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Le jour où le président est (re)devenu Noir
(Mais est-il revenu à lui même?)

[Greg Palast – The Huffington Post – 29 juillet 2009 – Trad. Gregor Seither]

Aille ! Aille ! Aille ! Il s’est fourré dans de beaux draps ! Pendant un bref instant, devant les caméras de télévision, le Président des Etats-unis est devenu Noir !

La semaine dernière, quand son pote « Skip » Gates s’est fait embarquer par les flics pour avoir osé être Noir dans un quartier huppé de Boston, Barack Obama a oublié son rôle officiel: celui du pacificateur des consciences américaines qui leur raconte la belle histoire comme quoi son élection marque la fin du racisme aux USA.

Au lieu de cela, Obama, ce Président qui se donne un mal énorme pour toujours paraître ne pas choisir de camp, s’est effacé devant Barack, le sénateur radical du ghetto de South Side à Chicago, qui nous a rappelé que les flics embarquent tout le temps des Négros, juste pour les faire chier et leur montrer qui est le « mac » dans la rue.

Je me souviens soudain qu’il n’y a pas si longtemps [NdT. en 1992] que nous avons vu une bande de petites frappes en uniforme de police de Los Angeles s’acharner avec une violence inouïe sur un homme à terre, les mains menotées dans le dos: Rodney King, un Noir, un « Africain-Américain » si vous préférez. La seule chose inhabituelle dans le passage à tabac de Rodney King est que – cette fois là – il s’est trouvé quelqu’un pour le filmer et montrer la vidéo au monde. Des violences policières comme celles-là, il s’en produit des milliers, chaque nuit, à travers le pays.

Oui, je sais: nous avons parcouru un sacré chemin depuis. Les choses ont changé. Obama a gagné, Jessie a pleuré [NdT. Jesse Jackson – président du lobby antiraciste NAACP], Beyoncé a lancé sa propre marque de parfum et Tiger Woods joue dans des clubs où, il y a encore 30 ans, on aurait refusé de le servir.

Je suis content pour eux.

Mais que pensez vous du cas de Robert Pratt, M. le Président?

Pratt, travailleur dans l’industrie automobile, est père de cinq enfants et paye chaque mois 1 100 US$ en traites pour rembourser sa maison de Detroit – alors que celle-ci ne vaut même plus 40 000 US$. Si ses traites sont astronomiques, c’est parce qu’il paye 11% de taux d’intérêt, soit le double de la moyenne nationale. Avec un plan de financement pareil, il est quasiment certain de ne pas pouvoir rembourser et de bientôt se retrouver à la rue.

Comment en est-on arrivé là ? Pratt, dont nous avons suivi le cas dans le cadre d’une étude, a été « orienté » vers un prêt immobilier à taux « subprime » par la banque Countrywide Financial. « Orienté » est une façon polie de dire qu’on force les gens à accepter des prêts à des conditions usuraires. Et quand je dis « des gens », je ne dis pas n’importe quels gens : je dis des Noirs, comme M. Pratt. Plus de 60% des personnes Noires qui on déposé ou déposent un dossier de crédit ont été (et le sont encore) orientés vers des contrats « subprime » aux taux prédateurs.

Selon une étude exhaustive menée par le « Federal Reserve Board » et le « Center for Responsible Lending » (CRL), les Africains-Américains sont 250 plus susceptibles d’obtenir un crédit doté d’un taux « explosivement variable » que des emprunteurs à la peau blanche. Et ne venez pas nous dire que c’est parce que les Noirs sont généralement plus pauvres que les Blancs : l’étude à montré que plus on monte dans l’échelle des revenus et plus le « credit rating » est élevé, plus la discrimination devient marquante.

[NdT. Selon une étude de l’Université de Tufts, basée sur l’analyse de 28 000 dossiers dans les grandes et moyennes villes U.S., il apparaît que, à revenu et notation égales, un cadre supérieur Noir qui demande un crédit immobilier à sa banque a 250 fois plus de chances de se retrouver avec un crédit « subprime » à taux usuraire « explosif » qu’un cadre supérieur Blanc tout aussi riche et bien noté.]

En tant qu’économise, je peux vous dire sans la moindre exagération que l’échec d’Obama de se confronter à la question du racisme endémique au sein du système financier est entrain de tuer tout espoir dans le redressement économique de ce pays. Selon les études de la CLR, les « crédits à taux explosifs » qui ont majoritairement touché les communautés Noires et Hispaniques, sont à l’origine de la dévaluation de 40,2 millions d’autres propriétés, qui ont perdu leur valeur commerciale à cause de leur proximité avec des maisons qui ont été saisies et vendues aux enchères, saturant le marché immobilier.

Et malgré cela, nous n’avons pas entendu le moindre commentaire de la part de l’Administration Obama visant à mettre fin à ces pratiques de crédit dignes du Ku Klux Klan, des pratiques ciblées qui ont dévasté les quartier Noirs et ont emporté une grosse partie des valeurs immobilières de l’Amérique Blanche avec elles.

[NdT. Selon l’observatoire des prix immobiliers, dans les grandes villes comme Detroit et Chicago, dans certains quartiers, 3 maisons sur 5 sont abandonnées et ont perdu 90 à 95% de leur valeur y compris foncière. Cela dépasse les dommages causés par le cyclone Katrina à une ville comme New Orleans]

Au lieu de cela, le directeur de cabinet d’Obama, Rahm Emanuel, a été l’invité d’honneur du Directoire de JP Morgan, groupe bancaire propriétaire d’un des pires prédateurs financiers à l’origine de la crise, Washington Mutual. Comparé à Morgan/WaMu, et ses magouilles de crédit fortement teintées de racisme, le commissariat de police de Cambridge [NdT. Où a été arrêté le professeur Gates] pourrait passer pour une annexe de SOS Racisme [NdT. aux USA, le NAACP est une puissante association de lobbying anti-raciste et anti-discriminatoire].

(Et de fait, les hôtes de Rahm Emmanuel, la banque JP Morgan a été trainée devant les tribunaux la semaine dernière par le NAACP qui l’accuse de « racisme systématique et institutionnalisé dans l’attribution de ses crédits immobiliers »).

La vérité toute nue est que les attaques financières contre la communauté Noire se poursuivent, avec la même intensité, sous Obama comme sous Bush, malgré le pouvoir dont dispose Obama qui lui permettrait d’interdire la pratique des taux usuraires aux banques recevant des fonds de soutien de la part du gouvernement. Obama a ordonné à la FDIC de garantir les emprunts de JP Morgan, permettant à la banque d’économiser 3,1 milliards US$. Obama a également ordonné à la FDIC de garantir à M. Pratt… euh… de « ne pas perdre espoir ».

Et qu’en est-il de Thomas Johnson, M. le Président?

Johnson est un pasteur de l’église protestante qui vit en Floride. En 2000 il a été privé de son droit de vote, en même temps que 94 000 autres électeurs – tous accusés à tort d’être des délinquants privés de leurs droits civiques. La plupart de ces innocents victimes d’un déni de justice sont Noirs, y compris notre pasteur. Comment je sais cela ? Parce que j’ai vu la liste de ces « délinquants interdits de vote » établie par les autorités de l’Etat de Floride, et que à côté de leurs noms, une main zélée avait pris la peine de noter « BLA » [NdT. pour « Black », Noir, la communauté Noire étant un réservoir de votes traditionnel du Parti Démocrate, les Républicains ont tout fait pour purger au maximum les listes électorales dans les districts traditionnellement acquis aux candidats démocrates – voir les extraits de « Armed Madhouse » sur ce site (liens en bas de page)]

Quand j’ai enquêté sur cette affaire, un de mes journalistes – je ne le nommerais pas parce que sa réaction est tellement typique d’une certaine mentalité – m’a demandé pourquoi le pasteur Johnson, qui, je vous le rappelle, est Noir, n’a pas tapé du poing sur la table et EXIGE qu’on lui restitue son droit de vote injustement privé. Johnson n’est pas professeur à Harvard, il n’a pas la ligne directe du Président dans les favoris de son téléphone portable.

Mon journaliste, à la peau très blanche, fraichement émoulu de l’université de Yale, assis dans son bureau de San Francisco, n’arrivait pas à imaginer ce qui risquerait d’arriver si un pasteur Johnson, à la peau noire, s’était permis de faire un scandale dans un bureau de vote du Conté d’Alachua, au plus profond du Sud Profond. Notre pasteur a eu l’intelligence de ne pas prendre modèle sur « Skippy Gates » et s’est bien gardé de se montrer défiant envers les autorités locales: après tout, il y a seulement quelques mois, les flics d’Alachua ont déchargé leurs Tasers sur un homme Noir désarmé, « qui troublait l’ordre public », avant de lui loger sept balles dans la peau et de le tuer.

Bien sûr, vous allez me dire que la privation inique du droit de vote de M. Johnson est « une histoire qui date de l’An 2000. » Aujourd’hui c’est différent, nous sommes en 2009, nous sommes entrés dans l’ère « post-raciale ».

Mon cul, oui.

Lors des élections de l’an dernier, la Floride ne s’est pas privée de pratiquer la purge des liste électorales sur des critères racistes et électoralistes, interdisant à des milliers d’électeurs Noirs et Hispaniques de se rendre aux urnes à travers l’instauration d’une nouvelle loi limitant les documents d’identité valables pour pouvoir voter [cf Real ID].

Rien que cette nouvelle loi aura permis d’écarter tellement de Noirs et de Bronzés des urnes que les ségrégationnistes « Jim Crow » des années 1950 auraient applaudi des deux mains. (Je vous renvois à l’enquête, « Block the Vote » que j’ai réalisé avec Bobby Kennedy, paru dans l’édition d’octobre 2008 de Rolling Stone – [NdT : disponible sur L&I : COMMENT VOLER UNE ÉLECTION ?
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/10/27/comment-voler-une-election/]

Et pourtant, l’Administration Obama ne semble pas être très pressée à invalider ces pratiques électorales dignes d’un Bull Connors [NdT : chef raciste de la police de Birmingham lors de la campagne pour les droits civiques de Noirs en 1963  – également membre important du Ku Klux Klan et responsable local du Parti Démocrate (sic)].

POISON
Ce que je veux dire c’est que le poison du racisme structurel en Amérique continue à nous rendre tous malades, dans notre économie, dans nos bureaux électoraux, dans nos écoles (ne me lancez pas sur ce sujet…), dans notre système de sante, dans… choisissez un domaine au hasard, ils sont tous affectés.

Oui, bien sûr, moi aussi je me suis joint à la Parade de l’Espoir, moi aussi j’ai voté pour Obama, en espérant qu’il y aurait au moins ce changement là : une attaque directe contre les derniers bastions de politiques et pratiques racistes qui subsistent encore dans nos administrations et autorités tant locales que nationales. J’attends encore.

Cela a été un moment fort de voir apparaître – même brièvement – un homme Noir derrière le pupitre marqué du sceau présidentiel.

Malheureusement, si Obama s’est faché et a exigé que la loi s’applique à tous, sans distinction, il lne l’a pas fait pour défendre un Noir. Non, il l’a fait parce que cette fois ci le fouet s’était abattu sur une personne comme lui, quelqu’un de son milieu, quelqu’un dont le statut professionnel et la classe sociale leur faisait croire qu’ils étaient désormais à l’abri des insultes et vicissitudes quotidiennes que doivent affronter leurs « frères » moins privilégiés.

On a tellement insisté sur le fait que Gates était professeur à Harvard qu’à la fin on avait l’impression que la raison du scandale était que « il n’est pas admissible de menotter un homme Noir QUI EST PROFESSEUR A HARVARD ».
Il ne s’agissait pas d’une violence raciste, il s’agissait d’une violation des règles du privilège de classe, qui ne connait pas de distinction raciale.

On ne ressent pas en Amérique – et tout particulièrement dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche – le moindre frémissement de colère ou d’indignation face aux cruautés endémiques et systématiques, qui sont infligées chaque jour à des citoyens Noirs comme Pratt and Johnson, des citoyens qui ont le malheur de ne pas être membres du Club des anciens élèves de Harvard.


Greg Palast, expert financier et en règlementation, est l’auteur de « Armed Madhouse: Strange Tales and Sordid Secrets of a White House Gone Wild » – dont de larges pans ont été traduits ici [voir ci-dessous]. Ses documentaires d’investigation réalisés pour BBC Television et Democracy Now viennent de paraître en DVD sous le titre: Palast Investigates : From 8-Mile to the Amazon, on the Trail of the Financial Marauders.
Visitez son site pour recevoir ses enquêtes (en anglais) : http://www.GregPalast.com

Textes de Greg Palast sur Libertes & Internets :

Sur la question des élections : extraits traduits de « Armed Madhouse »

COMMENT LE PARTI RÉPUBLICAIN VA TRUQUER LES ÉLECTIONS DE 2008…
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/01/08/greg_palast_the_theft_of_2008/

U.S.A. : COMMENT EMPÉCHER LES ÉLECTEURS DU PARTI DÉMOCRATE DE VOTER ?
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/01/09/usa-comment-empecher-les-electeurs-du-parti-democrate-de-voter/

ELECTIONS USA : COMMENT FAIRE DISPARAÎTRE SIX MILLIONS D’ÉLECTEURS… SURTOUT LES BASANÉS
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/01/13/elections-usa-comment-faire-disparaitre-6-millions-delecteurs/

COMMENT VOLER UNE ÉLECTION ?
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/10/27/comment-voler-une-election/

GREG PALAST : EN MATIÈRE D’ÉLECTIONS LES ETATS-UNIS SONT UNE RÉPUBLIQUE BANANIÈRE
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/10/16/greg-palast-en-matiere-delections-les-etats-unis-sont-une-republique-bananiere/

Sur le Vénézuéla

L’ASSASSINAT DE HUGO CHAVEZ : CLÉS POUR COMPRENDRE
https://libertesinternets.wordpress.com/2007/11/23/lassassinat-de-hugo-chavez-cles-pour-comprendre/

VENEZUELA : L’ASSASSINAT D’HUGO CHÁVEZ, PAR GREG PALAST.
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/01/04/venezuela-l%e2%80%99assassinat-d%e2%80%99hugo-chavez-par-greg-palast/

Autres textes :

VOLER LES RETRAITES DES OUVRIERS POUR RENFLOUER LES BANQUES ? AVEC OBAMA C’EST POSSIBLE !
https://libertesinternets.wordpress.com/2009/06/03/voler-les-retraites-des-ouvriers-pour-renflouer-les-banques-avec-obama-cest-possible/

EXXON VALDEZ : JOHN MCCAIN SE COUCHE DEVANT LES PÉTROLIERS, AU POINT D’EN TRAHIR SES PROPRES LOIS QU’IL A FAIT VOTER…
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/03/23/exxon-valdez-john-mccain-se-couche-devant-les-petroliers-au-point-den-trahir-ses-propres-lois-quil-a-fait-voter/

GREG PALAST : COMMENT WALL STREET A LIQUIDÉ ELIOT SPITZER POUR POUVOIR CONTINUER SES PETITS BIZNESS
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/03/17/greg-palast-comment-wall-street-a-liquide-eliot-spitzer-pour-pouvoir-continuer-ses-petits-bizness/

L’ORDINATEUR MAGIQUE DE RAUL REYES, NUMÉRO DEUX DES FARC
https://libertesinternets.wordpress.com/2008/03/11/lordinateur-magique-de-raul-reyes-numero-deux-des-farc/

L’HISTOIRE D’AMOUR OUBLIEE ENTRE HILLARY CLINTON ET PERVEZ MUSHARRAF
https://libertesinternets.wordpress.com/2007/11/22/lhistoire-damour-oubliee-entre-hillary-clinton-et-pervez-musharraf/


[BuzzFlash – Grégoire Seither – 14/10/2008]
BuzzFlash: Vous enquêtez sur le efforts coordonnés et vigoureux du Parti Républicain pour éliminer et voler des votes depuis l’élection trafiquée de 2000. Avec Robert Kennedy Jr., vous venez de terminer un documentaire pour la BBC qui présente la gamme des méthodes et astuces que le Parti Républicain à mis en place pour manipuler l’élection de 2008. Est-ce que vous pouvez résumer les méthodes employées par ce parti, avant les élection, pour faire rayer des registres électoraux des personnes soupçonnées de ne pas voter Républicain, pour leur interdire l’accès aux urnes et pour empêcher que les voix des électeurs non-Républicains ne soient pas comptées après la fermeture des bureaux de vote.

Greg Palast: J’espère que vous avez l’estomac bien accroché. Prenons un exemple : – L’Etat du Colorado est un « swing state » qui peut faire basculer le résultat final. Dans cet Etat, nous avons découvert que le Secrétaire d’Etat, membre du Parti Républicain, a fait rayer des registres électoraux près de 20% des électeurs, soit un électeur sur cinq. Cette purge massive s’est faite sans aucune information publique, par une simple décision administrative. Dans un autre « Etat pivot », le Nouveau Mexique, lors des primaires de février dernier, un électeur Démocrate sur neuf a découvert que son nom avait été effacé des registres électoraux par les autorités locales. Le superviseur des élections mandaté pour le Comté de San Miguel – qui avait lui aussi été effacé des registres – a déclaré qu’il n’avait aucune confiance en l’administration de l’Etat pour qu’elle résolve ce problème avant les élections. Cela signifie que des millions, oui, on parle de millions d’électeur, vont se retrouvés privés de leur droit de vote, comme si nous vivions dans une république bananière ou une quelconque dictature du Tiers-Monde.

Et qui sont ces électeurs privés de leur droit de vote sans raison valable ? Nous avons compilé des statistiques et elles montrent très clairement que cette purge est en relation directe avec la consonnance de votre nom, votre niveau de revenu et la couleur de peau  On a fait disparaître les pauvres et la basanés. La presse vous a parlé des 10 bonnes-soeurs en Indiana qui ont perdu leur droit de vote parce que leur permis de conduire avait atteint sa date d’expiration (elles ne s’en servaient plus, étant donné qu’elles avaient toutes plus de 80 ans). Mais la presse s’est bien gardé de vous parler de dizaines de milliers d’autres cas dans cet Etat. Nous avons relevé plus de 143 000 électeurs qui ont été illégalement privés de leur droit de vote par le biais de ces manipulations de registres – la grande majorité d’entre eux sont des Noirs habitant dans des districts votant historiquement pour le Parti Démocrate ou bien des jeunes nouvellement inscrits.

BuzzFlash: En ce moment, le Comité National Républicain a lancé une grande opération médiatique pour dénoncer une soi-disante opération de manipulation des registres électoraux. Cette campagne vise directement ACORN, une organisation mise en place au niveau national pour mobiliser les électeurs particulièrement auprès des jeunes et des minorités. Le Parti Républicain prétend, et le fait savoir avec force campagnes de presse, dépôts de plainte, agressions de membres d’ACORN etc. que ACORN trafiqué les registres électoraux en inscrivant massivement des faux électeurs ou des personnes n’ayant pas le droit de voter, comme des immigrés Ils ont déjà mené une campagne similaire en 2000 et en 2004, à chaque fois pour tenter de discréditer toute campagne de la société civile pour encourager les minorités et les jeunes à se rendre aux urnes. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur cette campagne de dénigrement menée par le Comité National Républicain ?

Greg Palast: Comme Robert Kennedy et moi le montrons dans notre documentaire, cette campagne est un ramassis de mensonges. Les Républicains font croire au public que tous les registres électoraux sont « pollués » par les inscriptions illégales de certains collaborateurs de ACORN et que donc ils doivent les « réviser » et les « purger ». Mais nous sommes allés voir la réalité sur le terrain. Tenez vous bien, sur 178 millions d’électeurs, on n’a trouvé qu’environ SIX cas de fraude électoral par an. Six ! Six personnes se sont présentées à une élection fédérale pour voter alors qu’elles n’en avaient pas le droit ou sous une fausse identité. Pendant ce temps là, le Parti Républicain (avec l’aide active de CNN et de FOX) affirme que ACORN a enregistré des millions d’électeurs illégaux. Mais aucun de ces électeurs ne s’est jamais présenté pour aller voter.

Oui, bien sur il y a eu des abus, étant donné que les intérimaires payés par ACORN pour aller enregistrer des électeurs sont payées au rendement, il y a eu des personnes qui ont rempli des formulaires fantaisistes… ou bien ont inventé des noms. Mais « Mary Poppins » ne s’est jamais présentée dans un bureau électoral pour aller voter !!!!

Il faut le dire clairement, le dernier cri de guerre, « Luttons contre la fraude électorale », adopté par le Parti Républicain, est une opération de propagande qui permet de justifier les purges massives d’électeurs des registres électoraux et d’interdire l’accès aux bureaux de vote à des millions d’électeurs. Encore une fois, le Parti Républicain utilise la peur (ici la peur des hordes basanées qui tenteraient de prendre le pouvoir en trafiquant les élections) pour manipuler l’électorat. « Trembles braves gens, venez vous réfugier chez nous » est la base de toute la politique du Parti Républicain.

Et le pire c’est que tout cela est un mensonge ! Le Parti Républicain a publié une liste de « faux électeurs » qu’il aurait soi-disant identifié. Pour mon documentaire, nous sommes allés voir un certain nombre d’entre eux, pris au hasard dans la liste. Aucun d’entre eux s’est avéré être un électeur illégal, tous sont des citoyens américains que les manipulations du Parti Républicain vont illégalement priver de leur droit démocratique.  Chacun d’entre eux est un électeur légitime, en droit d’aller voter… mais bien sûr, la majorité d’entre eux n’est pas susceptible de voter pour John McCain.

BuzzFlash : Toujours avec Robert F. Kennedy, Jr. vous avez mis en place un site Web et publié une bande dessinée pour expliquer aux gens comment ils peuvent lutter contre le vol de millions de bulletins de vote par le Parti Républicain. Comment empêcher en 2008 une nouvelle version du hold-up Républicain de 2000 et 2004 sur les bureaux de vote. Le site Web est : http://www.stealbackyourvote.org.

Greg Palast: Nous publions cette semaine, dans le magazine Rolling Stone, un dossier qui explique en détail toutes les méthodes utilisées pour voler tous ces votes légitimes. La bande dessinée, qui inclut les informations publiées dans Rolling Stone, présente par ailleurs les SEPT MÉTHODES POUR RÉCUPÉRER VOTRE DROIT DE VOTE ( SEVEN WAYS TO STEAL IT BACK). Et le tout est génialement illustré par des grands noms de la B.D. comme Ted Rall, Lukas Ketner et LLoyd Dangle, auteur de Troubletown. J’ai adoré faire ce projet. Vous pouvez télécharger l’intégralité de la bande dessinée en échange d’une petite donation (mais vous êtes encouragé à donner plus) à l’adresse :   StealBackYourVote.org. Et mieux encore, vous pouvez commander plusieurs exemplaires de la bande dessinée pour les distribuer. Super, non ?

BuzzFlash: Est-ce que vous pouvez nous parler de l’affaire « Procureur-gate » qui a impliqué le ministère de la justice en 2006 , dont le but ouvertement affiché était de supprimer le vote Démocrate ? Comment cette opération médiatique s’intègre t’elle dans le système général mis en place par Karl Rove pour manipuler de manière durable et répétée le résultat des élections ?

Greg Palast: Ca, c’est sur ! Le procureur David Iglesias, celui qui a été viré par le ministre Républicain de la justice, nous a raconté quelque chose de surprenant : il a dit qu’on l’avait viré parce qu’il refusait de jeter en prison des citoyens innocents, injustement accusés de frauder aux élections, alors qu’il n’y avait aucune fraude. On appelle cela faire obstruction à la justice. Mais le but du Ministre de la justice et des propagandistes du Parti Républicain était de créer une hystérie autour des faux électeurs, alors que ceux ci n’existaient pas. Voici en gros ce que nous a dit Iglesias : « Ils, [Rove et le Comité National Républicain] voulaient que, avant les élections, il y ait une série d’affaires judiciaires bien médiatisées impliquant des soi-disant faux électeurs. Pour cela ils avaient besoin de juges dociles qui participeraient à l’opération. Le but était de faire peur aux gens issus de l’immigration ou des minorités, afin qu’ils hésitent à aller voter. » Le seul problème est que cela revenait à priver des électeurs légitimes de leur droit de vote.

BuzzFlash: Il y a au moins une victoire dans cette affaire : vous avez réalisé un documentaire extraordinaire qui montre comment l’équipe de campagne de George W. Bush, sous la direction de Jeb Bush et de la Secrétaire Katherine Harris, a réussi à priver de droit de vote des dizaines de milliers d’électeurs légitimes qui avaient le défaut d’être issus des minorités. Pour cela ils ont fait appel à une société extérieure, ChoicePoint, lui demandant de compiler une liste d’anciens repris de justice (felons) et se basant sur cette liste pour leur interdire l’accès aux urnes dans l’Etat de Floride, où allait se décider l’élection présidentielle 2000 (NdT : aux USA, les personnes condamnées, sont privés de droits civiques durant la durée de leur condamnation). Suite à l’émotion causée par votre documentaire, l’actuel gouverneur Républicain, Charlie Crist, a été obligé d’annuler sa décision de priver de droit de vote les anciens repris de justice. C’est une victoire, ça, non ?

Greg Palast: Charlie Crist est un bel exemple de faux cul. D’un côté, il prétend qu’ils autoriseront les anciens repris de justice à voter dans tout l’Etat. Mais d’un autre côté, seule une poignée d’anciens « felons » ont été capables de se faufiler à travers le labyrinthe administratif mis en place pour leur permettre de s’enregistrer sur les listes électorales. Dans la plupart des autres Etats de notre pays, les personnes ayant purgé leur peine peuvent voter comme tout un chacun.

BuzzFlash: D’un point de vue pratique, s’ils veulent pouvoir voler cette élection, il va falloir que le scrutin soit serré pour les Républicain. Si la tendance ascendante d’Obama se confirme ou s’il obtient un score à deux chiffres, comment les Républicains pourraient ils truquer les élections sans que cela se voit de manière évidente ? Après tout, si Ralph Nader s’était désisté au profit du candidat Démocrate, toutes les manipulations électorales orchestrées par les Républicains en Floride, n’auraient pas pu empécher Al Gore de devenir président des Etats-unis.

Greg Palast: C’est exactement ce que RFK et moi ne cessons de dire : tu ne peux pas voler TOUTES les élections, TOUT le temps.

BuzzFlash: Okay, nous sommes à un mois des élections, qu’est ce que les gens peuvent faire pour empêcher un autre hold-up sur la Maison Blanche ?

Greg Palast: Nous encourageons tout le monde à se rendre sur STEALBACKYOURVOTE.ORG. et télécharger la bande dessinée qui vous explique, en quelques mots, ce qu’ils peuvent faire. En deux mots : rendez vous aux urnes le plus tot possible, n’utilisez pas le vote par correspondance, vérifiez à l’avance que vous êtes bien inscrit sur les registres et qu’il n’y a pas de problème pour aller voter, surtout n’utilisez pas le bulletin de vote provisoire, portez vous volontaire pour surveiller le scrutin le jour de l’élection, n’allez pas tout seul au bureau de vote, incitez un voisin ou un proche à aller voter avec vous et soutenez vous mutuellement… enfin, utilisez les ressources qui sont mises à votre disposition sur http://www.stealbackyourvote.org.

BuzzFlash: Cela fait 8 ans que vous enquêtez sur cette affaire. Peu à peu vous avez été rejoint par d’autres personnes et un mouvement s’est crée, minoritaire mais existant néanmoins. Mais, tout comme en 2000 et en 2004, les grands médias U.S. ignorent soigneusement cette affaire. Pourquoi ?

Greg Palast: Nous avons reçu plein de couverture médiatique en GB, au Canada, en France, en Allemagne et ailleurs dans le monde. Aux USA, zéro. Les grands groupes de médias ont trop peur de la force de frappe de la machine républicaine, sans parler du fait que de très nombreux d’entre eux sont entre les mains de groupes industriels qui sont très proches de l’appareil politico-financier et militaire U.S. Aucun danger de les voir dénoncer des pratiques qui arrangent leurs affaires. Déjà, lors de la Révolution Américaine, il y avait de nombreux conservateurs parmi les Pères de la Nation qui voulaient interdire aux pauvres, aux femmes et aux Noirs de voter. Pendant plus de cent ans ils ont réussi à faire du vote un club exclusif.


[Greg Palast – 15/03/2008 – Traduction : Grégoire Seither]

Tandis que le gouverneur de New-York Eliot Spitzer refilait 4 300 dollars à une prostituée dans une chambre d’hôtel à Washington, à quelques rues de là, le nouveau Président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke avait également un rendez-vous galant. Réuni avec un petit groupe de spéculateurs en crédits immobiliers, il leur lâcha secrètement plus de 250 milliards de dollars, afin de garantir leurs obligations pourries.

Dans l’histoire de la banque fédérale de réserve des Etats-unis, jamais un tel déluge d’argent public n’avait été déversé sur des spéculateurs ébaubis, surtout si on considère le fait que ces mêmes spéculateurs ont mis plus de deux millions de familles à la rue, suite à la saisie de leur maison.

Jusqu’à mercredi dernier, un seul homme politique avait eu le courage de s’opposer à ces « petits cadeaux entre amis » : Eliot Spitzer. . .

Quand le régime Bush prit le pouvoir dans ce pays, les établissements financiers comme Countrywide et leurs copains débouchèrent le champagne. On allait enfin pouvoir plumer le pigeon, le rôtir et en plus lui faire payer l’addition. Mais il y avait toujours cet enquiquineur pour venir gâcher la fête, le Ministre de la justice de l’Etat de New York, Eliot Spitzer, qui traîna ces requins devant la justice. Ou du moins, il tenta de le faire.

Au lieu de réguler les pratiques usurières des banques en folie, les régulateurs de Bush attaquèrent Spitzer ainsi que toutes les administrations locales qui tentaient de mettre fin aux pratiques prédatrices des institutions de crédit. Faisant un usage inédit du pouvoir légale de “pré-emption fédérale,” les chiens de garde de l’Administration Bush ordonnèrent aux administrations des Etats (pourtant théoriquement souveraines) de ne pas appliquer leurs lois de protection du consommateur.

Les autorités fédérales ne se contentèrent pas d’imposer leur volonté aux Etats, ils allèrent même jusqu’à porter plainte au tribunal contre l’enquête menée par le ministre Spitzer. Celui-ci avait en effet entrepris d’enquêter sur des rumeurs comme quoi les établissements de crédit pratiquaient la discrimination raciale en matière de crédit immobilier et poussaient des clients « prime », parfaitement solvables à prendre des dossiers « subprime » à fort taux d’intérêt. Le point commun de tous ces clients était la couleur de leur peau. Une enquête de la Federal Deposit Insurance Corporation, en janvier 2008, a confirmé la réalité de ces pratiques discriminatoires (https://libertesinternets.wordpress.com/2008/03/01/la-discrimination-raciale-au-coeur-de-la-crise-du-subprime/)

Les copains banquiers de Bush étaient particulièrement en colère à cause du fait que Spitzer s’attaquait aux pratiques des banques à travers le pays en s’appuyant sur des lois de l’Etat de New York. . (suite…)


Venezuela

Citation : « Chávez est qualifié de marxiste et de socialiste. Il n’est ni l’un ni l’autre. Son programme est réformiste, coopérativiste et redistributionniste ; et sa gestion de la richesse pétrolière est tout à fait ‘‘norvégien-iste’’. Chávez appelle ses réformes de type norvégien la ‘‘Révolution bolivarienne’’. Apparemment ça rend fou à Washington quand des gens de couleur demandent des privilèges de Nordiques. »

[Venezuelanalysis, lundi 3 juillet 2006.]

Voici un extrait du dernier livre de Greg Palast « Armed Madhouse », qui sort ce 1er juillet 2006. Vous pouvez vous procurer « Armed Madhouse » à l’adresse www.GregPalast.com .

Le 26 août 2005 le Seigneur a parlé a Son serviteur à la télévision puis Son serviteur a dit à ses fidèles qui regardaient depuis la terre de la télévision : « Hugo Chávez pense que nous essayons de l’assassiner. Je pense que nous devrions effectivement y aller y le faire. »

Le Révérend Pat Robertson peine à se faire à l’idée de la séparation de l’église et de la haine. Mais Pat Robertson n’est pas fou. Il est, en fait, l’un des plus ingénieux non-fou que je n’aie jamais rencontré. Et des plus calculateurs et des plus perfides. Ceux qui le décrivent comme une sorte de fanatique s’agitant la Bible à la main l’on dangereusement sous-estimé ainsi que son impact dans les centres de pouvoirs, politiques et financiers, à Washington et ailleurs.

Il ne parle jamais pour lui-même. Peut-être qu’il parle pour Dieu, je ne saurais dire, mais il est sûr que le Docteur Robertson utilise son espace télévisuel pour prêcher l’évangile des élites auxquelles il appartient. Son père, le Sénateur états-unien Absalom Willis Robertson, était le mentor du Sénateur Prescott Bush [grand-père du président actuel]. « Je ne suis pas un télévangéliste, m’a-t-il déclaré. Je suis un businessman ».

Et lorsqu’il parle d’en finir avec le Président vénézuélien Hugo Chávez Robertson est complètement dans le business. L’opération proposée par le Révérend était calculée sur la base des risques et des bénéfices, comme pour tout investissement : « C’est beaucoup plus économique que de commencer une guerre, et je ne crois pas que le moindre transport de pétrole serait arrêté. Il s’agit d’un dangereux ennemi sur notre flan sud qui contrôle une énorme quantité de pétrole et qui pourrait nous nuire terriblement… Nous n’avons pas besoin d’une autre guerre à 200 milliards de dollars… C’est beaucoup plus facile de faire organiser une opération secrète pour réaliser ce travail et ainsi nous débarrasser de lui ».

Lorsque j’ai rencontré le Président Chávez à Caracas en avril 2002, il m’a offert d’écrire l’introduction à la traduction en espagnol de mon dernier livre. Je ne suis pas fana des parrainages de journalistes par les politiciens, mais j’ai donné mon accord, au demeurant à la condition qu’il respecte le délai : il devait l’écrire avant sa mort. Chávez n’était pas inquiet outre mesure. « C’est un jeu d’échec, Monsieur Palast, et je suis très fort aux échecs ». Il est davantage que cela. Il est, comme le dit Robertson, un homme dangereux. Mais dangereux pour qui ? Monsieur Beale, les Arabes ont pris des milliards de dollars à ce pays, et maintenant ils doivent les rendre. C’est la loi d’airain du flux et du reflux.

En octobre 2005 Hugo Chávez a défié la gravité et a retiré 20 milliards de pétrodollars de la Réserve Fédérale des Etats-Unis et il a déposé cet argent sur un compte de la Banque de Dépôts Internationale pour l’Investissement en Amérique latine. Il n’y a pas de Tiers Monde, il n’y a pas de pays, Monsieur Beale, il n’y a qu’IBM et Exxon. Peut-être.

Au début de 2001 le Venezuela a adopté une nouvelle Loi des Hydrocarbures. A partir de là, Exxon, British Petroleum et Shell Oil, les plus grands extracteurs de pétrole au Venezuela, en auraient été réduits à ne percevoir que 70% des revenus du pétrole brut vénézuélien qu’ils vendent. Les grandes entreprises pétrolières ont grandi habituées à une part plus importante : 84%.

Après cette réduction de la part des grandes entreprises pétrolières dans le gâteau vénézuélien la réaction a été immédiate : Otto Reich, secrétaire d’Etat assistant pour les affaires hémisphériques, a rencontré les « dissidents » milliardaires vénézuéliens et peu après, en avril 2002, Chávez a été kidnappé. Le président de la fédération patronale vénézuélienne s’est déclaré Président du pays – offrant un sens nouveau au terme « corporate takeover » [« prise de contrôle par l’entreprise »]. (suite…)


[Greg Palast – Vice Magazine – 22 Aout 2013  – révisé Septembre 2013 – Trad. Grégoire Seither – IES News Service]

Le Mémo 'End Game" de Larry SummersQuand un petit oiseau est entré par la fenêtre pour déposer sur mon bureau le Mémorandum « Partie décisive (End Game) », son contenu était tellement explosif, tellement tordu et malveillant, que je n’arrivais pas à croire que ce soit vrai.

Ce mémo est la confirmation de tous les phantasmes des obsédés de la conspiration : il prouve que, à la fin des années 1990, les hauts responsables du Trésor américain ont secrètement conspiré avec une petite cabale de gros bonnets de la finance pour totalement démanteler les mécanismes de régulation financière à travers la planète.

Aujourd’hui, quand vous voyez le résultat, 26,3 % de chômage en Espagne, le désespoir et la faim en Grèce, les émeutes en Indonésie et la ville de Detroit en faillite… toutes les pistes remontent à ce mémorandum « End Game » (Partie décisive), elle est la genèse de tout ce sang et ces larmes.

Le fonctionnaire du Trésor américain qui a organisé en secret cette partie décisive avec les gros bonnets de la banque était Larry Summers.

Larry Summers était le premier choix de Barack Obama pour devenir le président de la Réserve fédérale américaine, qui joue d’une certaine manière le rôle de banque centrale de la planète. (NdT. Suite aux pressions de l’opinion publique y compris au sein du Parti Démocrate, Obama a du reculer et abandonner la candidature de Larry Summers) Si cette note confidentielle est authentique, alors Summers ne devrait pas être assis dans le fauteuil de Président de la Fed, il devrait être enfermé pour un bon bout de temps dans un sombre donjon, réservé aux aliénés criminels du monde de la finance.

Or il s’avère que ce Mémorandum est parfaitement authentique (original PDF ici).

J’ai du prendre l’avion et me rendre à Genève pour obtenir confirmation et obtenir, à l’arrachée, une réunion avec le Secrétaire général de l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy (NdT: pressenti pour être le prochain Premier ministre de la France.)

Lamy, le généralissime de la mondialisation, a tenté de me rassurer :

« Détrompez vous, l’OMC n’est pas une sombre cabale de grandes entreprises multinationales, se réunissant en secret pour conjurer des plans néfastes contre les peuples… Il n’y a pas de réunions avec des gros et riches banquiers cinglés, fumeurs de cigares, pour négocier des coups. »

C’est à ce moment là que je lui ai montré le Mémorandum.

La note commence avec la rappel, de la part du larbin de Larry Summers, Timothy Geithner, qui dit à son patron qu’il ne doit pas oublier d’appeler les pontes de la finances afin d’organiser une réunion et placer leurs armées de lobbyistes en ordre de marche :

«A l’heure où nous entrons dans la partie décisive des négociations sur les services financiers à l’OMC, je pense que ce serait une bonne idée pour vous de prendre contact directement avec les PDG … »

Afin d’éviter à Summers d’avoir à appeler son bureau pour obtenir les numéros de téléphone (ce qui, selon la loi américaine, devrait être consigné sur les registres publiquement consultables), Geithner a la gentillesse de fournir les lignes privées directes de ceux qui étaient, à l’époque, les cinq PDG les plus puissants de la planète. Les voici :

  • Goldman Sachs: John Corzine (212)902-8281
  • Merrill Lynch: David Kamanski (212)449-6868
  • Bank of America: David Coulter (415)622-2255
  • Citibank: John Reed (212)559-2732
  • Chase Manhattan: Walter Shipley (212)270-1380

Lamy avait raison au moins sur un point: ces mecs là ne fument pas de cigares.

Allez-y, appelez ces numéros pour voir. C’est ce que j’ai fait en tout cas et, sans surprise, de l’autre côté j’ai entendu la voix de John Reed, tout content de recevoir un coup de fil de son vieux copain. Le ton de sa voix est devenu un peu moins chaleureux quand il a compris que ce n’était pas Larry Summers au bout du fil. (A noter: Les autres numéros ont été rapidement déconnectés. Et Corzine ne peut plus être joint au téléphone, il est sous investigation de la justice pour fraude.)

Mais, ce qui est horripilant, ce n’est pas le fait que Summer et les bankster se réunissent en secret pour préparer leurs petites opérations. Le véritable horreur, c’est l’objectif visé par cette « Partie décisive »

Laissez moi vous expliquer : (suite…)


L’affaire du meutre de l’Aube Dorée – Larry Summers et le nouveau fascisme
[Greg Palast – Truthout – Lundi, 7 Octobre 2013 – Traduit par Grégoire Seither]

Le 18 Septembre, l’artiste hip-hop Pavlos Fyssas, alias Killah P, a été poignardé devant un bar à Keratsini en Grèce.

Larry Summers a un alibi 100% étanche. Mais moi je n’y crois pas.

Ce n’est pas Larry qui tenait le poignard: Le tueur a avoué – c’est un militant zinzin de l’Aube Dorée, un parti politique composé de sociopathes skinhead et tarés, fabriquant de peurs, anti-immigrés, anti-musulmans, antisémites, anti-albanais et autres ultranationalistes ras-du-bulbe. C’est une sorte de Tea Party à la Grecque.

A la suite de l’assassinat de Fyssas, les autres groupes de marginaux dangereux et psychopathe, à savoir l’Union européenne et le gouvernement Grec ont décidé d’interdire la le parti « Aube Dorée ».

Au cours du week-end, le pouvoir Grec a arrêté six députés de l’Assemblée nationale grecque, membres de l’Aube Dorée. Il semblerait que les dirigeants politiques en Grèce ont opté pour une démocratie telle que définie par le Général Al Sisi en Egypte plutôt que celle gouvernée par les préceptes d’Aristote et de Thomas Jefferson.

Message à mes amis de la Gauche en Grèce: cela me rend malade de vous voir vous réjouir de l’arrestation des députés de l’Aube Dorée.  Notez bien ce que je vais vous dire : vous êtes les prochains sur la liste.

Voilà pourquoi vous ne devriez pas vous réjouir trop vite :

Mon enquête révèle que derrière l’interdiction du parti « Aube Dorée », outre l’habituel mépris européen pour les préceptes démocratiques, il y a quelque chose de bien plus sinistre: les partis au pouvoir amusent la galerie afin de détourner l’attention du public de leur propre implication dans le crime. (suite…)


[Greg Palast – TruthOut – 27/08/2012 – Traduction: Gregor Seither pour IES News Service]

La convention républicaine ouvre ses portes avec le discours d’un homme « qui devrait être en prison »

Cet article est basé sur les enquêtes publiées dans le nouveau livre de Greg Palast, « Billionaires & Ballot Bandits: How to Steal an Election in 9 Easy Steps  » (Milliardaires et Bourreurs d’urnes: Comment voler une élection en 9 étapes faciles – avec un avant-propos de Kennedy et des illustrations par le caricaturiste Ted Rall.

« Tim Griffin devrait être en prison. » C’est la conclusion de l’avocat des droits civiques Robert F. Kennedy Jr. après avoir passé en revue les preuves que je lui ai demandé d’examiner.

Mais Griffin n’est pas en prison: il est au Congrès. Et mardi, il sera le premier membre du Congrès choisi par le Parti Républicain pour ouvrir les débats lors de leur convention nationale.

On pouvait s’y attendre, je n’ai pas vu un seul article dans la presse américaine faisant mention du fait que, en 2007, Griffin a démissionné précipitamment du Ministère de la Justice, étant tombé en disgrâce, juste avant ce qui aurait pu (aurait dû) être sa mise en examen.

Selon Kennedy quelques autres personnalités devraient rejoindre Griffin dans le box des accusés: pour commencer, il y a aussi le patron de Griffin, l’homme que George W. Bush surnommé la « Fleur de Crotte » (Turdblossom) : Karl Rove.  Mais ce n’est pas la seule fleur odoriférante, il y a également Matt Rhoades, l’assistant de Griffin à l’époque.  Rhoades n’est pas en prison non plus. Il est le directeur de campagne du candidat à la présidentielle Mitt Romney.

Kennedy a analysé une enfilade d’e-mails hautement confidentiels que nous avons pu récupérer depuis l’intérieur du siège du Comité National Républicain à Washington. (Et si vous vous posez la question de savoir comment nous avons fait pour mettre la main sur les courriers électroniques privés de certaines sommités de la campagne électorale des Républicains, et bien c’est une autre histoire. Par contre, je peux vous certifier que ces mails ont été envoyés directement depuis l’ordinateur de Tim Griffin. Rove, qui est expert en informatique, se garde bien d’avoir un ordinateur qui lui soit attribué personnellement).

« Ce qu’ils ont fait est tout à fait illégal et ils le savaient mais ils l’ont fait quand même», m’a dit Kennedy.

Ce qu’ils ont fait s’appelle « voter caging », épurer les listes électorales des électeurs soupçonnés de ne pas voter dans le bon sens. Le Comité National Républicain a envoyé par milliers des lettres à des soldats, en recommandé, avec la mention « NE PAS FAIRE SUIVRE ». Quand ces lettres sont revenues sans avoir été remises au destinataire, les Républicains ont prévu d’utiliser ces enveloppes « épurées » comme preuve que l’électeur n’habite pas dans son district électoral et que donc son vote est « frauduleux » — puis ils annuleraient son vote.

Ainsi, un soldat stationné en Irak verrait son vote par correspondance invalidé — et il n’en saurait rien. (suite…)


Robert Mundell, le père des « Reaganomics » et de la politique thatchérienne

L’euro est un immense succès – Je ne déconnne pas !

[Greg Palast – The Guardian – Mardi 26 Juin 2012 – Traduction: Gregor Seither – IES News Service]

L’idée que l’euro a «échoué» est d’une naïveté dangereuse. L’euro a réussi à faire exactement ce que son géniteur – et les 1% de riches qui l’ont adopté – avaient prévu qu’il fasse et ce pour quoi ils l’avaient conçu.

Ce géniteur est l’ancien détenteur de la chaire d’économie à l’Université de Chicago, l’économiste renommé Robert Mundell. L’architecte du concept d’une « économie de l’offre » est désormais professeur à l’Université de Columbia, mais j’avais fait sa connaissance par le biais de mon ancien professeur à l’université de Chicago, Milton Friedman. Je l’avais rencontré bien avant que les travaux de recherche de Mundell sur les monnaies et les taux de change aient posé les bases économiques et théoriques de l’union monétaire européenne ainsi que de la monnaie commune européenne.

A l’époque, Mundell était très occupé avec l’aménagement de la salle de bains de sa résidence secondaire en Europe. Le professeur Mundell, qui était détenteur à la fois d’un prix Nobel et d’une ancienne villa en Toscane, m’avait expliqué, furieux:  « Ils ne m’autorisent même pas à installer des toilettes. Ils ont des règlements qui m’interdisent d’installer des toilettes dans cette pièce ! Est-ce que vous pouvez imaginer une chose pareille ? « 

De fait, je ne pouvais pas. Mais il est vrai que je ne possède pas de villa italienne, je ne peux donc pas imaginer la frustration d’avoir à subir des règlements administratifs régissant l’emplacement des sanitaires.

Mais Mundell, un homme énergique d’origine canadienne et étatsunienne, n’était pas homme à se laisser mettre des bâtons dans les roues par l’administration. Il était bien décidé à contre-attaquer en inventant une arme qui balayerait les règles gouvernementales et la réglementation du travail. (Encore plus que l’administration tatillonne, il détestait les plombiers syndiqués qui lui avaient facturé des sommes folles pour déplacer sa cuvette de chiottes.)

« Il est bien trop difficile de virer des ouvriers, en Europe. Ils ont des droits, là-bas » se plaignait-il. Sa réponse à cette situation: l’Euro.

Pour Mundell, le vrai visage de l’Euro ne se révèlerait qu’en période de crise. C’est là que la monnaie unique ferait vraiment son travail. Le fait d’éliminer le contrôle d’un gouvernement sur la monnaie permettrait d’éviter que des vilains petits élus fassent appel à des méthodes monétaires et budgétaires d’inspiration keynésienne pour sortir un pays de la récession.

« L’Euro permettra de mettre la politique monétaire hors de la portée des politiciens», m’avait-il expliqué. « [Et] privé des leviers de la politique fiscale, la seule façon pour un pays de conserver des emplois sera de de devenir compétitif en allégeant les règles et contraintes qui pèsent sur les entreprises et les affaires.« 

Pour Mundell, ces contraintes qu’il fallait éliminer sont les lois du travail, les règlementations environnementales et, bien sûr, les impôts et charges sociales. Tout cela serait balayé comme fétus de paille par l’Euro. Il ne serait pas permis à la démocratie d’interférer avec le marché capitaliste – ou avec la plomberie.

Comme l’explique un autre lauréat du prix Nobel, Paul Krugman, la création de la zone euro a violé une règle économique de base, connue sous le nom de « zone monétaire optimale ». Or cette règle économique de base avait été conçue par Bob Mundell.

Mais cela ne dérange pas Mundell. Pour lui, le but de l’Euro n’était pas de faire de l’Europe une unité économique puissante et unifiée. Pour Mundell, l’objectif de l’Euro était de poursuivre le travail entrepris par Reagan et Thatcher.

« Ronald Reagan n’aurait jamais été élu président sans l’influence de Mundell, » a écrit Jude Wanniski dans le « Wall Street Journal ». L’économie de l’offre, développée et propagée par Mundell était devenu le modèle théorique des la pensée économique Reaganienne, les « Reaganomics » – ou comme l’avait expliqué George Bush l’Ancien, « l’économie vaudou »,basée sur la croyance magique dans le libre-marché comme étant la panacée. Une croyance quasi-religieuse qui avait également inspiré les politiques de Margaret Thatcher.

Lors de notre rencontre, Mundell m’avait expliqué que, en fait, l’Euro est simplement la poursuite du concept des « Reaganomics »:

« La discipline monétaire oblige les politiques à se plier la discipline budgétaire, sans exception »

Et lorsque des crises surviennent, les nations économiquement désarmées n’ont pas d’autre alternative que d’éradiquer la plus grande partie de leur réglementations et législations gouvernementales, de privatiser massivement les services publics et industries d’Etat, de réduire les impôts et de balancer à la poubelle le modèle social européen et son État-providence.  (Note du traducteur: où, comme l’avait si clairement expliqué le n°2 du MEDEF, Denis Kessler, grand ami de DSK,  dans un article de la revue Challenges d’Octobre 2007: « Il s’agit de défaire méthodiquement le programme du CNR. Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de l’éliminer. »)

C’est de cette manière que nous assistons au spectacle d’un Premier ministre (non-élu) Mario Monti qui exige une « réforme » du droit du travail en Italie afin de rendre plus facile pour des employeurs comme Mundell le licenciement des plombiers toscans mentionnés ci-dessus. Mario Draghi, le directeur (non élu) de la Banque centrale européenne, appelle à des « réformes structurelles » – un euphémisme pour désigner des plans de licenciements massifs et des mesures sociales au détriment des travailleurs. Ils se basent sur une théorie nébuleuse qui voudrait que cette « dévaluation interne » de chaque nation permettra de rendre tout le monde plus compétitifs.

Monti et Draghi n’ont jamais été capables de nous expliquer de manière crédible par quel manière, si tous les pays du continent déprécient leur main-d’œuvre, chacun pourra acquérir un avantage concurrentiel. 
Heureusement, ils n’ont pas besoin d’expliquer leurs politiques pour que celles-ci soient mises en oeuvre. Il leur suffit de laisser les marchés s’attaquer aux obligations de chaque pays. En conséquence, l’union monétaire n’est rien d’autre que la poursuite de la lutte des classes par d’autres moyens.

La crise en Europe et les flammes de la Grèce baignent l’économie dans la lumière chaleureuse de ce que roi-philosophe de l’économie de l’offre, Joseph Schumpeter, a appelé la « destruction créatrice« . L’acolyte de Schumpeter et thuriféraire du libre échange, Thomas Friedman s’est rendu à Athènes pour s’incliner devant le « sanctuaire improvisé », c’est à dire la banque incendiée où trois personnes ont trouvé la mort après que des manifestants anarchistes y aient jeté un engin incendiaire. Friedman a profité de l’occasion pour prêcher une homélie sur la mondialisation et dénoncer « l’irresponsabilité » grecque.

Les flammes, le feu, le chômage de masse, le bradage des biens nationaux… tout cela allait engendrer, selon Friedman, une « régénération » de la Grèce et, au bout du compte, de toute la zone Euro. Et par la même occasion, les Mundell et tous les autres propriétaires de villas pourraient enfin installer leur cuvettes de chiottes où bon leur semble.

Aujourd’hui, alors que tout le monde parle de « l’échec » de l’Euro, il est grand temps que comprendre que le bébé de Mundell, a en fait été un succès éclatant, probablement bien au-delà rêves les plus fous de son créateur.

http://www.gregpalast.com/

Autres textes de Greg Palast sur Libertes-Internets :

https://libertesinternets.wordpress.com/category/observatoire-de-lempire/greg-palast/


« Echec total de l’installation en cas de séisme »  L’histoire de Fukushima dont CNN ne vous a pas parlé

[Greg Palast – FreePress.org – 11 novembre, 2011 – Traduction: Gregor Seither]
Dans ma carrière d’enquêteur, j’ai vu un paquet de saloperies… mais là on est à un niveau inédit de saloperie.
Voici un extrait d’un carnet de notes, de la main d’un cadre senior dans une centrale nucléaire:

« Wiesel était complètement bouleversé. Il semblait très nerveux. Très agité. . . . De fait, la construction de l’usine avait été une succession de problèmes, à un tel point que, en aucun cas, les installations seraient en mesure de résister à un tremblement de terre. L’équipe d’ingénieurs envoyés pour inspecter les installations avait établi que la plupart des composants de l’installation « ne résisteraient en aucun cas et échoueraient totalement » lors d’un séisme.

« Echec total de l’installation lors d’un séisme. » Et voilà que le séisme en question était survenu au Japon et que – en effet – l’échec avait été total.

Cette alerte était consignée dans un petit carnet que mon équipe d’enquêteurs appelait simplement « Le Carnet », un document qui n’était pas censé être en ma possession.

Un carnet que j’avais heureusement gardé par devers moi, étant donné que les armoires contenant mes autres dossiers avaient été réduites en miettes quelques années plus tard, en même temps que le reste de mon immeuble de bureaux. (NdL&I: Greg Palast avait son bureau dans la Tour 1 du World Trade Center à New-York)

WORLD TRADE CENTER TOUR 1, CINQUANTE-DEUXIÈME ÉTAGE
NEW YORK, 1986

Deux ingénieurs, cadres senior de l’industrie nucléaire étaient entrain de cracher le morceau et déballer leurs fichiers sur notre immense table de conférence, et toute mon équipe d’investigation écoutait bouche bée leurs révélations sur les coulisses de la construction de la centrale nucléaire de Shoreham à New York.

La réunion était secrète. Très secrete. Le courage dont faisaient montre ces deux hommes pouvait leur coûter leur carrière: Aucune entreprise d’ingénierie ne voudra jamais embaucher un mouchard, même si ce mouchard a sauvé des milliers de vies. Ils risquaient de perdre leur emploi, ils risquaient de tout perdre. C’est d’ailleurs ce qui leur est arrivé. Ce sont des choses qui arrivent. Et bonjour chez vous.

Plus de 20 ans après, le 12 mars de cette année, alors que je regardais, à la télé, la centrale nucléaire de Fukushima entrer en fusion, je savais une chose: le document «SQ» avait été falsifié.

Pourtant Anderson Cooper, présentateur vedette sur CNN nous avait dit que tout était OK. Il s’était envolé au Japon pour se bouffer une bonne dose de radiations et une plus grande dose encore de conneries racontées par l’entreprise exploitante. Mais selon Cooper, l’horreur qui était entrain de se produire à Fukushima n’était pas de la faute de Tokyo Electric, étant donné que l’usine avait été construite pour résister à un tremblement de terre de Force 8.0 sur l’échelle de Richter et que l’actuel tremblement de terre avait été de Force 9.0. Je ne sais pas où se trouvait Anderson quand on a distribué les faits sur la catastrophe, peut-être qu’il était à la salle de muscu de l’hôtel. Mais en tout cas, le séisme de Force 9.0 ne s’était pas produit à la centrale nucléaire. Il s’était produit au beau milieu de l’Océan Pacifique, à environ 150 Km (90 miles) de là. Quand l’onde de choc avait atteint Fukushima, sa force n’était même plus un dixième de cela.

J’avais envie de vomir. Parce que je savais qui avait conçu l’usine, qui l’avait construite et à qui Tokyo Electric Power allait demander de la reconstruire:la société Shaw Construction(suite…)


Le dernier livre de Greg Palast est en cours de traduction vers le Français par un collectif militant. NOUS CHERCHONS UN EDITEUR – la traduction lui sera remise gratuitement. Pour les autres textes de Greg Palast publiés par Libertes-Internets, c’est ici :  https://libertesinternets.wordpress.com/category/observatoire-de-lempire/greg-palast/

[Greg Palast – « In These Times » 06/11/2001 – Traduction: Gregor Seither]

Voici la situation telle que nous la racontent les médias et les politiques :

L’économie grecque s’est effondrée parce qu’un paquet de Grecs feignants, tout juste bon à cracher des noyaux d’olives et à siroter de l’Ouzo toute la journée refusent de se remonter les manches et de se mettre au boulot, partent à la retraite alors qu’ils sont encore adolescents, avec des montants de retraite dignes d’un pacha et que, pour couronner le tout, se se sont plongés dans une frénésie de dépenses pour leurs services sociaux, en utilisant de l’argent qu’ils avaient emprunté.

Et maintenant que la fête est finie, maintenant qu’on leur présente la facture à payer, maintenant qu’ils doivent rembourser par le biais d’impôts plus élevés et des coupes budgétaires dans leur gros fromage d’Etat-providence, alors là soudain ils se réveillent, se mettent à gueuler, foutent le bordel dans les rues, cassent des vitrines et brûlent des banques. Vous y croyez vous ?

Moi, cette histoire, je n’y crois pas. Je n’y crois pas car j’ai sous la main un document qui est marqué, « Confidentiel – Ne pas circuler. »

Bon, je vais aller directement à la conclusion: la Grèce tout entière est devenu la scène d’un crime. Les Grecs sont victimes d’une fraude, d’une escroquerie, d’un marché de dupes, d’un tour de passe-passe. Et – âmes sensibles s’abstenir – l’escroc en question est une banque du nom de Goldman Sachs.

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Ce texte est l’adaptation d’un extrait de « Vulture’s Picnic » (Le pique-nique des vautours), le nouveau livre de Greg Palast, qui doit sortir la semaine prochaine aux Etats-Unis, une enquête sur les traces des profiteurs du pétrole, des pirates de l’énergie et des escrocs de haut-vol dans la finance. Vous pouvez en lire le premier chapitre en-ligne ou bien tout simplement précommander le livre ici.  Si vous connaissez un éditeur francophone intéressé par la publication de la traduction française, contactez L&I, nous lui proposons de réaliser gratuitement la traduction. 
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En 2002, Goldman Sachs a secrètement acheté jusqu’à 2,3 milliards d’Euros d’obligations émises par gouvernement grec, il a converti le tout en Yen et en Dollar, puis il immédiatement revendu le tout à la Grèce.

Goldman a encaissé une perte énorme sur cette transaction.

Est-ce que Goldman est stupide?

Oui, Goldman est stupide… stupide comme un renard. La transaction était une escroquerie, Goldman-Sachs inventant un faux taux de change pour cette transaction. Pourquoi ? (suite…)


[Greg Palast –  The Huffington Post – Dimanche 17 Janvier 2010 – Traduction: Gregor Seither]

Grâce soit rendue à ceux qui habitent loin !

L'Icelande lointaine a su envoyer des secours en Haïti - les USA tout proches ne se pressent pas

1. Grâce soit rendue au Président qui a su envoyer des avions avec des secours pour Haïti dans les heures qui ont suivi la catastrophe. Il s’agit du Président Olafur Grimsson de la petite République d’Icelande. Par contre, Mercredi dernier, une dépêche de l’AP nous apprend que le Président des Etats-unis a promis, « Un premier envoi de 2 000 Marines qui pourraient être déployés dans le pays ravagé par le tremblement de terre dans quelques jours. »
« Dans quelques jours, » Mr. Obama?

2. Une catastrophe « naturelle » cela n’existe pas. 200, 000 Haïtiens ont été massacrés par la misère qui les a forcé à vivre dans des bidonvilles et par les « plans d’austérité » imposés par le FMI.

3. Une amie haïtienne m’a appelé au téléphone. Est-ce que je connais un journaliste qui part pour Haïti et qui pourrait emporter des médicaments pour son père ? Elle a ajouté, la voix tremblante, « Ma sœur, elle est prisonnière sous les décombres. Est-ce que tu connais quelqu’un qui part pour là bas et qui pourrait aider, n’importe qui ? » Qu’est ce que je dois lui répondre, « Patiente encore quelques jours, Obama va envoyer les Marines » ?

4. Les sauveteurs venus de Chine et leur chiens sont arrivés à Port-au-Prince sous 48 heures. La Chine, M. le Président. La Chine est située à 13 000 Kilomètres de Haïti. Miami se trouve à 1 000 Kilomètres. Et les bases militaires U.S. à Porto-Rico ? Elles sont juste à côté.

5. Le Secrétaire U.S. à la Défense Robert Gates a déclaré, « Je ne vois pas comment ce gouvernement aurait pu répondre plus rapidement ou de manière plus adaptée que la manière dont il a réagi. » Aujourd’hui nous savons que Gates ne voit pas grand-chose.

6. Pour avoir largement étudié l’organisation de la sécurité civile dans mon travail, je sais que l’administration FEMA a accès à des réserves d’eau potable qu’elle peut mettre dans des avions en quelques heures, tout comme des groupes électrogènes, des unités médicales mobiles et plein d’autres équipements qui doivent servir en cas de cyclone sur la côte du Golfe du Mexique. Cet équipement est situé dans des hangars à moins de 1 000 Kilomètres d’Haïti. Il y est toujours.

Le Lieutenant Général de l’Armée, Russel Honoré, qui a dirigé la « task force » pour la réorganisation des secours d’urgence aux Etats-unis après le fiasco de l’Ouragan Katrina, a déclaré au journal « Christian Science Monitor », « J’avais cru comprendre que, depuis Katrina, nous avions appris quelque chose en termes d’organisation et de priorités : se tenir prêt à embarquer de la nourriture, de l’eau et être sur place en quelques heures pour commencer l’évacuation et le sauvetage. » Peut être que nous avons appris quelque chose depuis Katrina, mais il semblerait que Robert Gates et le Département de la Défense aient séché les cours ce jour là.

7. Envoyez les Marines. Ca c’est la réponse habituelle des Etats-Unis. Ca, on sait le faire. Trois jours après la catastrophe, le porte-avion USS Carl Vinson a fini par se pointer. Avec quoi dans ses soutes ? Il a fait des ronds dans l’eau de manière impressionnante — mais il n’avait rien à bord en matière d’équipements de première urgence ou de matériel de secours. Par contre il dispose de missiles Sidewinder et de 19 hélicoptères de combat.

8. Mais ne vous inquiétez pas, les sauveteurs du « International Search and Rescue Team », entièrement équipés et avec assez de réserves pour être autonomes sur le terrain pendant une dizaine de jours sont arrivés quelques heures après la catastrophe avec des tonnes d’outils, machines de levage, groupes électrogènes, blocs d’opération, des tentes, trois tonnes d’eau potable, des appareils de communication et des purificateurs d’eau.

D’où viennent ces anges tombés du ciel ? Ils viennent d’Icelande.

9. Gates n’a pas voulu mobiliser tout de suite les stocks de la FEMA et envoyer de la nourriture ou de l’eau parce que, comme il l’a expliqué, « il n’y a aucune structure sur place qui soit en mesure d’assurer la sécurité. » Pour Robert Gates, qui a été nommé par Bush et maintenu à son poste par Obama, la chose qui compte c’est la sécurité avant tout. Voilà ce qu’il a appris de Katrina. Avant de sauver des gens, on commence par sécuriser le périmètre. Des mercenaires avant l’eau potable. « Blackwater before drinking water ».

10. Pourtant les présidents précédents ont démontré que, quand ils s’en donnent la peine, les Etats-unis ont les moyens d’envoyer des troupes très rapidement sur cette île. Haïti est la partie droite de l’île d’Hispaniola.

En Créole, quand on veut parler d’un endroit totalement abandonné par le reste du monde, on dit « c‘est comme le cul de Judas« . Haïti c’est comme la couille droite de Judas. La République Dominicaine représente la couille gauche. En 1965, quand les Dominicains ont manifesté pour demander le retour au pouvoir de Juan Bosch, leur président élu qui avait été renversé par un coup d’état, le président U.S. Lyndon Johnson a su réagir rapidement à cette crise, débarquant 45 000 US Marines sur les plages dominicaines et occupant la capitale afin d’empêcher le président élu de revenir aux affaires.

11. Comment est-ce que Haïti s’est retrouvée dans une situation pareille ? Avec un économie proche de zéro, une infrastructure détruite ou inexistante, qu’il s’agisse d’hôpitaux ou de systèmes de traitement des eaux – il y a deux stations de pompiers pour la totalité du pays. Quand aux autres infrastructures, elles sont tellement vétustes que le pays attendait simplement que la « nature » leur porte le coup de grâce.

Mais ne jetez pas trop vite la pierre à « Dame Nature » pour toute cette misère et cette destruction. Une bonne partie de la responsabilité incombe à Papa Doc et Baby Doc, la dictature Duvalier, qui a pillé le pays pendant 28 ans. Papa et son Bébé ont détourné plus de 80% de l’aide internationale vers leurs propres poches – avec la complicité du gouvernement U.S., trop contents de pouvoir compter sur les Duvalier et leur milice sanguinaire, les Tonton Macoutes, pour « lutter contre le communisme dans les Caraïbes ». (Sur ce front caribéen de la Guerre Froide, les escadrons de la mort du régime Duvalier ont assassiné plus de 60 000 opposants haïtiens.)

12. Ce que Papa Doc et Baby Doc n’ont pas pu emporter dans leurs poches, le FMI a fini de le détruire à travers ses « plans d’austérité ». Un plan d’austérité est une sorte de rituel vaudou orchestré par des économistes dont le cerveau a été zombifié par une croyance irrationnelle qui veut qu’il faille détruire les services publics d’un pays si on veut que celui ci prospère.

13. En 1991, cinq ans après la fuite du sanguinaire Baby Doc (NdT qui se la coule douce aujourd’hui sur la Côte d’Azur en France), les Haïtiens ont élu un prêtre, Jean-Bertrand Aristide, qui s’est mis en tête de résister aux dictats du FMI. En seulement quelques mois, l’armée – avec un gros coup de main de la part de Georges Bush Senior – a renversé le « prêtre rouge ».

L’Histoire se répète, d’abord comme tragédie, puis comme farce. La farce en question, c’est George W. Bush. En 2004, quand Aristide a été réélu président, il a été enlevé et forcé à l’exil par des mercenaires U.S., sous les applaudissements de Baby Bush.

14. Il fut un temps où Haïti était riche, le pays le plus riche de cet hémisphère. Au 18è siècle, Voltaire écrivait que Haïti valait plus qu’une petite colonie froide et aride connue sous le nom de Nouvelle-Angleterre. La richesse de Haïti était dans son Or Noir: les esclaves. Mais les esclaves se sont révoltés et ne cessent de payer le prix de cette révolte.

De 1825 à 1947, la France a obligé Haïti à payer une somme annuelle afin de rembourser les esclavagistes français de leurs pertes, survenues lors de la révolte des esclaves. Plutôt que de réduire les Haïtiens en esclavage individuellement, la France a trouvé plus commode de réduire un pays entier en esclavage.

15. Le Secrétaire d’Etat à la Défense, Robert Gates nous déclare candidement, « Il y a des réalités de la vie qui affectent la rapidité avec laquelle certaines de ces choses peuvent se mettre en place. » Alors que les Islandais distants de 6 000 Km –  ont débarqué sous 48 heures,  le Navire Hopital de la Marine US devrait arriver dans… voyons voir, environ une semaine. Tu fais du bon boulot, Brownie! (NdT. Lors de la catastrophe Katrina, George Bush avait félicité le directeur de la FEMA avec cette expression, alors même que les secours étaient totalement inefficaces).

16. Je viens de recevoir un message de mon amie. On a retrouvé sa sœur sous les décombres, elle est morte. Et c’est son autre sœur qui a du l’enterrer. Et son père a besoin de ses médicaments antiépileptiques. Ca aussi c’est une « réalité de la vie » Monsieur le président.

***
A travers notre réseau de journalistes, nous essayons de faire parvenir les médicaments au père de notre amie. Si vous connaissez quelqu’un qui se rend à  Port-au-Prince, merci d’écrire au plus vite à l’adresse : Haiti@GregPalast.com

http://www.gregpalast.com/


Les Vampires existent, ils vivent à Wall Street et ont engrangé 2 milliards de dollars en 2009 en rachetant à bas prix du sang à des donneurs pauvres et en manipulant ensuite le marché afin de créer une pénurie de plasma qui a fait monter les prix… au détriment des malades. Ces produits dérivés du plasma sont devenus tellement chers (deux fois le prix de l’Or pour certains) que les assurances médicales refusent de les rembourser, mettant en danger la vie des personnes.

[Gregor Seither – IES News Service – 06/01/2010]
Dans les films, les vampires ont le look sexy de Brad Pitt ou de Taylor Lautner. Dans la réalité, ils ressemblent à CERBERUS CAPITAL. C’est la seule différence. Dans les deux cas, les vampires vivent dans des tours, attirent de pauvres humains dans leurs antres où ils sucent littéralement leur sang. Dans le cas de Cerberus Capital ils prélèvent le sang pour le revendre et se faire des millions de dollars de profit.

Cerberus Capital est une importante société de capital investissement LBO à Wall Street. Ils s’étaient déjà illustrés en rachetant le constructeur automobile Chrysler pour le dépecer – mettant 30 000 personnes au chomage malgré les importantes aides gouvernementales qu’ils avaient empochées (cf. article de Greg Palast).

En 2009 la fortune leur a souri de nouveau, à travers leur entreprise TALECRIS, qui vient d’annoncer près de 2 milliards de dollars de résultat pour son activité de vente de plasma sanguin. Cerberus avait acheté l’entreprise il y a 4 ans pour 83 millions de dollars – soit un bénéfice multiplié par 23.

Les profits de Cerberus sont dans la droite ligne de la barbarie habituelle du capitalisme, et cette fois ce n’est pas une métaphore. Cerberus suce littéralement le sang des pauvres pour le revendre très cher aux malades. A travers un réseau de collecte, Talecris collecte du sang – généralement auprès de personnes pauvres, notamment dans les villes frontalières du Mexique. Elle paye ces donneurs sous forme de bons de nourriture ou de bons d’achat, généralement pour des sommes très faibles, entre 8 et 25 dollars, selon le centre.Ce n’est pas un hasard si un des plus grands « centres de collecte de sang » se trouve à Brownsville, au Texas, la ville des Etats-Unis qui a le taux de pauvreté le plus élevé du pays.

Sur la frontière US-Mexique, la société Talecris a couvert les murs – y compris côté mexicain, alors que la loi mexicaine interdit le don du sang payant – avec des affiches promettant des dollars contre du sang. Talecris dispose même de plusieurs « Bus de collecte » qui sont garés sur les parkings à quelques mètres du passage frontière. A El Paso, un collectif de citoyens a documenté des « rabatteurs » pour Talecris qui vont faire de la retape dans les files d’attente devant le poste frontière. Avec la complicité de médecins d’une clinique de Villaverde, une autre entreprise PLASPRO – dont on pense qu’elle revendait ses poches à Talecris, mais cela reste à prouver – avait même mis en place un centre de collecte directement à Tijuana, au Mexique. Il a fini par être fermé après des années de fonctionnement.

A noter que les donneurs remplissent des déclarations « sur l’honneur » qu’ils sont en bonne santé, sans plus de contrôle. C’est la raison pour laquelle la Croix Rouge dénonce ce procédé et impose un marquage spécifique des poches de sang obtenues contre paiement (http://www.bloodbook.com/donr-requir.html). Dans la plupart des pays du monde, le don du sang payant est interdit.

Les poches de plasma sont ensuite traîtées pour des usages divers (médicaux, extraction de diverses protéines). Les produits obtenus à partir de ce plasma sanguin sont revendus aux malades souffrant de pathologies graves comme l’hémophilie, des brulures au 3è degré, la sclérose en plaques, ou encore des maladies immunitaires.

Les prix sont maintenus artificiellement élevés à travers une pénurie sciemment organisée. La commission anti-trust Federal Trade Commission a d’ailleurs entrepris une action en justice contre Cerberus Plasma Holdings en les accusant d’avoir crée un marché oligopolistique. L’un des produits,le IVIG (immunoglobuline interaveineuse) vaut deux fois le prix de l’Or !

Le prix de ces produits est tellement élevé que les assurances médicales aux Etats-unis refusent de plus en plus de les rembourser, mettant ainsi en danger des centaines de milliers de malades. Mais pour Tom Asher, PDG, « le sang est une ressource comme le blé ou la viande, elle se vend et s’achète normalement. C’est le marché qui fixe les prix, pas nous... » La FTC n’est pas vraiment de son avis.

(…)

Cerberus n’est pas un inconnu à Wall Street. En 2007, il avaient racheté Chrysler Motors et GMAC. Ils s’étaient empressés d’empocher les millions de subventions d’Etat accordées « pour sauver l’emploi » avant de dépecer tous les atouts de l’entreprise, de mettre 30 000 personnes au chomage puis de jeter l’éponge deux ans plus tard en accusant les syndicats d’avoir saboté l’entreprise.  Comme toujours, c’est le contribuable américain qui avait payé la facture, épongé la dette et payé les indemnités.

Le Conseil d’administration de Cerberus comporte plusieurs sommités du Parti Républicain, tous thuriféraires virulents en faveur du « Laisser faire » et du marché non régulé… qui ne se privent pas d’aller réclamer l’aide de l’État quand les choses se gâtent.

Le président du CA est l’ancien Secrétaire d’Etat au Trésor de George Bush,  John Snow. Celui là même qui a supervisé la course vers l’abîme des subprimes, refusant de réglementer les activités des banques et se frottait les mains publiquement en déclarant, en 2007: « L’économie américaine est la plus forte de la planète. Tout le monde nous envie. » Deux ans plus tard tout s’effondrait.

Il y aussi Stephen Feinberg, très gros donateur du Parti Républicain et dirigeant du plus gros lobby industriel des armes à feu. D’extrême droite, il finance les milices anti-immigrants sur la frontière. Que les « wetbacks » viennent se faire sucer le sang chez nous, d’accord, mais surtout qu’ils ne viennent pas s’installer chez nous…

On y trouve aussi l’ancien Vice-Président Républicain Dan Quayle (vous vous souvenez de lui ? C’était le fils à papa qui n’arrivait pas à aligner deux mots correctement et est surtout célèbre pour sa prestation télévisée où il a démontré qu’il ne savait pas comment on écrit « potato »).

En 2007, quand Cerberus avait repris Chrysler, John Snow y avait vu une grande victoire du capitalisme : “Il y a 25 ans,  Chrysler a déjà été confronté à la menace de faillite, à l’époque ils s’étaient tournés vers le gouvernement des Etats-unis pour se faire aider. Aujourd’hui Chrysler est à nouveau dans la tourmente financière, mais aujourd’hui c’est le marché qui vient à son secours. Au lieu de faire appel à l’argent du contribuable, ce sont des investissements privés qui lui injectent les fonds dont il a besoin pour se développer et ainsi créer des emplois.

A Paris, des propagandistes du marché comme Jean-Marc Sylvestre, Nicolas Baverez ou encore Denis Kessler applaudissaient des deux mains.

« Le rachat de Chrysler, c’est vraiment un parfait symbole de l’évolution de notre époque. En 1979, c’est sous le Démocrate Carter qu’on a sauvé Chrysler. A l’époque il semblait normal que ce soit l’Etat qui intervienne dans l’économie pour tenter de sauver une entreprise. Cela marche parfois mais cela échoue souvent, on l’a vu chez nous en France. Aujourd’hui Chrysler a de nouveau besoin d’argent, mais entre temps les mentalités ont changé. Entre temps le président Reagan a fait comprendre aux politiques que l’Etat n’est pas là pour intervenir dans l’économie, qu’il faut laisser faire le marché. C’est ce qui se passe aujourd’hui, avec Chrysler, qui se tourne vers une entreprise d’investissement privée plutôt que d’aller pleurer pour obtenir des subventions du gouvernement américain. » (Le Carnet Eco – 16/05/2007)

Même pas un an plus tard, 30 000 salariés de Chrysler étaient à la rue et Snow passait à la télé pour dire que le gouvernement (le fameux argent du contribuable) devait absolument aider financièrement Chrysler. On attend encore la réaction de Sylvestre, Baverez et consorts.

(…)

Les Vampires ne vivent pas dans des châteaux en Transylvanie. Ils ne dorment pas dans des cercueils. Ce sont des hommes politiques influents à Washington et à New York. Ils nous sucent notre argent  et ils nous sucent notre sang… littéralement.


Cette crise aura eu un effet positif : elle a mis en lumière évidente, indéniable pour tous, l’absolue avidité et absence totale de sens social des financiers. Ils s’en foutent que la bête crève sous eux,  ce qu’ils veulent c’est leur marge de profit et leurs dividendes… tout le reste, ils s’en foutent.

GRAND THEFT AUTO : L’ARNAQUE D’OBAMA SUR LES RETRAITES
[Greg Palast – 01/06/2009 – Trad. Grégoire Seither]
Tout le monde verse une larme sur la banqueroute de General Motors. Mais pour Jamie Dinon, il y a du bonheur dans la peine…. Et ce ne sont pas les 40 000 emplois contractuels (sur 60 000) jetés à la fosse commune qui vont lui gâcher sa journée.

Jamie Dimon est le PDG de la banque JP Morgan Chase. Il fait partie d’un petit groupe de privilégiés – en premier lieu Morgan et Citi – qui vont se faire rembourser 100% de l’argent qu’ils ont prêté à GM, soit la coquette somme de 6 milliards de dollars US.

Pendant ce temps là, les ouvriers de GM ont perdu leur emploi ainsi que leurs plans d’assurance maladie et retraite, ils voient s’évanouir les économies de toute une vie… Idem pour les actionnaires qui ne toucheront que dalle. Ou encore les nombreux créditeurs et sous-traîtants qui vont se retrouver le bec dans l’eau, assis sur des factures impayées; (…)

Les banques par contre, s’en tirent plus que bien !

Normalement, quand une entreprise fait faillite, tout le monde encaisse le coup : injuste ou pas, les ouvriers perdent leurs salaires, les actionnaires sont rincés et les créditeurs se répartissent les dépouilles. C’est ce que prévoit la Loi.

Mais la Loi dit aussi que les ouvriers ne peuvent se voir privés des sommes déjà versées (ou retenues sur leur salaire) au titre de leur retraite ou de leur assurance médicale post-retraite. Ces fonds ont été prélevés sur leur salaire et sont retenus en leur nom. Ils n’appartiennent plus à l’entreprise et ne peuvent donc pas être saisis lors de la procédure de faillite.

Et bien, cette fois ci, ça ne se passera pas comme ça. Steve Rattner, le « Monsieur Sauvetage Automobile » de Barack Obama a un autre plan : il veut s’accaparer la cagnotte du fonds de pension et s’en servir pour payer les dettes de JP Morgan et Citibank.

Voilà le plan: Rattner exige du tribunal des faillites qu’il autorise GM à taper dans la caisse de retraite c’est à dire l’argent que GM doit à ses ouvriers pour leur assurance médicale de retraite.

Ce fonds est constitué de liquidités, c’est à dire de l’argent sonnant et trébuchant. L’idée est de prendre cet argent et de le remplacer par de la monnaie de singe, ou tout comme : des actions GM. Le pourcentage d’actions GM pourra être de 17%… ou de 25%. Peu importe, 17% ou 25% d’actions, cela équivaut à…, euuh . . . ouais… dans tous les cas, je vous souhaite bonne chance le jour où vous voudrez payer votre dialyse ou votre hopital avec une poignée d’actions d’un constructeur automobile en faillite.

Par contre, selon Rattner, les banquiers de Citibank et de Morgan sont en droit, eux, d’exiger (et d’obtenir) le remboursement de l’intégralité de leur mise en bon argent, pas en monnaie de singe : 6 milliards de dollars, ici, maintenant et en cash… Et cela de la part d’une entreprise qui n’est même plus en mesure de payer ses sous-traitants, sans parler des factures médicales de ses employés.

Quel est le problème avec le fait de s’accaparer les fonds de retraite des ouvriers quand l’entreprise est en faillite ? Vous devriez le savoir, M. Obama, après tout, vous avez jadis donné des cours de droit : le problème c’est que c’est tout simplement illégal.

En 1974, sous la présidence Nixon, après une série de scandales et de faillites retentissantes de fonds de pension et de retraite, le Congrès des Etats-unis a passé la loi ERISA « Employee Retirement Income Security Act ». ERISA interdit aux entreprises ou aux repreneurs de saisir les fonds de pension des ouvriers – qu’il s’agisse de l’argent accumulé par retenues sur salaire ou bien les sommes collectées au titre de l’assurance médicale ainsi que les bénéfices de ces plans. Ce n’est pas de l’argent « en plus », c’est une partie des salaires de l’ouvrier qui a été prélevée et mise de côté en prévision de sa retraite et ses dépenses de santé.

Cet argent n’appartient plus à l’entreprise, il appartient en nom propre aux ouvriers… au même titre que l’argent que l’ouvrier a sur son compte en banque. Ce n’est pas parce que votre banque a des problèmes de sous qu’elle a pour autant le droit de venir taper dans votre compte.  (…).

En 1974, le Congrès savait très bien ce qu’il faisait. Il n’y a pas une entreprise aux Etats-unis qui n’ait pas eu envie un jour de se refaire une santé financière en tapant dans la cagnotte des retraites. A chaque fois ils se sont fait rappeler à l’ordre : cet argent ne leur appartient pas. Les ressources de ces plans de prévoyance appartiennent à la personne détentrice du plan, ce n’est pas l’argent de M. Dimon ou de M. Rubin. . .

Le Congrès avait également prévu la petite manip proposée par Rattner pour faire passer son pillage du fonds de pension de GM : ce n’est pas parce qu’il propose de remplacer les liquidités du fonds par des actions GM que la manoeuvre devient pour autant légale. Dans leur loi, les députés ont clairement prévu ce cas de figure en insistant sur le fait que les entreprises, en tant que garantes du fond, sont dans l’obligation de « gérer les sommes qui leur sont confiées de manière prudente et diversifiée afin de réduire les risques de pertes importantes pouvant mettre en péril la pérennité du fonds » »

Demandez à n’importe quel conseiller financier : « diversifier » et « éviter les risques » cela ne veut pas dire mettre tous ses oeufs dans le même panier et placer 100 % des retraites des ouvriers dans des actions d’une entreprise en faillite.

Si Rattner réussit son coup, cela créera un précédent qui permettra à n’importe quelle entreprise politiquement bien connectée ou bien en mal de liquidités d’aller taper dans la cagnotte des ouvriers pour jouer leur argent à la roulette.

Il n’est pas surprenant que les premiers bénéficiaires de ce plan seront les banques JP Morgan et Citibank. Ces deux établissements se sont déjà goinfrés plus d’un tiers des mille milliards de dollars d’argent du contribuable distribués sous forme d’assistance par le Trésor US et la Réserve Fédérale. Et ce n’est pas une coïncidence si Citi, le grand vainqueur, a versé plus de 100 millions de dollars à Robert Rubin, l’ancien Secrétaire au Trésor. Dans l’équipe de campagne de Barack Obama, Robert Rubin était « Monsieur Banques », chargé d’obtenir le soutien financier des grands groupes financiers U.S. Peu de gens ont remarqué que les plus grands contributeurs à la campagne de Barack Obama ont été les banques comme Morgan, Citi ou Goldmann-Sachs.

Jamie Dimon a de quoi être content : il récupère sa mise intégralement, il aura réussi à se mettre dans la poche non seulement les derniers vestiges de GM mais également le Secrétariat au Trésor de l’Administration Obama. Pas étonnant qu’il ait déclaré récemment au WSJ que ces douze derniers mois ont été « la meilleure année jamais vue chez Morgan ».

Ces derniers mois n’ont pas été mauvais non plus pour Monsieur Rattner. Quand il a été nommé au Trésor, les communicants autour d’Obama ont tenté de le présenter comme un « fils du peuple », un « militant ouvrier » ayant commencé sa carrière comme permanent syndical dans la sidérurgie.

On s’est bien gardés de vous raconter la suite de sa carrière : Rattner fait partie du tout petit cénacle d’investisseurs regroupé dans »Cerberus Capital », le fonds d’investissement qui avait « racheté » Chrysler. Enfin… « racheté » n’est pas vraiment le mot correct . Cerberus avait « racheté » Chrysler au même titre qu’un cannibale vous « invite » à dîner.

Cerberus n’a pas payé un seul centime pour s’approprier Chrysler – bien au contraire ! Les allemands de  Daimler Corporation ont payé des millions à Cerberus pour qu’ils les débarrassent de Chrysler. Cerberus a encaissé les millions, à désossé Chrysler pour vendre tout ce qui pouvait générer du profit… puis ils se sont débarrassés du cadavre détroussé de Chrysler en le refilant aux contribuables U.S..

Aujourd’hui, « l’homme de la rue » de l’administration Obama déclare une fortune personnelle d’environ un demi-milliards de dollars. Pas mal pour un « militant ouvrier ».

Economiste et journaliste, ancien négociateur syndical, Greg Palast est l’auteur de deux livres classés parmi les meilleures ventes du New York Times : « The Best Democracy Money Can Buy » et « Armed Madhouse ». Il est actionnaire GM et syndiqué depuis près de 30 ans chez UAW (United Automobile Workers).

http://www.gregpalast.com/grand-theft-auto-how-stevie-the-rat-bankrupted-gm/


Autres articles de Greg Palast sur la question du trucage des élections aux USA  :

https://libertesinternets.wordpress.com/?s=Greg+Palast

[Greg Palast – Rolling Stone – Traduction française par VD – Le Grand Soir – 27/10/2008]
Ces derniers jours, le vieux centre ferroviaire de Las Vegas, Nouveau Mexique, est à peine une friche industrielle poussièreuse. La ville vote massivement Démocrate. Plus de 80% de ses habitants sont hispaniques et un sur quatre vit en dessous du seuil de pauvreté. Le 5 février, le jour du « Super Tuesday Caucus » (primaires – ndt), un chauffeur de bus scolaire nommé Paul Maez est arrivé au bureau de vote local et s’apprêtait à glisser son bulletin. A sa surprise, Maez découvrit que son nom avait disparu de la liste des inscrits, grâce à une campagne menée dans tout l’état pour éliminer les inscriptions présumées frauduleuses. En ce qui concerne Maez, le choc fut particulièrement rude car il faisait partie des superviseurs de ces élections.

Maez n’était pas le seul dans ce cas. Le jour du «  Super Tuesday », un neuvième des Démocrates qui ont voulu voter ce jour-là ont découvert que leur nom avait disparu des listes électorales. Le pourcentage était encore plus élevé dans la circonscription de Las Vegas, où près de 20% de électeurs avaient disparu des listes. Les électeurs ont du voter avec des bulletins « provisoires » qui pouvaient être examinés et rejetés sans explications par les autorités. Ce jour-là, plus de la moitié des bulletins provisoires ont été rejetés dans tout l’état.

Ce qui arriva à Maez en ce mois de novembre arrivera à des centaines de milliers d’électeurs à travers tout le pays. Dans tous les états, les troupes de choc du Parti Républicain brandissent une nouvelle législation fédérale pour écarter systématiquement les Démocrates. Si les prochaines élections s’avèrent aussi serrées que les deux dernières, la campagne nationale du Parti Républicain pourrait se révéler suffisamment déterminante pour modifier le résultat du scrutin présidentiel de Novembre. « Je ne crois pas que les Démocrates ont compris ce qui se trame » dit John Boyd, un avocat d’Albuquerque, qui a attaqué le Parti Républicain pour obstruction de vote. « Toutes ces nouvelles règles forment une course d’obstacles qui pourrait faire basculer le résultat en faveur des Républicains dans une demi-douzaine d’états. »

Depuis longtemps, l’élimination d’électeurs a été la pierre angulaire de la stratégie électorale du Parti Républicain. Peu après l’élection de Ronald Reagan en 1980, Paul Weyrich – l’un des principaux architectes de l’actuel Parti Républicain – rembarra les évangélistes qui croyaient en la démocratie. « De nombreux chrétiens parmi nous ont ce que j’appelle le syndrome de « bon-gou » – bon gouvernement » a déclaré Weyrich, qui est aussi un co-fondateur avec Jerry Falwell de « Moral Majority ». « Ils voudraient que tout le monde puisse voter… Mais, très franchement, nos résultats électoraux s’améliorent lorsque la participation du vote populaire baisse. »
Aujourd’hui, le point de vue de Weyrich est devenue une réalité nationale. (suite…)


On est à fond dans la stratégie annoncée par Greg Palast, dans son livre l’an dernier (ARMED MADHOUSE – quelques chapitres ont été traduits ici). Le but de l’opération n’est plus de bourrer les urnes ou de traffiquer les résultats (trop visible) mais tout simplement d’empécher un maximum d’électeurs du camp adverse de se rendre aux urnes. A la fin, l’élection se joue sur une poignée de voix… commme dans l’Ohio, en 2004, ou la victoire de Bush a été décidée sur une avance de moins de 45 000 voix (pour un pays de 300 millions d’électeurs

[Gregoire Seither – IES News Service – 12/09/08]

L’Etat du Michigan est un « swing state », un Etat où le basculement même infime de la majorité des votes pourrait bien décider du résultat de l’élection présidentielle US de 2008. Le comté de Macomb est lui même un levier important pour décider du résultat de l’élection. Les électeurs Démocrates y sont nombreux, mais aussi les indécis. La victoire se jouera donc sur quelques milliers, voire quelques centaines de voix.

Dans le comté de Macomb, comme ailleurs, la crise du « subprime » a surtout frappé des familles pauvres, noires, dont les faibles revenus ne permettent pas la poursuite du paiement de traîtes immobilières qui ont triplé par endroit. Des milliers de personnes ont perdu leurs maisons, saisies pour non paiement des traites. Aujourd’hui, grace au Parti Républicain, ces personnes vont également perdre leur droit de vote.

Comme par hasard, la majorité de ces personnes vit dans des districts électoraux traditionnellement acquis au Parti Démocrate.

James Carabelli, premier secrétaire du Parti Républicain dans le comté de Macomb, Michigan, a compilé une liste de maisons saisies et des noms de leurs propriétaires, afin de contester la participation de ces personnes à l’élection de Novembre prochain. « Si leur maison a été saisie, c’est donc qu’ils n’habitent plus ici… et donc ils ne devraient pas avoir le droit de voter ici. »

‘Nous avons compilé les listes des maisons saisies et nous allons être vigilant que personne ne puisse utiliser ces adresses pour prétendre voter dans les bureaux de vote que nous supervisons. » Pour Carabelli, il s’agit simplement de respecter la loi.

La législation électorale de chaque Etat permet aux partis politiques de désigner des ‘superviseurs électoraux’ qui ont le pouvoir d’empécher une personne de voter. Les superviseurs ne se contentent pas de surveiller le bon déroulement du vote, ils peuvent également contester le droit de vote d’une personne « pour laquelle ils ont de bonnes raisons de penser que cette personne n’est pas en droit de voter dans ce bureau de vote ». Il peut s’agir d’une personne tentant de voter alors qu’elle est privée de droits civiques (felon), il peut s’agir d’un étranger en situation irrégulière… ou tout simplement une personne qui ne réside pas vraiment dans la circonscription électorale.

Le Parti Républicain du Michigan compte apparemment s’appuyer sur ce dernier point pour empécher de voter des personnes « qui ne sont plus résidentes du district, puisque leur maison a été saisie ».

De nombreux experts juridiques mettent en doute la légalité d’une telle démarche. Pour Gerald Hebert, ancien expert électoral pour le Ministère de la Justice U.S. et directeur du Campaign Legal Center à Washington : « vous ne pouvez pas empécher un citoyen d’user de son droit de vote, sans élément concret à présenter. Une note de saisie n’est pas une preuve suffisante que la personne ne réside plus dans le district, la plupart des personnes ne quittent pas immédiatement leur maison, même quand elle a été officiellement saisie par la banque. »

Pour Hebert, « cette tactique est de toute évidence une manoeuvre mesquine pour écarter des urnes des gens dont on soupçonne qu’ils ne voteront pas pour le candidat McCain. On n’est plus en Floride, ils ne trafficotent plus les bulletins de vote et les machines à voter, ils empèchent simplement un maximum d’électeurs Démocrates de se rendre aux urnes. Soit par des méthodes légales comme celle-ci, soit par du harcèlement, soit par du sabotage de l’élection, en provoquant des embouteillages dans les bureaux de vote, obligeant les gens à faire la queue pendant longtemps… toujours dans le but de les décourager d’aller voter. « 

L’exploitation de la crise du subprime à des fins électorales est une nouvelle illustration de l’étroite implication de la campagne de John McCain avec les milieux financiers engagés dans la saisie de centaines de milliers de maisons à travers le pays. Ainsi, dans le comté de Macomb, le bureau de campagne du Parti Républicain est installé dans les locaux de l’entreprise Trott & Trott, spécialiste de la saisie immobilière. Le fondateur de la société David A. Trott, a collecté près de 250 000 dollars pour la campagne de John Mc Cain.


Souvenez vous que les élections 2000 et 2004 ont été gagnées sur une marge de voix de moins de 100 000 électeurs. Alors réussir à empécher 600 000 personnes d’aller aux urnes, surtout quand ce sont des électeurs susceptibles de voter pour Obama, c’est tout bénef  ! Jeunes, noirs, étudiants… la base traditionnelle du vote Démocrate. Plus on peut en dégouter d’aller voter ou les empécher de mettre leur bulletin, plus le candidat Républicain aura ses chances. Même pas la peine de bourrer les urnes, comme en 2000 !

C’est le moment de relire Greg Palast : Comment gagner les élections en faisant disparaître des électeurs

[Gregoire Seither – IES News Service – 25/08/2008]

Aux Etats-unis, les organisations Advancement Project et Project Vote ont lançé un cri d’alarme. Plus de  600,000 électeurs légitimes de l’Ohio risquent d’être effacés des registres électoraux et donc privés de leur droit de vote, si la Secrétaire d’Etat de l’Ohio, Jennifer Brunner, n’intervient pas pour défendre le droit constitutionnel de ces citoyens.

http://www.jenniferbrunner.com/view/news/200

Project Vote a découvert cette liste de « purges » en analysant les décisions publiques des administrations électorales de l’Etat. Ces électeurs, en grande majorité des Noirs et des Jeunes, c’est à dire la base électorale du Parti Démocrate et de son candidat Barack Obama, seront éliminés sans prévenir et sans aucune possibilité de contestation, dans le cadre des mises à jour administratives des registres. Ceci est possible à cause d’un flou législatif dans la réglementation électorale de l’Etat, qui permet aux représentats des Partis de contester le droit de vote d’un électeur lors de son arrivée dans le bureau de vote, le jour de l’élection.

Le « vote caging » (pratique qu’aucun Parti ne reconnait officiellement mais qui est largement employée, comme l’ont montré entre autres les enquêtes de Greg Palast) consiste à dresser des listes de personnes suspectes de ne pas être en conformité avec la réglementation électorale : criminels privés de droits civiques, personnes ayant déménagé, personnes ne pouvant prouver leur identité parce qu’elles n’ont pas de pièce d’identité ou présentent un document d’identité non reconnu (aux US la plupart des gens n’ont que leur permis de conduire pour prouver leur identité, mais ce permis n’est pas admis dans tous les bureaux de vote), personne ayant le même nom qu’une autre personne inscrite sur un autre registre électoral (ce qui est fréquent, vu le nombre de personnes ayant les mêmes noms et prénoms dans la communauté Noire et Latino)…  Le jour de l’élection, les représentants des Partis vérifient les noms des électeurs qui se présentent contre les listes de « caging » et contestent la participation à l’élection aux personnes qui y figurent

Cela permet au mieux d’invalider le vote de la personne, voire de retarder son vote jusqu’à la fermeture du bureau, ou bien de l’obliger à aller chercher un document à la maison et donc de refaire la queue, histoire de la dégouter de mettre le bulletin dans l’urne. Comme les élections US se jouent souvent sur des très petites marges, interdire le vote à 10 000 personnes dans un district peut faire basculer l’élection.

Le Parti Républicain dispose d’équipes professionnelles qui préparent, deux ans à l’avance, les purges des registres électoraux, notamment dans les districts connus pour voter majoritairement pour le camp adverse.

Pour La Secrétaire d’Etat Jennifer Brunner : « A quoi sert la démocratie et le droit de vote, si on peut, le jour venu, t’interdire en toute légalité de l’exercer ? »


Pourquoi l’Administration Bush se cramponne t’elle tellement à son projet de « Real ID » (c’est à dire l’instauration d’une carte d’identité nationale) ? Ce n’est pas pour des raisons de lutte anti-terroriste, cela fait 250 ans que les USA se passent de carte d’identité et cela marche très bien…

Non, la raison pour laquelle les petits génies Républicains insistent pour que la « Loi Real ID / Proposition 200 » devienne obligatoire dans l’ensemble des états de l’Union avant cet été, c’est parce que cela va permettre de faire passer à la trappe, lors des élections de novembre prochain, quelques millions d’électeurs.

Dans une élection présidentielle ou la victoire se joue souvent sur 60 000 voix, ce n’est pas négligeable.

Surtout que les personnes qui se voient refuser l’accès au bureau de vote pour « absence de véritable document d’identité » (c’est à dire qu’ils ne peuvent présenter que le traditionnel permis de conduire, accepté partout ailleurs) sont majoritairement issues des ‘couches pauvres’ de la société. Dans les états comme la Floride et l’Arizona, cela signifie que ce sont des Noirs ou des Hispaniques… des gens connus pour voter fortement Démocrate. (cf. étude ACLU – citée par Greg Palast).

Ceci explique cela…

[Gregor Seither – IES News Service – 25/03/2008]

Toujours aucun compromis en vue dans le conflit qui oppose l’administration Bush à certains Etats qui refusent d’appliquer les nouvelles directives en matière de documents d’identité sécurisés, y compris les permis de conduire.

Pour les personnes vivant dans ces Etats ‘réticents’, la dispute est cruciale : si l’Administration décide de passer outre l’opposition locale, ils risquent de se voir refuser l’embarquement dans les aéroports, voire interdire l’accès à certains batiments de l’administration fédérale, pour cause de « pièce d’identité non conforme ».

La source du conflit est la loi « Real ID » qui impose des nouvelles mesures de sécurité pour la délivrance des permis de conduire (une prérogative des Etats). L’administration Bush insiste sur le fait que cette loi, votée après les attaques du 11 septembre, a pour but de lutter contre le terrorisme, les escrocs ainsi que les immigrés clandestins. (suite…)


[Greg Palast – 28/02/2008 – Traduction : Grégoire Seither]

Dix neuf ans, dix neuf putain d’années, ça commence à bien faire… Je suis navré si mes paroles vous choquent, mais quand je pense à ce qu’ils ont fait à Paul Kompkoff, je n’ai plus envie de rester poli.Chugach Native 'Bear' of New Chenega, Alaska

Le mois prochain, cela fera 19 ans que le Exxon Valdez a déversé son chargement de pétrole brut dans les eaux du Prince William Sound en Alaska. Une gigantesque partie de ce pétrole est venu polluer les eaux et les territoires de pèche de la nation Chénega. Paul Kompkoff chassait les phoques à la manière traditionnelle et nourissait son village avec son activité. Jusqu’à ce que Exxon tue les phoques et empoisonne la chaîne alimentaire de la nation Chénega.

A l’époque, devant les caméras de télévision, les avocats et les communicants de la société répétaient à qui voulait l’entendre que tout cela était un « terrible accident » et que, bien sûr, la compagnie pétrolière paierait le nettoyage et verserait des dédommagements à tous ceux que la marée noire avait lésé.

Aujourd’hui, devant la Cour Suprème des Etats-unis, la grande compagnie pétrolière – par la bouche de l’armée d’avocats qu’elle a embauché – revient sur sa parole et affirme qu’elle n’est pas obligée de payer le moindre dédomagement à Paul et aux autres pécheurs, malgré un jugement rendu par le tribunal qui les oblige à le faire.

De toute façon, ils ne pourront pas dédommager Paul. Il est mort entretemps.

Cela faisait partie du plan d’Exxon, d’ailleurs.

Ils me l’ont dit texto, en 1990 et 1991, quand je travaillais comme expert conseil pour les nations Chenega et Chugach de l’Alaska. Les conseils des villages cherchaient un moyen d’obliger Exxon à payer des dédomagements afin d’empécher la mort économique des villages isolés, totalement privés de revenus et de subsistance par la pollution causée par la marée noire.

A l’époque Exxon avait tenté de nous dissuader en disant, “De toute façon, nous pouvons faire trainer l’affaire tellement longtemps dans les tribunaux, jusqu’à ce que vous soyez tous morts, vous et vos villages.”

Ils sont sympas ces mecs, non ? Mais après tout, ils auraient tort de se gêner.

Mais Exxon n’était pas tout seul dans cette infamie. Ils avaient des amis haut-placés pour les soutenir. L’un de ces soutiens était un ancien directeur de compagnie d’exploitation pétrolière (qui n’avait jamais réussi à trouver quoi que ce soit) et que tout le monde appelait « Deubeliou ». Vous le connaissez ?

Exxon est le deuxième plus gros donateur politique de la carrière de George W. Bush, juste après Enron. Ils formaient une équipe, Exxon et Enron.

Pour couvrir leurs arrières et leurs coffre-forts, le PDG d’Enron Ken Lay (à l’époque il n’était pas encore en prison) avait mis sur pied et financé un groupe de lobbying soi-disant « populaire » et portant le nom de « Texans for Law Suit Reform » (Texans pour une réforme de la législation sur les dommages et intérêts). Le but de ce groupe de pression était de changer la loi afin que les consommateurs lésés, les actionnaires escroqués et les indigènes dévastés ne puissent plus se retourner contre les grands groupes malhonnètes qui les avaient mis dans la m… et trainer leurs PDG devant les tribunaux .

Quand leur copain « Deubeliou » a eu son job à Washington, Enron et Exxon ont fait pression pour que leur vieil ami John Roberts soit nommé à la Cour Suprème. C’était un choix judicieux… (suite…)


[Greg Palast – 08/03/2008 – Traduction : Le Grand Soir]

C’est dingue, non ?

Le semaine dernière, la Colombie a envahi l’Equateur, a tué un chef de la guérilla dans la jungle, puis a ouvert son ordinateur portable et… devinez ce que les Colombiens ont trouvé ? Un message à Hugo Chavez selon lequel il aurait envoyé 300 millions de dollars aux FARC pour acheter de l’uranium et fabriquer une bombe !

C’est ce que Bush nous raconte. Et il le tient de son copain, l’étrange président d’extrême droite de la Colombie, Alvaro Uribe.

Donc : une fois l’acte accompli, la Colombie justifie sa tentative de provoquer une guerre des frontières comme un acte destiné à éliminer la menace d’une Arme de Destruction Massive ! Hum… on a déjà entendu ça, quelque part…

La presse étasunienne a repris l’histoire des « 300 millions de dollars de Chavez aux terroristes » en moins de temps qu’il n’aurait fallu au jeune Bush pour sniffer un rail de poudre colombienne.

Ce que la presse étasunienne a omis de faire [pas que cette presse là, d’ailleurs – NDT] c’est de vérifier l’information fournie par un courrier électronique trouvé dans un ordinateur portable magique. (On suppose que les dernières paroles du dirigeant des FARC furent, « et mon mot de passe est … »)

J’ai lu ce courrier. Et vous aussi vous pouvez le lire, ici : http://www.gregpalast.com/farc-docu…

Vous pouvez lire tout le document en espagnol, mais voici la traduction du seul et unique passage qui fait mention des prétendus 300 millions de Chavez :

« … en ce qui concerne les 300, que nous désignerons désormais comme le « dossier », des efforts sont déployés sur instructions du chef au « cojo » (terme d’argot pour « handicapé »), que j’expliquerai dans un autre courrier. Appelons le patron « Angel » et le handicapé « Ernesto » ».

Vous avez compris ? Où est Hugo ? Où sont les 300 millions ? Et de quels 300 parle-t-on ? En fait, remis dans le contexte, la note parle de l’échange d’otages avec les FARC sur lequel Chavez travaillait à l’époque (le 23 décembre 2007), à la demande du gouvernement colombien. (suite…)


Staline disait déjà : « Ce ne sont pas les gens qui votent, qui comptent. Ce sont les gens qui comptent les votes. » La machine décrite par Greg Palast s’est mise en branle…

[Richard Hayes Phillips, Ph.D. – 05/03/2008 – Traduction : Grégoire Seither]
Richard Hayes Phillips est l’auteur de l’ouvrage – « Witness to a Crime: A Citizens’ Audit of an American Election. » qui analyse la fraude électorale dans l’Ohio lors des présidentielles U.S. de 2004. (richardhayesphillips@yahoo.com)

Est-ce que personne ne s’est rendu compte de rien ? Cela fait plus de 24 heures que les bureaux de vote ont fermé pour les primaires au Texas, nous disposons désormais des décomptes définitifs de tous les comtés… et les bizarreries commencent à apparaître :

Dans 21 comtés, aucun électeur ne s’est présenté pour voter aux primaires Républicaines.

Dans 3 comtés, aucun électeur ne s’est présenté pour voter aux primaires Démocrates.

Dans les 21 comtés où aucun Républicain n’est allé voter, il y a 87 919 électeurs inscrits, et
36 239 bulletins ont été exprimés, tous pour la primaire Démocrate.

Dans les 3 comtés où aucun Démocrate n’est allé voter, il y a 5 212 électeurs inscrits, et
1 865 bulletins ont été exprimés, tous pour la primaire Républicaine.

Dans le comté de Maverick, la totalité des 9 661 bulletins exprimés le sont pour la primaire Démocrate.

Dans le comté de Hansford, la totalité des 1 235 bulletins exprimés le sont pour la primaire Républicaine (suite…)


Glané sur le blog pas inintéressant (mais trop bavard pour être honnète) « Journal de la guerre qui vient »… voici un commentaire de pentagonien qui confirme que certains militaires ont lu Greg Palast… et que « l’obsession romaine » est toujours aussi ancrée dans l’establishment militaro-politique étatsunien.

[Journal de la guerre qui vient – 02/10/2007]

[le major] Stuart est bouffé de l’intérieur par ce qui se passe en Irak. Pour en avoir souvent discuté avec lui, il s’était opposé à l’invasion de 2003 essentiellement pour des raisons d’efficacité : il partageait l’avis du général Eric Shinseki qui avait dit qu’il fallait plusieurs centaines de milliers d’hommes pour gérer l’occupation – et qui s’était fait débarquer pour avoir donné son avis (juste) de professionnel. Stuart – comme nous tous, à Langley – s’était étranglé de rage quand il avait appris la dissolution du parti Baath et de l’armée iraquienne – ce qui donna du jour au lendemain la structure et la chair à la rébellion naissante. Après tout, en 1945, nous avions été bien moins sourcilleux avec les cadres du régime nazi…

Enfin, Stuart avait toujours considéré comme une erreur majeure le renvoi du premier proconsul américain  en Irak, le général Jay Garner qui souhaitait tenir le plus rapidement possible des élections et voulait que la reconstruction se fasse à l’ancienne, via un gouvernement central et le corps US des ingénieurs – et non en utilisant une

« …flopée de sous-contractants au nom du dogme du marché libre ! Le résultat, on l’a vu, Julia. Les copains de Schultz et Cheney qui s’en sont mis plein les poches en laissant crever ce pays. La gabegie sans nom. La folie criminelle des mercenaires de Blackwater – un autre scandale ignoble qui va s’ajouter a celui d’Abu Ghraib. Et bientôt quatre mille de nos soldats tombés dans ce merdier – et combien de dizaines de milliers, de centaines de milliers d’iraquiens ? » 

Tout a été fait de travers. Et maintenant nous approchons du dernier acte. Junior se refuse à trouver une solution militaire – sans la conscription de masse qui ne sera de toute façon jamais proposée, il n’y en a probablement pas. Il y a peut être aussi la solution du fédéralisme de Bidden et Gelb – et derrière le partage du pétrole… mais il faudrait quand même que la guerre civile soit contrôlée par les grandes forces en présence. Est-ce seulement le cas ?…

L’idée fait cependant son chemin – l’Irak finira comme la Bosnie, en trois blocs kurdes, sunnites et chiites, ce qu’elle est presque déjà en réalité. Mais ca, c’est le point d’arrivée. Entre temps, le sang va continuer à couler – et Junior continuer à attendre en pensant probablement refiler le bébé à son successeur en 2009. Le New York Times a dénoncé l’imposture. Le congrès a décidé d’arrêter d’avaler les couleuvres servies par la Maison Blanche. Au dernier vote au Sénat, 51 voix sur 100 se sont prononcées pour un retrait. Il en faudrait 60. Mais c’est déjà un début. Derrière, c’est l’ensemble des relations de confiance entre l’Armée et les représentants du Peuple qui sont en train de se jouer. Nous sommes de retour au Vietnam. L’Armee, la Maison blanche et le Congrès – il n’y a plus personne que l’on puisse croire. Il manquerait plus qu’une récession l’année prochaine pour achever la décennie. Cela y suffira t-il ? Le mal semble plus profond. 

« … Le problème de l’Irak, Julia, ce n’est même plus l’Irak. C’est nous. Mars 2003 marque le point le plus extrême de progression de l’Empire – et le moment à partir duquel tout va commencer à s’effondrer. C’est Alexandre au passage du Gange. C’est Rome sous Trajan, le point d’expansion maximal, au moment même ou éclate la grande rébellion des Parthes et ou Babylone se soulève. Après, plus rien ne sera jamais comme avant. Seulement, quand les barbares venues d’Orient et d’Asie Centrale auront assujettis l’Occident – tu les verras à nouveau, les beaux esprits, pleurer cette fois la grandeur passée de Rome et espérer une nouvelle Renaissance. » 

Je laisse Stuart à ses digressions. Il est amer. Je le comprends. Mais il n’a pas tout à fait tort. Le fiasco iraquien est un problème pour tout le monde, pas que pour les Américains. Car c’est parce qu’il y a le bourbier irakien que l’Iran s’autorise à enrichir son uranium à la barbe de tout le monde. Si nous voulons une solution collective au problème iranien, nous devrons également réfléchir à une solution collective au problème irakien. La venue au pouvoir des Démocrates dans un an doit etre pour les partenaires de l’OTAN l’occasion à saisir. Pour les Europeens, le temps des responsabilites arrive.


Après les démonstrations de Greg Palast sur les méthodes des Républicains pour traffiquer les résultats des élections, voici celles des Démocrates pour faire gagner Hillary Clinton… installer des bureaux de vote dans des endroits situés à une heure de route des quartiers où habitent ceux susceptibles de « mal voter » est une vieille astuce qui a fait merveille en Floride en 2000.

Encore une fois, le but n’est plus de bourrer les urnes (trop visible, trop risqué) mais tout simplement d’empécher un maximum d’électeurs de votre adversaire de mettre leur bulletin dans l’urne…

[Gregor Seither – IES News Service – 14/01/2008]

Interrogée dans le cadre de l’émission « Meet the Press », ce dimanche 13 janvier, Hillary Clinton a vigoureusement nié être liée à une action en justice qui pourrait empécher des milliers d’ouvriers faisant les trois-huit de voter dans les élections primaires Démocrates du Nevada, samedi prochain. Et ce malgré le fait que son mari, l’ancien président Clinton, fait partie des soutiens de cette action.

En mars dernier, le Parti Démocrate du Nevada avait accepté d’installer un bureau de vote dans le quartier des hôtels de Las Vegas afin de permettre aux employés travaillant dans la restauration et les services, de participer au « caucus » pour la désignation du candidat Démocrate aux élections présidentielles 2008. En effet, les horaires alternés de ces travailleurs – dont une grande partie est affiliée à la puissante « Culinary Union » du Nevada – ne leur permettent pas de rentrer dans leurs banlieues lointaines pour y voter.

Tout le monde au Parti Démocrate trouvait que c’était une bonne idée de permettre à ces gens de voter à proximité de leur lieu de travail… jusqu’à ce que la direction de la « Culinary Union » annonce son soutien à Barack Obama et appelle ses membres à voter pour lui.

Tout d’un coup le leadership Démocrate du Nevada – qui soutient Hillary Clinton – a trouvé que cette idée de « bureau de vote décentralisé » était carrément illégale. Le syndicat enseignant « Nevada State Education Association », dont les cadres font tous partie de l’équipe de campagne de Mme Clinton, a introduit un recours en justice pour faire fermer ces bureaux de votes, interdisant de fait à des milliers de supporters du Parti Démocrate de participer à la désignation de leur candidat aux élections.

L’ancien président Bill Clinton a soutenu l’action en justice intentée par le syndicat enseignant. Sans surprise… il avait déjà usé de cette méthode pour éliminer des électeurs « susceptibles de mal voter » quand il était gouverneur de l’Arkansas, dans les années 1980.

Mais heureusement il s’est trouvé un juge intelligent au Nevada qui a vu clair dans la manoeuvre et rejeté la plainte, jeudi 17 janvier. « Les membres du Parti Démocrate de cet Etat ont le droit, garanti par le premier Amendement, de s’associer, de se réunir et de définir leur propre mode de fonctionnement interne« , a déclaré le Juge Mahan.

Source : http://www.onelocalnews.com/prescottherald/stories1/index.php?action=fullnews&id=121338


Ce texte est la suite de l’article :

COMMENT LE PARTI RÉPUBLICAIN VA TRUQUER LES ÉLECTIONS DE 2008…

ainsi que
U.S.A. : COMMENT EMPÉCHER LES ÉLECTEURS DU PARTI DÉMOCRATE DE VOTER ?

[Greg Palast – extrait de son livre « Armed Madhouse » (édition 2007) pages 353 à 360 – Traduction : Grégoire Seither ]

Le député de l’Arizona, Russell Pearce, et sa bande estiment que les possibilités offertes par la loi HAVA (Help America Vote) pour truquer les élections ne sont pas encore suffisantes. Le député est allé encore plus loin en introduisant la « Proposition 200 », une loi que – pour ma part – je considère comme l’aboutissement de la résurection des anciennes lois Jim Crow mises en place dans les États du sud jusque dans les années 1960 et qui avaient pour but de restreindre la plupart des droits accordés aux anciens esclaves après la Guerre de Sécession.

La « Proposition 200 » est devenue une loi de l’Etat d’Arizona en 2006. Elle oblige tout citoyen à présenter une pièce d’identité attestant de sa citoyenneté américaine s’il veut s’inscrire sur les listes électorales. Jusque là tout va bien : vous ne pouvez pas prétendre participer au vote si vous ne pouvez prouver que vous êtes – comme le dit George Bush – « un vraimrikain » (a Murkin). Le seul problème avec cette loi est que dans la plupart des Etats de l’Union, il n’existe que trois documents permettant de prouver sa citoyenneté américaine : un extrait original et certifié de votre acte de naissance, un décret de naturalisation ou bien un passeport. (NdT: il n’existe pas de carte d’identité nationale aux Etats-unis). Aucun de ces trois documents n’est facile à obtenir pour une très grande partie des citoyens des USA. La seule pièce d’identité que possède la majeure partie des américains est le permis de conduire. Et celui-ci n’est pas reconnu par les assesseurs des bureaux de vote.

Aux Etats-unis, de très nombreuses personnes, souvent issues de catégories sociales défavorisées et de minorités ethniques, n’ont jamais reçu un acte de naissance officiel. Et presque personne parmi les pauvres ou les classes populaires aux Etats-unis ne dispose d’un passeport. De fait, seulement 23% des citoyens des Etats-unis possède un passeport. En résultat, cette nouvelle loi qui dit « Tu veux voter ? Prouve moi que tu es un vraimrikain » rend l’accès à l’isoloir particulièrement difficile à quelqu’un qui est né quelque part au fin fond de la campagne de l’Alabama… par contre cela ne pose aucun problème à celui qui vient de renouveler son passeport pour aller faire une petite virée sur les plages de Cancun ou au pied de la Tour Eiffel.

Le but de l’opération : revenir à l’ancien système en vigueur du temps des « Pères Fondateurs », quand seuls les hommes propriétaires de biens et ayant payé l’impôt avaient le droit de vote. Les journaliers, les pauvres, les femmes, les noirs, les mexicains ? Qu’ils la ferment s’ils ne veulent pas finir au bout d’une corde. Un tel système permet de garantir que, quelque soit le parti politique qui gagne l’élection, c’est toujours l’oligarchie qui reste au pouvoir. Les listes électorales ne sont plus l’expression d’un droit mais une liste d’invités pour un club select.

Et ça marche ! Dans la première année qui a suivi l’adoption de la Proposition 200 en Arizona, près de 30% des résidents nouvellement arrivés dans la région de Phoenix se sont vus interdire l’accès aux bureaux de vote. Une enquête menée par l’ACLU (American Civil Liberties Union) a conclu que les refus d’inscription sur les registres électoraux se concentraient parmi les « couches pauvres de la société ». En Arizona, cela est synonyme de « population d’origine hispanique ». (suite…)


Ce texte est la suite de l’article : COMMENT LE PARTI RÉPUBLICAIN VA TRUQUER LES ÉLECTIONS DE 2008…

[Greg Palast – extrait de son livre « Armed Madhouse » (édition 2007) pages 350 à 353 – Traduction : Grégoire Seither ]

Mais pourquoi ? Pourquoi se donner tant de mal pour empécher les gens Pauvres, Noirs et Non-Blancs de voter ? Pourquoi le Congrès se sent il obligé, quarante ans après l’abolition des lois « Jim Crow » qui empéchaient les noirs de voter, d’ajouter une batterie de nouvelles mesures sécuritaires à l’arsenal des législations électorales ? L’excuse officielle est résumée dans cette déclaration de Russel Pearce, législateur Républicain du comté de Mesa, en Arizona :

Nous sommes confrontés à une tentative massive d’inscrire des immigrés clandestins sur les listes électorales

Nooon ! Pas possible ! Nous serions confrontés à une vaste conspiration ayant pour but de noyer les listes électorales sous les hordes basanées de Juarez qui ont franchi les déserts à pied et nagé à travers le Rio Grande juste pour avoir la chance de voter pour Hillary Clinton ?

J’ai immédiatement décroché mon téléphone pour appeler Russel Pearce et en apprendre plus sur cette vaste cabale, savoir comment il avait découvert cette attaque sans précédent sur notre démocratie, lui demander quelques noms et chiffres permettant de prouver cette « tentative massive »… bref, je voulais avoir un peu plus de renseignements.

(suite…)


[Greg Palast – extrait de son livre « Armed Madhouse » (édition 2007) pages 343 à 350 – Traduction : Grégoire Seither ]

Le 1er janvier 2006, le Parti Républicain a gagné les élections présidentielles U.S. de 2008. Il l’a fait lors d’une petite cérémonie privée afin que le Parti Démocrate ne se rende pas compte que le « Grand Ole Party » (GOP, surnom du Parti Républicain) avait bourré les urnes deux ans avant les élections.

Mais avant de vous raconter comment ils s’y s’ont pris pour voler l’élection présidentielle, laissez moi d’abord vous raconter comment il ne s’y sont PAS pris.

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Le débat autour des ordinateurs de vote est une manoeuvre de diversion

Je sais qu’on va me clouer au pilori pour oser dire des choses pareilles. C’est de la pure hérésie,mais il faut bien que quelqu’un le dise : les Républicains ne vont pas truquer les élections 2008 en trafiquant les entrailles des ordinateurs de vote.

Est ce que je suis entrain de vous dire que les ordinateurs de vote sont fiables ? Bien sur que non, relisez le chapitre 4 de ce livre, bordel ! Il est évident qu’ils vont trafiquer les machines. Ils l’ont fait en 2006. Mais ce n’est pas comme cela qu’ils vont s’assurer de la victoire en 2008.

Il n’y a que peu de doutes sur le fait que l’élection 2000 ait été truquée. Tout comme l’élection 2004 d’ailleurs. [NdT. Greg Palast explique en détail et preuves à l’appui, les méthodes employées pour fausser le vote lors des deux dernières élections américaines, dans le livre ‘Armed Madhouse’ (en anglais) ainsi que dans son livre en français « Démocratie Business » (Ed. Timéli) et dans l’interview paru dans « Black List » (en français chez Editions des Arènes)].

 

Mais ce ne sont pas les ordinateurs de vote qui ont fait pencher la balance, ni en 2000, ni en 2004. Et en 2008 ce ne sera pas non plus le cas. C’est certain qu’ils vont truquer le résultat, mais avec des méthodes bien plus insidieuses, aux résultats bien plus fiables… d’ailleurs, ce n’est pas la peine de parler au futur conditionnel, ils l’ont déjà fait. Des millions de votes de citoyens américains ont déjà été volés.

(suite…)


L’acharnement médiatique contre Chavez, distillé jour après jour dans la presse « de référence » finit par être grotesque. Surtout qu’il n’est jamais argumenté de manière rationelle… et qu’on tombe dans le délire quand « Le Monde » critique des décisions politiques prises au Vénézuéla qui sont monnaie courante en France.Ainsi, en France, personne ne parle de dictature quand le président de la république peut se présenter un nombre infini de fois aux élections. Et personne ne crie aux lois liberticides quand on parle de la loi sur l’état d’urgence en France – alors que le texte vénézuélien s’en inspire directement. Enfin, la presse ne s’offusque pas des pressions exercées par Sarkozy sur les médias ni ses connivences avec les grands patrons de presse… et garde le silence quand la police découvre à Caracas une bande de mercenaires lourdement armés, payés par Washington, qui tentent de fomenter des troubles pour justifier une intervention militaire extérieure… Deux poids, deux mesures ? Non, application de consignes venues d’outre-Atlantique.

Le cas du Vénézuéla nous aura permis de voir comment les officines de la désinformation à Washington fonctionnent quand elles veulent nous convaincre de l’importance d’éliminer un leader politique qui leur barre la route des plus grandes réserves mondiales de pétrole. Cf l’article « Pourquoi Chavez sera assassiné » de Greg Palast.

[ Salim Lamrani –  Oulala.net ]

Reporters sans frontières ne sait plus quoi inventer dans sa guerre de désinformation contre le gouvernement démocratique et populaire du président vénézuelien Hugo Chávez. Alors que l’organisation parisienne est censée s’occuper uniquement de la « liberté de la presse », elle mène en réalité un combat politique acharné contre le gouvernement bolivarien. Moins de dix jours après avoir distillé de nombreuses contrevérités dans une lettre ouverte1, RSF revient à la charge et se prononce ouvertement contre la réforme constitutionnelle soumise à référendum le 2 décembre 2007.

« A la veille du scrutin, Reporters sans frontières manifeste son inquiétude concernant deux articles du nouveau texte, dangereux pour la liberté de la presse », assène l’organisation dirigée par Robert Ménard. La « réforme actuelle dénature dangereusement l’intitulé initial et menace la liberté de la presse, à travers ses articles 337 et 338 », certifie RSF3. Voyons ce qu’il en est réellement. (suite…)


[Greg Palast – « Armed Madhouse » – 2007 – Traduction par Grégoire Seither]

extrait de l’indispensable ouvrage « Armed Madhouse » (nouvelle édition 2007) de Greg Palast, dont il serait urgent que paraisse une édition française.

Palast vous y explique notamment en détail comment les Républicains vont s’y prendre pour falsifier une troisième fois le résultat des élections présidentielles US en 2008… avec la bénédiction des Démocrates.

Le documentaire de la BBC « The Assassination of Hugo » réalisé par Greg Palast et Rick Rowley est disponible en DVD sur le site de Palast.

(page 183)
Il est temps de faire revenir Guy Caruso, ancien expert consultant de la CIA sur les questions pétrolières et aujourd’hui directeur de l’information pour le Département de l’Energie de l’Administration Bush. C’est lui qui avait briefé Paul Wolfowitz et le Pentagone sur la situation « réaliste » de l’industrie pétrolière en Irak, contredisant les rêves les plus fous des néocons et de leur amis pétroliers. Les chiffres étaient tellement réalistes que les néo-cons avaient préféré ne pas les montrer au public américain et privatiser quand même l’Irak.

En Juin 2005, Guy Caruso s’était envolé pour Kuala Lumpur, en Malaisie, afin de présenter une série de graphiques à une assemblée triée sur le volet de grands patrons de l’industrie pétrolière. (…) Parmi les graphiques présentés figurait une estimation des réserves pétrolières mondiales existantes…

Mais Caruso ne se contente pas d’estimer la quantité de « crude » (pétrole liquide) qui peut encore être extraite. Il y ajoute également les « pétroles lourds », c’est à dire du pétrole « dont la viscosité dépasse 10 000 centpoise », soit des goudrons, des boues pétrolifères et des pétroles bitumineux.

Les chiffres présentés sont impressionnants. Le Canada détient 80% des réserves mondiales de « sables bitumineux ». Mais plus au Sud se trouve une gisement pétrolier encore plus important : les pétroles bitumineux super-lourds du Venezuela. Et il y en a une quantité astronomique : 1,36 trillions de barils, (…)

Caruso fit remarquer à l’assemblée que le Venezuela détient 90% des réserves mondiales de pétrole lourd. Quatre-vingt dix pour cent des réserves. Bien sûr, ce chiffre n’apparaît nulle part dans les statistiques pétrolières tant que le prix du pétrole rend leur exploitation peu rentable. Mais à partir de 28 dollars le baril de pétrole, les réserves du Venezuela deviennent intéressantes à exploiter.

Caruso n’a pas eu besoin de faire traduire ses petits graphiques en arabe. Les représentants des monarchies pétrolières dans la salle étaient au courant depuis longtemps de cette réalité.

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Palast est excellent, comme toujours ! Un vrai limier… si j’avais le temps, je traduirais l’intégralité de ses textes. C’est fouillé, recherché, drôle, agréable à lire….

[Greg Palast – 16/11/2007 – Trad. Gregor Seither]

Il était « l’autre homme » dans la vie de Hillary. Mais tout ça c’est fini maintenant, n’est ce pas ? Non ?

Vous avez tous vu ces photos étranges de George Bush faisant ami-ami avec le dictateur du Pakistan, Pervez Musharraf, on les voit ricaner et glousser comme deux collègiens en route vers le bal du samedi soir… mais pas grand monde se souvient que c’est Hillary et Bill Clinton qui ont invité Pervez à venir guincher.

Avant de vous expliquer comment les Clinton ont mis Musharraf au pouvoir pour rendre service à une entreprise amie à Little Rock, laissez moi juste faire une brève mise au point sur notre copain à moustache de Karachi.

Si on en croit George Bush, le New York Times, NPR et les restes des petits roquets de la presse, Musharraf est « notre allié dans la guerre contre le terrorisme ». Ouais, c’est ça ! Un peu comme si, dans les années 1930, on avait dit que Al Capone était , « notre allié dans la guerre contre le crime organisé ».

Musharraf c’est le mec qui a filé un sérieux coup de main aux Talibans pour qu’ils prennent le pouvoir en Afghanistan en 1996. Et il continue à ce jour – à travers sa police secrète, ISI – de fournir logistique et protection aux talibans. Musharraf c’est également le mec qui a laissé Khalid Sheik Muhammed, le planificateur en chef des opérations du 11 septembre 2001, établir son QG à Quetta au Pakistan, où ce dernier a vécu tranquillement et publiquement pendant des années avant qu’il ne commette un faux pas et embarasse son mentor en donnant un interview grande-gueule à Al-Jazeera depuis sa résidence pakistanaise. Pas malin ça, Musharraf n’a pas eu d’autre choix que de le livrer aux américains…

C’est le même Musharraf qui a permis à son docteur Frankenstein local, A.Q. Khan, de vendre des kits « fabriquez votre bombe atomique vous même » à la Lybie et à la Corée du Nord. Quand la presse a révélé les activités de camelot nucléaire du Docteur Khan, Musharraf (et Bush) ont déclaré qu’ils étaient choqués – choqués ! Musharraf n’était pas au courant ? Mais bien sûr ! Toutes ces tonnes de matériel et de technologie atomique ont du quitter le pays sur le dos de chameaux volants.

Mais rendons à César ce qui est à César : contrairement à Saddam et Osama, créatures fabriquées dans les laboratoires secrets de Ronald Reagan et de George Bush Sr, Pervez Musharraf, lui, est une pure création des Clinton.

Tout a commencé avec une facture d’électricité impayée. (suite…)


L’Amérique fasciste, en dix mesures faciles

[Naomi Wolf – Mardi 24 avril 2007 – The Guardian – Traduction française: SOTT]

De Hitler à Pinochet et au delà, l’histoire montre qu’il y a certaines mesures que tout dictateur en puissance doit prendre pour détruire les libertés constitutionnelles. Et selon Noami Wolf, George Bush et son administration semblent toutes les prendre.

L’automne dernier, il y a eu un coup d’état militaire en Thaïlande. Les leaders du coup d’état ont pris un certain nombre de mesures, plutôt systématiquement, comme s’ils avaient une liste d’achats. En un sens, c’est ce qu’ils avaient. En quelques jours, la démocratie a été supprimée : les chefs du coup d’état ont décrété la loi martiale, envoyé des soldats en armes dans les zones résidentielles, pris en main les stations de radio et de télévision, et mis des activistes patentés en détention.

Ils ne comprenaient pas ces choses à mesure qu’elles progressaient. Si vous regardez l’histoire, vous pouvez voir qu’il y a essentiellement un plan pour transformer une société libre en une dictature. Ce plan a été utilisé à maintes reprises en versant plus ou moins de sang, de manières plus ou moins terrifiantes. Mais c’est toujours efficace. Il est très difficile et ardu de créer et maintenir une démocratie – mais l’histoire montre qu’en supprimer une est bien plus simple. Vous n’avez qu’à être disposé à prendre les dix mesures.

Aussi difficile que ce soit à contempler, si vous êtes disposé à le voir, il est clair que chacune de ces 10 mesures a déjà été initiée aujourd’hui aux Etats-Unis par l’administration Bush.

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