C’est pas grave… l’occident trouvera une bonne raison d’appuyer les putchistes.

Quand il s’agit des méchants islamistes, vous pouvez faire ce que vous voulez… tuez trois personnes au Marathon de Boston et tout le monde hurle à l’horreur ! Mais tuez 1 000 000 de personnes en Irak et en Palestine, 500 000 personnes en Bosnie, 400 000 personnes en Tchétchénie.. et là on vous dit « Ah ben oui, mais z’avaient qu’à pas à être des islamistes, hein »…

Et le coup des « pénuries qui exaspèrent la population et la font descendre dans la rue » on connait bien ! Souvenez vous, 1973 au Chili, la CIA qui paye le plus gros syndicat de camioneurs pour déclencher une grève nationale qui vide les étals des magasins. La suite ? Pinochet. Ou encore le Venezuela 2003, ici aussi, une grève des rouleurs paralyse l’approvisionnement, provoque des manifs et engendre un coup d’état contre Chavez.

 

Egypte : un coup d’Etat planifié par les militaires ?

[CLAIRE TALON – LE MONDE | 06.07.2013 ]

Le Caire, correspondance. Un « soulèvement populaire appuyé par l’armée », telle est la version officielle de la destitution de Mohamed Morsi. Pourtant, des sources concordantes provenant des Frères musulmans, de l’armée et des renseignements, ont affirmé à l’agence de presse AP que la destitution du président égyptien avait été décidée par les militaires dès le 23 juin, une semaine avant la manifestation du 30 juin, qui a poussé des dizaines de millions d’Egyptiens dans la rue.

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D’après un porte-parole des Frères, « le général Al-Sissi n’était prêt à accepter aucune des concessions que le président était disposé à faire ». Le message était : « Ou vous partez ou on vous met en prison. » Des ambassadeurs occidentaux, dont l’Américaine Anne Patterson, auraient prévenu les Frères. Ayant appris que M. Morsi cherchait des soutiens dans l’armée, le général Al-Sissi aurait envoyé des troupes d’élites s’assurer des commandants contactés par le président.

« PARS AVEC DIGNITÉ ! »

A l’appui de ces révélations, le journal égyptien Al-Watan a révélé, le 5 juillet, l’enregistrement du dernier dialogue entre Abdel Fattah Al-Sissi et Mohamed Morsi, datant du mardi 2 juillet. On y entend le ministre de la défense déclarer au président qu’il doit partir.

« Mais c’est un coup d’Etat militaire. Les Américains ne le permettront pas, répond M. Morsi.

– C’est la volonté du peuple, pas celle de l’Amérique qui nous importe, et puisque tu parles comme ça, je vais être franc avec toi : nous avons plein de dossiers détaillés qui t’accusent de comploter contre la sécurité du pays et la justice, et vous serez jugés pour ça.

– Et si je refuse ?

– C’est déjà fait, ça ne dépend plus de toi. Pars avec dignité !

– C’est moi qui t’ai nommé, je peux te révoquer.

– J’ai été nommé par la volonté de l’armée, tu le sais très bien. Tu ne peux pas me révoquer, tu n’as plus aucune légitimité. »

A l’appui de l’hypothèse d’un coup préparé, des détails troublants ont accompagné la destitution du président. L’armée aurait fait filmer par ses avions les images des manifestations du 30 juin avant de les diffuser aux agences de presse. Les coupures d’électricité et les pénuries de gaz et d’essence ont mystérieusement cessé dès la destitution de M. Morsi, alors que ce problème avait miné sa légitimité depuis des mois.

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/07/06/egypte-un-coup-d-etat-prepare-a-l-avance-par-les-militaires_3443524_3212.html