Censure



[Mediapart – 14 MARS 2017 –  CARINE FOUTEAU ET MICHAËL HAJDENBERG]
Marine Le Pen, élue présidente de la République, pourrait parfaitement s’accommoder de la Ve République. Nominations, référendums, état d’urgence déjà en vigueur : quelques semaines lui suffiraient pour mettre en place un État FN. Peu d’institutions seraient en capacité de résister.

Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur. Ni de se lancer dans un récit de fiction. Simplement de prendre la mesure de ce qui pourrait advenir si Marine Le Pen accédait à la présidence de la République.

Son programme est connu – Mediapart y reviendra longuement dans les semaines qui viennent. Mais pourra-t-elle le mettre en œuvre ? Quels pouvoirs la Constitution lui offre-t-elle pour annihiler les tentatives d’obstruction qui se feront jour ? Peut-elle façonner, et en combien de temps, un État FN ? Quels seraient les possibles contre-pouvoirs si un régime autoritaire s’attaquait aux libertés fondamentales ?

Le 26 février, la présidente du Front national a donné un avant-goût de sa vision du pouvoir : « Je veux dire aux fonctionnaires, à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser les pouvoirs d’État pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus (…), de se garder de participer à de telles dérives. » Et de poursuivre : « Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’État que nous voulons sera patriote. »

La Ve République, dont Charles de Gaulle avait dû promettre en 1958 qu’elle n’avait pas été taillée pour un dictateur, peut-elle permettre quelque 60 ans plus tard la mise au pas d’un pays ? Une chose est sûre : Marine Le Pen, contrairement à d’autres candidats, n’annonce pas de VIe République ou de changement de régime. Comme le dit Paul Alliès, professeur émérite de science politique à la Faculté de droit de Montpellier dans un billet de blog publié sur Mediapart, « le régime de la Ve République est parfaitement compatible avec sa conception césariste de l’exercice du pouvoir ».

L’article 5 de la Constitution affirme en effet que le président « assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État ». Clef de voûte du système, « il veille au respect de la Constitution ». Il en est donc « l’interprète », analyse le constitutionnaliste Bertrand Mathieu, professeur à l’École de droit de la Sorbonne Université Paris I, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et vice-président de l’Association internationale de droit constitutionnel. L’article 15 en fait aussi le chef des armées, susceptible de décider seul de l’usage de l’arme nucléaire.

Se projeter s’avère d’autant plus complexe que rares sont les chefs d’État autocratiques à avoir annoncé la couleur avant leur accession au pouvoir. Et que beaucoup de paramètres restent encore inconnus, à commencer par la future composition de l’Assemblée nationale. Marine Le Pen y obtiendrait-elle une majorité ? Pour augmenter ses chances de succès aux législatives, rien ne l’empêche de convoquer un référendum immédiatement après l’élection présidentielle afin de mettre en place un scrutin (partiellement ou intégralement proportionnel) qui lui serait plus favorable.

Même s’il est impossible de prévoir par avance les contours d’un futur régime autoritaire – « Un barrage juridique n’est jamais qu’un barrage de papier », commente un conseiller d’État –, voici ce que la présidente serait en mesure de faire grâce aux attributions que lui confère la Ve République. (suite…)


google_negationisme
On commence toujours par censurer les pédo-nazos avant de passer aux autres dissidents du moment…

Google peine à ne plus faire la part belle aux négationnistes sur le web

[LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 21/12/2016]

Le géant informatique Google a affirmé mardi qu’il oeuvrait à améliorer l’algorithme de son moteur de recherche pour écarter des informations « ne faisant pas autorité », comme celles d’un site négationniste qui arrivait en tête de recherches portant sur l’Holocauste

C’est le quotidien britannique The Guardian qui a remarqué l’affaire la semaine dernière. Sur Google, on trouve derrière le site « Stormfront », un groupe de personnes niant la réalité du génocide des Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Une communauté très bien référencée qui apparaissait comme premier résultat à la question: « L’Holocauste a-t-il eu lieu? ».

Google a tenté de réagir en affirmant que son objectif était de fournir des « résultats faisant autorité » tout en proposant « une variété de contenus divers venus de différentes sources ». « Juger quelles pages internet sont les mieux à même de répondre à une question est un problème complexe et nous ne le faisons pas toujours de la meilleure façon », a expliqué le groupe américain dans un communiqué.

« Une approche évolutive pour résoudre le problème »

« Lorsque des informations ne faisant pas autorité se classent trop haut dans les résultats de recherches, nous développons une approche évolutive et automatisée pour résoudre le problème, plutôt que de les retirer une à une manuellement », poursuit le texte. Des ajustements récents dans les algorithmes de Google « aideront à faire apparaître des contenus plus crédibles et de meilleure qualité », a encore affirmé l’entreprise.

Les critiques sur les résultats de recherches concernant l’Holocauste ne sont pas un cas isolé pour Google qui avait déjà été pointé du doigt le mois dernier sur de fausses informations diffusées durant la campagne présidentielle américaine.

Il ne devrait y avoir « aucune situation dans laquelle de fausses informations sont répandues », a estimé le patron de Google Sundar Pichai lors d’une interview avec la BBC le mois dernier, assurant que son groupe chercherait à améliorer les réponses aux milliards de recherches qu’il traite quotidiennement.

En France, Google peut mieux faire…

Pour en avoir le coeur net, nous avons effectué le même exercice que le Guardian sur les résultats en français. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est la page du négationniste français Robert Faurisson, 87 ans, qui empoche la mise. Son blog se paie même le luxe d’arriver avant la page Wikipédia consacrée à l’Holocauste et celle dédiée à la Shoah…

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/google-peine-a-ne-plus-faire-la-part-belle-aux-negationnistes-sur-le-web_1862379.html


Dans ce cas, il faudrait carrément attaquer l’intégralité des fournisseurs d’accès Internet pour permettre à la propagande de circuler dans ses tuyaux…

Tuerie d’Orlando: des familles de victimes attaquent Facebook, Twitter et Google
[ LEXPRESS.fr –  21/12/2016 ]

Trois familles ont déposé une plainte lundi contre les réseaux sociaux, qu’ils accusent d’avoir concouru au processus de radicalisation d’Omar Mateen, l’auteur de l’attentat d’Orlando.

Les familles de trois victimes de l’attentat d’Orlando, Tevin Crosby, Juan Raon Guerrero et Javier Jorge-Reyes, on déposé une plainte contre Facebook, Twitter et Google, qu’elles accusent d’avoir contribué à la radicalisation du tueur, Omar Mateen.

Dans leur plainte, déposée lundi devant la cour fédérale de Détroit (Michigan), les familles reprochent aux trois réseaux sociaux d’avoir « procuré au groupe terroriste EI des comptes, que [ses membres] ont utilisé pour partager leur propagande extrémiste, collecter de l’argent et attirer de nouvelles recrues ».

« Soutien matériel »
A leurs yeux, l’auteur du massacre perpétré dans une boîte de nuit de Floride le 12 juin dernier (49 morts et 53 blessés), qui n’avait jamais rejoint les rangs de Daech avant son attaque, n’a eu que ces outils numériques pour s’imprégner de la doctrine des djihadistes.

LIRE AUSSI >> « Le djihadiste américain agit seul mais pense appartenir à une communauté »

« Ce soutien matériel a été essentiel dans l’essor de l’EI et lui a permis de mener ou de faire mener de nombreuses attaques terroristes », dénoncent les familles dans leur plainte.

Des plaintes qui aboutissent rarement
Ce n’est pas la première fois que les trois géants du web sont visés par de telles plaintes, qui n’ont toutefois jamais abouti. Aux Etats-Unis, les réseaux sociaux sont en effet protégés par la section 230 du Communication Decency Act (CDA), adopté en 1996, qui exonère les hébergeurs de la responsabilité de contenus postés par les utilisateurs.

En août dernier, un juge a débouté une action de groupe contre Twitter, qui imputait au réseau social une part de responsabilité dans une attaque de Daech en Jordanie. A ce titre, le magistrat avait invoqué le CDA pour rejeter la plainte.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/tuerie-d-orlando-des-familles-de-victimes-attaquent-facebook-twitter-et-google_1862382.html


[FABRICE ARFI, RENÉ BACKMANN, MICHEL DELÉAN, LOUISE FESSARD, JÉRÔME HOURDEAUX ET MATTHIEU SUC – MEDIAPART – 30 NOVEMBRE 2015]

Pourquoi des terroristes surveillés parviennent-ils à passer à l’acte ? Pourquoi les agents semblent-ils condamnés à constater leur impuissance chronique ? Pourquoi la classe politique refuse-t-elle d’engager la grande remise à plat réclamée par de nombreux spécialistes ? Mediapart a interrogé des dizaines de personnes (magistrats, agents secrets, policiers, experts, politiques…), s’est plongé dans plusieurs procédures judiciaires en cours et a épluché divers rapports pour comprendre la crise sans précédent de la lutte antiterroriste en France.

Le 15 janvier 2015, une voiture banalisée de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) prend en filature la Citroën C3 d’Amar R. Les services secrets s’intéressent à cet ancien voisin de cellule d’Amedy Coulibaly, car il est l’un des derniers à avoir vu le futur tueur de l’Hyper Casher, le 6 janvier, soit la veille de l’attaque contreCharlie Hebdo. La C3 arrive à destination, au Fort de Rosny (Seine-Saint-Denis), là où sont installés plusieurs services de la gendarmerie ; là, aussi, où vit la maîtresse d’Amar R., une adjudante récemment convertie à l’islam. Le véhicule de la DGSI se gare sur la chaussée qui longe l’entrée de la caserne. L’un des agents en planque reconnaît un visage familier dans une voiture voisine, stationnée non loin. C’est un collègue de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris, un autre service de renseignement. Jusqu’à cette rencontre fortuite, la DGSI et la DRPP ignoraient qu’elles surveillaient l’une et l’autre la même cible, en même temps.

Cette anecdote pourrait, à elle seule, résumer le désordre de la lutte antiterroriste française. Mais le problème est plus profond, plus grave. Deux semaines après les attentats du 13 novembre, onze mois après ceux qui ont visé Charlie Hebdo, des policiers et l’Hyper Casher, trois ans après les massacres commis par Mohamed Merah contre des militaires et des écoliers juifs, les services de l’État chargés de lutter contre le terrorisme connaissent une crise sans précédent. Mediapart a interrogé des dizaines de personnes (magistrats, agents secrets, policiers, experts, politiques…), s’est plongé dans plusieurs procédures judiciaires en cours et a épluché divers rapports (parlementaires, syndicaux ou administratifs) pour mener cette enquête.

Il ne s’agit pas d’accuser, mais de comprendre. Comprendre pourquoi des terroristes fichés et surveillés parviennent à passer à l’acte, pourquoi des agents compétents et dévoués semblent condamner à constater leur impuissance chronique, pourquoi la classe politique, à droite ou à gauche, fait mine de ne pas voir le problème, refusant d’engager la grande remise à plat réclamée par de nombreux spécialistes. Face à ces ratés à répétition, les membres du gouvernement ont fait le choix, devant les micros et caméras, de la politique de l’autruche : non, il n’y a eu aucune faille des services de renseignement français avant les attentats du 13 novembre, a par exemple affirmé Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur. Dans la communauté du renseignement, certains n’hésitent pourtant plus à évoquer un « naufrage historique ».

(suite…)


[Reynald Fléchaux –  SILICON.FR – 19 novembre 2015]

Fondée par des défenseurs de la liberté d’expression, Telegram, un des services utilisés par l’Etat islamique pour diffuser sa propagande, a décidé sous la pression de fermer 78 canaux utilisés par l’organisation terroriste.

Mis en cause au lendemain des attentats pour sa passivité à l’égard de l’Etat islamique (EI), le service de messagerie Telegram a fermé 78 canaux de diffusion exploités par le groupe terroriste pour diffuser ses messages en 12 langues différentes. Adopté comme une plate-forme de promotion et de recrutement par l’Etat islamique, comme le révélait une étude récente du Middle East Media Research Institute, Telegram intègre notamment une fonction broadcast, notamment exploitée pour revendiquer la destruction du vol russe au-dessus du Sinaï et les attaques du 13 novembre contre la capitale.

Selon le service de monitoring des activités extrémistes SITE Intelligence, certains des canaux Telegram de l’Etat islamique affichaient plus de 10 000 abonnés. Contrairement à Twitter, qui ferme régulièrement des comptes associés à l’EI, la messagerie a semblé, jusqu’à cette semaine, guère encline à modérer les usages de son service.

Fondé à Allemagne, Telegram a été lancé par deux frères, qui il y a quelques années ont monté le très populaire réseau social russe vKontakte. Les deux hommes, Pavel et Nicolay Durov, ont perdu le contrôle de ce dernier au profit d’hommes d’affaires proches du président russe, Vladimir Poutine, après avoir bataillé contre le gouvernement de leur pays au sujet du blocage des opposants sur vKontakte.

Messages chiffrés : rien n’a changé

Exilés à Berlin, les frères Durov restent marqués par leur bataille avec les autorités russes et le combat d’Edward Snowden contre la surveillance d’Internet. Le communiqué diffusé par Telegram reflète d’ailleurs cette position : si le réseau se dit « perturbé » d’avoir appris que l’Etat islamique utilisait ses canaux publics pour diffuser sa propagande et assure vouloir mettre en place un mécanisme de signalement des contenus répréhensibles mieux balisé, la société affirme par ailleurs sa volonté de défendre la liberté d’opinion. « Nous ne bloquerons pas quiconque exprime des opinions alternatives de façon pacifique », écrit-elle.

En plus des canaux de broadcast – un service périphérique ajouté récemment -, Telegram permet d’envoyer gratuitement des messages chiffrés de bout en bout à n’importe quel autre utilisateur du service (sur iOS, Android, Windows Phone, PC, Mac OS X). Ces messages peuvent également s’effacer après une certaine durée, des deux côtés de la communication. Dans ce mode (secret chat), Telegram n’est pas en possession des moyens permettant de décoder les données transitant sur ses serveurs. Le service précise d’ailleurs qu’il ne répond pas aux demandes portant sur les chats et les chats de groupe. A ce jour, seuls les canaux de diffusion (channels), les robots (bots) et les stickers sont filtrés, selon les affirmations de la société. Le service dit regrouper 60 millions d’utilisateurs actifs.

http://www.silicon.fr/apres-attentats-messagerie-chiffree-telegram-met-un-peu-ordre-131913.html


[Jules Darmanin – Le Figaro – 03/11/2015]

Zerodium, une start-up de sécurité informatique, récompense une équipe de hackers qui est parvenue à casser à distance les protections du smartphone Apple. Cette faille pourra être revendue à des fins d’espionnage.

C’est une somme record. Zerodium, start-up spécialisée dans la sécurité informatique, avait promis un million de dollars à ceux ou celles qui parviendraient à casser les protections («jailbreak») d’un appareil sous iOS 9.1, la dernière version du système d’exploitation mobile d’Apple. Le logiciel qui équipe les iPhone et iPad est réputé difficile à pirater. Il n’a pas résisté à une équipe de hackers qui est parvenue, grâce à une ou plusieurs failles informatiques, à développer une technique de piratage d’iOS 9.1 et se partagera donc le pactole promis.

Zerodium avait fixé des regles strictes pour ce concours de piratage: l’attaque devait pouvoir être faite «à distance, de façon fiable et silencieuse, sans d’interactions autres que la visite d’une page Web ou la lecture d’un SMS.» Ces failles, baptisées «zero-day», se vendaient jusqu’alors pour plusieurs centaines de milliers d’euros, mais la barre du million n’avait pas encore été franchie publiquement.

Il ne faut pas s’attendre à ce que ces failles soient immédiatement corrigées par Apple. Dans une interview au magazine Wired, le Français Chaouki Bekrar, fondateur de Zerodium, explique l’entreprise ne transmettra pas les informations à Apple, tout en se réservant la possibilité de le faire «plus tard». Zerodium compte parmi ses clients des gouvernements, des agences de renseignement, des entreprises de défense et de finance. Ces organisations auront accès, en avant-première, aux détails du piratage. Certaines d’entre elles pourront s’en prémunir, mais d’autres seront vraisemblablement en mesure de l’exploiter à des fins d’espionnage. Toutefois, Chaouki Bekrar se défend de collaborer avec des régimes «autoritaires», sans donner plus de précision. Il a aussi affirmé que la faille à un million de dollars ne serait «vraisemblablement» vendue qu’à des clients américains.

Marché gris de la faille informatique

Le marché des failles «zero-day», est encore une zone grise de la criminalité informatique. La vente d’informations sur les failles informatiques n’est que très rarement illégale: c’est leur exploitation qui l’est. L’entreprise Hacking Team, qui vendait des solutions de surveillance à de nombreux gouvernements, faisait usage de «zero-day» touchant Flash Player, qui sert à jouer de nombreuses animations sur le Web. Eux aussi assuraient ne pas vendre leurs services à des régimes autoritaires. Pourtant, ils auraient été utilisés par des pays tels que l’Ouzbékistan ou le Soudan.

http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/11/03/32001-20151103ARTFIG00202-une-prime-d-un-million-de-dollars-pour-avoir-reussi-a-pirater-un-iphone.phpli


Non, ce n’est pas Dieudo qui a écrit l’article 🙂

Si vous ne trouvez pas Dabiq chez votre marchand de journaux, vous pouvez le télécharger ici (https://mega.co.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ) dans la Bibliothèque de L&I (https://mega.co.nz/#F!vEJWARzJ!hnOl-l7WfB4QpQowLWXtOw). Si votre FAI bloque le site, suivez les conseils pour surfer sans censure

Une couv' assez savoureuse... des imams tenant un panneau "Je suis charlie" et en-dessous la légénde : "LA FIN DE L'AMBIGUITE"

Une couv’ assez savoureuse… des imams tenant un panneau « Je suis charlie » et en-dessous la légénde : « LA FIN DE L’AMBIGUITE »

Strictement interdite en France, Dabiq (n° 7, mars 2015), la revue de l’État islamique au Levant consacre largement son numéro à « Je suis Charlie ». Elle consacre quatre pages à Amedy Coulibaly (rebaptisé Abù Basir Al-Ifriqi) et préente un entretien de deux pages avec Umm Basir Al-Muhajirah, en réalité Hayat Boumeddiene, la compagne de Coulibaly, qui a rejoint la Syrie à partir de la Turquie, la veille de l’attaque du supermarché casher. Une partie de ces éléments avait déjà été utilisée dans un autre magazine de Daech, Dâr-al-Islam, dont la couverture représentait la Tour Eiffel.

https://mega.co.nz/#F!2Zp3AQIS!OcbsyLJNGs5V8T1luPZflQ


[AFP –  16/03/2015]

Cinq sites internet prônant l’apologie du terrorisme ont été bloqués sur décision administrative, a annoncé lundi 16 mars le ministère de l’Intérieur. Ces blocages sont une première, mais cette disposition est entrée en vigueur depuis plus d’un mois. « Les cinq premiers sites sont tous animés par des groupes répertoriés par les services de renseignement et font tous l’apologie du terrorisme », explique-t-on au ministère

La journaliste de France 2 Audrey Goutard précise qu’outre ces cinq sites, l’accès à cinq sites pédophiles a également été bloqué. « Comme il n’y avait pas d’hébergeur, il a suffi de demander au fournisseur d’accès : du coup, les connexions sont en partie bloquées », selon la journaliste.

Quels sont les sites concernés ?

Les sites bloqués pour apologie du terrorisme sont mis en cause pour avoir publié des vidéos de propagande du groupe Etat islamique et des discours de leur chef Abou Bakr al-Baghdadi, sur la nécessité et l’incitation au terrorisme. Le principal blog de diffusions de vidéos d’exécutions Al Hayat Media est notamment concerné. (suite…)


[Par Pierre Col pour Infra | Net | Samedi 06 Décembre 2014]

Technologie : Quand la justice ordonne le blocage d’un site web comme The Pirate Bay (ou bien, plus récemment, de sites jihadistes), celui-ci est effectué au niveau du système DNS, car c’est le plus simple. Et du coup ce blocage est aussi très simple à contourner 🙂

ZDNet vous en a parlé hier, la justice de notre pays vient d’ordonner aux principaux FAI français de bloquer le site The Pirate Bay. Et le site de partage de torrents T411, auquel j’avais naguère consacré un billet, est aussi dans le collimateur des ayants droit.

Cette décision a été rendue suite à la plainte déposée par une société d’ayants droit, la SCPP – Société Civile des Producteurs de Phonogrammes – dont le président, Pascal Nègre, s’est évidemment réjoui dans un communiqué.

Voici le texte intégral de ce jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris :

Pour autant, je suis enclin à penser que le triomphe de Pascal Nègre et de la SCPP sera de bien courte durée…

En effet, la solution technique la plus simple pour bloquer l’accès à un serveur situé sur Internet est de « faire mentir le système DNS », et notamment les serveurs de résolution DNS des fournisseurs d’accès Internet, mis à disposition de leurs abonnés. Et c’est exactement ce qui a été émis en place par les FAI français pour bloquer The Pirate Bay.

Mais des résolveurs DNS ouverts, on en trouve pléthore sur Internet… et il suffit d’un paramétrage très simple de votre ordinateur, tablette ou smartphone pour faire appel à un résolveur DNS, à l’étranger ou même en France, qui ne perturbera nullement l’accès à The Pirate Bay :

Si vous êtes équipés d’un Mac sous Mac OS X ou d’un système Unix, le fichier à modifier est/etc/resolv.conf. Sous Mac OS X vous pouvez aussi effectuer ce paramétrage via Préférences Système / Réseau :

DNSsousMacOS

Si vous êtes sous Windows, vous devez aller modifier les paramètres de votre connexion TCP/IP pour changer les résolveurs DNS primaire et secondaire. Le moyen diffère selon votre version de Windows, mais je suis sûr que vous allez trouver. Pour Windows XP qui équipe encore un de mes vieux PC, c’est dans Panneau de configuration / Configuration Réseau / Réseaux TCP/IP et cela ressemble à ceci :

DNSsousWindows95

Ensuite vous pouvez paramétrer l’un des résolveurs DNS suivants :

Celui de Google :

# Google Public DNS IPv4
nameserver 8.8.8.8
nameserver 8.8.4.4

Il est disponible aussi en IPv6 :

# Google Public DNS IPv6
nameserver 2001:4860:4860::8888
nameserver 2001:4860:4860::8844

Celui d’OpenDNS, qui propose un résolveur présenté comme « professionnel et sécurisé » :

# OpenDNS
nameserver 208.67.222.222
nameserver 208.67.220.220

Vous pouvez aussi utiliser les résolveurs DNS de l’association French Data Network, fédération de FAI associatifs qui, bizarrement, n’a pas été citée dans la décision de justice amenant au blocage de The Pirate Bay. En effet, cette décision ne concerne explicitement que Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR, et pas Numericable et les autres FAI, notamment régionaux ou associatifs. Du coup les responsables de FDN ont communiqué sur Twitter au sujet de leur résolveur ouvert :

# FDN DNS IPv4
nameserver 80.67.169.12

# FDN DNS IPv6
nameserver 2001:910:800::12

Vous pouvez aussi, mais c’est un peu plus compliqué, disposer localement sur votre ordinateur de votre propre résolveur DNS, par exemple en installant le logiciel unbound.

Bref, on le voit, tenter de bloquer des sites en agissant au niveau du système DNS est totalement inefficace. Et c’est risqué, car toucher au système DNS peut perturber le fonctionnement d’Internet au-delà de ce qui était souhaité… comme on l’a vuen Allemagne en 2009 ou pour le quotidien Le Monde en 2011.

Espérons que les autorités judiciaires comprendront enfin que la technique du blocage DNS est aussi risquée qu’inefficace !

http://www.zdnet.fr/actualites/pour-contourner-le-blocage-des-sites-web-il-suffit-de-changer-de-resolveur-dns-39810881.htm


[L’Expansion.com –  03/02/2015]

Google, Amazon et Microsoft auraient payé le bloqueur de publicité pour que les leurs soient ajoutées à la « liste blanche » de celles qui s’affichent tout de même, selon le Financial Times

Qui a peur du grand méchant Adblock Plus? Face à la montée des bloqueurs de publicité, utilisés notamment par environ 20% des Français , certains géants du Web passent à la caisse. C’est notamment le cas de Google, Amazon ou Microsoft, raconte ce lundi le Financial Times.  Ces accords confidentiels consistent, en substance, à payer la société allemande Eyeo, qui édite Adblock Plus, pour qu’elle ajoute les publicités de son entreprise à sa « liste blanche » de publicités jugées « discrètes ».

Les « gros » doivent passer à la caisse

Adblock affirme qu’il n’est pas possible de rejoindre cette liste si les publicités en question ne répondent pas à un certain nombre de critères de transparence et ne dérangent pas trop la lecture d’une page Web. Les publicités de la « liste blanche » peuvent également être bloquées par les utilisateurs du programme, mais leur autorisation est « encouragée » par celui-ci.

L’opération est gratuite pour les petites entreprises, mais Eyeo réclamerait bien de l’argent en échange du passage parmi les publicités autorisées pour certains géants du Web. Une entreprise, qui ne souhaite pas que son nom soit divulgué, confie même un ordre de grandeur de la somme en question au Financial Times. Pour « whitelister » des publicités, Eyeo réclamerait 30% des revenus générés par le déblocage pour la société.

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/des-geants-du-web-paient-adblock-plus-pour-epargner-leurs-pubs_1647587.html


[Rémi Noyon – Rue89 – 02/02/2015] En plus de son efficacité douteuse, le site gouvernemental Stop-djihadisme se prête à tous les détournements. On y trouve notamment une plaquette qui renseigne sur « les premiers signes » de l’embrigadement d’un proche dans le salafisme djihadiste. Parmi ces « signes » évoqués sous forme de pictogrammes (à gauche ci-dessus) :

  • « Ils se méfient des anciens amis, qu’ils considèrent maintenant comme des “impurs” » ;
  • « Ils rejettent des membres de leur famille » ;
  • « Ils abandonnent l’école ou la formation professionnelle car l’enseignement dispensé fait parti du complot », etc.

Vient ensuite le numéro vert mis à disposition des « familles » qui « sont souvent démunies pour identifier les signes qui peuvent laisser présager un embrigadement, puis un départ ». radicalisation

La plaquette de La Quadrature

Sur Twitter, Clément Sénéchal, « l’homme qui tweetait pour Mélenchon », se moque gentiment :

« Passé la journée au téléphone avec le ministère de l’Intérieur : j’avais des doutes sur à peu près tous mes potes. »

Certains vont plus loin. Jérémie Zimmermann, l’un des co-fondateurs de La Quadrature du Net, qui défend un Internet libre et ouvert, vient de relayer une plaquette intitulée : « Dérive autoritaire. Les premiers signes qui doivent alerter » (à droite ci-dessus). attentifs_ensemble Reprenant les codes du site Stop-djihadisme, cette infographie liste les risques :

  • « Restriction de la liberté d’expression » ;
  • « Interdiction de manifestations pacifiques » ;
  • « Banalisation de messages racistes » ;
  • « Généralisation et extension de la surveillance des citoyens » ;
  • « Prévalence d’intérêts économiques sur l’intérêt général » ;
  • « Partenariats avec des régimes violant les droits de l’homme » ;
  • « Répression violente des manifestations » ;
  • « Instrumentalisation des menaces pour justifier des mesures sécuritaires » ;
  • « Contournement de la démocratie et du contrôle du pouvoir judiciaire. »

Ça ne vous rappelle rien ? http://rue89.nouvelobs.com/2015/02/01/derive-autoritaire-les-premiers-signes-doivent-alerter-257453


« Tu montres les crocs, mais une simple blague fait trembler les fondements de ta pensée »…  Merci les gars, c’est ce que j’avais besoin d’entendre !

[Mathieu Sommet – Salut les Geeks – 18/01/2015]

Face à la peur et à la tyrannie, qui viendra sauver ces hommes ?  Ce court-métrage a été réalisé pour rendre hommage aux 17 victimes qui ont perdu la vie lors des tragiques attentats qui ont touché la France.

Au cas où, téléchargeable ici : http://www.libertes-internets.net/archives/films/SUPER_CRAYON_Hors_Serie_MATHIEU_SOMMET.mp4

Réalisation : Timothée Hochet  —  Scénario : Mathieu Sommet
Son / Mixage : Alexis Lloyd  —  Maquilleuse : Margaux Taton
Otage n°1 : Antoine Daniel   — Otage n°2 : Bruce Benamran — Terroriste : INTHEPANDA


En deux semaines, près de 70 procédures pour «apologie du terrorisme» ou «menace d’action terroriste» ont été engagées, avec près de 30 condamnations à la clé. Le Syndicat de la Magistrature fulmine dans un communiqué publié aujourd’hui : «depuis quelques jours s’enchaînent les procédures expédiées, où l’on a examiné et jugé le contexte, à peine les circonstances des faits, si peu l’homme, poursuivi pour avoir fait l’apologie du terrorisme». Un texte sévère, qui invite à «résister à l’injonction de la répression immédiate» où il est notamment question de justice «désastreuse», de manque de«recul» et de «réactions hystérisées».

(suite…)


Un petit coup de VPN et hop ! On se rit du blocage !!!

[Actu Legalis – 06/12/2014]

Dans une ordonnance de référé du 4 décembre 2014, le TGI de Paris a ordonné aux quatre grands fournisseurs d’accès français, Bouygues, Free, Orange et SFR, de mettre en œuvre des mesures propres à empêcher l’accès de leurs abonnés, depuis le territoire français, au site d’origine thepiratebay.se, aux sites de redirection visés par l’ordonnance, à trois sites miroirs et une longue liste de proxies, par tout moyen efficace, notamment par blocage des noms de domaine. Ces mesures seront mises en place pendant un an.
La SCPP a agi sur le fondement de l’article L. 336-2 du CPI qui l’autorise en tant que société de gestion des droits des producteurs à demander au tribunal d’ordonner toute mesure propre à faire cesser une atteinte à un droit d’auteur ou à un droit voisin, à l’encontre de toute personne susceptible de contribuer à y remédier. Comme l’a rappelé le tribunal, cette action peut être entreprise indépendamment de celles à l’encontre des éditeurs.
Dans cette affaire, la SCPP avait fourni de nombreux constats d’agents assermentés démontrant que ce site d’origine suédoise propose clairement et quasiment exclusivement le téléchargement, ou l’accès en mode streaming, de fichiers musicaux, sans l’autorisation des ayants droit. Le tribunal note au passage que l’illicéité du site a été reconnue par d’autres tribunaux européens et son accès a a été bloqué judiciairement au Royaume-Uni, en Irlande, en Italie, en Belgique, au Danemark et en Finlande.

http://www.legalis.net/spip.php?page=breves-article&id_article=4387


[Paul-Eric Blanrue – Iran French Radio (IRIB) –  20/10/2014]

À l’automne 2014, Éric Zemmour sort Le Suicide français (Albin Michel), désormais best-seller.
Il y vante au passage (page 304) le sionisme passé de Jean-Marie Le Pen, qu’il fréquente dans l’intimité depuis belle heurette, sans toutefois le dire.
De son côté, Serge Moati, qui se targue d’être un « juif et ancien franc-maçon », publie Le Pen, vous et moi (Flammarion) dans lequel il narre avec bonhommie son « amitié de 25 ans » avec le président de FN. Il en profite pour réaliser un film intitulé « Adieu Le Pen », diffusé sur France 2, sorte d’hagiographie présentée sous le masque de la rupture (à laquelle personne ne croit).
Tout ceci n’est pas le fruit du hasard. Mon enquête paraissant sous le titre Jean-Marie, Marine et les juifs(Oser dire) tombe à point nommé pour expliquer cette soudaine frénésie.
Je viens d’achever la lecture du Suicide français. Éric Zemmour y est habile. L’épaisseur du livre et sa construction non linéaire (les chapitres sont disposés comme les pièces d’un puzzle à reconstituer par le lecteur) lui permettent de multiplier les pistes et de noyer le poisson comme dans un roman policier. Son habileté est de reprendre pour l’essentiel des thèses à succès de ce qu’on appelle à tort ou à raison la dissidence, et de détourner ou minorer une grande partie des conclusions auxquelles celle-ci parvient.
Zemmour reconnaît ainsi, en quelques pages, les méfaits de BHL, Marek Halter et des autres sionistes adeptes de SOS Racisme ; en quelques lignes, mais guère davantage, il critique le pouvoir exorbitant du CRIF ; ayant compris que les esprits les plus éveillés en ont plus qu’assez de la remembrance shoatique, il la dénonce comme « religion obligatoire » et « métaphysique apocalyptique » (en prenant soin, pas folle la guêpe, de se démarquer des révisionnistes).
L’habileté de notre « juif berbère » consiste encore à rapporter sans insulte « le phénomène Dieudonné » et à raconter avec sobriété la remise du Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence à Robert Faurisson par l’humoriste.

Subtil, malin comme un singe, le journaliste-chroniqueur a réussi à faire le buzz en reprenant la thèse d’un livre d’histoire non-conformiste sur Vichy, écrit par Alain Michel, un rabbin vivant en Israël : Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français (CLD, 2012). Puisque l’ouvrage du rabbin est préfacé par celui qui était alors président du CRIF, Richard Prasquier, le déchaînement de vitupérations que sa publicité provoque est par conséquent sans issue pour ses zoïles, qui seront un jour ou l’autre confrontés à l’autorité morale des patrons de la communauté organisée qui mettra de facto un terme à leurs débordements.

En attendant, il faut signaler le revers de l’habileté zemmourienne : la mauvaise foi ou, tout au moins, l’oubli volontaire ayant pour objectif de désigner à ses lecteurs une cible factice. Le diagnostic que Zemmour finit par poser, après mille détours, accable en effet, sans surprise aucune, l’islam.

« Pour « intégrer » l’islam, il faudrait que la France renonce à mille ans d’Histoire, renie Philippe le Bel, Richelieu, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle », écrit-il dans un roulement un tambour. Zemmour n’a-t-il pas remarqué que la France a depuis longtemps renoncé à son Histoire ? Cet abandon est précisément ce qui pose problème, comme l’avait noté Guy Debord dans un texte devenu célèbre et dans lequel il faisait remarquer que les immigrés ne pouvaient guère s’intégrer dans une société ayant implosé, détruit ses normes et perdu ses racines.

N’importe, pour Zemmour, l’islam est à la source du mal : « L’islam est à la fois le révélateur et le détonateur de la désintégration de l’État-nation », insiste-t-il.

Fichtre ! Quelle puissance aurait donc cet islam-là ! Il serait capable à lui seul d’abattre l’État-nation ? C’est bien entendu la plus énorme faille de la démonstration de Zemmour. L’auteur oublie en cours de route (c’est pour cela qu’il négocie tant de zigzags, pour s’y perdre, pour nous perdre) un point essentiel, la vérité de bon sens contenue dans cette fameuse phrase attribuée à Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer ». Chacun peut le constater : l’islam est vertement critiqué à peu près partout et par tous, de Valeurs actuelles à Charlie Hebdo, du Point à L’Express, du droitard Finkielkraut (le nouveau Maurras des identaires) au béachelien BHL.

(suite…)


[Décryptages Calédoniens – 18/10/2014]

Illustration-Calédosphère-2Nous vous avions promis une suite à l’affaire Calédosphère. Hé bien le moment est arrivé : nous savons réellement qui est derrière ce pseudo site d’information. Comment nous y sommes parvenus ? C’est assez simple quand on bidouille un peu. En fait, nous avons tout simplement aspiré l’ensemble du site Calédosphère, ce qui a pris plusieurs jours car le site est assez volumineux. Ensuite, nous nous sommes livrés à la partie la plus fastidieuse du boulot en recherchant toutes les adresses IP intéressantes, c’est-à-dire celles correspondant aux auteurs d’articles les plus actifs et celles des internautes qui fréquentent et qui commentent le plus sur ce blog poubelle.

Nous n’avons pas terminé totalement le « dépouillement » des IP car il faut pouvoir remonter jusqu’à leurs propriétaires, ce qui réclame quelques tuyaux, mais nous sommes déjà parvenu à des résultats très intéressants qui prouvent sans ambiguïté que Calédosphère est complètement dans les mains du parti de Gomés, Calédonie Ensemble, et que Franck Thériaux ne sert plus que de paravent, postant de temps à autre des articles et quelques interventions pour sauver les apparences. Nous serons bientôt en mesure de produire les preuves de sommes versées à Franck Thériaux par des collaborateurs de Calédonie Ensemble et même les preuves que Philippe Gomés et Philippe Michel donnent des directives de pilotage du site… (suite…)


[Didier Jacob – Le Nouvel Observateur – Bibliobs – 19/10/2014]

Fille de rabbin, Tova Reich dénonce l’exploitation commerciale de l’Holocauste dans un roman hilarant qui a fait hurler aux Etats-Unis. Enquête sur un scandale annoncé.

Ce sont les Laurel et Hardy de la Shoah : Maurice, le père, dirige le musée de l’Holocauste à Washington. Il est cynique, menteur, uniquement obsédé par l’appât du gain. Norman, le fils, préside une société qui attribue, contre forte rémunération, des licences officielles «Holocauste compatible». Sa boîte a pour clients tous les professionnels de l’humanitaire, qui, dans les domaines les plus divers, font commerce de la souffrance, animale ou humaine. C’est un marché fort juteux.

Comment Norman et Maurice s’y prennent-ils pour remplir leurs comptes en banque sur le dos des victimes? Ils organisent des voyages privés à Auschwitz pour milliardaires américains prêts à contribuer, au nom de la mémoire estropiée, à leur petite entreprise. Leur numéro est minable, mais, sur les lieux de la tragédie numéro un, qui ne tomberait pas dans le panneau?

D’autant que Maurice n’hésite pas à embellir son CV: il raconte volontiers comment, avec d’autres partisans juifs, il a réussi à résister aux nazis, à en tuer même. Chaque fois, Norman, son fils, rit jaune. Il craint que les gros mensonges de son père ne soient découverts et que, le scandale éclatant, ils ne soient forcés de fermer boutique. Au moins Maurice a-t-il effectivement vécu l’Holocauste. Car lui, Norman, le représentant archétypal de la deuxième génération, de quel héroïsme peut-il se prévaloir?

Qu’avaient-ils fait pour mériter tant d’honneurs, tous ces gens de la deuxième génération? Quelles étaient exactement leurs véritables souffrances? Eh bien, ils en avaient bavé, les pauvres bébés – eux aussi étaient des victimes, on ne pouvait pas leur retirer ça, et c’est ce qu’ils se répétaient régulièrement lors des réunions de groupes de soutien des 2-G Anonymes dans les sous-sols des synagogues. […] Soudain ces descendants poids plume se voyaient attribuer une gravité, une importance, tout le sérieux et les récompenses qui venaient quand on faisait de la lèche à ceux qui soufraient. Que pouvait-il y avoir de mieux? Tous les bénéfices d’Auschwitz sans avoir à en subir les atrocités – un Holocauste light.

Comme le Coca ?

(suite…)


Le lobby d’Israël et la politique Française

[Mediapart – 10 JUILLET 2014 –  JEAN-FRANÇOIS GOULON]

« Deux Poids, Deux Mesures », par Evan Jones

Article publié le 9 juillet 2014 dans CounterPunch, The Israel Lobby and French Politics. (Traduction: JFG-QuestionsCritiques)

Pascal Boniface est un spécialiste de ce que les Français appellent la « géopolitique ». Sa production a été prodigieuse, traversant une grande variété de sujets. Son dernier livre a été publié en mai, il est intitulé La France malade du conflit israélo-palestinien. Pour ses efforts littéraires dans cette arène, Boniface est passé du statut de commentateur respecté à celui depersona non grata dans les médias du courant dominant.

Cette histoire a commencé en 2001. Pascal Boniface était conseiller au Parti Socialiste, le PS étant alors dans un gouvernement de cohabitation sous le Président RPR Jacques Chirac, avec Lionel Jospin comme Premier ministre. En avril 2001, il rédigea une note de recommandation pour les responsables socialistes [téléchargeable à cette adresse : http://www.marianne.net/attachment/62105%5D. L’approche du PS vis-à-vis d’Israël était basée sur la realpolitik plutôt que sur des principes éthiques, et il était temps de faire une réévaluation.

Boniface publia dans Le Monde, en août 2001, un article qui allait dans le même sens, lequel déclencha riposte et réprimande de la part de l’ambassadeur israélien d’alors. Boniface devint ensuite une proie rêvée pour le lobby d’Israël (c’est mon terme – lui l’évite assidûment). Boniface a été accusé, au moyen d’un usage sélectif de citations, de préconiser au PS de servir cyniquement la soupe à la communauté française arabo-musulmane, plus nombreuse que la communauté juive, afin de gagner un avantage électoral. Pas plus tard qu’en janvier dernier, Alain Finkielkraut (l’agitateur sur le problème « islamiste » en France) dénonçait Pascal Boniface pour les mêmes raisons.

La note de 2001 contenant 1300 mots est reproduite dans le dernier livre de Pascal Boniface. Dans une note liminaire à cette reproduction, il observe : « Combien de fois n’avais-je pas entendu auparavant qu’on ne pouvait pas bouger sur le Proche-Orient à cause du « vote juif » (sic) qui, bien sûr, n’existe pas, mais qui semble malgré cela être largement pris en compte par les élus de tous bords ? » Et plus loin, « Ce n’est pas parce qu’il y a plus d’Arabes que de juifs qu’il faut condamner l’occupation israélienne. C’est parce qu’elle est illégale et illégitime, contraire aux principes universels et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. »

Dans cette note elle-même, Boniface fait remarquer : « Le terrorisme intellectuel qui consiste à accuser d’antisémitisme ceux qui n’acceptent pas la politique des gouvernements israéliens (et non pas l’État d’Israël), payant à court terme, peut s’avérer catastrophique à moyen terme ». Pour paraphraser Boniface : ‘ … cela aura pour résultat de renforcer et de développer une irritation à l’égard de la communauté juive française et l’isolera de plus en plus sur le plan national’. Boniface conclut :

« Il vaut certes mieux perdre une élection que son âme. Mais, en mettant sur le même plan le gouvernement d’Israël et les Palestiniens, on risque tout simplement de perdre les deux. Le soutien à Sharon mérite-t-il que l’on perde 2002 ? Il est grand temps que le PS quitte une position qui […] devient du fait de la réalité de la situation sur place de plus en plus anormale, de plus en plus perçue comme telle, et qui, par ailleurs, ne sert pas […] les intérêts à moyen terme du peuple israélien et de la communauté juive française. » (suite…)


Blogueuse condamnée pour une critique de resto: l’exemple à ne pas suivre

[L’EXPRESS –  Ulla Majoube, publié le 10/07/2014]

La condamnation en référé d’une blogueuse pour une critique de restaurant du Cap Ferret a inquiété la blogosphère. Décryptage de l’affaire et de ses conséquences, avec Maître Eolas, avocat blogueur. 

La nouvelle a fait trembler la blogosphère française: le 30 juin, le tribunal de grande instance de Bordeaux a condamnéen référé la blogueuse L’Irrégulière à 1500 euros à titre de provision sur dommages et intérêts, ainsi que 1000 euros de frais de procédure. La raison? Une critique -retirée depuis- du restaurant Il Giardino au Cap Ferret qu’elle a publiée sur son blog, Cultur’elle. L’explication de cette affaire et des risques encourus par les blogs avec Maître Eolas, avocat blogueur qui a signalé ce jugement sur Twitter cette semaine.

L’Irrégulière critique ou insulte?

La critique a été publiée fin août 2013. L’Irrégulière raconte sa mauvaise expérience dans l’établissement Il Giardino: un accueil malheureux, une serveuse « harpie en gilet fluo », un apéritif longtemps attendu puis servi en même temps que le plat, une patronne qui « se prend pour une diva ». Contactée par le site Arrêt sur images, la gérante explique que cet article « relève plus de l’insulte que de la critique. » Pourtant, « en tant que cliente, elle a le droit de relater une mauvaise expérience, rappelle Maître Eolas. Elle explique pourquoi elle est mécontente. »

Le titre condamné, pas la critique

Selon la décision du tribunal de grande instance de Bordeaux, la critique en elle-même « relève de la liberté d’expression ». Or le titre, « L’endroit à éviter au Cap-Ferret: Il Giardino », tombe sous le coup du dénigrement (article 1382 du code Civil), dans le sens où il « jette publiquement le discrédit sur une personne ou une entreprise ». « Si elle avait titré ‘Vous, je ne sais pas, mais je ne pense pas -après mûre réflexion et sous couvert de changer d’avis- retourner un jour chez eux’, ce serait peut-être passé, ironise l’avocat. Elle n’aurait jamais dû être condamnée. La Cour de cassation est claire: pour qu’il y ait dénigrement par un particulier, il faut qu’il y ait intention de nuire. Donc soit par un concurrent, soit par intérêt de nuire caractérisé. »  (suite…)


… putain, j’espère que PLUS PERSONNE n’ira manger à « El Giardino » au Cap-Ferret ! C’est carrément incroyable cette histoire !

Une blogueuse condamnée pour la critique d’un restaurant
[Le Monde.fr | 11.07.2014 ]

Dix mois après avoir publié sur son blog une note négative relative à un restaurant du Cap-Ferret, une blogueuse culinaire a été convoquée début juin au tribunal de grande instance de Bordeaux après la plainte des restaurateurs pour dénigrement et a été condamnée en référé le 30 juin à 1 500 euros de dommages et intérêts et 1 000 euros de frais de procédure, selon Sud-Ouest vendredi.

« J’ai été surprise de recevoir une convocation tant de temps après (…) J’ai trouvé ça très violent comme procédé. Le restaurant n’a même pas cherché à me contacter », confie la jeune femme au quotidien régional. La note intitulée « L’endroit à éviter au Cap-Ferret » dénonçait le manque d’organisation de l’établissement et l’attitude du personnel. La blogueuse mentionnait dans sa note le nom du restaurant et sa localisation et a été condamnée à en changer le titre.

La gérante du restaurant explique de son côté : « Des clients nous ont montré la page de blog en nous disant qu’ils avaient hésité à venir suite à cette critique. Ce sont des commerces voisins qui les ont convaincus de venir (…) On est là depuis quinze ans, ça fait mal de se faire insulter. »

Très bien référencée sur Google, la jeune femme a retiré la totalité de la note de son blog depuis l’audience où elle a ssuré elle-même sa propre défense, mais il est toujours disponible en cache. [NdT: et comme les caches ça ne dure pas et qu’on aime pas la censure, on vous le republie sur Libertes-Internets, voir ci-dessous]

« Je comprends que l’article ait pu vexer la gérante, mais les conséquences me semblent disproportionnées », affirme-t-elle. « Si les blogueurs n’ont pas la liberté de faire des critiques négatives, les critiques positives n’ont plus aucun sens non plus. »
Stratégie payante pour l’établissement ? Pas si sûr. « Sur Trip Advisor, certains commencent déjà à dénoncer ce procès et à remettre en cause les avis positifs postés sur le site » de l’établissement concerné, rapporte ainsi Les gourmands 2.0. (suite…)


[Jacques Cheminat – Silicon.fr – 13/05/2014]

La source ne semble pas se tarir. Si Edward Snowden est un homme très demandé, les documents qu’il a révélés continuent de fournir des renseignements sur les méthodes d’espionnage de la NSA. Les dernières révélations en date ont été faites par The Guardian et plus exactement Glenn Greenwald, un des journalistes disposant des documents confiés par « le lanceur d’alertes » et qui vient de publier un livre « No Place, to Hide ». Dans cet ouvrage, on y apprend que la NSA injecte des backdoors dans du matériel IT américain destiné à l’export. Parmi ces équipements, on retrouve des routeurs, mais aussi des serveurs. Le journaliste cite un rapport du département « Access and Target Development » de l’agence américaine de renseignement qui montre qu’il « reçoit et intercepte régulièrement des routeurs, des serveurs et d’autres équipements réseaux destinés à l’exportation pour des clients internationaux ».

A l’occasion de cette interception, « la NSA implante des backdoors dans les appareils, les reconditionne et les renvoie avec le cachet d’usine ». L’agence peut ainsi écouter et surveiller n’importe quel réseau. Selon le document, il ne semble pas que les constructeurs soient au courant de cette pratique. Au mois de décembre dernier, Der Spiegel avait publié un article sur les documents d’Edward Snowden montrant que la NSA disposait d’un catalogue de méthodes de hacking pour les équipements réseaux de Juniper, Cisco et Huawei. (suite…)


[Jacques Cheminat – Silicon.fr – 4 juillet 2014]

Un média allemand a découvert que la NSA surveillait les utilisateurs du réseau d’anonymisation Tor et Tails en s’appuyant sur Xkeyscore. L’analyse du code source de l’outil d’espionnage amène à penser qu’il existe un autre Edward Snowden.

La NSA a, comme toute agence de renseignements, horreur d’avoir des services qui lui résistent. Et c’est bien le cas de Tor et de l’OS Tails. Le premier, « The Onion Router », est un réseau informatique distribué mondial et décentralisé avec des milliers de serveurs à travers le monde. Il a été promu par le Département d’Etat pour aider les dissidents politiques à éviter la censure dans leurs pays. Il sert également de repères pour les cybercriminels. Tails de son côté est une distribution Linux qui a pour but de préserver l’anonymat.

A la fin de l’année dernière, The Guardian évoquait déjà, d’après les documents d’Edward Snowden, une tentative d’espionnage du réseau d’anonymisation en passant non par le réseau lui-même, mais par des failles des navigateurs. L’objectif ne semble pas avoir été complétement couronné de succès, puisqu’une enquête des médias allemands ARD et WRD montre quel’agence américaine continue sa surveillance active du réseau Tor, mais également de l’OS Tails. (suite…)


[Serge Leblal – Le Monde Informatique – 12/06/2014]

Depuis l’arrêt brutal de TrueCrypt qui a laissé sans voix de nombreux spécialistes de la sécurité, les alternatives fleurissent en Europe. Parmi celles-ci, VeraCrypt développée par une société française Idrix.

Depuis sa disparition entourée de nombreux mystères (failles, pression de la NSA, équipe piégée ou infiltrée…) TrueCrypt a laissé de nombreux utilisateurs totalement démunis, notamment parmi les professions libérales et les nombreuses associations/ONG qui appréciaient la sécurité et la simplicité d’utilisation de cet outil de chiffrement à la volée. Il est bien sûr possible d’utiliser BitLocker Drive Encryption livré avec les versions pro de Windows 7 et 8 mais sa mise en oeuvre est vraiment fastidieuse et beaucoup n’ont pas vraiment envie de laisser leurs petits secrets à la discrétion d’un éditeur américain.

Depuis la disparition de TrueCrypt trois forks ont vu le jour : Ciphersed.org,TrueCrypt.ch (une version développée en Suisse pour échapper aux fourchettes des autorités américaines), et enfin VeraCrypt, proposé par la société française Idrix. Cette dernière a revu le code de TrueCrypt pour renforcer sa sécurité et proposer un produit capable de mieux résister au déchiffrement brut.

On retrouve le système de conteneurs propre à TrueCrypt mais sans possibilité d’ouvrir les anciens conteneurs créés avec ce dernier. Les deux formats sont malheureusement incompatibles. VeraCrypt n’est pour l’instant disponible que pour Windows mais des versions Linux et Mac OS X sont attendues dans les prochains mois. Une condition sine qua none pour pouvoir envoyer des fichiers à un utilisateur travaillant sur une autre plate-forme OS que la sienne.

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-veracrypt-une-alternative-francaise-a-truecrypt-57737.html


[Actu Legalis.net – 10/06/2014]

Pour le TGI de Paris, la société Bêta et Compagnie qui édite le site collaboratif viedemerde.fr n’est ni titulaire de droits sur le site ni sur les anecdotes alimentées par les internautes. Dans son jugement du 22 mai 2014, le tribunal n’a donc pas considéré que l’agence de publicité Australie avait commis des actes de contrefaçon en reprenant, sans son autorisation, une anecdote figurant sur le site viedemerde.fr, pour réaliser deux publicités pour le compte de Bahlsen. En revanche, les juges ont estimé que l’agence avait commis des actes de concurrence parasitaire. Bêta et Compagnie avait cédé les droits d’adaptation du concept à la société JMD Productions. Ce format cédé correspond à une valeur économique qui a un prix sur le marché. Or, selon le tribunal, en copiant cette valeur, car elle était à la mode, Australie a voulu s’attirer un public sans en payer le prix à l’auteur de cette valeur. Elle a été condamnée à verser 5 000 € de dommages-intérêts.

Le tribunal a estimé que le site viedemerde.com ne pouvait pas être considéré comme une œuvre collective. Par conséquent, Bêta et Compagnie ne pouvait pas agir en qualité de titulaire des droits sur le site. En effet, selon l’article L 113-2 du code de la propriété intellectuelle, l’œuvre collective se définit comme l’œuvre créée à l’initiative d’une personne physique ou morale qui l’édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom, et dans laquelle la contribution de chacun des auteurs participant à son élaboration se confond avec l’ensemble, de sorte qu’on ne peut attribuer à chacun d’eux un droit distinct. Or, cette définition ne correspond pas tout à fait au site viedemerde.com. D’une part, « si chaque internaute doit respecter le format élaboré par les fondateurs du site, sa contribution est publiée sous son nom, son pseudo ou en indiquant qu’elle est anonyme ce qui est encore une façon d’individualiser l’auteur. ». Et d’autre part, « les différentes contributions ne se confondent donc pas dans l’ensemble et le fait que chaque contribution ait une structure précise et similaire du fait du respect des instructions du format qui par ailleurs n’est pas original pour reprendre un site américain antérieur « the daily WTF », l’acronyme WTF signifiant en anglais : « what the fuck », interjection qui peut se traduire par « va te faire foutre » ou encore « au diable », ne peut à lui seul suffire comme instructions données aux auteurs. » [NdL&I : du gros n’importe quoi messieurs les juges, l’expression « what the fuck ? » signifie « c’est quoi ce bordel » – c’est « Go Fuck Yourself » qui signifie « va te faire foutre »]

Quant à la protection de l’anecdote en question par le droit d’auteur, le tribunal répond qu’elle n’est pas originale dans sa forme, ne révélant pas la personnalité de l’auteur ; seul l’événement relaté et l’idée qu’elle véhicule ont de l’intérêt. De toute façon, rappelle le tribunal, même si l’histoire avait été originale, le site ne pouvait prétendre bénéficier d’un droit moral puisque ce droit appartiendrait nécessairement à la personne physique qui l’a créée.
Les créateurs du site avaient formé une demande subsidiaire sur le fondement du droit d’auteur, au cas où les droits de leur société Bêta et Compagnie ne seraient pas retenus. Ils revendiquaient des droits sur le format, qui a fait l’objet d’un contrat d’adaptation, en raison du fait que les anecdotes commençaient toujours par « aujourd’hui » et finissaient par VDM. Le site est une reprise d’un site américain et le format ne répond pas à la condition d’originalité.

http://www.legalis.net/spip.php?page=breves-article&id_article=4173


En même temps, vu la merde que c’est Norton, il vaut mieux le laisser mourir en effet… Peter Norton lui même a honte du produit qui porte son nom et l’a fait savoir l’an dernier…

[Gilbert Kallenborn – 01.net  – 06/05/14]

Selon l’éditeur, les antivirus laissent passer plus de la moitié des attaques informatiques. Côté technologique, mieux vaut se concentrer sur la détection d’intrusion, histoire de « sauver les meubles ».

Parfois, la vérité est dure à dire, mais parfois c’est nécessaire : le bon vieux antivirus ne sert plus à grand-chose. Et c’est l’un de principaux fournisseurs d’antivirus qui le dit. Cité par The Wall Street Journal, Brian Dye, senior vice-président chez Symantec – qui édite la suite Norton – estime que « l’antivirus est mort et condamné à l’échec ».

Créé dans les années 80, ce type de produit de sécurité s’appuie sur des bases de données de signatures pour repérer des codes malveillants sur les équipements informatiques. Mais cette parade ne fonctionne plus : selon M. Dye, les antivirus ne détecteraient plus que 45 % des attaques. « Ce n’est plus avec des antivirus que nous allons gagner de l’argent », précise-t-il.

Comment alors ? Partant du constat que l’on ne peut plus forcément éviter les intrusions, Symantec veut se concentrer à l’avenir sur les méthodes de détection d’intrusion, d’analyse comportementale et de « mitigation », c’est-à-dire l’atténuation des effets.
En somme, il ne s’agit plus vraiment d’empêcher les cybercriminels de rentrer, mais de sauver les meubles, et cela le plus rapidement possible. Symantec n’est pas la première société de sécurité informatique à faire ce constat d’échec. D’autres éditeurs, comme FireEye ou Juniper Networks, ont déjà pris ce tournant.

http://www.01net.com/editorial/619276/l-antivirus-est-mort-dit-symantec/


La CIA et la Pentagone ont lourdement investi dans Hollywood pour défendeur la thèse que la torture permet de sauver des vies (cf. la participation logistique et financière à des séries comme « 24 heures » ou « Homeland »)… le rapport du Sénat confirme ce que nous disions depuis plus de 10 ans : la torture est contre-productive

[Iris Deroeux – Mediapart –  04/05/2014]

Le rapport fait près de 6 300 pages. S’il était rendu public, il constituerait certainement l’argumentaire le plus complet et le plus accablant contre les méthodes d’emprisonnement et d’interrogatoire de la CIA, dans les prisons secrètes mises en place sous l’administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Certaines de ses conclusions ont déjà fuité : les méthodes dites « d’interrogatoires renforcés », assimilées à de la torture, ont été plus systématiques et plus violentes que cela n’avait été précédemment exposé ; elles se sont avérées inutiles pour collecter des renseignements, notamment lors de la traque d’Oussama Ben Laden ; et la CIA a menti pour en justifier l’usage.

De telles conclusions ne laissent personne indifférent à Washington, encore moins à la CIA. Depuis 2009 – date à laquelle la commission du renseignement du Sénat a entrepris ce travail monumental –, l’agence du renseignement s’oppose à la rédaction d’un tel document. L’agence et la commission sont de fait entrées dans une bataille qui occupe pour le moment bien plus l’espace médiatique que le contenu du rapport.

John Brennan, l’actuel directeur et vétéran de la CIA, l’a déjà présenté comme « truffé d’erreurs factuelles ». Il accuse en outre la commission d’être allée fouiller dans des dossiers censés rester confidentiels. La présidente de la commission du Sénat, la démocrate Dianne Feinstein, réfute et accuse à son tour la CIA de faits graves : l’agence se serait introduite dans les ordinateurs des assistants parlementaires chargés du rapport pour y faire disparaître des documents compromettants. L’affaire est désormais entre les mains du département de la Justice.

Mais cette guerre larvée ne devrait pas empêcher le public d’avoir un aperçu du rapport, dans le mois à venir. La majorité des quinze élus siégeant à la commission du renseignement du Sénat a en effet voté le mois dernier en faveur de sa déclassification partielle. Un résumé de quelque 400 pages doit ainsi être publié.

Reste à voir ce que ce résumé contiendra vraiment : il appartient ces jours-ci à Barack Obama de valider la déclassification de ces « morceaux choisis », et de les confier éventuellement à la CIA pour une relecture. Dianne Feinstein s’est de nouveau exprimée pour demander à Obama de ne pas confier le résumé à l’agence, auquel cas le public risquerait d’avoir droit à une version expurgée. (suite…)


L’article date de 2006 mais n’a rien perdu de son actualité…. 

EN PUBLIANT LES DONNÉES « ANONYMES », AOL NOUS OFFRE UN APERÇU TROUBLANT DE LA VIE DE SES UTILISATEURS

[Declan McCullagh – C/Net – 7 Août, 2006 – Trad. Gregor Seither ]

La publication par AOL des historiques de recherche de plus de 650 000 de ses utilisateurs est bien plus qu’un des plus gros scandales de l’année en matière de défense de la vie privée.  Les 21 millions de requêtes de recherche publiées ont également révélé au grand jour un nombre incalculable de tranches de vie allant de la plus banale jusqu’à l’illicite et la bizarre. 

De son côté AOL a présenté ses excuses en affirmant qu’il s’agissait au départ d’une initiative à des fins scientifique et a retiré la gigantesque base de données de son site Web. Il était trop tard: La base de données avait déjà été copiée et hébergée sur des sites mirroirs.

Bien sûr, les autorités ont vite tenté de rassurer les gens en disant que toutes ces données étaient « anonymes » et qu’on n’y trouvait ni identifiant utilisateur, ni noms d’internautes. Au lieu de cela, chaque requête est associé à un numéro d’identification unique attribué à chaque utilisateur. Ceci signifie que vous pouvez trier la base par numéro d’utilisateur et ainsi voir quels sont les recherches que cet utilisateur « anonyme » a fait via AOL Search au cours des trois derniers mois. (Google, Yahoo, et MSN Search ne sont pas inclus dans la base de requêtes publiée par AOL). Et même « anonymes » (on verra plus loin que ce n’est pas très difficile d’identifier avec précision des personnes, sur la base de ce qu’ils recherchent), ces données en disent beaucoup sur chaque utilisateur.

En se basant sur les informations ainsi extraites de la liste massive de termes de recherche, il est par exemple possible de deviner que l’utilisateur AOL 710794 est un golfeur, qu’il est en surpoids, qu’il est l’heureux propriétaire d’une Porsche 944 modèle 1986 et d’une Cadillac SLS modèle 1998 et qu’il est un fan de l’équipe universitaire masculine de basketball du Tennessee. Ce même utilisateur, # 710794, est intéressé par le district scolaire du comté de Cherokee à Canton, en Géorgie, et s’intéresse à la Suwanee Sports Academy à Suwanee, Géorgie, qui propose des cours aux jeunes espoirs de la région, mais aussi à la branche Géorgienne de « Youth Basketball of America ».

Jusque là, rien d’extraordinaire. Les choses se corsent quand on découvre que l’utilisateur 710794 fait également régulièrement des recherches avec le mot clé «lolitas», un terme couramment utilisé pour décrire les photos et vidéos de mineurs dévettus ou engagés dans des actes sexuels.
Vous voyez où je veux en venir ? Vous trouverez ci-dessous des extraits de termes de recherche triés par utilisateur, compilés à partir des logs publiés par AOL. Les logs sont dans l’ordre chronologique. (suite…)


[JOSEPH CONFAVREUX – MEDIAPART – 09 FÉVRIER 2014]

Les chercheurs français sont mobilisés pour écrire au plus près l’histoire du génocide rwandais. C’est une réponse au récit officiel tissé de mensonges et de vides qu’a construit l’État français pour dissimuler son implication auprès du pouvoir hutu.

Conscients que le génocide de plus de 800 000 Tutsi au printemps 1994 fait aussi partie de l’histoire française, plusieurs chercheurs et historiens tentent d’établir et de comprendre ce qui s’est passé. Et ce, en dépit des zones d’ombre et des mensonges entretenus par de nombreux acteurs de l’administration et de la politique française.

Pour Rafaëlle Maison, professeur de droit à l’Université Paris Sud, qui s’est plongée dans les archives de l’Élysée et la jurisprudence du Tribunal pénal international pour le Rwanda« ce génocide nous interroge tous en tant que participants de la famille humaine, mais encore plus en tant que citoyens français, dans la mesure où la politique étrangère française a eu une incidence au Rwanda, avec une intervention militaire avant et pendant le génocide, et un soutien diplomatique au pouvoir hutu qui apparaît bien dans les comptes-rendus d’audience du conseil de sécurité de l’ONU. Au-delà de l’exigence morale de regarder ce qu’ont fait les acteurs français de cette histoire, dont certains sont encore en activité aujourd’hui, il y a une exigence de connaissance qui doit mobiliser l’histoire du contemporain, l’anthropologie des violences de masse et les études post-coloniales ».

Dans un colloque à Sciences-Po organisé avecIbuka France le 24 janvier dernier, intitulé« Génocide des Tutsis : justice et vérité vingt ans après » ; dans celui organisé deux jours plus tard à l’ESG Management School, titré« 20 ans après : dire le génocide des Tutsi » ; dans la revue Histoire qui consacre son numéro de février au génocide, ou encore dans le numéro à venir de la revue Vingtième siècle, on retrouve ainsi plusieurs contributions d’historiens.

(suite…)


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[Gregor Seither – IES News Service – 28/04/2014]

Un défenseur réputé des droits de l’homme en Europe dénonce inlassablement les préjugés, erreurs et mensonges proférés par les principaux médias suédois dans la couverture du feuilleton judiciaire autour de Julian ASSANGE, le fondateur de WikiLeaks.  Aujourd’hui il synthétise le dossier dans un ouvrage (en anglais), disponible gratuitement en téléchargement

 

Le Dr Marcello Ferrada de Noli est enseignant chercheur en faculté de médecin et partage son temps entre la Suède et l’Italie après avoir été emprisonné et torturé en tant que prisonnier politique, au Chili, dans les années 1970. Ancien prisonnier politique du bagne de l’ïle de Quiriquina, résistant à la junte militaire de Pinochet, il a fait partie de l’accusation lors du Tribunal Russel à Rome en 1974, contre les crimes perpétrés par la junte chilienne.

A l’heure où les autorités suédoises font pression pour que le procès de Julian Assange se fasse en secret, ce militant des droits de l’homme réputé met en cause l’image d’Epinal, propagée par les autorités suédoises et par la presse, d’un justice impartiale et juste dans ce pays.  Ses nombreux articles et éditoriaux ont démontré la connivence – ouvertement affichée – des médias, stations TV, radios et journalistes avec la campagne du gouvernement suédois pour dénigrer Assange.

L’enquête policière et les accusations formulées contre Assange violent les droits humains et mettent en doute l’impartialité de la justice suédoise… mais surtout montrent que Assange est devenu, contre son gré, le fruit d’une lutte de pouvoir politique… et un pion d’échange entre les Etats-unis et l’appareil militaro-industriel suédois.

SWEDEN VS. ASSANGE. HUMAN RIGHTS ISSUES
Prof. Marcello Ferrada de Noli.  — Published by Libertarian Books – Sweden. March 2014.

(Téléchargeable en PDF – 11,3 Mo)

ISBN 978-91-981615-1-9


[Martin Untersinger – Le Monde – 28/03/2014]

La Turquie se rapproche un peu plus du club très fermé des pays censeurs du Net. Après Twitter, les autorités d’Ankara ont ordonné le blocage de Youtube, jeudi 27 mars. Concrètement, le BTK, l’organisme turc de régulation d’Internet, a demandé aux fournisseurs d’accès d’interdire à leurs clients d’accéder à Twitter et à Youtube.

Mais ces mesures sont peu efficaces. Le nombre de tweets postés a ainsi augmenté de 138 % après le blocage, selon l’agence médias sociaux We are social. Dans le bras de fer entamé entre le gouvernement et les internautes, ces derniers semblent prendre le dessus. Voici comment : (suite…)


Un fournisseur d’accès peut bloquer un site portant atteinte au droit d’auteur
[AFP 28.03.14]

Un fournisseur d’accès à internet (FAI) peut se voir ordonner de bloquer à ses clients l’accès à un site internet qui porte atteinte au droit d’auteur, a tranché jeudi la Cour de justice de l’UE (CJUE). Si un FAI « permet à ses clients d’accéder à des objets protégés mis à la disposition du public sur internet par un tiers », alors ce fournisseur d’accès peut être considéré comme « un intermédiaire » dont les services sont utilisés pour porter atteinte au droit d’auteur, a indiqué la Cour dans son arrêt. Par conséquent, le FAI peut être le destinataire d’une requête de la justice lui ordonnant de bloquer l’accès d’un site internet qui porte atteinte au droit d’auteur, a estimé la CJUE.
La Cour siégeant à Luxembourg était appelée à se prononcer dans une affaire opposant un FAI autrichien, UPC Telekabel, à des ayants droit. Sur ordre de la justice autrichienne, UPC Telekabel avait bloqué l’accès au site internet kino.to, un portail spécialisé dans les contenus en streaming. Ce jugement avait fait l’objet d’un appel et la Cour suprême autrichienne avait sollicité l’avis de la CJUE pour savoir si un FAI pouvait bien être considéré comme un intermédiaire et donc être le destinataire potentiel d’une ordonnance sur requête. La CJUE a répondu positivement à cette demande.

Les juges ont par ailleurs estimé que la liberté d’entreprendre n’était pas entravée par cette interdiction. Le FAI peut en outre choisir la manière avec laquelle il bloque ou limite l’accès. La Cour a plaidé pour un « juste équilibre » entre les droits d’auteur et les autres droits fondamentaux. Le blocage ne peut donc pas priver sans nécessité l’usager d’accéder à l’information. Il revient aux juges nationaux d’évaluer chaque cas, a précisé la Cour dans son arrêt. La question de savoir s’il faut légiférer ou non sur le droit d’auteur demeure un chantier ouvert dans l’UE. Une douzaine de pays, comme la Finlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Pologne, plaident pour une une réforme en profondeur du droit d’auteur en ligne au nom de la relance de la croissance européenne, via l’économie numérique. D’autres, France en tête, défendent le rôle rémunérateur du droit d’auteur pour les créateurs, les ayants droit, les milieux artistiques et la culture en général.

http://www.leparisien.fr/high-tech/un-fournisseur-d-acces-a-internet-peut-bloquer-un-site-portant-atteinte-au-droit-d-auteur-27-03-2014-3717579.php

 


La culture touche le Front

[Frédéric Joignot LE MONDE CULTURE ET IDEES | 20.03.2014 ]

A part le mot « merde », qui est « peut-être un peu fort », Jean-Claude Philipot « assume totalement » le libelle contre les collections du fonds régional d’art contemporain de Champagne-Ardenne (FRAC) qu’il a publié le 29 novembre 2013 sur le site officiel du Front national. Intitulé « FRAC : un écrin pour de la merde », le texte de ce commissaire-colonel à la retraite, directeur de campagne de Roger Paris, candidat FN à la mairie de Reims, fustige « les pseudo œuvres qui pourraient parfois être réalisées par un enfant de 5 ans voire par un animal auquel on aurait mis de la peinture sur les pattes et la queue (…) et devant lesquelles les bobos de la gauche caviar ou plus simplement les snobs s’extasient pour faire “moderne” et se distinguer de ce peuple qu’ils méprisent et qui trouve affreux ces “machins” ».

« Il fait peur », écrit le 2 décembre le quotidien régional L’Union-L’Ardennais, ajoutant : « Le vernis du nouveau style du FN ne tient pas longtemps. » De son côté, la directrice du FRAC, Florence Derieux, réagit : « Ces gens-là ne savent plus quoi faire, quoi dire, pour être médiatisés. Tout ce qui est écrit dans ce texte est une aberration. Quand on est tiré vers le bas par quelqu’un qui ne sait pas de quoi il parle, c’est dur. » Elle rappelle que pour ses 30 ans, le FRAC Champagne-Ardenne a organisé, entre 2012 et 2014, 30 expositions où il a montré plusieurs dizaines des 788 œuvres qu’il a acquises depuis 1984.

Quelle politique culturelle le FN va-t-il défendre pour Reims ? Dans son bureau de campagne, M. Philipot, ancien délégué national du groupement catholique intégriste Civitas, appelle à la création d’un fonds rémois d’art figuratif (FReaF) pour rivaliser avec le FRAC. Il défend le lancement d’« ateliers itinérants d’artistes et d’artisans destinés à sensibiliser le public à l’amour d’un vrai métier et à la culture du beau ». Il milite pour des fêtes johanniques (festivités traditionnelles rémoises en souvenir du sacre de Charles VII par Jeanne d’Arc) « plus importantes que celles d’aujourd’hui et véritablement médiévales », avec « des groupes folkloriques ». Une proposition qui étonne les responsables de la mairie (PS) : les prochaines fêtes johanniques, le 31 mai, accueilleront quelque 200 artistes, un « spectacle de feu », 140 artisans et un grand cortège musical et théâtral médiéval comptant plus de 800 figurants. Ils n’ont pas attendu le FN pour en faire une fête populaire, fondée sur l’histoire. (suite…)


Espionnage : comment Orange et les services secrets coopèrent

[Jacques Follorou – LE MONDE | 20.03.2014]

On apprend souvent davantage de choses sur soi par des gens qui n’appartiennent pas à votre famille. Les Britanniques, un peu malgré eux, viennent de nous éclairer sur les liens hautement confidentiels qui existent entre les services secrets français, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et l’opérateur historique de télécommunication France Télécom, qui a pris le nom d’Orange en février 2012.

Selon un document interne des services secrets techniques britanniques (GCHQ), l’équivalent de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, la DGSE entretient une coopération étroite avec « un opérateur de télécommunication français ». L’ancienneté de leurs liens, la description des savoir-faire spécifiques de l’entreprise ainsi que l’enquête du Mondepermettent de conclure qu’il s’agit bien de France Télécom-Orange.

Selon le GCHQ, la DGSE et l’opérateur historique français travaillent ensemble pour améliorer les capacités nationales d’interception sur les réseaux de communication et collaborent pour casser les cryptages de données qui circulent dans les réseaux. France Télécom est un acteur important du système de surveillance en France.

COLLECTE DE DONNÉES LIBRE DE TOUT CONTRÔLE

Cette note, extraite des archives de la NSA par son ex-consultant Edward Snowden, assure que la relation entre la DGSE et l’opérateur français constitue un atout majeur par rapport à ses homologues occidentaux. L’une des forces de la DGSE résiderait dans le fait qu’elle ne se contente pas des autorisations accordées par le législateur pour accéder aux données des clients de France Télécom-Orange. Elle dispose surtout, à l’insu de tout contrôle, d’un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent.

Cette collecte libre de tout contrôle, par le biais de l’opérateur français, portant sur des données massives, concerne aussi bien des Français que des étrangers. Elle est utilisée par la DGSE, qui la met à la disposition de l’ensemble des agences de renseignement françaises au titre de la mutualisation du renseignement technique et de sa base de données. Ces données sont également partagées avec des alliés étrangers comme le GCHQ. Enfin, l’opérateur français développe, en partenariat avec la DGSE, des recherches en cryptologie. (suite…)


[Tim Carr – IES News Service – 07/03/2014]

Pour faire « moderne », comme de nombreuses agences du gouvernement canadien, Industry Canada a décidé de garder le contact avec les citoyens via Twitter… jusque là rien de bien original. Là où cela devient comique et révèle à quel point l’administration est totalement à côté de la plaque avec les nouvelles technologies, c’est la méthode retenue pour la publication des « Tweet ». Avant d’être publié, chaque message de 140-caractères doit auparavant passer par une procédure d’approbation en 12 étapes. Le message doit être validé par une douzaine de rédacteurs, responsables et « communicants » ainsi qu’être validé au final par le cabinet du ministre de l’Industrie James Moore ou bien par son vice-ministre, Greg Rickford. Le processus prend plusieurs semaines, incluant des « journées de coordination » avec les autres agences afin de déterminer les « retweet » des messages publiés, coordination des « hashtag » utilisés, vérification « trans-sectorielle » que les messages sont bien en conformité avec les différentes politiques, etc. etc.

La plupart des micromessages publiés par le ministère sont préparés des semaines à l’avance, révisés par des dizaines de fonctionnaires, corrigés par le cabinet du ministre et soumis à un protocole en douze étapes, indique-t-on dans les documents que La Presse Canadienne a obtenus en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

http://www.lapresse.ca/la-tribune/actualites/201402/03/01-4735044-industrie-canada-12-etapes-pour-envoyer-un-message-sur-twitter.php


Un travail de fond réalisé par Olivier Pechter… bravo ! Prenez-en de la graine, les journaleux « mainstream » !

[Olivier Pechter – michelcollon.info – 03/03/2014]

Cette enquête, qui aurait pu s’appeler « le poids des mots, le choc des photos » raconte l’histoire des FEMEN à la lumière de leurs alliances politiques et de leurs nombreux dérapages, souvent passés sous silence. Une gageure.

Communistes et rouge-bruns, les premiers alliés

Cette première partie est consacrée à FEMEN…avant FEMEN.

Les politologues ukrainiens considèrent unanimement FEMEN comme un projet « politico-commercial » et ne se sont jamais véritablement penchés sur le sujet. A force d’incohérences, le mouvement « caméléon » a lassé leur pays, avant d’être fatalement discrédité.

En France, il a su rebondir, bénéficiant de soutiens jusqu’au Parti de gauche.

De leur côté, les médias nous ont inondés du story-telling « femeniste ». Jusqu’à ce qu’éclate le scandale de la Biennale de Venise, qui révéla la personnalité machiste de Viktor Sviatski, qui a longtemps dirigé FEMEN au côté d’Anna Hutsol. L’image du mouvement s’est brouillée. Son étoile a pâli. Un contre-récit s’imposait.

Les photos exclusives que je révèle rendent le propos difficilement contestable :

Né dans le creuset communiste et antifasciste ukrainien, FEMEN ne s’en est pas moins associé, de façon répétée, à des mouvements réactionnaires, voire ultranationalistes. Avant de se réfugier en France, grâce à la bienveillance d’une certaine mouvance néoconservatrice. Démonstration.

En Ukraine s’opposent depuis longtemps, sans besoin d’être caricatural, deux camps. L’Est du pays, russophile et « antifasciste », incarné par l’alliance d’une partie de la droite avec le Parti communiste. Et l’Ouest du pays : nationaliste et occidentaliste. Les figures de cette dernière tendance nous sont bien connues : Viktor IoutchenkoIoulia Timochenko… Or, il y a quelques années de cela, on a vu les fondateurs des FEMEN passer brusquement d’un camp à un autre. Un revirement qui signe l’imposture. Ce qui a valu aux FEMEN d’être qualifiées de « political technology » par les spécialistes ukrainiens. Dans cette première partie, je m’attellerai donc à une histoire des alliances politiques des FEMEN et par la même occasion à une généalogie de leur positionnement xénophobe.

FEMEN, une « Political technology » ?

Political technology, kesako ? Il s’agit de la manipulation politique poussée à son extrême. Les outils pour ce faire nous sont familiers : storytelling, désinformation, « triangulation »… Mais l’usage étendu et intensif qui en est fait dans les pays d’ex-URSS, où il s’agit d’une véritable petite industrie, nous est inconnu. Dans la plupart des cas, il s’agit de manœuvres d’un pouvoir autoritaire pour se maintenir en place, via la tromperie.

FEMEN est depuis longtemps considéré comme prestataire de ce type de service. Mais dans leur cas, elles auraient fait évoluer leurs positions au gré des médias et de leurs soutiens financiers/politiques du moment. Il serait donc faux d’affirmer que FEMEN aurait été créé par un marionnettiste dont elles auraient défendu les intérêts tout le long. Elles ont avant tout défendu les leurs. Néanmoins, nous révélerons quelques accointances politiques/financières jamais mentionnées jusque-là, à même d’éclairer d’un jour nouveau certaines de leurs prises de positions.

[Un exemple de political technology présumé : la mise sur orbite, il y a quelques années, par des médias proches du président Ianoukovitch d’un de ses opposants politiques, VitaliKlitschko. Une ex-vedette sportive que rien ne prédestinait à la politique. Diviser pour régner…] (suite…)


[L’Express –  Adrien Sénécat – 07/02/2014 ]

Les affaires du lanceur de chat à Marseille et de l’agression d’un jeune homme handicapé près de Grenoble ont mis à l’épreuve la police nationale française sur les réseaux sociaux. Entretien avec Jérôme Bonet, chef du service communication de l’institution. 

« Grâce à une réaction rapide de la Police Marseillaise, l’auteur présumé a été placé en garde à vue. » Ce message, posté sur le compte Twitter de la police nationale vendredi 31 janvier, marque peut-être un tournant dans l’histoire de l’institution. Pour la première fois, l’implication d’internautes qui avaient alerté les autorités a été publiquement saluée par celles-ci. Certes pour une affaire de lancer de chat à Marseille, mais quand même. D’autant que l’essai a été transformé deux jours plus tard sur le cas de l’agression d’un jeune homme handicapé près de Grenoble.

[#Violences sur un jeune homme vulnérable] Grâce à vos signalements, une enquête est en cours et des suspects sont interpellés.  — Police Nationale (@PNationale) 3 Février 2014

Comment la police française se met-elle à l’heure des réseaux sociaux, avec un certain retard sur d’autres pays –et notamment l’Espagne? Questions à Jérôme Bonet, chef du service d’information et de communication de l’institution, où quatre personnes travaillent exclusivement sur ce terrain.

Comment avez-vous réagi aux alertes lancées sur Twitter et ailleurs dans les affaires du lancer de Marseille et celle de l’agression d’un jeune handicapé près de Grenoble?

Notre premier réflexe, c’est de rediriger les signalements vers la plateforme Pharos qui est compétente sur ces dossiers. Les personnes qui animent nos comptes sur les réseaux sociaux sont avant tout des communicants, ils ne sont pas dans l’opérationnel. Mais nous avons pris conscience du fait que nous sommes identifiés par les internautes comme représentants de la police sur les réseaux. C’est pourquoi nous leur avons répondu et que nous avons rendu compte par la suite des développements de ces affaires sur Twitter et Facebook.  (suite…)


DOCUMENTS TÉLÉCHARGÉS SUR « EXTRANET » : INTERNAUTE CONDAMNÉ
[Arrêts Sur Images – David Medioni –  06/02/2014]

Condamné pour avoir trouvé des documents en accès libre sur Google.  C’est la décision que vient de prendre la Cour d’appel de Paris à l’encontre d’Olivier Laurelli, alias Bluetouf, co-fondateur de Reflets.info. Sa faute : être tombé au hasard du surf sur des documents de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) en accès libre. En première instance, Laurelli a été relaxé. C’était sans compter sur le parquet qui a décidé de poursuivre « coûte que coûte » ce qu’il considére comme un piratage et sur la Cour d’appel qui considère que Laurelli est de « mauvaise foi ».

Chercher des documents sur Google peut s’avérer dangereux. Le blogueur, journaliste, hacktiviste Olivier Laurelli, alias Bluetouff, co-fondateur de Reflets.info, vient d’en faire les frais. Laurelli a été condamné, mercredi 5 février, par la Cour d’appel de Paris à payer 3 000 euros d’amende pour avoir téléchargé des documents de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). La Cour d’appel a ainsi considéré que mettre en accès libre des données jugées « confidentielles » par leur propriétaire (mais non sécurisées) relevait du piratage. En langage juridique, cela donne « accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données« , et « vol » de documents.

L’histoire démarre les 27 et 28 août 2012, lorsque Laurelli lors d’un long surf sur internet pour trouver des documents sur la Syrie, tombe sur des documents de travail de l’Anses. Il poursuit sa recherche dans ce sens, étonné de les trouver en accès libre. Il les télécharge et les conserve. Quelque mois plus tard, l’un de ses collègues utilise l’un des fichiers pour illustrer un article sur les nanos-argents. C’est alors que l’Anses se rend compte du problème et contacte la police. L’enquête tombe entre les mains de la DCRI qui remonte très vite à Laurelli puisque ce dernier ne s’était pas masqué, ne considérant pas cette recherche comme du piratage.

Il passe 30 heures en garde à vue et est finalement mis en examen. En première instance, le tribunal de Créteil considère qu’il n’y a pas lieu à le condamner. Motif: il n’est pas possible de sanctionner le fait d’accéder librement à des données non sécurisées. Le tribunal relaxe donc Bluetouff au motif que c’est l’Anses qui a, sur ce dossier, manqué de vigilance. En clair, si les données étaient archivées sur Google, elles n’étaient pas sécurisées et donc l’Anses ne pouvait pas se prévaloir d’un piratage. (@si vous en parlait ici).

RELAXÉ EN PREMIÈRE INSTANCE, LE PARQUET A POURSUIVI « COÛTE QUE COÛTE »

De fait, Bluetouff a trouvé ces données sur l’extranet de l’Anses. Un extranet n’est ni l’internet, ni l’intranet, c’est une extension du système d’information d’une entreprise ou d’une institution accessible pour des partenaires déterminés sur mots de passe et login. Exemple : lorsque l’on se connecte à son espace personnel de banque grâce à un login et un mot de passe, on est sur l’extranet de la banque. Problème: le jour du surf de Laurelli, l’extranet de l’Anses est disponible sur Google, sans sécurité.

D’ailleurs, l’Anses, elle-même avait choisi de ne pas se porter partie civile, penaude qu’elle était de cette faille de sécurité. C’est le parquet qui a décidé de « poursuivre coûte que coûte », ainsi que le note Numérama. Et nos confrères d’ajouter: « le parquet, dont le représentant a confirmé à l’audience qu’il n’a « pas compris la moitié des termes que j’ai entendus aujourd’hui », avait choisi de poursuivre coûte que coûte. Au nom de la mauvaise foi : « Vous saviez que cet extranet était normalement protégé. »

Ainsi, si l’on en croit les attendus de la Cour d’appel, Laurelli – fin connaisseur du net – aurait dû s’abstenir de télécharger des documents laissés en accès libre car il savait pertinemment que ceux-ci auraient dû être protégés. Raisonnement pour le moins étrange, mais qui dénote, comme le soulève Mediapart dans un papier détaillé, une réelle déconnexion de la justice avec les choses de l’internet.

Plus largement, cette décision interroge sur ses conséquences. Est-ce à dire que toute personne qui trouvera des documents -non sécurisés – en ligne devra présumer qu’ils auraient pu ou du être protégés et qu’il ne doit, pour le coup, pas les utiliser ? C’est ce que craint l’avocat de Laurelli, Maître Olivier Itéanu, cité par PCINpact« C’est un avertissement à tous ceux qui sont dans l’investigation, dans la recherche d’informations sur Internet. C’est quelque part un appel à l’auto-censure. Si on est poursuivi parce qu’on a trouvé une information et qu’on est condamné, je trouve que c’est grave », alerte ainsi Itéanu dans PCINpact.

http://www.arretsurimages.net/breves/2014-02-06/Documents-telecharges-sur-extranet-internaute-condamne-id16871


[Jacques Cheminat – Le Monde Informatique – 17/01/2014]

Bram Cohen adore les échanges au point d’avoir créé il y a une dizaine d’années BitTorrent. Selon la presse, il se passionne maintenant pour des outils de sécurité et plus exactement sur la stéganographie.

Le chiffrement est aujourd’hui devenu un élément de premier plan dans la lutte contre le piratage de données. Cette technologie permet de rendre secrètes des communications écrites ou vocales. Or il existe d’autres outils de sécurité parmi lesquels la stéganographie, l’art de dissimuler ou de faire passer inaperçu un message dans un autre message. Selon le magazine Forbes, Bram Cohen, inventeur de la solution d’échange de fichiers BitTorrent, travaille depuis un an sur un outil de stéganographie.

Ce logiciel baptisé Dissident X devrait permettre de camoufler des données discrètement dans un site, un document d’entreprise, ou tout autre fichier allant d’une vidéo à un ebook.  Dans son entretien à Forbes, Braham Cohen indique vouloir dépoussiérer les anciennes méthodes de stéganographie. Ainsi, traditionnellement, les messages sont intégrés dans le média bit par bit. Avec DissidentX, il sera possible de chiffrer l’ensemble du fichier via un système de hachage. Par ailleurs, l’outil permettra de coder plusieurs messages au sein d’un même document, mais chaque message aura sa propre clé de déchiffrement. Cela permet d’utiliser qu’un seul fichier pour des destinataires différents avec des clés personnelles. Ces dernières peuvent parfois ouvrir de faux contenus ou des leurres, explique Braham Cohen comme dans le cadre de mouvements militants si un activiste était contraint de livrer sa clé.

Le fondateur de Bittorrent a lancé un prototype de DissidentX l’été dernier, mais doit travailler sur certaines contraintes de la sténographie. On pense notamment à ce que le fichier intégrant le message codé soit exponentiellement plus grand. Les chercheurs de Stanford partie prenante du projet travaillent pour lever cette limite et rogner la taille du contenant.

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-createur-de-bittorrent-developpe-un-outil-de-steganopgraphie-56299.html


Le résumé pour (et par) la génération des natifs de Youtube

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Et c’est parti ! Comme lors de l’affaire Costes il y a bientôt 20 ans !  Tout cela n’est qu’un prétexte pour museler un peu plus tout ce qui dérange… avec la complicité active de l’UEJF dont le caractère liberticide n’est pas nouveau. Comme le disait Klugman à l’époque : « On s’en fout de la liberté d’expression. Ceux qui s’attaquent à Israël, on les fera taire coute que coute »

[Raphaëlle Karayan – L’Express/L’Expansion – 15/01/2014]

N’y a-t-il vraiment plus d’affaire Dieudonné ? Les représentations du nouveau spectacle du polémiste ont été autorisées, mais sur internet le mélodrame se poursuit. Faut-il, et peut-on interdire ses vidéos, vues par des millions de personnes sur YouTube?

La ministre de la Culture s’est exprimée dimanche dernier sur l’affaire, en rappelant que « sur internet, il y a un droit qui est la responsabilité des hébergeurs », et qu’il « est possible d’avoir une action spécifique vis-à-vis d’eux pour leur demander de retirer des passages ou des extraits antisémites ou négationnistes ».

Le 10 janvier, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a justement indiqué avoir porté plainte contre Dieudonné pour des propos tenus dans la vidéo intitulée « 2014 sera l’année de la quenelle ». Elle demande en outre à YouTube de donner moins de visibilité aux vidéos de Dieudonné. « Nous en appelons à la responsabilité des acteurs du Net et en particulier de Youtube pour cesser de donner une place de choix aux vidéos de Dieudonné, à l’instar de la vidéo que nous attaquons qui avait été diffusée dans la newsletter hebdomadaire du site Youtube », explique l’UEJF dans son communiqué, cité par Numerama.

Que peut-on dire ou ne pas dire sur YouTube?

Le principe général, sur Internet comme pour toute autre forme de propos public, est celui de la liberté d’expression, qui a des limites prévues par le législateur. La loi de 1881 sur la liberté de la presseprévoit que soit puni d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende tout propos incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison de l’origine ou de l’appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, en raison du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap d’une personne ou d’un groupe de personnes.

Concernant en particulier la responsabilité des sites comme YouTube vis-à-vis de contenus tombant sous le coup de cette loi, c’est la loi de 2004 sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN) qui fixe les règles applicables. Elle édicte que les intermédiaires techniques, parmi lesquels les hébergeurs -etYouTube est un hébergeur aux yeux de la loi– ne sont responsables des contenus illicites qu’ils hébergent qu’à partir du moment où ils en ont connaissance. La LCEN n’impose aucune obligation de surveillance générale a priori. C’est ce qui explique qu’on trouve de nombreux contenus négationnistes, ou faisant par exemple l’apologie du terrorisme, sur YouTube. (suite…)


[Chloé Woitier – Le Figaro – 10/01/2014]

Dieudonné est très populaire sur les sites de partage de vidéos. Mais ces derniers ne sont pas responsables des contenus publiés et n’agissent que sur signalement des internautes ou sur décision de justice.

Après les salles de spectacles, faut-il aussi empêcher la diffusion des spectacles et des vidéos de Dieudonné sur Internet? L‘humoriste controversé rencontre en effet un vif succès sur les plateformes de partage de vidéos. Sa chaîne officielle YouTube, IamDieudo, comptabilise plus de 40 millions de visionnages et près de 250.000 abonnés. En plus de ses sketchs, Dieudonné use de ce canal pour diffuser des droits de réponse (à Manuel Valls, à Elie Semoun, à Yann Barthès…), ou s’adresser directement à ses fans. Plusieurs de ces vidéos se retrouvent de temps à autre en une de YouTube ou, comme ce week-end, en tête de leur newsletter signalant les contenus les plus populaires de la plateforme.

Contactés par LeFigaro, YouTube comme Dailymotion n’ont pas souhaité s’exprimer sur le cas particulier de Dieudonné, mais ont rappelé les prérequis pour qu’une vidéo soit retirée de leurs services: un signalement aux équipes de modération ou une décision de justice. D’après la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), les deux sites sont considérés comme des hébergeurs, et non comme des éditeurs de contenus: ils ne sont donc pas responsables des vidéos postées par leurs membres. Le statut d’hébergeur avait été confirmé en 2011 par la Cour de cassation en ce qui concerne Dailymotion. La loi les oblige cependant à agir promptement dès qu’un contenu litigieux leur est signalé. Les deux plateformes ont donc mis en place des outils permettant d’avertir les équipes de modération, en poste 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.

● Avertir la modération

«Nous demandons à nos modérateurs d’agir comme des bons pères de famille. Si une vidéo qu’on nous signale est manifestement illicite, on la retire», explique Giuseppe de Martino, directeur général de Dailymotion. «Mais ce ne sont pas des juristes. Si le caractère illicite n’est pas explicite ou est objet à débat, nous laissons la vidéo.» Même philosophie chez YouTube: «Toutes les vidéos mises en ligne sur YouTube doivent se conformer au règlement de la communauté YouTube.» Ce règlement indique que le site «encourage la liberté d’expression» et défend «le droit de chacun à s’exprimer sur des points de vue peu populaires», mais il n’autorise pas «les discours incitant à la haine», notamment ceux qui «attaquent ou rabaissent un groupe en raison de la race, de l’origine ethnique ou de la religion». Le géant américain dispose d’une équipe de modérateurs spécialisés sur l’Europe, et donc sensibles aux contextes politico-sociaux de chaque pays, afin de prendre la meilleure décision possible. Mais pour qu’elle puisse agir, l’équipe de modérateurs doit une nouvelle fois être avertie par les internautes. Sans cela, pas d’action possible. (suite…)


[Commentaire de Dov Lerner] La haine de l’Arabe est bien la clé pour comprendre toute l’agitation autour de la « Quenelle » et des dérapages de Dieudonné.

C’est une conjonction de stratégies. Pour Israël et ses propagandistes à travers le monde, tout ce qui peut discréditer et délégitimiser la moindre revendication Palestinienne est bon à prendre. Désamorcer les critiques, faire taire les soutiens occidentaux à la Palestine en usant de la « Massue de l’antisémitisme », renforcer dans l’opinion publique l’image de l’Arabe irrationnel, violent et fondamentalement fourbe…  tout cela pour mieux asseoir la domination juive sur Israël et la Cisjordanie (et Gaza, quand l’occasion se présentera). Pour la classe politique occidentale, le repoussoir Arabe et l’assimilation « Arabe = Musulman = Terroriste » permet de créer un consensus et de mobiliser des masses d’électeurs que l’on n’arrive pas à atteindre par ailleurs. En période de crise, un bouc émissaire c’est toujours bon à prendre… et le complexe militaro-industriel est ravi de pouvoir se cacher derrière la « menace islamiste » voire le « clash des civilisations » pour renforcer son emprise sur les ressources énergétiques et minières… et pour fliquer la société afin de contrecarrer toute menace dissidente à la source.

Jouer la chanson de « l’antisémitisme des banlieues » c’est donc tout bénef pour tout le monde: Israël, Valls, la NSA et les banquiers. 

Et encore une fois, comme le dit l’article :  L’Arabe continue, encore et encore, de faire les frais de ce racisme colonial. Pendant que les discours dominants en France continuent, encore et encore, de le tolérer et de le soutenir. Et de nous rabâcher cette menace d’un antisémitisme postcolonial.

[Indigènes de la République – Sherine Soliman, Membre du PIR – 10/01/2014]

Tout français issu de l’immigration postcoloniale a de quoi se sentir intimement et racialement infériorisé par le sionisme qui poursuit son entreprise coloniale, et donc infériorisé par la politique française et ses discours soutenant cette idéologie. Dans l’imaginaire de millions de descendants de colonisés, la persistance du sionisme, de sa colonisation et de son racisme opératoire a des conséquences désastreuses qu’il serait temps de prendre en compte sérieusement dans toute discussion traitant du racisme en France.

Dans son ouvrage La Question de Palestine [1], l’intellectuel Palestinien Edward W. Saïd, analyse précisément et historiquement les origines du sionisme, et interroge la légitimité, unanime en Occident, d’une idéologie coloniale ayant causé tant de ravages. Dans l’introduction, partant du « soubassement existentiel » dont dépend la situation du peuple palestinien, il demande :

« Nous étions sur le territoire appelé Palestine ; la spoliation et l’effacement dont nous avons été victimes et d’où ont résulté que presque un million des nôtres ont dû quitter la Palestine et que notre société est devenue non existante étaient-ils justifiés, fût-ce même pour sauver ce qu’il restait des Juifs d’Europe ayant survécu au nazisme? Quelle est la règle morale ou politique qui exige que nous abandonnions nos revendications pour notre existence nationale, notre terre, nos droits humains? Dans quel monde ne souffre-t-on aucune discussion quand on dit à un peuple entier qu’il est juridiquement absent, même si des armées sont levées contre lui, des campagnes menées contre son nom lui-même, l’histoire modifiée pour « prouver » sa non-existence? »

Ces interrogations fondamentales et plus que légitimes posées par Edward Saïd il y a plus de trente ans ne semblent pas intéresser le moins du monde nos penseurs et politiques aujourd’hui, alors même que le calvaire des Palestiniens colonisés continue ; alors même que le compteur des colonisés (et des colonies) grimpe, et que le nombre de réfugiés explose. Pour la France, la Palestine – géographiquement et humainement – c’est loin ; et les Palestiniens sont donc bien loin des « hommes », en tout cas de ceux dont l’humanité mérite d’être défendue lorsqu’elle est bafouée, insultée et niée depuis tant d’années.

Mais cela s’explique, et de manière simple : c’est qu’il y a plus grave (apparemment).

En ce début d’année 2014, suivant un processus enclenché depuis bien longtemps, c’est une autre menace raciste – une terrible menace dit-on – qui canalise l’acharnement « humaniste » des associations antiracistes, des médias et des politiques ; car ici, en France, à mille lieues de cette marge infra-humaine dans laquelle on relègue les palestiniens, on sent se lever un diabolique fléau autrement plus néfaste pour l’humanité toute entière ; et un fléau que l’on sentait déjà, depuis un bon moment, pointer le bout de son nez sous la plume soumise de très nombreux journalistes : il s’agit de l’inévitable « antisémitisme postcolonial ». L’idée commence à s’imposer. Petit à petit, elle fait son nid médiatique. Ecoutez : « antisémitisme postcolonial ! » L’expression fait froid dans le dos de la France, elle réveille ses pires démons. Et on comprend tout de suite que les dangereux tenants de ce racisme sont facilement identifiables à ces termes (idéologiquement) bien choisis : s’agissant d’un antisémitisme « postcolonial », les  coupables haineux seront à chercher du côté des « postcolonisés » ; du côté de celles et ceux issus des territoires (anciennement ?) colonisés et dont – osent-ils dire dans leurs délires victimaires – les souffrances exagérées n’auraient jamais été assez prises en compte (quelques siècles d’esclavage, les tragédies du colonialisme, les autres génocides, etc.). Chez ces gens là qui, décidément, ressassent trop le passé, la place prépondérante qu’occuperait le génocide des Juifs aurait ainsi fait naître une rancœur et un rejet bassement réactionnaires qui auraient muté en un cruel antisémitisme (ponctué d’antisémites clichés, d’antisémites théories du complot… et d’antisémites projets en tout genre).

L’antisémitisme postcolonial donc.
J’aimerais, dans cet article, peser le poids idéologique d’une telle expression, « antisémitisme postcolonial ». Autant vous dire tout de suite que je le trouveinsupportable ; non pas qu’un tel racisme n’existerait pas ou serait dénué de tout sens – là n’est pas mon propos [2] – mais parce que sa fixation « postcoloniale » me paraît relever de la plus cynique ironie et de la plus consciente diversion (en plus de s’opposer subtilement au climat islamophobe grandissant). (suite…)


[Bureau National – Association France Palestine Solidarité – 03/01/2014]

Der­niè­rement Dieu­donné a déclaré au sujet de Patrick Cohen, jour­na­liste à France Inter : « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Il ne s’agit ni d’une « erreur » ni d’un dérapage. Mais de posi­tions anti­sé­mites clai­rement et déli­bé­rément assumées depuis une bonne dizaine d’années. Les exemples en sont innom­brables.

Dieu­donné n’est pas un simple humo­riste, c’est avant tout un militant poli­tique d’extrême-droite. Et il y a une spé­ci­ficité. Avec une forme d’expression par­ti­cu­lière (humour), un voca­bu­laire pseudo-​​révolutionnaire (anti­système), et une cible du style fas­ciste des années 30 (le complot du « pouvoir juif mondial », de la finance mon­diale, de l’axe Israël-​​USA …), Dieu­donné attire cer­taines caté­gories, par­ti­cu­liè­rement dans la jeu­nesse, que le Front national serait inca­pable de mobi­liser.

C’est le cas par exemple quand il fait applaudir le néga­tion­niste Robert Fau­risson par 5.000 per­sonnes au Zenith en 2008. C’est le cas aussi quand il inter­viewe Serge Ayoub, alias Batskin, le chef de l’organisation d’extrême-droiteJNR, Jeu­nesses natio­na­listes révo­lu­tion­naires, dis­soute après la mort de Clément Méric. La vidéo se conclut par une poignée de main entre ces deux hommes et une décla­ration « On repré­sente la France d’en bas … on a le même ennemi, c’est une évidence ».

C’est le cas aussi quand il prétend défendre les Pales­ti­niens en déve­loppant des thèses racistes et anti­sé­mites sous le couvert de l’antisionisme. Il détourne ainsi au profit de l’extrême-droite le juste sen­timent d’exaspération face à l’amalgame fait par les sou­tiens de la poli­tique israé­lienne entre anti­sio­nisme et anti­sé­mi­tisme. Il donne prise à tous ceux qui se com­plaisent dans une dénon­ciation sélective des diverses formes de racisme. Il fait le jeu d’Israël et de tous ses sou­tiens qui cherchent à dis­cré­diter voire cri­mi­na­liser toute forme de contes­tation de la poli­tique israé­lienne..

L’AFPS condamne et rejette ces amal­games qui amènent à traîner devant les tri­bunaux en toute igno­minie les mili­tants du boycott citoyen qui dénoncent la poli­tique colo­niale et raciste de l’Etat d’Israël.

L’AFPS condamne et rejette toute ins­tru­men­ta­li­sation de la cause pales­ti­nienne au service de délires com­plo­tistes racistes qui font le jeu de ses adversaires.

Le peuple pales­tinien n’a aucun besoin de tels faux amis. Notre combat pour les droits nationaux du peuple pales­tinien se fonde sur les prin­cipes uni­versels du droit des peuples. Il suppose le rejet déterminé de toute forme de racisme, d’antisémitisme et d’islamophobie, poisons dan­gereux que nous com­bat­trons sans faiblesse.

Le Bureau national

http://www.france-palestine.org/Dieudonne-l-imposteur-raciste-n

 


Pourquoi je suis contre la circulaire de Valls sur Dieudonné
[VINCENT FELTESSE, DÉPUTÉ DE LA DEUXIÈME CIRCONSCRIPTION DE LA GIRONDE – Libération – 09/01/2014]

(…)

Surtout, je m’interroge sur le fait qu’une nouvelle fois, certains médias et responsables politiques réagissent et ne s’indignent que quand les évènements entrent dans leur champ de vision.

L’actuel maire de Bordeaux a réagi promptement pour interdire le spectacle de Dieudonné, après la diffusion de la circulaire Valls. Pourtant, le même Alain Juppé a parfois fait preuve d’une grande tolérance à l’égard d’autres extrémistes. Depuis plus de 10 ans, cas unique en France, la mairie de Bordeaux met à disposition de la Fraternité Saint Pie X, mouvement traditionnaliste chrétien ouvertement antisémite, l’église Saint-Eloi, et ce malgré plusieurs remises en cause de cette décision par la justice. Il y aurait donc une réactivité et une indignation à géométrie variable selon l’origine des auteurs de propos et actes racistes, sexistes, homophobes ou antisémites ? Est-ce que lorsqu’ils viennent de curés intégristes en soutanes ou de leurs ouailles ils sont acceptables, tandis que ceux provenant d’une France plus métissée sont intolérables ? Pourtant, c’est bien connu, les extrêmes se rejoignent : Dieudonné a fait baptiser sa fille en 2006 à Bordeaux, à l’Eglise Saint-Eloi, par l’abbé Laguerie, avec un certain Jean-Marie Le Pen comme parrain.

Personnellement, je pense que l’une des raisons profondes des difficultés que connaît la France ces dernières années est que ceux qui exercent le pouvoir, comme ceux qui en commentent l’exercice, ne voient plus qu’une partie du pays, celle qui leur ressemble, et méprisent ceux qui échappent à leur champ de vision de plus en plus étriqué. Du monde périurbain, dont on ne parle que pour insulter sa laideur ou commenter la montée du Front national dans les sondages, à nos banlieues, cet aveuglement fabrique une France invisible.

En interdisant les représentations du spectacle de Dieudonné et en en faisant une telle affaire, nous prenons le risque de l’incompréhension, notamment de la part des jeunes issus de l’immigration, là où la pédagogie serait nécessaire. Cette incompréhension est le terreau de l’exclusion et de la division dans notre pays. Beaucoup auront une nouvelle fois un sentiment de «deux poids, deux mesures». Il serait bon que la classe médiatique et politique agisse moins sous le coup de l’urgence, informationnelle ou émotionnelle, et prenne plus de recul. Il serait bon que la classe politique et médiatique prenne davantage conscience de l’existence d’une France en marge de son champ de vision, une France invisible. Une France qui n’est pas celle de quelques grandes villes ou lieux symboliques mais appartenant à l’autre siècle, une France qui n’est pas celle des plateaux télé avec toujours les mêmes commentateurs, éditorialistes, ou représentants de la classe politique. Oui, définitivement, je suis contre cette circulaire.

Vincent Feltesse, député de la deuxième circonscription de la Gironde

http://www.liberation.fr/societe/2014/01/09/pourquoi-je-suis-contre-la-circulaire-de-valls-sur-dieudonne_971568

 


[Interview de Agnès Tricoire, avocate de la Ligue des droits de l’Homme par Sylvain MOUILLARD – Libération – 09/01/2014]

Agnès Tricoire, avocate de la Ligue des droits de l’Homme, redoute la décision du tribunal administratif de Nantes quant à l’interdiction du spectacle de «l’humoriste». «S’il gagne son référé, ça sera calamiteux», dit-elle.

Le Zénith de Saint-Herblain, à côté de Nantes, accueillera-t-il ce jeudi soir la première représentation de la tournée 2014 de Dieudonné, pour son spectacle «Le Mur» ? Le tribunal administratif de Nantes examine à partir de 10h30 le «référé-liberté» déposé par les avocats de l’humoriste-polémiste, condamné à de multiples reprises pour antisémitisme. Objectif : obtenir le maintien du spectacle, qui a fait mardi l’objet d’un arrêté d’interdiction par la préfecture de Loire-Atlantique. Cette décision sera le premier test pour Manuel Valls, qui a décidé de lancer une guérilla contre Dieudonné. Mais pour Agnès Tricoire, de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), la stratégie du ministre de l’Intérieur est très risquée.

Ce premier rendez-vous judiciaire vous inquiète-t-il ?
La décision d’interdiction préalable crée un effet pervers en donnant une tribune énorme à Dieudonné. Cela a décuplé l’intérêt et la sympathie à son égard, ce qui est contradictoire avec l’objectif de lutte contre les discriminations et les idées antisémites. La position de la Ligue des droits de l’homme est parfois compliquée à soutenir, puisque nous défendons des principes – respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales – qui peuvent être contradictoires.

Notre organisation a été créée lors de l’affaire Dreyfus afin de lutter contre l’antisémitisme. Mais très rapidement, dès 1901, nous avons été amenés à refuser les interdictions préalables de réunion au nom de la liberté d’expression. De la même façon, on n’a jamais demandé l’interdiction d’un livre, même antisémite. Nous préférons qu’il soit publié, mais avec l’insertion d’un avertissement.

Sur le cas Dieudonné, estimez-vous qu’il sera gagnant, quelle que soit la décision du tribunal administratif de Nantes ?
Evidemment. On en arrive à une situation absurde, puisqu’on tente d’interdire des spectacles où se retrouvent quelques milliers de personnes, alors que les vidéos antisémites de Dieudonné, elles, restent visionnées par des millions de gens. De plus, on n’est pas certain que les tribunaux donneront raison aux pouvoirs publics. Si Dieudonné gagne ses référés-liberté, ça sera calamiteux. D’autant qu’au plan pénal, on gagne à chaque fois lorsqu’on l’attaque sur ses propos antisémites. Au final, on a deux problèmes : l’atteinte aux principes fondamentaux et l’efficacité.

Le pari de Manuel Valls vous paraît trop risqué ?
Cela ressemble surtout à un coup politique. Dieudonné joue «Le Mur» depuis juin 2013 à la Main d’or. S’il tient des propos antisémites à chaque fois, pourquoi ne s’est-on pas énervé plus tôt ? Le ministre de l’Intérieur aurait pu avertir les associations antiracistes. Aujourd’hui, Valls fait l’unanimité contre lui. Les gens n’aiment pas qu’on touche à la liberté d’expression. Et l’interdiction a priori, c’est très grave, indéfendable. (suite…)


Tout cet immense appareil de surveillance, de tracking, de profiling… financé par les contribuables pour « garantir leur sécurité » n’a qu’un seul but : identifier en amont la dissidence et la rendre inopérante, pérenniser l’équilibre des forces en place contre la menace d’une révolte ou d’un changement de paradigme…

Comme le dit clairement l’affiche ci-dessous, le simple fait « d’être sur place » ou bien « d’avoir l’air suspect » suffira a faire intervenir les forces de l’ordre.

Militants du futur, il va falloir apprendre à vous déguiser en petite vieille inoffensive…

Allemagne: trois quartiers d’Hambourg sous haute surveillance après des semaines d’émeutes

gefahrengebiet[RFI – 07/01/2014]

Les autorités allemandes ont décidé de placer trois quartiers de Hambourg sous surveillance policière particulière. En cause, de nombreux incidents entre militants d’extrême gauche et forces de l’ordre qui durent depuis plus de trois semaines.  Depuis samedi dernier, 4 janvier, les quartiers d’Altona, de Sankt-Pauli et de Sternschanze ont été classés comme « lieux dangereux ». Ce qui implique un renforcement des contrôles dans ces zones et la confiscation de tout engin pyrotechnique, ainsi que de tout objet pouvant servir à une agression.

La police a déjà effectué près de 300 contrôles et 62 personnes ont été interdites de séjour dans les trois quartiers en question. Le week-end précédant Noël, de violents affrontements avaient opposé la police à des militants d’extrême gauche. Ceux-ci protestaient contre la fermeture du centre Rote Flora, un ancien cinéma squatté depuis presque 25 ans par les militants alternatifs.

Avec le temps, il est devenu le lieu favori de rendez-vous de l’extrême gauche locale. Selon les forces de l’ordre, officiers et bâtiments de police ont été les cibles répétées d’agressions au cours des dernières semaines. Avec l’apogée des protestations le 28 décembre, quand plusieurs fonctionnaires ont été gravement blessés.

http://www.rfi.fr/europe/20140107-allemagne-trois-quartiers-hambourg-sous-haute-surveillance-apres-nombreuses-emeutes


Comme le disait le directeur du FBI à propos de Martin Luther King : « If everything fails, we can always nail him for tax fraud. The IRS can make up any charge it wants… »

Dieudonné est suspecté de blanchiment pour avoir envoyé plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009

[ Franck Johannès – Le Monde.fr | 07.01.2014 ]

Selon l’enquête ordonnée par le parquet de Chartres depuis un an, Dieudonné a bien organisé son insolvabilité et a envoyé plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009, dont 230 000 euros pour la seule année 2013. Le procureur de Chartres avait été saisi en janvier 2013 d’un signalement de Tracfin sur les mouvements suspects autour des comptes de ses proches, et ordonné une enquête préliminaire pour blanchiment, organisation d’insolvabilité et fraude fiscale.

Les enquêteurs d’Orléans ont trouvé ce que faisait Dieudonné de son argent : il l’envoie au Cameroun. Le comédien, qui doit par ailleurs 887 135 euros au Trésor public, a expédié plus de 400 000 euros au Cameroun depuis 2009, dont 230 000 pour la seule année 2013.

Tracfin, le service de renseignements de Bercy, avait découvert des mouvements financiers suspects autour des comptes des proches de Dieudonné M’Bala M’Bala, et avait saisi le parquet de Chartres en janvier 2013 – les entreprises gérées par sa femme sont domiciliées à Saint-Lubin-de-la-Haye, en Eure-et-Loir. (suite…)


[Democracy Now – Decembre 2011]

Ancienne ministre du gouvernement israélien, Shulamit Aloni est une des fondatrices du Meretz, parti politique laïc en Israël

Capture d’écran 2014-01-06 à 15.04.35

La vidéo en anglais est ici :

La traduction française est ici :

www.libertes-internets.net/archives/films/Shulamit.mp4

http://www.dailymotion.com/video/xvcbby_interview-de-shulamit-aloni-ex-ministre-israelienne_animals


Toute cette agitation n’est rien d’autre que de la propagande… or la propagande, c’est une alchimie délicate…

[L’EXPRESS – 05/01/2014 à  14:47 – ]

La question revient avec insistance, 10 jours après le communiqué du ministère de l’Intérieur qui annonçait étudier des voies juridiques pour interdire les « réunions publiques » de Dieudonné M’bala M’bala. Dans l’intervalle, le ministre a en effet multiplié les sorties médiatiques sur ce thème. Et si on peut légitimement s’interroger sur la place que les médias accorde à cette affaire, ses nombreuses sorties ont largement contribué à alimenter le « feuilleton ».

« Il faut casser cette mécanique de la haine », tonne ainsi Manuel Valls dans Le Parisien le 28 décembre. Invité de RTL trois jours plus tard, il condamne « un petit entrepreneur de la haine ». Le 3 janvier, il ouvre un nouveau front contre l’humoriste sur Europe 1en l’accusant d’« organiser son insolvabilité ». « La question de l’interdiction est pour moi une manière de pousser le débat », se justifie-t-il enfin dans ce 5 janvier Le JDD. Depuis, ses prises de positions comme son hyperactivité divisent.

>> Lire aussi:Valls fait-il un cadeau à Dieudonné en voulant interdire ses spectacles?

Les critiques

Dieudonné. Evidemment, l’humoriste et ses soutiens se trouvent au premier rang pour critiquer l’hyperactivité du ministre. « Il n’a rien d’autre à faire? », fustigeait ainsi vendredi son avocat Jacques Verdier, contacté par L’Express.

Nicolas Dupont-Aignan. S’il juge « inacceptables » les paroles de Dieudonné, le président de Debout la République a jugé ce dimanche sur RCJ qu’en faisant de l’humoriste un « martyr », le ministre commet « une erreur magistrale ». « Pire, je trouve le comportement de Manuel Valls Très malsain, à partir d’une indignation légitime que je partage », a-t-il ajouté.

Des juristes. « Je critique l’annonce du ministre de l’intérieur de vouloir interdire ses spectacles. Oui à une sanction a posteriori, non à une censure », écrivait sur Twitter le 27 décembre dernier l’avocat blogueur Maître Eolas. Même son de cloche chez l’ex-avocat général Philippe Bilger: « Quand il y a des infractions, il faut les poursuivre si elles sont caractérisées », écrit-il sur le réseau social le 28 décembre.

Le Front national. « Interdire des spectacles d’un humoriste, là on tombe dans une dérive extrêmement préoccupante pour la liberté d’expression en France », juge le Florian Philippot, vice-président du FN.

Inquiétudes au PS. « Condamner Dieudonné, personne ne peut lui reprocher, mais condamner aussi fort ne risque-t-il pas de faire une publicité inespérée à ce triste personne? », s’interroge un dirigeant socialiste cité par Le Monde. D’autant que les déclarations de Manuel Valls ne sont pas forcément désintéressées, relève un ministre interrogé par le quotidien du soir: « Manuel sait que son nom est un épouvantail dans la majorité, notamment chez les écologistes. Il doit décoller cette étiquette droitière tout en conservant son principal atout: son image de politique combatif et intransigeant ».

Les soutiens

François Hollande. Le président de la République appuie l’action de son ministre. « Il faut approuver et soutenir le gouvernement et le ministre de l’Intérieur par rapport à des propos ou à des actes dont le caractère antisémite ne peut pas être nié », a-t-il déclaré le 29 décembre à Ryad.

Jean-François Copé« Soutien total à la décision de Manuel Valls. Assez de ce silence convenu devant l’antisémitisme de Dieudonné et de ceux qui le cautionnent », écrit le président de l’UMP dans un tweet publié le 29 décembre.

Bernard-Henri Lévy. L’écrivain a lui aussi soutenu le ministre de l’Intérieur. « Il y a un moment où… il est du devoir de la parole publique de dire stop ». « Valls l’a fait, Valls a eu raison », juge-t-il dans les colonnes du Le Parisien ce dimanche.

Christiane Taubira. La ministre de la Justice a publié le 3 janvier une tribune dans le Huffington Post où ell se montre sur la même ligne que son collègue du gouvernement. Sauf qu’il s’agit, pour l’heure, de la seule sortie de l’intéressée sur le sujet quand Manuel Valls a choisi de multiplier les interventions.

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/dieudonne-manuel-valls-en-fait-il-trop_1311685.html


[Odieux Connard – 4/01/2014]

Suivez le lien pour cet excellent résumé de la question…

DEBAT_SUR-LA_QUENELLE

http://odieuxconnard.wordpress.com/2014/01/02/commencer-lannee-du-bon-pied-au-cul/

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