avril 2012



[Farid Mnebhi – 30/04/2012]

Le 10 mai, les quelque 21 millions d’électeurs algériens seront appelés à élire 462 députés, après moult réformes lancées par la présidence de la république. Cependant, de nombreuses associations, et je citerai, entre autres, le Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), le Collectif des Familles des Disparu(e)s en Algérie (CFDA), la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) et le Syndicat National du Personnel Autonome de l’Administration Publique (SNAPAP) ont vivement dénoncé les nouvelles lois adoptées en Algérie et les violations des libertés fondamentales et des droits humains qui s’intensifient. Ces mêmes associations ont souligné les contradictions existantes entre les réformes politiques annoncées par le président de la République et les textes des nouvelles lois adoptées depuis janvier 2012.

En effet, une simple lecture de la loi fixant les modalités augmentant les chances d’accès de la femme à la représentation dans les Assemblées élues, de la loi relative aux partis politiques, à l’information et aux associations, il apparait nettement que les nouvelles dispositions n’apportent pas des garanties suffisantes pour que les élections se déroulent de manière libre et transparente et crée même des failles au nouveau code électoral en instituant une commission supplémentaire de supervision des élections.

Il existe donc un véritable décalage entre les annonces officielles et les pratiques répressives auxquelles les autorités algériennes ont toujours eu recours pour violer les libertés fondamentales et les droits humains. Parmi ces violations, il y a lieu de noter la dernière déclaration du ministre algérien de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, qui a menacé tous ceux ou celles qui encourageraient le boycott et qu’il envisageait de punir pénalement tout citoyen qui ne se présenterait pas à son bureau de vote. Ce durcissement des autorités algériennes a été illustré par le passage à tabac dont ont été victimes plusieurs militants (suite…)


[Oumma.com – 30/04/2012]

Sociologue, à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, Lahouari Addi est considéré comme l’un des meilleurs experts sur l’Algérie. Dans un entretien accordé à Arte, il est revenue sur la vie politique en Algérie qui est loin d’être la démocratie que le régime vend aux médias occidentaux :

Tous les partis politiques algériens sont des partis de l’administration. Il est interdit de faire de la politique. Or faire de la politique, c’est d’abord choisir son président, ses députés, les maires. En Algérie, c’est le DRS, la police politique qui décide. Ceux qui veulent faire de la politique se mettent en danger, ils seront tués, ou torturés. Il y a eu 200 000 morts au cours de la décennie noire. Des milliers d’Algériens ont été torturés au chalumeau.

Dans ce même entretien, Lahouari Addi prévoit une chute du système algérien:

Ce qui se passe dans le monde arabe aujourd’hui, s’est passé en 1988 en Algérie. La transition démocratique a échoué momentanément mais ça va rebondir parce qu’il y a des demandes extraordinairement profondes dans la société, des demandes d’Etat, de modernité, de droit. On ne peut pas le dater, les universitaires ne peuvent pas prévoir ce qui peut se passer, mais dans six mois, un an ou deux ans, ce régime va s’écrouler dans la violence.

http://oumma.com/12616/algerie-regime-va-secrouler-violence


Putain, c’est de plus en plus cher de faire du camping à Paris. 50 millions d’Euros pour planter sa tente dans les jardins du Crillon !

Sur les dessous de l’affaire Takieddine et le scandale Karachi, lire l’article de Mediapart, paru il y a quelque temps et opportunément passé sous silence par la presse aux ordres

[Le Monde – 28/04/2012]

Le journal en ligne Mediapart a publié, samedi 28 avril, un document qui prouverait que le colonel Kadhafi aurait donné son « accord de principe » pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Dans ce document, une note issue des services secrets libyens signée par son chef de l’époque, Moussa Koussa, et traduite de l’arabe par Mediapart, on peut lire que, dès 2006, le gouvernement libyen aurait décidé « d’appuyer la campagne électorale » de Nicolas Sarkozy pour un « montant de 50 millions d’euros ». La note ne précise pas si un tel financement a effectivement eu lieu.

Moussa Koussa ajoute que cet accord est consécutif au « procès-verbal de la réunion tenue le 6/10/2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens (Abdallah Senoussi) et le président du Fonds Libyen des investissements africains (Bachir Saleh), et du côté français M. Brice Hortefeux et M. Ziad Takieddine ». L’ex-ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, a déclaré n’avoir « jamais rencontré Moussa Koussa et Bachir Saleh », ancien homme clef du régime libyen et actuellement recherché par Interpol. Mediapart explique avoir obtenu cette note de la part « d’anciens hauts responsables du pays, aujourd’hui dans la clandestinité », qui l’ont communiquée « ces tout derniers jours ».

TAKIEDDINE « PENSE QUE LE DOCUMENT EST CRÉDIBLE »

Interrogé par Mediapart, Ziad Takieddine, l’homme d’affaires qui a introduit dès 2005 en Libye les proches de l’actuel ministre de l’intérieur, notamment Claude Guéant, et Nicolas Sarkozy lui-même, a déclaré que « ce document prouve qu’on est en présence d’une affaire d’Etat, que ces 50 millions d’euros aient été versés ou non ».

L’avocate de Ziad Takieddine, Me Samia Maktouf, a déclaré que son client « pense que le document est crédible ». M. Takieddine a également assuré qu’il reconnaissait la signature de M. Koussaactuellement au Qatar.

« L’enquête sera difficile parce que beaucoup d’intervenants sont morts pendant la guerre en Libye, mais c’est déjà important de rendre public ce document », a ajouté M. Takkiedine, qui a ensuite expliqué à l’AFP le fonctionnement de la diplomatie libyenne de l’époque : « M. Moussa était effectivement un relais avec la France. Cela se passait en secret, avec Saleh. Les relations de la Libye avec la Franceétaient gérées par Senoussi lui-même, pour Kadhafi, mais il y avait des lignes parallèles entre les services de renseignements gérés par le ministre de l’intérieur de l’époque Sarkozy, à travers Claude Guéant et Moussa Koussa ». (suite…)


C’est fou comme ces pubs paraissent anodines… nous avons tellement intériorisé le sexisme que cela ne nous choque plus. Sauf si on applique le « test du rabbin » (remplacez le terme « woman » par le terme « juif » et voyez si cela vous choque)…


.. du moins si l’on en croit les rumeurs récoltées par Emmanuel Ratier, qui est généralement bien informé !

[Faits & Documents n° 335 – Avril 2012]

Les rumeurs vont bon train quant à la composition du (probable) premier gouvernement de François Hollande, nombre des dirigeants socialistes s’y voyant déjà. Ce gouvernement, sans doute nombreux, sera à coup sûr nettement rajeuni avec une disparition des vieux caciques socialistes dont Jack Lang est le parfait représentant.

Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, est donné comme favori pour le poste de Premier ministre. Principaux outsiders, la maire de Lille Martine Aubry (mais qui prendra plus sûrement la présidence de l’Assemblée nationale en juin pour cause d’incompatibilité d’humeur avec Hollande) et Michel Sapin, ancien ministre de l’Économie et des Finances.

À Bercy, est évoquée l’arrivée de Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale (qui pourrait sinon prendre le Budget, les Comptes publics et la Fonction publique), avec pour outsider Pierre Moscovici.

Manuel Valls paraît être le favori pour la Place Beauvau. Il aura, à ce poste, la lourde tâche d’organiser les élections législatives. Principal concurrent, François Rebsamen, responsable du pôle sécurité de la campagne présidentielle et influent franc-maçon (comme Manuel Valls…).

Au Quai d’Orsay, la place de ministre des Affaires étrangères paraît promise à Laurent Fabius, de préférence à Pierre Moscovici, jugé trop inexpérimenté. À la Justice, place Vendôme, on attend André Vallini, responsable de la justice dans l’équipe Hollande, ou l’ami personnel de ce dernier, Me Jean-Pierre Mignard (qui vient d’embaucher Thomas Hollande).

À l’Éducation nationale, Vincent Peillon a toutes ses chances bien qu’il ait été le porte-parole de Ségolène Royal en 2007.

Les Affaires sociales (ou la Santé) devraient revenir à Marisol Touraine, à moins que Jean-Marie Le Guen ou Claude Bartolone ne l’emporte.

À la Défense, le poste paraît promis à Jean-Yves Le Drian, d’autant qu’il a déjà effectué tout dernièrement plusieurs voyages aux États-Unis pour rencontrer les responsables de l’OTAN.

La Culture pourrait être attribuée à l’ambitieuse féministe Aurélie Filippetti, en charge de la culture et des médias dans l’équipe Hollande, mais elle pourrait devoir se contenter de la Communication et des Médias en raison des forcings effrénés de Jérôme Clément, l’ancien patron d’Arte, et d’Olivier Poivre d’Arvor, directeur de France Culture. Voire Anne Hidalgo ou Fleur Pellerin.

À l’Industrie, on évoque Alain Rousset, Arnaud Montebourg ou l’ex-patronne d’Areva Anne Lauvergeon (qui pourrait sinon prendre les Transports, l’Énergie, voire le Commerce extérieur).

L’Agriculture, poste peu prisé, reviendrait à Stéphane Le Foll, le ministère du Travail à Alain Vidalies, la Recherche et l’Enseignement supérieur à la mélenchoniste Clémentine Autain, les Affaires européennes à Elisabeth Guigou, le Logement à Vincent Feltesse, le Sport à Valérie Fourneyron, le Tourisme à Patrick Mennucci, la Coopération à Kader Arif, à l’Outre-Mer Victorin Lurel, Juliette Médéal ou Marie-Arlette Carlotti aux Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem ou Clémentine Autain à la Jeunesse, Bruno Le Roux ou Stéphane Le Foll aux Relations avec le Parlement.

Favorite pour le ministère de l’Écologie (à la différence d’Eva Joly, qui va être rapidement oubliée), Cécile Duflot n’obtiendra ce poste qu’à la condition de parfaitement contrôler les troupes et cadres d’Europe Ecologie-Les Verts, en particulier lors des élections législatives où les candidatures de socialistes dissidents vont être pratiquement systématiques. Autres personnalités possibles : Denis Baupin, Yannick Jadot, Jean- Vincent Placé et le député François de Rugy (qui a soutenu Hollande aux primaires socialistes).

Le Parti socialiste pourrait revenir à Pierre Moscovici, voire demeurer à Martine Aubry. En outsider est cité celui qui a assuré l’intérim de Martine Aubry pendant les primaires, Harlem Désir, le premier président de SOS Racisme, à moins que son ancien camarade trotskyste Jean- Christophe Cambadélis ne l’emporte. Le choix du premier traduirait l’orientation du PS voulue par Terra Nova en direction des groupes ethniques (ce d’autant que le droit de vote aux immigrés noneuropéens sera accordé d’ici mai 2013).

Le poste de président de l’Assemblée nationale pourrait revenir à Martine Aubry (plus à sa place qu’à Matignon) ou à Pierre Moscovici, voire à Ségolène Royal, que François Hollande préférerait ne pas avoir dans le gouvernement. La présidence du groupe socialiste serait normalement accordée à Bruno Le Roux.

A l’Élysée, on évoque comme secrétaire général Aquilino Morelle, Jean-Pierre Jouyet (ce très vieil ami de François Hollande, un temps secrétaire d’État sarközyste aux Affaires européennes puis président de l’Autorité des marchés financiers, aura de toute manière un poste important afin de tenter de rassurer les marchés financiers internationaux, les turbulences devant sans doute réapparaître avant même le second tour de l’élection présidentielle) voire Jean-Louis Bianco ou Stéphane Le Foll.

http://www.faits-et-documents.com


 En Annexe, pour ceux que cela intéresse, le texte de l’accord signé entre les putchistes du CNRDRE et la CEDEAO

[FORUM POUR UN AUTRE MALI – 04/04/2012]

 « Que les chèvres se battent entre elles dans l’enclos est préférable à l’intermédiation de l’hyène».  (Proverbe bamanan).

1.   Le Mali dans l’ordre cynique du monde

Mis en lumière par l’amputation des deux tiers de son territoire, le coup d’Etat du 22 mars 2012 et l’embargo total de la CEDEAO, l’extrême vulnérabilité du Mali tient d’abord à la trahison des élites. Elles se voilent la face, réfutent tout débat de fond sur les enjeux de la mondialisation capitaliste. Désormais, tout est clair : la recolonisation du pays à travers les politiques néolibérales entre dans une nouvelle phase qui obéit au schéma libyen avec l’intervention directe de l’OTAN en moins.

L‘impérialisme collectif avait besoin d’exploiter, comme à Benghazi, les rancœurs et les rancunes d’une partie de la population qui a le sentiment d’être marginalisée. La rébellion touareg  faisait parfaitement l’affaire. La  revendication des deux tiers du territoire malien par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) vient d’être satisfaite avec la complicité de la  «communauté internationale ».

L’os malien étant bien moins dur à briser  que l’os libyen,  il suffisait de mettre à profit l’état de déliquescence de l’armée nationale et de fermer les yeux sur la progression des assaillants lourdement équipés d’armes sophistiquées en provenance des arsenaux libyens pour que le tour soit joué.

Tout cela s’est passé rapidement, entre le 17 janvier 2012 et le 04 avril 2012. Les puissants membres de la  « communauté internationale » n’ont donc pas eu à se salir les mains. Ils pensent avoir l’honneur sauf pour avoir fait des déclarations de principes sur l’inviolabilité de l’intégrité territoriale du Mali. Or, c’est lorsque les rebelles du MNLA ont déclaré qu’ils ont atteint leurs objectifs que les Etats-Unis  d’Amérique leur ont demandé de « cesser » les opérations militaires.

Les enjeux énergétiques, sécuritaires, migratoires et idéologiques de la guerre globale trouvent leurs expressions dans cette recolonisation que les dirigeants politiques maliens n’ont pas vu venir et que certains d’entre eux refusent toujours d’admettre. La France espère obtenir de la future République laïque et démocratique  de l’Azawad ce que le Président malien Amadou Toumani Touré (ATT) n’a pas su ou voulu lui accorder : la base de Tessalit hautement stratégique au plan économique et militaire ; de la fermeté dans la lutte contre l’émigration « clandestine »  et Al Qaeda au Maghreb (AQMI).

Plus ou moins indifférente au sort du peuple malien face à la double agression de la rébellion et de la CEDEAO, l’opinion publique occidentale est ébranlée après avoir appris la participation de Ançar dine et de AQMI à cette recolonisation du Mali. (suite…)


[Les Desobeissants 10/04/2012]

Comme vous le savez, nous sommes des centaines et des centaines, dans toute l’Europe, à avoir pris nos billets pour Tel Aviv le 15 avril, afin de manifester notre solidarité avec le peuple palestinien et avec les Israéliens qui se battent contre la colonisation. Le 8 juillet dernier, nous étions près de 500, déjà, sur la même opération, mais Israël avait réussi à contraindre les compagnies aériennes à débarquer une partie d’entre nous, à l’aéroport de départ. Seuls 120 participants avaient pu atterrir à Tel Aviv, où ils avaient immédiatement été mis en prison. Pour le simple fait d’avoir voulu le plus légalement du monde se rendre en Palestine occupée…

Ce dimanche, nous serons beaucoup plus nombreux. Mais Israël va chercher encore à bloquer le maximum de gens : ils cherchent déjà les noms des participants, avec l’aide, d’ailleurs, du gouvernement Français, qui nous les a tout simplement demandé !!! En vain naturellement…

Du coup, nous avons besoin de monde dans les différents aéroports concernés par des vols pour Tel Aviv : Toulouse, Nice, Marseille, Genève, Bâle, Bruxelles, Paris, etc. Même des petits aéroports sont concernés, pour des vols indirects vers Israël.

Si vous habitez près d’un aéroport, et / ou si vous voulez nous aider à réussir cette action de désobéissance internationale, rejoignez nous à l’aéroport ! Si on nous laisse partir, vous ne ferez rien. Si on ne nous laisse pas partir, vous nous aiderez à le faire savoir et le faire payer à ceux qui se seront rendus complices du colonialisme. La presse sera là, bien entendu.

Nous pouvons organiser votre transport vers l’aéroport dans certaines villes. Inscrivez-vous auprès de nous pour dimanche matin. Merci !!!

Contact: xavier@desobeir.net   — www.desobeir.net


Des militaires qui chassent des autochtones de leurs terres… rien n’a changé en 500 ans !

Au Brésil dans la région du Mato Grosso, la nation Kayapo lutte pour préserver ces terres contre la construction d’un barrage hydroélectrique à Belo Monte. Malgré de nombreuses protestations et une pétition de plus de 100 000 personnes, le gouverment a envoyé l’armée pour expulser les 40 000 Kayapo de leurs villages. Le barrage sur le Xingu va noyer 400 000 hectáreas de forêt primaire et détruire des millions d’habitats d’espèces rares et protégées ainsi que la vie de milliers de communautés locales. Tout cela pour produire de l’électricité à l’exportation… et ce alors que la Commission Grands Barrages de l’ONU a démontré que l’énergie hydroélectrique obtenue par ces projets n’apportait rien à la diminution des gaz à effet de serre. Les forêts inondées produisent d’énormes quantités de méthane, puissant gaz à effet de serre. Pendant ce temps là, les communautés qui s’opposent à cette spoliation de leurs terres sont traitées de terroristes et leurs leaders sont tués ou jetés en prison.

[Tim Carr – IES News Service – 05/04/2012]

http://www.dailymail.co.uk/news/article-2124648/Texas-tornadoes-tossed-TRUCKS-sky-Arlington-Lancaster-declared-disaster-zones.html


Commentaire (nauséabond, bien sûr) de Dov : ça c’est un message adressé directement aux « copains » de Demosphere et d’Indymedia qui revendiquent ouvertement la censure des idées et informations qu’ils jugent fausses et inappropriées… chapeau messieurs, vous avez bouclé la boucle et vous retrouvez dans le camp des curés, rabbins, imams et censeurs, traqueurs de la « mal pensée »…

Contributions bénévoles à la destruction de la pensée
[Jean Rembert pour IRIS – 06/03/2002]

L’usage efficace de la langue de bois exige une longue formation et une vigilance de tous les instants. Faute de quoi, on risquerait de dire quelque chose, au lieu du rien qu’il convient de communiquer, pour occuper l’espace sans troubler l’ordre qui convient au locuteur. Il suffit de disposer de la banque de données convenable, où l’on a déposé des signifiants utiles, et d’autant plus utiles qu’ils sont vidés de substance.

1. L’apostolat de la gouvernance

Par exemple, si j’ai dans ma banque les termes choisis suivants : acteur, citoyen, débat, démocratie, échange constructif, espace de dialogue, intérêt général, ouverture, position idéologique (c’est- à-dire l’antonyme stigmatisé du sympathique « conviction »), transparence, vocation, je peux bricoler une phrase d’apparence élevée pour un intérêt tendant vers zéro.

Il y faut des verbes aussi, sinon, pas de belle phrase, et je vais choisir, outre les auxiliaires, du positif pour commencer (accueillir, appeler, favoriser, souhaiter) et du normatif pour la fin (devoir, guider), surtout il ne faut pas faire l’inverse, ça décourage ou indispose le lecteur. Après ça déroule tout seul :

« Outil de démocratie et de transparence, le Forum a pleine vocation à accueillir un tel débat. Je souhaiterai, au surplus, que l’ouverture de cet espace de dialogue favorise des échanges constructifs entre acteurs citoyens et non une juxtaposition de positions idéologiques. J’appelle chacun à cet exercice, au nom de l’intérêt général qui doit nous guider » [1].

Évidemment, ça finit un peu autoritaire culpabilisant, « au nom » de l’intérêt général, père de la citoyenneté, du fils et du saint esprit, ce n’est pas parfait. Ne croyez pas que ceci prenne autant de temps que je le décris ici. Non, c’est généré automatiquement, juste une question de formatage.

Vous en voulez une autre ? Facile, en voici une rigolote, qui ne tire pas sur la même banque de données, mais sur sa cousine, qu’on identifiera sans peine :

« Nous vivons une crise fondamentale de la représentation qui touche notre intelligence du monde et de nos sociétés et modifiera peut-être le sens de la présence de l’homme sur Terre » [2].

Dans ces exemples prélevés dans la mouvance de l’internet citoyen-sic, on peut apprécier la consommation excessive et peu écologique de signifiants valorisés, transformés en soupe tiède pour les besoins d’un genre de communication. Plus on a rien à dire, plus il faut utiliser de concepts pour habiller la pauvreté. Et on participe sans vergogne à leur stérilisation. De l’acteur qui n’est plus qu’un gentil contributeur de forum, à l’effet de l’internet sur le sens de la présence, en passant par l’intérêt général, la citoyenneté ou la démocratie, mettons tout dans le presse légume, il en sortira quelque chose d’indistinct et filandreux.

2. L’histrionisme sacrificiel

On peut tuer en banalisant, mais aussi en hystérisant, pour les besoins de la cause et de la propagande de la foi. Démarche inverse, même résultat final, mais pas sur les mêmes registres.

Ici, on va tirer sur les banques émotionnelles pour dramatiser et impliquer affectivement (odieuse, inique, immonde, s’insurger, viol, infâme, etc.). Exemple, au sujet de la Loi sur la Sécurité Quotidienne, objet de contestation rationnelle, mais aussi d’investissement pulsionnel :

« s’insurger contres ces lois immondes en pratiquant la désobéissance sociale, […] pour montrer aux prélats de l’Empire que leur pouvoir arbitraire ne saurait s’appliquer aux territoires de la communication… », ou bien « les plus élémentaires règles de démocratie sont bafouées dans ce pays » [3].

Putain, on va pas se laisser faire, confusion mentale ou pas ! D’ailleurs, à quelques péquins, on va aller protester contre…l’Association des Fournisseurs d’Accès, curés de campagne de l’Empire, et valets de la députation de la non démocratie. Carrément, hein, faut pas mollir, pour les prélats, on verra plus tard dès qu’on sera plus nombreux : « une vingtaine de désobéissants et désobéissantes on investit le hall de l’immeuble qui habrite les bureaux de l’Association des dournisseurs d’accès et de services Internet (AFA), à la Défense, pour protester contre les mesures d’atteintes aux libertés en matière de communication et de correspondance contenuent dans la LSQ » (sic) [4].

Les appels à l’émotion utilisent volontiers des éléments de mythologie cinquantenaire (prenons le maquis, sur tous les murs j’écris ton nom, bruits de bottes, partisan), et plus largement du combat antifasciste, appliqué ici à la démocratie représentative. Ça n’a pas plus de sens que faire signer un anarchiste contre « le viol de la constitution » de l’État bourgeois, ou plutôt, ça a le même sens.

La confusion des sentiments, en quelque sorte, faire feu de tout bois pour que ça se voie un peu dans les médias, et tant pis pour Logos et les référents historiques, ce sont des vieilleries qui entravent le juste combat des minorités qui agissent et en parlent… Oui, ce que l’on dit faire a plus d’importance que ce que l’on fait…

Plus de concepts, plus d’histoire, plus de spécification, juste la soupe ou l’immédiateté de l’émotion manipulée, et la destruction des outils de la pensée par indifférenciation.

« Dis Papa, c’était comment au début de l’internet ? Je ne sais plus, ma chérie, on n’a plus les mots… Il me semble que des anti-démocrates faisaient des lois citoyennes pendant que des acteurs mangeaient de la soupe infâme et transparente, pour l’intérêt général, mais je ne suis pas certain… »

Notes : [1] « Administration électronique et données personnelles : un débat public » http://www.foruminternet.org/texte/forums/read.php?f=7&i=1&t=1

[2] Citation brève, mais le reste du texte, qu’on épargne au lecteur, est à l’avenant. « Quelle démocratie à l’ère informationnelle » http://www.vecam.org/intro.html

[3] Les coupures pour alléger la citation n’en altèrent pas le sens. « Libertés et confidentialité : prenons le maquis » http://infos.samizdat.net/article.php3?id_article=122

[4] « La liberté n’a pas de prix » http://forum.samizdat.net/article.php3?id_article=31


[Silvia Cattori – Mondialisation.ca – 02/04/2012]

À la suite de la parution de l’édition française du livre ‘The Wandering Who ?’, nous avons demandé à son auteur, le célèbre jazzman Gilad Atzmon, de répondre aux accusations portées à son encontre par ceux qui tentent en permanence de l’empêcher de s’exprimer et de diffuser ses idées. Dans son livre, Gilad déconstruit la politique identitaire juive. Il y fustige également la domination de la politique juive au sein des mouvements de gauche et en particulier des mouvements de solidarité avec les Palestiniens. Recueillies par Silvia Cattori ses réponses font apparaître l’inanité des arguments de ceux qui intriguent pour l’isoler en masquant leur imposture par l’intimidation et les calomnies.

Traduction française: « La Parabole d’Esther – Anatomie du Peuple Elu » –  Auteur : Gilad ATZMON
Préface de JEAN BRICMONT – Traduit de l’anglais par Marcel CHARBONNIER – Editions Demi Lune – N° ISBN : 978-2-917112-19-9
http://www.editionsdemilune.com/la-parabole-desther-anatomie-du-peuple-elu-p-42.html

Silvia Cattori : Votre livre vient de paraître en français. Sans avoir fait l’objet d’une campagne de promotion, il se vend bien. Et cela en dépit du fait que des membres de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) et de l’ International Jewish Antizionist Network (IJAN) aient lancé une campagne contre vous six mois avant la sortie de la traduction française [2]. Êtes-vous étonné de ces attaques ?

Gilad Atzmon : Comme vous le savez sans doute, cela fait des années que je fais l’objet de ce type de campagnes viles de la part de juifs antisionistes. Il est parfaitement évident que je suis parvenu à casser la baraque. Pas étonnant : je suis contre toutes les formes de politique identitaire juive car je les considère, toutes, exclusivistes et racistes. Malheureusement, à l’instar des sionistes, beaucoup de cellules politiques juives antisionistes sont ouvertement engagées dans des politiques tout aussi tribales, tout aussi racistes et tout aussi exclusivistes.

Mais il y a aussi un problème idéologique. J’affirme ouvertement que toute la terminologie qu’ils utilisent est trompeuse. Le sionisme n’est pas le colonialisme, Israël n’est pas l’Apartheid et les Israéliens ne sont pas les sionistes. Le sionisme n’est pas le colonialisme : en effet, l’État juif des colons n’a pas de métropole. Israël n’est pas l’Apartheid : l’État juif ne cherche pas à exploiter les Palestiniens, mais à s’en débarrasser. En fait, Israël est régi par la philosophie de l’espace vital, du Lebensraum. Autrement dit, l’État juif a adopté l’idéologie raciste et expansionniste des nazis. Mais les juifs, au sein de notre mouvance [de solidarité avec les Palestiniens], n’aiment pas la comparaison avec l’Allemagne nazie. De plus, Israël n’est pas exactement le sionisme, et les Israéliens ne sont pas nécessairement sionistes. Israël est le produit de l’idéologie sioniste et l’Israélien est fondamentalement un produit postrévolutionnaire. Il en découle que le débat sioniste/antisioniste est très peu pertinent en Israël, ou dans le cadre de la politique israélienne. En résumé, toute la terminologie que nous utilisons est ambiguë, voire trompeuse. J’imagine qu’étant donné que je la dénonce, il est tout à fait naturel que d’aucuns aimeraient bien assassiner le porteur de ce message. (suite…)


[Abdelkrim Ghezali – La Tribune – 04/04/2012]

Occupation du nord du Mali – Les jeux semblent faits. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) contrôle la totalité du nord Mali, revendiqué par les Touareg maliens depuis au moins 1962. Le MNLA créé en 2010 est une organisation politique et militaire touarègue active au Nord-Mali. Ses objectifs sont l’autodétermination et l’indépendance du territoire de l’Azawad, un toponyme tamashaq qui signifie espace de pâturage.

La zone revendiquée s’étend du fleuve Niger au Sud jusqu’aux frontières avec l’Algérie et la Mauritanie au nord. Ses principales villes sont Tombouctou au sud, Gao au sud- est et Kidal au nord.

Cet espace revendiqué par les Touareg est le plus désertique du Mali et représente près de 55 % du pays. Même si les Touareg n’y sont pas majoritaires, il n’en demeure pas moins que l’Azawad est considéré comme le pays ancestral des Touareg maliens depuis la nuit des temps.

Le Mouvement national Azawad se définit comme «une organisation politique de l’Azawad qui défend et valorise la politique pacifique pour atteindre les objectifs légitimes pour recouvrer tous les droits historiques spoliés du peuple de l’Azawad», et le Mouvement touareg du Nord-Mali (MTNM), mouvement responsable de rébellions de 2006 à 2009 fusionnent le 16 octobre 2011 pour créer le MNLA.

Plusieurs groupes d’ex-rebelles Touareg ayant fui le Mali dans les années 1990 pour s’engager dans l’armée libyenne se sont joints au mouvement après la défection du régime de Kadhafi. Ils ont apporté avec eux un grand nombre d’armes, réactivant le conflit pour l’autodétermination de l’Azawad.

Le MNLA est allié au Mouvement populaire de l’Azawad (MPA), un groupe salafiste. Pour discréditer la rébellion touarègue, le gouvernement malien a usé de manoeuvres et de subterfuges afin que le MNLA et El Qaïda se rapprochent ce qui lui permettrait de présenter l’insurrection du nord comme un mouvement terroriste.

Cette thèse a longtemps été défendue par le président déchu qui a appelé ouvertement à une intervention étrangère directe dans la région du Sahel. (suite…)


Voir l’article de ce matin… tout se passe comme planifié sur les rives du Potomac…

[L’Express – 02/04/2012]

Au moment où étaient prises ces décisions, l’AFP apprenait de sources concordantes que la ville historique de Tombouctou, ancien haut-lieu touristique du Mali, était tombée aux mains des islamistes d’Ansar Dine (défenseur de l’Islam) et d’Al-Qaïda au Maghreb islamisue (Aqmi).

Retour de Libye d’un chef d’Aqmi

Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine, « est venu ce matin avec cinquante véhicules. Ils ont pris la ville, chassé les gens du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg)), qui étaient là, ont brûlé le drapeau du MNLA et ont mis leur drapeau au camp militaire de la ville« , a affirmé Moussa Haïdara, caméraman, qui a filmé l’entrée dans la ville de Iyad Ag Ghaly.

L’agence d’information en ligne mauritanienne Al-Akhbar, généralement bien informée sur la situation au Nord-Mali, a affirmé lundi que « des forces d’Aqmi ont investi dimanche soir la ville de Tombouctou, avec 50 véhicules surarmés« .

L’un des chefs d’Aqmi, « Yahya Abou Al-Hammam, est entré dans la ville et fait de l’ancien état-major » de l’armée malienne « dans la ville son Quartier général« .

« Désormais, les drapeaux d’Aqmi flottent sur l’état-major et partout dans le reste de la ville« , ajoute Al-Akhbar.

Un chef historique d’Aqmi, l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui était parti en Libye depuis plusieurs semaines, est revenu dans le nord du Mali, a par ailleurs appris lundi l’AFP de sources sécuritaires régionales.

« Il semble qu’on le voit de plus en plus aux côtés de Iyad Ag Ghaly« , a affirmé l’un de ces sources.

Sous pression, la junte qui a pris le pouvoir le 22 mars avait promis dimanche le retour à un pouvoir civil et une transition vers des élections à une date non précisée.

La rébellion touareg du MNLA et les autres composantes de la rébellion, groupes islamistes et trafiquants, ont pris coup sur coup depuis vendredi les trois capitales régionales du nord: Kidal, Gao et Tombouctou, sans rencontrer de résistance.

Rien –et surtout pas l’armée malienne en déroute– ne semble pouvoir stopper cette fulgurante offensive, qui suscite beaucoup de craintes parmi les populations.

Des centaines d’habitants de Mopti (centre) et de ses environs, incluant des militaires et leurs familles, ont quitté leurs domiciles, craignant l’avancée des rebelles, ont indiqué des témoins.

Des scènes de vandalisme ont aussi été constatées dans les régions nouvellement capturées et une banque a été dynamitée lundi à Gao où les vivres commencent à manquer. Neuf soldats ont été tués lors de la prise de cette ville samedi, selon des témoins.

L’avancée rebelle a été rendue possible à la fois par la désorganisation de l’armée malienne, aggravée par le putsch, mais également par l’armement lourd dont dispose la rébellion et les groupes islamistes, ramené de Libye par des centaines de supplétifs du colonel Mouammar Kadhafi, qui ont combattu à ses côtés avant la chute de son régime en août 2011.

La junte, dirigée par le capitaine Amadou Sanogo, avait justifié son coup d’Etat par « l’incompétence » du président ATT à combattre la rébellion dans le nord.

Sur le terrain, le putsch a eu pour principal effet d’accélérer l’offensive du MNLA et de ses « alliés » du moment. Mais leur domination sur tout le nord pourrait paradoxalement exacerber leurs rivalités.

Les hommes d’Ansar Dine ont clairement annoncé leur intention d’appliquer la charia dans tout le Mali, la MNLA, mouvement laïque souhaitant, lui, créer un Etat touareg dans le nord du pays.

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira mardi pour examiner la crise au Mali.

http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/mali-embargo-ouest-africain-menace-d-intervention-armee-avancee-islamistte_1100489.html


Affaire Merah : l’avocate du père dit avoir des vidéos prouvant « la liquidation » du tueur par le RAID

[Le Monde – 07/04/2012]

Me Zahia Mokhtari, l’avocate mandatée par le père de Mohamed Merah pour porter plainte contre le RAID, a affirmé dimanche 1er avril à Alger, détenir des preuves de « la liquidation » du tueur de Toulouse par les autorités françaises. Elle a évoqué « deux vidéos identiques de 20 minutes chacune dans lesquelles Mohamed Merah dit aux policiers ‘pourquoi vous me tuez’ ou ‘je suis innocent' ».

Me Mokhtari, qui dit avoir reçu les vidéos de la part de « personnes au coeur de l’événement, qui voulaient que la vérité éclate », a précisé qu’elle en réservait la « divulgation » à la justice française et insisté sur leur authenticité. Dès le lendemain de la mort de Mohamed Merah, le RAID avait au contraire affirmé avoir « donné sa chance jusqu’au bout » au tueur réfugié dans son appartement.

« MANIPULÉ ET UTILISÉ »

Selon l’avocate, « Merah a été manipulé et utilisé par les services français et a ensuite été liquidé pour que la vérité ne voie pas le jour ». Elle n’a pas souhaité donner plus de détails sur cette dernière affirmation. Le fait que Merah ait travaillé avec les autorités françaises a été fermement démenti par Bernard Squarcini patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Lire notre décryptage : « Ce que la DCRI savait de Mohamed Merah, petite frappe ‘bizarre' »

Lors de cette conférence de presse, l’avocate a indiqué qu’elle remettrait à la justice française « une première liste de trois noms, ceux d’un responsable des services français et de deux autres personnes de nationalités différentes qui ‘travaillaient’ avec Mohamed Merah pour qu’elles soient entendues dans cette affaire ».

Le ministère de l’intérieur n’a pas souhaité commenter ces informations. La demande d’audition des chefs du renseignement français, notamment M. Squarcini, par la commission pour le contrôle de l’application des lois du Sénat a été refusé par le gouvernement au cours de la semaine.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/04/01/affaire-merah-l-avocate-du-pere-dit-detenir-des-videos-prouvant-la-liquidation-du-tueur_1678804_3224.html


Même si l’émergence d’une autonomie (voire d’une indépendance) Touareg n’était qu’une question de temps, avec l’effacement progressif des frontières issues de la colonisation (le Nord du Mali n’a rien à voir avec le Sud du pays, comme toujours dans le cas des frontières coloniales)…

… il faut néanmoins rester lucide quant à la victoire des Touareg, rendue possible par le surarmement des troupes du MNLA avec le fruit du pillage des arsenaux lybiens… mais aussi par les bons conseils des instructeurs de la CIA, depuis leur base dans le Sud Algérien en récompense des services rendus contre Khaddafi. Cela fait longtemps que les USA sont discrètement présents dans la région et y entretiennent une « stratégie de la tension », notamment avec leurs créations, le soi-disant Al-Qaïda ou encore le GIA. Ici encore, comme en Lybie, cet éclatement de la région sert avant tout les intérêts des multinationales occidentales, engagés dans une lutte sans merci avec la Chine, pour le contrôle des matières premières. 

Le MLNA c’est comme les indépendantistes Kosovars de Thaci ou bien les Sud-Soudanais. Un mouvement politique maffieux, construit sur une revendication légitime, qui va permettre aux Etats-unis de contrôler la région — sous couvert de lutte anti-terroriste — en achetant les petits roitelets locaux. C’est beaucoup plus simple que de devoir se taper des chefs d’Etat élus qui risquent toujours d’aller refiler les droits d’exploitation minière aux Chinois.  Le grand colonisateur britannique Kitchener disait déjà, il y 200 ans en Afrique : « il est toujours plus facile de faire des affaires avec les clowns qu’avec le directeur du cirque ».

L’Armée malienne en fuite, les villes de Tombouctou, Gao et Mopti sont aux mains du Mouvement de libération touareg

[Le blog Afrique  du Monde – 02/04/2012]

Chaque heure compte au Mali. Samedi, tout était en place pour la prise par les rebelles de Tombouctou, et Gao ne tenait qu’à un fil. Les deux dernières grandes villes du Nord Mali n’allaient pas résister longtemps aux forces du MNLA. Quelques heures plus tard c’est fait. Gao est tombée au prix d’une journée de combats, Tombouctou presque comme un fruit mûr. Les seuls échanges de coups de feu l’ont été avec les milices « arabes » de la ville, qui ne faisaient pas le poids face aux rebelles. Au moins les milices et ceux qui les organisent ont fait la « démonstration » vis à vis de la capitale qu’elles ne composaient pas avec le MNLA de façon trop évidente. Un détail, dans ce contexte.

Plus important, partout, l’armée malienne est en fuite. Dans les deux villes qui viennent de tomber aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le problème principal est d’éviter les pillages en cours, notamment des camps militaires abandonnés. La population s’en donne à coeur joie, et les rebelles ne sachant pas comment faire pour mettre fin rapidement à la curée sans tirer littéralement dans la foule, ce dont ils s’abstiennent à ce stade.

UNE FOIS À BAMAKO, QUE SE PASSERA-T-IL ?

Mais attention : l’armée, répétons le, a quitté les deux villes, et cela signifie qu’à présent, des soldats prennent la direction de Bamako. On signale un premier point de regroupement à Mopti, dans la boucle du Niger. De villes qui ne semblent pas menacées par la rébellion à ce stade voient aussi leurs éléments de l’armée prendre la route de la capitale. Une fois à Bamako, que se passera-t-il ? Les frustrations des éléments de l’armée régulières sont immenses, leur colère en proportion, et l’ordre qu’ils vont trouver dans la capitale bien faible en comparaison.

Pourtant, on ne reste pas inactif à Bamako. Depuis hier, le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Basolé, travaille à amener à la raison le groupe de putschistes pour éviter une fuite en avant.

http://afrique.blog.lemonde.fr/2012/04/01/les-putschistes-maliens-mesures-durgence/