Boycott académique Israël



Le boycott contre Israël s’étend jusqu’au domaine culturel
[Jean-François Larosière – Président de l’AFPS Nord-Pas de Calais]

L’éditorial du « Monde » daté du 10 juin, est ainsi titré :  « ne boycottons pas les artistes israéliens ». Cette prise de position d’un quotidien qui reste une référence pour beaucoup, en France et à l’étranger, mérite certes qu’elle soit connue, mais il est impératif que ceux qui se réclament de boycott/désinvestissement/sanctions puissent se faire entendre aussi sur la question du boycott culturel.

On notant que le réseau Utopia, en cause dans cet éditorial, qui après avoir envisagé de ne pas diffuser le film israélien « A cinq heures de Paris », le programme de façon retardée, a été victime d’attaques odieuses d’amis d’Israël il y a quelques mois pour son soutien à la résistance palestinienne.

Ce que le quotidien du soir vise ce sont les actions de boycott avec annulations de tournées d’ « artistes divers ». Un vrai mouvement s’amorce d’isolement de l’Etat israélien dans le domaine artistique. Effectivement cela va bien au delà de la programmation d’un film et c’est ce qui amène « Le Monde »  à indiquer que ce « n’est pas acceptable ». Et le quotidien de mettre en avant « des voix et des regards israéliens qui sont parmi les plus intransigeants sur leurs gouvernements » et qui seraient  fragilisées par le « boycottage ».

Ce qui a d’abord fragilisé ces voix, c’est leur silence durant les guerre menées depuis 2006 tant contre le peuple libanais que contre le peuple palestinien, par les gouvernements israéliens. Si elles veulent se faire entendre elles le peuvent. Elles peuvent même rejoindre le mouvement en cours des Palestiniens de l’intérieur qui développent les actions de boycott/désinvestissement/sanctions.

Ce mouvement de boycott n’est pas apparu « début 2009 », il résulte d’un appel de 172 organisations de la société civile palestinienne de 2005. Il est vrai que le massacre de Gaza de l’an dernier lui donne une particulière vigueur partout dans le monde comme dans notre pays. Le congrès national de l’AFPS à Saint Denis en mai 2009 se réclame d’un boycott politique, économique, sportif et culturel. Cela avait été le cas pour l’Afrique du Sud de l’apartheid. C’est ainsi que l’AFPS Nord-Pas de Calais a indiqué l’an dernier que la troupe de cirque israélienne « no problem », qui ne se dissociait pas de la politique de son gouvernement n’avait pas à jouer dans le métropole.

Israël doit être isolé à la hauteur de ses crimes. L’on notera que le domaine culturel est un des instruments de la contre offensive depuis l’été 2009 qu’il mène afin de rompre son isolement. Il se trouve des régions, ou des villes, qui se prêtent à la manœuvre : ainsi la région Centre, ainsi Paris et son festival Tel Aviv,  et l’on a noté la présence de représentants de la municipalité de Lille lors de la réunion en octobre à Paris des villes jumelées avec les villes israéliennes. La culture est ici l’instrument d’une politique d’occupation de la Palestine. Et cela dépasse, et de loin, le cas de tel ou tel artiste

Le soutien au peuple palestinien, comme à l’application de ses droits nationaux passe aussi et nécessairement  par le boycott culturel.


Boycott : la contre-offensive d’Israël et de ses amis
[Dominique Vidal – Bellaciao –  28 février 201]

« Je n’accepte pas que des personnes, responsables associatifs, politiques ou simples citoyens, appellent au boycott de produits au motif qu’ils sont kasher ou qu’ils proviennent d’Israël. Je souhaite que le parquet fasse preuve de davantage de sévérité à ce sujet. J’ai donc adressé une circulaire aux parquets généraux, leur demandant d’identifier et de signaler tous les actes de provocation à la discrimination. J’entends que tous les auteurs d’actes soient poursuivis dès qu’ils auront été identifiés et notamment quand les appels auront été faits sur Internet. A cet égard, je salue la détermination du parquet dans l’affaire de l’individu qui avait appelé au boycott de produits israéliens par voie d’affichettes dans un centre commercial de Mérignac (1. » Ainsi s’exprime Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d’Etat, ministre de la justice et garde des sceaux, le 18 février, dans son discours au dîner de l’antenne bordelaise du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

L’« individu » qu’elle évoque s’appelle Sakina Arnaud. Membre de la Ligue des droits de l’homme, elle participe à la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDS) dans sa région. Lui reprochant d’avoir apposé des autocollants sur des produits provenant de colonies israéliennes de Cisjordanie, le grand magasin Carrefour de Mérignac porte plainte contre elle pour « dégradation légère ». Le parquet requalifie toutefois la plainte en « incitation à la discrimination raciale, nationale et religieuse ». Sur cette nouvelle base, le tribunal de Bordeaux la condamne, le 13 février, à une amende pénale de 1 000 euros, plus 1 euro de dommages et intérêts pour les parties civiles (l’association Avocats sans frontières de Gilles-Wiliam Goldnadel, qui vient d’être élu à la direction du Conseil représentatif des institutions juives de France, et la Chambre de commerce France-Israël) et 500 euros de frais de justice. Carrefour, en revanche, est débouté !

Que les autorités françaises aient voulu faire un exemple, nul n’en doute. Mais il y a fort à parier qu’elles n’en resteront pas là. D’ores et déjà, des militants d’autres villes sont convoqués au commissariat ou la Préfecture pour avoir participé à telle ou telle action BDS. Pourtant, le 20 mai 2009, dans une réponse au député Eric Raoult à l’Assemblée nationale, Mme Michèle Alliot-Marie assurait : « Depuis le début du conflit israélo-palestinien au mois de décembre 2008, plusieurs associations de défense de la cause palestinienne sont intervenues dans des grandes surfaces en appelant au boycott des produits en provenance d’Israël ou de pays supposés apporter une aide à ce pays (…). Ces opérations, il faut bien le préciser, touchent des produits importés d’Israël et non des produits casher. » (2)

Le mouvement de solidarité aurait-il, entre-temps, changé d’orientation et de méthodes, pour s’en prendre aux produits, magasins et restaurants juifs observants ? Le ministère de l’intérieur n’a signalé aucune action de ce type. Et pour cause : l’antisémitisme et le racisme ont toujours été radicalement étrangers au mouvement français de solidarité avec la Palestine. Comment une ministre d’Etat peut-elle se contredire avec autant d’aplomb, pour proférer une contre-vérité reprise à son compte par le premier ministre lui-même (3) ? Et pourquoi cette tentative soudaine pour intimider et discréditer ceux qui dénoncent l’impunité d’Israël ? (suite…)


Dieudonné peut dire merci à Barack Obama et Rahm Emanuel de lui fournir ainsi, sur un plateau, des arguments en faveur de sa campagne….

[Paul Craig Roberts – CounterPunch – 7 mai 2009 – traduction : JPP  pour info-palestine.net]

Paul Craig Roberts a été secrétaire adjoint au Trésor dans l’administration Reagan. Il est co-auteur du livre la Tyrannie des bonnes intentions. Il peut être contacté à l’adresse : PaulCraigRoberts@yahoo.com

Criminaliser la critique d’Israël tue tout espoir pour l’Amérique d’avoir une politique étrangère indépendante pour le Moyen-Orient, une politique qui serve les intérêts américains plutôt que les intérêts israéliens.
Finie la liberté d’expression ?

Le 16 octobre 2004, le président George W. Bush signait le projet de loi du lobby pro-israélien, Loi pour un examen de l’antisémitisme mondial. Cette législation demande au Département d’Etat US de surveiller l’antisémitisme dans le monde entier.

Pour pouvoir surveiller l’antisémitisme, il faut le définir. Quelle est sa définition ? Fondamentalement, tel qu’il a été défini par le lobby pro-israélien et Abe Foxman, il se réduit à la moindre critique d’Israël ou des juifs.

Rahm Israel Emanuel ne perd pas son temps à la Maison-Blanche. Aussitôt qu’il aura obtenu en 2009 le vote de la loi relative à la prévention des crimes de haine, tout Américain qui dira la vérité sur la façon dont Israël traite les Palestiniens et leur vole leur territoire se verra accusé d’un crime.

Ce sera un crime pour les chrétiens de citer le prétexte des juifs dans le Nouveau Testament pour demander la crucifixion de Jésus.

Ce sera un crime d’évoquer l’extraordinaire influence du lobby pro-israélien sur la Maison-Blanche et le Congrès, notamment que les résolutions de l’AIPAC faisant l’éloge d’Israël pour ses crimes de guerre contre les Palestiniens à Gaza ont été adoptées par 100% du Sénat US et 99% de la Chambre des représentants, pendant que le reste du monde condamnait Israël pour sa barbarie.

Ce sera un crime d’émettre un doute sur l’Holocauste.

Ce sera un crime de constater une représentativité disproportionnée de juifs dans les médias, la finance et la politique étrangère.

Autrement dit, cela signifie la fin de la liberté d’expression, de la liberté d’investigation, et du Premier Amendement de la Constitution. Tout fait ou toute vérité dénigrant Israël seront tout simplement celés.

Etant donné la prétention démesurée du gouvernement US qui conduit Washington à faire appliquer le droit américain à tous les pays et à toutes les organisations, qu’arrivera-t-il à la Croix-Rouge internationale, à la Commission des Droits de l’homme des Nations unies et aux différentes organisations des droits de l’homme qui ont demandé des enquêtes sur l’agression militaire israélienne contre la population civile de la bande de Gaza ? Seront-elles mises en accusation pour crime de haine en raison d’une critique « excessive » d’Israël ?

La question est grave.

Un récent rapport des Nations unies, qui reste encore à être publié dans son intégralité, impute à Israël la responsabilité des morts et des blessés dans les locaux des Nations unies à Gaza. Le gouvernement israélien a réagi en accusant le rapport des Nations unies d’être «  tendancieux, manifestement de parti pris », ce qui fait rentrer le rapport des Nations unies dans la liste du Département d’Etat des critiques excessives et des sentiments forts anti-israéliens.

Israël s’en tire à bon compte en utilisant de façon éhontée le gouvernement américain pour réduire au silence les critiques alors que sa propre presse et ses propres soldats rendent publiques les atrocités dans la bande de Gaza et les meurtres prémédités de femmes et d’enfants par des envahisseurs israéliens exhortés par les rabbins. Ces actes sont manifestement des crimes de guerre.

C’est la presse israélienne qui a publié les photos de T-Shirts de soldats israéliens sur lesquels on indique que le meurtre délibéré de femmes et d’enfants rentre désormais dans la culture de l’armée israélienne. Ces T-shirts sont l’expression horrible de la barbarie. Par exemple, un T-shirt montre une femme palestinienne enceinte dans la ligne de mire d’un fusil pointé sur son ventre avec la légende « Une balle, deux tués ». Ces T-shirts indiquent que la politique d’Israël envers les Palestiniens est une politique d’extermination.

Il est vrai que depuis des années la critique la plus virulente de la maltraitance d’Israël à l’égard des Palestiniens émane de la presse israélienne et du mouvement de la paix israélien. Par exemple, le quotidien israélien Ha’aretz et Jeff Halper de l’ICAHD (Comité israélien contre la démolition des maisons – Jérusalem) ont fait preuve d’une conscience morale qui apparemment n’existe pas dans les démocraties occidentales où les crimes d’Israël sont étouffés si ce n’est loués.

Le projet de loi américain sur les crimes de haine va-t-il s’appliquer pour Ha’aretz et Jeff Halper ? Et les commentateurs qui ne s’expriment pas pour eux-mêmes mais qui rapportent simplement ce qu’Ha’aretz et Halper ont dit vont-ils être arrêtés pour « propagation de la haine d’Israël, acte d’antisémitisme ? ».

De nombreux Américains ont été endoctrinés par la propagande présentant les Palestiniens comme des terrorismes menaçant l’innocent Israël. Ces Américains vont considérer la censure simplement comme un élément indispensable de la guerre contre le terrorisme. Ils accepteront la diabolisation de leurs concitoyens qui signalent des faits indigestes sur Israël et que de telles personnes soient punies pour avoir aidé et encouragé les terroristes.

Une très forte poussée s’opère actuellement pour criminaliser la critique d’Israël.

Des professeurs d’université américains ont été les victimes des tentatives bien menées pour faire taire toute critique d’Israël. Norman Finkelstein s’est vu refuser une titularisation dans une université catholique à cause de la puissance du lobby pro-israélien. Maintenant, ce même lobby s’en prend au professeur Wiliam Robinson de l’université de Californie (Santa Barbara). Quel est le crime de Robinson ? son cours sur les Affaires mondiales incluait certaines phases de lecture critique sur l’invasion israélienne de la bande de Gaza.

Le lobby pro-israélien a réussi apparemment à convaincre le Département de la Justice (sic) d’Obama que l’accusation d’espionnage portée contre deux responsables juifs de l’AIPAC, Steven Rosen et Keith Weissman, était un acte antisémite. Le lobby pro-israélien a réussi à faire reporter leur procès pendant 4 ans et aujourd’hui, le ministre de la Justice, Eric Holder, abandonne l’accusation. Et pourtant, Larry Franklin, le fonctionnaire du Département de la Défense accusé d’avoir remis du matériel secret à Rosen et Weissman, purge une peine de 12 ans et 7 mois de prison.

Une telle absurdité est extraordinaire. Les deux agents israéliens sont déclarés non coupables d’avoir reçu des documents secrets, mais le fonctionnaire américain est coupable de le leur avoir remis ! S’il n’y a pas d’espion dans l’histoire, comment se fait-il que Franklin ait été reconnu coupable de remise de documents secrets à un espion ?

Criminaliser la critique d’Israël tue tout espoir pour l’Amérique d’avoir une politique étrangère indépendante pour le Moyen-Orient, une politique qui serve les intérêts américains plutôt que les intérêts israéliens. Cette criminalisation élimine toute perspective pour les Américains de sortie de leur endoctrinement par la propagande israélienne.

Pour garder l’esprit américain sous sa coupe, le lobby travaille à celer pour antisémitisme toute vérité ou tout fait désagréable se rapportant à Israël. Il est permis de critiquer n’importe quel autre pays au monde, mais c’est être antisémite que de critiquer Israël, et l’antisémitisme sera bientôt un crime de haine universel dans le monde occidental.

La plus grande partie de l’Europe a déjà criminalisé la mise en doute de l’Holocauste. C’est un crime même si on confirme qu’il s’est bien produit mais qu’il y eut moins de 6 millions de juifs à être exterminés.

Pourquoi l’Holocauste est-il un sujet hors du champ de tout examen ? Comment une situation étayée par des faits terribles pourrait-elle être mise en péril par des dingues et des antisémites ? Certainement que cette situation n’a aucun besoin d’être protégée par un contrôle de la pensée.

Emprisonner les gens pour des doutes est l’antithèse de la modernité.

http://www.alterinfo.net/USA-Criminalisation-de-la-critique-d-Israel_a32305.html


Imaginez un instant que ce soit un professeur iranien  qui aurait dit des choses pareilles… imaginez le tollé que cela aurait suscité ! Mais là.., rien.

[Nadim Ladki – IAP News – 1/2/2009 – Trad. Gilong]
Ce professeur et historien militaire israélien a laissé comprendre qu’Israël pourrait se venger l’holocauste en exterminant des millions d’Allemands et d’autres Européens.  Lors d’une interview publiée à Jérusalem vendredi, le professeur Martin Van Crevel a déclaré qu’Israël avait « la capacité d’atteindre la plupart des capitales européennes avec ses armes nucléaires ».

« Nous possédons plusieurs centaines d’ogives atomiques et de fusées et pouvons atteindre nos cibles dans toutes les azimuts, et même Rome. La plupart des capitales européennes font partie des cibles potentielles de notre Armée de l’air ».

Creveld, un Professeur d’Histoire militaire à l’Université hébraïque de Jérusalem, a précisé que la « déportation collective » par Israël était la seule stratégie efficace à appliquer aux Palestiniens.  « Les Palestiniens doivent tous être expulsés. Les gens qui luttent dans ce but (Le Gouvernement israélien) attendent simplement la venue de « la bonne personne au bon moment ». Il y a seulement deux ans, 7 ou 8 % des Israéliens étaient d’avis que ce serait la meilleure solution, il y a deux mois c’était 33 %, et maintenant, selon un Sondage Gallup, le chiffre est de 44 % pour ».

Creveld a déclaré qu’il était sûr que le Premier ministre israélien Ariel Sharon avait déjà voulu expulser les Palestiniens.  « Je pense qu’il est tout à fait possible qu’il ait voulu le faire. Il voulait intensifier le conflit. Il savait que rien d’autre ne pourrait réussir ».

A la question de savoir « s’il s’inquiétait du fait qu’Israël deviendrait un état voyou s’il mettait en oeuvre une déportation génocidaire à l’encontre des Palestiniens, Creveld a cité les paroles de l’ancien Ministre israélien de la Défense Nationale, Moshe Dayan, qui avait déclaré « Israël doit être comme un chien enragé, trop dangereux pour qu’on le contrôle ». Creveld soutient qu’Israël ne se soucie pas du fait de devenir un « état voyou ».

« Nos forces armées ne sont pas au trentième rang, mais aux deuxième ou troisième rang mondial. Nous avons la capacité de détruire le Monde avec nous. Et je peux vous assurer que cela arrivera avant qu’Israël ne disparaisse ».

Biographie
Martin van Creveld, Ancien professeur de l’Université hébraïque de Jérusalem, est un des auteurs leaders mondiaux sur l’histoire militaire et la stratégie, avec une spécialité sur les guerres du futur.  Il a écrit vingt ouvrages : “Supplying War” (1978), “Command in War” (1985), “The Transformation of War” (1991), “The Changing Face of War : Lessons of Combat from the Marne to Iraq” (2006), and “The Culture of War” (2008).). Il a aussi publié largement sur d’autres sujets, y compris des histoire sur les états, les femme et le Féminisme et l’Histoire américaine. Ses ouvrages ont été traduits en dix-sept langues.

http://iraqwar.mirror-world.ru/article/188125


Critiquer un livre de manière pavlovienne, sur la base d’opinions toutes faites, mordant à l’énoncé de mots clés standardisés… tout cela est une spécialité de l’intelligentsia de gauche depuis près de 100 ans. Orwell a brillamment documenté l’imbécilité empressée des plumitifs adorateurs de Staline… empressement servile que l’on retrouve aujourd »hui chez les penseurs de salon comme Finkielkraut, Klugman ou BHL…

Peu à peu, leur arme s’émousse, l’accusation d’antisémitisme pour faire taire quelqu’un ne fonctionne plus vraiment. Cela ne pourra que profiter à la liberté de penser par soi-même et le droit de poser des questions dérangeantes, non canalisées par la mode du moment…

Comme le dit Salomon Sand : « Si l’on a pu affirmer, un jour, que la patrie constitue l’ultime recours de l’impie, on pourrait, aujourd’hui, dire que la Shoah est devenue l’ultime recours des démagogues prosionistes ! »


[Le Monde – 04/04/2009 – Traduit de l’hebreu par Michel Bilis]

Shlomo Sand est Professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv, auteur de « Comment le peuple juif fut inventé » (Fayard, 2008) – Texte traduit de l’hébreu par Michel Bilis

Mon livre Comment le peuple juif fut inventé a été, pendant six mois, ignoré par la critique ; ce mur du silence ne l’a, cependant, pas empêché de connaître un étonnant succès en librairie, et il a donc bien fallu y faire référence ! Celle-ci n’a, hélas, pas émané d’un historien mais d’un critique littéraire : Eric Marty, qui s’est invité pour donner son point de vue (Le Monde du 30 mars), avec une véhémence digne d’un militant nationaliste.

Je ne souhaite pas réagir, ici et maintenant, à ses accusations stupéfiantes ! Je ne puis que sourire en apprenant mon statut d' »historien autodidacte » ! A cet énoncé inexact (je suis professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv depuis vingt-quatre ans), il me faut ajouter une seconde correction : je ne suis pas l’auteur de l’hypothèse selon laquelle les Palestiniens seraient les descendants des Judéens de l’Antiquité ; la paternité en revient à David Ben Gourion, fondateur de l’Etat d’Israël, et à Isaac Ben Zvi, qui en fut le deuxième président. Cette thèse a été, ensuite, formulée à plusieurs reprises par d’autres qui ont observé que la population juive en Palestine fut convertie à l’islam au VIIe siècle.

Je suis fondé à demander si Eric Marty a vraiment lu mon livre. S’il l’a lu, il aura pu mieux comprendre que les grands textes sacrés ne construisent pas des peuples ou des nations, mais donnent naissance à de grandes religions. Malheureusement pour lui, la Bible n’a pas créé un peuple juif, tout comme le baptême de Clovis n’a pas fondé un peuple français.

Dans Comment le peuple juif fut inventé, je ne traite pas directement de l’histoire des juifs mais j’analyse l’historiographie sioniste, en essayant de démontrer que le récit national juif sur le passé relève davantage d’un empilement de mythes mobilisateurs successifs que de l’écriture historique qui nous est familière depuis les trente dernières années. A cet égard, mon livre ne témoigne d’aucune originalité ; j’ai, en effet, appliqué à l’historiographie sioniste des principes théoriques développés antérieurement dans d’autres contextes historiographiques. Je n’ai mis en évidence que très peu de données réellement nouvelles ; je me suis « contenté » d’ordonner différemment un savoir historique déjà existant.

Voici un exemple de « mon manque d’originalité » : il apparaît dans tout manuel d’histoire en Israël, mais également en Europe, que le « peuple juif » a été exilé de sa patrie au premier siècle après J.-C., à la suite de la destruction du Temple. Or, très étrangement, on ne trouvera pas le moindre ouvrage de recherche consacré à cet acte d’exil ! Les Romains emmenaient, certes, des rebelles en captivité mais ils n’ont pas exilé de peuple du Moyen-Orient : la chose est connue de tout historien de métier, spécialiste de cette époque, mais demeure ignorée du grand public.

D’où viennent, dans ce cas, les juifs apparus en grand nombre, de l’époque romaine jusqu’au Xe siècle ? Il faut y voir le résultat d’un processus de conversions massives qui touchaient des individus isolés mais aussi des royaumes entiers d’où seront issues de nombreuses communautés religieuses. Faut-il les définir comme un « peuple » ?

Au Moyen-Age, ce terme était appliqué aussi aux religions : il était habituel de parler du « peuple chrétien ». Dans les temps modernes, le mot « peuple » désigne, en langage courant, des groupes humains qui partagent une même langue, des habitudes de vie et une culture laïque commune. Je recommande, à ce propos, la lecture des Mémoires de Raymond Aron – célèbre « négateur du peuple juif » ! -, qui ne craignait pas de s’interroger : « Que signifie le peuple juif ? Existe-t-il ? Peut-on parler du peuple juif comme on parle du peuple français ? Ou comme on parle du peuple basque ? La seule réponse valable me paraît celle-ci : si l’on parle du « peuple juif », on emploie la notion de peuple en un sens qui ne vaut que dans ce seul cas » (p. 502-503).

UN « ETHNOS » ERRANT

Tout historien sérieux reconnaîtra l’impossibilité conceptuelle et l’illogisme d’une telle chose que, précisément, j’ai voulu clarifier dans mon livre. Le sionisme a décrit les juifs non pas comme un ensemble religieux important mais comme un « ethnos » errant, non pas comme une race pure mais tout de même comme un groupe humain relevant d’une origine commune qui lui donne un « droit historique » à une certaine terre.

Le sionisme, encore aujourd’hui, ne voit pas Israël comme une république au service de son « démos », c’est-à-dire de tous les citoyens israéliens qui y vivent mais comme l’Etat des juifs du monde entier. Une telle situation fait planer sur l’avenir d’Israël une interrogation peut-être plus grave, encore, que la conquête des territoires en 1967.

Si l’on a pu affirmer, un jour, que la patrie constitue l’ultime recours de l’impie, on pourrait, aujourd’hui, dire que la Shoah est devenue l’ultime recours des démagogues prosionistes ! Pourquoi se priver d’assimiler mon approche à celle des négateurs de l’existence des chambres à gaz ? C’est direct, plus c’est gros et plus ça passe, et c’est la garantie de mobiliser beaucoup de monde contre mon livre.

Je tiens à souligner qu’en Israël, dans tous les débats tempétueux autour de ce livre, jamais une telle comparaison n’a été évoquée. Mais Paris n’est pas Tel-Aviv. En France, rien de plus facile, pour faire taire des contradicteurs que d’insinuer qu’ils sont antisémites, ou peut-être pire encore : qu’ils n’aiment pas suffisamment les juifs !

On a pu dire, jadis, que la France est toujours en retard d’une guerre. J’ai, aujourd’hui, l’impression que la France a plutôt tendance à être en retard d’une souffrance ! Jusqu’à quand va-t-on, en effet, continuer à dilapider l’héritage moral de la souffrance précédente qui fut, certainement, la plus terrible d’entre toutes ? Là se situe, en fin de compte, le réel danger.


[Gregor Seither – IES News Service – 02/04/2009]
Selon le quotidien économique israélien  The Marker« 21% des exportateurs israéliens ont été directement affectés par des mesures de boycott depuis le début 2009 ». Ce chiffre se base sur une enquête menée par la Chambre de commerce israélienne (Israeli Union of Industrialists) en février 2009, auprès d’une centaine d’exportateurs dans les domaines de la high-tech, des métaux, des matériaux de construction, des produits chimiques, du textile et des aliments…


Pour les médias occidentaux, ce sont toujours les Palestiniens les agresseurs… mais personne ne mentionne jamais l’enfermement, le harcèlement et les assassinats subis chaque jour depuis 60 ans par les habitants de la Bande de Gaza. Dès qu’une roquette est tirée, cela fait la une des journaux… par contre quand Tsahal assassine des civils sans défense, aucune ligne dans les journaux… Ces deux vidéos montrent bien le quotidien vécu par les Palestiniens, et le courage des militants pacifistes désarmés qui tentent de raisonner les soldats israéliens…

[Gregor Seither – International Solidarity Movement – 18/02/2009 ]

Comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessous, nous sommes un groupe de militants internationaux pour la défense de droits e l’homme. Nous accompagnons les agriculteurs palestiniens dans leurs champs pour les aider mais surtout pour les protéger et témoigner des attaques répétées de l’armée israélienne.  Aujourd’hui nous avons accompagné la famille Al-Bouraim, qui cultive des champs à Al-Faraheen, dans la bande de Gaza, à l’Est de Khan Younes. Les champs sont situés à proximité de la Ligne Verte, le grillage se situant à environ 500 mètres de là où nous travaillions.

Pendant deux heures nous avons récolté du persil et des épinards et béché le champ, sous la surveillance constante d’une patrouille israélienne de l’autre côté de la barrière. A AUCUN moment nous nous sommes approchés de la barrière.

Ce n’est qu’au moment où nous étions entrain de repartir, que les soldats se sont mis à tirer sur nous, touchant Mohammed Al-Bouraim, 20 ans, à la jambe. Nous avons utilisé des porte-voix pour dire aux soldats de cesser de tirer, que nous n’étions pas armés, mais les tirs ont continué, nous obligeant à nous abriter. Nous avons du nous retirer sous le sifflement des balles. Il n’y avait aucune présence de groupes armés de notre côté au moment des tirs et aucune roquette n’a jamais été tirée depuis ce village.

Nous avons évacué les agriculteurs par petits groupes, les entourant – nous portons des gilets de sécurité jaune fluo – pour clairement montrer aux snipers qu’ils ne constituent aucun danger « pour la sécurité d’Israël ». Mais les tirs ont continué, dans nos dos.

Ce n’est pas la première fois que nous constatons que les patrouilles israéliennes ouvrent le feu, sans prévenir et sans raison, sur les agriculteurs travaillant dans leurs champs à proximité de la frontière. Le 27 janvier dernier, toujours à Al-Faraheen, les soldats israéliens ont tiré sur un groupe de récolteurs, assassinant un jeune père de famille de 24 ans.

Quelques jours plus tôt, à Abassan, Jedida :


Si vous n’avez pas encore lu le dernier livre de Thierry Meyssan, voici de quoi vous mettre l’eau à la bouche… une excellente enquête et synthèse… tout le reste du livre est à l’avenant.

[Thierry Meyssan – L’Effroyable Imposture n°2 – Manipulations et Désinformations]

Pendant les trente premières années de l’État d’Israël, les circonstances historiques ont distendu les liens que l’État juif entretenait avec ses créateurs, les chrétiens sionistes. Mais aucun ne pouvant vivre sans l’autre, ils ont noué de nouvelles collaborations, d’abord par le biais du régime d’apartheid d’Afrique du Sud, puis par la filière russe, jusqu’à aboutir à une synthèse : la théopolitique.

Durant la Guerre froide, les services de communication de Washington interprètent l’opposition Est/Ouest comme un combat eschatologique entre le pays de la liberté religieuse et celui du communisme athée. Un vaste effort de ré-évangélisation des institutions est entrepris. Le général George Marshall, successivement secrétaire d’État puis secrétaire à la Défense, supervise ce développement dans le corps diplomatique et les forces armées. Pour consolider le camp atlantique, il imagine une opération œcuménique où les sectes évangéliques cotoient les Églises anglicane et catholique.  Cela lui permet aussi de mettre en sourdine les revendications pro-israéliennes des extrémistes religieux auxquelles il est fermement opposé.

Marshall installe avec la CIA le Plan de réhabilitation de l’Europe qui porte son nom et qui lui vaudra le Prix Nobel de la paix. Il emmène avec lui dans ses déplacements les pasteurs Abraham Vereide et Harald Bredesen qui mettent en place un vaste réseau de dirigeants chrétiens anti-communistes . Ce dispositif est approuvé par le président Truman des États-Unis, le roi George VI d’Angleterre, la reine Wilhelmina des Pays-Bas et le général Tchang Kai-Chek de Taiwan. En 1952, un rassemblement international de parlementaires chrétiens est convoqué aux Pays-Bas autour du général Alfred Gruenther, qui dirige alors les travaux de préfiguration de l’OTAN. Cette structure, dénommée aujourd’hui Fellowship Foundation, organisera pendant quarante ans des réunions de prière et des congrès pour renforcer l’identité chrétienne du camp atlantique face au bloc soviétique .

(NdL&I : Hillary Clinton, qui avait attaqué Obama pour ses amitiés « radicales » via le pasteur Wright, a toujours été très discrète sur son appartenance de longue date à la Fellowship Foundation, qui a pourtant eu un accès direct au président Clinton pendant 8 ans, à travers l’organisation HEBDOMADAIRE de « petits-déjeuners de prière » à la Maison Blanche. Hillary Clinton est aujourd’hui Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Obama.)

En 1954, le serment d’allégeance, que tout enfant récite le matin à l’école et que tout citoyen états-unien professe dans les occasions solennelles, est modifié comme suit : « Je jure fidélité au drapeau des États Unis d’Amérique et à la République qu’il incarne : une nation unie sous le commandement de Dieu, indivisible, avec la liberté et la justice pour tous » . En 1956, une résolution commune des deux chambres du Congrès choisit « En Dieu nous plaçons notre confiance » comme devise des États-Unis à la place de « Un pour tous ». Celle-ci est inscrite dès l’année suivante sur les billets de banque. L’identité chrétienne ne s’applique plus seulement à l’Alliance atlantique, mais aussi au système économique capitaliste .

La Fellowship Foundation installe son quartier général à proximité du Pentagone. Un bureau d’Information et d’Éducation des troupes est créé au département de la Défense et confié à la Fondation. Il édite des manuels et dispense des formations assimilant le service dans les forces armées états-uniennes à une croisade pour la liberté religieuse dans le monde.

Malgré le caractère œcuménique de ses débuts, la Fellowship Foundation se recentre progressivement autour des seules sectes évangéliques dont elle prend le contrôle en sous-main. Elle les enflamme dans un soutien exalté à l’impérialisme états-unien. Elle se heurte bientôt au Conseil œcuménique des Églises qui fédère à Genève les principales confessions protestantes classiques. La tension interne à la culture religieuse anglo-saxonne se réveille une fois de plus. Ce Conseil dénonce les discriminations en Israël et condamne la guerre du Vietnam. C’est pourquoi le Pentagone créé, en 1974, une structure rivale, le Comité de Lausanne. 4 000 pasteurs évangéliques se réunissent tous frais payés par le département de la Défense autour de leur nouvelle figure de proue, le révérend Billy Graham. Ce dernier sillone le monde comme une rock star, organisant des prédications-spectacles qui trouvent des auditoires toujours plus nombreux.

Par ailleurs, l’opinion publique internationale prend lentement conscience de l’anachronisme du régime sioniste. Alors que l’État d’Israël avait été présenté à la communauté internationale comme le fruit de la décolonisation britannique, il s’avère être un État colonial juif, conformément au projet formulé au XIXe siècle par Theodor Herzl. Ce particularisme le rapproche des deux autres États coloniaux.

En Afrique australe, les puritains néerlandais se sont affranchis de la tutelle britannique au XIXe siècle. Ils se sont enfoncés dans l’intérieur des terres lors du « Grand Trek » qu’ils ont comparé à l’Exode biblique. Ils sont sortis victorieux de l’affrontement avec les zoulous à la bataille de Blood River, après avoir invoqué leur Dieu et ont créé ce qui est devenu l’Afrique du Sud et qu’ils appellent eux aussi « le nouvel Israël ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils soutiennent les nazis contre les Anglais, puis instaurent le régime d’apartheid. De leur côté, les Britanniques de Rhodésie, effrayés par la perspective de la décolonisation, se sont révoltés contre la Couronne et se sont constitués en État indépendant, en 1965.

Bien que les systèmes juridiques israélien, sud-africain et rhodésien soient assez différents, ils poursuivent tous trois les mêmes objectifs discriminatoires : réserver la terre et le pouvoir à une minorité ethnique. C’est donc bien logiquement que ces États, écartant les sujets qui fâchent comme le nazisme et l’antisémitisme, multiplient les contacts.

En 1953, l’Assemblée générale de l’ONU dénonce « l’alliance entre le racisme sud-africain et le sionisme » . Puis, en 1975, elle qualifie le sionisme de « forme de racisme et de discrimination raciale » . (suite…)


Commentaire de Dov Lerner :

Vous vous souvenez des cris indignés de la société européenne bien-pensante quand l’Autriche avait élu le fasciste Jörg Häider ? La mise au ban du pays par la communauté internationale ? Vous vous souvenez des manifestations unitaires et médiatiques contre Le Pen au second tour en France ?

Combien voulez vous parier que tout le monde observera un silence géné et fera comme si de rien n’était quand, demain soir, le fasciste, raciste et nettoyeur ethnique Lieberman sortira vainqueur des élections israéliennes ? Parce que, quand il s’agit d’Israël, les plus grandes consciences humanistes baissent soudain le rideau de fer et regardent ailleurs…

Avigdor Lieberman est le vrai visage d’Israël, une société figée dans sa xenophobie et son patriotisme militaire, son obsession de la force, son mépris de tout ce qui n’est pas blanc et occidental comme elle… une société qui fonce droit dans le mur de l’autoritarisme fasciste, déjà visible à chaque coin de rue, dans chaque conversation… Le « Camp de la Paix » va devoir montrer de quel côté il se situe vraiement, finis les faux semblants et les manifestations alibi !

On a bombardé Milosevic pour bien moins que cela…

La sirène brune qui enchante Israël
[Michele Giorgio – Il Manifesto – Traduction : Marie-Ange Patrizio – 07/02/2009 – repris sur le site de l’ISM]
Selon les sondages, mardi prochain, Avigdor Liebermann sera le véritable vainqueur des élections, avec 17 sièges et si l’ « homme politique le plus dangereux » (pas sûr, pour le palmarès il y a du monde, depuis 60 ans, NdT) entre au gouvernement, avec la droite de Netanyahu, il fera tout pour chasser les Palestiniens de l’Etat juif.

Parmi les toits rouges de la colonie juive (juive est peut-être une précision inutile, il n’y a pas beaucoup de colonies arabes dans la région… NdT) de Nokedim, pointe la villa à deux étages de Avigdor Liebermann. Entourée par un gracieux jardin, la demeure du leader ultranationaliste est surveillée jour et nuit par des gardes privés (c’est ça la démocratie, qui n’existait pas dans son pays d’origine, l’URSS, NdT). Elle donne sur ces douces collines qui, entre Bethléem et Hébron, descendent vers la Vallée du Jourdain. Un décor de rêve, enrichi par la proximité du Mont Hébron. Ce n’est pas un hasard si la colonie a été construite à cet endroit de la Cisjordanie occupé par Israël depuis 1967.

Liebermann n’est pas chez lui, « mais il rentre quelquefois le soir », assurent ses deux voisines. Suzy Cohen, 32 ans, quarte enfants, est arrivée dans les Territoires occupés directement de Vienne (Autriche), tandis que Michal Libzick, 34 ans, 5 enfants, vient du Tennessee (comme Davy Crockett, grande démocratie de trappeurs, NdT). « Qui est Liebermann ? Eh bien, on ne le voit pas trop… Si on aime son programme électoral ? En fait, nous ne faisons pas de politique à Nokedim ; ici chacun mène sa vie tranquille, sans embouteillages, sans stress » dit Suzy, en contournant le sujet des élections du 10 février et de l’avenir de la Cisjordanie. « Nous savons juste que cette terre nous appartient, Dieu l’a toute donnée à notre peuple, et c’est pour ça que nous sommes revenus en Eretz Israël (la terre d’Israël) », poursuit-elle sans hésitation avant de répéter ce que déclarent un peu tous les colons israéliens : « les relations avec les villages arabes sont bonnes, les Palestiniens nous veulent ici, parce que nous leur apportons du travail et des sous, mais leurs leaders politiques les poussent toujours à la révolte et au terrorisme ».

Liebermann, lui, à la différence de Mesdames Cohen et Libzick, n’est certes pas venu à Nokedim pour échapper à l’usure de la vie moderne. Lui, cette colonie, il a contribué à la fonder en 1982, en s’adaptant pendant des mois à une vie dans un container froid en hiver et surchauffé en été, au nom de la rédemption de Erezt Israël et de la lutte contre les Palestiniens, « coupables » de vivre depuis des générations sur leur terre.

Né il y a 50 ans à Kichinev, en Union Soviétique (aujourd’hui Chisinau, capitale de la Moldavie) Liebermann ne pensait peut-être même pas à la terre biblique d’Israël quand il travaillait comme videur dans une discothèque (et allez, métier typique de la dictature soviétique sous-développée de l’époque, et c’est même pas sûr que ça ait changé, voir plus loin M. Warschavski, NdT) de sa ville natale ; ni même quand il s’affairait entre disques et tables d’enregistrement dans une radio (libre.. ?! NdT) de Bakou. En 1978, à 20 ans, vint l’illumination : départ pour Israël, bref séjour dans les centres d’absorption (pas rééducation ni endoctrinement, absorption, NdT) pour les nouveaux immigrés, études universitaires pas très brillantes et enfin, après le sevrage politique dans l’extrême-droite, l’atterrissage à Nokedim.

Après des années passées à exciter amis et connaissances contre les Palestiniens (selon le quotidien Ha’aretz il aurait aussi fait partie du mouvement raciste Kack, du rabbin israélo-étasunien Meir Kahane, mis hors la loi en 1994) et à réaliser d’excellentes affaires pas toujours limpides au grand jour, Liebermann saisit la grande occasion du poste de directeur du bureau du premier ministre B. Netannyahou, entre 1996 et 1999 : il se lance enfin dans la politique qui compte en fondant son propre parti, Yisraël Beitenu : russophone, anti-arabe et raciste (que du beau linge, on comprend qu’on ne les ait pas trop retenus, en Moldavie, NdT). Ayant recours aussi à de nébuleux financements depuis l’étranger, gérés par une société au nom de sa fille.

Liebermann a pris, et grossi en même temps, la vague du sentiment anti-arabe croissant chez les Israéliens juifs, en focalisant son attention pas tant sur les Palestiniens des Territoires occupés, que sur ceux qui ont une citoyenneté (si on peut dire puisqu’ils n’ont pas les mêmes droits, NdT) israélienne dont il a de façon répétitive demandé le « transfert » : terme qui, en Israël, désigne de façon élégante le nettoyage ethnique. Le succès a été énorme pour ce self made man qui a déjà été ministre, même dans le gouvernement sortant, avec la charge de s’occuper des « menaces stratégiques », entendez de l’Iran. (suite…)


[Mecanopolis – Janvier 2009]

Boycott d’Israël

Le code barre sur la plupart des produits israéliens commence par : 729

Parmi les produits israéliens :

Carmel (fruits et légumes)
Jaffa (fruits et légumes)
Kedem (avocats)
Coral (Cerises)
Top (fruits et légumes)
Beigel (biscuits apéritifs)
Hasat (agrumes)
Sabra (repas complets)
Osem (soupes, snacks, biscuits, repas complets préparés)
Dagir (conserves de poissons)
Holyland (miel, herbes)
Amba (conserves)
Green Valley (vin)
Tivall (produits végétariens)
Agrofresh (concombres)
Jordan Valley (dattes)
Dana (tomates cerises)
Epilady (appareils d’épilation)
Ahava (cosmétiques de la Mer morte)

Les produits des entreprises qui soutiennent l’Etat d’Israël (américaines ou européennes) (suite…)


Le futur Président des Etats-Unis n’a pas encore perdu sa peur d’Israël… pour se convaincre de l’influence du lobby pro Israël aux Etats-Unis, il suffit de regarder le silence géné du camp Obama face au massacre en cours à Gaza. Si volubile pendant la campagne, notre Barack est soudain devenu bien silencieux. Surtout ne pas mécontenter l’AIPAC et ses faucons Likudnik, défenseurs de la purification ethnique et du Grand Israël.

LE TEMPS EST VENU D’ARRÊTER D’AVOIR PEUR D’ISRAËL
[Sam Smith – Undernews – 08/01/2009 – Trad. Gregor Seither]

Chaque fois qu’Israël fait quelque chose de mauvais ou de stupide,  vous pouvez presque entendre le bruit des gens de gauche, humanistes et progressistes qui se précipitent vers un abri pour se cacher. Si vous écartez toute la rhétorique et les excuses, vous trouverez à la racine un fait très simple : les gens n’aiment pas qu’on les traite d’antisémite.

L’accusation d’antisémitisme est une matraque dont Israël a su si bien se servir que les USA ont, à ce jour, fait cadeau de plus de 100 miliards de dollars à Israël, juste pour faire plaisir à ce petit pays. En échange, Israël nous a gratifié d’une pléthore de conflits inutiles, nous a rendu extrèmement impopulaires dans le monde musulma, ce qui a contribué de manière significative aux attentats du 11 septembre et à la mise en place de cette folie qu’est la Guerre au Terrorisme, qui dévore nos budgets et nos libertés individuelles. Israël a, par ailleurs, mis sous tutelle une partie de la politique des Etats-Unis, n’hésitant pas à menacer directement des élus US s’ils ne se plient pas à ses oukazes… sans parler des nombreux espions israéliens implantés dans notre pays et dont on découvre régulièrement de nouvelles occurences. Quel autre pays au monde, favorisé à ce point là par notre pays, a été aussi réticent à nous rendre la faveur ?

Les attaques israéliennes sur Gaza, par exemple, sont non seulement brutales, inexcusables et une violation du droit international, elles constituent également une tentative directe de la part d’Israël de forcer la main de la politique étatsunienne, en créant une situation sur le terrain qui interdira toute lattitude d’action à la future administration Obama.

Et, comme par le passé, cette stratégie israélienne fonctionne à merveille parce que, même dans les milieux U.S. qui se disent informés et intelligents, dans les médias et groupes progressistes, tout le monde a peur de critiquer Israël.

Si par contre, vous êtes d’avis que le fait de tolérer, voire de soutenir par votre silence, une guerre cruelle et inutile est plus grave que le fait de se faire traîter d’antisémite, alors il est temps d’être aussi courageux vis à vis des accusations de l’extrème droite pro-Israël que nous le sommes habituellement vis à vis de celles de la droite néolibérale comme Ann Coulter ou Rush Limbaugh. Après tout, les arguments dont se servent les défenseurs sans nuances d’Israël relèvent généralement de la même logique de débat : on balance des accusations indéfendables et maximalistes afin de noyer le débat et obliger l’autre à se justifier sur un point qui n’a rien à voir. Dans le cas des Pro-Israël on utilisera ainsi l’évocation constante de la Shoah et on instrumentalisera de manière honteuse les victimes du passé pour légitimer des actions néfastes et balayer d’un revers de la main les victimes de crimes commis aujourd’hui. « Comment osez vous nous critiquer, après tout ce que nous avons souffert… ».

Mais il suffit de faire le pas libérateur en vous disant qu’après tout, vous n’en avez rien à faire de ce que Abe Foxman* raconte sur vous, pour que soudain toute la problématique du Moyen-Orient se présente de manière totalement différente. (NdL&I : Abe Foxman est le très médiatique et très manipulateur président de la Anti-Defamation League, connu pour terroriser les médias et les politiques en lançant des accusation d’antisémitimse à tout va. A force, face à la débilité croissante de bon nombre de ces accusations, Foxman a fini par lasser…. )

Et soudain vous êtes libre de vous poser des questions jusque là réprimées par peur d’être mal vu : ainsi vous découvrez que des gens tout à fait respectables évoquent ouvertement la possibilité de mettre en place un boycott d’Israël afin de faire pression de manière non-violente sur ce pays. Ainsi, le président de l’Assemblée Générale de l’ONU, par exemple, Miguel D’Escoto Brockman a déclaré il y a 15 jours  « Il y a plus de vingt ans, nous, au sein des Nations Unies, avons pris la suite du leadership de la société civile lorsque nous avons reconnu que les sanctions étaient nécessaires, comme moyen non-violents pour faire pression sur l’Afrique du Sud afin qu’elle cesse ses violations. Aujourd’hui, nous, les Nations Unies, devons suivre le mouvement de la nouvelle génération de la société civile qui demande des campagnes non violentes de boycott similaires, de désinvestissement et de sanctions afin de pousser Israël à cesser les violations. » D’autres personnalités lui ont emboité le pas… nonobstant le fait que Foxman et l’ADL multiplient les campagnes médiatiques pour nous dire que « Boycott d’Israël égale antisémitisme ».

Ce boycott pourrait ainsi frapper un certain nombre de sociétés bien connues : AOL Time Warner, Coca-Cola, Disney, Estee Lauder, IBM, Johnson & Johnson, L’Oreal, Nokia, Revlon, Sara Lee, Home Depot, Starbucks, Timberland, ou encore McDonald’s. Il pourrait aussi se concentrer sur une ou deux enseignes visibles, pour des questions d’impact médiatique et de facilité d’organisation.

Une autre approche pourraît être une campagne politique pour réduire l’aide accordée à Israël. Commençons par une modeste réduction de 10%  – soit 300 millions US$ – qui enverrait un premier signal aux autorités israéliennes et les ferait peut-être réfléchir.

Si vous n’arrivez pas à vous résoudre à être aussi dur vis à vis d’Israël que l’a été le Congrés des Etats-Unis vis à vis des ouvriers de l’industrie automobile (NdL&I : le congrès a refusé de voter l’aide financière pour sauver l’industrie automobile), il existe bon nombre d’autres méthodes pour manifester votre mécontentement vis à vis de la politique d’Israël. Vous pouvez par exemple soutenir des groupes comme le  New Israel Fund  <http://www.nif.org/&gt; qui tentent de poser un exemple de ce à quoi pourrait ressembler un Etat d’Israël progressiste.

Mais quelle que soit l’approche choisie, nous devrions tous prendre comme résolution de nouvelle année le fait de ne plus nous laisser intimider par les extrémistes pro Israël.  Ce sont des brutes de bac à sable et il est grand temps que nous les traitions comme il se doit pour ce genre de matamore.


Avec sa connerie habituelle, Dershovitz a déjà réagi à cette déclaration : « Brockman est un prêtre catholique, l’Eglise catholique a toujours été antisémite »… C’est si simple, la vision du monde sioniste. Si t’es pas avec nous 100%, t’es forcément antisémite…

Brockman_24_novembre
De sa tribune officielle, le président de l’Assemblée Générale appelle les Nations au Boycott d’Israël, pays Apartheid

[Malka Marcovic – 24/11/2008]

En 2001, lors de la Conférence mondiale contre le racisme à Durban, le document des ONG appelait les Nations à considérer Israël comme un pays d’Apartheid et à appliquer les mêmes sanctions que celle utilisées jadis contre le régime Sud Africain. Il aura fallu 7 ans pour que –  de textes en rapports, de résolutions en réunions – le processus fasse son chemin et que le Président de l’Assemblée Générale, le prètre sandinistre Miguel d’Escoto Brockman lance cet appel le 24 novembre depuis la tribune de l’Assemblée Générale de l’ONU.

« J’ai parlé ce matin de l’Apartheid et de la manière dont les politiques israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés sont similaires à l’Apartheid à une époque plus ancienne sur un autre continent.

Je pense qu’il est important que nous utilisions ce terme ici aux Nations Unies. Nous ne devons pas avoir peur d’appeler les choses pour ce qu’elles sont. Ce sont les Nations Unies après tout qui ont adopté la Convention internationale contre le crime d’Apartheid, posant ainsi clairement à la face du monde que ce type de pratiques officielle de discrimination doit être considéré comme illégal où qu’elles se déroulent.

Il y a plus de vingt ans, nous, au sein des Nations Unies, avons pris la suite du leadership de la société civile lorsque nous avons reconnu que les sanctions étaient nécessaires, comme moyen non-violents pour faire pression sur l’Afrique du Sud afin qu’elle cesse ses violations.

Aujourd’hui, nous, les Nations Unies, devons suivre le mouvement de la nouvelle génération de la société civile qui demande des campagnes non violentes de boycott similaires, de désinvestissement et de sanctions afin de pousser Israël à cesser les violations.

J’ai assisté à un grand nombre de réunions sur les droits du peuple Palestinien. Je suis surpris que certains continuent d’insister et demandent patience alors que nos frères et sœurs sont crucifiés.

La patience est une vertu en laquelle je crois. Mais il n’y a rien de vertueux à être patient avec la souffrance d’autrui. (…)

J’ai beaucoup d’amour pour le peuple Juif, et cela a été vrai toute ma vie. Je n’ai jamais hésité à condamner les crimes de l’holocauste ou tout autre des nombreux abus commis contre nos frères et sœurs juifs.

Pourtant, cela ne les autorise à en abuser contre autrui, en particulier contre ceux qui ont eut historiquement des relations exemplaires avec le peuple Juif. « 


L’opinion (qui n’a pas de mémoire) et Shalom A’shav (qui devrait en avoir une) font mine de s’offusquer devant cette « émergece d’un fascisme juif ». Or quiconque a eu un grand père ashkenaze, litvak ou rouski sait bien que le racisme et la xénophobie sont omniprésents dans notre communauté. Et certains écrits de Theodor Herzl donnent la nausée par le racisme ouvert qu’ils véhiculent… Le « Front National Juif » n’est pas une anomalie, il est la norme. Et son projet politique (Purification ethnique du Grand Israël, Déportation de tous les arabes) est aujourd’hui largement partagé par une grande partie de la société israélienne.

Comme le disait déjà Avraham Brug il y a 10 ans, le rève d’Israël comme un état laic, socialiste et multiculturel est bien mort. Aujourd’hui Israël est un état d’Apartheid, en bonne voie vers le fascisme. Pour un descendant d’une longue lignée de BUNDistes comme moi, la prise de conscience est douloureuse… mais elle n’est pas nouvelle. (Dov)

[Ha’aretz – Trad. La Paix Maintenant – 01/12/2008]
Itamar Ben-Gvir et Baroukh Marzel, militants du groupe d’extrême droite « Front national juif », organisent pour le 15 décembre une marche dans Umm-al-Fahm, la ville arabe la plus peuplée d’Israël (43 000 habitants environ, tous arabes, ndt).

En octobre dernier, la Haute cour de Justice avait permis à Ben-Gvir d’organiser cette marche à la mi-novembre. Au bout du compte, le défilé ne se déroulera pas dans le centre-ville, mais traversera des quartiers adjacents. Par ailleurs, le chef de la police israélienne n’a pas encore donné son feu vert. Si elle est autorisée, la marche exigerait le déploiement d’importantes forces de police pour protéger les participants. Les élus de la municipalité d’Umm al-Fahm ont souhaité interdire le défilé, même s’il est autorisé par la police.

Yariv Oppenheimer, secrétaire général de Shalom Arshav, a condamné cette décision [d’autoriser la marche] et a déclaré : « La décision misérable qui consiste à autoriser cette marche raciste est un coup à la démocratie israélienne. » Il a appelé les habitants arabes à ignorer le défilé et à ne pas lui répondre par la violence : « Le but de ces extrémistes, c’est la provocation et l’affrontement. Il n’y a aucune raison de faire leur jeu. »

La décision prise en octobre intervenait après que Ben-Gvir avait saisi le tribunal, suite au refus par la police de permettre aux militants d’extrême droite de parader à travers la ville en agitant des drapeaux israéliens. Au cours d’une audience en septembre, Ben-Gvir avait dit que, si le tribunal permet aux militants de gauche de manifester devant les maisons du quartier juif de Hebron, il devait permettre aux militants de droite de défiler dans Umm al-Fahm. « Dans le cas contraire, cela causerait de graves dommages à la confiance du public dans l’institution judiciaire, car le message seraitalors que ceux qui est permis aux Arabes et aux gens de gauche nous est interdit », a dit Ben-Gvir au tribunal. (1)

Cette initiative de l’extrême droite se heurte à de fortes oppositions, aussi bien dans la ville que dans tout le secteur arabe. Le député Jamal Zahalka (Balad) l’a qualifiée de « légitimation du racisme ». « Nous userons de notre droit à manifester et à défendre Umm al-Fahm contre ces fascistes etces racistes », a-t-il ajouté.

http://haaretz.com/hasen/spages/1042222.html

(1) Outre le fait que ces fascistes se font aujourd’hui du souci pour « la confiance du public dans l’institution judiciaire d’Israël », ce qui est nouveau, le parallèle est carrément trompeur. En effet, Shalom Arshav est interdit de manifestation à Hebron depuis longtemps. Voir le compte rendud’une manif en janvier 2007 :  http://www.lapaixmaintenant.org/communique1498 . Ze’ev Sternhell avait pu témoigner de cette interdiction de fait (pour « menace de trouble à l¹ordre public ») dans l¹un de ses récents articles (pas encore retrouvé l¹article en question).


[CAPJPO EuroPalestine – Septembre 2008]
C’est à Beyrouth le 26 août, face à de nombreuses TV (OTV, Al Manar, Future, Al Jazeera), radios et journalistes de la presse écrite (L’Orient le jour, As Safir, Al Achbar, demain Al Diar, Al Balat….) que s’est exprimé RICHARD LABEVIERE, Rédacteur en chef à Radio France Internationale, licencié pour délit d’opinion le 12 août dernier. Ci -dessous son intervention, dans laquelle il s’élève contre “la volonté d’imposer une lecture et une pensée unique résolument néoconservatrice et pro-israélienne”.

“Pourquoi alors une conférence de presse à Beyrouth avant Paris ?

Tout d’abord parce que, paradoxalement, le pluralisme de la presse et la liberté d’expression sont certainement plus grands ici a Beyrouth qu’à Paris. Juste un exemple et je m’en excuse pour les consœurs et confrères de l’Agence France Presse ici présents aujourd’hui, mais la direction de l’AFP à Paris et la direction régionale de l’Agence à Nicosie bloquent, depuis dix jours, quatre dépêches dont un communiqué commun des grands syndicats de journalistes qui dénoncent mon licenciement. Je ne demande pas a l’AFP de me soutenir, mais simplement de faire son travail d agence de presse et de débloquer l’information qui concerne le licenciement d’un rédacteur en chef de l Audiovisuel extérieur de la France.

Par ailleurs, à Paris et en France tout le monde est en vacances du 15 juillet au 1er septembre et rien ne se passe sauf les licenciements d’été qu’on veut cacher à l’opinion.

Je veux ici souligner un fait important : il ne s’agit pas dans cette affaire de l’interview de Bachar al Assad en particulier, et c’est bien là que le mal est pernicieux. Il en aurait été de même pour l’interview de Saad Hariri ou d’Hassan Nasrallah, de Samir Geagea ou de Michel Aoun, d’Hosni Moubarak, de Mahmoud Abbas ou de Khaled Mechal. Ce mal n’est pas en soi la réalisation d’une quelconque interview, mais le choix des patrons de presse qui veulent imposer un journalisme aux ordres, des intervieweurs formatés répondant aux seuls ordres du lobby sioniste. Un journaliste qui reconnait aux Arabes, quels qu’ ils soient et quelles que soient leur sensibilité politique, les mêmes droits qu’aux Israéliens et qu’aux Occidentaux n’a plus droit de cité en France et certainement pas celui d’interviewer un responsable politique arabe quel qu’il soit. Derrière la vitrine d’une presse libre, on assiste en fait à la mise en œuvre d’une entreprise flagrante de désinformation et de manipulation des opinions publiques.

La mise au pas de l’audiovisuel Extérieur de la France, RFI et TV5Monde, France24, c’est déjà fait, par le publicitaire Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent-Kouchner, femme du ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner, qui s’inscrivent dans cette volonté d’imposer une lecture et une pensée unique résolument néoconservatrice et pro-israélienne.

C’est ainsi qu’on voudrait nous obliger à dire dans nos commentaires que la capitale d’Israël est Jérusalem, que les colonies sont des implantations, que le mur est une barrière de sécurité et que l’armée israélienne est tellement morale qu’elle ne peut, en aucun cas, tuer des femmes, des enfants, des civils et détruire des infrastructures publiques.

C’est ainsi que ces quatre dernières années, on a vu a RFI, la mise au pas du journal quotidien du Proche Orient jugé trop pro-arabe, en y injectant des revues de presse israéliennes et des intervenants eux-aussi uni dimensionnellement pro- israéliens. Ont ainsi disparu l’ensemble des chroniqueurs et consultants arabes, de même que l’émission le « kiosque arabe », supprimée après la guerre de 2006. Présentée de Beyrouth, cette émission était pourtant la seule du paysage audiovisuel français qui donnait la parole aux Arabes dans toutes leurs composantes et diversités pour un débat contradictoire et une expertise croisée. Elle a été remplacée par une rencontre convenue de correspondants de la presse arabe et israélienne à Paris. Car on veut aussi nous obliger à dire que le monde arabe n’existe pas en dehors de la seule lecture israélienne.

Je ne suis pas dans la resignation. Je suis un homme et un journaliste en colere, parce qu’aujourd hui en France, dans ce pays que j’aime tellement, être qualifie de journaliste pro-arabe ou pro-palestinien est devenu un délit d’opinion, un crime pouvant justifier toutes les mises a mort professionnelle.

J’ai une autre idee et une autre mémoire de l’histoire de mon pays, qui s’inscrit dans l’heritage de Robespierre, de la revolution francaise, de Jean Moulin et du Conseil national de la resistance CNR, de l’independance nationale et de la liberté.”

http://www.geostrategie.com/990/richard-labeviere-non-a-une-pensee-unique-neoconservatrice-et-pro-israelienne


[Olivier Bonnet – 18/08/2008]
La scène <http://medias.lepost.fr/ill/2008/08/07/h-20-1239340-1218118900.png&gt; , filmée le 7 juillet par un habitant de la localité de Nilin, à l’ouest de Ramallah (Cisjordanie) et diffusée par NouvelObs.com <http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080807.OBS6461/lofficier_qui_a_donner_lordre_de_tirer_sur_un_palestini.html&gt; , est terrible : on y voit un manifestant palestinien, menotté les mains dans le dos, les yeux bandés et tenu par le bras par un soldat, mis en joue par un garde-frontière qui fait feu à bout portant – sur sa jambe, précise L’Obs, sans qu’il soit possible de le vérifier à la vue des images. Heureusement avec une balle en caoutchouc, mais comment interpréter cet acte ? Il s’agit d’infliger au malheureux, entièrement à la merci des soldats et ne représentant aucune menace, une très violente douleur, de façon entièrement gratuite : de la torture, à proprement parler.

« Notre socialisation exalte ceux qui ont tué et renforce le goût du sang »

Fin juillet, l’organisation israélienne de défense des droits de l’Homme Yesh Din a publié un rapport selon lequel l’armée israélienne n’a donné aucune suite à 94% des plaintes liées à des exactions présumées de militaires à l’encontre de Palestiniens. Sur 1 246 dossiers ouverts entre 2000 et 2007, à peine 76 inculpations. Mais cette fois, difficile d’étouffer l’affaire : la vidéo a été diffusée par les télévisions palestiniennes ! Et l’ONG israélienne B’Tselem, autre association défendant les droits de l’Homme, a porté plainte. Aussi Tsahal a-t-elle annoncé l’ouverture d’une enquête. L’officier qui a donné l’ordre d’ouvrir le feu à bout portant sur Ashraf Abou Rahma (27 ans), le manifestant désarmé, est le lieutenant-colonel Omri Borberg. C’est lui qui le tient par les bras sur les images. Il ne sera pas le seul inquiété dans l’histoire : le garde-frontière coupable d’avoir pressé la détente – gradé lui aussi, il est sergent – aurait évidemment dû refuser d’obéir à un ordre aussi manifestement illégal.

Arrangement honteux

Quelle sanction Borberg encoure-t-il ? Aux termes d’un accord entre ses avocats et la justice militaire, il ne sera poursuivi que pour « conduite non conforme aux normes de l’armée », doux euphémisme. Selon L’Obs, il n’aura plus le droit d’exercer un commandement.

Mais France 24 <http://www.france24.com/fr/20080807-israel-palestine-tribunal-militaire-inculpation-officier-soldat-palestinien-tir-conduite-inappropriee&amp;navi=MONDE>  n’a pas la même version, qui indique que Borberg été rétrogradé commandant de bataillon, citant une source militaire, ce qui signifie qu’il continuerait bien à commander. En tout état de cause, il ne risque ni la prison, ni même l’inscription au casier judiciaire, et pourra continuer à servir – sévir – au sein de l’armée israélienne. Le communiqué de B’Tselem qualifie l’arrangement accepté par le procureur militaire de « honteux » : « Une armée qui considère qu’un tir à bout portant sur un homme menotté est uniquement non conforme aux normes méprise les principes qu’elle prétend être siens« . » (suite…)


Qu’est ce qu’on entendrait pas si soudain la Conférence épiscopale française prenait position dans un conflit politique territorial, si la Fédération Protestante de France s’immiscait dans le conflit Nord-Irlandais ou si soudain le Conseil français du culte musulman appelait à libérer Jérusalem comme lieu saint de l’Islam…

Mais quand c’est le CRIF, soudain toutes les voix se taisent, surtout, surtout, ne pas courir le risque de se faire traîter d’antisémite et de finir comme Siné ou Dieudonné…  alors au diable l’honnèteté intellectuelle.

Heureusement il y a Shalom A’shav !

[Communiqué de La Paix Maintenant – 18/07/2008]

Dans un récent bulletin, le CRIF informe que « l’Exécutif du CRIF a le projet de publier prochainement une déclaration de soutien à Jérusalem capitale éternelle et indivisible d’Israël et du peuple juif ».

Nous pensons que le rôle du CRIF, en tant qu’organe représentatif des institutions juives françaises, n’est pas de s’immiscer dans le débat politique israélien. La question de Jérusalem est au coeur du conflit israélo-palestinien et la solution à ce conflit, si on la cherche vraiment, nécessitera le partage de la ville entre les deux peuples. Affirmer de façon péremptoire l’indivisibilité éternelle de Jérusalem, c’est prendre une position partisane qui dépasse le mandat donné au bureau exécutif du CRIF.

En outre, ce n’est pas en adoptant ce genre de positions extrémistes que l’on défend Israël. Sa sécurité et son avenir passent par la paix, celle-ci passe par un accord historique avec le peuple palestinien qui aspire légitimement à un Etat viable avec Jérusalem Est pour capitale. Aucun dirigeant palestinien, si modéré soit-il, n’acceptera de renoncer à Jérusalem Est, cela est connu depuis longtemps de tous les négociateurs. Sans une Jérusalem partagée, il n’y aura pas de paix.

Le Bureau de La Paix Maintenant


[Info ISM 05/07/2008]

Nilin assiégé par les Forces d’Occupation Israéliennes

Je suis actuellement bloquée à Nil’in, un village de Cisjordanie. Les Israéliens ont envahi le village cette nuit et décrété un couvre-feu de 10 jours. Ils tirent des bombes sonores, des gaz lacrymogène, des balles de caoutchouc ainsi que de réelles balles sur les Palestiniens tentant de rompre le couvre-feu. Une équipe médicale ainsi que plusieurs équipes journalistiques sont bloquées au checkpoint à l’extérieur de Nil’in.

Nous sommes 11 personnes de différents pays bloquées ici, les militaires refusent de créer un corridor humanitaire pour laisser partir la population et ont menacé de nous tirer dessus si nous tentons de sortir dans la rue avec les mains au dessus de la tête. Nous sommes 9 suédois, 1 anglais et moi française.

Nous n’avons aucun moyens de nous restaurer, d’accéder à un magasin, à une aide médicale. Tous les habitants sont bloqués, sans ressources avec femmes et enfants. Le couvre-feu dure depuis ce matin 5 heures, et le village est bouclé depuis 3 jours. Les militaires tirent sur les habitants refusant de quitter leurs toits, ils sont ainsi entrés dans une maison et ont blessé 17 personnes. 3 autres personnes ont été arrêtées, elles risquent 6 mois de prison pour s’être promenées dans leur village.

Nil’in subit cette punition collective car depuis 3 mois les israéliens sont en train de construire un mur et la population résiste par des manifestations non-violentes.

Tous les jours, des marches vers le mur en construction sont organisées. Les seules armes dont disposent les enfants et les jeunes gens ici sont les pierres qu’ils jettent face à l’une des plus puissantes armées du monde.

Hier alors qu’une telle marche débutait, les Israéliens ont pris les manifestants à revers et ont attaque le village à l’aide d’au moins 3 bulldozers et 10 jeeps.

Le mur en construction va annexer 2.500 hectares de terres agricoles d’oliviers, plus 700 hectares qui seront annexés pour construire une base permettant aux israéliens vivants dans la colonie de Nili (à l’intérieur de la Cisjordanie, du côté palestinien du mur de « sécurité ») d’aller facilement en Israël.

Il est 16h20, les israéliens ont tire continuellement depuis 11h ce matin.

Je peux vous envoyer des photos si vous voulez, vous pouvez aussi contacter la télévision suédoise qui a fait un reportage sur ce qui nous arrive.

Pour obtenir des photos que nous avons prises ici allez faire un tour sur le site ISM (International Solidarity Movement) ou contactez-moi en envoyant un email à : info@ism-france.org

Pour des toutes dernières informations, contactez le Media Office d’ISM aux numéros suivants :

Bureau : 00 972 229 718 24

Portable média coordinateur : 00 972 59 850 39 48

Ems : 00 972 54 580 72 35

A Nilin, Martin au : 00 972 54 745 20 73

NOTE ISM :  Nous venons d’apprendre qu’à 19h30, C. avait réussi à quitter Nilin mais ses camarades sont toujours à l’intérieur et le village est toujours sous couvre-feu


Johann Hari : La méprisable campagne de diffamation contre les critiques d’Israël
[Johann Hari – 08/05/2008 – publication originale The Independent, traduction communiquée par Marc Saint-Upéry]

Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, on assiste à une campagne de diffamation contre quiconque essaie de décrire la difficile situation du peuple palestinien. Il s’agit d’une tentative d’intimidation et de censure qui, malheureusement, fonctionne assez bien. Les porte-paroles autoproclamés d’Israël n’ont aucun scrupule à attaquer comme judéophobes des Juifs progressistes, des rabbins et même des survivants de la Shoah.

Mon propre cas n’est pas spécialement important, mais il illustre bien la façon plus générale dont ce processus d’intimidation opère. Mon travail de reporter m’a amené à m’infiltrer parmi les activistes de la mosquée [jihadiste] de Finsbury Park et dans le milieu des négationnistes néo-nazis afin de mettre en lumière la haine anti-juive qui y règne. Lorsque je suis intervenu sur la chaîne Islam Channel pour dénoncer l’anti-sémitisme des islamistes, j’ai reçu une série de menaces de morts accompagnée de messages me traitant d’« adorateur des Juifs », de « cochon de pédé sioniste » et autres nom d’oiseaux.

Mais attendez, ce n’est pas fini. J’ai aussi fait des reportages à Gaza et dans les territoires occupés. La semaine dernière, j’ai écrit un article qui décrivait la façon dont les eaux usées ­ et non retraitées ­ des colonies israéliennes illégales étaient reversées sur les terres des Palestiniens, contaminant leurs réservoirs. Cette information n’est pas contestable : elle a été bien documentée par les Amis de la Terre et j’en ai moi-même constaté la véracité de mes propres yeux.

La réaction ? On n’a pratiquement pas essayé de contester les fait que j’exposais. En revanche, certains des auteurs et des groupes « pro-israéliens » les plus connus ‹ y compris les ONG spécialisés dans la critique des médias Honest Reporting et Camera ‹ ont déclaré que j’étais un raciste anti-juif assimilable à Joseph Goebbels et Mahmoud Ahmadinejad. Melanie Phillips a même fait un lien entre l’agression au couteau contre deux Juifs au nord de Londres et des articles comme les miens. La rédaction de The Independent a été inondée par une avalanche de courriels réclamant mon licenciement.

Toute tentative de décrire de façon objective la situation des Palestiniens se heurte à la même réaction. Si vous parlez de la contamination des terres palestiniennes par les eaux d’égout des implantations juives, l’ONG Honest Reporting vous accusera de ressusciter le mythe antisémite des Juifs qui « empoisonnent les puits ».

Si vous interviewez une femme dont le bébé est mort en 2002 parce qu’elle a été arrêtée en pleine phase d’accouchement par des soldats israéliens à un poste de contrôle dans les territoires occupés, Honest Reporting vous reprochera de ne pas avoir expliqué la « véritable cause » de ce drame, à savoir l’élection de Hamas en 2006 ! Et c’est constamment la même chose. (suite…)


Notre règne de terreur, des soldats israéliens témoignent

[Donald Macintyre – The Independent – 19.04.2008 – Trad. Info Palestine]

Des soldats israéliens témoignent de faits choquants : enlèvements, passages à tabac et torture infligés aux Palestiniens à Hébron.

Cheveux noirs, il a 22 ans et porte un T-shirt noir, des Blue jeans et des Crocs rouges. On comprend qu’il hésite en s’asseyant à une table de piquenique dans un paysage pittoresque inattendu quelque part en Israël. Nous connaissons son nom, mais si nous le révélions, ce jeune homme ferait l’objet d’une enquête criminelle et il serait probablement condamné à une peine de prison.

Les oiseaux chantent alors qu’il décrit en détail certains actes qu’il a commis et qu’il a vu d’autres commettre pendant son service militaire à Hébron. Et ces actes sont assurément criminels : incidents dans lesquels des véhicules palestiniens sont arrêtés sans raison valable ; leurs vitres sont brisées et les occupants sont battus pour avoir répliqué – pour avoir dit, par exemple, qu’ils étaient en route vers l’hôpital ; vols de tabac chez un commerçant palestinien qu’on roue de coups quand il se plaint ; lancement de grenades étourdissantes par la fenêtre de mosquées pendant la prière. Et pire.

Le jeune homme n’a quitté l’armée qu’à la fin de l’année dernière et il a décidé de parler, de concert avec d’autres, pour dénoncer le prix moral payé par de jeunes recrues israéliennes lors de l’affectation, sans doute la plus difficile, dans les territoires occupés. Hébron est la seule ville palestinienne dont le centre est sous contrôle militaire direct 24 heures sur 24 et sept jours sur sept pour la protection des colons juifs extrémistes qui y sont installés. Le jeune homme dit fermement qu’il regrette à présent ce qui s’est produit à plusieurs reprises pendant son détachement à Hébron.

Gêné, il sourit beaucoup et ses petits rires fréquents donnent une idée des vantardises dont il a pu faire montre en se glorifiant de ses exploits auprès de ses compagnons de bar. Il se tourne souvent vers un ancien soldat plus âgé qui l’a persuadé de nous parler et à qui il dit, comme pour se rassurer, « Tu sais comment c’est à Hébron ».

L’autre ex-soldat plus âgé est Yehuda Shaul. Il sait effectivement « comment c’est à Hébron », ayant fait partie d’une unité de combat dans la ville au plus fort de l’intifada. Il a fondé Shovrim Shtika, « Rompre le silence », qui publiera demain les témoignages troublants de 39 Israéliens, dont ce jeune homme, qui ont été militaires à Hébron entre 2005 et 2007. Ces témoignages couvrent toute une gamme d’expériences : la colère et l’impuissance quand ces soldats sont confrontés aux exactions souvent violentes que subissent les habitants aux mains des colons juifs extrémistes ; les harcèlements mesquins , et les passages à tabac injustifiés des habitants palestiniens dont les soldats se rendent coupables ; le pillage des maisons et des magasins et les tirs sur des manifestants non armés.

Beaucoup d’armées dans le monde infligent des mauvais traitements aux civils sous occupation, notamment l’armée britannique en Irlande du Nord et en Irak. Toutefois, peu de pays, Israël mis à part, ont une ONG comme Rompre le silence qui cherche – selon son site web – en utilisant l’expérience des soldats eux-mêmes, à « forcer la société israélienne a confronter la réalité qu’elle a créée » dans les territoires occupés.

Le public israélien a eu un aperçu peu flatteur de la vie militaire à Hébron cette année quand un jeune lieutenant de la Brigade Kfir, du nom de Yaakov Gigi, a été condamné à 15 mois de prison pour avoir entraîné cinq soldats à voler un taxi palestinien ; « déchaîné » selon les medias israéliens , un des soldats a tiré sur un civil palestinien qui se trouvait là par hasard et l’a blessé pour ensuite essayer de se tirer d’affaire en mentant.

Lors d’une confession dans le programme d’enquête Uvda sur le Channel Two israélien, Gigi, qui avait été jusque là à beaucoup d’égards un soldat modèle a dit « avoir perdu son humanité » à Hébron. Invité à s’expliquer, il a répondu « Perdre son humanité, c’est devenir un animal »

Contrairement au cas de Gigi, l’armée israélienne n’a pas poursuivi le soldat qui avait tiré sur le Palestinien. Toutefois, elle insiste sur le caractère « très inhabituel de ce qui s’est passé dans la brigade Kfir ».

Le soldat de 22 ans, qui était lui aussi dans la Brigade Kfir, confirme dans son témoignage à Rompre le silence, que l’événement n’était pas exceptionnel. Bien sûr, dit-il, il a « souvent » fait partie de groupes qui arrêtaient des taxis, asseyaient le chauffeur à l’arrière et lui commandaient de les guider vers des endroits « où ils haïssent les juifs » afin d’aller y semer du « balagan », mot hébreu pour pagaille.

Et puis il y a les luttes entre les clans palestiniens. « On nous a dit d’aller voir ce qui se passait. Notre commandant [de section] avait un peu pété les plombs. Il repérait des maisons et nous disait « Tout ce qui est armé, avec des pierres ou n’importe quoi, je m’en fous, vous tirez dedans ». On pensait tous : ce sont des querelles dans le clan .. ». Est-ce que le commandant le savait ? « Personne ne le savait. Ces actions étaient une initiative personnelle de la section ».

Vous les avez atteints ? « Bien sûr et pas simplement eux. Tous ceux qui étaient autour …Surtout aux jambes et aux bras. Certains étaient aussi touchés dans le ventre. Je crois qu’ils se sont rendu compte à un moment donné que cela venait de soldats, mais ils n’étaient pas sûrs. Parce qu’ils ne pouvaient pas croire que des soldats feraient une chose pareille, vous savez ».

Ou on utilisait un enfant de dix ans pour trouver un lanceur de pierres de 15 ans : « Nous prenons donc un petit garçon palestinien car nous savions qu’il savait qui avait lancé les pierres. Le moins que l’on puisse dire est qu’on le tabasse un peu jusqu’à ce qu’il nous le dise. C’est comme ça que ça se passe quand t’as déjà les idées de travers et que tu n’as plus de patience pour Hébron, ni pour les Arabes ni pour les juifs qui y vivent.

« Le petit avait vraiment peur, car il se rendait compte que nous l’avions repéré. Notre commandant était un peu fanatique. Il a remis le garçon à son supérieur qui l’a battu comme plâtre…Il lui a montré toutes sortes de trous en cours de route et lui demandait « C’est ici que tu veux mourir ? Ou ici ? » Le petit disait « Non, non ! »

« On a relevé le petit ; il ne tenait pas sur ses jambes. Il pleurait … Et le commandant : « Ne fais pas semblant » et continue à lui donner des coups de pied. Et alors [nom non divulgué], qui n’avait jamais aimé ce genre de choses, est intervenu ; il a attrapé le commandant de l’escouade et lui a dit « Ne le touche plus, ça suffit ». Le commandant « Quoi ! Tu es devenu gauchiste, ou quoi ? »Il répond « Non, je ne veux pas voir des choses pareilles ».

« Nous étions présents, mais nous n’avons rien fait. Nous étions indifférents. OK. C’est uniquement après que tu commences à penser. Pas tout de suite. Ces choses, nous les faisions tous les jours…. C’était devenu une habitude. « Et les parents ont vu. Le commandant a dit à [la mère] « Personne n’approche ». Il a armé son arme qui avait déjà une balle. Elle avait peur. Il a mis son arme littéralement dans la bouche du petit. « Si tu approches. Je le tue. M’embête pas. Je tue. Je suis sans pitié ». Alors le père … a saisi la mère et lui a dit « Calme-toi, laisse-les tranquilles pour qu’ils le lâchent ».

http://www.info-palestine.net/articl…d_article=4199


[Centre Palestinien des Droits de l’Homme – 12/04/2008 – Trad. Hichem Benabli]

Rapport hebdomadaire sur les violations des droits de l’homme par Israël dans les territoires occupés – semaine du 3 au 9 avril 2008 :

– 8 Palestiniens, dont un enfant et un agriculteur dans son champ, ont été abattus par Tsahal dans la bande de Gaza.

– 5 de ces victimes, dont un enfant et son oncle, ont été abattues lors d’un raid de cinq heures mené par Tsahal dans l’Est de Gaza.

– Un enfant Palestinien a été écrasé par une voiture conduite par un colon israélien.

– 25 Palestiniens, dont 5 enfants, ont été grièvement blessés par les raids de Tsahal en Cisjordanie et à Gaza.

– Tsahal a mené 30 attaques militaires contre des villes en Cisjordanie et 7 raids contre Gazas.

– En Cisjordanie, Tsahal a arrêté 65 civils Palestiniens, dont 7 enfants et une jeune fille, tandis que, à Gaza, l’armée israëlienne a arrêté 10 autres civils, dont 3 enfants

– Tshal a arraché des oliviers et saccagé au moins 125 donums [31 hectares] de terres agricoles.

– Tsahal a endommagé plusieurs batiments et centres vitaux civils dans le nord de la ville de Gaza.

– Tsahal a mené des attaques contre les locaux d’ONG et d’organisations caritatives à Ramallah et à al-Bireh.

– Tsahal a fouillé et saccagé des locaux d’ONG, des mosquées et des magasins à Qalqilya, et fermé les locaux et entrepôts de 4 organisations caritatives.

– La crise énergétique à Gaza s’aggrave.

– 6 civils palestiniens ont été arrêtés par des soldats israéliens sur des check-point en Cisjordanie.

– 2 colons israéliens ont attaqué et menacé de mort une famille palestinienne à Nablus.

Résumé : Les violations des droits de l’homme et du droit humanitaire par Israël ont connu une importante escalade durant cette période, surtout dans les territoires occupés, notamment Gaza.  (3 – 9 April 2008):

http://www.reliefweb.int/rw/rwb.nsf/db900SID/ASAZ-7DKHQM?OpenDocument


Voilà qui montre encore une fois que le « désengagement » israélien est totalement bidon. Comment peut on parler d’autorité palestinienne quand c’est l’armée israélienne qui détient les clés des portes et des fenêtres du Ghetto ?

[Hichem Benabli – IES News Service – 17/4/2008]

L’ancien président Jimmy Carter, en voyage au Moyen-Orient, s’est vu refuser l’accès à Gaza par les autorités israéliennes, qui bloquent tous les passages frontière vers ce territoire, techniquement sous contrôle Palestinien. Le passage de Rafah, aus Sud, est contrôlé par l’Egypte qui en a également fermé l’accès.  L’ancien président US est boycotté par Israël à cause de son intention de rencontrer le chef du Hamas, Khaled Meshaal, à Dams, ce vendredi.  Il est la cible d’une violente campagne de dénigrement par le Lobby-Pro-Israël au Etats-unis et en Europe pour avoir affirmé, dans un ouvrage paru en 2006, que les territoires palestiniens occupés vivaient un « régime d’apartheid » et critiquant le mur qu’érige Israël sur des terres palestiniennes en Cisjordanie.


[20 Minutes – 10/04/2008]

Une rencontre entre un ancien président américain et le Hamas? Le quotidien «Washington Post» a repris jeudi, disant la confirmer, une information du journal arabophone «Al-Hayat» sur une rencontre, le mois prochain à Damas, entre Jimmy Carter et Khaled Mechaal, le chef du Hamas en exil en Syrie.

Si l’intéressé n’a pas confirmé, il n’a pas infirmé non plus. Et son ancien conseiller à la sécurité nationale, Zbigniew Brzezinski, a affirmé que rencontrer le Hamas – reconnu comme organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne – était «une bonne idée».

Jimmy Carter, auteur l’année dernière d’un ouvrage très critique sur Israël, est l’artisan des accords de Camp David de 1978 entre l’Egypte et Israël. L’hypothèse de cette rencontre a provoqué une levée de mise en garde aux Etats-Unis. Le département d’Etat s’est ainsi dit défavorable à ce rendez-vous. «S’il se rend effectivement en Syrie, nous lui fournirons le soutien dû à un ancien président», a souligné le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack. Mais «le département d’Etat ne prendra pas part à l’organisation ni à la planification des rendez-vous avec les responsables du Hamas à Damas», a-t-il relevé. «Nous pensons que ce n’est pas dans l’intérêt de notre politique ni dans l’intérêt de la paix d’organiser un tel rendez-vous.»

http://www.20minutes.fr/article/224705/Monde-Jimmy-Carter-pourrait-rencontrer-personnellement-le-chef-du-Hamas.php


[Yediot Aharonot, 8 avril 2008 – Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant]

Le haut responsable du Fatah Marwan Barghouti, emprisonné en Israël, a adressé une lettre à Shalom Arshav (La Paix Maintenant), qui marque aujourd’hui son 30e anniversaire. Dans cette lettre, il appelle Israël à signer un traité de paix avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. « Offrons à vos enfants et aux nôtres une vie sans la menace de guerres et de massacres. » Cette lettre sera lue ce soir par Qaddoura Farès à l’occasion de la manifestation qu’organise Shalom Arshav à Tel-Aviv pour marquer ses 30 ans.

« Je vous écris depuis le sombre petit cachot où je suis emprisonné par les forces d’occupation, avec 11.000 autres prisonniers, dont des femmes et des enfants. Certains n’ont fait l’objet d’aucun jugement, d’autres sont emprisonnés depuis plusieurs dizaines d’années », écrit Marwan Barghouti, ancien commandant des « Tanzim » aux militants de Shalom Arshav.

« Mû par la douleur et les souffrances endurées par le peuple palestinien durant 40 années d’occupation militaire, je vous adresse mon salut et mes encouragements. La création de votre mouvement, il y a 30 ans, nous a donné l’espoir qu’il existe en Israël un groupe qui s’oppose à l’occupation, à la colonisation et à l’oppression du peuple palestinien. Qu’il existe un groupe qui appelle à la paix entre les peuples et qui soutient le droit des Palestiniens à créer un Etat indépendant dans les frontières de 67 avec Jérusalem Est pour capitale. »

Dans sa lettre, Marwan Barghouti évoque le « document des prisonniers » (1) et affirme :

« Nous, dirigeants des différents groupes du peuple palestinien, avons pris l’initiative d’un plan de paix unique en son genre dans l’histoire du mouvement palestinien, initiative connue sous l’appellation « document des prisonniers ». A côté de la signature du Fatah figurent celles de membres du Hamas, du Jihad islamique et de toutes les composantes de l’OLP. Ce document affirme clairement que l’objectif du mouvement palestinien consiste en la fin de l’occupation des territoires conquis en 1967, la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem Est pour capitale, et une solution au problème des réfugiés conforme au droit international. »

L’ancien dirigeant du Fatah précise encore que le document donne mandat au président de l’Autorité palestinienne pour mener les négociations avec l’Etat d’Israël en vue d’un accord définitif.

« Cet accord sera soumis à un référendum. Pour la première fois, il montre la voie d’une négociation où la position palestinienne est unie. »

« Moi, et avec moi la majorité écrasante du peuple palestinien, sommes prêts à un compromis historique fondé sur les décisions internationales, qui garantira deux Etats, un Etat d’Israël et un Etat palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Nous sommes prêts à un compromis historique qui assurera à vos enfants comme aux nôtres une vie sans menace de guerres et de massacres. C’est la raison pour laquelle il faut parvenir le plus rapidement possible à un cessez-le-feu réciproque. »

« Le peuple palestinien est avide de liberté, d’indépendance et de paix. C’est pourquoi il est vital de stopper immédiatement et totalement la colonisation et les expropriations, de rouvrir les institutions palestiniennes à Jérusalem, de démanteler les barrages routiers qui ont fait des territoires palestiniens un enfer et ont détruit l’économie palestinienne, d’arrêter la politique des assassinats et des arrestations, de lever le siège de Gaza, de rouvrir les passages frontaliers, d’instituer une période d’accalmie complète et de libérer les milliers de prisonniers. »

(1) Voir « Des dirigeants du Fatah et du Hamas emprisonnés en Israël s’accordent sur une solution à deux Etats » http://www.lapaixmaintenant.org/article1276

Sur les suites qu’a connues ce document, voir : « Entre prisonniers et captifs » http://www.lapaixmaintenant.org/article1283 et « Un big bang palestinien ? » : http://www.lapaixmaintenant.org/article1290

http://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-3528886,00.html


éditorial furieux contre ce gouvernement, qui constitue en même temps un hommage au travail de Shalom Arshav (La paix Maintenant), sans qui « personne ne saurait » que la construction continue dans les Territoires (voir le dernier rapport de Shalom Arshav http://www.lapaixmaintenant.org/article1783 ). Duperie à l’égard des Américains, des Palestiniens, mais aussi et surtout des citoyens israéliens eux-mêmes

[ Editorial de la rédaction – Ha’aretz, 1er avril 2008 – Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant]

Si Shalom Arshav ne publiait pas de temps en temps des rapports, il est probable que personne ne saurait que la construction se poursuit dans les colonies. On aurait pu supposer, compte tenu des déclarations du gouvernement Olmert, que la construction était suspendue et que des efforts étaient faits pour parvenir à un accord de paix qui comprendrait un retrait de la plupart des territoires de Cisjordanie. A entendre les plaintes des dirigeants des colons, on aurait pu penser aussi qu’il y avait un gel des constructions, et que les jeunes colons étaient réellement sans abri.

Mais ce qui se passe dans les territoires est très différent. La dynamique de la duperie continue. La duperie à l’égard des Américains, la duperie à l‘égard des électeurs qui ont voté pour des partis qui avaient placé la paix en haut de leurs priorités, duperie à l’égard des Palestiniens et, par-dessus tout, auto-duperie. Nos dirigeants participent à une course sans ligne d’arrivée. Les participants : Ehoud Barak, ministre de la défense, dont personne ne comprend la ligne politique, ligne qu’il ne daigne expliquer à personne, Ehoud Olmert, premier ministre, qui commente la situation sans agir sur elle, et Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères, qui négocie une évacuation alors que le gouvernement continue à construire.

Il est clair que le Parti travailliste « n’est pas mûr pour des élections », comme le disait hier Youli Tamir, ministre de l’éducation, et l’on peut douter qu’il le soit un jour. Au lieu de consacrer toute son énergie à pousser une législation sur une loi « évacuation-indemnisation » qui permettrait à qui le souhaite de quitter immédiatement la Cisjordanie (et l’on estime que des milliers de colons sont dans ce cas), la Haute cour de Justice est saisie de demandes de positionnement de caravanes aux confins de colonies sauvages qui n’ont jamais été évacuées. (suite…)


[Y-Net News (Yediot Aharonot) – 05/04/2008 – Trad. Gregoire Seither]

A l’occasion d’un rassemblement marquant le premier mois de deuil suite à l’attentat contre le séminaire rabbinique Mercaz Harav – dans lequel huit jeunes hommes avaient été tués, le Grand Rabbin sépharade, Mordecchai Eliyahu a rappelé que la loi juive est formelle : la vie d’un seul étudiant de Yeshiva vaut plus que celle de mille Arabes.

« Nous ne voulons pas la vengeance, nous voulons des représailles » a proclamé le responsable de la Yeshiva attaquée, Kobi Nahshoni, devant le millier de personnes rassemblées pour l’ocasion.Le Grand Rabbin Mordechai Eliyahu a appelé le gouvernement à renforcer la répression militaire et à étendre la colonisation, proposant que pour chaque israélien tué, une nouvelle colonie soit crée en « Judée et Samarie » (Cisjordanie).

Le rabbin a également rappelé ce que veut la loi divine en terme de représailles justes : mille Arabes doivent mourir pour chaque étudiant talmudique tué :

« Et quand nous ferons les représailles, nous devons garder une chose bien clairement à l’esprit : la vie d’un seul garçon étudiant dans une école reglieuse vaut plus que celle de mille Arabes. Le Talmud dit que si les goyim volent de l’argent à Israël, ils devront rembourser de l’or s’ils veulent échapper au chatiment. Tout ce que l’on nous prend devra être remboursé au centuple. Mais dans les cas comme celui-ci, il n’y a rien à rembourser, car, comme je l’ai dit –la vie d’un seul étudiant de Yeshiva vaut plus que la vie de mille Arabes. »

http://www.ynetnews.com/Ext/Comp/ArticleLayout/CdaArticlePrintPreview/1,2506,L-3527410,00.html


[Jean-Claude Lefort – Député honoraire – 31 mars 2008]AFFAI

Le sous-préfet de Saintes, M. Bruno Guigue, vient d’être brutalement démis de ses fonctions par sa ministre de tutelle au titre qu’il aurait gravement dérogé au « devoir de réserve » qui doit marquer sa haute fonction. Cela a fait grand bruit en France mais aussi à l’étranger, il faut le savoir, notamment au Proche et Moyen-Orient.

Examinons donc successivement les faits, puis la notion de « devoir de réserve », voyons si elle a ou non un caractère « universel » et tirons les conclusions de cette « affaire ». (suite…)


Action internationale en solidarité avec Gaza 31 mars – 1er avril 2008
[ISM France – 29/03/2008]

En finir avec le siège de Gaza ! En finir avec la complicité du monde sur l’occupation et les crimes israéliens contre le peuple palestinien !

Un groupe de participants internationaux a décidé d’agir contre la complicité de nos pays dans le siège inhumain et dévastateur de la Bande de Gaza.

Une délégation constituée de participants d’Autriche, d’Ecosse, d’Espagne, de France, de Grèce, de Jordanie, d’Inde, d’Italie, de Norvège, des Pays-Bas, du Pays Basque, de Palestine, de Turquie, envisagent d’essayer d’atteindre le côté égyptien de la frontière avec Gaza pour livrer un camion de nourriture et de médicaments, et en protestation contre le siège inhumain imposé au peuple de Gaza, avec la complicité de nos propres gouvernements. (suite…)


Bruno Guigue a été limogé de son poste de préfet pour avoir écrit que les snipers israéliens abattaient des enfants. Dire des choses pareilles serait être « anti-israélien ». Or c’est la vérité, comme le montre l’article du Guardian ci-dessous, écrit en 2005.

Snipers avec des enfants dans leurs lignes de mire
[The Guardian – UK – Chris McGreal chris.mcgreal@guardian.co.uk  – 29/06/2005  – Trad. ISM]

Ce fut le tir sur Asma Mughayar qui a balayé tous les derniers doutes que j’avais sur la façon dont les soldats israéliens tuaient tant d’enfants et de civils palestiniens.
Asma, 16 ans, et son plus jeune frère, Ahmad, ramassaient le linge sur le toit de leur maison au sud de la bande de Gaza au mois de mai l’an dernier quand ils ont été abattus par un sniper de l’armée israélienne.
Ni l’un ni l’autre enfant n’était armé ou ne menaçait le soldat, qui a tiré, invisible, par un trou percé dans le mur d’un bloc d’appartements voisins.

L’armée a dit qu’ils avaient sauté tous les deux sur une bombe palestinienne plantée dans le sol pour tuer des soldats. Les cadavres racontent une histoire différente.

A la morgue de Rafah, Asma était étendue avec un seul trou de balle dans la tempe; son frère 13 ans avait un seul impact de balle au front. Il n’y avait aucune autre blessure, certainement pas de conséquence à une explosion.

Confronté à cela, l’armée a changé son rapport et a prétendu qu’ils avaient été tués tous les deux par un tireur Palestinien, et ce malgré les preuves qui pointaient le repaire du sniper israélien.

Ce que les militaires n’ont pas fait, c’était de demander à ses soldats pourquoi ils ont donné un faux rapport des décès ou de parler aux parents des enfants ou aux autres témoins.

Quand les journalistes ont fait pression sur la question, l’armée a promis une enquête complète, mais quelques semaines plus tard elle a été tranquillement abandonnée. C’est devenu la norme dans une armée qui semble estimer qu’il vaut mieux se protéger de toute responsabilité que de vivre selon son affirmation d’être « l’armée la plus morale au monde ».

Comme l’ont fait remarqué les parents de Tom Hurndall hier après la condamnation d’un sergent israélien pour l’homicide involontaire de leur fils, le soldat a été jugé seulement parce que la famille britannique a eu les ressources pour mettre assez de pression.

Mais il n’y a eu aucune justice pour les parents des centaines d’enfants palestiniens tués par des soldats israéliens. (suite…)


Cet article (et probablement les autres publiés sur Oumma – voir tout en bas ) vaudra à Bruno Guigue d’être limogé 10 jours plus tard de son poste de préfet de Saintes par le gouvernement Fillon-Sarkozy…

Oser critiquer des sommités médiatiques comme Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff ou encore Frédéric Encel, des gens qui n’ont qu’à claquer des doigts pour que toute la presse publié leurs diatribes… c’est vraiment chercher la m…

[ Bruno Guigue Oumma.com – 13/03/2008]

Dans sa rubrique « Point de vue » du 27 février 2008, « Le Monde » a généreusement offert ses colonnes à un texte d’une hystérie verbale et d’une mauvaise foi insondables. Les accusations qu’il profère à l’égard du conseil des droits de l’homme de l’ONU sont si mensongères que même la liste des signataires ne tempère qu’à peine notre stupéfaction : .. On peut facilement compléter la liste tant l’omniprésence des intellectuels organiques du lobby pro-israélien nous est devenue familière.

Le titre sans nuances de cette prose haineuse est déjà tout un programme : « L’ONU contre les droits de l’homme ». Dès les premières lignes, on peut y lire cet appel angoissé : « L’année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme par l’ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d’années, par ses dérives, l’ONU s’est caricaturée ». Inévitablement le lecteur non averti s’alarme : l’organisation internationale serait-elle brusquement devenue suicidaire ?

Mais par bonheur la suite nous éclaire aussitôt sur les préoccupations profondes de nos signataires : « A Durban, en Afrique du Sud, s’est tenue en 2001 la conférence mondiale contre le racisme, à l’initiative des Nations-Unies. C’est au nom des droits des peuples que furent scandés des « mort à l’Amérique ! » et « mort à Israël ! » et c’est au nom du relativisme culturel qu’on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes ».

Quel rapport entre la géopolitique du Moyen-Orient, manifestement en cause dans les appels à combattre les Etats-Unis et Israël, et l’oppression des femmes que viendrait cautionner le « relativisme culturel » ? Probablement aucun. Mais amalgamer les deux sujets présente l’intérêt polémique de suggérer une pernicieuse concurrence entre les victimes : vous qui condamnez Israël et l’Amérique, vous ne dites rien de la souffrance des femmes opprimées dans les pays musulmans. C’est une antienne dont la rhétorique lobbyiste est coutumière : elle permet de détourner le lecteur occidental de la critique de la politique américaine ou israélienne en fixant son attention sur un problème interne des sociétés moyen-orientales. (suite…)


C’est pas chez les Verts français que cela risque d’arriver…

[Tim Carr – IES News Service – 03/03/2008 – Trad. Grégoire Seither]

Dans un appel qui insiste sur l’urgence de la situation à Gaza, le Parti Vert aux Etats-unis demande aux députés du Congrès de rejeter la proposition du président George W. Bush, de consacrer 2,55 milliards de dollars sur le budget 2009 à l’aide militaire à Israël. Les Verts U.S. réclamment par ailleurs un arrêt total de l’aide militaire que les Etats-unis apportent chaque année à Israël
« Le siège de Gaza est une atrocité qui cause la mort de plus en plus de civils innocents, notamment des enfants, tués ou mutilés par les Forces israéliennes » explique Holly Hart, secrétaire nationale du Green Party of the United States. Les Verts notent que, depuis les « discussions de paix » à Annapolis, organisées par les Etats-unis, le taux de victimes palestiniennes a plus que doublé.

« Depuis le 1er janvier, en Cisjordanie, l’armée israélienne a organisé des raids et arrêté plus de 400 civils palestiniens, y compris des mineurs. La majorité de ces civils croupit en prison sans accès à un avocat et sans qu’Israël notifie des charges contre eux. La bande de Gaza, transformée en une prison à ciel ouvert par Israël, abrite près de 2 millions de Palestiniens, la plupart des réfugiés de la guerre de 1948. Ils ne peuvent ni sortir ni entrer dans la bande de Gaza et Israël contrôle strictement tous les approvisonnement : électricité, essence et surtout eau potable.  » 

http://www.commondreams.org/news2008/0303-10.htm


[Backchich – 7/03/2008]Alors que doit s’ouvrir le Salon du livre à Paris le 14 mars, la mise à l’honneur d’Israël et « l’oubli » d’inviter les auteurs n’utilisant pas l’hébreu moderne – qui exclut les Arabes israéliens – suscite la polémique. Boycott, protestations écrites, des écrivains et des États s’en donnent à coeur joie.

A l’approche de l’ouverture du Salon du livre à Paris, le 14 mars, le ministère de la Culture craque. « Il y en a marre des boycotts, c’est une manifestation culturelle de grande ampleur, il ne faut pas mélanger culture et politique, même si c’est Israël l’invité d’honneur ».

Non, non, non et non, il n’y a rien de politique. La mise à l’honneur d’Israël à Paris n’a strictement aucun rapport avec les soixante ans de la création de l’État d’Israël, fêtée en mai prochain. La preuve, le Syndicat National de l’Édition (SNE), principal organisateur du Salon (avec les ambassades de France en Israël et d’Israël en France, plus le ministère français de la Culture, et le ministère français des Affaires Etrangères), a choisi de désigner Israël invité d’honneur en 2008 il y a « au moins 5 ou 6 ans », « alors vous pensez bien, ils n’ont pas pu faire le rapprochement ». On y croit.

Et le président israélien Shimon Peres invité par Nicolas Sarkozy du 10 au 14 mars ? Réponse du ministère de la Culture : Shimon Peres est un grand amateur de littérature. Il viendra donc tout naturellement inaugurer le Salon avec son homologue français. Quel beau symbole de l’amitié franco-israélienne.

Qui n’est d’ailleurs pas démentie, bien au contraire, par l’ambassade d’Israël en France. « Les relations France-Israël sont excellentes, elles le sont depuis la création de l’État d’Israël en 1948. La mise à l’honneur d’Israël cette année est un moyen de renforcer nos liens ». Puis l’ambassade annonce que « c’est dans le même esprit d’amitié que Nicolas Sarkozy se rendra ensuite en Israël ».

Appels au boycott

Avec les récentes attaques répétées de l’armée israélienne dans la Bande de Gaza, les appels au boycott du Salon du livre, qui ont commencé en décembre dernier, se sont multipliés.

Ces appels émanent de partis politiques, d’associations militantes pour les droits fondamentaux des Palestiniens, de personnalités comme Tariq Ali, Ilan Pappé, John Berger, Benny Zieffer et de différents pays dont le Liban, le Maroc, l’Algérie, le Yémen, l’Arabie Saoudite.

Même Aaron Shabtaï, poète israélien qui faisait pourtant partie des 39 écrivains invités au Salon dans la délégation israélienne, a décidé de boycotter à titre personnel « tant la foire du livre de Turin [qui met également Israël à l’honneur et qui a lieu en mai prochain] que le salon du livre de Paris ». (suite…)


Remplacez « Juif » par « Blanc », ou « Serbe », ou « Hutu »… et demandez vous pourquoi les uns vous choquent (et vous incitent à vous mobiliser contre le racisme et le fascisme) mais l’autre ne vous choque pas ? On menace un pays de bombardement parce qu’il ne respecte pas des directives de l’ONU… mais quand il s’agit d’Israel, le droit international peut être violé allègrement sans que quiconque s’en émeuve.

« Ils ont eu cette idée folle que peut-être on leur ferait justice ».

[Richard Boudreaux, – Los Angeles Times – 27 décembre 2007 – Traduction : C. Paque, Afps ]

Une lutte ancrée sur la question de la terre, en Cisjordanie : Un Palestinien recourt à la justice pour une colline détenue par sa famille depuis 1916 : mais ses voisins juifs disent que la ferme qui est dessus devrait être la leur.
Nahalin, Cisjordanie : Du haut de sa ferme perchée sur une colline, Daoud Nassar peut voir le soleil se lever au-dessus de la Vallée du Jourdain et se coucher dans la Méditerranée, formant un arc consacrant l’ampleur du conflit de son peuple avec Israël.Il peut aussi contempler ses voisins dont les demandes ont conduit son idyllique bout de terre de 40 hectares dans un pareil conflit.

Ce bout de terre, le seul à ces hauteurs dans cette partie de la Cisjordanie, est entouré de colonies juives en expansion continue et est convoité par celle qui est perchée sur la plus proche colline, à moins de 700 mètres de là.

Depuis près d’une génération, Nassar et sa famille n’ont pas fléchi, sans armes, et ce contre des colons armés qui ont bloqué les accès de la ferme, ont déraciné ses oliviers, ont tenté de détruire leurs propres routes au bulldozer, et abîmé un tracteur ainsi qu’un réservoir d’eau posé sur les toits.

La famille n’a pas donné suite aux appels anonymes de Juifs offrant des chèques en blanc contre son terrain, et a déjà dépensé 145.000 $ dans une bataille juridique sans fin pour conserver cette terre que le grand-père de Nassar, un Chrétien du Liban, avait achetée en 1916 alors qu’elle faisait partie de l’empire ottoman. Depuis plus de 90 ans, les Nassar ont travaillé la terre, faisant pousser des amandiers, des figuiers, des vignes, des oliviers, des pêchers et des grenadiers.

La lutte pour ces collines désolées, ces crêtes et ces vallées situées au sud et à l’est de Bethlehem, dans une région de 70 km2 où se trouve la ferme des Nassar, est emblématique du conflit israélo-palestinien qui dure depuis des dizaines d’années, et d’un conflit ancré sur la terre.

Pour ouvrir une brèche dans les pourparlers de paix qui ont repris ce mois-ci après une interruption de 7 années, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a argué limiter les autorisations pour de nouvelles colonies en Cisjordanie. Mais il a dit aussi qu’il n’empêcherait pas  » l’extension naturelle  » des colonies telles que celles situées dans cette région, que les Juifs appellent le Gush Etzion, et sur une terre qu’Israël entend conserver dans le cadre d’un accord final de paix.

« Les Israéliens veulent toute cette région. Leur stratégie est de forcer le plus grand nombre d’entre nous à partir » dit Nassar, un homme de 37 ans à la mâchoire carrée sous une foison de cheveux noirs bouclés, et d’un naturel calme et confiant. « Mais nous devons les pousser à rester, en leur donnant le pouvoir de le faire ».

La lutte pour ces 40 hectares de terre, qui représente un drame à la fois épique et tout personnel, a monopolisé toute la vie d’adulte de Nassar, et a atteint ce qui pourrait être sa phase ultime.

« C’est notre terre, et notre terre est comme notre mère » dit-il. « Je ne peux abandonner ni vendre ma mère ».

De la colonie juive de Neve Daniel, Shaul Goldstein peut voir la ferme des Nassar au-delà de l’étroite vallée. Il arrête sa voiture sur une crête, où des ouvriers construisent des villas de pierre blanche à 500.000 $, avec des toits rouge et pentus, pour les nouveaux colons.

« Pour moi, Israël est un État juif qui va de la Méditerranée jusqu’à la Vallée du Jourdain », dit Goldstein, 48 ans, ingénieur en mécanique et vétéran des forces aériennes, et qui est le maire d’un ensemble de colonies formant le Conseil régional du Gush Etzion. « Les terres d’Israël sont réservées d’abord et avant tout pour ses citoyens juifs ».

Goldstein, qui est de haute taille, est un habile et énergique défenseur du mouvement des colons, et l’un de ses leaders les plus modérés. Il met en avant ses « très bonnes relations » avec les travailleurs palestiniens de son entreprise de construction et la plupart de ses voisins palestiniens. Il dit qu’ils doivent être intégrés dans ce qu’il appelle la terre d’Israël. (suite…)


Sur la vision déformée qu’a le public israélien de l’enchaînement des événements, à Gaza en particulier. Ainsi, écrit Strasler, par la faute de médias défaillants, « se forme une opinion publique extrémiste ». Ainsi, l’histoire devient simple : des Arabes, méchants et irrationnels, tirent sur nous sans raison.

 

[Ha’aretz, 19 décembre 2007 – Nehemia Strasler Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant]

Il y a une vieille histoire juive qui raconte qu’une mère aimante prodiguait ses derniers conseils à son fils avant son départ pour la guerre : « Tue un Turc, puis repose-toi. » Le fils : « Et si c’était le Turc qui essayait de me tuer ? » La mère écarquille les yeux : « Pourquoi voudrait-il te tuer ? Qu’est-ce que tu lui as fait ? »

 

Voilà exactement le genre de bonne conscience qui accompagne notre attitude à l’égard des Palestiniens. Cela saute aux yeux avec les reportages de la télévision, la radio et les journaux, qui ne rendent qu’une image partiale du conflit. Car quand l’emportent les considérations d’Audimat, ou de pure lâcheté, l’information à laquelle le public a droit est biaisée. C’est ainsi que se forme une opinion publique extrémiste, qui pense que la justice est de notre seul côté, car après tout, « qu’est-ce qu’on leur a fait ? »

 

(suite…)


Le livre d’un soldat israélien sur les atrocités commises à Gaza sera-t-il diffusé ?
[Liran Ron Furer – Ha’aretz  – 21/11/2007]
Comment quelqu’un d’éduqué devient nécessairement une brute, un animal, un criminel, quand il sert dans l’armée d’occupation israélienne. C’est l’histoire que raconte à la première personne le sergent chef Liran Ron Furer, qui ne trouve plus le sommeil après les atrocités qu’il a commises à Gaza. Son livre vient de trouver un éditeur en Israël, mais pour le moment personne ne veut le diffuser.

Gideon Levy, journaliste courageux, en donne quelques extraits dans Haaretz…

CHECK POINT SYNDROME
Liran Ron Furer, sergent chef (réserviste) ne peut plus désormais continuer à vivre sa vie de façon normale. Il est hanté par des images de ses trois années de service militaire dans Gaza, et la pensée que cela pourrait être un syndrome qui toucherait tous ceux qui servent aux check-points ne lui laisse aucun répit.
Près de terminer ses études de décorateur à l’Académie d’Art et Décoration de Bezalel, il a décidé de tout laisser tomber et de consacrer tout son temps à un livre qu’il voulait écrire.
Les principaux éditeurs à qui il l’a apporté, ont refusé de le publier. L’éditeur qui a finalement accepté de le publier (Gevanim) a dit que la chaîne de librairies Steimazky refusait de le distribuer. Mais Furer est déterminé à attirer l’attention du public sur son livre.

Aperçu

« Vous pouvez adopter les positions politiques les plus extrêmes, mais aucun parent n’acceptera que son fils devienne un voleur, un criminel ou une personne violente » dit Furer « Le problème, c’est que cela n’est jamais présenté de cette façon. Le garçon lui-même ne se décrit pas de cette façon à sa famille, quand il rentre des Territoires.

A l’opposé – il est reçu en héros, comme quelqu’un qui remplit un travail important, celui de soldat. Personne ne peut être indifférent au fait qu’il y a beaucoup de familles qui, dans un certain sens, comportent deux générations de criminels. Le père est passé par-là, et maintenant le fils aussi, et personne n’en parle autour de la table, au dîner « .

Furer est certain que ce qui lui est arrivé n’est pas un cas unique. Lui qui était un diplôme du lycée d’Arts de Yellin, créatif, sensible, est devenu un animal au point de contrôle, un violent sadique qui battait des Palestiniens parce qu’ils ne lui montraient pas la politesse requise, qui tirait dans les pneus des voitures, parce que leurs propriétaires mettaient la radio trop fort, qui a maltraité un adolescent retardé mental couché sur le plancher de la jeep, les mains liées derrière le dos, juste parce qu’il avait besoin d’évacuer sa colère, d’une manière ou d’une autre.
(suite…)


Une partie non négligeable des Juifs ne veut aucun lien avec Israël, ou est très critique de ce pays. Un antisionisme juif existe. Pourquoi eux peuvent et moi pas?

Victor Ginsburgh – Professeur de l’Université Libre de Bruxelles

J’ai eu la maladresse d’écrire qu’à mon goût, mon université était insuffisamment antisioniste. Elle ne l’est pas du tout; moi je le suis. Des amis proches, Moïse R. et Philippe W. ont eu la gentillesse de me demander ce que j’entendais par là. Ils le savaient, eux, mais ils m’ont ainsi donné l’occasion d’y réfléchir. D’autres le feront peut-être aussi, pour autant qu’ils m’adressent encore la parole. Voilà, je dois à Moïse et à Philippe les quelques explications qui suivent. Quant aux autres, aucune raison de me justifier.

Je suis devenu Juif à l’âge de 35 ans, lors d’un séjour à Cracovie alors que je passais devant un cimetière juif où les herbes étaient tellement hautes que l’on ne voyait plus les pierres. Je ne savais même pas qu’Auschwitz était là, à quelques kilomètres. Auschwitz, et ailleurs, où avaient disparu, disait ma mère, 56 personnes de la famille.

C’est quoi, pour moi, être Juif?

Mendès-France à qui l’on posait la question aurait répondu: «Je suis né Juif; les antisémites me considèrent comme Juif, et mes enfants savent qu’ils sont Juifs.» Freud se décrivait comme quelqu’un «qui est complètement étranger à la religion de ses pères» – aussi bien qu’à toute autre religion – et qui ne peut partager des idéaux nationalistes, mais qui cependant n’a jamais répudié son peuple, qui sent qu’il est un Juif dans sa nature essentielle et qui n’a aucun désir d’altérer cette nature. Si la question lui était posée: «Puisque vous avez abandonné toutes ces caractéristiques communes à vos compatriotes, que vous est-il resté qui soit Juif?», il répondrait: «Enormément et probablement sa véritable essence». Voilà pour mon état de Juif. Rien de plus, rien de moins.

C’est quoi, pour moi, être sioniste ou antisioniste?

Si c’est ce qu’écrivait, en 1914, Moshe Smilansky, qui était à la tête de l’Union des agriculteurs juifs de Palestine, alors je suis sioniste: «Il n’y a pas, à mon avis, d’antagonisme entre l’aspiration nationale arabe et l’aspiration nationale juive. Il n’y en a pas, parce que la terre de notre espérance n’est qu’un petit coin au milieu des vastes pays dans lesquels le peuple arabe est de par son nombre l’élément décisif. Il n’y en a pas pour nous, parce que la perspective dans laquelle nous envisageons notre avenir, n’est pas politique, ni étatique, mais bien économique et culturelle… Et la Palestine, du fait qu’elle est économiquement et culturellement le pays des Juifs, sera un rapport substantiel à la fédération turco-arabe à venir.» Et il faut reconnaître que la réussite dans ces domaines est éclatante. (suite…)


[Mark Lavie (depuis Jérusalem) – The Independent, 07.09.2007 – traduit du grand-breton par Marcel Charbonnier]

Prononçant sa plus forte condamnation d’Israël depuis la guerre du Liban (été 2006), l’organisation Human Rights Watch [Observatoire des droits de l’Homme] a déclaré, hier, que la plupart des victimes civiles libanaises ont été provoquées par des « frappes aériennes israéliennes à l’aveuglette. »

L’organisation internationale de défense des droits humains a indiqué que l’allégation israélienne selon laquelle le grand nombre de victimes civiles libanaises aurait été dû au fait que les guérilleros du Hezbollah auraient utilisé des civils afin de se couvrir est dénuée de tout fondement. Israël, rappelons-le, avait en effet affirmé avoir attaqué des zones civiles parce que le Hezbollah aurait, à ses dires, installé des lanceurs de roquettes à l’intérieur de villages et de villes, au Liban.

(suite…)


Je ne sais pas qui fait le « rewriting » des dépêches internationales à l’AFP mais l’objectivité n’est visiblement pas son fort. Et le choix des mots dénonce son parti pris…

Le 04/09/07, l’AFP publie la dépêche suivante :

Barrière de séparation. – La Cour suprême d’Israël a ordonné une modification du tracé de la barrière de séparation dans le secteur du village de Bilin en Cisjordanie, symbole de la lutte des Palestiniens contre le « mur » controversé. Les habitants avaient saisi la haute cour au motif que le tracé actuel les empêche de se rendre sur leurs terres agricoles et leurs vergers.

Dans mon dictionnaire, le mot « barrière » provient du mot « barres », c’est une cloture aérée. Un truc dans ce genre là. Pas méchant, champêtre, idyllique presque, avec du chèvrefeuille et des oiseaux….

Barrière Barriere Barrière

En Israël, le mot barrière a été choisi parceque Mur, ça fait trop brutal. D’ailleurs, dans la dépèche AFP, le mot « mur » est placé entre guillemets. C’est les autres, les anti-sémites, qui utilisent ce mot pour dénigrer la « barrière ». Dick Cheney avait d’ailleur affirmé sur CBS, il y a quelques années, que « This barrier, it’s practicaly on wheels. They can move it anytime once we’ll find an agreement with the Palestinians ».

Voici à quoi ressemble une « barrière » « sur roulettes »,  » déplaçable à tout moment » :

Israel Barrier Israel Barrier

A noter (bravo l’artiste !) que la personne qui a édité l’entrée « Separation barrier » dans Wikipedia a pris soin d’entretenir la confusion… Voici donc :

Berlin Barrier

Bagdad Barrier

Great barrier
 La « Barrière de sécurité
de Berlin » :
La Barrière de sécurité
de la zone verte de Bagdad :
et bien sûr, la Grande Barrière
de Sécurité de Chine :

[IES News Service – 03/09/07]

Yair KleinDans un article publié le 10 août 2007 par le journal SEMANA, Juan Manuel Santos, Ministre colombien de la Défens a reconnu que Bogota a discrètement recruté des anciens officiers de l’armée israélienne pour former les forces de police locales à l’action contre-insurrectionnelle afin de lutter contre la guerilla des FARC (Fuerza Armadas Revolucionarias de Colombia). La guérilla gauchiste affirme détenir des preuves que des mercenaires israéliens participent aux opérations militaires contre elle, aux côtés de l’armée colombienne. Le cas Yaïr Klein, arrêté la semaine dernière en Russie, est à ce titre exemplaire de l’implication israélienne dans les exactions et atteintes aux droits de l’homme en Amérique Centrale – avec la complicité tacite des gouvernements de la zone – comme l’explique le journal Semana de Bogota.

L’équipe de conseillers – formée de trois anciens généraux, un sous-officier, un officier israélo-argentin et trois interprètes – ont été recrutés dans le cadre d’un contrat de 10 millions de dollars US, par le Ministère colombien de la Défense. Le ministre Santos avait pris contact l’an dernier avec l’ancien ministre de la Défense israélien Shlomo Ben Ami pour négocier ce contrat.

Les conseillers israéliens – spécialisés dans la formation à la collecte de renseignements – sont intégrés au dispositif « Lancero », basé à Tolemaïda, au Nord de Bogota. « Lancero » est un programme de formation à lutte anti-insurrectionnelle mis en place par le gouvernement colombien, en étroite collaboration avec l’Armée US et notamment les formateurs de « L’Ecole des Amériques », un centre controversé de formation anti-guérilla à Fort Benning, en Géorgie (USA), impliqué dans de nombreux cas d’atteintes aux droits de l’homme en Amérique du Sud.
(suite…)


Ah, ben si c’est risqué, alors ! Les droits de l’homme et la morale, on s’en fout. Mais le risque, c’est pas pareil…

[Ori Nir – Jewish Telegraphic Agency, 10 août 2007 – Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant]
(* Ori Nir est porte-parole des Americans for Peace Now.)

Quand un certain nombre de colons de Cisjordanie a lancé une ambitieuse campagne de vente de maisons aux juifs américains (1), Shalom Arshav (La Paix Maintenant) avertissait : investir dans l’immobilier au-delà de la ligne Verte n’était pas seulement condamnable moralement et politiquement, mais aussi financièrement risqué.

Nous ignorions alors que cette zone grise sur le plan de l’immobilier jouerait un rôle dans la faillite de la société de construction Heftzibah, l’une des entreprises israéliennes les plus importantes et le plus gros constructeur de colonies en Cisjordanie.

http://www.jta.org

(1) Voir  « Les colons appellent les Juifs américains à acheter en Cisjordanie » http://www.lapaixmaintenant.org/article1527

(2) Voir cette enquête d’Akiva Eldar : « Une enquête le prouve : on construit illégalement en Cisjordanie » http://www.lapaixmaintenant.org/article1199

(3) Voir « L’action en justice de Shalom Arshav contre la colonie de Modi’in Illit » http://www.lapaixmaintenant.org/article1318
et « l’Etat ordonne l’arrêt de la construction dans la colonie de Modi’in Illit » http://www.lapaixmaintenant.org/article1243

(4) « Les terres volées aux Palestiniens : Rapport de Shalom Arshav sur la construction des colonies sur des terres privées palestiniennes » http://www.lapaixmaintenant.org/article1451


Abe Foxman[MUZZLE WATCH – 09/08/07 – Trad. Grégoire Seither]
Après avoir été invités à présenter leurs travaux devant le « Council on Foreign Relations », le « National Press Club » ainsi que l’université de Georgetown, les deux chercheurs Stephen Walt (de l’université de Harvard) et John Mearsheimer (de l’université de Chicago) devaient participer, le 27 septembre prochain, à une conférence à Chicago, organisée par le « Chicago Council on Global Affairs » et traitant des relation entre les Etat-unis et Israël.

Les deux chercheurs renommés en sciences politiques devaient y développer les thèses de leur prochain ouvrage, « The Israel Lobby and U.S. Foreign Policy, » qui doit paraître chez Farrar, Straus & Giroux au début du mois prochain.

Mais le président du Chicago Council, Marshall Bouton, a brutalement annoncé qu’il annulait l’invitation faite aux deux auteurs, suite à des pressions de la part de « groupes que l’argumentation des Walt et Mearsheimer met mal à l’aise ».

En conséquence, explique Bouton, il ne peut permettre aux deux politologues de parler sauf s’ils acceptent qu’un représentant « de l’autre bord » soit présent à leurs côtés lors de la conférence et leur porte la contradiction. « La personne pressentie pour tenir ce rôle serait Abraham Foxman, président de la Anti Defamation League »

http://www.muzzlewatch.com/?p=222

VOUS NE CONNAISSEZ PAS ABE FOXMAN?
http://www.jewcy.com/feature/2007-07-09/fire_foxman

http://www.muzzlewatch.com/?p=135

http://www.huffingtonpost.com/mark-oppenheimer/abraham-foxman-should-be-_b_55690.html


[The Irish Times 26/06/07 – Trad. Grégoire Seither]
La Grande Bretagne est complice d’Israël dans l’oppression des Palestiniens en offrant à Tel-Aviv des condition privilégiées d’échange économique – a déclaré ce matin Clare Short, ancienne secrétaire d’état au développement international du gouvernement de Tony Blair.

Madame Short a expliqué qu’Israël était coupable d’avoir crée un système d' »apartheid » qui réduisait les Palestiniens à la misère, et elle a incité les ministres du gouvernement d’utiliser l’arme économique pour obliger Israël à changer sa politique.

Mme Short, qui avait démissioné du gouvernement travailliste en protestation contre la participation britannique à l’invasion de l’Irak, a tenu ces propos lors d’un discours à Westminster Hall: « La situation dans les territoires palestiniens est désespérée et déprimante. » Israël est coupable « de pratique une politique sanglante, brutale et systématique d’annexion de la terre, de destruction de maisons et de la mise en place délibérée d’un système d’apartheid. »

Pour Mme Short, « l’Union Européenne et la Grande Bretagne sont complices de cette politique qui viole le droit international et qui aboutit à un système d’apartheid. »  Elle a dénoncé le fait que les clauses liées aux droits de l’homme, pourtant partie intégrante de tous les traîtés commerciaux internationaux signés par la Grande Bretagne, ne sont jamais respectés quand il s’agit d’Israël.

« Pourquoi n’osons nous jamais demander à Israël de respecter les clauses de ces contrats ? Aucune action n’est jamais entreprise pour forcer Israël à respecter le droit international. Dans ces conditions, il est impossible de penser qu’il puisse y avoir un jour la paix. Sans justice et droits de l’homme, pas de paix. »

http://www.ireland.com/newspaper/breaking/2007/0626/breaking53.htm


Le gros mot – par Uri Avnery

[Gush Shalom – 01/07/07 – Mondialisation.ca]

IL N’Y A JAMAIS eu de rencontre au sommet sur le Moyen-Orient aussi sinistre. La plus sinistre possible.

Les quatre dirigeants à Sharm-el-Sheikh ne se trouvaient pas ensemble à une table ronde conviviale. Chacun était assis à une énorme table individuelle. Cela assurait une nette séparation entre eux. Les quatre longues tables se touchaient à peine. Chaque dirigeant, ses assistants derrière lui, était comme une île solitaire dans une vaste mer.

Les quatre – Hosni Moubarak, le roi Abdallah de Jordanie, Ehoud Olmert et Mahmoud Abbas – affichaient un air grave. Tout au long de la partie officielle de la conférence, on n’a pas vu un seul sourire.

L’un après l’autre, tous les quatre ont déballé un monologue. Exercice visiblement hypocrite, de tromperie vide de sens. Aucun d’eux ne s’est élevé au-dessus d’un marais de phrases sentencieuses.

Court monologue de Moubarak. Court monologue d’Abdallah. Monologue moyennement long d’Abbas. Monologue interminable d’Olmert : discours typiquement israélien, dominateur, donnant des leçons au monde entier, comme un sermon dégoulinant de moralité. Prononcé, bien sûr, en hébreu, dans le but évident de s’adresser au public israélien.

Le discours comprenait tout ce qu’il fallait : notre âme aspire à la paix, la conception des deux Etats, nous ne voulons pas diriger un autre peuple, pour le bien des générations à venir, bla-bla-bla. Le tout dans le plus pur style colonial : Olmert parlait toujours de « Judée et Samarie », utilisant la terminologie officielle de l’occupation.

Mais, pour « renforcer » Abbas, Olmert s’adressait à lui en l’appelant « President » et non  « chairman » (ce terme anglais ne désigne jamais un chef d’Etat – ndt), qui était le titre de rigueur (en français dans le texte – ndt) utilisé par tous les représentants israéliens depuis l’établissement de l’Autorité palestinienne. (Les sages d’Oslo ont contourné cette difficulté en donnant – dans les trois langues – au chef de l’Autorité le titre arabe de Ra’is, qui signifie à la fois President et chairman.)

Et quel est le mot que l’on n’a pas entendu tout au long de ce long monologue ?

« Occupation ».

OCCUPATION ? Quelle occupation ? Où l’occupation ? Quelqu’un a-t-il vu une occupation ?

L’occupation n’était pas à l’ordre du jour de ce sinistre sommet. Même dans leurs rêves les plus fous, les participants arabes ne pouvaient pas imaginer quelque chose de plus merveilleux que « l’allègement des restrictions ». Rendre la vie un peu moins difficile pour la population en détresse. Rendre aux Palestiniens leurs taxes douanières (ce qui veut dire qu’Israël peut rendre une partie de l’argent qu’il a empoché). Déplacer quelques-uns des barrages routiers qui empêchent les gens d’aller d’un village à l’autre (cela a déjà été promis de nombreuses fois et ne sera pas plus réalisé cette fois-ci, parce que l’armée et le Shin-Bet s’y opposent. Olmert a déjà annoncé que c’est impossible pour des « raisons de sécurité ».)…

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=AVN20070701&articleId=6208 


Quand les Israéliens découvrent la compassion pour les habitants de Gaza. A condition que leurs souffrances soient le fait du Hamas. Encore une fois (1), B. Mikhael est dans son rôle de poil à gratter de la bonne conscience israélienne

Profondément choqués
[B. Mikhael – Yediot Aharonot, 22 juin 2007 – Traduit de l’hébreu par Yaël Shneerson]

Qui l’eût cru et qui l’eût dit ? Il s’avère que derrière le regard détourné de nos commentateurs, derrière le visage apathique de nos concitoyens et derrière la façade indifférente de la politique israélienne, se cachent un cœur d’or, une âme sensible débordant de pitié et de miséricorde pour leur prochain.

Subitement, nous avons tous découvert la souffrance des Palestiniens. Nous sommes tous très profondément et photogéniquement choqués par les souffrances inouïes infligées à la population occupée de Gaza, écrasée sous les bottes de l’occupant hamassique. Devant ces images terribles, notre colère, notre indignation, notre frustration ne connaissent plus de bornes. En somme, il n’y a là rien d’étonnant. Qui, sinon les Juifs, pourrait s’identifier aussi pleinement à des personnes pourchassées par des bandits criminels ?

Et soudain les blessés ont un nom, les tués ont un âge, les souffrants ont un visage. Ahuri, j’ai entendu de mes propres oreilles des présentateurs de télévision parler, le visage sombre, de « crimes de guerre » commis à Gaza. « Crimes de guerre », oui, ils l’ont dit clairement. C’était après que des hommes eurent été massacrés au couteau, et d’autres fusillés, vêtus uniquement de leurs culottes.

Des crimes de guerre, oui, des actes terribles, sans aucun doute. Si ces militants du Hamas s’étaient conduit en personnes civilisées, ils auraient renoncé à bousiller leurs ennemis de la sorte, parce qu’un couteau ça salit le tapis et ça éclabousse de sang les bourreaux. Ils auraient pu utiliser, par exemple, un avion sans pilote, ou un chasseur bombardier ou quelque système téléguidé sophistiqué. Ainsi auraient-ils évité qu’on les taxe de « criminels » et auraient-ils épargné à nos journalistes indignés des images aussi choquantes.

(suite…)


 

Une enquête du magazine communautaire Jewish Chronicle révèle que la majorité des leaders du mouvement anglais militant pour un boycott académique d’Israël est d’origine juive, voire détient la nationalité israélienne. Ils expliquent leur participation à ce ce mouvement par la volonté « de soutenir la lutte pour les droits des Palestiniens et obtenir la fin de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens et la colonisation juive ».

Alors, de deux choses l’une : soit nous sommes ici en présence d’un phénomène flagrant de « haine de soi » soit l’initiative de boycott est véritablement efficace et fout tellement les boules au gouvernement israélien et à ses parrains néocons qu’ils mobilisent toutes leurs ressources pour le faire échouer : dans les deux cas, cela montre à quel point les innombrables accusations d’antisémitisme qui se multiplient dans les journaux sous influence (par ex, cette publicité récemment publiée par la tristement célèbre Anti-Defamation League [qui pratique un anti-racisme extrèmement sélectif et n’hésite pas à justifier voir à faire l’apologie des meurtres de civils innoncents, s’ils sont Palestiniens]) sont totalement fausses – comme le souligne si bien le Guardian de Londres.

L’argument anti-sémite, à force d’être employé à tort et à travers, est tellement dénaturé, à causé tellement de luttes fratricides au sein du camp progressiste (cf. la guéguerre entre le Grand Inquisiteur Daeninx et l’association Ras Le Front) qu’il laisse la porte grande ouverte aux vrais anti-sémites. A force de crier « Au Loup », il n’y aura plus personne quand le loup viendra vraiment.
Dans la même veine, un article de David Peterson sur l’incroyable campagne des lobbies pro-Israël aux Etats-Unis visant à faire renvoyer le Prof. Norman Finkelstein, universitaire juif qui ose critiquer la politique d’Israël, Mais la résistance s’organise, les étudiants du Prof. Finkelstein se mobilisent contre une censure qui ne dit pas son nom, organisant un sit-in devant l’université DePaul pour protester contre cette atteinte aux libertés et au droit d’expression.


Une vidéo réalisée par la télévision publique hollandaise, donne la parole à plusieurs politologues pour analyser l’avenir des relations entre Israel et les USA, notamment suite à la campagne contre les auteurs de l’étude « The Israel Lobby » (étude disponible en français, sur le site de libertes-internets.net). 

La version anglaise de ce documentaire très intéressant est visible sur YouTube : http://www.youtube.com/vprointernational

The Israel Lobby. Portrait of a Great Taboo
The Power of the Israel Lobby in the United States

[VIDEO – Information Clearing House 14.04.2007]

A documentary program by the Dutch public broadcast organization VPRO, allows several nteresting opinion makers to speak on the future of the American and Israel relationship and the reception of John Mearsheimers and Steve Walts article « The Israel Lobby and US foreign policy. »

Includes interviews with John Mearsheimer, former chief of staff to United States Secretary of State Colin Powell, Lawrence Wilkerson, cofounder of the Christians United for Israel lobbying group John Hagee, neoconservative Richard Perle and historian Tony Judt express their views in Marije Meermans and William de Bruijns documentary.
http://www.informationclearinghouse.info/article17525.htm

Special Notice: There is a rogue version online with a different title: The Israel Lobby: A Danger to the world. This is a re-edit from the original by American ultra rightwing forces. VPRO distances itself explicitly from this infringement of its copyright.

For more english background information on The Israel Lobby: http://www.vpro.nl/programma/tegenlicht/afleveringen/34338524/

For general information:
www.vpro.nl/backlight

If you would like to order an English subtitled DVD please contact: tegenlicht@vpro.nl