), il va y en avoir des pertes à éponger.

L’ardoise potentielle se monte d’ores et déjà à 500 milliards de dollars. Mais avec les sinistres prévisibles sur les créances de type « Alt-A », la barre des 20% de taux de défaut (comme en Angleterre au milieu des années 90) pourrait être atteinte d’ici fin 2009. Cela signifie 1 000 milliards de dollars de perte pour le Trésor américain, c’est-à-dire pour le contribuable qui n’a pas encore délocalisé une partie de son épargne offshore comme le font la plupart des multimillionnaires aux Etats-Unis.

L’Amérique n’en est pas à son coup d’essai dans ce domaine. La solution va consister à amortir ce trou dans le budget sur 30 ans comme pour la crise des caisses d’épargne 15 ans plus tôt, mais les montants en jeu sont cette fois cinq fois plus importants qu’à l’époque. (suite…)


 

http://en.wikipedia.org/wiki/The_Falling_Man

Un documentaire sur la photo « Falling Man » de Richard Drew, qui fut censurée et décriée après le 11 septembre 2001.

http://www.maniacworld.com/9-11-the-falling-man.html


POLICHINELLES DANS LE PLACARD ET DANS LE JARDIN
[Chronique hebdomadaire de Philippe Randa – 04/09/2008]
Les États-Unis d’Amérique, actuelle première puissance militaire du Monde auto-proclamée gendarme de celui-ci, sont en pleine campagne électorale pour désigner leur prochain président. Élection qui ne manquera pas d’avoir à l’évidence des répercussions sur les autres pays en général… et en particulier sur l’Irak et l’Afghanistan où leurs soldats sont si mal engagés.

Qui pourrait décider du sort des urnes et du futur locataire de la Maison-Blanche ? Peut-être les galipettes de la fille aînée de l’éventuelle vice-présidente du camp républicain. Galipettes hors mariage dont un polichinelle de cinq mois arrondi le ventre de la maman. À cause de cet intempestif marivaudage, John McCain pourrait voir la victoire lui échapper. Les Américains sont comme cela. On ne badine pas avec l’amour en dehors des liens sacrés du mariage, pour ne pas dire des liens si serrés de celui-ci.

« Ils sont fous, ces Américains ! », pense Obélix… car vu d’Europe, cela laisse quelque peu perplexe. Et vu de France encore davantage après le deuxième divorce, suivi du remariage à la hussarde de notre actuel Président… et dont le gouvernement donne un rare exemple d’efficacité dans la lutte contre la dénatalité avec une garde des Sceaux qui attend elle aussi un heureux événement. Sans père officiel. Cette pauvre Dame a une vie privée « tellement compliquée », avoue-t-elle… et qui complique en tout cas celle des autres, notamment de l’ancien chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar, obligé de démentir être le géniteur. À quand le même démenti de l’Élysée et pourquoi pas, pendant qu’on y est, d’Amélie Mauresmo ?

Non, ce n’est pas ce polichinelle-là qui ébranle la sérénité politique de notre pays, mais la suite de « L’enquête corse », excellente bande dessinée devenue excellent film de divertissement, où Christian Clavier et Jean Reno tenaient les premiers rôles. Jack Palmer est toujours à l’affiche, mais Ange Léoni a laissé son rôle à notre omniprésent Président… Les figurants sont les mêmes – des Corses d’origine parfaitement contrôlée et garantie – et le scénario, un peu mince, tient en quelques heures d’occupation illégitime de jardin par des polichinelles du canal assoiffé. Conséquence, le Préfet perd sa sinécure ensoleillée et toute l’opposition trouve là une occasion de se rappeler au bon souvenir des électeurs.

Vu d’outre-atlantique, nul doute que cela laisse à son tour Batman quelque peu perplexe, lui aussi !
© Philippe Randa est écrivain et éditeur (www.dualpha.com).


[Médias Libres – 02/09/2008]
Selon un rapport récent, il y a désormais autant de films téléchargés illégalement que d’entrées en salles. Le milieu du cinéma et les pouvoirs publics tentent d’enrayer ce phénomène.

Plus de 450 000 films seraient téléchargés chaque jour La ministre de la Culture, Christine Albanel, avait présenté le 18 juin dernier un projet de loi contre le téléchargement illégal, qui sera proposé au Parlement cet automne.

Le texte repose principalement sur la prévention, avant une éventuelle suspension de l’abonnement Internet. Levées de boucliers chez les associations de consommateurs qui s’émeuvent du projet et estiment qu’il serait préférable d’augmenter le prix des abonnements des fournisseurs d’accès au haut débit pour reverser cet argent à l’industrie du cinéma au titre du manque à gagner sur les recettes des films.

Mais le milieu du cinéma s’empresse de souligner que l’argent ainsi reversé serait très loin de compenser le manque à gagner. La ritournelle maintenant célèbre de l’industrie du disque « Le net m’a tuer » est reprise par celle du cinéma, sauf que contrairement au disque la situation du cinéma même si elle peut devenir préoccupante n’est pas dramatique puisque selon une étude du Centre national de la cinématographie, le nombre d’entrées en salles a augmenté de 2,5 % en un an.»

[…]
«Ce que semblent oublier les associations de consommateurs c‚est que ces 200 millions ( si nous restons sur la base de 1 euros) seront de l‚argent qui ne servira plus à la consommation puisque déjà taxé. Partant du principe qu‚il paye déjà une taxe sur ses supports et maintenant sur sa culture l‚internaute pourrait éprouver beaucoup moins de scrupules à télécharger une oeuvre dont il jugera déjà s‚être acquitté des taxes.
»…
http://www.mediaslibres.com/tribune/index.php/2008/09/01/660-redevance-internet


Un dessin de WUERKER, pour Politico qui résume parfaitement la situation…

Situation des soldats US en Irak

Situation des soldats US en Irak

http://www.cartoonistgroup.com/properties/Wuerker/art_images/mw1080618_lr.jpg


Indemnite record pour un salarie espionne
[Le Figaro – 02/09/2008]
Deux entreprises, dont une société de sécurité, ont été condamnées à verser 30 000 euros à un ancien employé et à son épouse surveillés pendant plusieurs semaines. Cette première judiciaire pourrait bien faire jurisprudence.
Le tribunal de grande instance de Bourg-en-Bresse (Ain) vient d’accorder 30 000 euros de dommages et intérêts à un couple surveillé en 2006 durant plusieurs semaines. La condamnation, pour atteinte à la vie privée, frappe une société d’intelligence économique et l’entreprise lyonnaise qui s’était offert ses services.
L’histoire éclate quand Patrick D., salarié d’une société de conseil en management basée à Lyon, démissionne de son poste. Sa direction le soupçonne alors de vouloir rejoindre d’autres salariés partis créer leur propre structure de consultants.

L’enjeu pour l’entreprise est de conserver plusieurs gros clients, dont le groupe industriel Areva. Décision est donc prise de faire appel à une société d’intelligence économique afin de vérifier l’existence d’éventuelles manoeuvres frauduleuses.

TPM International, ayant pignon sur rue à Paris sur les Champs-Elysées, réalise alors par l’intermédiaire de plusieurs «cabinets extérieurs d’agents de recherches privées» une série de filatures et d’investigations de grande ampleur.

La facture fera état de «1 652 heures de surveillance», facturées «118 180 euros hors taxes». Inquiétudes et rumeurs Mis hors de cause quant aux soupçons de concurrence déloyale, Patrick D. porte plainte pour atteinte à la vie privée, soulignant que la surveillance mise en place dans son petit village de l’Ain lui avait gravement nui, la présence de détectives «en planque» devant chez lui provoquant inquiétudes et rumeurs chez ses voisins.»…

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/08/04/01016-20080804ARTFIG00454-indemnite-record-pour-un-salarie-espionne-.php


[Pierre Muller – Ordinateurs-de-vote.org – 02/09/2008]

Voici un bilan d’étape de notre action. Une autre lettre reviendra sur les élections de ce printemps.

Pour faire court, nous avons gagné la première bataille, mais la deuxième s’annonce déjà.

Le cap des cent mille signatures de la pétition nationale “pour le maintien du vote papier” a étéfranchi. Bravo ! Continuez ! Cette pétition nous donne du poids.

Grâce aux actions d’Ordinateurs de Vote.org et à celles des associations locales, des mairies ont renoncé à acheter des ordinateurs de vote (Grenoble, Sceaux, Cannes, St Denis… ), et d’autres villes qui avaient décidé de les utiliser renoncent totalement ou partiellement (Amiens, Boulogne Billancourt, Mulhouse, Vence, … ). Face à nos arguments juridiques que le Conseil Constitutionnel a bien voulu suivre, Reims, Hazebrouck et Wintzenheim ont remis leurs ordinateurs au placard ce printemps.

Le vote électronique est devenu un sujet pour les médias, nombreux à comprendre les problèmes que nous soulevions, et pour la classe politique, qui s’est exprimée globalement contre.

Nous avons réussi à contraindre, par voie de justice, le Ministère de l’Intérieur à dévoiler plusieurs pages du rapport de Bureau Veritas. Leur lecture est stupéfiante : on y apprend que certaines machines ne répondent pas à tous les critères … du Ministère de l’Intérieur.

L’organisation internationale OSCE a demandé à nous rencontrer. Nous lui avons transmis notre analyse et nos preuves des dysfonctionnements des institutions françaises concernant le vote électronique qu’elle a repris dans son rapport d’observation de l’élection présidentielle.

Le Conseil Constitutionnel, reprenant nos informations, a finalement reconnu que « l’intrusion des machines à voter (…) rend opaque ce qui était visible » et « prive le corps électoral de la surveillance collective des opérations dans lesquelles s’incarne le suffrage universel. »

En décembre 2007, l’ASTI, qui fédère 30 associations scientifiques et professionnelles spécialisées en informatique (plus de 5000 membres), a condamné l’immaturité du vote électronique.

Nous sommes donc passés d’une phase d’information, indispensable avant 2007, à une approche de terrain et juridique qui commence à montrer son efficacité.

Évidemment, il faut continuer : environ 70 villes utilisent encore les ordinateurs. Et le vote électronique est en train d’envahir la sphère civile : prud’hommes à Paris, conseil de l’ordre des infirmiers, comités d’entreprises. Des projets de super machines à voter européennes se profilent. Nous devons rester vigilants.

L’action de chacun est essentielle pour défendre notre droit à des élections transparentes. Sans vous, nous ne pouvons rien. Ensemble, nous devenons forts. http://www.ordinateurs-de-vote.org/Comment-agir.html

http://www.ordinateurs-de-vote.org/Comment-agir.html


[Gregoire Seither – IES News Service – 02/08/2008]

Au lendemain des déclarations de John McCain et de sa colistière Sarah Palin, affirmant que le réchauffement climatique est « questionable » et que « rien ne prouve que les glaces du Pôle Nord sont entrain de fondre« , le US National Snow and Ice Data Center (NSIDC) a attiré l’attention du public sur des photos satellite prises il y a deux jours et qui montrent que pour la première fois dans l’histoire humaine, il est possible de faire le tour du Pôle Nord par les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est. Sur ces photos, publiées par le laboratoire de climatologie de l’Université de Brème, toutes les glaces fermant habituellement ces voies maritimes ont fondu.

Pour le Professeur Mark Serreze, spécialiste de la glace maritime au NSIDC, ces photos sont « historiques ». Il estime qu’elles apportent une nouvelle preuve aux craintes des scientifiques que les glaces de l’Arctique sont entrées dans une « spirale funeste » et que même des chutes de neige dans ces prochaines années ne pourront freiner la disparition du pack. Pour certains scientifiques, toutes les glaces du Pôle pourraient avoir disparues en été, d’ici à cinq ans.

Quatre entreprises de transport maritime ont déjà annoncé vouloir mettre en service une liaison commerciale maritime Europe-Asie et Asie-Amérique via les mers du Pôle. Une liaison fret existe déjà depuis quatre ans, en été, le long des côtes de la Sibérie.


Mise à jour du 02/09/2008 : Je suis allé à la prison du comté de Ramsey avec d’autres collègues de « Media is a Plural » et une fonctionnaire très stupéfaite nous a informés qu’Amy, Sharif et Nicole ont été libérés, sans même passer devant un juge. Il semble que le bureau du Sherif a été inondé de coups de fil… merci pour elle, les copains ! (Tim Carr)

http://www.democracynow.org/blog/2008/9/1/update_democracy_now_s_amy_goodman_sharif_abdel_kouddous_and_nicole_salazar_released_after_illegal_arrest_at_rnc

Notre amie Amy Goodman, directrice de l’excellente émission « Democracy Now! » a été arrêté hier soir à Saint-Paul (Minnesota) alors qu’elle tentait de parler à la police qui venait d’arrêter deux journalistes de son émission, Sharif Abdel Kouddous et Nicole Salazar, alors que ceux-ci couvraient une manifestation en marge de la convention du Parti Républicain.

Voulant intervenir pour expliquer qu’il s’agissait de journalistes, Amy Goodman, pourtant clairement identifiée comme un membre de la presse, a été violemment prise à partie par la police et immédiatement menotée et emmenée dans un fourgon :

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=oYjyvkR0bGQ

Le sherif du comté de Ramsey, Bob Fletcher a explique que les journalists Kouddous et Salazar étaient accusés d’avoir participé aux émeutes aux abords de la manifestation et que Goodman serait poursuivie pour résistance aux autorités (chose démentie par la vidéo). Au vu de l’engorgement des prisons dans le cadre de la convention, les personnes arrêtées risquent de devoir attendre mercredi avant de pouvoir passer devant un juge et être libérés sous caution.

Le ‘Joint Media Watchdog’ a recensé plusieurs centaines d’atteintes à la liberté de la presse par la police à l’occasion des conventions du Parti Démocrate à Denver et du Parti Républicain à St.Paul… aucune d’entre elle n’a été relevée par les médias occidentaux. Quand à RSF, ils se reposent de leurs actions à Pékin… ils ont fait un communiqué : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=28389


[Le Post – 01/09/2008]
Sur Le Post, le syndicat de la magistrature explique qu’il est « important de se mobiliser de manière citoyenne contre ce fichier » pour obtenir son annulation.

La polémique sur Edvige ne faiblit pas. Bien au contraire… Depuis la création du fichier Edvige, le 1er juillet, par un simple décret, le nombre de ses détracteurs augmentent de jour en jour.

Dans un premier temps, le fichier avait suscité la colère et l’inquiétude de nombreuses associations qui s’opposaient surtout au fichage des personnes de plus de 13 ans « susceptibles de troubler l’ordre public ».

Les actions se sont donc multipliées: une pétition, mise en place par La Ligue des Droits de l’Homme le 10 juillet dernier, a d’ores et déjà recueilli plus de 90 000 signatures. La Haute Autorité de Lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) ont émis des réserves au sujet d’Edvige. Enfin, 12 associations et organisations syndicales ont déposé ce lundi un recours devant le Conseil d’Etat.

Mais une autre « catégorie » de personnes est également fichée: les politiques. Du coup, la fronde contre Edvige a pris une autre dimension. Après Corinne Lepage et l’adjoint Verts du maire de Lyon, Etienne Tête, François Bayrou, a également déposé un recours contre Edvige devant le conseil d’Etat. Il appelle même les élus français à participer à un « mouvement de refus républicain » du fichier Edvige en appuyant son recours.
Le dépôt des recours est possible jusqu’à ce lundi minuit.

Sur Le Post, Hélène Franco, secrétaire générale du syndicat de la magistrature, explique qu’il est « important de se mobiliser de manière citoyenne contre ce fichier » pour obtenir son annulation.

Le décret sur le fichier Edvige a-t-il des chances d’être annulé sur décision du Conseil d’Etat?
« Oui, bien sûr. Il y a de très grandes chances qu’il soit annulé par le Conseil d’Etat. C’est pour cela qu’il est important de se mobiliser de manière citoyenne contre ce fichier. Tout dépend du Conseil d’Etat. Nous verrons ce que vont décider les juges administratifs. »

« Le Syndicat de la magistrature -qui a déposé un recours au Conseil d’Etat, vendredi- demande son retrait. Nous allons mener des actions citoyennes pour que le maximum de gens soient informés. Nous allons d’ailleurs organiser une conférence de presse publique le 9 septembre pour expliquer les motifs de notre recours. Le syndicat est déterminé à aller jusqu’à l’obtention du retrait de ce décret car nous jugeons inquiétante la disproportion entre le fait de vouloir maintenir l’ordre public et celui de vouloir répertorier des milliers, voire des millions de gens, sur lesquels la police aura des infos personnelles. »

Quand le Conseil d’Etat va-t-il rendre sa décison?
« Difficile à dire… À priori, dans l’année qui vient. Je dirais: pas avant trois mois et pas après 18 mois. Le gouvernement attend la décision du Conseil d’Etat pour mettre en place ce fichier mais il peut décider de le retirer sans attendre la décision du Conseil d’Etat. Le Syndicat de la magistrature l’espère. »

(Sources: Le Post, Europe 1, Syndicat de la Magistrature)

Pour signer la pétition en ligne, c’est par ici.


[Grégoire Seither – IES News Service – 30/08/2008]

La droite du Parti Républicain est toute fière de sa trouvaille !  Afin de récupérer les voix de la droite chrétienne anti-avortement ET EN MÊME TEMPS attirer les électrices d’Hillary Clinton qui sont décues que leur championne n’ai pas été nominée, il suffit de sortir de son chapeau Sarah Palin.

Si les militants anti-avortement peuvent jubiler (Sarah Palin est une croisée Pro-Life depuis des années et refuse même l’avortement en cas d’inceste, de viol ou de danger pour la vie de la mère, ce qui est ironique quand on sait qu’elle est Gouverneuse de l’Alaska, l’Etat des US où il y a le plus de viols, d’inceste et de jeunes filles enceintes à moins de 15 ans)

Par contre, l’idée que Palin va attirer le vote Hillary est une parfaite illustration de la mentalité sexiste qui prévaut encore dans l’establishment étatsunien. Pour l’équipe de Mc Cain, les femmes qui votent pour Hillary ne le font pas parce qu’elles partagent ses idées. Non, une femme votera toujours pour une autre femme parce qu’elles ont quelque chose en commun : l’utérus.

Et puisque les Démocrates ont préféré une bite à un utérus, alors on va piquer les voix féminines à Obama en adjoignant un utérus à Mc Cain. C’est évident, non ? On pourrait en rire si ce n’était aussi navrant.

Au comptoir ce matin, quand j’ai dit ça, on m’a dit « Tu exagères ! » Mais alors comment expliquer autrement le choix de Mme Palin ? La droite nous a bassiné pendant des mois avec le fait que « Obama sort de nulle part », « qu’il n’a pas d’expérience », « qu’il fait du jeunisme »…

Et là John Mc Cain – qui risque fort de nous claquer entre les doigts pour raisons de santé avant la fin de son mandat – choisit comme co-équipière (et donc appelée à devenir présidente des USA par intérim en cas de défaillance de Mc Cain) une parfaite inconnue, sans expérience politique véritable autre gouverneur d’un Etat depuis 20 mois, et qui n’a pour elle que son engagement à l’extrème droite et son jeune âge.

Si John Mc Cain avait voulu récupérer le vote féminin, il aurait pu trouver quelqu’un de vraiment compétent (tiens, Condoleeza Rice par exemple), plutot que d’opter pour Sarah Palin, un O.V.N.I. politique qui :

Le choix de Sarah Palin n’est pas un choix politique, c’est un choix médiatique, similaire à celui que font les tireurs de ficelles de KOH LANTA quand ils choisissent de faire entrer tel ou tel personnage parce qu’ils pensent qu’il pourrait rapporter plus de points d’audience.


Ah, génial, il en a fait un bouquin ! A l’origine de ce livre « Poor, White and Pissed » (Un guide de la planète White Trash pour les bobos urbains de gauche), il y a un long article génialissime de Joe Bageant, publié sur sur Alternet, en 2005, et que je me suis toujours promis de traduire le jour où j’aurais le temps.

Merci à Danièle Bleitrach pour cette traduction… maintenant il faut qu’on bombarde les éditeurs pour qu’ils traduisent le livre. Pour une vision de la réalité américaine profonde, loin des paillettes télévisuelles et des phantasmes, lisez les articles de Joe Bageant sur son site. On vous certifie que c’est criant de vérité. Son dernier livre « Deer Hunting with Jesus » m’a fait pleurer tellement j’y ai retrouvé ma famille de péquenauds blancs du Minnessota. (Tim)

Tempêtes de merde médiatiques et réalité de l’Amérique profonde Par Joe Bageant

[socio13 – 31/08/2008]

Note de Danièle Bleitrach : Je vais vous dire ce Joe là, je ne le connais pas, mais dans une des nombreuses vies que je n’ai pas eu j’aurais pu l’aimer… Dans un tout autre genre il est comme Chomsky en le lisant vous commencez à croire qu’il y a des gens aux Etats-Unis qui valent le coup…

Joe bageant est né en 1946 à Winchester en Virginie. Vétéran du Vietnam et du mouvement hippie, il a débuté sa carrière de journaliste en chroniquant la contre-culture des années 70. Ses essais politiques publiés sur l’internet anglophone lui ont conquis un vaste public • merci à son traducteur… Je vais faire une petite note en fin qui vous permettra de retrouver le blog où ils sévissent Joe Bageant et son traducteur. (DB)
Il semble ne pas y avoir de fin à la médiocrité médiatique que nous devons supporter dans ce pays. En ce moment nous avons la tempête de merde Obama-Armes-Dieu-Amertume, avec la merde qui se déverse des mêmes dalots médiatiques (les dalots sont les conduits d’évacuation des eaux usées sur les flancs des navires) que d’habitude : le New York Times, le Los Angeles Times, le Washington Post, CNN, l’Associated Press, Fox News, Reuters, Politico, le Lou Dobbs Show, Hardball, Olbermann’s Countdown, l’Atlantic, le DailyKos, TalkingPointsMemo (1).

Et tout cela parce qu’Obama(2) a mentionné quelque chose que l’on sait depuis une paire de décennies maintenant : que le gouvernement baise les villes au cœur de ce pays et les petits gars américains qui les habitent.

Pour citer Obama :

“Vous allez dans ces petites villes de Pennsylvanie et, comme dans beaucoup d’autres petites villes du Midwest, les emplois sont partis depuis vingt-cinq ans maintenant et rien ne les a remplacés. Et elles ont sombré sous l’administration Clinton, et sous l’administration Bush, et chaque administration successive a dit que ces communautés allaient se régénérer d’une façon ou d’une autre et ce n’est pas arrivé.”

Alors, bon Dieu, qu’y a-t-il d’autre de nouveau ?

Ensuite Obama ajouté :

“Et il n’est pas surprenant alors qu’ils deviennent amers, qu’ils s’accrochent aux armes ou à la religion ou à un sentiment anti-commerce comme moyen d’expliquer leurs frustrations.”

Bien que ce ne soit pas précisément correct, c’est une généralisation assez bonne pour une audience américaine qui n’écoute pas vraiment de toute façon. Les remarques d’Obama n’étaient pas le moins du monde sujettes à controverse et elles étaient tout simplement inintéressantes en terme de contenu. Certainement pas dignes de passer aux informations.

Pourtant, il n’avait pas plutôt fermé la bouche que cet enfer fabriqué par les médias s’est déchaîné. Oh mon Dieu !, ont-ils crié. Ce type a le fieffé culot de suggérer qu’il pourrait y avoir quelque amertume par ici, au royaume blanc comme lys de Grant Wood (3), des granges salle-des-fêtes et des soupers d’églises méthodistes ! Ici même à River City ! …où la combinaison de rhétorique religieuse et d’enthousiasme de chambre de commerce ont réussi à bannir ce mot du discours public. Même le mentionner peut être explosif, simplement parce qu’il y en a tant accumulée dans les travailleurs, dans la boite cadenassée de déni qui accompagne l’état de citoyen d’une culture en cours d’effondrement.

Dit plus simplement, les blogueurs-journalistes intéressés et la machine médiatique de Hillary Clinton ont réussi à frapper Obama dans les couilles par derrière.
Avec les attaques sur l’amertume est venu le truc des armes et de Dieu. Et bien, nous, les ploucs des états rouges(4), par ici dans le monde laborieux, nous possédons beaucoup d’armes, bien que très peu d’entre nous s’y accrochent dans le sens désespéré que le discours impliquait. Quant à ce qu’Obama décrivait comme notre accrochage à la religion, nous ne nous y accrochons pas tant qu’elle s’accroche à nous — comme un vestige de notre héritage. Ce n’est ni une bonne ni une mauvaise chose en soi, mais elle est sacrément utile aux politiciens de malheur et aux scénaristes de séries criminelles télévisées. Bon Dieu, même moi j’ai gagné quelques ronds en écrivant sur le plus mauvais côté dans mon livre Chasser le cerf avec Jésus(5). (suite…)


Ayez une pensée pour le Conseil National de la Résistance qui vous a permis d’avoir la « Sécu » et une certaine garantie vieillesse… et préparez vos plumes et votre goudron pour des mecs comme Denis Kessler, du MEDEF, qui veulent supprimer tout ça !

[Grégoire Seither – IES News Service – 31/08/2008]

Mme Noda n’est pas pauvre. Née dans la classe moyenne états-unienne elle a travaillé toute sa vie en Floride et a toujours eu l’impression de s’en sortir. Elle n’était pas riche, mais elle s’en sortait. « Je suis née avec la Grande Dépression, alors j’ai appris à surveiller mon budget, mais je n’ai jamais manqué de rien ».

Et puis, avec l’âge, sont venus les problèmes de santé, puis l’incapacité à travailler… et lentement Ada Noda a vu les factures impayées s’accumuler. Un jour, étranglée par les dettes, elle a fait une chose qu’elle n’avait jamais pensé devoir faire un jour : elle est allée se déclarer en faillite personnelle.

Elle n’est pas toute seule, le nombre de personnes de plus de 55 ans aux USA qui se déclarent en faillite, a explosé ces dernières années aux Etats-unis, selon un rapport que vient de publier le Consumer Bankruptcy Project, qui a analysé tous les cas enregistrés entre 1991 et 2007.

Plus on est vieux aux Etats-unis, plus on a des chances d’être incapable de payer ses factures : à 65 ans, dans la période analysée, on a deux fois plus de chances d’être acculé à la faillite qu’une personne de moins de 55 ans, et cette probabilité est multipliée par 5 pour les personnes agées de plus de 75 ans.

Pour Elizabeth Warren, professeur à la Harvard Law School et une des auteures de l’étude, « La culture matérialiste de notre pays a tendance à laisser les personnes âgées sur le côté de la route. Quand on vieillit, on est confronté à deux choses : on perd son emploi pile au moment où les gros problèmes médicaux arrivent, ou alors l’un déclenche l’autre. Comme la majorité n’a pas de couverture sociale suffisante, ils se rendent compte que, malgré leur grand âge et leur maladie, il faut qu’ils continuent à travailler pour garder une sorte d’équilibre économique. Mais s’ils n’y arrivent pas, alors ils glissent très vite dans la misère la plus crasse. »

Pour Paul Lung Chan, du Center for Social Justice, « il y a chaque jour, en Amérique, des personnes agées qui meurent de faim, de froid ou d’absence de soins, des grand mères de 80 ans qui sont jetées à la rue parce que leur maison a été saisie, des vieux qui vivent dans leur voiture, des familles forcées de cohabiter dans des maisons bondées pour accueillir les membres agées qui ont perdu leur moyen de subsistance.

Ces gens là ne sont pas des clochards, ils n’ont pas de problèmes mentaux ou d’alcool. Ce sont des gens comme vous et moi, qui ont travaillé toute leur vie mais n’ont jamais gagné assez pour pouvoir se payer une assurance vieillesse et médicale digne de ce nom. Alors quand le problème surgit, ils sont perdus. »


[Grégoire Seither – IES News Service – 31/08/2008]

Comment arrêter et poursuivre une criminelle qui pèse près d’une demi-tonne ? C’est la question que se pose le procureur du comté d’Hidalgo (Texas), confronté à Mayra Rosales, 27 ans, accusée d’avoir assassinée son neveu de 2 ans en le frappant à mort. Elle risque la peine de mort.

« Pour l’instant elle est en résidence surveillée chez elle, mais il va bien falloir qu’on la mette en prison un jour, sauf que nous n’avons aucun moyen de l’y faire entrer » explique le procureur Rene Guerra, « Aucun équipement de police, aucune prison de l’Etat n’est équipée pour héberger une détenue pésant près de 500 Kilos. »

Même si l’adminisration pénitentiaire agrandissait une cellule (ainsi que la porte) pour l’accueillir, l’équipe médicale de la prison ne serait pas en mesure de répondre à ces besoins médicaux. Le coût de son emprisonnement serait d’environ 5 000 US$ par jour, à déclaré le procureur de l’Etat.

Pour l’instant Mme Rosales est enfermée chez elle et surveillée par un bracelet électronique, mais cela ne pourra durer si elle est condamnée à une longue peine de prison.

« De toute façon, explique le procureur du comté d’Hidalgo, rien que pour la condamner, nous allons avoir un problème. Le tribunal d’Hidalgo est trop petit pour accueillir Mme Rosales, elle ne passe pas la porte ni les couloirs pour atteindre la salle d’audience, et elle ne rentre certainement pas dans le box des accusés. »

Les hôpitaux et morgues des Etats-unis sont confrontés à ce problème depuis des années, leur équipement n’étant pas adapté à la prise en charge de personnes de plus en plus obèses.


[Mike Moore – 31/08/2008 – Trad. Grégoire Seither]

Cher Dieu,

Il y a quelques jours, le pasteur James Dobson, lors de son sermon télévisé, a demandé à tous les membres de sa congrégation de prier pour qu’il y ait une tempète sur Denver Jeudi soir, afin que Barack Obama ne puisse faire son discours d’acceptation dans le stade de la ville.

Comme nous pouvons tous le constater, tu as répondu aux prières du Rev. Dobson  — sauf que la tempète que tu as envoyé sur terre n’est pas à Denver, mais entrain de faire route vers la Nouvelle Orléans. De fait, tu as programmé ta tempète de manière à ce qu’elle frappe la Louisiane pile au moment où George W. Bush est censé faire son discours à Convention Nationale Républicaine.

Et bien, cher Dieu, voici encore une preuve de ton sens de l’humour et de ton timing impécable. Envoyer un cyclone pile poil pour le troisième anniversaire de la catastrophe Katrina AINSI QUE pour le début de la convention Républicaine est un trait d’ironie divine.

Mais je te comprends. Je sais que tu es en colère parce que les Républicains ont tenté  de rendre responsable de la catastrophe Katrina en disant qu’il s’agissait d’un « Acte de Dieu » — alors que la vérité est toute autre. Le cyclone en soi n’a pas causé beaucoup de morts à la Nouvelle-Orléans. Par contre des milliers de personnes sont mortes à cause des erreurs et des négligences des humains, pas à cause de toi.

La suite en anglais :
http://www.michaelmoore.com/words/message/index.php?id=229