Nous reproduisons ci-dessous un article du Blog (qui n’existe plus) Veritas Temporis Filia. Cela fait longtemps que les « camps » de la FEMA font phantasmer les défénseur de la liberté individuelle aux Etats-Unis. En 1984, quand ce blog était encore un fanzine ronéoté, nous nous inquiétions déjà du projet REX initié par Ronald Reagan.
Il s’agissait, pour la FEMA (Federal Emergency Management Agency), de procéder à des manoeuvres générales (« Readiness Exercises ») en vue d’une attaque terroriste de grande ampleur. Les simulations (qui prévoyaient déjà des déportations massives de populations et l’annulation des libertés individuelles ainsi que la « désactivation » temporaire des droits constitutionnels) portaient le nom de REX-84 ainsi que Night Train 84. Elles étaient menées en collaboration avec la National Security Agency et avaient été planifiées par un certain Lt. Col. Oliver North, employé de la NSA. Si, si, vous avez bien lu. Le mec du Contra-gate… rien que cela suffit à jeter une lumière inquiétante sur un pareil projet.
Notre vieil ami Dov Lerner a fait le commentaire suivant sur cette thématique :
Si je continue à penser qu’il faut rester très vigilant sur ces projets de la FEMA – à la lumière de ce qui s’est passé aux Etats-unis depuis 2001, et notamment les prisons secrètes de la CIA – je suis plus mitigé quand à la condamnation en bloc de ces « camps ». J’ose même poser la question: et si c’était normal que le gouvernement US construise des camps de concentration ?
Je m’explique : imaginons demain une crise de grande ampleur aux Etats-unis. Cela peut être une catastrophe naturelle, un accident industriel, une épidémie… voire tout simplement la décision du gouvernement de durcir sa législation sur les immigrés clandestins. Dans tous les cas, du jour au lendemain, la FEMA se retrouve avec des dizaines de milliers de personnes à gérer.
Et parfois ces personnes ne sont pas de pauvres réfugiés dociles. Non, cela peut être des personnes forcées contre leur gré à respecter une quarantaine (en cas d’épidémie), des étrangers en situation irrégulière (en cas de raffles massives de clandestins), des personnes arrêtées en masse par la police suite à des émeutes ou des pillages (comme après Katrina ou le cyclone de Miami)…
Dans tous les cas, la question qui se pose est : comment fait la FEMA pour gérer ces foules ? Où est-ce qu’elle les parque ? Comment les nourrir ? Où vont ils pisser ? Où se lavent ils ? Où dorment ils ? Que fait-on des malades ? Que fait-on des cadavres (dans le cas d’une épidémie) ?
Alors je ne comprends pas pourquoi ce serait scandaleux que la FEMA (surtout après son échec massif à la Nouvelle Orléans) décide de prendre les devants et d’aménager des aires permettant d’acheminer, de regrouper et d’accueillir dans les meilleurs conditions un grand nombre de personnes (cela porte un nom qui est historiquement marqué : des « camps de concentration »).
Ce n’est pas parce qu’il y a eu Auschwitz que tout camp est automatiquement synonyme de fascisme. Vous préfereriez qu’on parque les gens dans des stades (mais là on va dire que c’est comme sous Pinochet), ou bien dans des Vélodromes (mais là on va dire que c’est Vichy) ? Ces endroits ne sont pas adaptés, on aurait vite des problèmes sanitaires et de sécurité (souvenez vous des conditions inhumaines à Drancy).
A mon avis, il est donc normal qu’on crée des grandes zones grillagées (parce qu’il se peut qu’on ait à y retenir des gens qui n’ont pas envie d’y rester, comme des personnes en quarantaine infectieuse par exemple) et qu’on y installe des équipements pour amener les personnes (chemin de fer) et pour gérer les foules (tourniquets, couloirs grillagés, réfectoirs, dortoirs…. Même les fours crématoires ne me dérangent pas : après tout, si on est en présence d’une épidémie, il faut bien avoir un moyen de gérer les cadavres.
Qu’en est-il en France ? En France rien n’est prévu. Imaginons qu’il y ait demain une épidémie qui se déclare en Mayenne et qu’il faille empécher les gens de quitter la région en masse car sinon ils risquent de diffuser le virus au reste du pays. Qu’est-ce qu’on en fait ? Où est-ce qu’on regroupe, soigne, nourrit et contrôle plusieurs dizaines de milliers de personnes ? On ne pourra pas et l’épidémie s’étendra.
Et si demain la centrale de Gravelines explose et qu’un nuage radioactif oblige l’évacuation de toute la région Nord, alors il y aura plus de gens qui mourront des problèmes sanitaires et sociaux crées par l’insuffisance de préparation logistique, que de gens qui mourront à cause de la radioactivité.
Je sais que c’est désagréable à envisager. Mais il me semble normal qu’un pays de 300 millions d’habitants se dote d’une infrastructure de sécurité civile qui envisage tous les scénarios en matière de « gestion des masses ». Cela n’a rien d’obscur ou de scandaleux. Ce n’est pas parce que ces infrastructures s’appellent des camps, que pour autant quelque part quelqu’un est entrain de préparer une dictature militaire aux Etats-Unis.
(Dov Lerner – fondateur de la NLA)
Dictature millitaire aux Etats Unis? Les projets obscurs de la FEMA
[Blog Veritas Temporis – Février 2008]
Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la défense américaine, sous couvert de ses services de protection civile, conçoit des plans militaires dont certains prévoient des systèmes de camps de détention en mesure d’accueillir des milliers de personnes en cas de crise majeure. Parallèlement, de nombreuses lois liberticides ont régulièrement été promulguées par les présidences américaines successives. Quelle est la raison d’être de ces camps ? Le gouvernement américain est-il en passe de devenir un Etat policier dirigé par une dictature militaire ? Karmapolis fait le point sur ces programmes obscurs de gestion des masses.
Nous aimerions croire que les camps de concentration font partie d’une sombre page de notre histoire. Que, depuis bien longtemps, il n’y a plus de place pour les dictateurs dans nos sociétés occidentales. Que nous sommes à l’abri des extrêmes. Mais les erreurs d’hier pourraient bien se reproduire aujourd’hui. En témoigne cette affaire, amplement documentée, qui rapporte l’existence de plus de 600 camps d’internements civils disséminés aux quatre coins des Etats-Unis. Des camps entourés de miradors. Des camps desservis par des voies ferrées, par la route et parfois même par un aéroport. Des camps vides, mais gardés 24h sur 24h par du personnel militaire. Des camps qui abritent des wagons ressemblant étrangement à des convois de déportation. Des camps dormants qui se languissent d’accueillir, mais d’accueillir qui? Et pourquoi ?De nombreuses photographies et films circulent sur Internet. Des témoins décrivent… (suite…)