janvier 2009



Le mot d’ordre cette année c’est : « ne dites surtout pas à Klaus Schwab (le fondateur du Forum économique) que je brasse de l’argent, il me croit militant alter-mondialiste ou sympathisant de l’ultra gauche allemande ».

[Philippe Béchade -La Chronique Agora – 27/01/2009]

A l’image des étoiles filantes, il n’aura fallu que quelques dixièmes de secondes (à l’échelle du capitalisme post-révolution industrielle, soit environ 250 ans) aux stars de la finance mondiale pour tomber du firmament vers les zones les plus obscures de l’horizon.

Oui, à un an de distance, c’est comme si une épidémie de virus « subprimo-dépresseur » avait frappé une typologie bien précise de participants au Forum de Davos : la majorité des financiers ayant basé leur expansion et leur munificence sur la spéculation et les effets de levier ont disparu de la liste des Maîtres du Monde.

Parmi les grands noms qui brillent… par leur absence, citons des habitués du Forum tels Richard Fuld Jr., ex-patron de Lehman Brothers, John Thain, ex-CEO de Merrill Lynch et directeur démissionnaire de Bank of America (jeudi dernier).

Parmi les survivants de la tempête d’octobre qui ont décliné l’invitation des organisateurs, nous notons la défection de Vikram Pandit et Lloyd Blankfein, les patrons de Goldman Sachs. Il y a aussi Sir Win Bischoff, le président de Citigroup, qui fera représenter la firme par Richard Parsons, l’ancien CEO du groupe Time Warner Inc.

Nous ajouterons à cette liste des absents de marque quelques milliardaires rapidement enrichis comme Ramalinga Raju, l’ex-patron de Satyam Computer (pour cause d’emprisonnement) ou Edgar de Picciotto, président de l’Union bancaire privée. Ce dernier a fait investir ses clients à hauteur de 700 milliards de dollars dans les fonds Madoff — autre figure éminente de l’élite capitaliste qui attend son placement imminent derrière les barreaux.
Le mot d’ordre cette année c’est : « ne dites surtout pas à Klaus Schwab (le fondateur du Forum économique) que je brasse de l’argent, il me croit militant alter-mondialiste ou sympathisant de l’ultra gauche allemande ».


[ Israel Valley –  Sébastien Fortin – 27 janvier 2009 ]

Le Dr Yair Amichai-Hamburger, chercheur au Research Center for Internet Psychology du Centre Interdisciplinaire d’Herzlyia, vient de publier les résultats d’une étude portant sur les contributeurs de la célèbre encyclopédie en ligne, Wikipedia.

Parue dans CyberPsychology & Behavior, cette étude révèle que les contributeurs de Wikipedia ne sont pas altruistes et cultivés mais plutôt fermés d’esprit et motivés par leur égo.

Deux questionnaires ont été soumis aux contributeurs de Wikipedia. Le premier portait sur la sociabilité et le second sur les traits de personnalité. Ces questionnaires ont été remplis par le même nombre d’internautes n’ayant jamais contribués à Wikipedia.

Les résultats sont sans équivoque. Les contributeurs de l’encyclopédie en ligne privilégient leur “moi virtuel” à leur vie réelle. Ils sont également moins ouverts d’esprit et plus introvertis que les autres internautes.

Selon le Dr. Yair Amichai-Hamburger, les contributeurs de Wikipedia compensent leurs problèmes d’ego et leur difficulté d’expression dans le monde réel.

Le Research Center for Internet Psychology du Centre Interdisciplinaire d’Herzlyia, travaille actuellement sur une étude concernant Facebook.

http://www.israelvalley.com/news/2009/01/27/21382/israel-internet-wikipedia-les-contributeurs-de-l-encyclopedie-wikipedia-sont-introvertis-et-bornes


Vous noterez que la presse n’a pas ces pudeurs quand il s’agit de reproduire les propos d’islamistes. On ne sort décidément jamais du moule de la pensée qui veut que « eux » c’est les méchants et « nous » c’est les gentils…

Une journaliste avertie pour avoir rapporté des propos racistes

[Alice GERAUD – LibéLyon – 26/01/2009]
Peut-on raconter le racisme dans un journal ? Peut-on reproduire dans un article de presse les propos de personnes tenant des propos racistes ? Comment le faire ? Chaque journaliste se retrouve un jour confronté à cette question. Pour avoir relaté, dans un reportage sur un rassemblement de soutien à Israël, les propos racistes de certains participants, une journaliste du Progrès de Lyon a été menacée de sanctions par sa hiérarchie. La société des journalistes du journal se dit très « inquiète », et demande à sa direction «l’instauration d’un débat ouvert sur la manière de traiter ces sujets d’actualité délicats

Retour sur les faits
Le dimanche 11 janvier dernier, Muriel Florin, journaliste au Progrès, est envoyée par sa rédaction  couvrir un rassemblement organisé à Lyon au parc de la tête d’Or par le CRIF (conseil représentatif de la communauté juive de France). Objet de cette manifestation : à la fois dénoncer la recrudescence des actes antisémites en France depuis la reprise du conflit au Proche-Orient, mais aussi réaffirmer la solidarité de la communauté juive avec la politique d’Israël. Muriel Florin prend en note les interventions officielles, mais va aussi prendre la température dans la foule et interviewer des participants. Il y a ce jour-là près d’un millier de personnes. La tension est palpable. LibéLyon était aussi présent à ce rassemblement. Comme Muriel Florin, nous avons pu constater qu’à côté des discours officiels apaisants, il y avait une peur et une méfiance visible et exprimée de la part de certains participants vis-à-vis de la communauté musulmane française. Sentiments qui parfois, se traduisaient par l’expression de propos racistes. Muriel Florin interviewe un groupe de quelques personnes. Elle rapporte, entre autres, les propos d’un dénommé Roland.

Extrait de l’article paru le 12 janvier dans Le Progrès :

« Ils n’ont qu’à partir. S’ils restent, c’est qu’ils veulent mourir. Les arabes sont des menteurs et des voleurs et la presse française les soutient ». «Ils sont violents, brutes et haineux », ajoute sa voisine. Qui ça ? «Les arabes » souffle-t-elle. Un jeune homme proteste. « Ne dites pas cela. Nous voulons tous la paix…»

Muriel Florin relate aussi d’autres propos qui témoignent de la diversité de points de vue des participants à ce rassemblement. Son article, comme n’importe quel article au Progrès, est relu par un responsable d’édition, corrigé par un secrétaire de rédaction. Il est censé être validé par le rédacteur en chef de permanence. En rentrant de son reportage, la journaliste avait prévenu de la dureté de la scène à laquelle elle avait assisté et expliqué qu’elle souhaitait rendre compte de cette réalité. Sans que personne n’y trouve alors à redire. (suite…)


J’ai du mal à comprendre comment le CRIF peut prétendre à la neutralité quand il organise des manifestations avec des banderoles « Les Juifs de France inconditionnellement derrière Israël ». Si les Juifs de France soutiennent inconditionnellement les massacreurs, il ne faut pas qu’ils s’étonnent que ceux qui soutiennent les victimes viennent leur demander des comptes…

Tsahal” recrute en France

[Le Post – 21/01/2009]

Le saviez-vous? L’armée israélienne, celle qui vient de massacrer 1200 personnes à Gaza, recrute des auxiliaires en France.

“Vous vivrez des moments inoubliables” est-il précisé!

Dépliant "Tsahal recrute en France"

Dépliant "Tsahal recrute en France"

Le flyer ci-dessous, avec sa belle couleur kaki-verdâtre, est diffusé sur un présentoir, à la CIS, la Communauté Israélite de Strasbourg, à côté d’informations religieuses, plus conformes à la vocation du lieu.Alors que la CIS appelle à manifester contre le racisme et l’antisémitisme, demain à Strasbourg, elle auto-détruit ces belles intentions, en laissant ce genre de propagande militaire pour un Etat étranger à la disposition du public.

Et pendant que le Préfet des Alpes Maritimes interdit une manifestation pour la Palestine, à Nice, la police des frontières d’Israël prépare son gala annuel à Paris, en un lieu tenu encore secret.

Et les autorités gouvernementales ont le culot de prêcher, avec des politiques et des religieux, “la non-importation du conflit” !

Qui importe le conflit? Qui le communautarise? Qui joue avec le feu?

http://www.lepost.fr/article/2009/01/21/1395105_tsahal-recrute-en-france.html


[Amnistia.net – Jeudi 22 janvier 2009] 

Amnistia.net est présente depuis dix ans sur le Web. Nos enquêtes ont déclenché 5 questions parlementaires en France et en Italie. Nos informations ont été reprises par des titres prestigieux comme Le Monde, Canal Plus, France 2, France 3, Libération, Il Corriere della Sera… Et, pourtant, pas plus tard que le 18 décembre dernier, le président du groupe UMP à l’assemblée de Corse a proposé une motion afin de condamner les agissements d’un « obscur organe de presse au contenu sulfureux et racoleur ». Notre faute? Avoir démontré que des terrains personnels appartenant aux présidents de l’Assemblée, de l’Exécutif et de l’Office de l’Environnement de Corse et situés dans des espaces protégés, étaient proposés au déclassement dans le nouveau projet de Plan d’aménagement, arrêté en juillet 2008 par le Conseil exécutif.

Et quel est le seul argument qu’on nous a opposé? Pas une plainte n’est venue contredire nos informations, non, le seul argument employé par nos détracteurs a été le dénigrement. Le dénigrement, en utilisant comme prétexte le fait que nous sommes une petite structure et que nous publions un journal en ligne… un journal sur le Net. « J’ai quand même été choqué par ce que j’ai lu sur l’Internet… » avait lancé sur France Bleu Frequenza Mora Joseph-Guy Poletti, le directeur du magazine Corsica, avant de qualifier de « délation » la mise en ligne d’informations compromettantes pour les trois hauts responsables UMP de la Collectivité territoriale…

La preuve? Ces informations sont publiées sur Internet! Comme si le contenu d’un article pouvait avoir une valeur différente selon le support sur lequel il a été publié. C’est étonnant comme on peut confondre, avec une malveillance manifeste, la forme avec le contenu. L’arnaque est simple, mais redoutablement efficace.

En fait, de quoi s’agit-il? Il s’agit ni plus ni moins que de marginaliser des jeunes structures de presse qui ont investi le Web. Pourquoi? Car Internet avec ses faibles coûts de publication a cassé le monopole de la diffusion de l’information, un monopole détenu, de facto, par les gros groupes de presse. Des entreprises qui ont, et ce n’est pas rare, quelques passerelles, parfois des véritables autoroutes, qui les relient au pouvoir politique.

Les petites rédactions qui ont investi le Web, peuvent donc parfois agacer aussi bien le pouvoir politique que les groupes de presse traditionnels… Elles peuvent se révéler dangereuses dans une société où l’information est de plus en plus quadrillée, et où l’autocensure devient un exercice d’une banalité affligeante.

Dernier épisode en date, le 13 janvier. Notre confrère Bakchich sort une info importante. Elle concerne, aussi, la moralité publique: Bakchich a révélé que le président du Gabon Omar Bongo a versé 817.000 euros à une société pour laquelle a bossé le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner , et l’ex-ambassadeur de France à Monaco. Ce n’est pas rien. C’est même très grave, car comme le souligne notre confrère Xavier Monnier, « le French Doctor est toujours patron de sa boîte de conseils, BK consultants… En dehors de toute légalité constitutionnelle »! Mais ce n’est pas tout: « Sitôt qu’Omar Bongo eut réglé 817.000 euros à une société pour laquelle a travaillé Bernard Kouchner, il obtenait la tête du secrétaire d’Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, qui agaçait au plus haut point le chef d’Etat gabonais… » Un scandale? Non. Un silence assourdissant.

Voilà comment a été accueillie par nos confrères de la presse traditionnelle l’enquête, documentée, publiée… sur Internet! Une enquête qui met en lumière un sérieux conflit d’intérêts dans les plus hautes sphères de l’Etat.

Or, nos confrères de Bakchich n’ont reçu aucun coup de fil de la part des confrères de la presse traditionnelle qui, tout naturellement auraient dû, tout au moins, aller vérifier les dénonciations, lourdes, publiées par le journal en ligne. On y parle quand même d’un ministre, d’un secrétaire d’Etat, et du président d’un Etat étranger.

Il faut bien admettre que nos confrères « traditionnels » sont de plus en plus déroutants. Pas plus tard que  le 11 janvier, le président de l’Exécutif de Corse était l’invité de l’émission politique Cuntrastu, sur France 3 . Face à lui, trois journalistes. Avec la nonchalance de l’habitué, Monsieur Santini qualifiait de « calomnies » les informations concernant ses terrains personnels proposés au déclassement, des informations qui circulent « sur Internet »…

Dommage qu’aucun des trois journalistes présents n’a pas eu le réflexe de poser une question simple au président de l’Exécutif: Monsieur Santini, pourquoi n’avez-vous pas porté plainte?

Dommage, d’ailleurs, que bien de journalistes de la presse traditionnelle oublient, de plus en plus souvent, les réflexes de base du métier…

Dommage qu’ils ne se donnent même pas la peine de vérifier ce que publient leurs confrères « online ». Dommage, qu’ils se situent, de plus en plus souvent, comme des spectateurs… sourds et passifs!

http://www.amnistia.net/news/articles/corsdos/padduc/internet_117.htm


[LE MONDE 2 | 14.11.08 ]
En dix ans d’existence, Google a tellement grandi qu’il a fini par se rendre incontournable. Notre courrier, notre mémoire, bientôt notre dossier médical… chaque jour, les serveurs de l’entreprise accumulent de nouveaux détails sur notre intimité. Mais comment le géant Google gère-t-il nos données personnelles ?

Depuis plusieurs semaines, il soupçonnait si fortement sa femme d’infidélité qu’il ne parvenait plus à obtenir la moindre érection. Il s’était mis en quête d’un conseiller matrimonial, tout en cherchant le meilleur moyen de confondre son épouse. Sonoriser la voiture ? Installer des caméras de surveillance pour bébés dans l’appartement ? Pister l’activité de son téléphone portable ? Le jour où il avait découvert qu’elle le trompait bel et bien, et que l’amant était une amante, il avait sombré dans l’alcool. Au fond de sa déprime, il imaginait mettre un contrat sur les deux femmes. Ce résident de Floride avait cherché un contact auprès d’une mafia au Portugal, son pays d’origine. Désespéré, il avait fini par s’enquérir d’une aide au suicide, avant de se raviser, et de décider de quitter le continent américain.

Comment connaissons-nous autant de détails privés de cette triste histoire vraie ? Quelle autre trahison, en plus de celle de son épouse infidèle, a valu à cet homme de voir ainsi publiquement exposée son intimité ? Celle de son analyste ? D’un membre de sa famille ? D’un proche confident ? Non : de son moteur de recherche. Car ce qui fait le canevas de ce drame domestique n’est rien d’autre, ni rien de plus, que la suite de mots-clés qu’il a recherchés, jour après jour et pendant trois mois, sur le Web.

En août 2006, AOL a divulgué accidentellement un fichier contenant les logs de 658 000 utilisateurs, collectés entre les mois de mars et de mai de la même année. Les logs, c’est-à-dire l’historique des mots-clés recherchés sur Google depuis le portail d’AOL, accolés à la date et à l’heure de leur recherche. Chaque internaute n’est certes identifié que par un numéro – celui de l’époux trahi est 14162375 – mais bien vite, des journalistes et des blogueurs se sont amusés à rechercher, parfois avec succès, des identités réelles derrière les suites de chiffres…

Aux Etats-Unis, l’affaire a frappé les esprits. Car ce n’est pas seulement « une base de données d’intentions humaines », selon l’expression du journaliste américain John Battelle (La Révolution Google, éd. Eyrolles, 282 p., 19,90 €), que révèlent ces logs : c’est aussi et surtout un immense catalogue d’angoisses, de pulsions, de terribles secrets, de noirs fantasmes ou de perversions cachées… L’utilisateur 11574916 cherche « cocaïne dans l’urine ». Le numéro 1515830 se demande « comment dire à votre famille que vous êtes victime d’inceste ». Un autre, le numéro 59920, veut savoir « à quoi ressemble un cou après avoir été étranglé » et quelle « corde utiliser pour cravater quelqu’un »… (suite…)


De l’indépendance d’Indymedia
[Indymedia London le 9 novembre –  Yossarian – traduction : Borogove]

Je me présente. je vis à Londres. Je suis programmateur de profession, et je suis impliqué dans Indymedia depuis l’automne 2000. Comme beaucoup de gens, j’ai réfléchi sur la question des plateformes techniques d’Indymedia.

Quelques problèmes
Je pense que nous sommes dans une situation difficile si l’on nous compare avec les sites d’entreprises vers lesquels les militants politiques se tournent le plus souvent. On ne passe plus ses videos sur Indymedia, mais sur Youtube. Les photos sont exposées sur Flickr. Il y a eu une explosion du bon matériel militant publié sur la toile, mais pas sur nos sites, parce que souvent il est plus facile de créer un compte sur Blogger et de l’y mettre. Les mouvements politiques n’annoncent plus leurs évènements sur Indymedia, il montent un groupe MySpace. De la même manière, beaucoup de militants n’inscrivent plus leur adresse e-mail sur riseup.net ou aktivix.org (sites militants londoniens) ; ils ouvrent plutôt un compte gmail ou hotmail. Ceci est un problème général qui dépasse les cas d’Indymedia ou du militantisme de gauche, et il nous faut le confronter.

Une première réponse doit être pédagogique (‘education’). Des militants qui n’accepteraient jamais de manger de la viande ou de forcer un piquet de grève n’ont pas peur de confier toute leur infrastructure de communication dans les mains de Google, Yahoo, Microsoft et de Robert Murdoch (l’équivalent de Dassault ou de Lagardère, ici). Cela soulève d’énormes problèmes en termes de sécurité des communications, de propriété des données, de confidentialité, de censure des contenus, et de gestion des données par de grosses entreprises ou des organismes policiers. Il me semble que tout le monde, depuis les ONG progressistes aux écologistes, aux syndicats, sans parler des groupes anarchistes ou communistes, tous ont la même attitude : pas de problème. Ne t’embête pas. Calme-toi, tu es parano.

Nous devons soulever ces problèmes d’une manière consistante et efficace. Peut-être en expliquant que cela revient à organiser une réunion politique au Mac Do, en s’assurant que la police y sera et qu’elle pourra vous filmer à l’occasion ; c’est peut-être une solution. (suite…)


Sachez-le, si cela vous arrive, ils embarquent tout le matériel informatique, vos brosses à dents pour les traces ADN, vos draps pour savoir avec qui vous dormez.

[par Gabrielle Hallez – LE MONDE | 20.01.09 ]
J’ai été mise en examen et mise sous contrôle judiciaire suite aux arrestations du 11 novembre 2008. Sur les neuf personnes inculpées, Julien [Coupat] reste encore incarcéré. L’appel pour sa libération aura lieu dans les jours à venir. A nouveau l’attente. Le lent dégonflement de l’affaire continue, et une nouvelle étape a été franchie, vendredi 16 janvier, avec la sortie d’Yildune [Lévy]. Il en faudra d’autres.

Cette triste affaire aura au moins rappelé l’obsession du pouvoir : écraser tout ce qui s’organise et vit hors de ses normes.

Je ne voudrais pas qu’on puisse prendre cette histoire comme un événement isolé. Ce qui nous est arrivé est arrivé à d’autres, et peut arriver encore.

6h40 : braquée dans mon lit. Cagoulés, des hommes de la sous-direction de la lutte antiterroriste (SDAT) cherchent désespérément des armes en hurlant. Menottée sur une chaise, j’attends la fin des perquisitions, ballet absurde, pendant des heures, d’objets ordinaires mis sous scellés. Sachez-le, si cela vous arrive, ils embarquent tout le matériel informatique, vos brosses à dents pour les traces ADN, vos draps pour savoir avec qui vous dormez.

Après plus de huit heures de perquisition, ils me chargent dans une voiture. Direction : Paris-Levallois-Perret. Les journalistes cernent le village. Personne ne pourra manquer d’admirer le spectacle de la police en action, et les moyens imposants du ministère de l’intérieur quand il s’agit de sécuriser le territoire. Quand cinq flics arrêtent un type, ça peut sembler arbitraire, quand ils sont 150 et avec des cagoules, ça a l’air sérieux, c’est l’état d’urgence. La présence des journalistes fait partie de la même logique. Ce qui s’est passé là, comme les arrestations à Villiers-le-Bel, ce n’est pas un dérapage, c’est une méthode.

Levallois-Perret, locaux de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la SDAT. Des préfabriqués sur trois étages, superposition de cellules spéciales, caméras panoptiques braquées en permanence sur toi. Quatre-vingt-seize heures de garde à vue. Mais le temps n’est vite plus un repère. Ni heure ni lumière du jour. Je ne sais pas combien de personnes ont été arrêtées. Je sais seulement, après notre arrivée, les motifs de mon arrestation.

Les interrogatoires s’enchaînent. Une fois huit heures sans pause, va-et-vient de nouveaux officiers qui se relaient. Mauvaises blagues, pressions, menaces : « Ta mère est la dixième personne mise en garde à vue dans le cadre de l’opération Taïga, on va la mettre en détention », « Tu ne reverras plus ta fille ». Leur bassesse n’est pas une surprise. Ils me questionnaient sur tout : « Comment vivez-vous? », « Comment êtes-vous organisés pour manger? », « Est-ce que tu écris? », « Qu’est-ce que tu lis? » Ils voulaient des aveux pour donner corps à leur fantasme de cellule terroriste imaginaire.

Un des officiers de la police judiciaire (PJ) m’a annoncé, lors de la perquisition : « Nous sommes ennemis. » Ennemis peut-être, mais nous ne sommes pas leur reflet. Il n’y a jamais eu de cellule invisible, et nous n’avons que faire de « chefs » et de « bras droits ». La police croit toujours que ce qu’elle traque est organisé à son image, comme en d’autres temps, où elle brandissait le spectre du syndicat du crime.

Un gendarme me lit un communiqué allemand, diffusé le 10 novembre en Allemagne, qui revendique les sabotages dans le cadre d’une action antinucléaire. Sabotages dont ils veulent nous accuser. Le communiqué apparaîtra dans le rapport de la SDAT transmis à la presse dès la première semaine, puis sera quasiment oublié.

Au bout de trois jours, un avocat peut venir assister le prévenu retenu sous le coup d’une procédure antiterroriste. Trois jours pendant lesquels tu n’es au courant de rien d’autre que de ce que la police veut bien te dire, c’est-à-dire rien ou des mensonges. Alors oui, ce fut vraiment un soulagement quand on m’a annoncé que je pouvais voir mon avocate. Enfin des nouvelles de ma fille et de l’ampleur médiatique de l’affaire. Nouvelles aussi du village et du comité de soutien créé dans les premiers jours qui ont suivi l’arrestation.

Puis ce fut le dépôt (lieu de détention avant de comparaître devant le juge). Là s’entassent des centaines d’hommes et de femmes dans la crasse et l’attente. Une pensée pour Kafka dans le dédale de la souricière, infinité de couloirs gris et humides dont les portes s’ouvrent sur les rutilantes salles d’audience. Je suis amenée jusqu’aux galeries toutes neuves de la section antiterroriste pour comparaître devant le juge d’instruction. Puis la prison.

Fleury-Mérogis – la plus grande d’Europe. Tous les charognards gardent cette prison, pigeons, corneilles, mouettes et de nombreux rats. Nous y sommes arrivées, Manon (Gilbert), Yildune et moi en tant que détenues particulièrement surveillées (DPS), ce qui implique des mesures de surveillance plus soutenues, comme, d’être chaque nuit réveillées toutes les deux heures, lumières allumées et sommées de faire signe. Fouilles intensives et répétées. Ce statut, seules les prisonnières politiques basques l’ont à Fleury, et Isa l’avait eu aussi, en détention depuis bientôt un an sous le coup d’une procédure antiterroriste [cette personne est soupçonnée d’avoir posé un explosif sous une dépanneuse de la Préfecture de police de Paris, en mai 2007]. Les fouilles au corps, le mitard, les petites humiliations, le froid et la nourriture dégueulasse : le quotidien de la prison est fait pour écraser.

Par un concours de circonstances favorables, Manon et moi sommes sorties assez rapidement. Circonstances favorables, c’est-à-dire : nous sommes blanches, issues de la classe moyenne, ayant eu l’opportunité de faire des études; grâce aussi à la multiplication des comités de soutien. Et puis, il y avait l’actualité, marquée par des événements révélateurs du climat politique actuel qui ne sont pas passés inaperçus (par exemple cette descente policière musclée dans un collège).

Je dis « rapidement », par rapport aux détentions préventives qui durent, pour la plupart, des mois et des années. Qui durent, notamment, pour ceux pour qui ne jouent jamais ces « circonstances favorables ». La plupart immigrés, voués au mépris de la police et des magistrats.

Mais ce qui est encore séparé au-dehors arrive à se reconnaître entre les murs de la prison. Des solidarités se nouent dans l’évidence d’une hostilité commune. La radicalisation de la situation amène de plus en plus de gens à subir la répression et la détention. Des rafles dans les banlieues aux peines de plus en plus nombreuses pour des grévistes ou des manifestants lors de mouvements sociaux.

Finalement, la prison est peut-être en passe de devenir un des rares lieux où s’opère la jonction tant redoutée par M. Sarkozy : « S’il y avait une connexion entre les étudiants et les banlieues, tout serait possible. Y compris une explosion généralisée et une fin de quinquennat épouvantable », avait-il dit en 2006.

Gabrielle Hallez, mise en examen dans l’affaire de Tarnac

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/01/20/tarnac-l-une-des-supposes-terroristes-temoigne_1143981_3232.html


[Mouvements – 20/01/2009]

Stanislav Marakelov, militant des droits de l’Homme, avocat d’Anna Politkovskaïa et spécialiste des crimes commis en Tchétchénie a été assassiné le 19 janvier à Moscou, ainsi qu’une journaliste. Carine Clément lui rend hommage et témoigne de la terreur à laquelle les opposants politiques sont soumis en Russie.

Stas était de tous les combats, sur tous les fronts, à défendre les victimes des injustices, à propager ses idées, à voyager aux quatre coins de la Russie. Et toujours avec le sourire et la blague prête à partir. Jamais à se prendre au sérieux. Un copain, un camarade courageux, intelligent, simple et chaleureux. Pour des centaines et des centaines de militants de la plupart des régions de Russie.

Il a été assassiné, en plein centre de Moscou, en plein jour, d’une balle dans la tête. La seule envie après ça, c’est de crier et hurler, sa douleur, son indignation, sa colère ! Personne ne le rendra à la vie, mais les coupables et surtout les commanditaires doivent payer. C’est l’escalade ces derniers mois, trop de crimes et d’agressions, trop de sang versé, pourquoi ? Qui en Russie est persuadé que la lutte pour la justice peut ainsi être stoppée d’un coup de revolver ou d’un coup de batte de base-ball ? C’est vraiment prendre les gens pour des idiots ou du bétail, ce que ne se gênent pas de faire publiquement quantité de hauts fonctionnaires et hommes politiques véreux. Ou alors c’est vouloir que dans ce pays, les conflits sociaux et politiques se règlent non pas devant les tribunaux ou dans les manifestations, mais le revolver au poing. Qui précipite la Russie dans une nouvelle ère de banditisme politique ? Qui ?

Stanislav Markelov était de ceux qui s’étaient engagés corps et âme dans le combat pour la justice, en croyant jusqu’au bout aux armes du droit, de la solidarité, de l’information indépendante et du militantisme. C’était un avocat, mais un avocat militant, et de gauche, en plus, qualité rare en Russie, si ce n’est unique. Un allié infatigable des mouvements sociaux. (suite…)


La guillotine !!! Vite !!! D’un autre côté, si on se met à traquer les saboteurs de voies de communication et les incendiaires d’agences d’Etat, on va devoir foutre en taule 80% des effectifs de la FNSEA… Mais c’est justement parce qu’ils ne peuvent pas se défendre que la bande à Coupat sont des victimes idéales. Y a pas de danger à leur taper dessus, alors que la caillera des banlieues ou les péquenots en colère, il y a toujours le danger que ça vous revienne dans la gueule…

[Agnès Maillard – Le Monolecte – 14/01/2009]

C’est un vieux réflexe policier, bien compréhensible, qui veut que quand on tient un coupable idéal, autant l’utiliser jusqu’au trognon.


Quand la maréchaussée tient un tueur en série, elle remonte son emploi du temps afin de voir combien d’affaires non classées elle peut lui coller sur le dos, en plus de celles pour lesquelles il a été alpagué. C’est de l’optimisation d’investigation, c’est aussi la meilleure manière d’améliorer son score d’élucidations à l’heure des bilans comptables policiers.

Alors, pensez bien, quand la DCRI tient dans les geôles de la République de dangereux terroristes anarcho-autonomistes avec le couteau entre les dents, denrée rare s’il en est, il faut investiguer profond, bien profond, ne serait-ce que pour justifier un maintien en détention qui s’éternise quelque peu. Parce qu’un bon terroriste est un terroriste qui égraine les preuves matérielles comme un petit Poucet sous ecsta. C’est la moindre des choses. Sinon, on finit toujours par être emmerdé par des petits juges indépendants empêcheurs d’enchrister en rond… espèce fouineuse et dérangeante heureusement en voie de disparition.

Si, au bout de deux mois de détention en qualité de DPS (détenus particulièrement surveillés, pires que du lait sur le feu !), on n’a toujours rien trouvé pour charger la mule des anarcho-bouseux, c’est bien la preuve qu’ils sont bougrement rusés et très habiles pour cacher leurs méfaits, lesquels ne peuvent donc se limiter à quelques retards de trains dérisoires au regard de ce que l’indigence des investissements et le mauvais entretien régulier des lignes par la SNCF et RFF peuvent entrainer quotidiennement pour des millions d’otages plus ou moins consentants, jour après jour. Il faut donc trouver mieux et tel un saumon vigoureux, remonter le flot des ignominies perpétrées contre les glorieuses et efficaces infrastructures de la Nation.

Heureusement, il y a le JDD (le journal qui confirme que le dimanche doit définitivement rester chômé, ne serait-ce que pour ménager son neurone survivant menacé par la surchauffe) qui ne révèle rien de moins que la piste des radiateurs. Car si l’on garde Julien et Yldune au chaud, ce n’est pas du tout une mesure inique et politique destinée à impressionner durablement les ennemis du pouvoir, c’est bien pour laisser aux fiers limiers de notre honorable institution judiciaire le temps de se mettre quelque chose d’un peu plus consistant sous la dent qu’un vague défaut de surveillance.

Le groupe de Tarnac ne se serait pas attaquer qu’aux caténaires. Même si les avis divergent en haut lieu, des vérifications sont actuellement en cours pour tenter de déterminer si les mis en cause du groupuscule d’extrême-gauche peuvent être impliqués dans une série d’incendies et de tentatives qui avaient visé des ANPE et des antennes Assedic entre 2005 et 2007 un peu partout en France.
Tarnac : La piste des incendies d’ANPE, JDD, 11/01/2009

Hé oui, ces fourbes de crypto-révolutionnaires, non contents de paralyser un rail qui n’avait pourtant pas besoin de leurs services, non contents d’avoir ourdi les bûchers contre les radiants associés, sont aussi à l’origine d’un immonde attentat orthographique dont nous apportons la preuve éclatante dans ces lignes !

C’est à cela que l’on reconnaît les falsificateurs, les complotistes et les barbouzes en tong : ils osent tout et rien ne les arrête.

http://blog.monolecte.fr/post/2009/01/12/Tarnac-m-a-tuer


A l’heure des cartes de voeux, vous avez jusqu’à la fin du mois pour adresser votre soutien, même anonyme, à :

Julien Coupat / N° 290173
Maison d’Arrêt
42 rue de la Santé
75014 Paris

Yildune Levy / N° 369772
Maison d’Arrêt des Femmes
6 av. des Peupliers
91700 Fleury-Mérogis


[Michel Collon – 14/01/2009]
Cher Monsieur Obama,
Vous avez déclaré à propos du conflit entre Israël et les Palestiniens : « Si quelqu’un tirait des roquettes sur ma maison où mes deux filles dorment chaque soir, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour faire cesser cela. »

Protéger vos enfants ? Comme je vous comprends! Mais, pour être tout à fait correct envers vos filles, ne devriez-vous pas leur raconter l’histoire de cette maison ? Dire que vous l’avez volée à ses propriétaires ? Et aussi le jardin, et tous les champs autour ! Et que vous avez obligé l’ancien propriétaire à aller vivre dans la niche du chien ? Car c’est exactement ce qu’Israël a fait en volant leurs maisons et leurs terres aux Palestiniens, et en les forçant à vivre dans des camps de réfugiés (voir les livres d’historiens israéliens comme Benny Morris).

Dès lors, cher Monsieur Obama, pourriez-vous prétendre vivre dans cette maison tranquillement, comme si de rien n’était ?

Alors, juste une question : votre « changement » consistera-t-il à répéter ces vieux mensonges sur la maison, déjà ressassés par tous vos prédécesseurs ?

Recevez, cher Monsieur Obama, mes meilleurs sentiments. Et dites à vos amis que, sur cette terre de Palestine, il y a de la place pour tout le monde. A moins qu’une différence de religion ou de couleur de peau pose un problème à quelqu’un ?

Michel Collon
http://www.michelcollon.info


[Pierre Méchentel – Tubbydev – 12/01/2009 -]

Quel succès pour le statut d’auto-entrepreneur ! A peine lancé et voilà que beaucoup ont demandé leur inscription tandis que d’autres posent des questions et que la majorité trouve ça génial et simple. En théorie, le statut d’auto-entrepreneur est simple, pratique, efficace…. mais qu’en est-il en pratique ? Ce nouveau statut, qui ajoute finalement à la confusion générale sur les statuts (on va se croire dans un musée), n’est-il pas de la poudre aux yeux marketing sur l’air “tout est simplifié, Madame la Marquise …” ?

Pour voir comment “fonctionne” en théorie et en détail le statut d’auto-entrepreneur sur le web, voir cet article (…)Le statut d’auto-entrepreneur est fait, nous dit-on, pour gérer les compléments d’activités ou pour les retraités ou étudiants, qui voudraient travailler un peu.

Prenons le cas de quelqu’un qui fait environ 13 000 euros HT de CA par an en prestations de conseil ou comme webmaster ou comme “faiseur de site” .. Dans le cas auto-entrepreneur, il va récupérer en gros 13000 – 20% = 10400 euros HT. Sur cette somme il paiera des impôts ET ses frais professionnels (ordi, connexion, téléphone, déplacement, etc….).

Si il crée une EURL à 1 euro de capital (et reste seul sans salarié):

– la création lui coûte en gros 500 euros

– les charges lui coûtent en 2008 1437 euros (arrondissons à 1500 pour 2009)

– l’externalisation de la comptabilité (tenue de la compta, liasse fiscale, déclarations de tva, de charges, etc…) coûte environ 1200 euros par an (c’est ça le prix d’un vrai comptable voir plus bas pour en contacter un comme ça )

—> soit un total de 3500 euros en arrondissant avec la taxe professionnelle et 2 ou 3 autres mini trucs.

A ce niveau de CA, le gérant domiciliera la société chez lui et pourra déduire une partie de son loyer des revenus de la société. Son téléphone mobile, son ordinateur, sa connexion internet, les déplacements pro pourront être déduits des revenus de la société.

Le gérant pourra aussi acheter par an pour 1830 euros de cesu, sans charges sociales .. et donc en bref, un tas de frais pourront être “passés” sur la société ce qui fait qu’au final la PERSONNE PHYSIQUE n’aura pas de revenus à déclarer !!! ou en tout cas beaucoup moins que dans le cas du statut d’auto-entrepreneur !

Si vous n’êtes pas convaincu(e), prenez un crayon et du papier et comptez TOUS LES FRAIS DE VOTRE ACTIVITE PROFESSIONELLE OU TOUS LES FRAIS QUE VOUS POURRIEZ FAIRE PASSER SUR VOTRE ACTIVITE PROFESSIONNELLE et regardez si leur somme n’est pas très proche et même supérieure au chiffre d’affaires ….

Si on prend les chiffres de charges pour les ca supérieurs au minimum donné par le RSI, le calcul reste du même type et montre qu’au final, le statut d’auto-entrepreneur n’est pas avantageux car l’argent reçu COMPTE DANS LE CALCUL DE L’IMPOT SUR LE REVENU alors que dans le cas d’une société, cet argent est “consommé” par les frais (or comme il s’agit d’un complément d’activité, le statut d’auto-entrepreneur va augmenter votre impôt sur le revenu …)

La suite : http://www.tubbydev.com/2009/01/auto-entreprene.html


Oh peuchère !

[Oumma.com – 14/01/2009]

(…) Autre grand doctrinaire de la théologie de l’oppression, feu Nasir ad-Din al-Albani publia, il y a quelques années, une fatwa expliquant que tous les musulmans de Palestine, du sud du Liban, alors encore occupé, et du plateau du Golan devaient quitter en masse leur terre et s’installer en terre « musulmane ». Il avançait l’argument qu’une terre « musulmane » occupée par des non-musulmans devenait par conséquent une terre « non-musulmane ». Ainsi, il interdisait à tout musulman de continuer à y vivre puisque selon ses théories, un musulman ne peu pas vivre sur une terre « non-musulmane ». Evidement, Chaïm Weizman, Zeev Jabotinsky, David Ben Gourion ou Moshe Dayan n’aurait pu imaginer de discours aussi favorable à leur cause même dans leurs plus merveilleux rêves. Mais ce dont l’impérialisme rêve la théologie de l’oppression le réalise.

Au cours du dernier pèlerinage à la Mecque, le mufti d’Arabie Saoudite, Abdel-Aziz al-Cheikh, tout en dénonçant de manière générale « l’arrogance, l’occupation et le blocus », exhorta les Palestiniens, les Somaliens, les Pakistanais et les Afghans à « revenir à la raison ». Dans le langage du mufti de l’oppression le retour à la « raison » s’apparente à la soumission à l’impérialisme et à ses laquais. (…)

http://www.oumma.com/Les-pretres-de-Pharaon


Braves gens ! Ceci est une excellente nouvelle ! C’est quand l’Eglise chrétienne a commencé à se ranger 100% derrière les puissants, quand le goupillon s’est mis au service du sabre, que l’anti-cléricalisme a fleuri. La connerie de Salah al-Fawzan ouvre la voie ! Pendre le dernier barbu avec les tripes du dernier petro-cheikh ?

[Oumma.com – 14/01/2009]

Une « fatwa » émanant du chef du Haut Conseil de la Justice d’Arabie Saoudite, Salah al-Fawzan, vient de qualifier les manifestations de solidarité avec le peuple martyr de la Palestine de « corruption sur terre » (fassad fi al-ardh) car elles feraient oublier « d’évoquer Allah ». Selon lui, les manifestations, « c’est du chaos ». En conséquence, toutes manifestations seraient répréhensibles selon ce doctrinaire de la théologie de l’oppression.

Ces propos ont été tenu au cours d’une conférence sur le rôle de la « aqida » (dogme) dans la lutte contre le « terrorisme et la déviation de la pensée ». Cette « fatwa » vient en appui aux autorités saoudiens qui ont arrêté, jeudi 1ier janvier 2009, deux militants des droits de l’homme, Khaled al-Amor et Mohammed al-Oteibi qui ont essayé d’organiser une manifestation de soutient au peuple palestinien.

Généreusement payés par leurs mécènes, nos théologiens de l’oppression font peu de cas des injonctions divines incitant les musulmans à l’action : « Je ne ferais jamais perdre à aucun d’ente vous, homme ou femme, le bénéfice de ses actions »[1]. Allah ajoute : « Quant à ceux qui luttent pour Notre cause, Nous les guiderons certes sur Nos sentiers. Allah est en vérité avec les bienfaisants »[2]. Allah demande au Prophète de dire : « agissez ! Allah verra vos actions ainsi que son Messager et les croyants »[3]. A ceux qui refusent de lutter, Allah demande au Prophète de leur répondre : « Ne vous excusez pas ! Nous ne vous croyons pas. Allah nous a déjà instruits sur votre compte. Allah et son Messager examineront bientôt vos actions » [4].

L’action et la lutte ont toujours revêtu plusieurs modalités en islam. Le Prophète Mohammed affirmait : « Quiconque constate un fait répréhensible doit le corriger en recourant à la force, s’il en est incapable qu’il intervienne par la parole, s’il en est encore incapable qu’il le réprouve en son fort intérieur. Ce dernier stade est le plus faible de la foi »[5]. Que font les manifestants qui soutiennent le peuple palestinien sinon dénoncer la barbarie par un acte et une parole ?

Mais les déclarations de Salah al-Fawzan doivent être replacées dans la « sounna » (tradition) de ces ouléma du Palais, consistant à légitimer religieusement toutes les oppressions et toutes les injustices. Car les soutiens spirituels et autres aumôniers de la réaction arabe ne sont jamais à court d’arguments religieux pour justifier la soumission à l’impérialisme et l’oppression des peuples.

Déjà ex-grand mufti d’Arabie Saoudite, feu Abdelaziz Ibn Baz, grand doctrinaire de la théologie islamique de l’oppression, affirmait, dans une de ses célères diatribes servant à protéger ses mécènes, que « les marches dans les rues et les slogans ne sont pas une voie pour réformer la situation et la da’wa ». Car, en sa qualité de serviteur des dirigeants saoudiens, il expliquait que « la voie authentique passe par les visites (aux responsables), les correspondances écrites, et ceci de la meilleure manière. Il faut conseiller le président, l’émir, le chef de la tribu de cette manière, sans brutalité ni manifestation ». Selon lui, les manifestations sont d’autant plus condamnables qu’elles contraignent « les présidents et les leaders » à les « interdire par tous les moyens ». Bien évidement, Abdelaziz Ibn Baz ne condamna jamais la dictature saoudienne qui assassine, emprisonne et torture pour faire taire ses opposants.

(…) Toutes ces déclarations ne sont faites que pour justifier la politique réactionnaire des dirigeants saoudiens qui sont entièrement soumis à leurs maitres occidentaux. Tel Haman, le prêtre de Pharaon, les théologiens de l’oppression ne font que légitimer théologiquement la politique des tyrans soumis à l’impérialisme qui oppriment les peuples arabes et musulmans. Ils utilisent la religion musulmane pour transformer l’islam « en eau de vie spirituelle » destinée à enivrer les peuples arabes et musulmans afin de les désarmer moralement dans leur lutte contre l’oppression.

En fait, ces théologiens de l’oppression craignent bien plus l’impérialisme et ses laquais que leur Créateur qui affirme pourtant : « n’ayez donc pas peur d’eux (les suppôts de Satan). Mais ayez peur de Moi, si vous êtes croyants »[6].

Si nous méprisons ces théologiens de l’oppression nous sommes obligés de prendre en compte leur influence qui se fait de plus en plus sentir dans la communauté musulmane en France et dans le monde. Bénéficiant des pétrodollars et des réseaux saoudiens, mais aussi du soutient des puissances impérialistes et de nombres de régimes musulmans réactionnaires, les théologiens de l’oppression influencent de plus en plus les sociétés civiles musulmanes qui demeurent très sensible à tout argumentaire religieux, aussi pervers soit-il.

http://www.oumma.com/Les-pretres-de-Pharaon


[Dov Lerner – IES Media Cooperative – 10/01/2009 – Trad. Gregoire Seither]
(…)Basé à Nazareth, le journaliste Jonathan Cook estime que l’attaque contre Gaza relève d’objectifs allant bien au delà de la simple riposte aux tirs de roquettes Qasam.

« Les politiques et les militaires israéliens avouent sans ambages que cette opération est préparée depuis des mois, voire depuis des années – ce qui démontre que les objectifs d’Israël sont bien plus vastes que ce que l’opinion publique le pense ou ce que les médias veulent nous faire croire. Israël a soigneusement choisi le moment de l’attaque – en période de fêtes, les appareils politiques occidentaux sont ralentis et aux US le changement d’administration freine toute réaction – car celle ci lui garantit la plus longue période de latitude pour mettre en œuvre son plan sans interférence diplomatique extérieure. » (Cook, – « Objectives bigger than commonly assumed »-  The National, Janvier 7, 2009; http://www.thenational.ae/article/20090107/FOREIGN/679011682/1140)

Selon Cook, les objectifs d’Israël peuvent être atteints indépendamment du fait que Hamas est éliminé ou réussit à se maintenir. L’important est simplement d’écraser politiquement le mouvement palestinien.
Le journaliste israélien Avi Shlaim le rejoint dans cette analyse :

« Officiellement, le but de cette guerre est d’affaiblir le Hamas et d’intensifier la pression jusqu’à ce que les leaders de ce mouvement acceptent un cessez-le-feu aux conditions dictées par Israël. Mais les stratèges israéliens savent bien qu’un cessez le feu avec le Hamas ne garantit rien. Le véritable but est de convaincre le reste du monde que le problème des Palestiniens à Gaza est avant tout humanitaire et que leurs velléités d’indépendance ne sont pas viables. L’idée même d’une indépendance ou d’une citoyenneté Palestinienne sur Gaza doit être déraillée. » (Shlaim, ‘How Israel brought Gaza to the brink of humanitarian catastrophe,’ The Guardian, Janvier 7, 2009; http://www.guardian.co.uk/world/2009/jan/07/gaza-israel-palestine)

Historiquement, les Etats-unis ont toujours soutenu financièrement, militairement et diplomatiquement Israël, tout en se targuant d’être une « force neutre de médiation ». La guerre à Gaza a encore une fois prouvé que cette affirmation est un mensonge. La semaine dernière les US ont été le seul pays à refuser de signer la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat. Comme le faisait remarquer la BBC « l’abstention US a affaibili l’impact de la résolution étant donné que le soutien de Washington aurait crée une véritable pression sur Israël pour cesser son offensive ». (- Bombs hit Gaza as UN calls for truce,-  Janvier 9, 2009;  http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/7819371.stm)

Mais c’est encore une fois Shlmo Shamir, dans le journal israélien Ha’aretz qui a fait le travail de fond en mettant au jour la véritable motivation politique des Etats-unis dans ce conflit – contrairement au reste des médias qui se contente de répéter ce que la machine de propagande lui sert.

Se basant sur une source au sein de la délégation de l’ONU, Shlomo Hamir révèle que l’ambassadeur US à l’ONU, Zalmay Khalilzad, « a recu des instructions très claires de la part de ses supérieurs au Département d’Etat avec ordre de torpiller toute initiative du bloc Arabe qui aurait pour conséquence d’accorder au Conseil de Sécurité de l’ONU un quelconque rôle d’arbitre officiel ou un rôle dans le dénouement de la crise de Gaza » (Shlomo Shamir, – U.S. to foil any Arab bid to push Security Council resolution for Gaza cease-fire,-  Haaretz, Janvier 5, 2009; http://www.haaretz.com/hasen/spages/1052887.html)

A la base de toute politique israélienne il y a toujours eu un rejet de toute initiative ou consensus international pour une résolution pacifique des problèmes au Moyen Orient. Pourquoi ? Parce que chacune de ces initiatives implique des concessions et des compromis qu’Israël n’a pas envie d’accepter.

L’écrivain Amos Elon parle de la « panique et du malaise causé chez nos leaders politiques par les propositions de paix arabes, comme l’Accord de Genève ou l’initiative de paix de 2002. Pour le leadership politique israélien, les Palestiniens ne sont pas des partenaires de négociation, ils sont perçus comme des obstacles, un problème irritant qu’il faut éliminer. (Cité par, Noam Chomsky, – Fateful Triangle,-  Pluto Press, London, 1999, p.75)

Noam Chomsky justement, qui écrit: « Au cours des ans, Israël s’est traditionnellement efforcé d’écraser toute résistance a ses projets d’annexion des parties de la Palestine qu’elle convoite, tout en éliminant le moindre espoir pour la population indigène d’avoir un jour une existence décente ou de jouir de droits nationaux. » (Chomsky on the US, Israel, and Gaza,-  Janvier 8, 2009; http://www.thecommentfactory.com/noam-chomsky-on-the-us-israel-and-gaza-1298)

Toujours selon Chomsky: « L’élément clé de l’occupation a toujours été l’humiliation : il ne faut pas qu’ils [les Palestiniens] puissent relever la tête. Le principe de base, souvent exprimé ouvertement, est que les Araboushim – un terme qui relève du même registre que négro ou youpin – doivent bien comprendre qui c’est qui dirige ce pays et qui doit y garder les yeux baissés. » (Chomsky, – Fateful Triangle,-  op. cit., p.489)

Le titre complet du dernier livre Jonathan Cook résume à lui tout seul la base de la politique israélienne : « Disappearing Palestine: Israel’s experiments in human despair« . Caché derrière « un masque de fausse légitimité », Israël « s’est efforcé de détruire l’identité Palestinienne en même temps que son espace vital et de s’approprier ses ressources et la terre par la force. » (Cook, – Disappearing Palestine,-  p.70)

Pour Uri Avnery, militant de longue date pour la paix, le blocus de Gaza – poliment ignoré par les médias ces dernières années – « n’est rien d’autre qu’une expérience scientifique menée par Israël afin de déterminer combien de temps il faut enfermer et affamer une population, transformer sa vie en un enfer, avant que la volonté de cette population soit brisée. » Pour Avnery « la guerre actuelle n’est que la poursuite de cet expérience par d’autres moyens. » (Uri Avnery, – Molten Lead in Gaza,-  Counterpunch, Janvier 2-4, 2009; http://www.counterpunch.org/avnery01022009.html)

(…)Pour de nombreux Israéliens, le taux de naissance élevé chez les Palestiniens fait d’eux une « bombe à retardement démographique »; à plus forte raison la présence de 1,2 millions de Palestiniens sur le territoire israélien est une menace pour le caractère juif de l’Etat d’Israel.

En 2002, le général Eitan Ben Elyahu, ancien chef de l’armée de l’air israélienne a déclaré à la télévision « nous allons éventuellement devoir réduire le nombre de Palestiniens vivant dans les territoires » (Cook, op. cit., pp.134-135).

(…)Pour Jonathan Cook, l’ascension politique d’Avigdor Lieberman, un immigré de Moldavie qui dirige le parti d’extrême droite  raciste Israel Beitenu, est significatif de l’évolution de la société israélienne.

« Lieberman est le probable futur visage politique d’Israël. Il affirme ouvertement – et rencontre une audience grandissante dans la population – qu’il faut expulser la minorité Palestinienne d’Israël… rejoignant par là une politique formulée secrètement par un certain nombre de leaders politiques israéliens depuis un certain temps. » (Ibid., pp.139-140)

Le premier dirigeant d’Israël, David Ben Gurion, se faisait déjà l’avocat d’un projet de nettoyage ethnique qui aurait terrorisé les Palestiniens afin de les forcer à fuir le pays.

Même des personnalités progressistes, comme l’historien Benny Morris, « ont fini par rejoindre le nombre grandissant d’Israéliens soutenant cette idée d’une expulsion générale des Palestiniens, ou plutôt leur transfert, comme on préfère appeler cela. » (Ibid., p.141) Ironiquement, le terme de « transfert » était également utilisé par les Nazis pour légitimer la déportation des populations juives d’Europe vers les camps.

Selon Cook les politiques Israéliens sont tentés par une répétition du modèle politique d’Apartheid sud-africain (NdL&I : Israël a été un fidèle soutien et partenaire économique de l’Afrique du Sud sous l’Apartheid). L’idée serait de transformer les zones de peuplement palestiniennes, essentiellement quelques villes, en ‘Bantoustans’ entourés de territoires contrôlés par Israël. Les colons israéliens disposeraient de la plus grande partie des terres arabes et auraient la mainmise sur les ressources aquifères.
Mais Cook prévient :

« Le modèle d’Apartheid n’est qu’une solution temporaire… Il faudra tot ou tard appliquer la solution définitive : le transfert. Le public israélien est déjà entrain d’être préparé psychologiquement à cette solution, avec des ministres du gouvernement appelant ouvertement à sa mise en oeuvre. Les Palestiniens devront être encouragés à quitter leurs maisons et leurs terres. Et s’ils refusent, il faudra les y forcer. » (Ibid., pp.149-150)

L’historien Ilan Pappé note que toutes les grandes figures du Sionisme ont toujours plaidé pour l’élimination des Arabes de la terre d’Israël. L’un deux, Yossef Weitz, écrivait déjà en 1940: « il est de notre droit de transférer les Arabes » et encore « Il faut se débarasser des Arabes, ils doivent partir ! » (Pappé, – The Ethnic Cleansing of Palestine,-  OneWorld, Oxford, 2006, p.23)

En 1948, David Ben-Gurion argumentait déjà :

« Nous devons faire appel à la terreur, les assassinats, l’intimidation, la confiscation des terres et la privation de tous services sociaux, santé, éducation afin de débarrasser la Galilée de toute sa population arabe. » (Edward S. Herman and Grace Kwinjeh, – Ethnic Cleansing: Constructive, Benign, and Nefarious – Kafka Era Studies, No. 1,-  ZNet, August 9, 2006; http://www.zmag.org/znet/viewArticle/3419)

50 ans plus tard, en 1998, Ariel Sharon disait la même chose :

« C’est le devoir de tout leader israélien d’expliquer à l’opinion publique, de manière claire et courageuse, un certain nombre de réalités qui ont été oubliées avec le temps. La première de ces réalités est qu’il n’est pas possibles d’avoir le Sionisme, la colonisation ou l’existence d’un Etat juif sans l’expulsion de tous les Arabes et l’expropriation de leurs terres. » (Ibid.)

Le 24 mai 2006, Ehud Olmert, premier ministre israélien a déclaré devant le congrés « J’ai toujours été persuadé et je continue à le croire, que notre peuple dispose d’un droit éternel et historique sur l’intégralité de cette terre. » (Ibid.)

Plus inquiétant est le fait que, dans les sondages, près de 60 % des juifs israéliens soutiennent des projets pour encourager ou forcer les Arabes à quitter non seulement Israël mais également les territoires occupés. (Cook, op. cit., p.141)

Dans leur ouvrage, Edward Herman et Grace Kwinjeh démontrent que, « si les guerres brutales menées par Israël contre le Liban en 1982 et en 2006, ont été présentées par les médias comme un acte d’auto-défense contre la menace des Palestiniens puis du Hezbollah, le projet original était d’annexer une importante partie du territoire libanais, sous prétexte d’établir une zone de sécurité afin d’empêcher de futures attaques contre Israël« . (Herman and Kwinjeh, op. cit.)

Ce mouvement de « reprise de notre terre », pour utiliser le vocabulaire Sioniste, nécessite l’appropriation par la force de territoires qui appartiennent déjà à d’autres. En ce sens, font remarquer Herman et Kwinjeh, le « modèle Sioniste est un exemple classique d’expansion d’une entité géopolitique – le Grand Israël, la Grande Allemagne, la Grande Serbie. A noter que le projet de Milosevic de « reconquête de notre terre historique » afin de construire la « Grande Serbie » a été qualifié « d’opération criminelle » par le TPI et Milosevic a été condamné pour l’avoir mis en œuvre. Ce projet est pourtant semblable en tous points au projet Sioniste » (Ibid.)

L’attaque en cours sur Gaza est donc bien plus qu’une opération de restauration de la fierté militaire après les échecs au Liban en 2006, bien plus que la simple élimination des attaques de Qasam et la destruction politique du Hamas. L’objectif fondamental est la poursuite du plan stratégique d’Israël mis en œuvre depuis les premiers jours de Théodor Herzl: rendre la vie impossible aux Arabes afin de les obliger à partir et laisser le pays aux seuls juifs.


Mis à nu par Internet

[Cédric Blondeel avec Emmanuel Vautier – Presse Ocean – 14/01/2009]

Des informations en accès libre sur le web ont permis à un magazine d’exposer au grand jour la vie privée d’un habitant de Saint-Herblain. Ses vacances, ses amis, son job. Un magazine a publié toutes les informations qu’il a diffusées sur la toile.
« Quand j’ai appris l’existence de cet article, cela m’a fait sourire. Quand j’ai commencé sa lecture, cela m’a fait pâlir… » Deux pages pleines ! Le magazine Le Tigre dit tout – ou presque – de la vie de Fred (1), un Herblinois de 29 ans. Qui il aime ou a aimé, qui sont ses proches, où il travaille, quels sont ses goûts… Un véritable portrait brossé au millimètre près.

Portrait à lire ici : http://le-tigre.net/Numero-28.html#page_37

« Je te connais très bien »
« Bon anniversaire Fred. Le 4 décembre 2008, tu fêteras tes 29 ans… Tu ne me connais pas, c’est vrai. Mais moi, je te connais très bien. C’est sur toi qu’est tombée la (mal) chance d’être notre premier portrait Google ». L’auteur de l’article paru dans ce bimensuel (2), prévient sa proie : « On prend un anonyme et on raconte sa vie grâce à toutes les traces qu’il a laissées, volontairement ou non sur Internet. » Facebook, Copains d’avant, Google, Flickr, Youtube… Autant de sites qui ont permis par exemple de savoir que Fred a joué dans un groupe de musique. Et s’est même produit en 2002 à l’Olympic, à Nantes, devant plus de 700 personnes. Fred a aussi un goût prononcé pour les voyages. Sont évoqués quelques-uns de ses clichés pris au Hard Rock Café de Bombay ou encore lors d’un week-end à Pondichéry.

« J’ai perdu le sommeil »
Salarié d’un cabinet d’architecture de la région nantaise, Fred a été alerté de l’existence de cet article par l’un de ses collègues. Et c’est là que le bât blesse. « L’entreprise pour laquelle je travaille est citée. Bonjour la discrétion… Je n’en ai pas dormi les nuits suivantes. Immédiatement, j’ai enlevé toutes les informations me concernant sur Internet. »

Fred regrette la démarche de la revue. « J’ai appelé la rédaction pour dire ce que j’en pensais. » Lors d’un échange par mail, l’auteur s’est excusé d’avoir nommé son employeur. Mais ne regrette en rien d’avoir été au bout de son expérience : « Je n’ai travaillé qu’à partir de sources publiques. C’est bien tout le problème des informations que tu as publiées », écrit-il à Fred.

Ses petites amies
L’auteur justifie le moindre détail de la vie de Fred en citant sa source sur Internet entre parenthèses. Et comme pour enfoncer plus encore le clou, il a téléphoné à Fred en retrouvant son numéro de portable : encore pris dans la toile. Les affaires de coeur de Fred n’avaient même plus de mystères. Laura, Sandy pour ne citer qu’elles. Les goûts du garçon sont clairs : il apprécie « petits seins, cheveux courts et belles jambes… » Fred avoue avoir eu froid dans le dos. « C’est sûr, j’ai été un bon client car j’ai laissé beaucoup de choses traîner sur le Net. J’aurais seulement préféré que cela ne me tombe pas dessus. C’est une leçon à retenir. »?

(1) Prénom d’emprunt  – (2) http://www.le-tigre.net

http://www.presseocean.fr/actu/actu_detail_-Mis-a-nu-sur-le-net-_11425-796456_actu.Htm


Les Etats-Unis en voie de « talibanisation »… on s’en foutrait si ces églises U.S. n’étaient pas d’ardents supporters de l’ultra-libéralisme, du patriarchat, de l’homophobie et du démantèlement de la séparation de l’Eglise et de l’Etat… C’est pas demain la veille que ça va changer aux Etats-Unis.

[Gregor Seither – IES Media Cooperative – 06/01/2008]

Lors des élections présidentielles de Novembre 2008, les électeurs de Californie ont également eu à se prononcer sur « Proposition 8 », une loi pilotée par la droite religieuse homophobe et qui a abouti à inclure, dans la consitution de l’Etat, la mention « Seule une union entre un homme et une femme est reconnue comme étant un mariage valide en Californie« . Si cette modification n’interdit pas les « partenariats domestiques » entre couples homosexuels (mais dont le statut est restrictif), le succès de « Proposition 8 » a abouti a interdire désormais les « mariages de personnes du même sexe » en Californie.

Si on analyse les résultats de cette élection pour la « Proposition 8 », on se rend compte que – bien avant l’appartenance à un parti, l’idéologie politique déclarée ou la situation sociale, c’est surtout la pratique religieuse qui a été le moteur de ce vote.Ce n’est rien de nouveau, en Europe il y a toujours eu un « électoral religieux » qui votait en fonction des consignes données (même à mi-mots) depuis les sacristies.

Mais l’aspect nouveau aux Etats-Unis, est que ce vote « religieux » dépasse les sectorisations habituelles de couleur de peau, de statut social, d’éducation ou encore de communauté d’appartenance. Ainsi, quand il s’agit du « mariage gay », les Noirs et les Latinos votent exactement comme leurs « frères et soeurs dans la Foi » des autres groupes de population.

Même si le vote en faveur de la Proposition 8 n’est pas aussi fort dans la communauté Noire (59% – et non 70% comme annoncé le soir de l’élection), il est néanmoins flagrant que de nombreux électeurs Noirs ont d’un côté voté pour le candidat Démocrate Barack Obama, et de l’autre se sont déclarés comme étant proches du Parti Républicain sur la question de l’homosexualité et du respect de la « sainteté du mariage ». Un fort nombre d’électeurs Démocrates se décrit, dans les sondages à la sortie des bureaux de vote, comme étant « conservateurs » et « religieusement assidus ».

Il faut noter que, toujours selon les études réalisées auprès des électeurs, 70% des électeurs ayant voté contre la Proposition 8 se déclarent proches des Démocrates et idéologiquement libéraux.

Le deuxième facteur décisif est l’âge : 67% des électeurs de plus de 65 ans ont approuvé l’interdiction du mariage gay tandis ceux qui ont voté contre cette interdiction sont majoritairement plus jeunes.

Ce vote « religieux » a une influence directe sur les politiques électorales communautaires aux Etats-Unis. Quelle que soit la couleur de peau ou l’appartenance ethnique, les électeurs assistant à un office religieux au moins une fois par semaine votent majoritairement en faveur de propositions conservatrices. Or 57% des Noirs aux Etats-Unis déclare assister à un culte religieux au moins une fois par semaine, contre seulement 42% des Blancs et 40% des Asiatiques.


[Gregor Seither – IES Media Cooperative – 05/01/2008]

En décembre dernier, un mois après son élection comme président des Etats-unis, Barack Obama avait demandé à l’Administration Bush en place s’il était possible que lui et sa famille s’installent avec une semaine d’avance dans le pavillon des invités de la Maison-Blanche, « Blair House ». Le Sénateur de l’Illinois ne dispose pas d’un appartement à Washington et il voulait pouvoir s’installer une semaine avant sa prise de fonctions, afin de pouvoir faire la rentrée scolaire washingtonienne pour ses deux filles.

La réponse de la Maison Blanche fut immédiate : « Pas question ». L’argument avancé était que « Blair House » était déjà intégralement réservée pour un autre invité. Lors d’une conférence de presse le porte-parole Républicain de la Maison-Blanche refusa de nommer l’invité mais ne se priva  pas d’ironiser sur cette « précipitation des Obama à investir la Maison-Blanche avant l’heure » ajoutant également que l’administration de « Blair House » était « outrée par cette demande ». Il termina par une remarque qui fleure bon le sexisme habituel des Républicains : « Nous pensons que Michelle Obama aura tout le temps, après la cérémonie de prise de fonctions, de changer les rideaux à la Maison Blanche et d’inspecter la moquette. Inutile de se précipiter. »

Aujourd’hui, un mois plus tard, nous savons enfin qui est ce mystérieux invité du Président Bush, quelqu’un de tellement important qu’il a besoin d’une résidence de 140 pièces (dont 35 suites avec salle de bain) pour se loger quand il vient à Washington. Il s’agit de  John Howard, l’ancien Premier-Ministre australien, venu pour recevoir la « Medal of Freedom » (Médaille de la Liberté) des mains de George W. Bush.

Howard ne passera qu’une seule nuit à Blair House, mais cela n’empèche pas toute la maison d’être réquisitionnée – obligeant même deux autres récipiendaires de la « Médaille de la Liberté » à se loger ailleurs – en l’occurence Tony Blair, ancien Premier-Ministre britannique et Alvaro Uribe, Président de Colombie.

Sur Bloomberg, la journaliste Margaret Carlson a révélé que, non seulement Blair House est suffisamment grand pour héberger tout le monde y compris la famille Obama: « C’est immense, il y a tellement de suites qu’il n’y aurait eu aucun risque que Howard se retrouve nez-à-nez avec Obama devant la porte de la salle de bains, le matin« , mais aussi que, au moment où Barack Obama avait demandé à utiliser le pavillon des invités de la Maison Blanche, l’Administration Bush n’avait même pas encore prévu d’inviter John Howard à cette date.

Ceci dit, étant donné que Howard avait dit, lors de la campagne présidentielle U.S. que « si j’étais un supporter d’Al Qaïda en Irak, je voterais pour Barack Obama » – il vaut peut-être mieux que ces deux ne se rencontrent pas au détour d’un couloir.

John Howard, enfant chéri de la droite étatsunienne, a été un des principaux soutiens politiques et militaires de George Bush (qui l’appelait « mon pote en acier ») :  il a non seulement approuvé et soutenu toutes les opérations militaires US en Irak mais est également l’unique président d’une nation industrialisée – avec Bush – à avoir refusé de signer le Protocole de Kyoto sur les limitations des gaz à effet de serre.

Tant de « vaillance » au service de la « Liberté » méritait bien une récompense : une médaille et une nuit exclusive dans un palace de 135 chambres.


[Le Plan B – PLPL n°8 (février 2002) ]
Pour jauger le délire qui envoûte le cerveau de Pierre-André Taguieff, il suffit de lire son dernier livre (1). L’auteur fait preuve de ses qualités de chercheur (au CNRS) avec une phrase qui doit avoir étonné Ramina Jean-Marie Colombani, directeur du Monde, BHL, Jospin, etc., pour qui « nous sommes tous américains ». Cette phrase ? « L’anti-américanisme radical constitue l’orthodoxie politique transnationale qui domine le monde de l’après 1989 »

Taguieff enchaîne en lisant dans les âmes pour mieux brûler les hérétiques : « Dans l’espace démocratique des sociétés pluralistes, depuis 1945, nul ne se dit “antisémite” ni “antijuif”. Mais un nombre croissant d’individus se déclarent “antisionistes”. L’analyse des contextes d’énonciation et la reconstitution des intentions ordinairement voilées conduisent à l’hypothèse que la cible de ces discours dits “antisionistes” est de moins en moins le “sionisme” ou les “sionistes”, et de plus en plus les Juifs. » Vive l’Inquisition et les procès de Moscou ! Plus loin, Taguieff évoque « les supposées “victimes” (Palestiniens, Arabes, musulmans) de “l’impérialisme sioniste” », et défend Ariel Sharon contre « deux décennies de propagande palestinienne et pro-palestinienne » qui lui imputent la responsabilité d’un « fait mal établi et volontairement mésinterprété », le massacre de Sabra et Chatila. PLPL ne formulera pas « l’hypothèse » que l’essayiste-pamphlétaire du CNRS avait pour « intentions voilées » de couvrir par une diversion la sauvagerie répressive de l’armée israélienne.

Mais un livre aussi brillant ne pouvait se conclure sans un autre amalgame, destiné celui-ci à racoler dans les eaux saumâtres de l’ordre moral : « Les élites culturelles et politiques […] suivent sans sourciller les groupes néo-gauchistes qui dénoncent bruyamment l’homophobie, mais elles se taisent, à quelques exceptions près, sur la multiplication des indices d’une nouvelle vague judéophobe. » Ceux qui dénoncent l’homophobie seraient-ils des nazis ?

http://www.homme-moderne.org/plpl/n8/index.html

Note :

1. Pierre-André Taguieff, La Nouvelle Judéophobie, Mille et une nuits, 2001.


Ecrit en 2002, toujours aussi actuel en 2009… et si vous avez encore des cadeaux intelligents à faire, offrez donc des abonnements au « Plan B » : http://www.leplanb.org/

[Le Plan B – 08/02/2002]

C’est réglé comme du papier à musique. Chaque fois que la droite et l’extrême droite israélienne sont au pouvoir, chaque fois que les Palestiniens sont pourchassés et tués, les essayistes médiatiques acquis aux politiques du gouvernement de Jérusalem mettent en garde contre… l’antisémitisme supposé des adversaires de la colonisation. La technique n’interdit pas – au contraire ! – de jouer au partisan d’une paix menacée par les « extrémistes des deux camps ». Le premier qui résiste, l’autre qui opprime ; les uns armés de pierres, les autres d’avions de guerre.

Les « terroristes » sont exclusivement ceux qui manient les armes les plus rudimentaires. Et qui n’ont pas l’appui de l’Occident. Exemple parmi mille autres, entendu à France Info, à 12 heures le 17 décembre 2001 : « Ce matin, un membre du Hamas a été tué par l’armée israélienne. Le terroriste tentait d’échapper à une arrestation par Tsahal. » Ici, « terroriste » est devenu synonyme de « membre du Hamas désirant n’être ni arrêté ni torturé par l’armée d’occupation israélienne ». Une armée qui, elle, n’est jamais qualifiée de terroriste.

Tract publicitaire

Car, dans les médias, même Sharon, ancien chef terroriste qui conduit une politique de terreur contre les Palestiniens, serait devenu une sorte de brebis, un pépé Gandhi. Le journal pro-américain Quotidien vespéral des marchés [QVM, également appelé Le Monde] a ainsi publié un tract publicitaire (gratuit) d’une page titré « Sharon, le serein ». On y lisait : « En quinze mois, le “bulldozer”, l’homme de Sabra et Chatila, est devenu un chef de gouvernement habile, poli, encensé par les Israéliens (1). » Bernard Guetta, ancien journaliste au QVM et éditorialiste prétentieux sur La Peste France Inter ne prétend pas le contraire, déclarant le 14 décembre 2001 sur LCI : « Arafat s’effondre. Il s’effondre, disons-le, répétons-le, martelons-le, sous le poids de ses propres erreurs et absolument pas du fait de la politique de Sharon. » Dans cet exercice de ripolinage de l’assassin Sharon, un autre scribouilleur du QVM, Triple Crème [Alexandre Adler] se montre néanmoins le plus frénétique. Sur France Culture, où Adler anime une émission hebdomadaire en compagnie de Ramina [Jean-Marie Colombani, directeur du QVM], Triple Crème a prétendu le 15 décembre dernier : « Personne ne veut se débarrasser d’Arafat. C’est des bruits [sic]. Vous avez un homme, Arik Sharon, qui n’arrive même pas à maintenir la paix, même minimale, même sur le territoire d’Israël, qui donc se retrouve devant des attentats qui font 10, 12, 15 morts. Il lui faut faire quelque chose. Le quelque chose qu’il fait ne va pas très loin [sic]. À moins de considérer que détruire deux hélicoptères ou tirer dans une gendarmerie qui était préalablement évacuée de ses occupants est une mesure d’une grande dureté. Personnellement, je ne le crois pas. »
Quand, dans le cours de cette malfaisante émission, un journaliste américain objecte à Adler, timidement, que les Israéliens devraient peut-être se montrer plus souples, Triple Crème sort de ses gonds, vociférant et postillonnant tout à la fois : « Vous voudriez que les Israéliens descendent leur exigence et qu’ils montrent que la violence est payante pour eux ! […] Sharon est un militaire parfois brutal parfois hésitant [sic], mais ce n’est pas un idéologue. »

En matière de défense des thèses israéliennes, France Culture est une radio accomplie. Le 23 décembre 2001, Philippe Meyer consacre l’émission « Répliques » au monde arabe. Aucun spécialiste du monde arabe n’y participe. L’écrivain chevènementiste Max Gallo reconnaît qu’il ne connaît pas le sujet mais qu’il va faire part de ses « lectures ». Les autres participants à ce « débat » sur le monde arabe sont Éric Dupin, spécialiste des sondages de politique politicienne à Libération, et Jean-Claude Casanova, économiste barriste et éditorialiste pro-américain au Monde. Après un éloge du dictateur tunisien Ben Ali, formulé par le tandem Casanova-Gallo, le chevènementiste prétend que « la colonisation a apporté un minimum d’infrastructures » à l’Algérie avant que ce pays ne « bascule dans l’islamisme » à cause de la collectivisation de l’agriculture. « Quarante ans après l’indépendance, il ne faut plus s’interroger sur la responsabilité du colonialisme », complète promptement Chaliand. « Je suis tout à fait d’accord », opine Gallo. Une fois achevé ce « débat » passionné, chacun part déjeuner. Et PLPL s’interroge : peut-on imaginer, sur France Culture ou ailleurs, un débat sur le monde hébraïque sans qu’un seul juif ou spécialiste du judaïsme y participe, et qui se conclurait par l’idée que l’antisémitisme doit tout à la politique israélienne ? Naturellement – et heureusement – non ! En revanche, les Arabes ont toujours besoin d’« un minimum d’infrastructures » intellectuelles, venues de l’extérieur, pour comprendre qui ils sont et ce qu’ils font.

Palestiniens = comédiens ?

Au Proche-Orient, à lire certains journaux, on croirait presque que les Palestiniens sont les privilégiés. Et que les victimes sont ceux qui les tuent à raison de quatre ou cinq par jour. Ainsi, dans Marianne du 10 décembre 2001, on lisait : « La guerre des images est meurtrière pour Israël. Pour des raisons objectives, d’abord : on ne voit pas la bombe qui explose dans un bus, ni le terroriste suicidaire entraînant les passants dans la mort. La caméra arrive avec les ambulances. En revanche, la caméra est présente quand Tsahal réprime une manifestation et quand les enfants palestiniens courent sous les bombes larguées par les hélicoptères. À quoi s’ajoute le sens de la mise en scène acquis par les Palestiniens, passés maîtres en l’art des enterrements publics [sic] avec expression de la colère et de la douleur. » Là encore, PLPL préfère ne pas imaginer la réaction qui eût accueilli un texte de ce genre où les parents israéliens de victimes d’attentats suicide auraient été présentés comme une clique de simulateurs. Et leur « mise en scène » attribuée à une prédisposition nationale ou religieuse à la fourberie.

Le racisme anti-arabe n’explique pas tout. Les seules victimes qui comptent sont celles qui chantent et dansent la musique raminagrobique du « Nous sommes tous américains ». Le 4 mars 2000, consacrant un reportage de TF1 à d’autres adversaires supposés de l’Occident, le journaliste Patrick Bourrat commentait ainsi la douleur d’un Serbe chassé du Kosovo par la contre-épuration ethnique albanaise : « Dès qu’il y a une caméra, ce maçon, comme tous les Serbes, ne peut s’empêcher de se poser en victime. »

Denis Jeambar a dénoncé un « silence coupable ». S’agissait-il enfin de cette tolérance des médias pour les crimes de l’armée israélienne désormais annoncés comme de simples accidents de la route ? Nullement. Le patron de L’Express et directeur du pôle médias de Vivendi s’est indigné de « la compassion presque exclusive que nos dirigeants et la presse manifestent pour les Palestiniens […] cette omerta française qui couvre les exactions antisémites (2) ». Courageusement, L’Express rompait l’« omerta » en consacrant un dossier aux « Chiffres noirs de l’antisémitisme », titré « Les actions contre les juifs augmentent en France ». Tout aussi vaillamment, Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur, La Peste France Inter ont embrayé sur ce thème. Seul problème, surtout pour des publications qui habituellement se repaissent des chiffres de la police, les statistiques du ministère de l’Intérieur indiquent que le nombre d’agressions antisémites a reculé en France en 2001 (3).

Mais peu importe. Les médias ont décidé de se faire les haut-parleurs des cris de fou des autorités israéliennes et des intellectuels à leur solde. Il faut donc hurler à l’antisémitisme en France pour effrayer les juifs de France et les inciter à partir coloniser des territoires palestiniens. Un ministre de Sharon s’est exprimé comme si Paris et Marseille étaient dévastés par des pogroms ; le vieil ami de Ronald Reagan, Élie Wiesel, déclarant même que le ciel de l’Hexagone était « noirci par la fumée des synagogues en flammes ».

Mais pour que la manipulation et le mensonge soient complets, on y a ajouté un dernier élément : désormais, les militants internationalistes qui se montrent solidaires des Palestiniens se voient qualifiés d’antisémites ou de « judéophobes ». Ainsi, tous les critiques d’Israël sont intimidés et réduits au silence. C’est le chevènementiste Pierre-André Taguieff qui s’est chargé de cette besogne d’intimidation en expliquant sur Europe 1 : « Un certain nombre de militants qu’on trouve dans ATTAC, un certain nombre de rédacteurs du Monde diplomatique procèdent à une diabolisation permanente d’Israël et suggèrent, au fond, par certains éditoriaux, certaines prises de position publiques, que tout irait bien dans le monde si Israël n’existait pas et, plus généralement d’ailleurs pour certains, si les juifs n’existaient pas. » Puis, il expliqua que « des militants de l’antimondialisation tel José Bové ont contribué à rendre acceptables puis respectables les clichés et les slogans judéophobes en cours (4) ».

Le Non-événement du mercredi [NEM ou Charlie Hebdo] et le QVM ont fait la promo de l’ouvrage (5). Philippe Val l’a jugé « indispensable : travail de recherche sérieux, comme toujours avec Taguieff […], ce livre est petit par la taille mais grand par le contenu ». De son côté, le QVM s’en est surtout pris aux « jeunes de banlieue, beurs et africains » et à leurs « ressentiments de vies en charpie ».

Les jeunes beurs et les militants anti-mondialisation : la critique médiatique a enfin trouvé des cibles plus courageuses que ces pauvres soldats israéliens obligés de torturer et de tuer les sauvageons de Palestine.

http://www.leplanb.org/arsenal/les-sharoniards-2.html

Notes :

1. Le Monde, 08.01.02. Il s’agit d’un article et non d’un point de vue extérieur.
2. L’Express, 06.12.01.
3. Entre 2000 et 2001 (calcul sur 11 des 12 mois), le nombre d’actes antisémites serait passé de 119 à 26, les menaces antisémites de 624 à 155.
4. Pierre-André Taguieff, La Nouvelle Judéophobie, Mille et Une Nuits, 2001, p. 188-189.
5. Respectivement NEM, 23.01.02 et QVM, 25.01.02.


La mauvaise conscience occidentale, les tabous mentaux que nous nous imposons quand il s’agit d’Israël, la matraque de la peur d’être traité d’antisémite… tout cela facilite considérablement la tache du Service de Propagande de l’Etat d’Israël qui a mis en place, ces 20 dernières années, une infrastructure conséquente d’orientateurs de l’info. Il y a bien sûr des journalistes et commentateurs qui participent délibérément à cette opération de légitimation de la politique israélienne, mais la grande majorité n’a même pas conscience de régurgiter de la propagande et de se laisser filtrer son regard.

Malheureusement, les faits étant tétus et la meilleure propagande ne pouvant masquer complètement les crimes commis, peu à peu le vernis de « supériorité morale » qu’Israël veut nous imposer est entrain de se craqueler. Cela a commencé en 1982 avec l’invasion du Liban et Gaza n’en est qu’une nouvelle illustration.

GAZA : MÉDIAS EN GUERRE
[Acrimed – Yves Rebours – 6 janvier 2009]

Qu’ils le veuillent ou non, les médias sont toujours, volontairement ou pas, des acteurs des guerres qu’ils prétendent observer. Et force est de constater que la plupart des quotidiens nationaux (si l’on excepteL’Humanité) soutiennent explicitement la guerre israélienne que les médias de consensus (comme le sont les radios et les télévisions qui tentent de fédérer les publics les plus larges) soutiennent tacitement. Ce soutien peut être délibéré (même si cela ne va pas sans quelques contorsions) dans les éditoriaux de la presse écrite ; il est parfois plus ou moins involontaire quand l’information, sous couvert de neutralité, présente comme équivalents les adversaires en présence et, du même coup, privilégie le plus puissant d’entre eux.

Premier relevé du champ de bataille de l’information que des analyses plus précises viendront peu à peu étayer, préciser et, le cas échéant, modifier.

La plupart des médias ont commencé par présenter les bombardements israéliens contre Gaza comme des « représailles » contre la reprise des tirs de roquettes ou une riposte de « légitime défense » contre ces mêmes tirs. De l’aveu même des responsables israéliens (qui ont même fini par en convaincre quelques médias français), l’armée israélienne avait mis à profit la trêve pour préparer, non pas préventivement, mais offensivement les opérations militaires (tandis que le Hamas de son côté se préparait lui aussi à la rupture officielle de la trêve).

Variante : la plupart des médias ont présenté les bombardements comme une réponse à la rupture de la trêve par le Hamas. Or, de l’aveu même de quelques-uns de ces médias, la trêve n’a jamais vraiment eu lieu : non seulement les premières ruptures militaires sont venues de l’armée israélienne, mais le gouvernement israélien n’a jamais respecté les conditions de cette trêve, à commencer par la fin du blocus imposé à la population de Gaza.

Il n’empêche : épousant les premières déclarations du gouvernement israélien, la plupart des médias ont présenté les objectifs de l’offensive militaire israélienne comme une tentative de mettre un terme aux tirs de roquettes et, pour cela, de détruire l’infrastructure militaire du Hamas. Or, de l’aveu même de responsables du gouvernement israélien, c’est l’existence même du Hamas et de l’autorité qu’il exerce à Gaza qui est visée. Mais il fallut plusieurs jours de bombardements pour que quelques médias français finissent par s’en rendre compte.

Il n’empêche : épousant encore les déclarations du gouvernement israélien, la plupart des médias ont présenté les cibles les bombardements comme des cibles militaires, mais ils ont soigneusement gardé pour eux le fait que pour l’armée israélienne tous les membres et sympathisants du Hamas sont des militaires (qu’il s’agisse de ceux qui agissent comme tels, de la police ou plus simplement de sympathisants sans armes) et, que pour ces mêmes militaires, toutes les infrastructures administratives et civiles de Gaza sont des repères d’islamistes.

Il n’empêche : la plupart des médias, dès le début, ont affecté de croire que les bombardements israéliens n’ont fait qu’accidentellement des victimes civiles… Ainsi s’établirait – c’est un distinguo qu’affectionne le gouvernement israélien – la différence entre le terrorisme du Hamas et la guerre d’Israël. Or même si les victimes civiles ne sont pas intentionnellement visées, c’est intentionnellement que sont menées des opérations militaires qui les rendent inévitables. Un massacre n’est pas une « bavure » : la plupart des médias français peinent manifestement à l’admettre, même quand ils finissent par s’inquiéter des risques d’une « catastrophe humanitaire ».

De même, le blocus imposé à Gaza par le gouvernement et l’armée israéliens relève des actes (et même des actes de guerre) qui visent délibérément la population civile que l’on tente ainsi de désolidariser du Hamas. Le blocus, pendant 18 mois, a sans doute fait plus de victimes civiles (y compris de morts prématurées) que les tirs de roquettes. Dire cela, ce n’est en rien justifier la fin poursuivie et les moyens employés par le Hamas : c’est énoncer un simple fait.

Il n’empêche : Le Monde qui ajuste régulièrement le droit international à ses convictions, a pu, dans un éditorial, réserver aux effets des tirs du Hamas l’accusation de « crimes de guerre »… et réserver quelques larmes aux victimes palestiniennes. Et la plupart des médias français d’expliquer ou de laisser entendre qu’il fallait distinguer entre les victimes fâcheuses du blocus et des opérations de l’armée israélienne et les victimes innocentes des actions du Hamas. Quant à s’alarmer de la formidable différence du nombre des victimes, ce serait sans doute nuire à la clarté des distinctions juridiques ou morales !

Ainsi, avant même que ne commencent « les opérations terrestres »(comme on dit pour éviter d’avoir à parler d’une invasion) des informations étaient taillées à la mesure des commentaires. Or ceux-ci, dans la plupart des quotidiens nationaux ont déploré, pour reprendre le langage des plaidoiries diplomatiques, un « usage disproportionné de la force », en condamnant non seulement la politique du Hamas, mais aussi, comme ils l’ont toujours fait par le passé, toute résistance des Palestiniens, et en adressant au gouvernement israélien les admonestations morales et les conseils politiques dont il ne tient aucun compte depuis soixante ans.

Pourtant, Laurent Joffrin, dès le 29 décembre, était déjà inquiet d’une éventuelle dégradation de la « supériorité morale » d’Israël (sic) – Évoquant la dénonciation par Israël des tirs du Hamas sur les colonies situées à la frontière de Gaza, Laurent Joffrin écrit : « On a raison de dénoncer les attaques contre les populations ; mais on court le risque de perdre sa supériorité morale quand on recourt aux mêmes méthodes meurtrières ».

C’était avant l’invasion de Gaza…

A suivre, hélas.

Yves Rebours

http://www.acrimed.org/article3042.html


[Mecanopolis – Janvier 2009]

Boycott d’Israël

Le code barre sur la plupart des produits israéliens commence par : 729

Parmi les produits israéliens :

Carmel (fruits et légumes)
Jaffa (fruits et légumes)
Kedem (avocats)
Coral (Cerises)
Top (fruits et légumes)
Beigel (biscuits apéritifs)
Hasat (agrumes)
Sabra (repas complets)
Osem (soupes, snacks, biscuits, repas complets préparés)
Dagir (conserves de poissons)
Holyland (miel, herbes)
Amba (conserves)
Green Valley (vin)
Tivall (produits végétariens)
Agrofresh (concombres)
Jordan Valley (dattes)
Dana (tomates cerises)
Epilady (appareils d’épilation)
Ahava (cosmétiques de la Mer morte)

Les produits des entreprises qui soutiennent l’Etat d’Israël (américaines ou européennes) (suite…)


Le futur Président des Etats-Unis n’a pas encore perdu sa peur d’Israël… pour se convaincre de l’influence du lobby pro Israël aux Etats-Unis, il suffit de regarder le silence géné du camp Obama face au massacre en cours à Gaza. Si volubile pendant la campagne, notre Barack est soudain devenu bien silencieux. Surtout ne pas mécontenter l’AIPAC et ses faucons Likudnik, défenseurs de la purification ethnique et du Grand Israël.

LE TEMPS EST VENU D’ARRÊTER D’AVOIR PEUR D’ISRAËL
[Sam Smith – Undernews – 08/01/2009 – Trad. Gregor Seither]

Chaque fois qu’Israël fait quelque chose de mauvais ou de stupide,  vous pouvez presque entendre le bruit des gens de gauche, humanistes et progressistes qui se précipitent vers un abri pour se cacher. Si vous écartez toute la rhétorique et les excuses, vous trouverez à la racine un fait très simple : les gens n’aiment pas qu’on les traite d’antisémite.

L’accusation d’antisémitisme est une matraque dont Israël a su si bien se servir que les USA ont, à ce jour, fait cadeau de plus de 100 miliards de dollars à Israël, juste pour faire plaisir à ce petit pays. En échange, Israël nous a gratifié d’une pléthore de conflits inutiles, nous a rendu extrèmement impopulaires dans le monde musulma, ce qui a contribué de manière significative aux attentats du 11 septembre et à la mise en place de cette folie qu’est la Guerre au Terrorisme, qui dévore nos budgets et nos libertés individuelles. Israël a, par ailleurs, mis sous tutelle une partie de la politique des Etats-Unis, n’hésitant pas à menacer directement des élus US s’ils ne se plient pas à ses oukazes… sans parler des nombreux espions israéliens implantés dans notre pays et dont on découvre régulièrement de nouvelles occurences. Quel autre pays au monde, favorisé à ce point là par notre pays, a été aussi réticent à nous rendre la faveur ?

Les attaques israéliennes sur Gaza, par exemple, sont non seulement brutales, inexcusables et une violation du droit international, elles constituent également une tentative directe de la part d’Israël de forcer la main de la politique étatsunienne, en créant une situation sur le terrain qui interdira toute lattitude d’action à la future administration Obama.

Et, comme par le passé, cette stratégie israélienne fonctionne à merveille parce que, même dans les milieux U.S. qui se disent informés et intelligents, dans les médias et groupes progressistes, tout le monde a peur de critiquer Israël.

Si par contre, vous êtes d’avis que le fait de tolérer, voire de soutenir par votre silence, une guerre cruelle et inutile est plus grave que le fait de se faire traîter d’antisémite, alors il est temps d’être aussi courageux vis à vis des accusations de l’extrème droite pro-Israël que nous le sommes habituellement vis à vis de celles de la droite néolibérale comme Ann Coulter ou Rush Limbaugh. Après tout, les arguments dont se servent les défenseurs sans nuances d’Israël relèvent généralement de la même logique de débat : on balance des accusations indéfendables et maximalistes afin de noyer le débat et obliger l’autre à se justifier sur un point qui n’a rien à voir. Dans le cas des Pro-Israël on utilisera ainsi l’évocation constante de la Shoah et on instrumentalisera de manière honteuse les victimes du passé pour légitimer des actions néfastes et balayer d’un revers de la main les victimes de crimes commis aujourd’hui. « Comment osez vous nous critiquer, après tout ce que nous avons souffert… ».

Mais il suffit de faire le pas libérateur en vous disant qu’après tout, vous n’en avez rien à faire de ce que Abe Foxman* raconte sur vous, pour que soudain toute la problématique du Moyen-Orient se présente de manière totalement différente. (NdL&I : Abe Foxman est le très médiatique et très manipulateur président de la Anti-Defamation League, connu pour terroriser les médias et les politiques en lançant des accusation d’antisémitimse à tout va. A force, face à la débilité croissante de bon nombre de ces accusations, Foxman a fini par lasser…. )

Et soudain vous êtes libre de vous poser des questions jusque là réprimées par peur d’être mal vu : ainsi vous découvrez que des gens tout à fait respectables évoquent ouvertement la possibilité de mettre en place un boycott d’Israël afin de faire pression de manière non-violente sur ce pays. Ainsi, le président de l’Assemblée Générale de l’ONU, par exemple, Miguel D’Escoto Brockman a déclaré il y a 15 jours  « Il y a plus de vingt ans, nous, au sein des Nations Unies, avons pris la suite du leadership de la société civile lorsque nous avons reconnu que les sanctions étaient nécessaires, comme moyen non-violents pour faire pression sur l’Afrique du Sud afin qu’elle cesse ses violations. Aujourd’hui, nous, les Nations Unies, devons suivre le mouvement de la nouvelle génération de la société civile qui demande des campagnes non violentes de boycott similaires, de désinvestissement et de sanctions afin de pousser Israël à cesser les violations. » D’autres personnalités lui ont emboité le pas… nonobstant le fait que Foxman et l’ADL multiplient les campagnes médiatiques pour nous dire que « Boycott d’Israël égale antisémitisme ».

Ce boycott pourrait ainsi frapper un certain nombre de sociétés bien connues : AOL Time Warner, Coca-Cola, Disney, Estee Lauder, IBM, Johnson & Johnson, L’Oreal, Nokia, Revlon, Sara Lee, Home Depot, Starbucks, Timberland, ou encore McDonald’s. Il pourrait aussi se concentrer sur une ou deux enseignes visibles, pour des questions d’impact médiatique et de facilité d’organisation.

Une autre approche pourraît être une campagne politique pour réduire l’aide accordée à Israël. Commençons par une modeste réduction de 10%  – soit 300 millions US$ – qui enverrait un premier signal aux autorités israéliennes et les ferait peut-être réfléchir.

Si vous n’arrivez pas à vous résoudre à être aussi dur vis à vis d’Israël que l’a été le Congrés des Etats-Unis vis à vis des ouvriers de l’industrie automobile (NdL&I : le congrès a refusé de voter l’aide financière pour sauver l’industrie automobile), il existe bon nombre d’autres méthodes pour manifester votre mécontentement vis à vis de la politique d’Israël. Vous pouvez par exemple soutenir des groupes comme le  New Israel Fund  <http://www.nif.org/&gt; qui tentent de poser un exemple de ce à quoi pourrait ressembler un Etat d’Israël progressiste.

Mais quelle que soit l’approche choisie, nous devrions tous prendre comme résolution de nouvelle année le fait de ne plus nous laisser intimider par les extrémistes pro Israël.  Ce sont des brutes de bac à sable et il est grand temps que nous les traitions comme il se doit pour ce genre de matamore.


Avec sa connerie habituelle, Dershovitz a déjà réagi à cette déclaration : « Brockman est un prêtre catholique, l’Eglise catholique a toujours été antisémite »… C’est si simple, la vision du monde sioniste. Si t’es pas avec nous 100%, t’es forcément antisémite…

Brockman_24_novembre
De sa tribune officielle, le président de l’Assemblée Générale appelle les Nations au Boycott d’Israël, pays Apartheid

[Malka Marcovic – 24/11/2008]

En 2001, lors de la Conférence mondiale contre le racisme à Durban, le document des ONG appelait les Nations à considérer Israël comme un pays d’Apartheid et à appliquer les mêmes sanctions que celle utilisées jadis contre le régime Sud Africain. Il aura fallu 7 ans pour que –  de textes en rapports, de résolutions en réunions – le processus fasse son chemin et que le Président de l’Assemblée Générale, le prètre sandinistre Miguel d’Escoto Brockman lance cet appel le 24 novembre depuis la tribune de l’Assemblée Générale de l’ONU.

« J’ai parlé ce matin de l’Apartheid et de la manière dont les politiques israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés sont similaires à l’Apartheid à une époque plus ancienne sur un autre continent.

Je pense qu’il est important que nous utilisions ce terme ici aux Nations Unies. Nous ne devons pas avoir peur d’appeler les choses pour ce qu’elles sont. Ce sont les Nations Unies après tout qui ont adopté la Convention internationale contre le crime d’Apartheid, posant ainsi clairement à la face du monde que ce type de pratiques officielle de discrimination doit être considéré comme illégal où qu’elles se déroulent.

Il y a plus de vingt ans, nous, au sein des Nations Unies, avons pris la suite du leadership de la société civile lorsque nous avons reconnu que les sanctions étaient nécessaires, comme moyen non-violents pour faire pression sur l’Afrique du Sud afin qu’elle cesse ses violations.

Aujourd’hui, nous, les Nations Unies, devons suivre le mouvement de la nouvelle génération de la société civile qui demande des campagnes non violentes de boycott similaires, de désinvestissement et de sanctions afin de pousser Israël à cesser les violations.

J’ai assisté à un grand nombre de réunions sur les droits du peuple Palestinien. Je suis surpris que certains continuent d’insister et demandent patience alors que nos frères et sœurs sont crucifiés.

La patience est une vertu en laquelle je crois. Mais il n’y a rien de vertueux à être patient avec la souffrance d’autrui. (…)

J’ai beaucoup d’amour pour le peuple Juif, et cela a été vrai toute ma vie. Je n’ai jamais hésité à condamner les crimes de l’holocauste ou tout autre des nombreux abus commis contre nos frères et sœurs juifs.

Pourtant, cela ne les autorise à en abuser contre autrui, en particulier contre ceux qui ont eut historiquement des relations exemplaires avec le peuple Juif. « 


[Thierry Meyssan – Mondialisation.ca – 05/01/2008]

Cet article a été publié en arabe par « New Orient News ». Il n’a pas pu être diffusé sur le Réseau Voltaire, saboté depuis plusieurs semaines.

L’attaque israélienne contre Gaza, est une option préparée de longue date. La décision de l’activer a été prise en réponse aux nominations de l’administration Obama. Les changements stratégiques à Washington sont défavorables aux visées expansionnistes de Tel-Aviv. Israël a donc cherché à forcer la main de la nouvelle présidence états-unienne en la plaçant devant le fait accompli. Mais pour organiser son opération militaire, Israël a dû s’appuyer sur de nouveaux partenaires militaires, l’Arabie saoudite et l’Égype, qui constituent désormais un paradoxal axe sioniste musulman. Riyad finance les opérations, révèle Thierry Meyssan, tandis que Le Caire organise des paramilitaires.

Depuis le samedi 27 décembre 2008, à 11h30 (heure locale), les forces armées israéliennes ont lancé une offensive contre la bande de Gaza, d’abord aérienne, puis aussi terrestre à partir du 3 janvier 2009, 18h30 (heure locale).

Les autorités israéliennes déclarent viser exclusivement des sites du Hamas et prendre le maximum de précautions pour épargner les vies des civils. Dans la pratique, viser « des sites du Hamas » signifie détruire non pas seulement les sites de ce parti politique, mais aussi les logements de ses cadres et, surtout, tous les bâtiments officiels. En d’autres termes, l’opération actuelle vise à anéantir toute forme d’administration dans la bande de Gaza. Le général Dan Harel, chef d’état-major adjoint, a précisé: « Cette opération est différente des précédentes. Nous avons mis la barre très haut et nous allons dans cette direction. Nous ne frappons pas uniquement les terroristes et les lance-roquettes, mais aussi l’ensemble du gouvernement du Hamas. Nous visons des édifices officiels, les forces de sécurité, et nous faisons porter la responsabilité de tout ce qui se passe sur le Hamas et ne faisons aucune distinction entre ses différentes ramifications. ».

Par ailleurs, « faire son possible pour épargner les vies des civils » ressort de la pure rhétorique et n’a aucune concrétisation possible : Avec environ 3 900 habitants au kilomètre carré la bande de Gaza est un des territoires à plus forte densité de population au monde. Il est matériellement impossible d’atteindre les cibles choisies sans détruire en même temps les habitations voisines.

Les autorités israéliennes affirment agir en légitime défense. Selon elles, des tirs de roquette ont repris contre l’État juif depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu par le Hamas, le 19 décembre 2008.

Or, le Hamas n’a pas rompu de trêve. Une trêve de six mois avait été conclue entre Israël et le Hamas par l’intermédiaire de l’Égypte. Israël s’était engagé à interrompre le blocus de la bande de Gaza ; l’Égypte s’était engagée à rouvrir le point de passage de Rafah ; et le Hamas s’était engagé à stopper les tirs de roquette contre Israël. Cependant, Israël et l’Égypte ne remplirent jamais leurs engagements. Le Hamas interrompit les tirs de roquettes durant des mois. Il les reprit en novembre à la suite d’une incursion israélienne meurtrière. Tirant le bilan de la duplicité de ses interlocuteurs, le Hamas a jugé inutile de renouveller un accord à sens unique. (suite…)


Cela fait près de deux mois que Julien Coupat et Yldune Lévy sont en prison… et le juge d’instruction n’aurait toujours pas trouvé le temps de les interroger ? On se fout de nous là ?

Sabotages SNCF: Yldune Levy reste en prison

[AFP 07/01/2008]

La cour d’appel de Paris a refusé mardi la remise en liberté d’Yldune Lévy, compagne de Julien Coupat, mise en examen dans l’enquête sur les dégradations contre des lignes ferroviaires à grande vitesse, a annoncé son avocat, Me Steeve Montagne.  La chambre de l’instruction de la cour d’appel a suivi les réquisitions du parquet général qui demandait qu’une décision d’un juge des libertés et de la détention (JLD) s’opposant à la remise en liberté de la jeune femme soit confirmée.

Le JLD avait justifié sa décision par le fait qu’Yldune Levy n’avait pas encore été interrogée par le juge d’instruction chargé de l’enquête, Thierry Fragnoli. Sa première audition par le magistrat depuis sa mise en examen est prévue jeudi après-midi, selon Me Montagne.

Mise en examen le 15 novembre pour destructions en réunion et association de malfaiteurs à visée terroriste, Yldune Lévy est la dernière des neuf personnes dite du « groupe de Tarnac » à être incarcérée avec Julien Coupat, présenté comme le chef de cette « cellule invisible » anarcho-autonome.»…

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hljURkNAxzWjz2wTjc3s1iUAePTw


[David Feugey – Silicon.fr – 07/01/2008]

Avec le Browser Security Handbook, les équipes de Google fournissent un ouvrage de référence qui répondra à la question suivante : comment les navigateurs web gèrent-ils les problèmes de sécurité et quelles stratégies emploient-ils face à diverses situations courantes ?

Ce livre sans concessions aborde la plupart des navigateurs web du marché : Internet Explorer (6 et 7), Firefox (2 et 3), Safari (3.2), Opera (9.62) et bien entendu les produits de la firme, comme Google Chrome et le navigateur intégré à Android.

Le Browser Security Handbook n’est pas destiné aux amateurs. Très technique, il s’appuie sur des tests librement téléchargeables, écrits spécifiquement pour l’occasion. Tous les domaines sont couverts : gestion des adresses, feuilles de styles, langages de script, support des greffons, etc. Quoique difficile d’accès, ce document pourra se montrer précieux pour les responsables chargés de déterminer quel navigateur web devra être utilisé dans une entreprise (par exemple).

Il est difficile de classer les navigateurs web d’après les résultats décrits dans cet ouvrage, les paramètres étant bien trop nombreux. Toutefois, les choix effectués par les ingénieurs d’Opera semblent judicieux, le navigateur de la compagnie affichant un nombre conséquent de bons points.

Le Browser Security Handbook est disponible en ligne à cette adresse, sous licence Creative Commons.

http://www.silicon.fr/fr/news/2009/01/06/google_publie_un_document_sans_concessions_sur_la_securite_des_navigateurs_web


[Philippe Béchade – Chronique Agora – 06/01/2008]
Les pressions baissières qui s’exercent sur les marchés actions depuis 15 mois semblent avoir été gelées par la chute des températures dans l’hémisphère Nord… mais les investisseurs ne savent pas trop s’il faut s’enthousiasmer pour le plan de relance sur lequel planche Barack Obama — une promesse d’avenir à 800 ou 1 000 milliards de dollars, voire plus si les prêteurs réitèrent leur confiance dans le dollar ? — ou se passionner pour l’audition de Bernard Madoff.

Les investisseurs du monde entier vont suivre les auditions de celui qui est devenu la référence millénaire en matière de carambouille financière comme s’il s’agissait de la cérémonie d’enterrement des années de brassage d’argent virtuel et de création de fausse valeur à partir de simples manipulations de fichiers informatiques.

La légende voudrait qu’un trader solitaire — appelons-le Jérôme Kerviel — puisse faire apparaître ou disparaître à volonté des milliards d’euros de gains ou de pertes en tapotant à la dérobée quelques lignes de programme sur un misérable clavier en matière plastique, au nez et à la barbe de l’élite de la sécurité informatique et des meilleurs cerveaux recrutés par les instances de régulation internationales.

Mais Bernard Madoff a fait beaucoup plus fort. Il a ridiculisé les dirigeants d’Enron, lesquels étaient parvenus à faisander Wall Street durant une demi-douzaine d’années à coup de fausse comptabilité, de filiales offshore, de cabinets d’audit marrons et de chantage exercé sur les analystes les plus intègres.

Il a même réussi à démentir le postulat d’Abraham Lincoln qui estimait que l’on peut parvenir à tromper un grand nombre de personnes durant peu de temps, ou bien tromper un tout petit nombre de personnes durant très longtemps… mais jamais réussir à combiner les deux à la fois.

Pendant plus de 20 ans, l’élite intellectuelle et financière de la côte Est, de la Floride et de la Californie s’est prosternée devant Bernard Madoff. La SEC n’avait pas à proprement parler embrassé sa cause face aux détracteurs de Madoff, mais l’un de ses plus éminents inspecteurs avait tellement embrassé sa nièce qu’il avait fini par l’épouser.

En moins de 12 mois, quelques baudruches en col blanc « bien sous tous rapports » — et notamment ceux des agences de notations qui attribuaient des triple A aussi bien à Northern Rock qu’à Lehman Brothers, UBS, Hypo Real, Fortis ou Bear Stearns — ont fait vaciller deux siècles de capitalisme et de révolution industrielle. Les plus pessimistes envisagent même comme conséquence ultime une désintégration des démocraties occidentales, tant l’influence des lobbies a pesé lourd dans le processus de dérégulation de l’industrie du crédit avec, comme corollaire, l’explosion des opérations financières impliquant des paradis fiscaux.

–>Etes-vous prêts à prendre le pari que la leçon de la crise née du « laisser-faire » a été bien apprise par ceux qui tirent depuis si longtemps les ficelles dans les coulisses du Congrès américain, de l’OMC, de la Commission de Bruxelles ou du parlement de Strasbourg ? Nous entendons déjà l’objection nous opposant la théorie du complot…

–> Croyez-vous que le personnel politique, devenu soudain incorruptible de Washington à Tokyo, en passant par Londres et Berlin, décrètera le bannissement des paradis fiscaux ? Ou encore qu’il lancera une traque impitoyable visant tous les fraudeurs de type Madoff qui sévissent dans les eaux troubles de Wall Street et du Nasdaq… ou chassent leurs proies des îles Caïmans aux Antilles néerlandaises ?

–> Croyez-vous que les centaines de milliards de dollars fraîchement imprimés par simple décret du Congrès sur proposition de la Fed et du Trésor US vont être confiés à une nouvelle génération de banquiers et de politiciens formés à l’école de l’intérêt du « peuple souverain » et des millions d’individus enfermés dans le piège de la dette ?

–> Croyez-vous que Barack Obama, en dépit des formidables espoirs qu’il incarne, a le pouvoir de préserver la crédibilité du dollar papier ? Ou encore celui de modifier radicalement le partage des fruits du travail entre salariés (qui devraient enfin payer un peu moins d’impôts dès 2009) et actionnaires (qui bien souvent n’en payent plus depuis des lustres, parce que fiscalement apatrides) ?

Si vous avez répondu oui à chacune des questions qui précèdent, alors dépêchez-vous de récupérer toutes les liquidités déposées sur votre livret A avant que sa rémunération ne chute de 150 points d’ici fin janvier. Puis réinvestissez les yeux fermés sur toutes les valeurs qui ont chuté de 60% ou plus en 2008 avec le secret espoir de décupler votre mise d’ici 2028. C’est ce qu’ont fait ceux qui ont placé leur épargne en Bourse au début des années 80… pour prendre leurs bénéfices avec le basculement des Etats-Unis sous administration républicaine à l’automne 2000.

Vous nous imaginez peut-être plus cynique que nous ne le sommes mais nous parions que le prochain piège haussier fera un plus grand nombre de victimes encore. L’homme est ainsi fait qu’il préfère s’accrocher au moindre espoir de se refaire et d’effacer une partie des pertes qu’il a subies plutôt que de remettre en cause la structure de son épargne, convaincu que les moins-values boursières ne sont qu’un bref orage ponctuel dans un ciel d’un vert (la couleur de la hausse) immaculé…

http://www.la-chronique-agora.com/redacteurs/PhilippeBechade.html


[Ayad Singh – SustainableFinance/IES Media Cooperative – 04/01/2009]

A l’occasion de la nouvelle année, l’émission MONEY sur CNN, parrainée par Bloomberg, a voulu rassembler la fine fleur de la finance afin d’examiner les conséquences de la crise en 2009. Tout le gratin des analystes financiers était là, Goldman Sachs, bien évidemment mais aussi des anciens de Lehman, de Towers, de Prime Cap…  bref des gens qui se sont surtout illustrés ces 5 dernières années, par une totale incapacité de prévision et d’analyse… et des gens qui ont tous la propension à être d’accord entre eux. Bref, en matière de débat, cela ne risque de pas être très intéressant…

CNN avait l’habitude d’inviter également régulièrement un autre analyste : Peter Schiff. Président d’un fonds d’investissement, Peter Shiff prédit depuis des années la crise actuelle, lors de nombreuses apparitions publiques sur CNN, MSBNC, FOX etc…Sous les quolibets moqueurs de ses petits camarades ‘experts’, Schiff décrivait exactement ce qui nous arrive aujourd’hui… Il aurait dont été intéressant de lui demander son avis sur 2009, étant donné qu’il est quasiment le seul à avoir fait des prédictions correctes, ces 5 dernières années.

Mais Schiff a un gros défaut : il est controversial – ce qui en langage politiquement correct de la part des moutons de la presse signifie « il profère des avis qui ne rentrent pas dans la grille autorisée des avis pour et  contre ». Ainsi Schiff critique les mesures prises par l’Administration pour sortir de la crise et ose dire que la seule solution pour les Américains est de changer de mode de vie, de cesser de vivre à crédit comme s’il n’y avait pas de lendemain, de revenir à une économie fondée sur la vraie production de valeur, pas sur la spéculation… Sacrilège ! On ne peut tolérer quelqu’un qui sabre à ce point le Veau d’Or.

Après s’être fait couper le micro lors d’une récente émission sur CNN., début décembre, Schiff a tout bonnement été débarqué du paysage médiatique.

  • Peter Schiff
Peter Schiff est un financier diplômé de Berkeley. C’est un des rares gros calibres du milieu autorisé à avoir prédit l’actuelle crise financière (noter dans cette vidéo comme ses contradicteurs de l’époque le font passer pour un illuminé). Selon lui, les mesures officielles actuelles ne font qu’aggraver la situation :
“The brutal truth that no one in Washington dares acknowledge is that our systemic economic problems can only be solved by a reduction in consumer borrowing and an increase in savings. We must repair our national balance sheet and a painful recession is the only path to achieve this. By interfering with the market’s attempts to bring this necessary change about, all the proposals currently coming from Washington or bubbling up from think tanks and Nobel prize-winning economists, will only exacerbate the imbalances and lay the foundation for even greater losses and a larger crisis”.
En octobre, il émet publiquement l’hypothèse de la loi martiale. Dans diverses interviews, ou compilations, il défend le probable effondrement du dollar. Le 8 décembre, sur CNN, alors qu’il s’apprête à faire des révélations importantes, il est purement et simplement censuré en direct.

Un lobbyiste bientôt au gouvernement ?
[Frederic Couchet:: dimanche 4 janvier 2009 ]
Avec un peu de retard, pour cause de vacances, je découvre qu’Éric Besson pourrait être remplacé à son secrétariat d’État par un lobbyiste. En effet, selon PC INpact Frédéric Lefebvre serait pressenti pour remplacer Eric Besson.

« Éric Besson, actuel secrétaire d’état à l’économie numérique deviendra en janvier le secrétaire général adjoint de l’UMP. L’information a été donnée par le Monde le week-end dernier. Le père du plan sur l’économie 2012 pourrait toutefois se voir proposer également le poste de ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, actuellement occupé par Brice Hortefeux. »

« La nature ayant horreur du vide politique, reste la place vacante d’Éric Besson. Selon des bruits de couloir, un nom revient : celui du Frédéric Lefebvre dont on raconte qu’il pourrait prendre le portefeuille de l’Économie numérique, peut-être en plus de celui de l’industrie, actuellement dans les mains de Luc Chatel. Un remaniement prévu pour le début 2009. »

(…) Frédéric Lefebvre n’est pas non plus un inconnu pour les acteurs de l’internet. Il a en effet été particulièrement actif lors des débats sur la loi DADVSI pour faire porter notamment les amendements dits « Vivendi Universal ».

Dans la mare aux Canards du Canard Enchaîné (28/12/2005, après le vote de l’amendement « licence globale ») :

« Sarko témoin à (télé)charge »(« Copain d’artistes (Reno, Clavier) et de dirigeants des « majors » du disque et du film, Sarkozy avait fait le forcing en leur faveur (…) », « il a publiquement désavoué l’amendement de ses petits camarades députés et il leur a envoyé deux de ses conseillers, Frédéric Lefebvre et Constance Le Grip, pour les travailler au corps »

Le Canard Enchaîné du 20 juin 2007 expliquait :

« Ce n’est pas à sa mise en examen dans l’affaire dite de la Fondation Hamon ni à son étiquette de centriste qui vaut à André Santini son secrétariat d’État à la fonction publique. Mais l’identité de son suppléant. Frédéric Lefebvre, ex-conseiller parlementaire de Sarko, exclu par Guéant et Cécilia, devient ainsi député. La première dame vecteur de promotion sociale…» .

Le Figaro: du 17 mai 2007 nous fait un savoureux portrait :

« Silhouette costaude, cheveux mi-longs, sur un visage de dur à cuire, ce quadra, conseiller parlementaire, a quelque chose de John Travolta dans Pulp Fiction. La politique dans le sang, à un degré qui le rend dangereux pour certains, il connaît Sarkozy depuis vingt ans ; l’accompagne depuis 1993. Les élus sont des pièces qu’il a appris à manipuler. Il les place dans les meetings, sur l’organisation desquels il veille comme un garde du corps sur son chef. »

Et l’’Express du 28/09/2006 :

« Qui, à l’Assemblée nationale, ne connaît pas Frédéric Lefebvre? Ce quadragénaire à l’élégance de Borsalino, cheveux longs gominés et cravates voyantes, passe une grande partie de son temps dans les couloirs du Palais-Bourbon, en tant que conseiller chargé des relations avec le Parlement du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. Lorsqu’ils l’aperçoivent, le portable collé à l’oreille, les députés interrompent leur conversation. «Voici le porte-flingue de Sarko», chuchotent-ils. Frédéric Lefebvre, chargé de s’assurer de leur loyauté envers son mentor, jouit d’un respect mêlé de crainte parmi les élus de la majorité. »

Concernant la possible arrivée de Frédéric Lefebvre au gouvernement le Canard Enchaîné du 31 décembre 2008 donne l’explication suivante :

« Il faut s’attendre à un renvoi en correctionnellet d’André Santini …. Conséquence possible : départ de Santini du gouvernement et, en vertu de la nouvelle loi, son retour à l’assemblée nationale à la place de son suppléant, Frédéric Lefebvre. Lequel se retrouverait à la rue. Un sort inacceptable pour un porte-parole de l’UMP et protégé personnel de l’Élysée. Du coup, Sarko cherche une solution pour sauver Lefebvre et il n’en a trouvé qu’une, pour le moment : l’élever au rang de secrétaire d’Etat lors du miniremaniement de janvier… »

Bonne année 2009 quand même.
Et n’oubliez pas de rejoindre l’April, on risque d’avoir besoin du soutien de tous. Soutenez le logiciel libre en adhérant maintenant à l’April.

http://www.couchet.org/blog/index.php?2009/01/04/352-un-lobbyiste-bientot-au-gouvernement


[MSBNC – Joe Scarborough – 03/01/2008]

Le présentateur vedette Joe Scarborough régurgite poliment la propagande israélienne, reprenant mot pour mot les communiqués de presse de Ehud Barak et se range fermement du coté de l’Administration Bush, « qui a tant fait pour la paix au Moyen-Orient ». Quand Brzezinski lui fait remarquer que sa connaissance de ce dossier est « superficielle » et lui avance des arguments factuels pour lui montrer qu’il a tort, le journaleux prend la mouche… c’est vrai quoi, c’est qui ce Brzezinski à la fin ? Et comme il n’a pas d’arguments, il fait ce que fait tout bon journaleux pour avoir le dernier mot : il coupe le micro de Brzezinski.

http://www.wimp.com/alltruth/


[Editorial – Riposte Laïque – n° 70 – 06/01/2008]

Il y a plusieurs années, j’avais été intéressé par une réunion publique organisée, en banlieue parisienne, par la Ligue des Droits de l’Homme. Le thème était : Paix au Proche-Orient, quelles solutions ? Espérant apprendre des choses, j’étais dans le public, au milieu de 500 personnes. A la tribune, entre autres, siégeaient l’animateur de ce débat, Daniel Mermet, le président de l’époque de la LDH, Michel Tubiana, Leila Shahid, représentante de l’autorité palestinienne en France, Bernard Ravenel, représentant des Comités Palestine, et un représentant de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), qui s’exprimait avec un fort accent anglais.

La tribune eut la parole pendant deux heures et demie. Je fus stupéfait de l’unicité de tous les discours. Israël était le méchant agresseur, et les Palestiniens les innocentes victimes. Daniel Mermet en rajoutait, à chaque transition, dans cette vision manichéenne. Il s’excusa, après la dernière intervention, auprès de la salle, et expliqua qu’il restait très peu de temps pour le débat, donc demanda aux éventuels intervenants de faire très bref. Je bondis sur le micro, et demandai cinq minutes.

Agacé, Mermet m’en accorda trois. Un peu ému, je commencai en disant que ce conflit était attisé par deux extrémismes, l’extrême droite religieuse juive, et l’extrême droite religieuse islamiste. J’expliquai que les uns voulaient un grand Israël, débarrassé des Palestiniens, et que les autres voulaient rayer l’Etat d’Israël de la carte du monde. Je fis donc part de ma surprise devant le fait qu’on n’ait pas encore prononcé une seule fois le nom du Hamas. Je dis rapidement ce qu’était réellement le Hamas, et la ligne politique qu’il défendait. A la tribune, cela commençait à se trémousser nerveusement, et Mermet tenta de m’interrompre. Je lui arrachai une minute pour conclure.

J’ajoutai que j’avais apprécié qu’en France, juifs et arabes aient pu travailler ensemble contre le Front national, au sein de SOS Racisme, et que la solution, au Proche-Orient, ne pourrait voir le jour que si chaque camp isolait ses extrémistes religieux et défendait une société laïque. Je terminai en disant que je souhaitais des réunions plus équilibrées, de la part de la LDH, pour une plus grande crédibilité de l’objectif annoncé : la paix. Un grand silence accompagna toute mon intervention et lui succéda quelques longues secondes où on aurait pu entendre voler une mouche.

Visiblement irrité par mes propos, Mermet passa la parole à Tubiana. Celui-ci commença à dire que la montée de l’islamophobie et du racisme en France était grave. Je l’interrompis de la salle en lui disant que je n’avais pas prononcé le mot islamophobie, et que je le priais de répondre à ce que j’avais dit. Alors que Mermet avait annoncé que la réunion devait se terminer dans le quart d’heure qui suivait, les différents intervenants prirent encore la parole une heure pour me répondre, souvent laborieusement, et justifier leur silence sur le Hamas.

Pourquoi commencer ce premier édito de l’année par cette anecdote déjà ancienne ? Parce qu’elle illustre la dérive de toute une partie de la gauche, politique, associative et syndicale, sur la question palestinienne. Pour avoir publié, dans le numéro 69, la charte du Hamas (1), et l’avoir qualifiée de raciste, de sexiste et de totalitaire, et pour ne pas avoir épousé le discours compassionnel politiquement correct, notre journal (lire l’abondant courrier des lecteurs) a été l’objet de réactions extrêmement vives, et parfois d’injures, de la part de quelques contradicteurs.

Selon certains, nous serions des monstres indifférents devant la souffrance de la population de Gaza, et serions indulgents devant les massacres de l’Etat d’Israël, colonialiste, raciste, fasciste, qui veut exterminer les Palestiniens comme Hitler a voulu en finir avec les Juifs (pour faire court). (suite…)


La preuve la plus flagrante qu’il ne faut jamais croire ce que dit un homme politique lors de la campagne électorale…

[Andrew McDonald – débat électoral George W. Bush – Al Gore – 2000]

Il y a neuf ans, en octobre 2000, lors d’un débat l’opposant à Al Gore, George W. Bush disait qu’il ne fallait pas que les USA imposent leur politique aux autres pays, que les USA devaient être un pays humble, que ce n’était pas le rôle de l’Armée de faire du « Nation Building », que l’armée U.S. était bien trop engagée à travers le monde, qu’il fallait ramener le troupes à la maison, que ce n’était pas le rôle des U.S.A. d’être le gendarme de la planète… mais surtout, il faut un président qui dise la vérité.

Oui, oui… vous avez bien lu…

Et si vous ne nous croyez pas, c’est en vidéo… ici :

http://www.wimp.com/oldbush/


[Backchich – 03/01/2008]

Rachida Dati a accouché ce 2 janvier. « Bakchich » félicite la maman… et le papa, José Maria Aznar, comme l’ont confirmé à « Bakchich » les services marocains et un très proche conseiller de Sarkozy.

Les services secrets marocains, dûment rencardés par leurs collègues espagnols, en étaient persuadés. José Maria Aznar, l’ancien premier ministre espagnol, était bien le père de l’enfant de Rachida Dati, comme l’avait susurré Bakchich. Or quelques jours avant l’heureux évènement du 2 janvier, un des conseillers les plus proches de Nicolas Sarkozy a confirmé à Bakchich l’information. Tout en précisant que la clinique de l’ouest parisien où la Garde des Sceaux a accouché était bien spécialisée dans les problèmes de fertilité.

Autant d’informations dévoilées par Bakchich et un anathème attendu. « Atteinte à la vie privée », « journaliste de caniveau »…etc. Ce serait oublier que Rachida Dati, outre une médiatisation avec laquelle elle a appris à brillamment jouer, est une femme politique de premier plan. A la tête d’un ministère régalien et ô combien important, la Justice, soumis à de nombreux soubresauts, réformes. Qu’un accouchement et que l’identité du père sont, à ce titre, des informations de premier plan.

http://www.bakchich.info/article6354.html


Message aux journalistes : ça vaut aussi pour vous… un peu de « vrai terrain » parfois, c’est pas mal non plus…

[ Jeff Jarvis | www.buzzmachine.com | 02/01/2009 – Traduit par Laurent Mauriac – Rue 89 ]

Mon ami Eric Sherer raconte la rencontre dramatique entre Josh Cohen de Google News et un groupe d’éditeurs de journaux français hostiles. Je vous en donnerai les détails un peu plus tard. Mais pour planter le décor, commençons ici:

Imaginez que Google et Google News arrêtent simplement de faire des liens vers les sites d’information et les évitent complètement, puisqu’ils se plaignent autant. Que deviendraient-ils?

  • Ils perdraient le trafic direct issu de Google News et la capacité de vendre des publicités sur ces pages avec ces lecteurs.
  • Ils perdraient l’occasion de rencontrer, accueillir ces nouveaux lecteurs et de développer une relation avec eux.
  • Ils perdraient le trafic qu’ils obtiennent grâce aux recherches.
  • Ils perdraient la possibilité de publier des liens sponsorisés, fournis par Google, et d’en tirer des revenus.
  • Ils perdraient la notoriété gagnée sur Internet grâce au « jus de Google ».
  • Ils souffriraient, leur influence diminuerait et Google serait accusé de tuer l’information.

Mais les Français blâment Google quoi qu’il arrive, et même si Google leur apporte tous ces bénéfices. Bien sûr, tout cela n’a pas de sens.

La presse pense que Google lui est redevable

Cette attitude anti-Google vient apparemment d’une conception qu’a la presse de ses prérogatives que nous observons clairement en France mais aussi ailleurs: Google nous est redevable. Nous perdons de l’argent à cause de la publicité et Google gagne de l’argent avec la publicité. Donc Google devrait jouer franc-jeu et nous en donner une partie. (suite…)


A croire que pour le Gouvernement, il n’y a que deux types de mineurs: les délinquants et les victimes de pédophiles. (NDL&I : Excellent ! C’est tout à fait ça, nous sommes revenus à 1848 avec les écoles comprises comme des centres de dressage…)

Voitures brûlées : brouir ou conduire, il faut choisir

[ Eolas – Rue 89 -02/02/2009]

Encore une fois, nous sommes en présence d’une politique d’annonce, et fort efficace du point de vue médiatique: les journaux en parlent tous. Elle donne l’impression d’un Président qui agit, sans que personne ne se dise que tiens, vu que ça fait six ans qu’il est aux premières loges pour voir flamber les voitures au Nouvel An, il aurait peut-être pu y penser avant, ni ne s’interroge sur la faisabilité ou l’efficacité réelle du projet. Un fait divers = une annonce.

Avec à la clef, un (vague) projet, à l’effet dissuasif nul, dont la réalisation promet d’être difficile et coûteuse, pour un résultat qui sera forcément inefficace car ne frappant qu’une toute petite partie des personnes concernées. Mais une opinion publique bien contente.

De ce point de vue, 2009 s’inscrit pleinement dans la continuité.

Notre Président ne connaît pas le repos. Il ne lui aura pas fallu longtemps pour lancer sa première « fusée intellectuelle », pour reprendre cette si exacte expression de Philippe Bilger, de l’année 2009.

Comme ce fut le cas il y a un an avec la disparition de la pub sur le service public, on sent que plus de soin a été apporté à la précipitation de l’annonce qu’à la réflexion sur la faisabilité. Il suffit que la mesure réponde immédiatement à un fait divers, satisfasse un public frustré par une colère impuissante, aggravée par les dérangements digestifs d’un lendemain de Réveillon, et que le Bon Sens y appose son sceau pour que la mise en orbite ait lieu.

Voyons le cru 2009:

PARIS (AFP) — Le président Nicolas Sarkozy souhaite empêcher les incendiaires de voitures de passer le permis de conduire « aussi longtemps que la victime des faits ou le fonds de garantie n’a pas été indemnisé en totalité ». (…)

Le chef de l’Etat a affirmé vouloir « que l’on réfléchisse à la possibilité pour les juridictions pénales d’interdire à un mineur condamné pour des faits d’incendie de véhicule de passer un permis de conduire pour des véhicules deux ou quatre roues aussi longtemps que la victime des faits ou le fonds de garantie n’a pas été indemnisé en totalité ».

« On » étant toute autre personne que le Président, trop occupé à avoir des idées pour s’occuper de détails comme la faisabilité, ou l’efficacité. Je prédis une commission et un rapport.

Et comme d’habitude, pour soutenir la mesure: l’argumentation négative. Je ne vais pas dire pourquoi je le fais, je vais dire qu’il n’y a pas de raison pour ne pas le faire:

« Il n’y a aucune raison que ce soit les honnêtes gens qui aient à payer les conséquences des comportements de délinquants », a-t-il ajouté.

Comme le faisait observer une (é)lectrice au sujet de la rétention de sûreté: peu importe que ça ne serve à rien; rien ne serait pire que de ne rien faire. La gesticulation plutôt que l’inaction. D’un point de vue rationnel, ça se discute (l’inutile et l’inefficace ont un coût supérieur à l’inaction pour un résultat similaire); du point de vue politique, il n’y a pas photo: ça marche.

En ces lieux, on préfère le rationnel à la politique. Assumons donc le rôle du « on » présidentiel et voyons en quoi il y a loin de la coupe de champagne aux lèvres. L’idée est de faire pression sur les auteurs mineurs des incendies de voiture pour qu’ils indemnisent leur victime. La sanction serait de leur interdire de passer le permis jusque là. On pouvait aussi les priver de dessert ou de télé, mais non, ce sera le permis.

Voyons les objections de principe avant de voir les difficultés pratiques. (suite…)


Israéliens et Palestiniens engagent la bataille du web

[François Meurisse – Libération – 02/01/2008]

Vidéos, chats, blogs… Depuis le début de l’offensive sur Gaza, l’armée et les autorités israéliennes ne négligent aucun moyen pour faire passer leurs messages. Mais dans le territoire palestinien, on tente de briser le silence.

L’image est instable, en noir et blanc et il n’y a pas de son. Vendredi après-midi, cette vidéo avait pourtant été vue plus de 200.000 fois sur la Toile. D’une durée d’un peu moins de trois minutes, elle présente plusieurs hommes transférant d’un véhicule à un autre ce qui semble être des roquettes. Soudain, l’image se brouille, on distingue une explosion. L’armée israélienne vient de frapper. C’est elle qui a mis en ligne la vidéo sur son propre compte YouTube, créé le 29 décembre, et elle assure que les hommes filmés – et sans doute tués – sont des activistes du Hamas.

21 autres vidéos sont disponibles, certaines d’entre elles filmées par des drones (avions sans pilote), d’autres proviennent directement des caméras embarquées sur les missiles de l’armée. Il est ainsi possible de suivre le déroulement de l’offensive militaire israélienne – ou plutôt ce que les militaires acceptent d’en montrer, les journalistes internationaux étant toujours interdits d’accès à la bande de Gaza. (suite…)


Oh ! Oh !

[The Inquirer – 31/12/2008]
La grande nouvelle du jour n’est pas qu’Alan Cox quitte Redhat, mais bien là où il va: chez Intel. Vous allez nous dire que vous vous en fichez comme de vos premiers Pampers, mais Intel fourbit son département OS comme un général prépare sa prochaine bataille.

Intel s’est gentiment développé en centrale Linux, avec le contrôle de l’une des distros les plus efficaces de la Galaxie, Moblin, et sans être particulièrement fan de l’Os brisé après avoir annoncé ne pas le déployer en interne.

Par contre ils ont engagé des développeurs open source en masse et fourni l’un des meilleurs portefeuilles de pilotes du marché.
http://www.theinquirer.fr/2008/12/31/intel-se-paye-alan-cox.html


Désormais, quand on est humoriste, on ne monte pas sur scène sans avoir fait relire son script par un avocat… étrange démocratie.

A noter que  – encore une fois – le journaliste gratte son papier sans avoir vu, ou au moins prendre la peine de – au minimum – visionner les vidéos du spectacle de Dieudo.  L’homme « vêtu d’un uniforme identique à ceux portés dans les camps de concentration » est tout simplement Jacky, partenaire d’un autre sketch joué précédemment et qui se moque de la décision de Sarkozy de faire parrainer des enfants assassinés en déportation par des classes de primaire. « Afin de lutter contre les assassins de la mémoire, désormais toute pièce de théatre jouée en France devra obligatoirement comporter un personnage de déporté sur scène »… c’est pas très fin, c’est gros comme du Dieudo mais cela méritait d’être précisé.

Mais si on commence à demander aux journalistes d’être précis sur ce qu’ils écrivent…

[L’Express – Laurent Chabrun,  30/12/2008 ]

L’humoriste, qui a fait monter sur scène le négationniste Robert Faurisson, a réglé tous les détails de son spectacle pour échapper aux poursuites judiciaires. Une enquête va toutefois essayer de le prendre en défaut.

La provocation de l’humoriste Dieudonné qui a fait monter  sur scène et acclamer le négationniste Robert Faurisson était soigneusement calibrée.

Déjà condamné le 26 juin dernier, en appel, pour avoir, en 2005, assimilé la shoah à de la « pornographie mémorielle » et le 15 novembre 2007 pour avoir comparé des juifs à des négriers, le « comique » s’est soigneusement gardé, cette fois, de s’exposer, de front, à des poursuites pour contestation de crime contre l’humanité.

« En faisant ovationner Robert Faurisson, plusieurs fois condamné, Dieudonné n’a pas, directement, commis un délit constate, un magistrat proche du dossier, et seule l’enquête préliminaire permettra d’établir si des injures antisémites ou des déclarations négationnistes pourront être poursuivies« .

L’enquête menée par la Brigade de Répression de la délinquance contre les personnes (BDRP) de la préfecture de police de Paris devrait répondre à cette question. Les investigations des policiers vont, en particulier, porter sur le moment où, pour remettre une sorte de prix à Robert Faurisson, un homme, vêtu d’un uniforme identique à ceux portés dans les camps de concentration, est monté sur scène. Les policiers devraient, ainsi, examiner, dans le détail des enregistrements réalisés avec des téléphones portables. Certains, comme ci-dessous, sont disponibles sur Internet.

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/comment-dieudonne-a-calcule-sa-provocation_728771.html


Comme toujours, Mona Chollet voit clair, parle juste et réussit à capter et formuler ce qui nous bouillonne tellement dans le coeur, que cela n’arrive pas à sortir… Merci Mona !!!!  « L’shanah  haba’ah bifalastin » ?

Des « barbares » bombardés à Gaza

Construire l’ennemi
[Périphéries – Mona Chollet – Thomas Lemahieu – 1er janvier 2009]

Qu’elle était naïve, décidément, cette idée selon laquelle, avec l’expansion des moyens de communication, il ne serait plus possible de commettre une exaction sans que l’opinion internationale, aussitôt alertée, réagisse par une protestation unanime… Alors que, pour compenser ce rétrécissement spectaculaire de la planète, il suffisait d’intensifier en proportion les efforts de propagande. Les bombardements israéliens sur Gaza en offrent la démonstration la plus achevée.

Vous croyez voir une population prise au piège, privée de tout par un blocus inhumain, se faire massacrer par un Etat qui, soutenu par la première puissance mondiale et assuré, quels que soient ses forfaits, de ne jamais être inquiété, occupe illégalement des territoires et opprime un peuple depuis quarante ans, en violant sans cesse ses engagements ? Abracadabra !

Mais non : vous voyez un pauvre petit Etat merveilleusement démocratique se défendre contre les méchants islamistes qui veulent sa perte. Et le pauvre petit Etat est vraiment désolé de devoir au passage réduire en charpie quelques gamins – les seuls Palestiniens que l’on daigne considérer comme « innocents », ce sont les enfants ; et encore… – pour parvenir à atteindre les fourbes activistes méritant mille fois la mort qui se cachent lâchement parmi eux.

« A partir du moment où l’autre est l’ennemi, il n’y a plus de problème. » On avait déjà eu l’occasion de citer ici cette phrase par laquelle, dans le roman de Stéphanie Benson Cavalier seul, un personnage explique comment on peut justifier les pires crimes. Croit-on vraiment qu’un seul massacre ait pu se commettre sans que ses auteurs se persuadent et persuadent les autres qu’ils y étaient obligés par le danger que représentaient leurs victimes ?

Dans son livre La peur des barbares (Robert Laffont, 2008), Tzvetan Todorov rappelle : « Quand on demande aux policiers et aux militaires sud-africains pourquoi, au temps de l’apartheid, ils ont tué ou infligé des souffrances indicibles, ils répondent : pour nous protéger de la menace que les Noirs (et les communistes) faisaient peser sur notre communauté. « Nous n’avons pris aucun plaisir à faire cela, nous n’en avions aucune envie, mais il fallait les empêcher de tuer des femmes et des enfants innocents (1). » »

Transformer le faible en fort et le fort en faible

Ainsi, le sort fait aujourd’hui aux Gazaouis a été permis par une longue et obstinée construction de l’ennemi. Depuis le mensonge fondateur d’Ehud Barak sur la prétendue « offre généreuse » qu’il aurait faite en 2000 à Camp David, et que les Palestiniens auraient refusée, les politiciens et les communicants israéliens s’y emploient avec zèle ; et, ces jours-ci, ils intensifient leurs efforts (lire par exemple « Internet, l’autre zone de guerre d’Israël », Le Figaro, 31 décembre 2008).

Mais le 11 septembre 2001, en poussant l’Occident à la frilosité grégaire et au repli identitaire, leur a offert un terrain favorable en leur permettant de jouer sur la nécessaire solidarité des « civilisés » face aux « barbares » : innocence inconditionnelle pour les premiers, culpabilité tout aussi inconditionnelle pour les seconds. Dans son éditorial de Libération du 29 décembre, Laurent Joffrin met ingénument en garde Israël contre le risque de perdre sa « supériorité morale » : en effet, on frémit à cette hypothèse. Quant à Gilad Shalit, il n’est pas le soldat d’une armée d’occupation capturé par l’ennemi, ce qui fait quand même partie des risques du métier, mais un « otage » (2).

La focalisation hypnotique, obsessionnelle, sur l’« intégrisme musulman », relayée avec zèle par d’innombrables éditorialistes et tâcherons médiatiques, tous ces « meilleurs spécialistes de l’islam de tout leur immeuble » qui, conformément au désormais bien connu « théorème de Finkielkraut » (moins tu en sais sur le sujet dont tu causes, plus on t’écoute), y ont trouvé un fonds de commerce providentiel et l’occasion d’une gloire facile, est parvenue à persuader l’opinion occidentale que celui-ci représentait aujourd’hui le plus grand danger menaçant le monde.

« Pour ma part, je soutiens Israël et les Etats-Unis. La menace islamiste est, à mes yeux, beaucoup plus terrifiante », ânonne ainsi un intervenant sur un forum – les forums constituant un témoignage accablant de l’ampleur et de la réussite du lavage de cerveau. Bassiner jour après jour des citoyens occidentaux désorientés par l’évolution du monde et peu sûrs d’eux-mêmes avec la « menace islamiste » a eu pour effet de faire disparaître tout le reste, et en particulier de gommer comme par magie tout rapport de forces objectif.

Le résultat, c’est qu’un type qui insulte une femme voilée dans le métro parisien n’a pas l’impression de s’en prendre à plus faible que lui, mais de poser un acte de résistance héroïque (« M’agresser est quasiment vécu par l’agresseur comme de la légitime défense », observe Malika Latrèche dans Les filles voilées parlent). Et qu’Israël passe non pas pour l’agresseur, mais pour la victime : « Les Israéliens ont toute ma sympathie dans cette épreuve », lit-on sur les forums du Nouvel Observateur, alors que les Gazaouis pataugent dans le sang et les gravats.

Massacrer les Palestiniens pour libérer leurs femmes

Le matraquage sur l’« islamisme » a été si efficace que l’occupation israélienne, qui constitue pourtant la donnée première de la situation au Proche-Orient, a tout simplement disparu des radars. Au mieux, quand on reste un peu sensible au malheur palestinien, on fait comme s’il était symétrique au malheur israélien – toujours cette « fausse symétrie » que pointaient Denis Sieffert et Joss Dray dans La guerre israélienne de l’information. Si d’aventure l’opinion occidentale est quand même prise d’un doute passager, « euh, vous êtes sûrs que vous n’y allez pas un peu fort, là, quand même ? », elle est aussitôt invitée à se rappeler que, de toute façon, ces gens-là ne sont que des bêtes malfaisantes qui détestent les juifs par pure méchanceté d’âme (eh bien oui, pour quelle autre raison cela pourrait-il bien être ?) et qui oppriment leurs femmes – on espère que les femmes palestiniennes seront au moins reconnaissantes à Israël de les débarrasser de tels monstres en tuant leurs maris, leurs pères, leurs frères, leurs fils. Faut-il en déduire que le machisme mérite la peine de mort ? Dans ce cas, suggérons que la sanction soit aussi appliquée en Occident : je sens qu’on va rigoler. (suite…)