Colonialisme



[AFP –  16/03/2015]

Cinq sites internet prônant l’apologie du terrorisme ont été bloqués sur décision administrative, a annoncé lundi 16 mars le ministère de l’Intérieur. Ces blocages sont une première, mais cette disposition est entrée en vigueur depuis plus d’un mois. « Les cinq premiers sites sont tous animés par des groupes répertoriés par les services de renseignement et font tous l’apologie du terrorisme », explique-t-on au ministère

La journaliste de France 2 Audrey Goutard précise qu’outre ces cinq sites, l’accès à cinq sites pédophiles a également été bloqué. « Comme il n’y avait pas d’hébergeur, il a suffi de demander au fournisseur d’accès : du coup, les connexions sont en partie bloquées », selon la journaliste.

Quels sont les sites concernés ?

Les sites bloqués pour apologie du terrorisme sont mis en cause pour avoir publié des vidéos de propagande du groupe Etat islamique et des discours de leur chef Abou Bakr al-Baghdadi, sur la nécessité et l’incitation au terrorisme. Le principal blog de diffusions de vidéos d’exécutions Al Hayat Media est notamment concerné. (suite…)


Dans l’anthropologie, il existe le concept de « indigène trop volontaire » (« eager native ») – c’est un représentant de la population étudiée qui se précipite au-devant de l’anthropologue (blanc généralement) et qui s’approprie son langage afin d’en tirer un avantage vis-à-vis de sa communauté (« je suis avec le blanc »). L’anthropologue est ravi (« je suis avec le noir »), il trouve un indigène qui lui confirme son préjugé – et occulte par là le « vrai discours » du peuple indigène qu’il était censé étudier !  Frantz Fanon appelait cela « le nègre utile ».

Dans le colonialisme, la même chose existe et permet de légitimer ou de disculper la colonisation – « Nous ne sommes pas des méchants, puisque un représentant du peuple colonisé nous soutient ouvertement et approuve nos thèses ». Cela va de la « Malinche », cette soi-disante « princesse aztèque » qui aurait « aidé Cortes dans la conquête du Mexique (« nous n’étions pas des envahisseurs, nous avons simplement aidé un camp a triompher contre l’autre ») aux témoignages de « chefs Noirs » abondamment publiés par la presse aux Etats-unis avant la Guerre de Sécession, qui expliquent qu’ils ne veulent surtout pas être libérés de l’esclavage car ils n’ont pas les capacités pour être libres. En Algérie française, en Nouvelle-Calédonie ou en Irak, à chaque fois, la parole « indigène » est utilisée (fabriquée) pour légitimer l’ordre colonial. « Vous voyez bien qu’on a raison, puisque les Indigènes qui ont pris la peine d’évoluer disent la même chose que nous ».

Dans le cas de Chalghoumi, repéré et promu par la communauté juive, il est « l’Arabe utile » qui permet de faire taire la critique contre les exactions israéliennes. « Vous voyez, les Arabes ne sont pas tous contre nous, ce ne sont que les antisémites massacreurs qui nous critiquent, les « bons Arabes » comme Chalghoumi sont avec nous »….  Chalghoumi est un simple rouage de plus de la propagande « hasbara« .  Il finira d’ailleurs par tomber le masque lors des massacres à Gaza, quand il demandera à l’Etat d’interdire les manifestations pro-palestiniennes, « parce que celles-ci sont antisémites »…  Un « imam » arabe qui traite les pro-palestiniens d’antisémites – voilà un investissement payant pour le Lobby israélien !

[Emmanuel Ratier – Faits&Documents n°390 – 01/02/2015]

Depuis une quinzaine de jours, bien que ne représentant que lui-même, il a squatté, avec sa calotte blanche, les plateaux de télévision, les micros des radios, les manifestations « charliesques » et les commémorations. Voici l’incroyable histoire d’un pizzaïolo fondamentaliste musulman, toujours interdit de séjour aux États-Unis, qui, fort du soutien des représentants officiels de la communauté juive, est devenu l’interlocuteur privilégié de Manuel Valls. Et qui sera sans doute chargé d’incarner l’improbable « islam de France », c’est-à-dire un islam laïc.

« L’Imam des lumières. »
Libération, 6 juillet 2012.
« L’Islam des services. »
Farid Hannache, son ancien bras droit.

« Si Chalghoumi est rejeté, ce n’est pas parce qu’il est modéré, comme certains veulent le faire croire, mais parce qu’il est illégitime. Il est désigné représentant d’une communauté par ceux qui n’y appartiennent pas. Chalghoumi est ce que la sociologie américaine appelle un « native informant », ces figures qui occupent la parole d’une communauté dont ils n’ont pas le soutien, mais qui tirent leur légitimité des médias et des milieux politiques dominants. Il dit ce que la majorité a envie d’entendre de la part d’une minorité, mais pas ce qu’elle pense réellement. Les « informateurs indigènes » valident les stéréotypes que la majorité véhicule sur leur communauté. On parle également des « rented negroes », ces noirs américains qui monopolisent le paysage médiatique pour donner « un visage de noir pour une opinion de blanc ». Chalghoumi est loué dans les deux sens du terme et l’un parce que l’autre ! […] Le message qui est envoyé au public c’est qu’un imam modéré est rejeté par ses coreligionnaires qui sont donc, dans leur majorité, extrémistes. La mise en scène de Chalghoumi, loin de combattre le préjugé d’un islam radical et intolérant, le conforte puissamment. […] Il est au dialogue judéo-musulman ce que les bourgeois de Calais étaient au dialogue franco-britannique. Encore que ces derniers n’avaient guère le choix. »
Pascal Boniface, Le plus Nouvel Obs, 14 février 2013.

« En réalité, quand bien même l’imam de Drancy agirait par ambition personnelle, l’important n’est pas sa personne, que chacun a le droit de ne pas apprécier, mais les idées qu’il incarne. Il faut se rendre à l’évidence : pour certains de nos concitoyens, l’« islam de France » prôné par Chalghoumi n’est pas une chance pour les musulmans français, mais une menace pour leur identité. À ceux-là, il faut faire entendre clairement la position de la République : Chalghoumi n’est pas le problème, il est la solution. »
Elisabeth Lévy, Le Point, 14 février 2013 (la journaliste le connaît bien pour avoir participé, avec lui, en juin 2012, au forum Démocratie et religion à Tel-Aviv avec Alain Finkielkraut, Raphaël Enthoven, Caroline Fourest, etc.).

« L’homme est une parabole de la complaisance paresseuse ou méprisante des élites républicaines, quand on évoque l’islam ; Chalghoumi est devenu célèbre et positionné. De religieux obscur contesté dans sa mosquée, l’imam est devenu un sujet d’actualité nationale, puis une marque. Deux marques en fait : « L’imam des juifs », pour ceux qui le vilipendent, donc un Juste, instantanément, pour les dirigeants des communautés juives (qui) ne jurent que par ce gentil prêcheur, l’adoubent et l’entourent, le manipulent, et l’étouffent de leur empressement. Et « l’imam modéré », pour les autorités politiques en mal de musulman convenable, qui de même l’ont couvé, entouré, étouffé, vanté, promu, sous Sarközy puis sous la gauche, et les médias à l’unisson : deux bouquins, des plateaux télé, une parole recueillie avec la gravité qui accompagne les révélations […] Sa mosquée se remplit mal. L’imam de Drancy intéresse ceux que l’islam réel n’intéresse pas. Mais il n’est pas aimé chez les musulmans engagés, témoins ébahis de son ascension. On lui reproche tour à tour sa syntaxe hasardeuse, son parcours opportuniste, la protection ostensible des puissants, son illégitimité religieuse, son destin qui respire l’incohérence ou l’insincérité. L’ancien missionnaire du Tabligh est désormais le plus nationaliste des religieux, expliquant que tout le mal vient de l’islam d’ailleurs […] Problème : cet engouement ne tient compte de rien […] Chalghoumi parle dans le vide, ou dans l’air du temps. « Je suis malade qu’on me fasse représenter par cet homme incapable d’aligner deux phrases » […] Chalghoumi exaspère les musulmans, mais est une vedette française […] Chalghoumi est inaudible – sauf dans la France officielle, ses politiques et ses médias, le public innocent. » Claude Askolovitch, Nos mal-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas (Grasset, 2013). (suite…)


Imaginez un instant un livre d’images vendu en vitrine de Noël et qui s’intitulerait « Bon souvenir d’Auschwitz » – ce serait le scandale ! Mais quand il s’agit de glorifier les massacres et l’exploitation de millions de Noirs et d’Arabes, les Blancs n’ont pas les mêmes pudeurs !

(Bon souvenir des colonies –  François PAIRAULT – http://www.tallandier.com/livre-978-284734-127-0.htm)


Quand on se souvient que les jeunes sionistes criaient, cet été, dans leurs manifs  « Ici comme là-bas, pas d’Arabes, pas de problèmes », il est facile de comprendre que la machine de propagande israélienne a vite fait de trouver des points communs avec des racistes comme Cassen ou Tasin et n’hésitent pas à les embaucher pour justifier la colonisation en Palestine.

La stratégie « hasbarah » est toujours la même depuis 1911 : installer dans les esprits occidentaux l’idée que les Arabes sont des dégénérés, violents et fourbes qui ne méritent pas qu’on les soutienne. Nous les Israéliens ont est les gentils civilisés, en face c’est juste des sauvages qui méritent juste qu’on leur balance des bombes à la gueule…

Et Eric Zemmour n’est rien d’autre qu’un énième avatar de cette propagande israélienne insidieuse…

Et la prochaine fois que le CRIF ou le Grand Rabbin vous clameront qu’ils sont « anti-racistes » vous pourrez leur rire au nez (encore une fois)…

[Emmanuel Ratier – Faits&Documents n°385 – 24 Octobre 2014]

Riposte laïque indique sur son site que Pierre Cassen (Le Guignol de l’Élysée), Christine Tasin (Qu’est ce qu’elle vous a fait la République ?) et Elisabeth Lalesart (Pas de voile pour Marianne) participeront au 19e Salon des écrivains du B’naï B’rith (franc-maçonnerie juive internationale) le 9 novembre dans les salons d’honneur de la mairie du XVIe arrondissement de Paris (Claude Goasguen, député-maire du XVIe arrondissement et figure majeure du Groupe d’amitié parlementaire France- Israël sera évidemment présent et interviendra aux côtés du Grand Rabbin Gilles Bernheim et du journaliste de Valeurs actuelles Michel Gurfinkiel).

http://www.faitsetdocuments.com

 

 


[Paul-Eric Blanrue – Iran French Radio (IRIB) –  20/10/2014]

À l’automne 2014, Éric Zemmour sort Le Suicide français (Albin Michel), désormais best-seller.
Il y vante au passage (page 304) le sionisme passé de Jean-Marie Le Pen, qu’il fréquente dans l’intimité depuis belle heurette, sans toutefois le dire.
De son côté, Serge Moati, qui se targue d’être un « juif et ancien franc-maçon », publie Le Pen, vous et moi (Flammarion) dans lequel il narre avec bonhommie son « amitié de 25 ans » avec le président de FN. Il en profite pour réaliser un film intitulé « Adieu Le Pen », diffusé sur France 2, sorte d’hagiographie présentée sous le masque de la rupture (à laquelle personne ne croit).
Tout ceci n’est pas le fruit du hasard. Mon enquête paraissant sous le titre Jean-Marie, Marine et les juifs(Oser dire) tombe à point nommé pour expliquer cette soudaine frénésie.
Je viens d’achever la lecture du Suicide français. Éric Zemmour y est habile. L’épaisseur du livre et sa construction non linéaire (les chapitres sont disposés comme les pièces d’un puzzle à reconstituer par le lecteur) lui permettent de multiplier les pistes et de noyer le poisson comme dans un roman policier. Son habileté est de reprendre pour l’essentiel des thèses à succès de ce qu’on appelle à tort ou à raison la dissidence, et de détourner ou minorer une grande partie des conclusions auxquelles celle-ci parvient.
Zemmour reconnaît ainsi, en quelques pages, les méfaits de BHL, Marek Halter et des autres sionistes adeptes de SOS Racisme ; en quelques lignes, mais guère davantage, il critique le pouvoir exorbitant du CRIF ; ayant compris que les esprits les plus éveillés en ont plus qu’assez de la remembrance shoatique, il la dénonce comme « religion obligatoire » et « métaphysique apocalyptique » (en prenant soin, pas folle la guêpe, de se démarquer des révisionnistes).
L’habileté de notre « juif berbère » consiste encore à rapporter sans insulte « le phénomène Dieudonné » et à raconter avec sobriété la remise du Prix de l’infréquentabilité et de l’insolence à Robert Faurisson par l’humoriste.

Subtil, malin comme un singe, le journaliste-chroniqueur a réussi à faire le buzz en reprenant la thèse d’un livre d’histoire non-conformiste sur Vichy, écrit par Alain Michel, un rabbin vivant en Israël : Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français (CLD, 2012). Puisque l’ouvrage du rabbin est préfacé par celui qui était alors président du CRIF, Richard Prasquier, le déchaînement de vitupérations que sa publicité provoque est par conséquent sans issue pour ses zoïles, qui seront un jour ou l’autre confrontés à l’autorité morale des patrons de la communauté organisée qui mettra de facto un terme à leurs débordements.

En attendant, il faut signaler le revers de l’habileté zemmourienne : la mauvaise foi ou, tout au moins, l’oubli volontaire ayant pour objectif de désigner à ses lecteurs une cible factice. Le diagnostic que Zemmour finit par poser, après mille détours, accable en effet, sans surprise aucune, l’islam.

« Pour « intégrer » l’islam, il faudrait que la France renonce à mille ans d’Histoire, renie Philippe le Bel, Richelieu, Louis XIV, Napoléon, de Gaulle », écrit-il dans un roulement un tambour. Zemmour n’a-t-il pas remarqué que la France a depuis longtemps renoncé à son Histoire ? Cet abandon est précisément ce qui pose problème, comme l’avait noté Guy Debord dans un texte devenu célèbre et dans lequel il faisait remarquer que les immigrés ne pouvaient guère s’intégrer dans une société ayant implosé, détruit ses normes et perdu ses racines.

N’importe, pour Zemmour, l’islam est à la source du mal : « L’islam est à la fois le révélateur et le détonateur de la désintégration de l’État-nation », insiste-t-il.

Fichtre ! Quelle puissance aurait donc cet islam-là ! Il serait capable à lui seul d’abattre l’État-nation ? C’est bien entendu la plus énorme faille de la démonstration de Zemmour. L’auteur oublie en cours de route (c’est pour cela qu’il négocie tant de zigzags, pour s’y perdre, pour nous perdre) un point essentiel, la vérité de bon sens contenue dans cette fameuse phrase attribuée à Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer ». Chacun peut le constater : l’islam est vertement critiqué à peu près partout et par tous, de Valeurs actuelles à Charlie Hebdo, du Point à L’Express, du droitard Finkielkraut (le nouveau Maurras des identaires) au béachelien BHL.

(suite…)


[POLITIS – 20/10/2014]

À mesure que se précise la débâcle dévastatrice du vieux système capitaliste, le citoyen responsable se devrait de prendre position. Le sociologue suisse Jean Ziegler, lui, n’y va pas par quatre chemins : « Retournez les fusils ! »

L’ouvrage initial date de 1980, mais Jean Ziegler s’est senti contraint de l’adapter aux temps présents en le réécrivant entièrement. À l’origine, explique l’auteur dans une interview au Point, le titre était repris d’un manifeste de Trotski appelant le prolétariat engagé dans la première boucherie mondialisée à retourner leurs armes contre les capitalismes plutôt que contre leurs camarades du camp d’en face.

Trente-quatre ans après, rien n’a changé, sinon en pire.

Jean Ziegler :

« Les capitalistes font aujourd’hui un maximum de profits en spéculant sur les aliments de base comme le riz, le maïs, le blé. Les prix explosent, et toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim. Aujourd’hui plus que jamais, il faut retourner les fusils. »

Devant son interlocuteur abasourdi, Ziegler tempère à peine son séditieux propos. Non, non, il n’est pas question d’aller illico « flinguer son banquier », mais au moins d’empêcher par tous les moyens les capitalistes de semer la désolation sur toute la planète.

Et de donner l’exemple des cinq cents sociétés tentaculaires multinationales échappant à tout contrôle, notamment à celui des États, s’appropriant 52,8 % du produit mondial brut, coupables de maltraitances contre leurs ouvriers, comme ces quelques 1 300 victimes mortes dans les ruines de l’immeuble insalubre Rana Plaza à Dacca.

Chasser les grands prêtres des religions malfaisantes

Or, la forteresse financière néolibérale n’est désormais guère plus salubre que le bâtiment délabré de Dacca. De sinistres craquements en ont de nouveau ébranlé les fondations tout au long de la semaine passée. Les métastases du cancer systémique ont repris leurs lugubres ravages, frappant jusqu’aux derniers refuges du sanctuaire : les places boursières et financières.

Et tout retour en arrière est désormais impossible. Les lettres ouvertes indignées aux dirigeants du monde malade pour qu’ils changent de cap sont vaines et dérisoires. Comme le dit le banquier défroqué Charles Sannat dans un de ses éditos du Contrarien, il n’y a plus rien à espérer du système agonisant, ni de ses gouvernants : (suite…)


[Rafaele Morgantini – Traduit pour Investig’Action par Mounia Cher – 03/05/2014 ]

« Aujourd’hui, il n’y a aucun espoir de changement au sein du système politique israélien. Ce système va tout simplement devenir de plus en plus de droite, et sera de moins en moins disposé à changer les politiques unilatérales d’Israël. » Et en même temps, le célèbre analyste israélien souligne que la résistance palestinienne et la campagne de boycott BDS font réfléchir les Israéliens et pourraient changer la donne.

Raffaele Morgantini : Nous avons suivi les dernières élections israéliennes et nous avons été surpris de voir qu’il n’y avait pas de réelles discussions sur la Palestine, il s’agissait essentiellement de questions internes. Puis, après les élections, Netanyahu a fait une déclaration concernant l’extension des colonies. Que pensez-vous de cela ?
Ilan Pappé  : Votre remarque est juste. Les électeurs israéliens pensent que le problème de la Cisjordanie a été résolu, donc ils pensent qu’il n’est ni nécessaire d’en parler, ni d’y trouver les solutions. Vous ne proposez une solution comme argument pour une élection que lorsque vous pensez qu’il y a un problème, ils pensent ne pas en avoir dans ce cas précis. Ils pensent que ce que nous avons est bon pour les Palestiniens et pour les Israéliens. Ils pensent que le monde cherche bêtement à créer un problème qui n’existe pas, et essaie d’être impliqué là où il n’y a pas besoin d’être. Ils pensent que, même s’il y a encore des missiles qui arrivent de Gaza, Israël a une armée forte qui répondra à cela. Donc, si vous discutez avec les Israéliens dans le métro, ils vous diront qu’il n’y a pas de problème entre Israël et la Palestine.
La seule chose qui fait penser les Israéliens à la Palestine c’est quand la campagne de boycott est un succès, comme ce qui s’est passé récemment avec Stephen Hawking. Savez-vous quel est le problème ? 95 % des Israéliens ne veulent même pas aller en Cisjordanie, afin de ne pas savoir ce qui se passe réellement. Ou bien ils ne sont informés de ce qui se passe que par leurs enfants qui servent comme soldats. Mais leurs enfants ne leur parlent pas des checkpoints, les arrestations à domicile et toutes les autres horribles choses. Les Israéliens pourraient savoir s’ils le voulaient- ils ont internet – mais ils ne veulent pas. Par exemple, à Tivon, mon quartier, tout le monde vote pour la gauche, mais si vous leur demandez s’ils ont déjà vu un checkpoint ou le mur de l’apartheid, ou si l’un d’entre eux veut aller en Cisjordanie pour voir ce que les soldats et colons font, ils refuseront. Ils vous diront que ce n’est pas leur problème. Ils ont d’autres problèmes – niveau de vie, les prix des maisons, la nouvelle voiture, la scolarité de leurs enfants, etc.
Yair Lapid, à la tête du ministère des Finances du nouveau gouvernement de coalition, a déclaré le 20 mai qu’Israël ne va pas arrêter la colonisation de la Cisjordanie ni les subventions des colonies illégales, qui en fait non seulement continueront mais vont augmenter. Pensez-vous que le moindre changement de partis au pouvoir pourrait vraiment avoir un impact sur cette situation ?
Non, nous n’avons pas eu de parti ou un chef différent des autres, y compris Rabin, qui est devenu un héros après son assassinat. Les Israéliens comme Lapid sont toujours occupés à exécuter des politiques pour que la terre n’ait pas de Palestiniens – et en ce sens Lapid est juste en train de continuer ce que tout le monde faisait avant lui. Le problème qu’ils ont n’est pas d’ordre technique – ils savent comment le faire, ils ont un scénario. Ils ne construisent pas de nouvelles colonies, mais ils permettent la croissance naturelle des colonies actuelles, alors que les Palestiniens ne sont pas autorisés à la croissance naturelle. Donc ils disent qu’ils ne construisent pas une nouvelle colonie mais ont besoin d’en construire une autre car la population a augmenté. Ainsi, vous pouvez voir à travers ça qu’ils n’ont pas de problème technique, c’est juste qu’ils maintiennent ce dialogue amusant avec le reste du monde : « Vous savez que nous colonisons, vous savez que nous commettons un nettoyage ethnique des Palestiniens, vous savez que nous les gardons en prison mais tout de même nous jouons à ce jeu où nous parlons d’un processus de paix « .

(suite…)


[Rafaele Morgantini – Traduit pour Investig’Action par Mounia Cher  – 24/04/2014 ]

Ilan Pappe est un universitaire et activiste israélien. Il est actuellement professeur à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et réputé pour être parmi les “nouveaux historiens” israéliens – qui ont réécrit le récit sioniste sur la situation palestinienne et israélienne. Il a publiquement dénoncé la politique israélienne de nettoyage ethnique de la Palestine et a condamné l’occupation israélienne et son régime d’apartheid. Il a également soutenu la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), appelant la communauté internationale à agir contre la politique sioniste d’Israel. Un membre d’Investig’Action, durant un séjour en Palestine, a eu l’occasion de discuter avec le professeur Pappe, donnant une interview en trois parties.

Raffaele Morgantini : Dans votre livre “Le nettoyage ethnique de la Palestine” (2006) et dans vos différents discours, vous avez déclaré que la politique d’Israël en Palestine pourrait être qualifiée de politique de nettoyage ethnique. Est-ce que cette stratégie a changé maintenant ou le nettoyage ethnique continue-il ? Si oui, comment continue-il ?

Ilan Pappe : Avant de choisir le titre de mon livre “le nettoyage ethnique de la Palestine”, j’ai beaucoup réfléchi, car je connaissais les implications. J’ai réalisé que pour bon nombre de personnes cela serait trop radical. Je me souviens même que mon éditeur avait des réserves sur ça. Mais après vérification sur le site du Département d’Etat américain concernant le nettoyage ethnique et la définition de ce que c’est qu’un nettoyage ethnique, cela correspondait tout à fait à ce qui s’est toujours passé en Palestine. La description ne décrit pas seulement un acte d’expulsion mais aussi ses implications légales, qui sont dans le cas présent, un crime contre l’humanité. Il est dit clairement que le seul moyen de réparer un nettoyage ethnique est de demander au peuple expulsé s’il veut retourner à ses terres ou pas.

Concernant la seconde partie de votre question, si ce nettoyage ethnique continue ou pas… Oui, je pense qu’il continue de façon différente, mais cela continue. Cependant, l’idéologie et la stratégie sionistes n’ont pas changé depuis leurs débuts. L’idée était que « nous voulons créer un état juif en Palestine mais aussi une démocratie juive ». Les sionistes ont donc besoin d’avoir sans cesse une majorité juive. Cependant vous pouvez le faire en important des émigrants juifs en Palestine, mais cela n’a pas marché, les juifs restaient une minorité. Ils espéraient que les palestiniens allaient pour certaines raisons tout simplement partir, mais ca ne s’est pas produit. Alors, le nettoyage ethnique était la seule véritable solution du point de vue sioniste, pas seulement pour avoir le contrôle sur toute la Palestine, mais aussi pour avoir une démocratie juive même avec une toute petite minorité. En 1948 ils (les leaders sionistes) pensaient avoir une unique occasion historique de régler le problème d’être une minorité dans une terre où ils voulaient être la majorité.

Le nettoyage ethnique est une immense et massive opération, qui généralement se produit en temps de guerre, par conséquent vous ne savez pas toujours comment l’arrêter. A la fin de 1948 ils (les leaders sionistes) avaient 80% des terres qu’ils convoitaient (Israël sans la Cisjordanie et la bande de Gaza), et les Juifs y représentaient 85% de la population, avec une petite minorité que nous appelons aujourd’hui les Palestiniens de 48. Ils n’ont pas expulsés ces Palestiniens, mais leur ont imposé leurs propres règles militaires. Ce qui selon moi est un autre genre de nettoyage ethnique. Vous ne vous débarrassez pas d’eux mais faites en sorte qu’ils quittent leurs maisons, vous ne leurs permettez pas de circuler librement, vous ne leur donnez pas leurs droits fondamentaux. Dans ce cas, ce n’est pas une dépossession en les déracinant mais plutôt en les faisant prisonniers, étrangers sur leur propre terre. En 1967, l’Apartheid territorial en Israël s’est propagé. A ce moment-là, ils voulaient le reste de la terre de la Palestine historique. Ils y sont parvenus avec la guerre des Six jours. Ensuite, ils ont fait quelque chose d’absurde de leur propre volonté. En 1948, ils ont expulsé environ 1 million de Palestiniens, et en 1967 ils ont intégrés environ 1 million et demi de Palestiniens (ce qui vivaient en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza). Encore une fois, ils avaient un problème avec la démocratie de la majorité juive. Les Palestiniens sont devenus une nouvelle fois une menace démographique. (suite…)


[JOSEPH CONFAVREUX – MEDIAPART – 09 FÉVRIER 2014]

Les chercheurs français sont mobilisés pour écrire au plus près l’histoire du génocide rwandais. C’est une réponse au récit officiel tissé de mensonges et de vides qu’a construit l’État français pour dissimuler son implication auprès du pouvoir hutu.

Conscients que le génocide de plus de 800 000 Tutsi au printemps 1994 fait aussi partie de l’histoire française, plusieurs chercheurs et historiens tentent d’établir et de comprendre ce qui s’est passé. Et ce, en dépit des zones d’ombre et des mensonges entretenus par de nombreux acteurs de l’administration et de la politique française.

Pour Rafaëlle Maison, professeur de droit à l’Université Paris Sud, qui s’est plongée dans les archives de l’Élysée et la jurisprudence du Tribunal pénal international pour le Rwanda« ce génocide nous interroge tous en tant que participants de la famille humaine, mais encore plus en tant que citoyens français, dans la mesure où la politique étrangère française a eu une incidence au Rwanda, avec une intervention militaire avant et pendant le génocide, et un soutien diplomatique au pouvoir hutu qui apparaît bien dans les comptes-rendus d’audience du conseil de sécurité de l’ONU. Au-delà de l’exigence morale de regarder ce qu’ont fait les acteurs français de cette histoire, dont certains sont encore en activité aujourd’hui, il y a une exigence de connaissance qui doit mobiliser l’histoire du contemporain, l’anthropologie des violences de masse et les études post-coloniales ».

Dans un colloque à Sciences-Po organisé avecIbuka France le 24 janvier dernier, intitulé« Génocide des Tutsis : justice et vérité vingt ans après » ; dans celui organisé deux jours plus tard à l’ESG Management School, titré« 20 ans après : dire le génocide des Tutsi » ; dans la revue Histoire qui consacre son numéro de février au génocide, ou encore dans le numéro à venir de la revue Vingtième siècle, on retrouve ainsi plusieurs contributions d’historiens.

(suite…)


«Complices de l’inavouable», l’enquête de Saint-Exupéry

[Sylvain Bourmeau et Thomas Cantaloube – Mediapart – 11 avril 2009]

Le journaliste Patrick de Saint-Exupéry réédite son ouvrage de 2004 qui accuse François Mitterrand, certains de ses proches, une poignée de militaires et plusieurs responsables politiques français, dans le déclenchement du génocide rwandais de 1994. Dans une nouvelle préface, l’auteur s’insurge également contre les autorités françaises de droite comme de gauche, et leurs relais médiatiques qui, quinze ans après les massacres, continuent de dresser des rideaux de fumée pour empêcher la diffusion de la vérité. Entretien.

Patrick de Saint-Exupéry, grand reporter et rédacteur en chef de la revue XXI, revient du Rwanda. Une fois n’est pas coutume, il s’y est rendu en tant que touriste. Toutes les fois précédentes, il y avait été en tant que journaliste. Cette fois-ci, il a juste été assister aux cérémonies commémorant le quinzième anniversaire du génocide. Comme un devoir de mémoire. Un geste personnel dans une histoire qui l’a profondément marqué.

Car Patrick de Saint-Exupéry, en 1994, a vu là-bas des choses qu’il n’oubliera jamais. Il a vu des hommes se faire tuer par d’autres hommes par centaines de milliers, juste parce qu’ils étaient soi-disant différents: certains un peu plus grands, d’autres plus râblés, certains plus malins, d’autres plus lents, selon des caractérisations coloniales plus que douteuses. Il a vu le troisième génocide du XXe siècle, une machine de mort implacable qui a creusé les tombes de 800.000 êtres humains, hommes, femmes et enfants. Il a vu les Tutsis se faire massacrer par les Hutus.

Il a aussi vu, sans comprendre tout de suite, des agissements étranges de la part de soldats français mandatés par l’ONU pour tenter d’arrêter le génocide. Ce n’est que quelques années plus tard, en 1998, en menant une enquête pour Le Figaro, qu’il a découvert que le président à l’époque du génocide, François Mitterrand, ainsi qu’une clique de militaires, de conseillers de l’ombre et de barbouzes, avaient joué un jeu plus que trouble dans le déclenchement de ce génocide.

(suite…)


Dès 1990, l’Elysée est informé du projet de génocide

[François Bonnet – Mediapart – 07/04/2014]

Le génocide des Tutsis qui débute le 6 avril 1994 n’est pas un embrasement soudain. Il a été méthodiquement planifié par le pouvoir hutu d’Habyarimana. À tel point que, dès 1990, de nombreux acteurs français sur place (services, militaires, diplomates) font remonter à l’Élysée des alertes de plus en plus précises. C’est ce que détaille le livre Au nom de la France, guerres secrètes au Rwanda, dont nous publions des extraits.

« Déclencheur ». Un mot peut parfois brouiller l’histoire. Il est une habitude d’écrire que l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu de deux tirs de missiles le 6 avril 1994, est le « déclencheur »du génocide des Tutsis qui allait faire en cent jours de 800 000 à 1 million de morts. C’est effectivement le signal du début des tueries de masse puisque aussitôt l’attentat connu, la garde présidentielle et les milices hutues entament les massacres à Kigali.

Mais ce signal n’est qu’un moment d’un long processus de construction d’un État génocidaire entamé plusieurs années avant. Le génocide n’est pas un massacre soudainement provoqué par un peuple hutu en colère après l’assassinat de son président, une sorte de dérapage monstrueux d’habituelles tueries interethniques, comme ont voulu le faire croire les responsables politiques français en charge en 1994. Il est l’aboutissement d’une planification méthodique, pensée, voulue, organisée par le régime d’Habyarimana. Ce qui pose directement la question du rôle de la France qui, depuis 1990, n’a cessé de soutenir, d’armer, de former les futurs génocidaires, jusqu’à combattre à leurs côtés en 1992 et 1993 contre la rébellion tutsie du FPR conduite par Paul Kagamé. Jusqu’à 1 000 soldats français ont été déployés au Rwanda au début des années 1990.

C’est toute la qualité du livre que publient Benoît Collombat et David Servenay, « Au nom de la France », guerres secrètes au Rwanda (éditions La Découverte), que d’explorer ces quatre années qui ont précédé le génocide. Les deux journalistes travaillent depuis des années sur le Rwanda, le premier ayant réalisé de nombreuses enquêtes pour France Inter, le second ayant déjà publié un livre important, en 2007 avec Gabriel Périès, Une guerre noire, enquête sur les origines du génocide rwandais (1959-1994).

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(suite…)


… fatigués d’être traités comme des supplétifs par la gauche blanche. Le vote Front National va (on l’espère) au moins servir à cela: faire comprendre aux citoyens de seconde-zone, aux Arabes toujours-suspects, aux Noirs toujours-contrôlés qu’il n’y a aucun espoir pour eux dans les organisations « progressistes » blanches, où on ne leur donne la parole que pour qu’ils disent « oui » à ce que le maître à penser blanc vient de dire. L’urgence d’un travail de reflexion politique comme celui mené de manière balbutiante par le PIR est flagrante…

[PIR – 2 avril 2014 –  Aya Ramadan] 

« Pour ma part, je crois que les peuples noirs sont riches d’énergie, de passion qu’il ne leur manque ni vigueur, ni imagination mais que ces forces ne peuvent que s’étioler dans des organisations qui ne leur sont pas propres, faites pour eux, faites par eux et adaptées à des fins qu’eux seuls peuvent déterminer »[1]. Aimé Césaire

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« Rendez-nous Bobigny », voilà le slogan ô combien symbolique de la liste de droite menée par Stéphane De Paoli pendant ces élections municipales 2014 à Bobigny et soutenu par le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde. Il y a un mois De Paoli était complètement inconnu, il a suffit de quelques semaines uniquement pour que son nom devienne l’emblème de la contestation anti-PC à Bobigny.

« Rendez-nous Bobigny », un cri de rage, un slogan politique qui en dit long sur le sentiment de dépossession des jeunes de la ville. Ce slogan a été tagué sur le béton de la cité Paul Eluard, en plein centre-ville. Un béton sur lequel est gravée la violence qui nous est faite, notre rage d’être sans cesse relégués au second plan, d’être invisibilisés dans les centres décisionnels de la ville, de n’être utilisés qu’au moment des fêtes et des galas de danses hip-hop, finalement notre rage d’être encore et toujours considérés comme des sujets coloniaux, des êtres inférieurs. C’est cette même rage qui avait amené les marcheurs pour l’Égalité de 1983 a manifesté leur refus du racisme, des crimes policiers, la revendication d’être traités comme des citoyens lambda. Ce mouvement pour l’Égalité aurait pu donner naissance à un ou plusieurs partis autonomes, héritiers de l’Étoile nord-africaine et du Mouvement des travailleurs arabes (MTA) structurés sur une idéologie solide qui reprenne les fondamentaux de Fanon et de Malcolm X, une idéologie qui mette au centre notre dignité et notre libération. Mais non, à la place, la gauche socialiste s’en est servie pour créer SOS racisme, pour endiguer et désagréger ce mouvement de l’immigration, pour neutraliser son autonomie et son tranchant radical.

Et les crimes policiers ont continué, et les contrôles au faciès se sont multipliés, et le droit de vote des étrangers est devenu un songe de plus en plus improbable… Et il y a eu le 11 septembre, la loi contre le voile de 2004, l’invasion occidentale de l’Irak, les innombrables interventions françaises en Afrique[2], encore et toujours la colonisation de la Palestine, la négrophobie et l’islamophobie.

Et le PCF toujours et encore plus à l’ouest, replié sur lui-même, toujours aussi fermé dans son champ de vision économiste de la société, incapable de faire un pas vers l’indigène, de comprendre que la lutte des classes dans son acception euro-centrée n’est pas notre priorité, que c’est la question de la dignité, el Karama, qui est essentielle car elle cristallise les siècles de piétinement colonial culturel et identitaire.

Le militant blanc de gauche, aussi sincère soit-il, aura beau avoir lu Fanon, il ne comprendra pas que ma mère ait pu être fière de voir Rachida Dati à la télé au moment où elle fut nommée ministre de la Justice, il ne comprendra pas que ma mère n’en a rien à foutre qu’elle soit de droite ou de gauche, que c’est une question de dignité : voir une Arabe bien habillée, et qui parle bien, c’est un bout de dignité retrouvé!

Ce gauchiste me reprochera « d’essentialiser » ma mère et ma communauté, et donc une partie de moi-même au final, parce que moi aussi, instinctivement, je pense comme ma mère. Parce que ma mère m’a transmis au plus profond de moi, dans mon inconscient le plus archaïque, l’idée que nous sommes écrasés, infériorisés, humiliés en tant qu’arabes. Et qu’être à la télé en tailleur, débattre de politique et manier la langue française comme les Français c’est la plus grande réussite possible, même si ses propos sont « objectivement » contre les miens ! Il est là le clivage racial que ne veulent pas comprendre les gauchistes mais qu’ont bien compris la droite, en tout cas une partie de la droite, celle de Lagarde. (suite…)


Cette dérive existe aussi chez les groupes Anti-fa en France, pour certains totalement noyautés par le Bétar. C’est le rêve du Bureau de la Propagande que de convertir l’extrême gauche française pour lui faire abandonner les Palestiniens et participer à l’idéologie coloniale et suprématiste israélienne. Herzl déjà parlait d’Israël comme un « rempart de civilisation et de progrès contre les hordes obscurantistes et dégénérées, un flambeau libérateur dans un orient qui se débat dans la nuit de l’ignorance »…

Antideutsch : sionisme, (anti)fascisme et (anti)nationalisme dans la gauche radicale allemande

[Revue PÉRIODE –   20 mars 2014]

Dans ce texte, Selim Nadi revient sur une mouvance singulière de la gauche radicale allemande. Appelée « Antideutsch », opposée à la réunification allemande et par conséquent à toute existence d’une entité étatique allemande comme source d’un potentiel « quatrième Reich », elle s’oppose avec véhémence à toute forme d’anti-impérialisme et prône un soutien sans failles à la politique de l’État d’Israël. Une mouvance désormais minoritaire certes, mais dont l’idéologie ne semble pas sans influence. L’occasion pour Selim Nadi d’interroger certaines ambiguïtés de la gauche allemande et européenne quant à la question de la nécessaire lutte anti-impérialiste.

À l’occasion du cours intitulé « La situation spirituelle en Allemagne », qu’il donnait à l’Université de Heidelberg en 1945, Karl Jaspers posa la question suivante à ses étudiants :

Ne cédons-nous pas à un nouveau vacarme, ne devenons nous pas des pharisiens, ne tirons-nous pas une sorte de justification du seul fait d’avoir survécu et d’avoir souffert1?

(suite…)


Comme toujours, les « Guignols de l’Info » résument parfaitement la situation :

Les Guignols de l’Info = le complot


Il se dédouane un peu vite, Ibrahima Tioub, en refusant de voir le rôle joué par le tribalisme, par les élites compradores et corrompues, par l’absence de concept d’unité nationale dans la majeure partie des « pays » africains (« pays » issus de l’arbitraire colonial, le Mali ou le Soudan étant des parfaits exemples)…  même si c’est tout à fait vrai que les anciennes puissances coloniales ONT TOUT FAIT POUR QUE LES ELITES CORROMPUES RESTENT AU POUVOIR afin de pouvoir continuer à profiter des richesses..
 
Encore une fois, ceci souligne la lucidité de Jean-Marie Cibao et du FLNKS qui disait, en 1980, dans le préambule de la charte : d‘abord construire un sentiment d’appartenance nationale par delà les ethnies, le nationalisme comme puissant ciment d’union politique, seul moyen de garantir la construction du futur pays et d’un avenir durable
 
… dans tous les cas, un exemple à méditer pour les nationalistes calédo-kanakyiens… (greg)
[LE MONDE CULTURE ET IDEES | 28.02.2014 – Propos recueillis par Charlotte Bozonnet]
 Depuis 2011, l’armée française s’est engagée en Libye et en Côte d’Ivoire, puis au Mali et, en décembre 2013, en République centrafricaine. Le Monde a demandé son analyse des récentes interventions françaises sur le continent à l’historien sénégalais Ibrahima Thioub, spécialiste des systèmes de domination en Afrique, professeur d’histoire à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal, et chercheur associé à l’Institut d’études avancées de Nantes.

La France est engagée en Centrafrique. Il y a un an, elle intervenait au Mali, une autre de ses ex-colonies. Ces interventions relèvent-elles d’un néocolonialisme ?

Les véritables questions derrière ces interventions seraient plutôt : pourquoi, cinquante ans après les indépendances, l’Afrique n’a-t-elle pas réussi à construire des armées capables de faire face à de tels événements ? Comment expliquer la facilité avec laquelle des rébellions mobilisent de jeunes combattants ? Pourquoi arrive-t-on si aisément à se procurer des armes sur un continent qui ne parvient pas à assurer une couverture universelle en matière de vaccination infantile ou de scolarisation ? Le problème n’est pas l’intervention de la France mais ce qu’elle révèle des Etats africains : des Etats fragiles, inefficaces et incapables de mobiliser les populations pour défendre leur patrie.

Quelles sont les origines de cette fragilité ?

Au moment des indépendances africaines, la France a transféré le pouvoir aux élites les plus favorables à une continuation du système colonial. Aujourd’hui, les groupes au pouvoir restent connectés à la France par la persistance du modèle économique, fondé sur l’extraction des ressources naturelles. Ces ressources, non valorisées localement, sont achetées à un prix très inférieur à celui du marché mondial. En échange, les élites africaines reçoivent une rente réexportée en Europe sous la forme de comptes bancaires ou de biens immobiliers. Pis, ces élites ont un modèle de consommation qui ne favorise pas la production locale. Tout cela laisse la population exsangue, et la jeunesse face à une alternative : rejoindre les rébellions, les mouvements djihadistes ou évangéliques, ou émigrer. (suite…)


… encore un fils de pute qui meurt tranquillement dans son lit !  Voici quelques images pour vous rafraîchir la mémoire sur le personnage :

Enfants écrasés dans leurs maisons par les chars et obus israéliens à Rafah et Jenine (Avril 2002)

http://www.libertes-internets.net/archives/images/rafah/rafah.html

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[Commentaire de Dov Lerner] La haine de l’Arabe est bien la clé pour comprendre toute l’agitation autour de la « Quenelle » et des dérapages de Dieudonné.

C’est une conjonction de stratégies. Pour Israël et ses propagandistes à travers le monde, tout ce qui peut discréditer et délégitimiser la moindre revendication Palestinienne est bon à prendre. Désamorcer les critiques, faire taire les soutiens occidentaux à la Palestine en usant de la « Massue de l’antisémitisme », renforcer dans l’opinion publique l’image de l’Arabe irrationnel, violent et fondamentalement fourbe…  tout cela pour mieux asseoir la domination juive sur Israël et la Cisjordanie (et Gaza, quand l’occasion se présentera). Pour la classe politique occidentale, le repoussoir Arabe et l’assimilation « Arabe = Musulman = Terroriste » permet de créer un consensus et de mobiliser des masses d’électeurs que l’on n’arrive pas à atteindre par ailleurs. En période de crise, un bouc émissaire c’est toujours bon à prendre… et le complexe militaro-industriel est ravi de pouvoir se cacher derrière la « menace islamiste » voire le « clash des civilisations » pour renforcer son emprise sur les ressources énergétiques et minières… et pour fliquer la société afin de contrecarrer toute menace dissidente à la source.

Jouer la chanson de « l’antisémitisme des banlieues » c’est donc tout bénef pour tout le monde: Israël, Valls, la NSA et les banquiers. 

Et encore une fois, comme le dit l’article :  L’Arabe continue, encore et encore, de faire les frais de ce racisme colonial. Pendant que les discours dominants en France continuent, encore et encore, de le tolérer et de le soutenir. Et de nous rabâcher cette menace d’un antisémitisme postcolonial.

[Indigènes de la République – Sherine Soliman, Membre du PIR – 10/01/2014]

Tout français issu de l’immigration postcoloniale a de quoi se sentir intimement et racialement infériorisé par le sionisme qui poursuit son entreprise coloniale, et donc infériorisé par la politique française et ses discours soutenant cette idéologie. Dans l’imaginaire de millions de descendants de colonisés, la persistance du sionisme, de sa colonisation et de son racisme opératoire a des conséquences désastreuses qu’il serait temps de prendre en compte sérieusement dans toute discussion traitant du racisme en France.

Dans son ouvrage La Question de Palestine [1], l’intellectuel Palestinien Edward W. Saïd, analyse précisément et historiquement les origines du sionisme, et interroge la légitimité, unanime en Occident, d’une idéologie coloniale ayant causé tant de ravages. Dans l’introduction, partant du « soubassement existentiel » dont dépend la situation du peuple palestinien, il demande :

« Nous étions sur le territoire appelé Palestine ; la spoliation et l’effacement dont nous avons été victimes et d’où ont résulté que presque un million des nôtres ont dû quitter la Palestine et que notre société est devenue non existante étaient-ils justifiés, fût-ce même pour sauver ce qu’il restait des Juifs d’Europe ayant survécu au nazisme? Quelle est la règle morale ou politique qui exige que nous abandonnions nos revendications pour notre existence nationale, notre terre, nos droits humains? Dans quel monde ne souffre-t-on aucune discussion quand on dit à un peuple entier qu’il est juridiquement absent, même si des armées sont levées contre lui, des campagnes menées contre son nom lui-même, l’histoire modifiée pour « prouver » sa non-existence? »

Ces interrogations fondamentales et plus que légitimes posées par Edward Saïd il y a plus de trente ans ne semblent pas intéresser le moins du monde nos penseurs et politiques aujourd’hui, alors même que le calvaire des Palestiniens colonisés continue ; alors même que le compteur des colonisés (et des colonies) grimpe, et que le nombre de réfugiés explose. Pour la France, la Palestine – géographiquement et humainement – c’est loin ; et les Palestiniens sont donc bien loin des « hommes », en tout cas de ceux dont l’humanité mérite d’être défendue lorsqu’elle est bafouée, insultée et niée depuis tant d’années.

Mais cela s’explique, et de manière simple : c’est qu’il y a plus grave (apparemment).

En ce début d’année 2014, suivant un processus enclenché depuis bien longtemps, c’est une autre menace raciste – une terrible menace dit-on – qui canalise l’acharnement « humaniste » des associations antiracistes, des médias et des politiques ; car ici, en France, à mille lieues de cette marge infra-humaine dans laquelle on relègue les palestiniens, on sent se lever un diabolique fléau autrement plus néfaste pour l’humanité toute entière ; et un fléau que l’on sentait déjà, depuis un bon moment, pointer le bout de son nez sous la plume soumise de très nombreux journalistes : il s’agit de l’inévitable « antisémitisme postcolonial ». L’idée commence à s’imposer. Petit à petit, elle fait son nid médiatique. Ecoutez : « antisémitisme postcolonial ! » L’expression fait froid dans le dos de la France, elle réveille ses pires démons. Et on comprend tout de suite que les dangereux tenants de ce racisme sont facilement identifiables à ces termes (idéologiquement) bien choisis : s’agissant d’un antisémitisme « postcolonial », les  coupables haineux seront à chercher du côté des « postcolonisés » ; du côté de celles et ceux issus des territoires (anciennement ?) colonisés et dont – osent-ils dire dans leurs délires victimaires – les souffrances exagérées n’auraient jamais été assez prises en compte (quelques siècles d’esclavage, les tragédies du colonialisme, les autres génocides, etc.). Chez ces gens là qui, décidément, ressassent trop le passé, la place prépondérante qu’occuperait le génocide des Juifs aurait ainsi fait naître une rancœur et un rejet bassement réactionnaires qui auraient muté en un cruel antisémitisme (ponctué d’antisémites clichés, d’antisémites théories du complot… et d’antisémites projets en tout genre).

L’antisémitisme postcolonial donc.
J’aimerais, dans cet article, peser le poids idéologique d’une telle expression, « antisémitisme postcolonial ». Autant vous dire tout de suite que je le trouveinsupportable ; non pas qu’un tel racisme n’existerait pas ou serait dénué de tout sens – là n’est pas mon propos [2] – mais parce que sa fixation « postcoloniale » me paraît relever de la plus cynique ironie et de la plus consciente diversion (en plus de s’opposer subtilement au climat islamophobe grandissant). (suite…)


[Bureau National – Association France Palestine Solidarité – 03/01/2014]

Der­niè­rement Dieu­donné a déclaré au sujet de Patrick Cohen, jour­na­liste à France Inter : « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Il ne s’agit ni d’une « erreur » ni d’un dérapage. Mais de posi­tions anti­sé­mites clai­rement et déli­bé­rément assumées depuis une bonne dizaine d’années. Les exemples en sont innom­brables.

Dieu­donné n’est pas un simple humo­riste, c’est avant tout un militant poli­tique d’extrême-droite. Et il y a une spé­ci­ficité. Avec une forme d’expression par­ti­cu­lière (humour), un voca­bu­laire pseudo-​​révolutionnaire (anti­système), et une cible du style fas­ciste des années 30 (le complot du « pouvoir juif mondial », de la finance mon­diale, de l’axe Israël-​​USA …), Dieu­donné attire cer­taines caté­gories, par­ti­cu­liè­rement dans la jeu­nesse, que le Front national serait inca­pable de mobi­liser.

C’est le cas par exemple quand il fait applaudir le néga­tion­niste Robert Fau­risson par 5.000 per­sonnes au Zenith en 2008. C’est le cas aussi quand il inter­viewe Serge Ayoub, alias Batskin, le chef de l’organisation d’extrême-droiteJNR, Jeu­nesses natio­na­listes révo­lu­tion­naires, dis­soute après la mort de Clément Méric. La vidéo se conclut par une poignée de main entre ces deux hommes et une décla­ration « On repré­sente la France d’en bas … on a le même ennemi, c’est une évidence ».

C’est le cas aussi quand il prétend défendre les Pales­ti­niens en déve­loppant des thèses racistes et anti­sé­mites sous le couvert de l’antisionisme. Il détourne ainsi au profit de l’extrême-droite le juste sen­timent d’exaspération face à l’amalgame fait par les sou­tiens de la poli­tique israé­lienne entre anti­sio­nisme et anti­sé­mi­tisme. Il donne prise à tous ceux qui se com­plaisent dans une dénon­ciation sélective des diverses formes de racisme. Il fait le jeu d’Israël et de tous ses sou­tiens qui cherchent à dis­cré­diter voire cri­mi­na­liser toute forme de contes­tation de la poli­tique israé­lienne..

L’AFPS condamne et rejette ces amal­games qui amènent à traîner devant les tri­bunaux en toute igno­minie les mili­tants du boycott citoyen qui dénoncent la poli­tique colo­niale et raciste de l’Etat d’Israël.

L’AFPS condamne et rejette toute ins­tru­men­ta­li­sation de la cause pales­ti­nienne au service de délires com­plo­tistes racistes qui font le jeu de ses adversaires.

Le peuple pales­tinien n’a aucun besoin de tels faux amis. Notre combat pour les droits nationaux du peuple pales­tinien se fonde sur les prin­cipes uni­versels du droit des peuples. Il suppose le rejet déterminé de toute forme de racisme, d’antisémitisme et d’islamophobie, poisons dan­gereux que nous com­bat­trons sans faiblesse.

Le Bureau national

http://www.france-palestine.org/Dieudonne-l-imposteur-raciste-n

 


[Alain Gresh – Le Monde Diplomatique – 16/05/2009]

Le mouvement des Indigènes de la République a dénoncé le 12 mai le rapprochement entre Dieudonné et l’extrême droite :

« Piégé par ses propres délires, par les encouragements de ses “conseillers”, pseudo-antisionistes, et par l’hostilité que lui ont manifesté la plupart des forces politiques en France, Dieudonné a franchi un cap décisif, peut-être irrémédiable, en s’alliant dans le cadre d’une liste dite antisioniste avec des personnalités douteuses dont certaines sont directement issues de l’extrême droite raciste.

Nous nous en serions probablement moins souciés si Dieudonné ne bénéficiait d’une surexposition médiatique, entretenue à dessein par nos adversaires pour stigmatiser à travers lui l’ensemble des communautés noires, arabes et musulmanes. Mais le plus grave est que le débat nécessaire sur le sionisme et la politique européenne (et française) vis-à-vis de l’Etat d’Israël a été ainsi occulté par une polémique sur la personnalité et le rôle de Dieudonné. (…)

En s’alliant avec l’extrême droite, quel que soit le visage qu’elle se donne, Dieudonné et ses semblables (“la banlieue s’exprime”, Kemi Seba, Centre Zahra, etc…) effacent sans scrupules plus de quarante ans de lutte de l’immigration contre l’extrême droite ; ils insultent la mémoire de tous ceux qui se sont battus contre le colonialisme. Que Dieudonné en soit conscient ou non, il fait ainsi le jeu du sionisme qu’il prétend combattre.

Ça, nous ne pouvons le tolérer. C’est ce qu’a exprimé de la manière la plus claire la porte-parole du MIR, Houria Bouteldja, dans le discours qu’elle a prononcé le 8 mai dernier, à l’occasion de la Marche des indigènes : “Nous ne pouvons pas, nous n’avons pas le droit de nous allier à des forces racistes, colonialistes et prétendument antisionistes ! Les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis ! Le combat antisioniste, le combat de Azzedine Elqassam, de Arafat, de Georges Habbache, de cheikh Yassine (Allah yarhamhom !), le combat anticolonialiste et antiraciste de Mandela, Fanon, Césaire, Malcolm X, Angela Davis, Sankara, Lumumba et bien d’autres est beaucoup trop précieux pour le corrompre aujourd’hui avec une extrême droite française toujours fière d’avoir torturé en Algérie ; une extrême droite qui a organisé des ratonnades contre les Arabes et les Noirs ; une extrême droite qui dénonce l’islamisation de la France, qui exige toujours plus de répression contre l’immigration et dans nos quartiers, qui justifie la chasse aux sans papiers. Une extrême droite qui, au nom du patriotisme, rêve de faire de nous les nouveaux tirailleurs de l’impérialisme bleu/blanc/rouge. Nous n’avons aucun intérêt commun avec ces gens-là !!! Une alliance, même tactique, avec eux, est d’abord une grave erreur politique et un piège que nous tendent nos adversaires : elle nous détourne de nos vrais combats ; elle nous engage dans des polémiques médiatiques qui ne sont pas les nôtres ; elle contribue à semer la confusion, à obscurcir les vrais enjeux de nos luttes, à nous faire dévier de nos véritables objectifs ! Mais une telle alliance, c’est plus qu’une erreur, c’est une faute ! Oui, c’est une faute ! Une faute morale, un non sens historique. Nos seuls guides sont nos martyrs, nos valeurs, notre foi et notre profond anticolonialisme. Nos seuls alliés sont ceux qui les défendent.”  »

Dans le même sens, le Capjpo-EuroPalestine a adopté le 12 mai la position suivante : « EuroPalestine et les prochaines élections européennes » (après avoir appelé à voter pour le Nouveau parti anticapitaliste, qui est le seul à avoir répondu à leur courrier sur la nécessité d’un boycott d’Israël) :

« En 2004, Dieudonné faisait partie de la liste EuroPalestine, parce que Dieudonné défendait des principes. Il s’était présenté contre le Front national à Dreux, et il avait eu le courage de monter au créneau contre les colons israéliens. Le lynchage médiatique dont il fut alors victime l’a amené à faire des choix que nous condamnons, et qui n’ont rien à voir avec la cause palestinienne. Nous l’avons dit publiquement dès notre rupture avec Dieudonné en septembre 2004. La Palestine ne saurait être un tremplin pour assouvir ses rancœurs et encore moins un paillasson sur lequel on s’essuie les pieds en compagnie de racistes comme Le Pen. Comment peut-on s’afficher et faire équipe avec un politicien qui se vante d’avoir torturé en Algérie, qui reconnait aux Noirs le seul mérite de “courir plus vite”, qui déteste autant les juifs que les Arabes, et qui préconise l’expulsion de tous les immigrés ?

Il ne suffit pas de se dire “antisioniste” pour mériter la confiance de ceux qui réclament plus de justice. Les sionistes se frottent au contraire les mains d’avoir un tel “adversaire”, grand ami de racistes et négationnistes. Les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours nos amis. Soyons cohérents : nous combattons le sionisme parce que c’est une forme de racisme, qui consiste à exclure tous ceux qui ne sont pas juifs d’une terre conquise par la violence. Ce n’est pas pour encourager d’autres formes de racisme. »

Sur le site de l’Association France-Palestine soliarité (AFPS), on trouvera un article — repris du quotidien Libération du 5 janvier 2009 — de Stéphane Hessel, ancien résistant, rescapé des camps d’extermination de Buchenwald et de Dora : « La multiplicité de mes indignations ».

« On connaît Dieudonné, c’est un hurluberlu que personne ne peut respecter, et cela n’est pas pour moi le plus grave. Le pire, ce sont ses cinq mille ovationneurs. J’ai 92 ans, et il m’est insupportable de voir que l’horreur de l’extermination des juifs par les nazis puisse aujourd’hui fournir un prétexte à faire rire. Les médias ont d’ailleurs considérablement réagi contre ce qui s’est passé au Zénith. Il va maintenant y avoir une poursuite judiciaire, donc on ne peut pas dire que l’affaire ait été passée sous silence. Cela dit, cette poursuite conduira à une nouvelle sanction dont Dieudonné se fiche visiblement. Ce sont les cinq mille spectateurs qui la mériteraient, car ils ont bafoué les droits de l’homme tels que les ont violés les nazis.

Mettre en parallèle ce qui s’est passé au Zénith et ce qui se passe à Gaza, cette prison à ciel ouvert, est une double indication : celle qui nous oblige à rester vigilants sur ce qui est de l’antisémitisme, mais aussi celle qui nous impose de rester combatifs sur la violence sioniste et israélienne tout à fait inacceptable en terme de droit international. »

On dit que parmi les cinq mille spectateurs du Zénith, se trouvaient beaucoup de jeunes Français d’origine arabe qui s’identifient aux jeunes de la bande de Gaza. Raison de plus pour ne pas laisser passer une démonstration comme celle-là. Mais ça ne me paraît pas vraisemblable et la présence de Jean-Marie Le Pen dans l’assistance suffit à démontrer que le public était essentiellement constitué de membres de l’extrême droite. »

 http://blog.mondediplo.net/2009-05-16-Dieudonne-rejete-par-le-mouvement-de-solidarite


Comme le disait Anne Lauvergeon lors de sa comm’ en 2008 : « L’industrie nucléaire est au premier plan en ce qui concerne l’éthique. L’humain est au centre de nos préoccupations. »

[France 24 – Reuter – 30/12/2013]

Alors que les travaux de décontamination autour de la centrale nucléaire de Fukushima ont pris beaucoup de retard, des entreprises privées, payées par les autorités, n’hésitent pas à recruter des SDF pour assurer ce travail.

Presque trois ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, les autorités japonaises ont toujours d’énormes difficultés à décontaminer la région touchée par les fuites radioactives. Manque de main d’œuvre, étendue de la zone, risques de radiation… autant d’obstacles qui ralentissent les différents chantiers. Pour faire face à ce retard, des sans-abri ont été embauchés directement par des entreprises sous-traitantes de l’État pour effectuer des travaux de nettoyage, comme vider des maisons abandonnées, balayer autour des sites, arracher l’herbe ou encore racler la terre.

« Nous sommes une cible facile pour les recruteurs. Nous sommes tous réunis ici avec nos sacs dans cette gare et nous sommes faciles à localiser. Ils n’ont qu’à nous dire : « vous cherchez du travail ? Est-ce que vous avez faim », raconte à l’agence Reuters, Shizuya Nishiyama, un SDF, rencontré à Sendai, situé à 60 km de Fukushima, dans le nord-est du Japon.

Les yakuzas font des affaires

Les journalistes ont en outre constaté sur place que l’emploi de ces « ouvriers du nucléaire » fait l’objet d’un florissant business, loin d’être légal. Alors que les autorités ont signé des contrats avec plusieurs centaines d’entreprises [733 selon le décompte de Reuters] pour s’occuper de cette décontamination pour un budget total de 35 milliards de dollars, la mafia japonaise s’est aussi immiscée dans le marché.

En sous-main, « un réseau de criminels et de courtiers illégaux, qui recrutent des SDF, sont devenus très actifs à Fukushima », explique Reuters. « Les contrats du ministère de l’Environnement dans la zone la plus radioactive de la préfecture de Fukushima sont particulièrement lucratifs car le gouvernement paye 100 dollars de plus par journée pour chaque travailleur en raison des risques ».

« Il y a beaucoup d’entités inconnues qui sont impliquées dans les projets de décontamination », confirme le professeur Takayoshi Igarashi de l’Université de Hosei, ancien conseiller de l’ex-Premier ministre Naoto Kan. « Il faut vraiment qu’il y ait un contrôle plus sévère sur les entreprises, sur ce qu’elles font et quand.”

Courant 2013, plusieurs membres de la mafia des yakuzas ont pourtant été arrêtés. Ils sont accusés d’avoir infiltré l’entreprise de travaux publics Obayashi, l’une des cinq plus grandes du pays, en y faisant travailler illégalement des ouvriers chargés de la décontamination. Les dirigeants d’Obayashi n’ont pas été mis en cause directement, mais cette affaire a montré l’emprise de la pègre dans ce secteur.

D’autres scandales pourraient d’ailleurs sortir dans les prochains mois. Les travaux de nettoyage ont en effet pris des retards très importants. Le ministère de l’Environnement a ainsi annoncé le 26 décembre que la décontamination des sites pourrait prendre deux à trois ans de plus que la première échéance prévue en mars 2014. Les quelque 60 000 personnes qui ont quitté leur domicile à la suite de la catastrophe nucléaire devront encore patienter de très longs mois.

http://www.france24.com/fr/20131230-autorites-japonaises-embauchent-sans-domicile-fixe-nettoyer-fukushima/


L’affaire du meutre de l’Aube Dorée – Larry Summers et le nouveau fascisme
[Greg Palast – Truthout – Lundi, 7 Octobre 2013 – Traduit par Grégoire Seither]

Le 18 Septembre, l’artiste hip-hop Pavlos Fyssas, alias Killah P, a été poignardé devant un bar à Keratsini en Grèce.

Larry Summers a un alibi 100% étanche. Mais moi je n’y crois pas.

Ce n’est pas Larry qui tenait le poignard: Le tueur a avoué – c’est un militant zinzin de l’Aube Dorée, un parti politique composé de sociopathes skinhead et tarés, fabriquant de peurs, anti-immigrés, anti-musulmans, antisémites, anti-albanais et autres ultranationalistes ras-du-bulbe. C’est une sorte de Tea Party à la Grecque.

A la suite de l’assassinat de Fyssas, les autres groupes de marginaux dangereux et psychopathe, à savoir l’Union européenne et le gouvernement Grec ont décidé d’interdire la le parti « Aube Dorée ».

Au cours du week-end, le pouvoir Grec a arrêté six députés de l’Assemblée nationale grecque, membres de l’Aube Dorée. Il semblerait que les dirigeants politiques en Grèce ont opté pour une démocratie telle que définie par le Général Al Sisi en Egypte plutôt que celle gouvernée par les préceptes d’Aristote et de Thomas Jefferson.

Message à mes amis de la Gauche en Grèce: cela me rend malade de vous voir vous réjouir de l’arrestation des députés de l’Aube Dorée.  Notez bien ce que je vais vous dire : vous êtes les prochains sur la liste.

Voilà pourquoi vous ne devriez pas vous réjouir trop vite :

Mon enquête révèle que derrière l’interdiction du parti « Aube Dorée », outre l’habituel mépris européen pour les préceptes démocratiques, il y a quelque chose de bien plus sinistre: les partis au pouvoir amusent la galerie afin de détourner l’attention du public de leur propre implication dans le crime. (suite…)


C’est pas grave… l’occident trouvera une bonne raison d’appuyer les putchistes.

Quand il s’agit des méchants islamistes, vous pouvez faire ce que vous voulez… tuez trois personnes au Marathon de Boston et tout le monde hurle à l’horreur ! Mais tuez 1 000 000 de personnes en Irak et en Palestine, 500 000 personnes en Bosnie, 400 000 personnes en Tchétchénie.. et là on vous dit « Ah ben oui, mais z’avaient qu’à pas à être des islamistes, hein »…

Et le coup des « pénuries qui exaspèrent la population et la font descendre dans la rue » on connait bien ! Souvenez vous, 1973 au Chili, la CIA qui paye le plus gros syndicat de camioneurs pour déclencher une grève nationale qui vide les étals des magasins. La suite ? Pinochet. Ou encore le Venezuela 2003, ici aussi, une grève des rouleurs paralyse l’approvisionnement, provoque des manifs et engendre un coup d’état contre Chavez.

 

Egypte : un coup d’Etat planifié par les militaires ?

[CLAIRE TALON – LE MONDE | 06.07.2013 ]

Le Caire, correspondance. Un « soulèvement populaire appuyé par l’armée », telle est la version officielle de la destitution de Mohamed Morsi. Pourtant, des sources concordantes provenant des Frères musulmans, de l’armée et des renseignements, ont affirmé à l’agence de presse AP que la destitution du président égyptien avait été décidée par les militaires dès le 23 juin, une semaine avant la manifestation du 30 juin, qui a poussé des dizaines de millions d’Egyptiens dans la rue.

Lire aussi : « L’Egypte sombre dans la violence et la sédition »

D’après un porte-parole des Frères, « le général Al-Sissi n’était prêt à accepter aucune des concessions que le président était disposé à faire ». Le message était : « Ou vous partez ou on vous met en prison. » Des ambassadeurs occidentaux, dont l’Américaine Anne Patterson, auraient prévenu les Frères. Ayant appris que M. Morsi cherchait des soutiens dans l’armée, le général Al-Sissi aurait envoyé des troupes d’élites s’assurer des commandants contactés par le président.

« PARS AVEC DIGNITÉ ! »

A l’appui de ces révélations, le journal égyptien Al-Watan a révélé, le 5 juillet, l’enregistrement du dernier dialogue entre Abdel Fattah Al-Sissi et Mohamed Morsi, datant du mardi 2 juillet. On y entend le ministre de la défense déclarer au président qu’il doit partir.

« Mais c’est un coup d’Etat militaire. Les Américains ne le permettront pas, répond M. Morsi.

– C’est la volonté du peuple, pas celle de l’Amérique qui nous importe, et puisque tu parles comme ça, je vais être franc avec toi : nous avons plein de dossiers détaillés qui t’accusent de comploter contre la sécurité du pays et la justice, et vous serez jugés pour ça.

– Et si je refuse ?

– C’est déjà fait, ça ne dépend plus de toi. Pars avec dignité !

– C’est moi qui t’ai nommé, je peux te révoquer.

– J’ai été nommé par la volonté de l’armée, tu le sais très bien. Tu ne peux pas me révoquer, tu n’as plus aucune légitimité. »

A l’appui de l’hypothèse d’un coup préparé, des détails troublants ont accompagné la destitution du président. L’armée aurait fait filmer par ses avions les images des manifestations du 30 juin avant de les diffuser aux agences de presse. Les coupures d’électricité et les pénuries de gaz et d’essence ont mystérieusement cessé dès la destitution de M. Morsi, alors que ce problème avait miné sa légitimité depuis des mois.

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/07/06/egypte-un-coup-d-etat-prepare-a-l-avance-par-les-militaires_3443524_3212.html


A cinq heures, ce mardi 13/11/2012, les forces de l’ordre sont intervenues pour évacuer les cases du Mwa-Ka installées illégalement depuis le 24 septembre dernier. Les occupants des cases de la Baie de la Moselle à Nouméa ont été réveillés par l’arrivée d’un bulldozer. Après avoir évacué les personnes qui dormaient à l’intérieur des cases, les forces de l’ordre ont fait procéder à la démolition des cases. Il n’ y a pas eu d’ échauffourées, probablement à cause de l’effet de surprise. Mais de nombreuses réactions sont à prévoir dans la matinée. Le maire de Nouméa , Jean Lèques était présent lors de l’intervention.
Les plus leve tot ont meme pu voir les camions chargé avec ce qu’il restait des cases escorté par les flics passer et quitter le centre ville….Les premieres reactions/infos qui fusent c’est : “Environ 30 millions pour détruire les cases. La moitié presque en assurance pour prévenir des blessures et des dégâts causés sur les engins pendant la démolition.
Certains diront hors de prix ! Mais dites vous bien que les protagonistes de cette démolition risquent gros (voiture peut être même maison brûlée) et que certains ont déjà une protection policière depuis une semaine autour de leur domicile…
En attendant à ceux qui parle de coutume et de parole je crois qu il y a eu un tel mépris pour le respect de la coutume et des traditions que beaucoup de personnes peuvent se réjouir de cette démolition.
Si il y a des représailles il ne faudra pas assimiler quelques casseurs sans valeurs à une globalité.”

http://www.cagou.com/blog/100-nouvelle-caledonie/la-fin-des-cases-du-mwa-ka/


Si Trayvon Martin avait tué Zimmermann, PER-SONNE ne se poserait la question de savoir si « la victime est l’agresseur ». Un Noir qui tue un Blanc, c’est logique et on chope le « niggah » et on le pend à l’arbre le plus proche. Mais quand c’est un blanc qui tue un noir, même désarmé, c’est forcément que le Noir a provoqué ou menacé le Blanc. Cela ne peut pas être autrement…

Cela fait 1000 ans que les Blancs ont toujours des excuses quand ils tuent des Noirs ou des Basanés…

[Le Monde – Philippe Bernard- 21/10/2012 ]

Les parents de Trayvon Martin, le lycéen noir tué en février à Sanford (Floride) par George Zimmermann, un vigile autoproclamé, ont protesté, vendredi 19 octobre, contre la décision de la magistrate chargée du dossier, d’autoriser l’avocat du meurtrier à fouiller dans la vie de leur fils. Le dossier scolaire de l’adolescent mais aussi le contenu de ses comptes Facebook et Twitter pourront être communiqués à la défense, a décidé la juge Debra S. Nelson.

“Il est injuste de faire passer un enfant mort pour l’auteur du crime, a déclaré Tracy Martin, le père de la victime. “Cela revient à accuser la victime d’un viol de l’avoir provoqué par son habillement », a renchéri Ben Crump, l’avocat de la famille. Les défenseurs de Trayvon Martin, mort à 17 ans, rappellent qu’il n’était pas armé. Son meurtrier, âgé de 29 ans, affirme qu’il a riposté après avoir été attaqué. Il avait fallu 45 jours de mobilisation et de protestations pour que George Zimmerman soit poursuivi pour « meurtre ».

La juge a estimé que dans ce genre de dossier, il était pertinent de se demander si la victime « avait un penchant reconnu pour la violence ». Les intentions de Mark O’Mara, l’avocat de George Zimmerman, elles, sont claires : « La question est de savoir qui a fait quoi au cours des quelques minutes » ayant précédé le meurtre « La victime était-elle l’agresseur ? », a-t-il interrogé à l’issue de l’audience de vendredi. (suite…)


Ne vous trompez pas, tout ce bruit médiatique autour du « Muslim Rage », cette publication opportune de vidéos chiffon-rouge, ces « unes » de grands magazines montrant des abrutis barbus, la bave aux lèvres et vociférants « allahuakbar »… tout cela ne sert qu’un seul but : quand les bombes se mettront à pleuvoir, l’opinion publique opposée à la guerre dira: « Bon, c’est bien triste, mais ils l’ont bien cherché quand même ».

L’argument colonial « c’est nous les civilisés, laissez nous exterminer les sauvages » est le premier outil de la politique d’agression permanente sioniste depuis 150 ans (ce qui montre bien son caractère intrinsèquement colonialiste).  Hertzl écrivait déjà dans « L’État des Juifs », (p. 95) : « Pour l’Europe, nous constituerons là-bas un morceau de rempart contre l’Asie. Nous serons la citadelle avancée de la civilisation contre la Barbarie ».

En convainquant l’opinion que les Arabes sont des sauvages violents qu’il faut mater (comme le disait encore récemment en « off » le candidat républicain à la présidence U.S. Mitt Romney) le lobby Israël nous prépare à l’expulsion des Palestiniens de l’autre côté du Jourdain et la mise sous curatelle des pays voisins d’Israel. Quand au lobby pétrolier, il se frotte les mains et prépare déjà le prochain « takeover » d’un pays producteur de pétrole réticent…

Comment des pubs racistes ont pu tapisser le métro de New York

[Sylvain Cypel – LE MONDE | 25.09.2012 ]

Alors que le monde a les yeux tournés vers New York et l’Assemblée générale des Nations unies, le métro de la ville accueille, depuis le lundi 24 septembre, une campagne publicitaire ainsi libellée : « Dans toute guerre entre le civilisé et le sauvage, soutenez le civilisé. Soutenez Israël, faites échec au djihad. » Sa promotrice, Pamela Geller, qui dirige l’Initiative américaine pour la défense de la liberté (AFDI), récuse toute offense raciste. Pour preuve, le « sauvage » n’est pas identifié. Elle-même l’est, cependant. Mme Geller patronne en effet une autre formation à l’intitulé plus explicite : « Halte à l’islamisation de l’Amérique ».
L’environnement politique – l’assassinat par des salafistes de l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, les manifestations antiaméricaines dans l’espace musulman contre un film sur Internet dénigrant le prophète Mahomet… – apparaît favorable à sa spécialité : exacerber les passions. Mais sa campagne d’affichage avait été lancée auparavant, sans doute en lien avec l’élection présidentielle.

Elle a déjà été menée, du 13 août au 4 septembre, à San Francisco (où les autorités locales du transport public ont accueilli des contre-publicités « A bas le racisme » placées à côté des affiches controversées). En revanche, la mairie de Washington a « repoussé » leur diffusion devant le risque de trouble à l’ordre public.

A New York, Mme Geller avait récemment fait placarder sur une ligne de chemin de fer des affiches clamant : « Ce n’est pas de l’islamophobie, c’est de l’islamoréalisme.  » Mais l’Autorité métropolitaine du transport public, la MTA, avait refusé de diffuser ses publicités en arguant de leur « langage avilissant ». Pam Geller a obtenu gain de cause en justice.

Le juge Paul Engelmayer a estimé que son droit devait bénéficier « du plus haut niveau de protection sous le premier amendement » de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression. Ce, a admis le juge, bien que l’on puisse « raisonnablement considérer » que les « sauvages » incriminés sont effectivement les musulmans.

Précédemment grande admiratrice du criminel serbe Radovan Karadzic – elle a beaucoup dénoncé le « mythe de Srebrenica » -, fondatrice du mouvement SION (Stop Islamization of Nations), Pam Geller est, avec David Horowitz et Robert Spencer, du site Jihad Watch, une des figures de proue aux Etats-Unis de la mouvance anti-musulmans (et/ou anti-arabes, selon les cas), dont la rhétorique, sous la protection du 1er amendement, dépasse dans l’outrance tout ce qui serait considéré comme « raisonnablement » licite en France.

M. Spencer a d’ailleurs été nommé par Anders Behring Breivik, l’auteur du massacre d’Oslo en juillet 2011, comme une de ses sources d’inspiration. Mme Geller, elle, voit en Barack Obama « Hussein, le mahométan ». Un homme qui avance masqué « fera tout pour apaiser ses suzerains islamiques » et, a-t-elle expliqué, qui « mène le djihad ».

En 2010, elle fut durant quelques mois régulièrement invitée par la première chaîne nationale américaine, Fox News, pour commenter les sujets ayant trait à l’islam, aux musulmans ou au conflit israélo-palestinien.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/09/25/des-pubs-antimusulmans-dans-le-metro-de-new-york_1765359_3222.html


Depuis Ronald Reagan et les Talibans, les néo-conservateurs ont systématiquement généré/manipulé/armé/poussé les pions islamistes pour déstabiliser les régions dont ils veulent accaparer les ressources minières. Et en Afrique cela est d’autant plus urgent qu’il s’agit de faire la nique aux Chinois. Encore une fois : « la guerre dure tant que durent les profits »

Mali : et si les islamistes convoitaient l’or noir ?

[Jeune Afrique Economie – Jeudi, 19 Juillet 2012 – Malika Groga-Bada]

Le nord du Mali recèlerait un important potentiel pétrolier, gazier et minier. Pourrait-il aiguiser l’appétit des islamistes ?

Le Nord contribue très peu au PIB du Mali, à peine 2 %. Mais le sous-sol des régions de Gao, de Kidal et de Tombouctou suscite beaucoup d’espoir : 850 000 km2 de potentiel gazier et pétrolier, selon les études menées par l’Autorité pour la recherche pétrolière (Aurep). Pour certains analystes, c’est même la seule vraie raison de l’occupation du Nord par les indépendantistes touaregs et les islamistes.

Quatre principaux bassins ont été identifiés dans cette zone : Tamesna (à cheval entre le Mali et le Niger), Taoudenni (qui couvre une partie de l’Algérie et de la Mauritanie), le graben de Gao et le rift de Nara (vers Mopti). Les forages réalisés par le français Total à Taoudenni, coté mauritanien, ont été encourageants.

Dès 2005, l’Aurep a procédé au découpage de ces bassins en 29 blocs exploitables. La plupart d’entre eux ont été remportés par des petites entreprises, l’algérien Sonatrach (via sa filiale internationale Sipex)  étant les seules majors à s’être intéressées au potentiel malien. En coentreprise, les deux groupes ont notamment misé sur les blocs 4 et 20. Mais six ans après la première acquisition de  Sipex, aucun forage n’est venu confirmer – ou infirmer – les attentes. Outre l’insécurité dans cette partie du pays, les coûts d’acheminement du matériel ont refroidi les ardeurs. En 2011, ENI-Sipex avait déjà investi 30 milliards de F CFA (45 millions d’euros) dans les préparatifs, sans avoir jamais pu creuser. La première vraie tentative était prévue pour février 2012.

Mais le Nord, ce n’est pas seulement du pétrole. Les explorations menées dans l’Adrar des Ifoghas (région de Kidal) ont révélé des sols propices à la présence d’or et d’uranium, tandis que le cercle d’Ansongo (région de Gao) recèlerait du manganèse. De quoi attiser les appétits.

http://economie.jeuneafrique.com/regions/afrique-subsaharienne/11872-mali-et-si-les-islamistes-convoitaient-lor-noir-.html


Derrière l’opération de comm’ tout sourire de Marine Le Pen, il y a des trucs nettement plus glauques… si c’est ce que vous voulez, les électeurs du FN, alors va falloir assumer...et ne pas venir dire, quand nous aurons notre propre Anders Behring Breivik (l’assassin en Norvège) qu’il s’agit d’un « acte isolé » commis par un malade mental…

Et que dire des représentants de la communauté juive qui applaudissent ce genre de discours au nom de la « défense d’israël »…

Qui sème le vent…

POUR REMI CARILLON, CANDIDAT FRONT NATIONAL DES HAUTS-DE-SEINE, IL FAUT EXPULSER TOUS LES MUSULMANS DE FRANCE, « QUITTE A PROVOQUER UNE GUERRE CIVILE »

[Rémi Carillon – Les 4 Verités – Journal d’extrème droite – 18/05/2012]

Dans le n° 740, je présentais une méthode douce pour traiter l’Islam en France, et annonçais que j’en présenterais une forte. Ce n’est que si la douce n’a pas fonctionné, qu’il faudra utiliser la forte : la première est donc un passage obligé qui légitimera la seconde, que voici.

La première étape sera de met­tre en évidence l’échec de la méthode douce. Il aura donc fallu la jalonner d’indicateurs de réussite fiables et indiscutables. L’objectif sera de démontrer que le « vivre ensemble », sous-entendu « avec la charia », est une utopie vouée à l’échec.

La seconde étape sera de demander aux Français de choisir, par référendum, entre deux solutions, toutes deux radicales et opposées :

  1. La France cède à l’Islam (adaptation systématique de notre loi à la charia), en échange d’une paix durable, quitte à ce que la France devienne une république islamique.
  2. L’Islam cède à la France (expulsion pure et simple des musulmans de France vers leurs pays d’origine), quitte à provoquer une guerre civile.

Le référendum présente plusieurs avantages :

  • – Le premier, c’est la légitimité incontestable qu’il donne pour appliquer une politique, puisque c’est le peuple souverain qui s’est directement exprimé.
  • – Le second, c’est qu’il sera naturellement précédé d’un débat de plusieurs mois au cours duquel pourront s’exprimer toutes les opinions.
  • – Le troisième, c’est qu’il permettra d’expliquer en long, en large et en travers, les avantages et les inconvénients des deux solutions, en décrivant quelles mesures législatives et exécutives seront prises, et quelles en seront les conséquences à court, long et moyen termes.

À n’en pas douter, si aucune précaution n’est prise, les musulmans de France, d’Europe et du monde entier, réagiront très violemment à l’annonce d’un tel référendum, avant même son résultat, bien plus violemment que lors de la publication des caricatures sur Mahomet.

En France, ils manifesteront dans les rues en cassant tout sur leur passage, brûleront tout ce qu’ils pourront dans les banlieues, sortiront les armes de guerre qu’ils cachent dans leurs caves, déclencheront des actes terroristes sur le territoire national, tandis qu’en terre d’Islam, ils exécuteront les Français expatriés.

C’est pourquoi la seconde étape sera précédée d’une longue préparation dont le but sera d’éviter, sinon de limiter, ces réactions :

  • – La France aura expliqué ses intentions aux pays occidentaux, ses alliés, tous confrontés au même problème, et ne lancera le référendum qu’avec le soutien d’états suffisamment nombreux et importants, de façon à éviter un Kosovo français.
  • – L’armée aura envoyé tous les militaires musulmans sur ses terrains d’action en terre d’Islam (Afghanistan, Afrique noire), et aura révoqué tous ceux qui auront refusé de s’y rendre.
  • – Les Français en terre d’Islam (expatriés, diplomates) auront été remplacés, si possible, par des Français musulmans.
  • – Le gouvernement français aura planifié de déclarer l’état d’urgence et de mobiliser l’armée sur son territoire national dès les premières exactions.

La France se retrouvera donc probablement en guerre civile, mais pas si « civile » que cela, puisqu’elle opposera des Français de souche contre des membres de l’Oumma, qui l’envahissaient avec comme seule arme (mais quelle arme !) leur démographie galopante, contre la nôtre, chancelante.

Une guerre n’est jamais agréable et les pacifistes se lèveront pour défendre les musulmans stigmatisés, comme le feront les intellectuels, les médias, les artistes, les religieux, et l’étranger. Mais nous n’avons en fait qu’une seule alternative : soit disparaître, soit combattre. Les règles démographiques nous donnent mathématiquement perdants. Si nous voulons que renaisse notre France, et non qu’elle soit remplacée par une république islamique, nous n’avons d’autre recours que l’éradication de l’Islam de notre pays. Or l’Islam ne respecte que la force. C’est ce qu’il faudra faire comprendre à une majorité de Français, pendant la campagne référendaire.

Si le référendum est favorable à l’éradication, la France deviendra la cible économique de tout le monde musulman : plus de pétrole, plus de marchés. Mais la préservation de notre identité est à ce prix. C’est pourquoi le soutien d’autres démocraties occidentales sera primordial. Après quoi, ce sont elles qui nous suivront…

http://www.les4verites.com/Contre-l-islamisation-la-methode-forte-2934.html


[Fréderic Joignot –  Le Monde – 26/05/2012]

Nous sommes sur le plateau de France 2, le 22 avril, au soir du premier tour de la présidentielle. Les résultats tombent. Les Français ont crédité Marine Le Pen de 17,9 %. Exalté, le porte-parole du Front national, Gilbert Collard, annonce la couleur : « On est la nouvelle droite ! C’est vrai que Nicolas Sarkozy, ça paraît bien fini. »Justifié dans ses prises de position par la surenchère du président sortant sur l’immigration et l’islam, réunissant 6,4 millions de voix, le FN se pose en parti d’alternance. Il se prépare à affronter l’UMP en multipliant les triangulaires aux législatives. Il en a les forces. Marine Le Pen est arrivée première ou deuxième dans 116 circonscriptions sur 577, dépassant les 25 % dans 59 d’entre elles.

Ce succès de l’extrême droite, sa conversion en une « droite nationale » rejetant, au moins en paroles, « les formes de xénophobie, de racisme et d’antisémitisme », tout en faisant de la lutte contre l’immigration musulmane son cheval de bataille, fait écho à la percée dans toute l’Europe de formations politiques similaires. Citons le Parti du peuple danois, le Parti pour la liberté néerlandais, le FPÖ et le BZÖ autrichiens, les Vrais Finlandais, le Parti du progrès norvégien, le flamand Vlaams Belang, Droit et Justice en Pologne, Ataka en Bulgarie, la Ligue du Nord en Italie, les Démocrates en Suède, l’Union démocratique du centre (UDC) en Suisse. Tous ces partis dépassent aujourd’hui les 5 % des suffrages, quand ils n’atteignent pas 25 %.

Selon le spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus, ces formations incarnent l’émergence d’une « nouvelle droite radicalisée ». Leurs programmes oscillent entre deux philosophies très différentes qui s’opposent sur l’économie et les moeurs. Certains, comme le FN, prônent un « nationalisme social », explique Dominique Reynié, de la Fondation pour l’innovation politique. Ils sont eurosceptiques, contre la monnaie unique, ils critiquent la mondialisation, s’en prennent au capital, disent défendre les sans-grade. D’autres, comme le Parti pour la liberté de Geert Wilders, aux Pays-Bas, défendent un « libéral populisme », constate Jean-Yves Camus. Ils défendent l’Europe, le libéralisme, la laïcité et la liberté des moeurs.

Tous ces partis, cependant, comme le constate le politologue autrichien Anton Pelinka, se retrouvent sur un point : une critique virulente de l’islam et du multiculturalisme. Ils « jouent démagogiquement la carte qui consiste à dénoncer l’immigration musulmane pour rallier les perdants de la mondialisation ».

Le plus radical est Geert Wilders (16 % des voix aux législatives de 2010, aux Pays-Bas) qui considère l’islam non comme une religion mais comme « une idéologie fasciste », homophobe, profondément sexiste. Dans son film Fitna(« Discorde » en arabe), il compare le Coran à Mein Kampf – ce qui lui a valu d’être interdit de séjour au Royaume-Uni – et appelle les musulmans d’Europe à abjurer leur foi. Il préconise l’arrêt de toute immigration ainsi que l’expulsion des Pays-Bas de tout musulman coupable de délit. (suite…)


Ce n’est pas une simple histoire de hacker…. il s’agit d’une attaque de type militaire contre un pays. Attaque non déclarée et sans le moindre mandat de la « communauté internationale ». Au minimum il faudrait que l’ONU publie une réaction face à cela… car la revendication ouverte de cette action pose un précédent qui peut avoir des conséquences très lourdes à long-terme. Il légitime toutes actions de cyberguerre future… y compris contre d’autres pays que l’Iran.

Quelle est la légalité d’une attaque de ce genre ? Comment se faire compenser les dommages collatéraux (dans des pays totalement étrangers au conflit) de ce genre d’attaques ? Et si demain Boeing aux USA décide de saboter Airbus en Europe à l’aide de sa propre variante de Stuxnet ? Qui va l’en empêcher maintenant que la Maison Blanche a donné l’exemple ?

Au même titre que l’illégalité de l’invasion irakienne a bloqué toute capacité d’intervention « légitimée » des USA pendant un bout de temps, l’utilisation de cyber-armes contre un pays dans une guerre non déclarée ouvre la porte à un avenir sombre en matière de cybersabotage… et si les hackers Syriens ou Iraniens ou Chinois décident de riposter, au nom de quoi les USA pourront-ils s’y opposer (greg)

Barack Obama a ordonné les attaques Stuxnet contre l’Iran

[Serge Leblal – Le Monde Informatique – 04/06/2012]

Le ver Stuxnet, mis au point par des agences américaines et israéliennes, a bien été créé pour cibler le programme nucléaire iranien, selon le New York Times.

Le président américain Barack Obama a ordonné les cyberattaques avec le malware Stuxnet contre l’Iran pour ralentir le développement du programme nucléaire du pays,selon un article publié dans The New York Times. Le journal, citant des sources anonymes, a rapporté que, dans les premiers jours de sa présidence, M. Obama a accéléré le projet connu sous le nom de code Olympic Games et initié par l’administration de George W. Bush. Le ver Stuxnet, depuis longtemps officieusement attribué à Israël ou aux États-Unis, a frappé les ordinateurs iraniens à la mi-2010 avant de se disséminer à travers l’Internet.

(suite…)


 En Annexe, pour ceux que cela intéresse, le texte de l’accord signé entre les putchistes du CNRDRE et la CEDEAO

[FORUM POUR UN AUTRE MALI – 04/04/2012]

 « Que les chèvres se battent entre elles dans l’enclos est préférable à l’intermédiation de l’hyène».  (Proverbe bamanan).

1.   Le Mali dans l’ordre cynique du monde

Mis en lumière par l’amputation des deux tiers de son territoire, le coup d’Etat du 22 mars 2012 et l’embargo total de la CEDEAO, l’extrême vulnérabilité du Mali tient d’abord à la trahison des élites. Elles se voilent la face, réfutent tout débat de fond sur les enjeux de la mondialisation capitaliste. Désormais, tout est clair : la recolonisation du pays à travers les politiques néolibérales entre dans une nouvelle phase qui obéit au schéma libyen avec l’intervention directe de l’OTAN en moins.

L‘impérialisme collectif avait besoin d’exploiter, comme à Benghazi, les rancœurs et les rancunes d’une partie de la population qui a le sentiment d’être marginalisée. La rébellion touareg  faisait parfaitement l’affaire. La  revendication des deux tiers du territoire malien par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) vient d’être satisfaite avec la complicité de la  «communauté internationale ».

L’os malien étant bien moins dur à briser  que l’os libyen,  il suffisait de mettre à profit l’état de déliquescence de l’armée nationale et de fermer les yeux sur la progression des assaillants lourdement équipés d’armes sophistiquées en provenance des arsenaux libyens pour que le tour soit joué.

Tout cela s’est passé rapidement, entre le 17 janvier 2012 et le 04 avril 2012. Les puissants membres de la  « communauté internationale » n’ont donc pas eu à se salir les mains. Ils pensent avoir l’honneur sauf pour avoir fait des déclarations de principes sur l’inviolabilité de l’intégrité territoriale du Mali. Or, c’est lorsque les rebelles du MNLA ont déclaré qu’ils ont atteint leurs objectifs que les Etats-Unis  d’Amérique leur ont demandé de « cesser » les opérations militaires.

Les enjeux énergétiques, sécuritaires, migratoires et idéologiques de la guerre globale trouvent leurs expressions dans cette recolonisation que les dirigeants politiques maliens n’ont pas vu venir et que certains d’entre eux refusent toujours d’admettre. La France espère obtenir de la future République laïque et démocratique  de l’Azawad ce que le Président malien Amadou Toumani Touré (ATT) n’a pas su ou voulu lui accorder : la base de Tessalit hautement stratégique au plan économique et militaire ; de la fermeté dans la lutte contre l’émigration « clandestine »  et Al Qaeda au Maghreb (AQMI).

Plus ou moins indifférente au sort du peuple malien face à la double agression de la rébellion et de la CEDEAO, l’opinion publique occidentale est ébranlée après avoir appris la participation de Ançar dine et de AQMI à cette recolonisation du Mali. (suite…)


[Les Desobeissants 10/04/2012]

Comme vous le savez, nous sommes des centaines et des centaines, dans toute l’Europe, à avoir pris nos billets pour Tel Aviv le 15 avril, afin de manifester notre solidarité avec le peuple palestinien et avec les Israéliens qui se battent contre la colonisation. Le 8 juillet dernier, nous étions près de 500, déjà, sur la même opération, mais Israël avait réussi à contraindre les compagnies aériennes à débarquer une partie d’entre nous, à l’aéroport de départ. Seuls 120 participants avaient pu atterrir à Tel Aviv, où ils avaient immédiatement été mis en prison. Pour le simple fait d’avoir voulu le plus légalement du monde se rendre en Palestine occupée…

Ce dimanche, nous serons beaucoup plus nombreux. Mais Israël va chercher encore à bloquer le maximum de gens : ils cherchent déjà les noms des participants, avec l’aide, d’ailleurs, du gouvernement Français, qui nous les a tout simplement demandé !!! En vain naturellement…

Du coup, nous avons besoin de monde dans les différents aéroports concernés par des vols pour Tel Aviv : Toulouse, Nice, Marseille, Genève, Bâle, Bruxelles, Paris, etc. Même des petits aéroports sont concernés, pour des vols indirects vers Israël.

Si vous habitez près d’un aéroport, et / ou si vous voulez nous aider à réussir cette action de désobéissance internationale, rejoignez nous à l’aéroport ! Si on nous laisse partir, vous ne ferez rien. Si on ne nous laisse pas partir, vous nous aiderez à le faire savoir et le faire payer à ceux qui se seront rendus complices du colonialisme. La presse sera là, bien entendu.

Nous pouvons organiser votre transport vers l’aéroport dans certaines villes. Inscrivez-vous auprès de nous pour dimanche matin. Merci !!!

Contact: xavier@desobeir.net   — www.desobeir.net


[Silvia Cattori – Mondialisation.ca – 02/04/2012]

À la suite de la parution de l’édition française du livre ‘The Wandering Who ?’, nous avons demandé à son auteur, le célèbre jazzman Gilad Atzmon, de répondre aux accusations portées à son encontre par ceux qui tentent en permanence de l’empêcher de s’exprimer et de diffuser ses idées. Dans son livre, Gilad déconstruit la politique identitaire juive. Il y fustige également la domination de la politique juive au sein des mouvements de gauche et en particulier des mouvements de solidarité avec les Palestiniens. Recueillies par Silvia Cattori ses réponses font apparaître l’inanité des arguments de ceux qui intriguent pour l’isoler en masquant leur imposture par l’intimidation et les calomnies.

Traduction française: « La Parabole d’Esther – Anatomie du Peuple Elu » –  Auteur : Gilad ATZMON
Préface de JEAN BRICMONT – Traduit de l’anglais par Marcel CHARBONNIER – Editions Demi Lune – N° ISBN : 978-2-917112-19-9
http://www.editionsdemilune.com/la-parabole-desther-anatomie-du-peuple-elu-p-42.html

Silvia Cattori : Votre livre vient de paraître en français. Sans avoir fait l’objet d’une campagne de promotion, il se vend bien. Et cela en dépit du fait que des membres de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) et de l’ International Jewish Antizionist Network (IJAN) aient lancé une campagne contre vous six mois avant la sortie de la traduction française [2]. Êtes-vous étonné de ces attaques ?

Gilad Atzmon : Comme vous le savez sans doute, cela fait des années que je fais l’objet de ce type de campagnes viles de la part de juifs antisionistes. Il est parfaitement évident que je suis parvenu à casser la baraque. Pas étonnant : je suis contre toutes les formes de politique identitaire juive car je les considère, toutes, exclusivistes et racistes. Malheureusement, à l’instar des sionistes, beaucoup de cellules politiques juives antisionistes sont ouvertement engagées dans des politiques tout aussi tribales, tout aussi racistes et tout aussi exclusivistes.

Mais il y a aussi un problème idéologique. J’affirme ouvertement que toute la terminologie qu’ils utilisent est trompeuse. Le sionisme n’est pas le colonialisme, Israël n’est pas l’Apartheid et les Israéliens ne sont pas les sionistes. Le sionisme n’est pas le colonialisme : en effet, l’État juif des colons n’a pas de métropole. Israël n’est pas l’Apartheid : l’État juif ne cherche pas à exploiter les Palestiniens, mais à s’en débarrasser. En fait, Israël est régi par la philosophie de l’espace vital, du Lebensraum. Autrement dit, l’État juif a adopté l’idéologie raciste et expansionniste des nazis. Mais les juifs, au sein de notre mouvance [de solidarité avec les Palestiniens], n’aiment pas la comparaison avec l’Allemagne nazie. De plus, Israël n’est pas exactement le sionisme, et les Israéliens ne sont pas nécessairement sionistes. Israël est le produit de l’idéologie sioniste et l’Israélien est fondamentalement un produit postrévolutionnaire. Il en découle que le débat sioniste/antisioniste est très peu pertinent en Israël, ou dans le cadre de la politique israélienne. En résumé, toute la terminologie que nous utilisons est ambiguë, voire trompeuse. J’imagine qu’étant donné que je la dénonce, il est tout à fait naturel que d’aucuns aimeraient bien assassiner le porteur de ce message. (suite…)


Même si l’émergence d’une autonomie (voire d’une indépendance) Touareg n’était qu’une question de temps, avec l’effacement progressif des frontières issues de la colonisation (le Nord du Mali n’a rien à voir avec le Sud du pays, comme toujours dans le cas des frontières coloniales)…

… il faut néanmoins rester lucide quant à la victoire des Touareg, rendue possible par le surarmement des troupes du MNLA avec le fruit du pillage des arsenaux lybiens… mais aussi par les bons conseils des instructeurs de la CIA, depuis leur base dans le Sud Algérien en récompense des services rendus contre Khaddafi. Cela fait longtemps que les USA sont discrètement présents dans la région et y entretiennent une « stratégie de la tension », notamment avec leurs créations, le soi-disant Al-Qaïda ou encore le GIA. Ici encore, comme en Lybie, cet éclatement de la région sert avant tout les intérêts des multinationales occidentales, engagés dans une lutte sans merci avec la Chine, pour le contrôle des matières premières. 

Le MLNA c’est comme les indépendantistes Kosovars de Thaci ou bien les Sud-Soudanais. Un mouvement politique maffieux, construit sur une revendication légitime, qui va permettre aux Etats-unis de contrôler la région — sous couvert de lutte anti-terroriste — en achetant les petits roitelets locaux. C’est beaucoup plus simple que de devoir se taper des chefs d’Etat élus qui risquent toujours d’aller refiler les droits d’exploitation minière aux Chinois.  Le grand colonisateur britannique Kitchener disait déjà, il y 200 ans en Afrique : « il est toujours plus facile de faire des affaires avec les clowns qu’avec le directeur du cirque ».

L’Armée malienne en fuite, les villes de Tombouctou, Gao et Mopti sont aux mains du Mouvement de libération touareg

[Le blog Afrique  du Monde – 02/04/2012]

Chaque heure compte au Mali. Samedi, tout était en place pour la prise par les rebelles de Tombouctou, et Gao ne tenait qu’à un fil. Les deux dernières grandes villes du Nord Mali n’allaient pas résister longtemps aux forces du MNLA. Quelques heures plus tard c’est fait. Gao est tombée au prix d’une journée de combats, Tombouctou presque comme un fruit mûr. Les seuls échanges de coups de feu l’ont été avec les milices « arabes » de la ville, qui ne faisaient pas le poids face aux rebelles. Au moins les milices et ceux qui les organisent ont fait la « démonstration » vis à vis de la capitale qu’elles ne composaient pas avec le MNLA de façon trop évidente. Un détail, dans ce contexte.

Plus important, partout, l’armée malienne est en fuite. Dans les deux villes qui viennent de tomber aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le problème principal est d’éviter les pillages en cours, notamment des camps militaires abandonnés. La population s’en donne à coeur joie, et les rebelles ne sachant pas comment faire pour mettre fin rapidement à la curée sans tirer littéralement dans la foule, ce dont ils s’abstiennent à ce stade.

UNE FOIS À BAMAKO, QUE SE PASSERA-T-IL ?

Mais attention : l’armée, répétons le, a quitté les deux villes, et cela signifie qu’à présent, des soldats prennent la direction de Bamako. On signale un premier point de regroupement à Mopti, dans la boucle du Niger. De villes qui ne semblent pas menacées par la rébellion à ce stade voient aussi leurs éléments de l’armée prendre la route de la capitale. Une fois à Bamako, que se passera-t-il ? Les frustrations des éléments de l’armée régulières sont immenses, leur colère en proportion, et l’ordre qu’ils vont trouver dans la capitale bien faible en comparaison.

Pourtant, on ne reste pas inactif à Bamako. Depuis hier, le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Basolé, travaille à amener à la raison le groupe de putschistes pour éviter une fuite en avant.

http://afrique.blog.lemonde.fr/2012/04/01/les-putschistes-maliens-mesures-durgence/


[Emmanuel Ratier – Faits & Documents n°333- 15 Avril 2012]

Dans une dépêche de UPI, le journaliste belgoaméricain Arnaud de Borchgrave, considéré comme un « honorable correspondant » de la CIA, voire comme un agent, a révélé quelques secrets d’une très discrète réunion organisée par le Council on Foreign Relations (qui dicte la politique étrangère des États-Unis, quelle que soit la couleur politique du président) le 16 mars portant sur la perception extérieure des États-Unis.

À cette occasion, est intervenu pour la France le mondialiste Thierry de Montbrial, membre de la Commission trilatérale et président-fondateur de l’Institut français des relations internationales. Les avis de cet homme-clé du système mondialisé sont généralement au diapason du gouvernement américain.

Il a donc nettement laissé entendre que François Hollande serait élu et que cela changerait les relations de vassalité qui s’étaient établies avec Nicolas Sarközy. « Avec le président Hollande, je ne vois pas des interventions militaires avec un front uni associant (la France) avec le président Obama et le premier ministre Cameron. » Selon cet expert, à la lumière du chaos libyen, un gouvernement socialiste refusera de participer à une intervention militaire contre le régime syrien et ne cautionnera pas une attaque unilatérale contre l’Iran.

http://faitsetdocuments.com/


Commentaire de Dov: Ici à Tel-Aviv, personne n’a envie de voir tomber Assad. La victoire des islamistes suite aux « révolutions arabes » en a échaudé plus d’un… et de toute façon Israël a besoin d’un ennemi puissant dans la région pour légitimer sa politique repressive et ses interventions militaro-terroristes chez ses voisins. Sans le croquemitaine syrien, Israël se retrouve tout nu… c’est aussi la raison pour laquelle on fait autant de bruit autour de l’Iran.

L’expert militaire Sheyl a avoué – à demi-mots – à la télévision que les services secrets israéliens avaient livré de la technologie de surveillance et de répression à leurs homolgues Syriens, pour l’aider à assurer « la stabilité intérieure face aux attaques d’Al-Qaïda » (c’est vraiment pratique cet Al-Qaïda, ça sert à toutes les sauces)…

[De Defensa – 13/02/2012]

Enfin, intéressons-nous à DEBKAFiles. Le 11 février 2012, le site publie une analyse dithyrambique à propos de la position militaire et politique d’Assad. Pour DEBKAFiles, le président syrien l’a emporté, dans tous les cas temporairement. Ce n’est pas la première fois que DEBKAFiles donne de telles analyses, favorisant nettement l’appréciation de la position opérationnelle d’Assad. Que cela soit vrai ou pas importe peu ici ; ce qui importe, c’est l’ostentation avec laquelle DEBKAFiles appuie sur ce fait, par la répétition, les détails, les perspectives, etc., dans nombre d’analyses à ce propos.

On connaît les liens de ce site avec la direction israélienne, les services de sécurité israéliens, etc., à un point où l’on peut estimer que DEBKAFiles exprime à sa façon une position qui est proche du fond de la pensée et du jugement des dirigeants israéliens. D’autre part, on a déjà noté le silence assourdissant de la direction israélienne à propos de l’affaire syrienne : les dirigeants israéliens ne peuvent proclamer qu’ils sont pour Assad mais ils ne tiennent certainement pas à la perspective de le voir remplacé par un désordre où l’extrémisme islamiste pourrait aisément proliférer. C’est la même attitude israélienne que pour la Libye, mais en plus accentuée, parce que la Syrie est aux portes d’Israël… (On peut noter que les Israéliens ont, de ce point de vue, une analyse complètement différente du bloc BAO : la menace prioritaire pour eux est l’avenir de la Syrie sans Assad, et nullement le succès théorique contre l’Iran que constituerait la chute d’un ami de l’Iran, dito le président Assad.) Quelques mots de DEBKAFiles :

«Western intelligence sources reporting in real time found Saturday night, Feb. 11, that Bashar Assad’s loyal military and security forces had by and large managed to subdue the rebellion against the regime. They are now purging the last pockets of resistance, especially in Syria’s third largest city, Homs. Still to come are possible flare-ups here and there and inevitably more horror stories of atrocities, but to all intents and purposes Syria’s eleven-month uprising is all but over. […]

»DEBKAfile’s military sources report that without outside armed intervention to halt the bloodbath – and there is no sign of any repetition of the NATO action which cut short Muammar Qaddafi’s long reign – Bashar Assad will soon finish crushing the popular and armed resistance against him, helped by arms and military backing from Russia, Iran and Hizballah.

»Military intervention is not on the cards for the United States – Turkish Foreign Minister Ahmed Davutoglu was told Friday, Feb. 9 when he arrived in Washington to request US participation in organizing a Turkish-Arab operation in Syria or, at least, the supply of Western and Arab arms to the Syrian rebels. […]

»Although fighting continues in some places, Bashar Assad is at the threshold of a major success. His victory may be short-lived but it is significant all the same, offering kudos for the Iranian-Syrian-Hizballah alliance and a contretemps for the US, Israel and Saudi Arabia.»

… Sans nul doute, parce que c’est la pathologie même de la raison subvertie, certains continueront à démontrer que tout cela fait partie d’un vaste plan et qu’on y voit les prémisses d’un triomphe. “Vaste plan” de qui ? “Vaste plan” du bloc BAO, et notamment des USA, parés de toutes les vertus du machiavélisme, y compris et surtout par nombre de leurs adversaires obsessionnels qui semblent ne pouvoir s’opposer au bloc BAO que dans la mesure où celui-ci leur impose sa loi ? (L‘absence d’Israël dans le concert BAO pose un problème, qui peut sans doute être résolu par l’hypothèse d’une ruse encore plus machiavélique qui implique un vaste concert sans la moindre fausse note.) “Vaste plan” de l’Arabie, elle-même au bord de l’effondrement, et des sunnites contre les chiites ? “Vaste plan” d’al Qaïda qui-n’existe-peut-être-pas et qui proclame une sorte de charia contre Assad ? Et ainsi de suite, dans le champ des “vastes plans”.

http://www.dedefensa.org/article-la_syrie_de_al_qaida_a_debkafiles__13_02_2012.html


La stratégie occidentale n’a en rien changé depuis la décolonisation:  déstabiliser les Etats souverains en encourageant les tribalismes (généralement en s’appuyant sur des griefs légitimes, comme ceux des Touareg, discriminés dans la région depuis des décennies) et les guerres de basse intensité. Dans le cas présent, le « terrorisme » fabriqué (avec la livraison directe par la CIA de stocks lybiens aux rebelles touareg) permettra de faire la nique à la Chine, présence géo-stratégique croissante dans la région mais qui ne s’implique pas militairement.

Quand le croquemitaine « Al-Qaïda » viendra frapper à la porte des petits potentats de la région, ceux-ci viendront se jeter tout tremblants dans les bras protecteurs du grand frère U.S., Britannique ou Français… qui se fera payer en puits de pétrole, en accaparement de terres et en projets d’infrastructures au profit des grandes sociétés multinationales occidentales. Et tant pis pour les victimes civiles !

La guerre c’est la poursuite du capitalisme par des moyens militaires…

Les Touaregs libyens à la «conquête» du Mali

[RFI 17/02/2012]

La chute du régime Kadhafi a entrainé un important retour de sub-sahariens vers leur pays d’origine. Près de 400 000 personnes auraient quitté la Libye d’après les autorités du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Parmi ces hommes, beaucoup de combattants, de soldats de l’armée libyenne, notamment de haut-gradés désormais à la tête du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad.

Au début de septembre 2011, quinze jours après la chute de Tripoli, Mohamed Ag Najem rentre au nord du Mali. Après 40 ans de fidélité au régime Kadhafi, le colonel, proche de Khamis l’un des fils du dictateur, revient au pays avec ses hommes, plusieurs centaines de combattants surarmés. Il prend ses quartiers dans la brousse, non loin de Tessalit où il est né. Ag Najem devient rapidement le chef militaire du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad. Il est d’ailleurs considéré comme le cerveau des attaques de janvier.

Avant même la chute du régime Kadhafi, Bamako s’inquiétait déjà du retour de ces ex-supplétifs de l’armée de Tripoli, revenus avec beaucoup d’armes automatiques, des lance-roquettes, des mortiers, des munitions en grande quantité. Un véritable arsenal dans un région déjà en proie à l’activité d’AQMI, al-Qaïda au Maghreb islamique.

Les autorités maliennes ont bien tenté d’empêcher un rapprochement entre ces Touaregs ex-hauts gradés de l’armée libyenne et les mouvements installés au nord du Mali, en leur proposant notamment des compensations financières.

Sur les quatre groupes connus, deux ont fait allégeance à Bamako, un autre se dit neutre mais n’a pas rendu ses armes.
Le dernier, celui de Mohamed Ag Najem s’est installé à Zakak, dans la région de Kidal, avec un objectif : préparer les hommes à la lutte pour obtenir l’indépendance de leur région : l’Azawad.

http://www.rfi.fr/afrique/20120217-touaregs-libyens-conquete-mali


[Avi PATZMAN – Brooklyn Free Post – 21/01/2012 – Trad. Dov Lerner]

Pendant des mois, à Manhattan et à Brooklynn, les résidents juifs ont vécu dans la peur des « attentats anti-sémites ». Des portes de garage de résidents juifs ont été décorées de croix gammées et de menaces, des écoles juives et des yeshiva ont été vandalisées, des slogans antisémites ont été peints sur les murs de divers bâtiments. Des habitants juifs ont même reçu des menaces de mort sur leurs répondeurs…

En décembre, lors d’une réunion du comité de quartier de Milwood, les habitants ont non réclamé plus de protection policière mais aussi des mesures plus violentes contre le « militantisme musulman grandissant »… car, il ne faisait aucun doute pour personne: ces attentats sont l’oeuvre de musulmans fanatiques. « Il faut chasser ces gens de nos rues, fermer leurs mosquées qui sont des centres de prédication de la haine » a expliqué Haim Moser, responsable d’une yeshiva dans le quartier.

Parmi les membres du comité de quartier, plusieurs personnes ont tenu des propos fortement pro-Israël et anti-Arabe, critiquant la politique de Barack Obama vis à vis d’Israël (« voilà ce qui arrive quand on envoie des messages d’encouragement aux terroristes et qu’on refuse d’aider Israël ») ou encore appelant les habitants à « quitter les Etats-unis pour la sécurité de l’Etat Juif, avant qu’il ne soit trop tard. En Israël, on sait comment s’occuper des Arabes ».

Parmi les plus virulents, il y avait un certain David Haddad, 56 ans, membre militant de la communauté juive locale. Il n’est pas un inconnu dans le quartier et ses idées sionistes sont bien connues. A plusieurs reprises, lui et son groupe disaient qu’il fallait « réveiller la communauté et entretenir la pression, pour rester vigilants face aux menaces qui pèsent sur Israël ».

C’est lui que la police a arrêté en début de semaine, l’ayant identifié comme étant l’auteur des menaces antisémites proférées contre des habitants du quartier, mais aussi comme étant la personne ayant peint des croix gammées et des slogans antisémites sur les murs du quartier…

Rien n’a changé, depuis l’incendie du Reichstag. Les fascistes, qu’ils soient nazi ou juifs, utilisent toujours le mensonge pour faire croire que leurs peurs sont réelles… et quand il s’agit de démoniser les Arabes, les juifs racistes sont les champions. On attend de voir ce que va dire la communauté à propos de Haddad, ou bien le communiqué de la Anti Defamation League, toujours si prompte à crier au loup et à faire taire les voix pro-Palestiniennes…

 


Une personne née en Italie = un ITAL-ien, une personne habitant en Ile-de-France, un FRANCIL-ien, un Français de souche ? Un « SOUCHE-ien » et non pas un « sous-chien » comme le connards d’extrème droite veulent nous faire croire. Les clébards n’ont rien à voir là-dedans…





« Souchiens », relaxe de Houria Bouteldja. 



par PIR – 26/01/2012


Houria Bouteldja, porte-parole du PIR, a été relaxée des accusations de racisme « anti-blancs » dont elle a fait l’objet à la suite d’une plainte déposée par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française (AGRIF), une association partie prenante de la mouvance nationaliste-chrétienne d’extrême-droite, dirigé par Bernard Antony, un ancien responsable du Front national.

Le Tribunal devait statuer sur le caractère « raciste » prêté par cette association au néologisme « souchiens » employé par Houria Bouteldja lors d’une émission de France3 en juin 2007 pour désigner les Français de souche.

Reprenant un certain nombre d’arguments développés avant lui par Marianne, Eric Zemmour, le président de SOS Racisme Dominique Sopo, le Bloc identitaire, Riposte laïque ou encore Alain Finkielkraut, Bernard Antony a prétendu lors du procès que notre porte-parole entendait en réalité injurier les « vrais » Français en les traitant de manière plus ou moins masquée de « sous-chiens ».

Une extrapolation parfaitement gratuite comme nous l’avons signifié maintes et maintes fois et sur laquelle il n’est plus besoin de revenir.

Le tribunal de Toulouse a en effet relaxé Houria Bouteldja, renvoyant tous ceux, de droite comme de gauche, qui avait tenté de discréditer le PIR par des accusations infamantes à leurs élucubrations désormais vaines. C’est pour nous une victoire importante. Non pas parce que la Loi aurait le dernier mot et le mot juste mais parce que la décision prise à Toulouse témoigne que les arguments racistes tels que ceux formulés par l’AGRIF sont encore loin de faire l’unanimité en France. C’est pour nous une victoire importante parce qu’elle montre également que les batailles que nous avons menées, avec d’autres organisations antiracistes, peuvent porter leurs fruits.

C’est une victoire importante aussi parce que la relaxe de Houria Bouteldja est une gifle donnée à tous ceux qui se prétendent antiracistes, qui défendent les droits humains et la liberté d’expression quand il s’agit de Charlie-Hebdo, et qui pourtant n’ont pas jugé bon de défendre notre sœur, prise pour cible par l’extrême-droite sur la base d’accusations fallacieuses. Nous saisissons cette occasion pour remercier par contre toutes celles et ceux et ils furent nombreux qui ont exprimé leur solidarité avec Houria Bouteldja et se sont battus avec nous.

C’est une victoire importante, enfin, parce que, au-delà de la personne de Houria Bouteldja et de notre parti, le PIR, l’enjeu de ce procès du point de vue de nos adversaires était non seulement de faire prohiber l’utilisation du néologisme « souchiens » mais surtout de légitimer la notion de « racisme anti-blancs » qui permet aux racistes d’inverser les relations réels de pouvoir et de prendre la posture de victimes. Le discours du « racisme anti-blancs » est ainsi de plus en plus utilisé depuis la révolte des quartiers en novembre 2005 pour stigmatiser les résistances des populations issues de l’immigration et des quartiers. Selon ce point de vue, la lutte contre le racisme aurait pour conséquence le développement d’un « racisme anti-blancs » qui serait la véritable menace qui pèse sur la « cohésion sociale » de ce pays. Grâce à notre détermination à ne pas reculer sur l’utilisation du terme « souchiens », le soutien dont nous avons bénéficié et la décision prise par le tribunal de Toulouse, l’arme raciste du « racisme anti-blancs » s’est enrayée. Nous ne pouvons que nous en féliciter.

Ce n’est cependant qu’une première bataille de gagnée. Nos adversaires ne rateront pas une occasion pour imposer la notion de « racisme anti-blancs » dans le langage politique et discréditer nos résistances. Nous saurons, quant à nous, rester vigilants.

http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1573


Pendant ce temps là, les colonies illégales du gouvernement israélien sont tolérées et même encouragées…

[Dov Lerner – ISM – 03/12/2011]

Ceci se passe cette semaine dans le village de Um Fagarah au sud d’Hébron. L’armée israélienne est venue détruire deux maisons, une mosquée, une grange et une structure abritant un générateur. Le prétexte : pas de permis de construire, comme dans 72 % des territoires palestiniens placés en Zone C depuis les fameux « accords d’Oslo ».

On voit ici 2 jeunes filles obligées à s’agenouiller par les soldats israéliens puis aspergées de gaz lacrymogène et arrêtées, tandis que l’armée refuse de répondre à quelqu’un qui ne cesse de demander « Mais pourquoi vous les emmenez ? », et le menace de lui confisquer son passeport.

Dans toutes ces régions de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, plus de 90 % des demandes sont ignorées ou refusées. Les Palestiniens sont donc obligés de construire sur leurs terres sans permis israélien. Alors ils se font exproprier après destruction de leurs biens : écoles, cliniques centrale solaire, mosquées, puits, abris pour les animaux… et privation de tout accès à l’eau et l’électricité.

Et pendant ces démolitions, la colonisation s’accélère, comme le confirme un rapport de l’ONU. Nos gouvernements financent avec notre argent différents projets qui sont ensuite détruits par Israël sans qu’aucune sanction soit prise, bien au contraire.

Réagissons !

  •  Par l’amplification de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions)
  •  par l’organisation de campagnes citoyennes massives et non violentes comme la prochaine mission « Bienvenue en Palestine » du 15 avril prochain. Informez-vous sur le site http://www.bienvenuepalestine.com. Contactez-nous à contact@bienvenuepalestine.com

Avec Israel, il n’y a rien à comprendre, comme d’habitude. On est dans le blocage borné et apeuré…

10 questions sur l’admission de la Palestine à l’Unesco

[Pascal Boniface – IRIS –  02/11/2011]

1. En quoi l’admission de la Palestine à l’Unesco met-elle en danger la sécurité de l’État d’Israël ?

2. Comment expliquer que le recours à l’ONU, puis à l’Unesco, par les Palestiniens soit considéré comme des gestes unilatéraux, alors que ces organisations internationales sont l’essence même du multilatéralisme ?

3. En quoi la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem Est et en Cisjordanie peut être considérée comme moins compromettante pour le processus de paix que les demandes d’admission dans des organisations internationales ?

4. Les États-Unis ne donnent-ils pas l’impression de se déterminer en fonction des demandes du gouvernement israélien ?

5. N’est-il pas paradoxal, vu l’aide que les États-Unis fournissent à Israël, que le gouvernement de ce pays semble exercer plus d’influence sur le président américain que l’inverse ?

6. Les États-Unis vont cesser le versement de leur part à l’Unesco, qui représente 22 % du budget de cette organisation. Peut-on à la fois critiquer l’unilatéralisme dont les Palestiniens auraient fait preuve en demandant d’être admis dans cette organisation et cesser toute contribution parce que l’immense majorité des autres pays n’a pas voté dans le sens souhaité par Washington ?

7. En quoi l’arrêt du financement du système d’alerte du tsunami à Haïti, d’écoles professionnelles en Afghanistan ou d’un programme mondial d’alphabétisation, entre autres programmes prévus par l’Unesco cette année, contribuera au processus de paix au Proche-Orient ?

8. Les États-Unis ont-ils calculé le coût diplomatique, la dégradation de leur image, la perception d’un isolement croissant que va leur coûter cette décision ?

9. N’est-ce pas pour le moins paradoxal de savoir que les États-Unis vont sous Obama cesser de contribuer financièrement à l’Unesco, alors que c’est George Bush qui, en 2003, avait décidé de leur réintégration dans cette organisation dont Reagan avait claqué la porte en 1984 ?

10. Le vote français en faveur de l’admission de la Palestine constitue-t-il un changement stratégique pour Nicolas Sarkozy ou est-il avant tout lié au fait que la France soit le pays où siège l’Unesco ?

http://www.iris-france.org/informez-vous/blog_pascal_boniface_article.php?numero=115


30 ans après Kaboul, la CIA n’a pas changé de cheval et continue à jouer la carte islamiste pour destabilisier les régions que les US veulent contrôler…

Comment Al-Qaeda est arrivé à régner sur Tripoli (Asia Times)

[Pepe Escobar – Asia Times  – 31/08/2011 – traduction par VD pour « Le Grand Soir »]

Abdelhakim Belhaj, émir du GICL/AQMI

Abdelhakim Belhaj, émir du GICL/AQMI

Son nom est Abdelhakim Belhaj. Certains au Moyen-orient ont peut-être entendu parler de lui mais en occident et ailleurs son nom est pratiquement inconnu.

Alors voici une séance de rattrapage. Parce que l’histoire de comment un agent d’Al-Qaeda a pu se retrouver haut-commandant militaire à Tripoli va – une fois de plus – briser l’immense champ de miroirs qu’est « la guerre contre le terrorisme » et compromettre sérieusement la propagande patiemment concoctée par l’OTAN sur son « intervention humanitaire » en Libye.

La forteresse de Kadhafi, Bab-al-Aziziyah, fut envahie et conquise la semaine dernière principalement par les hommes de Belhaj – qui ont été le fer de lance de la milice des Berbères dans les montagnes du sud-ouest de Tripoli. La milice est connue sous le nom de Brigade Tripoli et elle a été secrètement entraînée pendant deux mois par les Forces Spéciales US. Elle s’est révélée la milice la plus efficace au cours de ces six mois de guerre civile/tribale.

Mardi dernier, Belhaj jubilait déjà sur la victoire et racontait comment les forces de Kadhafi s’enfuyaient « comme des rats » (notez que Kadhafi emploie la même métaphore pour désigner les rebelles).

Abdelhakim Belhaj, alias Abu Abdallah al-Sadek, est un djihadiste libyen. Né en mai 1966, il a fait ses premières armes avec les moudjahidin lors du djihad anti-soviétique en Afghanistan dans les années 80.

Il est le fondateur du Groupe islamique combattant en Libye et de facto son émir – avec Khaled Chrif et Sami Saadi comme adjoints. Après la prise de pouvoir par les Taliban à Kaboul en 1996, le GICL a maintenu deux camps d’entraînement en Afghanistan ; un de ces camps, à 30 km au nord de Kaboul et dirigé par Abu Yahya, est strictement réservé aux djihadistes proches ou appartenant à Al-Qaeda.

Après le 11/9, Belhaj s’est installé au Pakistan et aussi en Irak, où il s’est lié d’amitié avec ni plus ni moins que l’ultra radical AbuMusab al-Zarqawi – tout ceci avant qu’Al-Qaeda en Irak ne prête allégeance à Oussama Ben Laden et Ayman al-Zawahiri et ne renforce radicalement ses actions. (suite…)


On va pas se plaindre que – pour une fois – les USA dégomment des dictateurs ou bien poussent à la roue pour les dégommer. Le problème c’est de savoir où cela va s’arrêter. Car si on peut déclencher une « révolution Orange » ou bien une « révolution de Jasmin » pour provoquer un changement politique dans un pays, on peut aussi se servir des mêmes outils pour dégommer un gouvernement qui ne se conforme pas aux intérêts américains.

En 1972, la CIA a déclenché une grève des camioneurs et chauffeurs de bus pour faire tomber le gouvernement Allende au Chili qui avait nationalisé les mines de cuivre.

En 1972, alors que les USA avaient besoin de l’Australie comme base arrière pour le Vietnam, l’élection des travaillistes de Edward Gough Whitlam, opposés à la guerre, avait déclenché une campagne d’opinion pilotée directement par Henry Kissinger à Washington, pour faire tomber le gouvernement et le remplacer par des « amis des USA ».

La manipulation, c’est un fusil qui peut aussi partir dans l’autre sens…

[Emmanuel Ratier – Faits & Documents n°315 – Mai 2011]

Quelques semaines après les « révolutions de jasmin » dans plusieurs pays du Maghreb, du Machrek, du Proche et du Moyen Orient, on commence à en savoir plus sur ce que nombre subodoraient : à savoir les interventions clandestines américaines dans le déclenchement (nullement spontané mais bien plutôt provoqué) de ces événements (cf. par exemple F&D 310, Le Manuel des émeutiers égyptiens) par le biais d’agents bien placés, de la formation de relais d’opinion et de l’utilisation des réseaux sociaux du type Facebook ou Twitter.

À la mi-avril, les médias révélaient, après des déclarations stupéfiantes de Michael Posner, sous-secrétaire d’État américain aux droits de l’homme, que l’administration fédérale américaine avait dépensé, depuis deux ans, 50 millions de dollars au développement de technologies visant à rendre anonymes les activistes pro-américains, avec des séances de formation pour plus de 5 000 militants.

Il indiquait que l’une d’entre elles avait été organisée six semaines auparavant (donc à la mi-février) dans un pays du Proche-Orient non précisé avec des « cyber-activistes » venus de Tunisie, d’Égypte, de Syrie et du Liban. il s’agissait donc bien d’une véritable armée clandestine payée et entraînée par les services secrets américains.

Comme l’indiquait par exemple La Correspondance de la presse (11 avril),

« les États-Unis, convaincus du rôle de la démocratie numérique, enseignent à des milliers de militants des droits de l’homme “à jouer au chat et à la souris” avec les régimes autoritaires sur l’internet et avec leurs téléphones portables. L’administration américaine aide notamment les militants à accéder aux technologies leur permettant de contourner les blocages du Web par les États, à sécuriser leurs textos et leurs messages vocaux et à empêcher les cyber-attaques contre leurs sites […]

Des responsables du département d’État ont expliqué qu’une des technologies en cours de développement, baptisée “signal d’alarme”, permettait aux militants d’effacer les listes de contact de leurs téléphones portables au cas où ils seraient arrêtés. Le département d’État a indiqué qu’il avait déjà financé des sociétés privées, la plupart américaines pour développer une dizaine d’outils destinés à contourner la censure mise en place par certains gouvernements. »

On apprenait aussi à cette occasion que l’un de ces outils avait été « très utile en Iran » et qu’il « se propageait partout au Moyen-Orient ».

Il s’agissait en fait de la confirmation des révélations du groupe Anonymous qui avait affirmé, à la mi-mars, que l’US Air Force avait mis au point (via les sociétés Booz Alen Hamilton et Ntrepid) un logiciel permettant la collecte et la diffusion d’informations sur des réseaux sociaux, avec la création et la gestion de multiples fausses identités numériques immergées dans des réseaux comme Facebook.

Ces manipulations s’inscrivaient dans des programmes plus anciens de manipulation des esprits, telle la chaîne de télévision Barada TV, installée à Londres et diffusée en direction de la Syrie, qui a été financée, selon des documents diplomatiques américains rendus publics par Wikileaks, à hauteur de 6 millions de dollars depuis 2006, via le fantomatique Mouvement pour la justice et le développement.

De même le New York Times révélait au même moment le rôle de pseudos ONG (organisations non gouvernementales) comme Freedom House, installée à Washington, le National Democratic Institute ou l’International Republican Institute, financées par l’État américain, dans « le financement et la formation des militants pro-démocratie dans la région » (NDA : Proche et Moyen Orient).

Il faudra bien un jour s’interroger sur l’irruption soudaine sur la scène publique d’« inconnus charismatiques, parfaitement formés aux meilleures techniques de la propagande (sanglots à l’appui en direct à la télévision) comme l’Égyptien Wael Ghoneim, directeur marketing de Google pour le Proche-Orient (et marié à une Américaine), à l’origine de la révolte lancée sur Facebook avec son groupe Nous sommes tous des Khaled Saïd.

http://www.faitsetdocuments.com


Note de L&I aux talibans de la pensée: oui, oui, nous savons qui est Christian Bouchet et nous nous sommes bien lavés les yeux avec du désinfectant après avoir visité le site Vox NR 😉

[Christian Bouchet – VoxNR – 04/04/2011]

Bien rares sont, en France, ceux qui connaissent ne serait-ce que le nom de Parag Khanna. Et pourtant ce trentenaire est sans doute actuellement le géopoliticien le plus écouté à Washington et son dernier livre, How to Run the World?, pourrait bien expliquer tant l’intervention occidentale en Libye que certaines décisions américaines récentes en Irak et les troubles qui agitent actuellement le Machrek.

Né en 1977 dans une petite ville du Nord de l’Inde, ayant acquis la citoyenneté américaine par naturalisation, Parag Khanna a fait un parcours sans faute de surdoué jusqu’à devenir un intellectuel organique de l’hyper-classe nomade et sans racines. Après des études de relations internationales à l’université de Georgetown et un doctorat à la London School of Economics effectués grâce à des bourses de plusieurs fondations yankees, notre homme est engagé, à seulement vingt-deux ans !, comme analyste par le Council on Foreign Relations. Cette première expérience décide de toute sa carrière et Parag Khanna n’a jamais cessé depuis d’être un analyste et un consultant pour des think tanks et des ONG mondialistes. Ainsi sera-il successivement employé par le Forum mondial économique de Genève et par la Brookings Institution où il aura en charge la prospective concernant la « gouvernance globale ». Il quittera ce poste pour devenir conseiller en géopolitique de l’United States Special Operations pour l’Irak et l’Afghanistan en 2007 avant d’intégrer l’équipe de campagne de Barack Obama comme conseiller pour les relations internationales.

En parallèle Parag Khanna, par ailleurs devenu membre de la direction du Council on Foreign Relations, sera aussi un des animateurs des Independent Diplomat, une ONG dont une des fonctions est de « fournir des diplomates free-lances à des États non-internationalement reconnus ». À ce titre, il jouera un rôle dans l’accession à l’indépendance du Kossovo, ainsi que dans l’évolution de la situation diplomatique du Somaliland, de la république turque de Chypre et du Sahara occidental. Dans le même temps, il publia The Second World: Empires and Influence in the New Global Order où il annonçait un monde dominé par trois grandes puissance – les USA, la Chine et l’Europe – rivalisant entre elle pour le contrôle des ressources de la planète.

Ces multiples activités et engagement firent que, toujours en 2008, le magazine Esquire le cita parmi les soixante-quinze personnalités les plus influentes au monde et que le mensuel libertarien Wired l’inclut, quant à lui, dans sa liste des quinze hommes de l’année. En 2009, c’est le Forum mondial économique de Genève qui le distingua en le nommant Young Global Leader…

En janvier 2011, l’éditeur Random House a publié son deuxième livre : How to Run the World? Parag Khanna y explique comment le nombre d’État représentés à l’ONU devrait croître à court terme de manière très importante (passant de 200 à 300) par la remise en cause des accords diplomatiques qui ont décidé de la partition du Proche-Orient (accords Sykes- Picot de 1916) et de l’Afrique (traité de Berlin de 1884). De la nouvelle carte du monde devraient disparaître les États artificiels au profits de territoires uniformes d’un point de vue ethnique ou religieux.

Si l’hypothèse n’est pas réellement nouvelle et recycle beaucoup d’idées déjà présentes dans les diverses stratégies suivies ces dernières décennies par le Département d’État, elle a cependant l’avantage de les formaliser clairement. Quant à sa mise en œuvre, elle a débuté au Soudan avec sa partition et en Irak avec les diverses tentatives de le « libaniser » (voir notre article sur l’Assyristan dans Flash n° 54). Rien ne dit qu’elle ne va pas continuer avec un éclatement de la Libye, et pourquoi pas du Machrek tout entier comme l’ont évoqué très récemment aussi bien Aluf Benn, le chroniqueur diplomatique du quotidien israélien Haaretz, que Thomas Friedman, du New York Times, qui tous les deux évoquent l’explosion de la Syrie, de la Jordanie, de Bahrein et de l’Arabie saoudite, tandis qu’aux États-Unis certains lobbies soutiennent l’idée d’une possible autonomie pour les coptes d’Égyptes.

Dans l’immédiat cependant les avis sont très partagés parmi les officiels et nombre de diplomates et politiques, tant yankees qu’israéliens, freinent des quatre fers craignant que du renversement des gouvernements forts actuellement existants naisse un chaos politique et religieux similaire à la situation irakienne et plus dangereux que positif au final, tant pour la survie d’Israël que pour les intérêts de l’Oncle Sam.

Cela étant, dans The Second World Parag Khanna se fait aussi l’apôtre de la mega-diplomacy situation où la fonction diplomatique n’est plus l’apanage des États mais est prise en charge aussi par les ONG, les célébrités mondiales, les groupes activistes internationaux, etc. dans une optique qui ressemble comme deux gouttes d’eaux à la gouvernance mondiale… Tout ceci permet de comprendre que Parag Khanna n’est pas qu’un brillant agent de l’impérialisme américain, mais qu’il est aussi, comme nous l’annoncions précédemment, un intellectuel organique de l’hyper-classe. Cela a une conséquence : il défend des thèses qui sont favorables à celle-ci, même si elles peuvent nuire aux États-Unis – pays dont il n’a, somme toute, que la nationalité… – qui ne sont pas, à terme et comme l’Europe, à l’abri d’un éclatement sur des bases ethniques et qui ont eux aussi beaucoup à perdre de la montée de la notion de gouvernance.

http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFpEAuEkVpDDBoFzfN.shtml


[Jean Bricmont – Investig’Action – 29/04/2011]

Divers lecteurs m’ont fait remarquer que la première version de l’interview publiée sur le site d’Investig’Action était trop rapide et procédait à des amalgames en ce qui concerne les positions de la gauche. Voyons donc plus en détail ces positions.

Le député européen Mélenchon, qui est sans doute l’homme politique le plus important à gauche du PS, appuie la guerre et refuse même d’utiliser ce terme, parce que la guerre est autorisée par l’ONU[1]. Si on adopte ce point de vue, il faudrait cesser de parler de « guerre de Corée », ou de « première guerre du Golfe » puisque celles-ci étaient aussi autorisées par l’ONU. Si Mélenchon s’appuie sur la résolution, quelle interprétation en donne-t-il (celle des Russes, de la Ligue Arabe ?) et que répond-il à ceux qui estiment qu’elle est déjà violée par les pays agresseurs ou à ceux, comme le juriste italien Danilo Zolo, qui soulignent que cette résolution viole la Charte de l’ONU[2] ?

De plus, la résolution de l’ONU permet peut-être à la France d’intervenir, mais elle ne l’y oblige nullement. L’intervention reste un choix politique purement français (même si le gros de l’effort de guerre est en fait porté par les Etats-Unis). Mélenchon pense aussi que cela permettra de sauver les révolutions arabes, menacées par la répression de Kadhafi. Se rend-il compte que ce soutien aux révolutions arabes se fait en compagnie de Sarkozy et des émirats qui, soit ne savent pas ce qu’ils font, soit se sont soudain convertis à la révolution ?

Mélenchon pense que cette intervention est dans l’intérêt de la France, à savoir « être liée avec le monde maghrébin. Il n’y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire des populations au Maghreb, c’est-à-dire pour la liberté et contre les tyrans. » Bien, mais Mr Mélenchon vit dans un pays où il est illégal de prôner même un boycott pacifique à l’encontre d’Israël. Qui peut croire une seconde que l’attitude actuelle de soutien aux rebelles va être interprétée par les populations du Maghreb comme un soutien à la liberté et non comme, par exemple, une volonté de contrôler un état pétrolier tel que la Libye, ou de reprendre pied militairement et politiquement face aux révoltes arabes et les orienter autant que possible en fonction des intérêts occidentaux. ?[3]

Passons au PCF, qui exprime son « opposition totale » à toute intervention militaire[4]. Notons d’abord que Mélenchon déclare : « J’ai voté la résolution du Parlement européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric », ce qui laisse perplexe concernant l’opposition totale du PCF à toute intervention militaire (où est passée la discipline du Parti et, si Mélenchon ment, pourquoi ne le dénonce-t-on pas ?). Certes, la déclaration de Roland Muzeau[5] (faite après mon interview) est courageuse et on peut l’approuver. Mais les arguments avancés dans d’autres déclarations laissent perplexes : lorsque le PCF exprime son opposition totale à la guerre, il déclare que « des responsables de l’insurrection populaire ont plusieurs fois exprimé leur refus d’une telle intervention. », ce qui est le plus mauvais argument possible, vu que ces responsables ont changé d’avis et que leur avis dépend évidemment principalement du rapport de force sur le terrain.

La question à poser mais qui ne l’est pas, vu « l’urgence », est de savoir si c’est le rôle des troupes françaises d’intervenir partout où on le leur demande (à Gaza, du côté palestinien, par exemple, si la demande était formulée) ? Dans un autre communiqué, le PCF réitère « son plein soutien aux forces qui agissent pour la démocratie en Libye, avec le Conseil National de Transition[6] ». Mettons de côté le fait que personne ne sait vraiment si les rebelles agissent pour la démocratie (au sens où nous l’entendons) et que les documents de Wikileaks jettent un doute sur cette question[7].

Mais il est incohérent d’accorder son « plein soutien » à des forces politiques et de refuser en même temps leur principale exigence, à savoir des bombardements sur les troupes qui leur sont opposées. Les rebelles n’ont évidemment pas besoin de grandes déclarations de solidarité faites à Paris, mais d’armes, d’avions, de bombes etc. Notons au passage que cela vaut également pour les combattants afghans, palestiniens, bahreinis etc. Personne n’a besoin d’une « solidarité » purement verbale et n’impliquant aucune action politique concrète.

Le sommet dans ce genre de déclaration de « solidarité » a sans doute été atteint par «  l’Appel du Collectif de solidarité avec le peuple libyen »[8] qui dénonce « la complicité des gouvernements occidentaux » au moment (19 mars) où ceux-ci sont déjà en train de bombarder la Libye, probablement en violation de la lettre de la résolution, exige la « Reconnaissance du Conseil national de transition intérimaire, 
 seul représentant légitime du peuple libyen » ainsi qu’une « justice exemplaire contre les crimes de Kadhafi ». Et comment va-t-on accomplir toutes ces belles choses sans une guerre totale ? L’appel est signé, entre autres, par ATTAC, la LDH, le NPA, le PCF, le PG et le PIR. Difficile après cela de ne pas faire d’amalgame entre les positions de la gauche.

On retrouve évidemment le même genre de raisonnement dans les groupes issus du trotskisme. Le NPA « réaffirme son soutien aux insurgés libyens contre la dictature »[9], tout en s’opposant à l’intervention occidentale, mais sans expliquer ce que signifie son soutien s’il refuse à cette insurrection ce qu’elle souhaite le plus (une intervention armée). La LCR belge parle carrément de « faillite du chavisme »[10],à cause des propositions de solution négociée avancées par l’Alliance bolivarienne (notons au passage que l’opposition à cette guerre ne vient pas seulement de Chavez mais de 42 partis de gauche en Amérique Latine[11]).

Ce genre de discours, que l’on retrouve dans toutes les guerres, est la version adaptée à la crise actuelle du « ni-ni » (ni Otan ni Milosevic, ni Bush ni Saddam, ni Hamas ni Netanyahu)[12]. D’une part, on accepte tous les arguments de la propagande de guerre sur les crimes de l’ennemi, aujourd’hui de Khadafi, mais hier de Milosevic ou de Saddam, sans jamais s’intéresser à des sources d’informations alternatives[13], et on affirme son soutien total à la cause au nom de laquelle la guerre est menée (les Albano-Kosovars, les Kurdes, les femmes afghanes, ou l’opposition libyenne). Ensuite, on refuse l’intervention militaire « impérialiste », qui est justement ce que réclament ceux que l’on « soutient », sans proposer d’alternative autre que verbale. On parle d’armer les rebelles (qui le sont déjà), ce qui est une forme d’ingérence (et que fait-on si cet armement ne suffit pas ?). On lance des paroles en l’air sur les brigades internationales (qui va les organiser ?). Il est évident que ce type d’argumentation « contre » les guerres ne convainc presque personne et ouvre un boulevard aux contre-arguments de la gauche interventionniste ; il y a d’ailleurs fort à parier que la France sera le pays où les manifestations contre la guerre seront les plus faibles (comme c’est systématiquement le cas, sur les questions de guerre et de paix, depuis la crise des missiles dans les années 1980).

Le problème de fond est qu’il n’y a aucune réflexion alternative à la doctrine de l’ingérence humanitaire. Aucune réflexion sur le militarisme et sur ce que serait une politique de paix et de désarmement, aucune réflexion sur le monde multipolaire qui se met en place et sur ce qu’un véritable internationalisme signifierait à l’intérieur de celui-ci, et aucune réflexion sur les effets désastreux des politiques impériales américaines. A chaque crise, on réagit dans l’urgence, « pour sauver les civils », en disant qu’on réfléchira après. Mais comme la réflexion ne vient jamais, on reste éternellement « dans l’urgence », c’est-à-dire à la traîne du discours dominant.

Tout le monde, surtout à gauche, adore se moquer de BHL, mais en réalité la victoire de la révolution (ou de la contre-révolution) dans la pensée française accomplie par les nouveaux philosophes dans les années 70-80 a été totale. A partir de cette époque, la pensée politique a été remplacée par une sorte de religion de la culpabilité. La France et les Français sont éternellement coupables, en mode majeur, du régime de Vichy et des déportations, et en mode mineur, du colonialisme et de la guerre d’Algérie ; les nombreux « ex », communistes, maos etc. sont, eux, « coupables » des crimes de Staline, Mao ou Pol Pot. Ce climat engendre, sur le plan intérieur, une extraordinaire volonté de contrôle de toute pensée ou parole hétérodoxe, qui soi-disant nous ramèneraient « aux heures les plus sombres de notre histoire », pour utiliser la formule consacrée. Ceci empêche toute pensée indépendante du discours dominant, en tout cas sur des sujets comme la souveraineté nationale. Sur le plan extérieur, le discours de la culpabilité implique que la France a l’obligation de « venir au secours des victimes », par analogie, en mode majeur, avec les Juifs victimes des Nazis et, en mode mineur, des républicains espagnols contre Franco. Face à cette pensée quasi-religieuse, aucune réflexion sur le droit, le militarisme ou l’impérialisme n’est possible.

Contrastons finalement la position de la gauche et celle du Front National. Eux, contrairement à Mélenchon, parlent de guerre à la Libye (ce qui revient à appeler un chat un chat), et ils sont presque les seuls à mentionner la souveraineté nationale et le droit international[14]. Leur opposition se fait au nom des intérêts des Français, tels qu’ils les perçoivent (surtout empêcher les flux migratoires). Et bien sûr, en bons « patriotes », ils soutiennent les forces armées une fois qu’elles sont engagées dans le combat. Mais si les choses tournent mal pour la coalition (ce qui est peu probable, mais on ne sait jamais), il y a fort à craindre que c’est ce genre d’opposition, et non celle de la partie de la gauche qui s’oppose mollement à la guerre, qui recueillera la faveur des Français. Dans le temps, le PCF aurait sans doute condamné la guerre au nom des intérêts du « peuple » ou des « travailleurs » français, mais la version actuelle de l’internationalisme (qui revient en pratique à accepter la doctrine de l’ingérence humanitaire) interdit ce genre de langage. Tout se passe comme si le monde médiatique passait avant le monde du travail. Le FN en profite, hélas, pour s’adresser au « peuple » oublié.

Le plus comique, si on peut dire, c’est que la gauche n’a à la bouche que des mots comme antiracisme et multiculturalisme, ce qui l’amène à vénérer les cultures de l’ « Autre » (et souvent, à travers celles-ci, les religions) mais est incapable de comprendre le discours politique des « autres » réellement existants, quand ceux-ci sont Russes, Chinois, Indiens, Latino-américains ou Africains.

http://www.michelcollon.info/Post-scriptum-Sur-la-gauche.html


[3] Si on en juge par http://www.aloufok.net/spip.php?article3777, le réaction en Tunisie et en Algérie est pour le moins mitigée.
[9] http://www.npa2009.org/content/comm…;;-du-npa-soutien-au-peuple-libyen-contre-la-dictature
[10] http://www.lcr-lagauche.be/cm/index…;;id=1981:lamerique-latine-et-la-revolution-arabe-faillite-du-chavisme&option=com_content&Itemid=53
[12] Voir http://www.monde-diplomatique.fr/2006/08/BRICMONT/13824 pour une critique de cette idéologie.
[13] Pour un témoignage alternatif concernant la Libye, voir par exemple http://www.countercurrents.org/mountain220311.htm. En français, http://www.legrandsoir.info/Bombard….

Le dilemme qui frappe en ce moment le discours anti-impérialiste, c’est que – s’il a raison de s’opposer aux maneuvres médiatiques qui servent l’impérialisme – il ne propose rien pour résoudre la contradiction du « Que faire ? ». Si on s’en tient aux positions de Jean Bricmont, les Brigades Internationales de 1936 en Espagne étaient de l’impérialisme humanitaire…

[Investg’Action – Site de Michel Collon – 23/04/2011]

Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste l’impérialisme humanitaire ?
C’est une idéologie qui vise à légitimer l’ingérence militaire contre des pays souverains au nom de la démocratie et des droits de l’Homme. La motivation est toujours la même : une population est victime d’un dictateur, donc il faut agir. On nous sort alors les références à la Deuxième Guerre mondiale, à la guerre d’Espagne et j’en passe. Le but étant de faire accepter l’intervention. C’est ce qui s’est passé pour le Kosovo, l’Irak ou l’Afghanistan.
Et aujourd’hui, c’est le tour de la Libye ?
Il y a une différence car ici, une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies l’autorise. Mais cette résolution a été votée à l’encontre des principes-mêmes de la Charte des Nations Unies. En effet, je ne vois aucune menace extérieure dans le conflit libyen. On a évoqué la notion de la « responsabilité de protéger » les populations, mais en brûlant un peu les étapes. De plus, il n’y a pas de preuves que Kadhafi massacre la population dans le simple but de la massacrer C’est un peu plus compliqué que cela : il s’agit plutôt d’une insurrection armée et je ne connais pas de gouvernement qui ne réprimerait pas ce type d’insurrection. Evidemment, il y a des dommages collatéraux et des morts parmi les civils. Mais si les Etats-Unis savent comment éviter de tels dommages, qu’ils aillent l’expliquer aux Israéliens et qu’ils l’appliquent eux-mêmes en Irak et en Afghanistan. Nul doute également que les bombardements de la coalition vont aussi provoquer des pertes civiles.
Je pense donc que d’un point de vue strictement légal, la résolution du Conseil de Sécurité est discutable. Elle est en fait le résultat d’années de lobbying pour faire reconnaître le droit d’ingérence qui se trouve ici légitimé.
Pourtant, même dans la gauche, beaucoup pensent qu’il fallait intervenir en Libye pour arrêter le massacre. C’est une erreur de jugement selon vous ?
Oui et pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cette campagne établit le règne de l’arbitraire. En effet, le conflit libyen n’a rien d’exceptionnel. Il y en a beaucoup d’autres dans le monde, que ce soit à Gaza, à Bahreïn ou, il y a quelques années, au Congo. Dans ce dernier cas, nous étions dans le cadre d’une agression extérieure de la part du Rwanda et du Burundi. L’application du droit international aurait permis de sauver des millions de vie mais on ne l’a pas fait. Pourquoi ?
Ensuite, si on applique les principes de l’ingérence qui sous-tendent l’attaque contre la Libye, cela veut dire que tout le monde peut intervenir partout. Imaginons que les Russes interviennent à Bahreïn ou les Chinois au Yémen : ce serait la guerre généralisée et permanente. Une grande caractéristique du droit d’ingérence est donc le non-respect du droit international classique. Et si on devait modifier le droit international par de nouvelles règles légitimant le droit d’ingérence, cela déboucherait sur la guerre de tous contre tous. C’est un argument auquel les partisans du droit d’ingérence ne répondent jamais. (suite…)

[Jeffrey St. Clair – Voltaire – 16/02/2011]

La communauté internationale a condamné avec force les pirates-pêcheurs somaliens et leur a déclaré la guerre, tout en dissimulant derrière un voile de discrétion les opérations des flottes qui se consacrent à la pêche illégale non déclarée et non réglementée. Ces flottes en provenance du monde entier pratiquent la pêche furtive et déchargent des déchets toxiques dans les eaux somaliennes depuis la chute du gouvernement de ce pays, il y a dix-huit ans. Lorsque le gouvernement somalien s’effondra, en 1991, les intérêts étrangers saisirent l’occasion pour entreprendre le pillage des richesses alimentaires marines de la nation et faire de ses eaux échappant à toute surveillance la décharge des déchets nucléaires et toxiques.

Selon le Groupe de travail en haute mer (HSTF, sigle en anglais), en 2005, plus de huit cent bateaux de pêche [IUU] opéraient dans les eaux somaliennes, tirant profit de l’incapacité dans laquelle se trouvait le pays de surveiller ses eaux et ses zones de pêche. Les bateaux IUU puisent chaque année dans les eaux somaliennes des fruits de mer et des poissons pour une valeur globale de 450 millions de dollars : ils privent ainsi la population somalienne, l’une des plus pauvres du monde, d’une source inestimable de protéines et ruinent les pêcheurs, privés de leur gagne-pain.

Dès le début des années 90, on enregistrait des réclamations concernant le largage de déchets toxiques et la pêche illégale, mais il a fallu que le tsunami dévaste le pays, en 2004, pour qu’apparaissent les pièces à conviction [1]. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a signalé que le tsunami a poussé des conteneurs oxydés, pleins de déchets toxiques, jusqu’aux terres du Puntland, dans le nord de la Somalie.

Nick Nuttall, porte-parole du PNUE, a déclaré à la chaîne arabe Al Jazeera que lorsque les conteneurs furent éventrés par la force des vagues, on a pu découvrir que des inconnus se livraient à une « activité terrifiante » depuis plus de dix ans. « La Somalie sert de décharge pour les substances dangereuses depuis le début des années 90 et cela s’est prolongé pendant toute la durée de la guerre civile », ajoute-t-il. « Les déchets sont de natures diverses : on y trouve des résidus radioactifs d’uranium, pour l’essentiel, mais aussi du plomb, des métaux lourds comme le cadmium et le mercure, ainsi que des déchets industriels, hospitaliers et chimiques : de tout ! »

Nuttall précise que depuis que les conteneurs ont échoué sur des plages, des centaines d’habitants de la côte sont tombés malades, souffrant d’hémorragies abdominales et buccales et d’infections de la peau, entre autres maladies. « Ce qu’il y a de plus alarmant, ce sont les déchets nucléaires.  Les résidus radioactifs d’uranium menacent les Somaliens de mort et détruisent totalement l’océan », précise-t-il. (suite…)


Vu la mainmise de la politique marocaine sur la politique française, il n’est pas étonnant que le Royaume bénéficie d’un traitement de faveur dans les médias.

Mais on aurait pu s’attendre à un peu de déontologie de la part d’Isabelle Mandraud et au minimum respecter la règle qui veut qu’on ne présente pas que la vision d’une seule des parties… à El Aaiùn la politique de « comm » de la police marocaine a porté ses fruits. On aime bien les journalistes français au Maroc, leurs reportages sont « équilibrés » et leur langue sent bon la merde des puissants…

Isabelle Mandraud, journaliste « embedded » dans la propagande marocaine… on ne vous dit pas bravo !

Commentaires de Claude MANGIN à propos du reportage du journal « Le Monde » du samedi 13 novembre 2010 intitulé « Jour de guerre au Sahara » par Isabelle Mandraud, reporter au journal » Le Monde ».

[Claude Mangin – Comité de Soutien – 13/11/10 ]

Isabelle Mandraud est la première journaliste étrangère à avoir pu visiter le camp de Gdaym Izik après son démantèlement le 8/11/10. En ce qui concerne la description de la situation et son commentaire, Isabelle Mandraud aurait pu se contenter de téléphoner aux officiels marocains dont elle relaie ainsi les théories coloniales classiques qui prennent plus de place dans son article que les propos des victimes de la répression.

Ainsi, démarrer l’article affirmant  » la fin du conflit armé avec l’Algérie en 1991″ ! Pourquoi ne pas écrire « le cessez-le-feu signé entre le Polisario et le Maroc contre la promesse d’organiser un référendum d’autodétermination ».

C’est vrai que le camp était « plein de repris de justice », je dirais même plus, des « délinquants », tels que Naama Asfari et tous les anciens prisonniers politiques et anciens disparus qui totalisent à eux tous plusieurs centaines d’années de prison.

« Le nombre de bouteilles de gaz m’a étonné « , dit le porte parole de la MINURSO. À croire que les occupants auraient eux-mêmes brûlé leurs tentes ou qu’ils préparaient des attentats. 20 000 sahraouis pendant près d’un mois au désert ont dû effectivement utiliser beaucoup de bonbonnes de gaz pour manger et faire du thé.

Elle a vu 3 blessés dans un appartement ! Les sahraouis ne lui ont-ils pas parlé des civils marocains missionnés par la police pour arrêter les « indépendantistes  » sahraouis et saccager leurs maisons ni des centaines de personnes enlevées de chez elles.

Isabelle Mandraud a dû rencontrer bien des difficultés pour faire son travail, pas facile d’être journaliste de guerre dans un « pays ami » de surcroît. Le fait d’aller sur place n’est pas une garantie de dire les choses objectives, mais n’y-a-t-il vraiment pas d’autres moyens que de renvoyer dos à dos agresseur et victime. À leur décharge, certains journalistes ont avoué avoir été pris de court, qu’ils n’avaient pas pris la mesure de ce qui se préparait malgré toute nos alertes, la diffusion de vidéos et de témoignages, de ce qui se passait dans le camp assiégé et bouclé par l’armée et qui pouvaient faire augurer le pire. Ils connaissent mal ce sujet qui est très peu traité en France sous prétexte qu’il n’y a pas d’actualité.

Il est vrai qu’il y a pire en la matière : la visite guidée des 7 sénateurs français du groupe « France-Maroc  » en visite au Sahara occidental début octobre 2010, consciemment instrumentalisés comme on l’a compris quand ils nous ont auditionnées à leur retour (R. Villemont, M. Decaster et moi).

L’esprit néocolonial est décidément bien ancré dans les consciences. Ce sont aux colonisés de se justifier d’exister… mais on ne leur donne surtout pas la parole sauf pour diaboliser le Front Polisario qui lui « proclame  » tandis qu’il est dit en début d’article « selon les sources marocaines ». La phraséologie de cet article est terrible. Quel mépris pour les victimes sans défense d’une lutte qu’elles mènent depuis 38 années pour la Liberté.

Quoi qu’il en soit, cela confirme les propos des Espagnols (les journalistes étrangers sont toujours interdits de séjour) disant que les journalistes français seuls ont été autorisés à aller à El Aaiun car leur info à eux est « équilibrée » ! Eh oui ! La bataille de l’info ne fait que commencer, car comme dit Amnesty International à Londres, que j’ai joint hier vendredi 12/11/10, il faudra du temps pour recueillir les infos et les recouper mais ce qu’elle recueille déjà est terrible, elle espère pouvoir envoyer quelqu’un là-bas. (suite…)


Le rapport Chilcott, c’est encore une fois du n’importe-quoi… ce qui est incroyable c’est que la presse internationale aux ordres gobe ce genre de conneries. Mais c’est vrai que les morts sont des « islamistes », autrement dit, on peut leur faire ce que l’on veut. Imaginez un instant que l’armée chinoise ait pris d’assaut un bateau de tibétains… qu’est-ce qu’on aurait pas entendu !!!!
Pas de fusils ? Il s’agit probablement de terroristes (The Independent)
[Mark Steel – The Independent (5 août 2010) – Traduction Des Bassines et du Zèle –  repris par Le Grand Soire – 12/08/2010]

Texte original : Mark Steel : No guns ? They must be terrorists http://www.independent.co.uk/opinio…

(…) Un des faits qui ressort de cette enquête (de la commission d’enquête israélienne sur l’attaque meurtrière du Mavi Marmara par l’armée israélienne), c’est que les victimes, d’après le «  »Sergent S » qui a tué six d’entre elles, étaient « sans aucun doute des terroristes« . Car, d’après son témoignage, il « voyait la folie meurtrière dans leurs yeux« .

Ceci correspond tout à fait à la définition d’un terroriste selon les lois internationales, à savoir quelqu’un qui a « de la folie meurtrière dans les yeux« , et indique que le témoin principal dans un procès pour terrorisme n’est pas le médecin légiste, ni l’expert en explosifs mais l’ophtalmo. En examinant l’iris d’une personne, un bon ophtalmo peut diagnostiquer si elle est myope, presbyte, Hamas ou séparatiste basque.

Mais il y a mieux. D’après le Jerusalem Post, les Forces armées israéliennes ont déclaré à la commission que le groupe sur le bateau était constitué de « gens bien entrainés, probablement d’anciens soldats » parce que chaque équipe de mercenaires était équipée d’appareils de communication Motorola, de façon à faire circuler l’information. Ainsi, donc, ces pseudo-militants pour la paix étaient armés de téléphones portables ! C’est un miracle qu’ils n’aient pas mis tout le Moyen-Orient à feu et à sang. Et dire que Motorola et d’autres sinistres marchands d’armes comme Nokia et Orange se livrent ouvertement à un trafic d’armes létales !

Si les Forces armées israéliennes (l’IDF) étaient chargées de maintenir l’ordre dans un festival de rock, au moment où tout le monde se sert de son téléphone pour prendre des photos, elles tireraient dans la foule. Et, après avoir tué 3000 personnes, le Sergent S dirait : « Bravo, les gars, si nous ne nous étions pas méfiés, cela aurait pu vraiment mal tourner ! »

Il aurait pu être éventuellement difficile de prouver les intentions meurtrières oculaires du groupe étant donné qu’aucun d’entre eux n’avait d’arme à feu. Mais l’IDF a expliqué que les « mercenaires » préféraient se servir de battes de baseball, de barres de métal et de couteaux, dans la mesure où, s’ils avaient tiré avec des armes à feu, il aurait été évident qu’il s’agissait de terroristes et non pas de pacifistes« . Et donc, c’était encore une duplicité de la part de ces terroristes de cacher qu’ils étaient des terroristes en ne faisant rien de terroriste. Ca, c’est comme ma voisine, elle cache le fait qu’elle est terroriste en ayant 74 ans et en passant ses journées tranquillement à faire du jardinage sans jamais tirer sur qui que ce soit, cette horrible sorcière.

Encore plus flagrant, il a été dit à la commission d’enquête que le groupe avait bien des armes à bord, mais que « les mercenaires ont jeté leur armes par-dessus bord quand le commando a pris le contrôle du bateau » parce que, ça, cela fait partie de l’entrainement classique à la guérilla, être armé de fusils jusqu’au moment où arrive l’ennemi et s’en débarrasser aussitôt. C’est ce que font tous les grands stratèges militaires. C’est la raison pour laquelle Nelson a dit, lors de la bataille de Trafalgar : « Les gars, voilà les Français, alors nous, les Anglais, accomplissons notre devoir de soldat : jetons tous les fusils par dessus bord. Ca leur apprendra, à ces salauds de Français !« .

Et tout le reste à l’avenant, avec le premier ministre Netanyahu qui approuve ouvertement, qualifiant lui-même les victimes de « mercenaires« . Parce que ces mercenaires voulaient apporter des produits comme des médicaments dans une zone sous blocus, ce qui est tout à fait normal pour un mercenaire, sauf qu’au lieu d’être du trafic d’armes, c’était du trafic d’inhalateurs.

Mais petit à petit, l’Etat d’Israël découvre qu’il lui faut rendre des comptes publiquement, et que les sempiternelles excuses ne fonctionnent plus aussi facilement. A partir de maintenant, il va falloir que ses dirigeants mettent dans leurs couilles un peu plus de réflexion, cela, pour aller dans le bon sens.

http://www.legrandsoir.info/Pas-de-fusils-Il-s-agit-probablement-de-terroristes-The-Independent.html


Suite aux récents moulinets du lobby pro-israël et de représentants du CRIF dans la presse (en France, comme en Israël ou aux USA), il semblerait qu’on soit à la veille d’une nouvelle campagne visant à montrer que la France est un pays antisémite par essence, qu’il est  dangereux pour les juifs de vivre ici, qu’il y a trop d’Arabes en France et que les défenseurs des Palestiniens sont des antisémites notoires.

Cette campagne à deux avantages: elle redore le blason anti-raciste de Sarkozy/Hortefeux en faisant oublier les récents dérapages, elle fait parler d’autre chose que l’affaire Woerth… mais aussi,  elle apporte de l’eau au moulin de l’Agence Juive qui voudrait capter un maximum de ce qu’elle appelle « le dernier réservoir d’immigration » vers Israël.

Donc, quand demain vous verrez fleurir les articles vous expliquant que les jeunes des cités sont des nazis en puissance, que l’Islam est dangereux, quand Lieberman viendra vous dire que vous devez dare-dare quitter la France pour aller vous réfugier (et peupler les colonies illégales) en Judée-Samarie, quand on vous traitera d’antisémite parce que vous soutenez les Palestiniens…

… alors vous saurez à qui profite ce discours… et à quoi il sert vraiment. En 2001, déjà, Eyal Sivan nous alertait là-dessus.

[ LE MONDE | 07.12.01 – Eyal Sivan – Traduit de l’hébreu par Catherine Neuve-Eglise.]

Eyal Sivan, cinéaste israélien, réside en France.

Disons-le sans détour, la question du sionisme est dépassée. Pourtant l’amalgame systématique entre antisionisme et antisémitisme est devenu la nouvelle arme d’intimidation des « amis d’Israël ».

Les accusations d’antisémitisme lancées par les institutions juives de France à l’encontre des médias français, la violence passionnelle des réactions et l’opprobre jeté sur toute attitude critique à l’égard d’Israël témoignent de la confusion et de l’échauffement des esprits. Confondant non-sionisme et antisémitisme, ces réactions se multiplient depuis que la guerre coloniale en Palestine-Israël redouble de violence. Ainsi, les institutions juives de France font peser aujourd’hui un danger sur les juifs et le judaïsme, et plus particulièrement sur la cohabitation entre Français juifs et musulmans au sein de la République.

Que des juifs en France se sentent aujourd’hui concernés par le sort des Israéliens qui ont élu avec une large majorité un premier ministre d’extrême droite et sont aujourd’hui piégés dans une situation politique et identitaire à laquelle ils ne voient pas d’issue, c’est légitime. Mais que la communauté juive de France et son grand rabbin s’enferment dans un soutien inconditionnel à la situation coloniale et meurtrière qui prévaut depuis plus de cinquante ans en Israël-Palestine, c’est inacceptable.

On en est arrivé à confondre la signification mystique que revêt la terre d’Israël dans le judaïsme avec une revendication territoriale qui n’a plus rien à voir avec la sécurité. Israël est aujourd’hui le seul endroit du monde où les juifs sont menacés physiquement en tant que tels. Le CRIF déclare pourtant que les juifs de France, « inquiets de voir les jeunes musulmans transporter en France le conflit du Proche-Orient« , sont prêts à envisager d’émigrer en Israël pour s’y réfugier.

Une minorité de juifs de France prend au sérieux la grande angoisse de la société juive israélienne face à l’évolution démographique favorable aux Arabes et émigre en Israël. Pour la plupart religieux intégristes, ils choisissent de s’installer dans les colonies de peuplement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Si la majorité des juifs de France (de loin la plus grande communauté d’Europe) restent attachés à une République qui leur permet de vivre leur judaïsme dans toutes les nuances qu’on lui connaît aujourd’hui, ils représentent pourtant, selon les propres termes de l’Agence juive, le « dernier réservoir » d’immigration vers Israël.

Dans les synagogues et les centres communautaires juifs, le drapeau israélien et la collecte d’argent au bénéfice d’Israël ont tendance à prendre la place des symboles religieux traditionnels. Les fonctionnaires de « l’office israélien de l’explication » et de l’ambassade d’Israël en France comme des officiers de l’armée israélienne accompagnent des dirigeants communautaires. Quant à la sécurité des institutions juives, elle est assurée par les services d’ordre des mouvements de jeunesse sionistes, secondés et entraînés par des membres de la sûreté israélienne.

C’est ainsi que s’opère le déplacement du domaine politique vers le religieux. Identifiés comme des institutions de soutien à Israël, les synagogues et centres commu nautaires deviennent, dans cette confusion, des cibles d’attaques criminelles, qui, par ailleurs, doivent êtres punies en tant que telles.

Mais, en qualifiant d’antisémites les positions non sionistes et critiques portées à l’égard de la politique israélienne et, délégitimant un point de vue politique en le confondant avec un propos raciste, les institutions juives communautaires françaises jouent aux apprentis sorciers et deviennent elles-mêmes vecteurs de violence.

Pour les juifs pratiquants, le judaïsme n’est pas une question. Pour des juifs laïques, en revanche, tiraillés entre universalisme et crispation identitaire, le sionisme est devenu une religion de substitution. De ces juifs en mal d’identité, Yeshayahu Leibowitz, le philosophe israélien, religieux et sioniste, disait : « Pour la plupart des juifs qui se déclarent tels, le judaïsme n’est plus que le bout de chiffon bleu et blanc hissé en haut d’un mât et les actions militaires que l’armée accomplit en leur nom pour ce symbole. L’héroïsme au combat et la domination, voilà leur judaïsme. »

Le génocide des juifs est identifié comme un holocauste et un terme biblique lui a été attaché, « Shoah ». Ce transfert dans le registre du sacré arrache l’événement à sa gravité politique. La culture victimaire devient un pilier de l’identité juive laïque. Les autres, et en premier lieu les Palestiniens, sont sommés de prouver leur souffrance, car ils ne seraient que les victimes des victimes…

En 1990, pendant la première Intifada, le même Leibowitz constatait : « Rien de plus confortable que de se définir par rapport à ce que les autres nous ont fait. Nous nous sentons ainsi dispensés de nous poser la question “Qui sommes-nous?” et de tout examen de conscience. »

En votant à l’ONU en 1947 le partage de la Palestine qui attribuait environ 60% du territoire à la minorité juive et 40% à la majorité arabe, le monde occidental voyait là un moyen de se racheter après la catastrophe du génocide. A cela s’ajoutaient la mentalité coloniale de l’époque et son mépris à l’égard des populations indigènes. Le monde occidental semblait faire sienne l’idée sioniste selon laquelle les juifs sont partout en transit, à l’exception de ce bout de terre qu’ils revendiquaient et qui leur était désormais attribué. Les Arabes refusèrent ce partage inégal. Contrairement à ce qui est fréquemment affirmé, ils ne s’en tinrent pas à un simple rejet. Le représentant du Haut Comité arabe pour la Palestine avait proposé le projet d’un Etat binational. Et la communauté des nations est restée sourde à diverses propositions d’un plan pour un Etat fédéré.

Le territoire de la Palestine historique (Israël, territoires occupés et zones autonomes) comporte aujourd’hui environ 4 millions de Palestiniens et 5 millions de juifs. La question du droit au retour des réfugiés palestiniens expulsés en 1948 ajoute une complexité supplémentaire au dénouement du conflit. Comment faire accepter à un Palestinien né à Jaffa qu’il n’a pas le droit d’y revenir, alors qu’un juif né à Paris peut, lui, s’y installer? Dans cette logique, le partage de la terre et la séparation entre Israéliens et Palestiniens semble s’imposer. Mais, à moins d’envisager un nouveau transfert de populations, il semble impossible de dessiner des frontières vivables entre des communautés aussi imbriquées sur le terrain. Le partage est aussi illusoire que la croyance, pour « corriger » la donne démographique, en une grande vague d’immigration juive qui serait provoquée par la résurgence de l’antisémitisme en Occident.

Pourtant les apprentis sorciers continuent à jouer la carte de la panique en brandissant le spectre de l’antisémitisme. Ils montrent ainsi leur incapacité à sortir d’une vision manichéenne et archaïque des rapports de force.

Pour rompre le cercle vicieux de la haine et de la vengeance, il convient, au contraire, de faire appel à l’intervention des nations qui furent à l’origine de l’erreur historique de 1947. Il est temps d’en appeler à la raison et d’abandonner des conceptions nationalistes et théocratiques dont l’Histoire du XXe siècle a largement démontré les limites et le coût humain.

Seule une vision républicaine, démocratique et laïque persuadera les peuples israélien et palestinien qu’ils peuvent vivre – et pas seulement mourir – sur le même territoire.

S’ils souhaitent sincèrement favoriser une solution au conflit du Proche-Orient et voir leurs amis ou parents israéliens vivre enfin en paix, les Français juifs ont bel et bien un rôle à jouer. Premiers dans l’Histoire à bénéficier des bienfaits des principes républicains, pourquoi n’encouragent-ils pas les Israéliens à s’engager dans une voie similaire? Pourquoi ne s’appliquent-ils pas à développer en France des relations harmonieuses avec la communauté musulmane au lieu de l’accuser d’importer en France le conflit du Proche-Orient? Leur exemple serait une vraie contribution à la paix et servirait plus le judaïsme que le drapeau israélien.


Une équipe d’anciens analystes de la CIA a envoyé un rapport à la Maison Blanche, pour prévenir que sur la base des déclarations de Netanyahu et des propos amicaux tenus par Obama vis à vis du gouvernement israélien, qu’Israël a reçu le feu vert pour mener un bombardement des installations nucléaires iraniennes… avec un soutien militaire direct des Etats-unis. L’argument nucléaire n’est qu’un faux semblant, Israël a 200 fois plus de bombes atomiques que l’Iran. L’unique but recherché par Tel-Aviv comme par Washington (mais aussi par l’Arabie Saoudite), c’est le renversement d’Ahmadinejad et son remplacement par une personnalité plus « israelo-compatible ».

De Bush à Obama, rien n’a vraiment changé en matière de politique extérieure… mais ça on vous le disait déjà avant son élection.

Interview (en anglais) de Ray Mc-Govern sur RT.TV

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