Ordinateurs de vote



[Libération – 03/11/2008]
Nouveaux inscrits, machines à voter suspectes, fraudes… Le scrutin de demain est à haut risque.

«Une tempête est peut-être en train de se préparer […], avec un taux de participation qui pourrait battre tous les records, un nombre de contrôles insuffisants et un système électoral au bord de la rupture.» Cette prévision pas franchement rassurante a été faite il y a moins de dix jours par le très sérieux Pew Research Center, le centre d’études de Washington qui a enquêté pendant plusieurs mois pour savoir à quoi pourrait ressembler le 4 novembre 2008.

«Leçons du passé».
Huit ans après le recomptage mémorable en Floride, quatre ans après la contestation du vote dans l’Ohio, l’Amérique ne peut donc pas écarter un nouveau scénario catastrophe pour cette élection. «Avec les votes anticipés, on pourrait penser qu’on a tiré les leçons du passé, mais pas vraiment, explique Michael Waldman, le directeur du Brennan Center for Justice, qui milite pour un changement de système. Nous sommes face à une série de facteurs qui peuvent entraîner le chaos. D’une part, il va y avoir les nouveaux inscrits, d’autre part, les problèmes avec les machines électroniques. Et puis reste la fraude qui peut intervenir, car aux Etats-Unis le scrutin est géré au niveau local.» Barack Obama pourrait ainsi ne pas bénéficier à plein de la vaste campagne d’inscription sur les listes électorales qu’il a lancé depuis de longs mois.

Selon les derniers chiffres, plus de 8,5 millions de nouveaux votants ont été enregistrés cette année, mais avec eux, les problèmes se sont multipliés. Dans le Colorado par exemple, le secrétaire général de l’Etat, un républicain, a refusé 6 000 nouveaux inscrits, sous prétexte qu’ils n’avaient pas coché une case avant de donner leur numéro de sécurité sociale. L’affaire a été portée devant la justice par les démocrates, mais n’a pas encore été tranchée. En Pennsylvanie, les troupes d’Obama ont dénoncé le fait que personne n’ait informé les électeurs nouvellement recrutés qu’ils devraient présenter une pièce d’identité pour aller voter, alors qu’aucun justificatif n’est nécessaire pour ceux ayant participé à au moins deux cycles électoraux…

«Mickey Mouse». Coté républicain, on n’est pas en reste. Depuis des semaines, John McCain et Sarah Palin fustigent dans leurs meetings le «scandale Acorn». Cette association, qui regroupe des centaines de travailleurs sociaux dans tout le pays, a aidé à l’inscription de plus d’un million de nouveaux électeurs dans de nombreux Etats clés. Mais dans certains cas, ces mêmes travailleurs sociaux, payés au prorata d’inscrits, n’ont pas hésité à «inventer» les nouveaux venus. Et des «Mickey Mouse» sont soudain apparus sur les listes de Floride. Au point que le FBI a été chargé d’une enquête.

Paradoxalement, la modernisation du système électoral et des machines à voter n’a rien arrangé. Après la débâcle de 2000, le Congrès a imposé à chacun des 50 Etats américains de créer une banque de données d’électeurs, en enregistrant tous les républicains, les démocrates et les indépendants, grâce à leur permis de conduire ou leur numéro de sécurité sociale. L’objectif était simple : éviter les fraudes et pouvoir vérifier l’identité de ceux qui se présentent aux urnes. Seul problème : les nombreuses erreurs typographiques qui existent sur les papiers officiels.

Dans un exercice «à blanc» en août, le Wisconsin a pris un échantillon de sa population et a tenté de mettre en adéquation les noms figurant sur les cartes électorales et les noms emmagasinés dans sa nouvelle banque de données. Avant de constater un pourcentage d’erreur supérieur à 20 %. Il y a encore une semaine par exemple, Samuel Joseph Wurzelbacher, le fameux «Joe le Plombier», n’aurait pas pu voter. L’Ohio s’est rendu compte que son patronyme avait été mal orthographié par les autorités de Lucas County.

L’inquiétude existe également concernant les nouvelles machines électroniques à écran tactile mises en place depuis le scrutin de 2004. Elles ne disposent d’aucun «reçu papier» et ne peuvent être soumises à aucune vérification en cas de litige. «La seule satisfaction, c’est que tout le monde sera plus vigilant, conclut Michael Waldman. Mais si les résultats sont serrés, alors le pire est possible.»

http://www.liberation.fr/monde/0101166610-le-spectre-du-chaos-electoral


Et comme par hasard, elles se trompent généralement en faveur du candidat Républicain. Marrant non ? Et puis la défense est imparable : « Mais non, c’est pas de la triche, ce serait trop voyant… » – Alors que justement, tous les propagandistes depuis Goebbels savent bien que, plus c’est gros, plus ça passe…

[France 24 – 4/11/2008]
Des témoignages de personnes ayant voté en avance – c’est possible dans certains Etats américains – font planer le doute sur la fiabilité des machines à écran tactiles qui seront utilisées par un quart des électeurs.

Après le fiasco du décompte des voix en Floride lors de l’élection présidentielle de 2000, les bureaux de vote ont été sommés de se moderniser. Une « loi pour aider les Américains à voter » a même été passée en 2002. Mais, six ans et 3 milliards de dollars plus tard, les machines à écran tactiles, censées garantir l’intégrité des élections, sont encore plus critiquées que les anciens systèmes basés sur des cartes perforées.

Cette année, la polémique sur les machines à écran tactile vient d’être relancée par une association, Filmez l’élection, qui explique que le système commet des erreurs. Elle appuie son affirmation sur les témoignages de personnes ayant voté en avance (« early voters ») et qui affirment que les machines n’ont pas enregistré le candidat pour lequel elles souhaitaient voter, mais l’autre. Est-ce un défaut de paramétrage de certaines machines, ou une volonté de tricher de la part d’un des deux camps ?

Cette électrice, Virginia Methaney, est interviewée le 23 octobre à Jackson County par l’association Filmez l’élection. Elle affirme qu’elle souhaitait voter démocrate, mais que la machine à écran tactile enregistrait automatiquement un vote républicain. Elle a déposé une plainte auprès du « Secretary of State » (chargé de superviser les élections dans chaque Etat), dont un assistant lui aurait répondu que les machines pouvaient en effet se déprogrammer lors du transport et que celle qu’elle avait utilisée allait être reparamétrée. « Cette machine n’a pas été correctement paramétrée »

« Filmez le vote » s’est rendue dans le bureau de vote que mentionne Virginia Methaney. Sur cette vidéo (en anglais), un des responsables du bureau explique ce qui se passe si une machine à écran tactile n’a pas été correctement paramétrée. L’association a été accusée d’avoir éditée, voire bidonnée cette vidéo. En réponse, elle a donc publié le 29 octobre l’intégralité de l’interview.

Lawrence Norden est directeur de projet pour le « Voting Technology Project ». Il est spécialiste des procédures de vote, en particulier du vote électronique. Il écrit pour le blog « ReformNY » et collabore également avec le « Brennan Center for Justice », l’école de droit de l’université de New York.

Cette vidéo aborde ce qu’on appelle le « vote flipping » (rejet de vote), qui a pour origine un défaut de paramétrage. Les machines à écran tactile sont paramétrées à l’avance pour que le nom pressé par le candidat soit enregistré comme un vote pour ce candidat. Mais ce paramétrage, en particulier après quelques heures d’usage, peut se modifier de lui-même. Et il est possible aussi que des machines soient mal paramétrées dès le départ. La vraie question, c’est la fréquence de ces dysfonctionnements. Et pour moi, il n’y pas de doute, ça arrive beaucoup trop souvent.

En 2002, il a été demandé à tous les bureaux de vote de moderniser leurs procédures avant 2006. Beaucoup d’argent a été dépensé, mais on a pas vraiment eu le temps de tester les machines. A l’époque, l’écran tactile semblait le vote du futur. Mais à partir de 2004, les rapports sur les dysfonctionnements se sont multipliés et des associations de citoyens ont commencé à protester.

Depuis 2006, beaucoup d’Etats se sont débarrassés des écrans tactiles et sont revenus aux bulletins papiers, qu’ils trient maintenant à l’aide de scanners. Aujourd’hui, uniquement 25 à 30% des Américains votent sur ces machines à écran tactile. La plupart des électeurs votent à l’aide de bulletins en papier.

Là où les écrans tactiles sont encore utilisés, ils impriment ensuite les bulletins sur un rouleau de papier pour qu’on puisse vérifier les résultats après coup. Je ne pense pas que le système soit si mauvais. Notamment parce que les gens s’aperçoivent des erreurs lorsque s’affiche l’écran récapitulatif de leur vote. Mais c’est un système qui déconcerte et les gens sont méfiants.

Je ne pense pas en tout cas que les erreurs commises par ces machines soient la conséquence d’une volonté délibérée de tricher. Ce serait une manière trop voyante de manipuler l’élection. » 

http://observers.france24.com/fr/content/20081031-machines-voter-trompent-candidat-election-etats-unis-08


[Pierre Muller – Ordinateurs-de-vote.org – 02/09/2008]

Voici un bilan d’étape de notre action. Une autre lettre reviendra sur les élections de ce printemps.

Pour faire court, nous avons gagné la première bataille, mais la deuxième s’annonce déjà.

Le cap des cent mille signatures de la pétition nationale “pour le maintien du vote papier” a étéfranchi. Bravo ! Continuez ! Cette pétition nous donne du poids.

Grâce aux actions d’Ordinateurs de Vote.org et à celles des associations locales, des mairies ont renoncé à acheter des ordinateurs de vote (Grenoble, Sceaux, Cannes, St Denis… ), et d’autres villes qui avaient décidé de les utiliser renoncent totalement ou partiellement (Amiens, Boulogne Billancourt, Mulhouse, Vence, … ). Face à nos arguments juridiques que le Conseil Constitutionnel a bien voulu suivre, Reims, Hazebrouck et Wintzenheim ont remis leurs ordinateurs au placard ce printemps.

Le vote électronique est devenu un sujet pour les médias, nombreux à comprendre les problèmes que nous soulevions, et pour la classe politique, qui s’est exprimée globalement contre.

Nous avons réussi à contraindre, par voie de justice, le Ministère de l’Intérieur à dévoiler plusieurs pages du rapport de Bureau Veritas. Leur lecture est stupéfiante : on y apprend que certaines machines ne répondent pas à tous les critères … du Ministère de l’Intérieur.

L’organisation internationale OSCE a demandé à nous rencontrer. Nous lui avons transmis notre analyse et nos preuves des dysfonctionnements des institutions françaises concernant le vote électronique qu’elle a repris dans son rapport d’observation de l’élection présidentielle.

Le Conseil Constitutionnel, reprenant nos informations, a finalement reconnu que « l’intrusion des machines à voter (…) rend opaque ce qui était visible » et « prive le corps électoral de la surveillance collective des opérations dans lesquelles s’incarne le suffrage universel. »

En décembre 2007, l’ASTI, qui fédère 30 associations scientifiques et professionnelles spécialisées en informatique (plus de 5000 membres), a condamné l’immaturité du vote électronique.

Nous sommes donc passés d’une phase d’information, indispensable avant 2007, à une approche de terrain et juridique qui commence à montrer son efficacité.

Évidemment, il faut continuer : environ 70 villes utilisent encore les ordinateurs. Et le vote électronique est en train d’envahir la sphère civile : prud’hommes à Paris, conseil de l’ordre des infirmiers, comités d’entreprises. Des projets de super machines à voter européennes se profilent. Nous devons rester vigilants.

L’action de chacun est essentielle pour défendre notre droit à des élections transparentes. Sans vous, nous ne pouvons rien. Ensemble, nous devenons forts. http://www.ordinateurs-de-vote.org/Comment-agir.html

http://www.ordinateurs-de-vote.org/Comment-agir.html


Le PDG de Diebold, Walden O’Dell, est un des plus gros collecteur de fonds pour la campagne électorale du Parti Républicain, notamment dans l’Etat de l’Ohio, une circonscription électorale qui, aux dires de tous les experts, a été le pivot de l’élection 2004 et risque de jouer le même rôle en 2008. Il n’est donc pas surprenant que les ordinateurs de vote dans cet Etat connu pour son fort taux de sympathisant Démocrates, se mettent à « perdre » des voix…

[Grégoire Seither – IES News Service – 30/08/2008]
Premier Election Solutions, anciennement connu sous le nom de Diebold, qui fabrique des ordinateurs de vote utilisé dans 34 Etats des USA a reconnu que son système informatique contient de graves erreurs de programmation qui provoquent la perte de votes lors du transfert électronique depuis la mémoire de l’appareil vers la centrale de décompte des voix.

Le problème a été identifié dans l’Ohio (un Etat qui jouera un rôle crucial dans la victoire ou la défaite du candidat Démocrate) suite à une plainte d’agents électoraux lors des primaires du mois de Mars dernier. Mais l’erreur existe en fait au coeur du système depuis plus de dix ans, a reconnu Chris Riggall, porte parole de la société

Le logiciel défectueux est présent tant sur les ordinateurs de vote à écran tactile que sur les appareils à lecture optique fabriqués par Premier et le problème du décompte des votes affecte surtout les bureaux de vote importants qui transfèrent de nombreuses cartes mémoire vers la base de données centrale, où les voix sont comptées.

Riggall a expliqué qu’il était « certain » que les assesseurs des bureaux de vote ont, ces dernières années, remarqué l’erreur quand ils comparaient leur fiche de décompte avec les résultats affichés et qu’ils l’ont réparé d’eux mêmes en transférant une deuxième fois les données, afin de ne pas perdre de voix exprimées. Jennifer Brunner, Secrétaire d’Etat de l’Ohio a précisé que dans les neuf comtés où le problème a été découvert, aucun vote n’a été perdu car l’erreur a été identifiée à temps et les cartes mémoires transférées une deuxième fois.

Mais la moitié des ordinateurs de vote de l’Ohio utilise ce logiciel, il est donc probable que de nombreuses erreurs n’ont pas été repérées ou ont été ignorées et que de très nombreux bulletins de vote électroniques ont été perdus.

L’entreprise a annoncé un plan d’action en urgence afin de résoudre le problème avant l’élection de Novembre prochain. Les près de 2 000 juridictions qui utilisent ce type de machine seront prévenues. Ces ordinateurs sont également utilisés dans le Maryland et dans la Virginie (la Virginie est un autre « swing state » qui peut décider du résultat final de l’élection présidentielle).

Le problème se produit lors du transfert des voix enregistrées sur le cartes mémoire de chaque ordinateur de vote, vers la base de données centrale (le « vaisseau mère ») où les votes sont comptés. Une erreur de programmation fait que, en cas d’engorgement du transfert, les votes dans la file d’attente sont effacés par les nouvelles données arrivant à ce moment là. L’erreur se produit en quelques millièmes de secondes, explique le communiqué de Premier Inc.

L’erreur n’est pas immédiatement détectable a expliqué Riggall. Elle ne peut être identifiée qu’au moment où les assesseurs comparent leurs fiches d’émargement avec le compte-rendu de transfert renvoyé par la base de données.

Mais pour la Secrétaire d’Etat Brunner, une opposante de longue date aux ordinateurs de vote, « cette sécurité n’en est pas une, car très souvent les assesseurs font confiance à l’ordinateur et ignorent les différences avec, les mettant sur le compte de l’erreur humaine.« 


Souvenez vous que les élections 2000 et 2004 ont été gagnées sur une marge de voix de moins de 100 000 électeurs. Alors réussir à empécher 600 000 personnes d’aller aux urnes, surtout quand ce sont des électeurs susceptibles de voter pour Obama, c’est tout bénef  ! Jeunes, noirs, étudiants… la base traditionnelle du vote Démocrate. Plus on peut en dégouter d’aller voter ou les empécher de mettre leur bulletin, plus le candidat Républicain aura ses chances. Même pas la peine de bourrer les urnes, comme en 2000 !

C’est le moment de relire Greg Palast : Comment gagner les élections en faisant disparaître des électeurs

[Gregoire Seither – IES News Service – 25/08/2008]

Aux Etats-unis, les organisations Advancement Project et Project Vote ont lançé un cri d’alarme. Plus de  600,000 électeurs légitimes de l’Ohio risquent d’être effacés des registres électoraux et donc privés de leur droit de vote, si la Secrétaire d’Etat de l’Ohio, Jennifer Brunner, n’intervient pas pour défendre le droit constitutionnel de ces citoyens.

http://www.jenniferbrunner.com/view/news/200

Project Vote a découvert cette liste de « purges » en analysant les décisions publiques des administrations électorales de l’Etat. Ces électeurs, en grande majorité des Noirs et des Jeunes, c’est à dire la base électorale du Parti Démocrate et de son candidat Barack Obama, seront éliminés sans prévenir et sans aucune possibilité de contestation, dans le cadre des mises à jour administratives des registres. Ceci est possible à cause d’un flou législatif dans la réglementation électorale de l’Etat, qui permet aux représentats des Partis de contester le droit de vote d’un électeur lors de son arrivée dans le bureau de vote, le jour de l’élection.

Le « vote caging » (pratique qu’aucun Parti ne reconnait officiellement mais qui est largement employée, comme l’ont montré entre autres les enquêtes de Greg Palast) consiste à dresser des listes de personnes suspectes de ne pas être en conformité avec la réglementation électorale : criminels privés de droits civiques, personnes ayant déménagé, personnes ne pouvant prouver leur identité parce qu’elles n’ont pas de pièce d’identité ou présentent un document d’identité non reconnu (aux US la plupart des gens n’ont que leur permis de conduire pour prouver leur identité, mais ce permis n’est pas admis dans tous les bureaux de vote), personne ayant le même nom qu’une autre personne inscrite sur un autre registre électoral (ce qui est fréquent, vu le nombre de personnes ayant les mêmes noms et prénoms dans la communauté Noire et Latino)…  Le jour de l’élection, les représentants des Partis vérifient les noms des électeurs qui se présentent contre les listes de « caging » et contestent la participation à l’élection aux personnes qui y figurent

Cela permet au mieux d’invalider le vote de la personne, voire de retarder son vote jusqu’à la fermeture du bureau, ou bien de l’obliger à aller chercher un document à la maison et donc de refaire la queue, histoire de la dégouter de mettre le bulletin dans l’urne. Comme les élections US se jouent souvent sur des très petites marges, interdire le vote à 10 000 personnes dans un district peut faire basculer l’élection.

Le Parti Républicain dispose d’équipes professionnelles qui préparent, deux ans à l’avance, les purges des registres électoraux, notamment dans les districts connus pour voter majoritairement pour le camp adverse.

Pour La Secrétaire d’Etat Jennifer Brunner : « A quoi sert la démocratie et le droit de vote, si on peut, le jour venu, t’interdire en toute légalité de l’exercer ? »


[20/05/2008 : Communiqué de presse de PourEVA (Pour une Ethique du Vote Automatisé)] http://www.poureva.be

A QUELQUES JOURS DE L’OUVERTURE DU DEBAT SUR LE FUTUR DU VOTE ELECTRONIQUE EN BELGIQUE, LE GOUVERNEMNT NEERLANDAIS DECIDE DE L’ABANDONNER DEFINITIVEMENT.

Le gouvernement néerlandais a décidé vendredi 16 mai de renoncer au vote électronique. Aux Pays-Bas il ne s’agit donc plus d’un retour provisoire (décidé en septembre 2007) mais bien définitif à des élections avec des crayons et des bulletins en papier.

Cette décision est survenue quelques jours avant que les Commissions De l’Intérieur du Parlement féderal belge ouvrent les débats à propos du futur du vote électronique en Belgique : La réunion de ce mercredi matin (Commission conjointe, mercredi 21 mai 10h15 salle internationale (1))sera en effet consacrée à ce sujet.

Par conséquent, si la Belgique persiste à utiliser le vote électronique lors des prochaines élections dans les mêmes proportions que depuis 1999 (depuis cette date, 44% des électeurs de Belgique sont soumis au vote électronique), elle sera le seul parmi les 27 Etats de l’Union européenne à encore imposer le vote électronique a un nombre significatif d’électeurs.

Le vote électronique est en effet en recul partout dans le monde. De plus en plus de pays ayant expérimenté des systèmes de vote automatisé font machine arrière.

Le nouveau système de vote électronique récemment proposé dans un rapport d’un consortium d’universités belges et commandé par le Ministère de l’Intéreur ressemble très fort au système hollandais proposé par la commission « Korthals-Altes » le 27 septembre 2007 et dont le développement a été arrêté ce vendredi par le gouvernement néerlandais. Lors d’une séance d’auditions au Parlement bruxellois ce mardi 13 mai, un des experts auditionné, Monsieur Patrick Trouveroy, (informaticien expert au C.I.R.B, Administration des Pouvoirs locaux, région de Bruxelles-Capitale) disait que « Les études faites par les universités des Pays-Bas présentent un système identique au système proposé par le consortium des universités belges. » Il s’agit précisément de ce système néerlandais dont le développement à été stoppé vendredi dernier.

Le 27 septembre 2007, la commission Korthals-Altes avait publié un rapport dans lequel on pouvait lire que les machines à voter utilisées jusqu’alors aux Pays-Bas étaient insuffisament contrôlables car ne fournissant pas de trace papier. La commission proposa alors un système basé sur des ordinateurs pouvant imprimer, dans l’isoloir des bulletins de vote sur du papier (méthode Kleijn/Enguehard 2006 -(2)). La secrétaire d’Etat de l’Intérieur, Madame Bijleveld, décida alors que les machines en fonction jusque là ne seraient dorénavant plus utilisées et de lancer une recherche sur le développement du nouveau système proposé(3).

C’est sur base des résultats de cette recherche que le gouvernement néerlandais a décidé d’abandonner le développement du nouveau système au profit du retour au vote avec papier et crayon.

Les motifs invoqués sont que ce nouveau système ne permet pas de garantir le secret du vote et aussi que les frais élevés de son développement ne sont pas justifiés en regard des maigres avantages que peut procurer un tel système.

Cette décision doit interpeler les responsables belges en la matière. En effet, comme on le sait, le Ministère de l’Intérieur a également commandé récemment une étude à propos de la situation du vote électronique. On peut lire dans le rapport qui en a résulté(4) que le système électronique belge actuel demande des améliorations en matière de controlabilité, ce qu’avait déjà conseillé l’OSCE (5). Et ce qu’a confirmé un rapport du Conseil de l’Europe (6). Le rapport belge propose également de développer un nouveau système très semblable à celui proposé par les chercheurs néerlandais quelque mois auparavant … Et dont le développemnt vient d’être arrêté.

La décision qui vient d’intervenir aux Pays-Bas est le résultat de longues discussions et d’un large débat public. Nous osons espérer que la décision néerlandaise (après celle de l’Irlande et de la Californie) amènera nos élus à réaliser que le vote électronique représente plutôt le passé que le futur en matière de mode d’organisation des élections.

PourEVA (http://www.poureva.be) est une association de citoyens qui militent depuis 14 ans pour des élections contrôlables par les citoyens-électeurs. Elle agit par divers moyens dont la collecte et la diffusion d’informations (notamment par le biais de son site web),des contacts avec des élu(e)s, la participation a des conférences et des débats, des actions en justice, des actions symboliques de protestation.


[Ouest-France – 20/03/2008]

L’opposition manifeste chaque soir contre la fraude électorale. Le maire réélu s’insurge contre le dénigrement de la ville.

Depuis lundi, plusieurs centaines de Perpignanais manifestent chaque soir en agitant des chaussettes pour réclamer « de nouvelles élections sans fraude ». Car, dimanche, un président de bureau de vote s’est fait pincer avec des bulletins dans ses chaussettes. Frère d’un colistier du sénateur-maire UMP Jean-Paul Alduy, il a été mis en examen. Mais l’affaire ne va pas s’arrêter là.

Battue de 574 voix, Jacqueline Amiel-Donat, tête de liste PS-MoDem, professeure agrégée de droit et avocate, s’est constituée partie civile et a déposé plainte contre X. « Nous avons déjà identifié nombre d’irrégularités, recueilli plusieurs témoignages sur une entreprise à grande échelle de sollicitations de procurations – interdites par le code électoral – auprès de personnes âgées, voire grabataires, dans les hôpitaux et maisons de retraite ». Elle cite aussi un employé municipal qui « décrit les méthodes employées pour introduire des bulletins dans les urnes et comment il y était contraint et préparé ».

Elle conclut : « Il faut éradiquer ce système. Nous avons saisi le fil de la chaussette, il faut faire la pelote ».
Jean-Paul Alduy s’insurge :
« Il faut que cesse le massacre de l’image de Perpignan, on dénigre la ville ». Il qualifie les accusations de fraude « d’appel au meurtre politique ». Il souhaite un climat apaisé pour sa réélection vendredi.

Mais voilà qu’une candidate divers droite, battue de 8 voix par une UMP dans un canton de Perpignan, a vu son ordinateur volé à sa permanence. Il contenait l’argumentation de son recours avec, notamment, le cas de 47 électeurs domiciliés… à la mairie. Elle dénonce aussi la présence de « tontons macoutes dans les bureaux de vote ».

http://www.ouest-france.fr/La-chaussette-fait-recette-a-Perpignan-/re/actuDet/actu_3635-598349——_actu.html


…dans les vidéos, on entend des personnes âgées expliquer qu’elles sont aidées par des gens qui appuient sur le bouton à leur place, entre autres choses

[BAKCHICH TV / mardi 11/03/2008]

Le chercheur français Gabriel Michel a mis des électeurs cobayes devant des machines à voter. Surprise : les plus âgés paniquent devant l’écran et choisissent le mauvais candidat… Oups !

Devant la machine à voter, quatre grands-pères sur sept se tromperaient de candidat, sans toujours s’en apercevoir ! C’est ce qu’affirme une étude à paraître, menée pendant deux mois, en mars et avril 2007, par l’un des rares spécialistes français des machines à voter, l’informaticien Gabriel Michel.

Ce professeur Tournesol de l’informatique est sur l’affaire depuis longtemps : maître de conférences à l’université de Metz, co-responsable de la formation européenne en informatique European Computer Science (ECS), voilà 14 ans qu’il passe à la loupe les votes électroniques dans le monde.

Et le constat est simple : la machine à voter pose un problème aux sociétés démocratiques. (suite…)


[C-Net – 7/03/2008]

Selon une étude américaine, la mémoire vive d’un PC retiendrait plusieurs minutes la clé de cryptage utilisé par des données protégées. Ce qui réduirait grandement l’efficacité de certains cryptages. Votre PC portable doté d’un système d’encryption des données est-il aussi sûr que son constructeur veut bien l’affirmer ?

Rien n’est moins certain selon une étude menée par des scientifiques américains de l’université de Princeton.

Comme l’a expliqué le professeur Edward Felten à la BBC, « il est largement répandu que lorsqu’on coupe le courant d’un ordinateur, les données en mémoire vive sont effacées ; or nous avons découvert que ce n’est pas le cas ». Et ce savant de mettre en cause le mode Hibernation de Windows et la robustesse des mémoires actuelles. « Nous avons compris que les clés de cryptage nécessaires à la lecture des données protégées sont toujours accessibles en mémoire après quelques secondes ou minutes d’inactivité ».

Soit un laps de temps largement suffisant pour un pirate pour accéder à ces clés et donc aux informations sensées être en lieu sûr. Une simple extinction-allumage rapide du portable suffirait pour un expert à extraire ces clés.

Sans aucun lien avec le fameux mode Hibernation, l’autre constat de cette étude est que plus la température est basse, plus les données vont rester longtemps en mémoire vive.

« Un portable refroidi à -50° va conserver des informations en mémoire près de 10 minutes » conclut-il.

Donc, si vous êtes à Vladivostok ou à Mouthe dans le Jura en plein hiver et que votre PC portable contient des données sensibles, restez sur vos gardes !

http://www.cnetfrance.fr/news/pc-peripheriques/un-chercheur-demontre-que-les-donnees-cryptees-d-un-pc-ne-sont-pas-si-protegees-39379362.htm 


[Wall Street Journal – 19/03/2008 – Trad. Grégoire Seither]

Il y a deux ans, devant le Congrès des Etats-unis, le jeune Professeur de Princeton, Edward Felten avait surpris les députés et relancé le débat autour de la sécurité du vote électronique en faisant la démonstration à quel point il était facile d’ouvrir un ordinateur de vote Diebold, d’y installer un nouveau logiciel et de modifier les résultats d’une élection.

La démonstration est visible en ligne sur le site : La liberté de bidouiller  (Freedom to tinker).

Aujourd’hui un autre fabricant d’ordinateur de vote, Sequoia Voting Systems, a envoyé un courrier au professeur Felten, le menaçant d’un procès s’il s’amusait à tenter la même chose sur l’une de ses machines.

Spécialiste des ordinateurs de vote, Felten, avait été contacté par l’association des juristes constitutionalistes du New Jersey (Constitutional Officers Association of New Jersey) qui avait constaté des dysfonctionnement sur 60 ordinateurs de vote Sequoia installés dans cet état à l’occasion des primaires présidentielles, en février dernier.

L’association avait proposé de fournir au professeur un échantillon des ordinateurs de vote ayant mal fonctionné afin que son laboratoire, spécialisé dans l’étude de la sécurité informatique, puisse les analyser. « Nous avions l’intention de démonter ces machines et d’en étudier le fonctionnement en détail afin de comprendre l’origine de l’erreur constatée » a déclaré le professeur Felten. (…)

Les fabricants d’ordinateurs de vote ont souvent utilisé le droit d’auteur pour interdire aux chercheurs de tester la sécurité de leurs appareils.

http://blogs.wsj.com/washwire/2008/03/18/voting-machine-maker-to-princeton-researcher-hands-off/?mod=googlenews_wsj


Peut-on faire confiance aux machines ? L’urne en plexiglas et le bulletin papier sont-ils amenés à disparaître des élections ? Le développement des scrutins électroniques soulève un certain nombre d’interrogations… Comment sont garantis l’anonymat du vote et sa fiabilité ? Qui peut remplacer les scrutateurs ? Quelles sont les règles imposées pour assurer le bon déroulement d’une élection et qui les vérifie ? Autant de réponses indispensables afin d’être convaincu qu’en appuyant sur le bouton, votre voix ira bien au candidat de votre choix.

Avec la participation de :

  • Chantal Enguehard, enseignante chercheuse au Laboratoire d’Informatique de Nantes Atlantique (LINA), université de Nantes
  • Olivier Lesobre, chef de service à la direction des relations avec les usagers, Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL)
  • Conférence animée par Raphaël Hitier, journaliste à I-Télé.

–> conférence diffusée en direct dans les centres du Cnam :

  • Date : jeudi 27 mars 2008
  • Horaire : 18 h 30 – 20 h 00
  • Contact : inscriptions au 01 53 01 82 70 ou à conferences@arts-et-metiers.net
  • Lieu : Amphithéâtre Abbé Grégoire Entrée par le Musée des arts et métiers 60, rue Réaumur 75003 Paris – Métro : Arts et Métiers ou Réaumur-Sébastopol Bus : 20, 38, 39, 47

Entrée libre dans la limite des places disponibles

http://www.arts-et-metiers.net/musee.php?P=222&id=306&cycle=86&lang=fra&flash=f


… avec les bulletins papiers, on ne peut bourrer les urnes que si, tout le monde dans le bureau de vote est d’accord pour vous laisser faire. Ce fut jadis le cas dans certains bureaux de vote insulaires ou tenus par des organisations politiques prenant des libertés avec la démocratie…

Avec des ordinateurs de vote, par contre, c’est nettement plus facile…

Le 17/03/2008, dans « Le Point » on peut lire :

« Au moment du dépouillement, j’ai remarqué un individu avec des enveloppes de  votes froissées dans les poches, j’ai demandé qui c’était », raconte Monsieur  Got, assesseur au bureau numéro 4 de Perpignan et colistier de la candidate  socialiste Jacqueline Amiel-Donat. « On m’a répondu que c’était le président  du bureau de vote, Monsieur Garcia, le frère d’un des adjoints au maire. J’ai  demandé qu’on arrête de dépouillement, on a appelé la police. Quelques minutes  plus tard, je l’ai surpris en train d’essayer de se débarrasser d’autres  enveloppes qu’il cachait… dans ses chaussettes ! » […]  ça fait mauvais effet. Surtout lorsque le dit maire sortant, Jean-Paul  Alduy, n’assure sa réélection que d’une courte tête, à 574 voix  près…

(LE POINT.FR Fraude et incidents à Perpignan : le dépouillement bloqué)

Analyse de Francois Gouget : http://fgouget.free.fr/

En supposant qu’il s’agit effectivement d’une tentative de bourrage d’urne, il est intéressant d’étudier les problèmes logistiques que pouvait poser une telle tentative.

On va d’abord supposer que les fraudeurs savaient que l’élection serait très très serrée et même qu’il y aurait en fait égalité stricte entre les deux principaux candidats. Ils pourraient ensuite avoir décidé que gagner avec environ 600 voix d’avance serait suffisant. Déjà cela ne représente d’après mes estimations qu’environ 1,4% du nombre de votes exprimés (environ 41500). Truquer seulement 1,4% des votes en se disant, ‘ce sera suffisant’, c’est prendre un sacré risque et il faut déjà vraiment avoir confiance dans les sondages!

Pour que la fraude ne soit pas détectée il faut que le compte des bulletins sortis des urnes corresponde au compte des signatures dans les cahiers d’émargement. S’il y avait une différence de 600 voix, même réparties sur tous les bureaux de votes, la fraude serait immanquablement éventée.

(La suite, très intéressante…. ) (suite…)


[Les Verts et AFP – 13/03/2008]

Sébastien Scognamiglio, candidat des Verts pour le canton de Boulogne Nord-Est dans les Hauts de Seine, se voit refuser l’accès au second tour parce qu’il lui manque une voix. Naturellement, il demande un recomptage. Problème : le scrutin s’est fait en intégralité avec des machines à voter et il est impossible de recompter. Bien que l’émargement signale un votant de plus que ce qu’a comptabilisé la machine, le Préfet lui refuse le second tour. Les Verts seront présents à l’audience qui se tiendra au tribunal administratif de Versailles vendredi 14 mars à 11h.

http://tf1.lci.fr/infos/elections-municipales/0,,3774430,00-ecartes-scrutin-pour-deux-minutes-voix-.html


Finalement ce n’était pas si suspect que cela… une suite à l’article « ELECTIONS TRUQUÉES AUX U.S. : LES BIZARRERIES DU TEXAS »

21 comtés au Texas n’auront pas de primaires pour la présidentielle américaine

[Associated Press – 03/01/2008 – Trad. Grégoire Seither ]

A l’heure qu’il est, tout le monde a compris que la nomination Démocrate pour la candidature à l’élection présidentielle sera décidée au Texas. C’est la raison pour laquelle Hillary Clinton, Barrack Obama et toute l’équipe de campagne ont mis le paquet sur cet état.

Mais malgré des taux de participation exceptionnels, une chose est sûre : il y a au moins trois comtés où personne ne votera pour eux. Et ceci pour une raison très simple : aucune primaire Démocrate n’y sera organisée. Il y a fort à parier qu’il n’y a pas d’électeurs Démocrates dans ces zones rurales dont la population totale n’atteint pas 9000 habitants… mais même s’il y en avait, il n’y aurait personne pour organiser l’élection.

« Il n’y a pas de secrétaire général pour ce comté, donc on ne peut pas y organiser de primaires, » explique Hector Nieto, porte-parole du Parti Démocrate pour cet Etat.

La même chose vaut côté Républicain : dans 18 comtés du Texas occidental et méridional, personne ne votera pour la candidature aux primaires de John McCain. « C’est un fait que dans certains de ces comptés, très faiblement peuplés, il n’y a tout simplement aucun membre du Parti Républicain, » explique Talmadge Heflin, directrice exécutive du Texas Republican Party. « Il y a peut-être quelques électeurs ici et là, mais aucune présence organisée ni candidat déclaré. » (…)

http://www.dallasnews.com/sharedcontent/APStories/stories/D8V4NRKO0.html


Il y a de quoi s’étonner en effet…

Orange  : Les machines à voter contestées

[Le Dauphiné Libéré – 11/03/2008]

Orange, dimanche, seule ville de Vaucluse à avoir adopté le vote sur des machines électroniques depuis la présidentielle de 2007, Jacques Bompard, le maire MPF, a été réélu avec 60,97 % des voix. Mais Orange sera toujours Orange et ce dénouement au demeurant sans appel est remis en cause par les trois adversaires du maire sortant.
Jean Gatel pour le PS (21,86 %), Pascal Vielfaure pour l’UMP (12,05 %) et Michel Benlian, le chef de file de la droite dissidente (5,13 %), ont tenu une conférence de presse côte à côte, hier matin, pour s’en expliquer. « Nous sommes tous les trois républicains. Nous respectons donc le verdict des urnes même s’il est douloureux, mais ce sont les résultats quasiment identiques dans 21 des 22 bureaux de vote qui nous interpellent. Nous sommes troublés par ces similitudes entre le nombre de voix obtenues par chacun et par le fait que Jacques Bompard a affirmé tout au long de la campagne qu’il serait réélu avec 60 % des voix. Il citait également les chiffres de nos listes respectives et il s’avère que ses prévisions sont exactes. Nous n’accusons pas, nous constatons et nous nous étonnons. »

Le préfet « informé»

Les trois perdants sont ensuite allés ensemble hier après-midi à Avignon, faire part de leurs observations au préfet. «Il était normal que nous l’informions de notre démarche car nous n’excluons pas de déposer un recours en suspicion près le tribunal administratif».
Jean Gatel évoquait, sur un plan plus général, l’usage de ces matériels informatisés dont une cinquantaine de villes françaises sont équipées. « Nous souhaiterions aussi, par notre démarche, alerter sur les doutes que peuvent laisser planer ces machines. Je suis pour ma part partisan d’un retour aux bons vieux bulletins-papier glissés dans une bonne vieille urne. »

Dans les faits, qu’en est-il. Dimanche, les candidats ont enregistré, selon les bureaux, des écarts pouvant aller de 31 à 119 voix. En comparaison à l’élection municipale précédente de 2001, alors que les machines n’étaient pas en fonction, les écarts entre les cinq candidats de l’époque variaient de 43 à 177 voix.

Pour Jacques Bompard, les arguments de ses adversaires ne sont de toutes façons pas recevables. « Ces machines étaient en place pour la présidentielle. Elles ont enregistré 70 % pour M. Sarkozy. Pour ces mauvais perdants, les machines ne sont fiables que lorsque les élections leur sont favorables ? Les battus devraient avoir l’honneteté intellectuelle de reconnaître leur défaite. Les Orangeois ont choisi en toute liberté. Remettre en cause leur décision, c’est les insulter. C’est aussi se ridiculiser. »

http://www.ledauphine.com/a-orange-apres-la-large-victoire-au-1er-tour-de-jacques-bompard-les-machines-a-voter-contestees-@/index.jspz?chaine=27&article=14681&xtor=RSS-27 


Staline disait déjà : « Ce ne sont pas les gens qui votent, qui comptent. Ce sont les gens qui comptent les votes. » La machine décrite par Greg Palast s’est mise en branle…

[Richard Hayes Phillips, Ph.D. – 05/03/2008 – Traduction : Grégoire Seither]
Richard Hayes Phillips est l’auteur de l’ouvrage – « Witness to a Crime: A Citizens’ Audit of an American Election. » qui analyse la fraude électorale dans l’Ohio lors des présidentielles U.S. de 2004. (richardhayesphillips@yahoo.com)

Est-ce que personne ne s’est rendu compte de rien ? Cela fait plus de 24 heures que les bureaux de vote ont fermé pour les primaires au Texas, nous disposons désormais des décomptes définitifs de tous les comtés… et les bizarreries commencent à apparaître :

Dans 21 comtés, aucun électeur ne s’est présenté pour voter aux primaires Républicaines.

Dans 3 comtés, aucun électeur ne s’est présenté pour voter aux primaires Démocrates.

Dans les 21 comtés où aucun Républicain n’est allé voter, il y a 87 919 électeurs inscrits, et
36 239 bulletins ont été exprimés, tous pour la primaire Démocrate.

Dans les 3 comtés où aucun Démocrate n’est allé voter, il y a 5 212 électeurs inscrits, et
1 865 bulletins ont été exprimés, tous pour la primaire Républicaine.

Dans le comté de Maverick, la totalité des 9 661 bulletins exprimés le sont pour la primaire Démocrate.

Dans le comté de Hansford, la totalité des 1 235 bulletins exprimés le sont pour la primaire Républicaine (suite…)


[Perline, Thierry Noisette  Essais / Critiques – ILV Editions]
Le vote électronique a été imposé à un million et demi d’électeurs lors des scrutins de 2007, sans aucun débat, ni parlementaire ni avec la population.

Et sans tenir compte des expériences passées, comme celle d’Irlande où le vote électronique a été abandonné, après 52 millions d’euros de dépenses.Cette intrusion technologique qui « rend opaque ce qui était visible », selon la formule du Conseil constitutionnel, est lourde de risques : pannes, bugs, piratages, fraudes indétectables, sans oublier l’exclusion des citoyens du contrôle des urnes.

Ce livre souligne, en le remettant dans son contexte historique et international, que le vote électronique n’est pas l’amélioration démocratique qu’ont vendue des docteurs Folamour de l’administration et des marchands de machines de vote. Les auteurs contribuent ainsi au débat dont ont été privés les citoyens de France.

Format papier : 14.00 € TTC – ISBN : 978-2-35209-113-4 – 107 pages
Format PDF : Gratuit, Télécharger gratuitement
Licence : Creative Commons by-nc-sa

http://www.ilv-edition.com/librairie/vote_electronique__les_boites_noires_de_la_democratie.html


La presse européenne dit qu’il ne s’agit pas d’un miracle. Hillary Clinton l’a remporté par un vote truqué

[Michael Carmichael – Mondialisation.ca – Trad. Dany Quirion pour Alter Info ]
Les principaux médias italiens rapportent que la primaire du New Hampshire remportée par la sénatrice Hillary Clinton est un trucage et qu’une demande officielle exige un recomptage rapide, juste et impartiale. Dans un article écrit par Marcello Foa, l’un des journalistes les plus respectés d’Europe, il semblerait que les votes comptabilisés pour les candidats du parti Démocrate de même que tous les candidats du parti Républicain ont été diminués par les équipements de votation informatisés de la compagnie Diebold.

Dans une analyse de bulletins de vote comptés à la main, l’influent journal milanais « Il Giornale, » rapporte que tous les candidats du parti Démocrate ont fait des gains dans les bulletins de vote compilés à la main dans le New Hampshire, à l’exception de la sénatrice Hillary Clinton, alors que cette dernière a inexplicablement fait des gains importants là où les bulletins étaient comptabilisés par des lecteurs optiques informatisés.

Selon ce reportage, Ron Paul aurait dû terminé troisième dans le primaire républicaine plutôt que cinquième. De plus, il semblerait que Barack Obama et Ron Paul ont été les principales cibles des opérations frauduleuses de vote dans le New Hampshire.

Le journal italien « Il Giornale » cite l’étude de [l’universitée de] Princeton qui a alerté l’opinion publique sur la vulnérabilité des systèmes de vote automatisée utilisés à la grandeur des États-Unis qui décident la falsification du vote et le trucage des élections par le biais de la manipulation de cartes mémoire.

L’État du New Hampshire est équipé d’appareils de dépouillement informatisées fabriqués par la compagnie Diebold, des dispositifs qui ont bénéficié d’une grande publicité négative après qu’il fut connu du public que le trucage avait déferlé à la suite du scandale des élections présidentielles de l’an 2000.

Dans ses précédentes déclarations, l’ancien président Jimmy Carter – qui a une réputation mondiale d’intégrité parmi les principales autorités dans les procédures électorales – a souvent fait remarquer que les États-Unis ne répondent pas aux critères internationaux de la sécurité électorale.

Source : http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=7794


[Agoravox – 16/1/2008]

Article édifiant publié sur Agoravox par Morice. Il annonce le sujet du film Hacking Democracy* qui sera nous l’espérons le prochain mis en ligne sur ReOpen911.*Ce documentaire montre comment les élections américaines peuvent facilement être truquées grâce aux machines à voter aux procédures informatiques totalement opaques, et régies par un logiciel qui peut facilement être manipulé pour effacer des votes qui ne sont pas en faveur du “bon” candidat.


Ça commence par un article du journal Le Monde du jour: “La victoire d’Hillary Clinton à la primaire démocrate de mardi au New Hampshire a confondu les instituts de sondages, à présent bien en peine d’expliquer comment ils ont pu se tromper aussi lourdement.” Evidemment, à lire ces dires, on s’enquiert de trouver une raison à ce désastre d’instituts de sondages. Comme d’habitude, on part vite sur de la prospective à la petite semaine, du type “les larmes d’Hillary l’ont rendue plus humaine”, ou “les femmes qui ont voté pour elle se sont davantage mobilisées”, etc., mais rien n’y fait. Impossible de comprendre le retournement d’opinion, avec de tels écarts de chiffres. Reste l’argent, qui rend tout possible: Romney, richissime, a pu ainsi s’offrir deux minutes de télé supplémentaires à la veille du srutin, sur toutes les stations du New Hampshire, ce qu’aucun des candidats autre que lui n’a pu faire.

Les sondeurs ne peuvent s’être AUTANT trompés. L’affaire en rappelle déjà d’autres… tant les chiffres surprennent. This election was regarded as do-or-die for Clinton, after most in the media had already written her off after her ’thumpin’ in Iowa. But Tim Russert just agreed with Brokaw and Matthews that ’this was the most stunning upset in the history of politics.’” Et ce d’autant plus que les sondeurs sont les mêmes qu’en 2004 qui annonçaient le succès de Kerry durant toute la soirée électorale. “Note : the Exit Pollsters used here were Mitofsky/Edison, the same ones who ran the infamous Exits in 2004 showing that, in state after state, Kerry should have won. They also later said their own polling was completely wrong“…

Mais avant d’en arriver là, il vaut mieux décortiquer… et tomber sur un site, qui en quelques tableaux Excel vous fait découvrir une étrangeté fondamentale du vote du New Hampshire : selon que l’on vote classiquement, avec bulletin papier et urne, ou selon qu’on vote avec une machine à voter électronique, les pourcentages changent… Clinton récolte 5% de plus de voix dans les comtés où on vote électroniquement. Obama, en sens inverse, en perd 3, avec ce type de vote. Chez les républicains idem : Romney est le grand gagnant des machines avec 7% de plus, le grand perdant étant… MacCain, grand gagnant final pourtant. Bref, la disparité est trop grande : tout se passe comme si les machines sortaient invariablement un autre résultat que celui attendu par les sondages… ou surtout que les bureaux de vote classiques. On en arrive même à penser que l’on y est allé un peu fort pour tempérer les résultats, surtout du côté de Romney, ce pasteur illuminé qui veut devenir président. Seuls Huckabee et Ron Paul se voient “descendus” de 2% de différence avec les comtés votant classiquement, de même que MacCain. Tout se passe donc comme si les machines votaient invariablement différemment, en favorisant certains plutôt que d’autres.

(suite…)


Après les démonstrations de Greg Palast sur les méthodes des Républicains pour traffiquer les résultats des élections, voici celles des Démocrates pour faire gagner Hillary Clinton… installer des bureaux de vote dans des endroits situés à une heure de route des quartiers où habitent ceux susceptibles de « mal voter » est une vieille astuce qui a fait merveille en Floride en 2000.

Encore une fois, le but n’est plus de bourrer les urnes (trop visible, trop risqué) mais tout simplement d’empécher un maximum d’électeurs de votre adversaire de mettre leur bulletin dans l’urne…

[Gregor Seither – IES News Service – 14/01/2008]

Interrogée dans le cadre de l’émission « Meet the Press », ce dimanche 13 janvier, Hillary Clinton a vigoureusement nié être liée à une action en justice qui pourrait empécher des milliers d’ouvriers faisant les trois-huit de voter dans les élections primaires Démocrates du Nevada, samedi prochain. Et ce malgré le fait que son mari, l’ancien président Clinton, fait partie des soutiens de cette action.

En mars dernier, le Parti Démocrate du Nevada avait accepté d’installer un bureau de vote dans le quartier des hôtels de Las Vegas afin de permettre aux employés travaillant dans la restauration et les services, de participer au « caucus » pour la désignation du candidat Démocrate aux élections présidentielles 2008. En effet, les horaires alternés de ces travailleurs – dont une grande partie est affiliée à la puissante « Culinary Union » du Nevada – ne leur permettent pas de rentrer dans leurs banlieues lointaines pour y voter.

Tout le monde au Parti Démocrate trouvait que c’était une bonne idée de permettre à ces gens de voter à proximité de leur lieu de travail… jusqu’à ce que la direction de la « Culinary Union » annonce son soutien à Barack Obama et appelle ses membres à voter pour lui.

Tout d’un coup le leadership Démocrate du Nevada – qui soutient Hillary Clinton – a trouvé que cette idée de « bureau de vote décentralisé » était carrément illégale. Le syndicat enseignant « Nevada State Education Association », dont les cadres font tous partie de l’équipe de campagne de Mme Clinton, a introduit un recours en justice pour faire fermer ces bureaux de votes, interdisant de fait à des milliers de supporters du Parti Démocrate de participer à la désignation de leur candidat aux élections.

L’ancien président Bill Clinton a soutenu l’action en justice intentée par le syndicat enseignant. Sans surprise… il avait déjà usé de cette méthode pour éliminer des électeurs « susceptibles de mal voter » quand il était gouverneur de l’Arkansas, dans les années 1980.

Mais heureusement il s’est trouvé un juge intelligent au Nevada qui a vu clair dans la manoeuvre et rejeté la plainte, jeudi 17 janvier. « Les membres du Parti Démocrate de cet Etat ont le droit, garanti par le premier Amendement, de s’associer, de se réunir et de définir leur propre mode de fonctionnement interne« , a déclaré le Juge Mahan.

Source : http://www.onelocalnews.com/prescottherald/stories1/index.php?action=fullnews&id=121338


[Gregor Seither – IES News Service – 16/01/2008 ]

La qualité sonore est déplorable, mais si vous comprenez l’anglais, regardez cette vidéo rare du témoignage de John Silvestro (LHS Associates) lors des séances d’audition publique sur la sécurité des ordinateurs de vote. Vous y verrez également la célèbre séquence dans laquelle les techniciens de Black Box Voting démontrent – dans le comté de Leon en Floride – à quel point il est facile de « craquer » un ordinateur de vote Diebold lors du décompte des voix — c’est à dire exactement le même type d’ordinateur de vote utilisé la semaine dernière lors des élections au New Hampshire. C’est un extrait du documentaire Hacking Democracy diffusé sur la chaîne cablée HBO et qui a été nominé pour les Emmy Awards

http://www.youtube.com/watch?v=PiiaBqwqkXs

Comme l’indique Bev Harris de Black Box Voting, la société LHS Associates est chargée de la programmation de « chaque ordinateur de vote installé dans le New Hampshire, le Connecticut, presque tout le Massachusetts, le Vermont, et le Maine. »

Ken Hajjar, le directeur du marketing de LHS Associates n’est pas un inconnu. Outre qu’il est l’ami d’enfance de John Silvestro, PDG de LHS, il s’est également invité l’été dernier sur le forum de Brad Friedman pour insulter les auteurs d’un article qui révélait que Monsieur Hajjar avait avoué et été condamné à 12 mois de prison en 1990, pour traffic de drogue. A l’époque Hajjar avait menacé verbalement les auteurs, affirmant que leur révélations étaient « de la pure calomnie », qu’ils étaient « manipulés. . . paranoiaques. . . conspirationistes psychopathes » avant de conclure qu’ils étaient « pleins de merde ». . .

Pas de bol, BradBlog avait ressorti l’acte du jugement contre Hajjar, prouvant ses affirmations. Les insultes de Hajjar et ses mensonges ont attiré l’attention du Secrétaire d’Etat de l’Etat du Connecticut, qui lui a retiré sa licence et lui a interdit de travailler dans le domaine des ordinateur de vote dans cet Etat.

Interrogé par Dori Smith sur son passé judiciaire et sur le fait que Hajjar avait reconnu que sa société remplace régulièrement et sans aucune supervision, les cartes mémoire des ordinateurs de vote (les « clés du royaume ») au beau milieu d’une consultation électorale, Hajjar avait répondu : » Oui, ben, je peux pas non plus tenir compte de la moindre petite loi ».

D’autres employés de LHS Associates interviewés par Dori Smith, Mike Carlson et Tom Burge, ont confirmé les propos de Hajjar. Ils ont affirmé ouvrir régulièrement les ordinateurs de vote au beau milieu d’une consultation électorale afin d’en changer la carte mémoire, si besoin est. Ceci est rigoureusement interdit par la loi de l’Etat de Connecticut… la Secrétaire d’Etat adjointe, Mme Mara a affirmé avoir informé LHS que ce genre d’action est illégal et ne doit pas se reproduire.

Dans un interview avec Smith en 2006, Hajjar a défendu son droit de changer les cartes mémoire au cours d’une élection, si besoin est. Pour lui il est impossible  » de tenir compte de la moindre petite loi existante. Nous ne sommes pas les organisateurs de l’élection, nous sommes juste des prestataires de services techniques pour l’élection. »

« J’ai toujours trois cartes mémoire de rechange dans ma voiture et je les installe à la place des autres si besoin est. La chaîne de traçabilité des cartes programmées n’est pas en cause, puisque les cartes que je remplace contiennent exactement le même programme que celui qui a été approuvé par la commission lors des tests pré-électoraux. »

La porte est donc grande ouverte au trafficotage électoral… quand on sait l’enjeu de ces élections et les sommes financières en jeu, il est difficile de croire que quelqu’un ne va pas se laisser tenter….


Ce texte est la suite de l’article :

COMMENT LE PARTI RÉPUBLICAIN VA TRUQUER LES ÉLECTIONS DE 2008…

ainsi que
U.S.A. : COMMENT EMPÉCHER LES ÉLECTEURS DU PARTI DÉMOCRATE DE VOTER ?

[Greg Palast – extrait de son livre « Armed Madhouse » (édition 2007) pages 353 à 360 – Traduction : Grégoire Seither ]

Le député de l’Arizona, Russell Pearce, et sa bande estiment que les possibilités offertes par la loi HAVA (Help America Vote) pour truquer les élections ne sont pas encore suffisantes. Le député est allé encore plus loin en introduisant la « Proposition 200 », une loi que – pour ma part – je considère comme l’aboutissement de la résurection des anciennes lois Jim Crow mises en place dans les États du sud jusque dans les années 1960 et qui avaient pour but de restreindre la plupart des droits accordés aux anciens esclaves après la Guerre de Sécession.

La « Proposition 200 » est devenue une loi de l’Etat d’Arizona en 2006. Elle oblige tout citoyen à présenter une pièce d’identité attestant de sa citoyenneté américaine s’il veut s’inscrire sur les listes électorales. Jusque là tout va bien : vous ne pouvez pas prétendre participer au vote si vous ne pouvez prouver que vous êtes – comme le dit George Bush – « un vraimrikain » (a Murkin). Le seul problème avec cette loi est que dans la plupart des Etats de l’Union, il n’existe que trois documents permettant de prouver sa citoyenneté américaine : un extrait original et certifié de votre acte de naissance, un décret de naturalisation ou bien un passeport. (NdT: il n’existe pas de carte d’identité nationale aux Etats-unis). Aucun de ces trois documents n’est facile à obtenir pour une très grande partie des citoyens des USA. La seule pièce d’identité que possède la majeure partie des américains est le permis de conduire. Et celui-ci n’est pas reconnu par les assesseurs des bureaux de vote.

Aux Etats-unis, de très nombreuses personnes, souvent issues de catégories sociales défavorisées et de minorités ethniques, n’ont jamais reçu un acte de naissance officiel. Et presque personne parmi les pauvres ou les classes populaires aux Etats-unis ne dispose d’un passeport. De fait, seulement 23% des citoyens des Etats-unis possède un passeport. En résultat, cette nouvelle loi qui dit « Tu veux voter ? Prouve moi que tu es un vraimrikain » rend l’accès à l’isoloir particulièrement difficile à quelqu’un qui est né quelque part au fin fond de la campagne de l’Alabama… par contre cela ne pose aucun problème à celui qui vient de renouveler son passeport pour aller faire une petite virée sur les plages de Cancun ou au pied de la Tour Eiffel.

Le but de l’opération : revenir à l’ancien système en vigueur du temps des « Pères Fondateurs », quand seuls les hommes propriétaires de biens et ayant payé l’impôt avaient le droit de vote. Les journaliers, les pauvres, les femmes, les noirs, les mexicains ? Qu’ils la ferment s’ils ne veulent pas finir au bout d’une corde. Un tel système permet de garantir que, quelque soit le parti politique qui gagne l’élection, c’est toujours l’oligarchie qui reste au pouvoir. Les listes électorales ne sont plus l’expression d’un droit mais une liste d’invités pour un club select.

Et ça marche ! Dans la première année qui a suivi l’adoption de la Proposition 200 en Arizona, près de 30% des résidents nouvellement arrivés dans la région de Phoenix se sont vus interdire l’accès aux bureaux de vote. Une enquête menée par l’ACLU (American Civil Liberties Union) a conclu que les refus d’inscription sur les registres électoraux se concentraient parmi les « couches pauvres de la société ». En Arizona, cela est synonyme de « population d’origine hispanique ». (suite…)


Puisqu’on se tue à vous le dire !!!!

« À la suite du fiasco du vote électronique de la dernière élection, la  Ville de Québec tiendra pour la première fois depuis 1997, une élection par la méthode de vote traditionnel. »
http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/09/20070917-205603.html


L’ironie de l’histoire c’est que, vers le milieu des années 1980, le New-York Times avait publié une série d’articles devenus célèbres, par David Burnham, qui identifiait déjà bon nombre des problèmes liés aux ordinateurs de vote et que les pouvoirs publics admettent seulement maintenant…

En même temps, il ne faut pas oublier que le principal fabricant des ordinateurs de vote est la société DIEBOLD, grand finançeur de la campagne de Bush. On va voir si les élus états-uniens savent choisir entre la défense de la démocratie et la défense de leur caisse électorale…

LE NEW YORK TIMES DEMANDE L’INTERDICTION DES ORDINATEURS DE VOTE A ECRAN TACTILE

Dans son éditorial du 06/09/07, le New York Times a finalement lancé un appel demandant une interdiction totale des ordinateurs de vote à écran tactile.

Ecrivant que « le vote électronique a été un échec monumental« , le quotidien de référence — qui a été lui-même un échec monumental dans sa couverture et ses enquêtes (inexistantes) sur les irrégularités électorales de ces 10 dernières années — soutient la proposition de réforme électorale proposée par Rush Holt mais estime qu’il « manque quelque chose à cette réforme : l’interdiction pure et simple des machines à voter électroniques à écran tactile. »

L’éditorial poursuit « il est encore temps d’amender ce texte de loi afin d’y ajouter une interdiction des ordinateurs de vote« , tout en précisant que « nous ne pouvons attendre jusqu’en 2012 pour obtenir ce changement« . (suite…)


UN NOUVEAU LOGICIEL PERMET DE SAVOIR QUI MODIFIE LES PAGES WIKIPEDIA… ET RÉVÈLE LA CENSURE OPÉRÉE PAR DIEBOLD, LA CIA, LES POLITIQUES, MICROSOFT etc.
[Wired – 12/08/07 – Trad. Grégoire Seither]
Le site « Wikipedia Scanner » (http://wikiscanner.virgil.gr/) inventé et mis en place par Virgil Griffith, diplômé en informatique et en systèmes neuronaux à l’université de Californie (CalTech) propose aux visiteurs une base de données qui permet de relier les millions de modifications apportées chaque jour aux pages de l’encyclopédie Wikipedia aux organisations où se trouvent les ordinateurs d’où est partie la modification. Pour cela Griffith s’appuie simplement sur l’adresse IP du modificateur (enregistrée à chaque modification d’une page) et la relie au propriétaire du bloc IP concerné. Vous pouvez également saisir une adresse IP pour connaître les modifications qu’elle a apporté aux pages dans Wikipedia.

Le site WIRED a déjà lancé un concours des plus belles censures et manipulations de l’information détectées à l’aide de cet outil. Vous pouvez y participer ici : http://blog.wired.com/27bstroke6/2007/08/vote-on-the-top.html
Griffith a téléchargé l’intégralité des pages Wikipedia pour les analyser. Le résultat : une base de données de 5,3 millions de modifications, effectuées par  2,6 millions d’organisations, parmi elles  la CIA, Microsoft, les bureaux parlementaires de députés au Congrès des Etats-unis ou encore le fabricant d’ordinateurs de vote Diebold. La base permet d’afficher en un seul clic la liste des pages modifiées et le détail des modifications commises par ces organisations ou par quelqu’un ayant accès à un ordinateur au sein de ces organisations.

Certaines de ces modifications apparaissent clairement comme motivées par un souci de promotion et de relations publiques, soit en ajoutant des informations positives tirées des communiqués de presse aux articles soit en supprimant des paragraphes entiers de contenu critique. Un bon exemple de ce genre de manipulation de l’information est le fabricant d’ordinateurs de vote Diebold : quelqu’un opérant depuis un ordinateur connecté sous une adresse IP appartenant à l’entreprise se connecte régulièrement à la page traitant de la société pour supprimer des longs passages qui font mention des craintes des experts en sécurité informatique ou des libertés civiques vis à vis de ces machines. Ou encore des passages qui détaillent les importantes contributions financières du PDG de la société au profit de la campagne électorale du Président George W. Bush.

La page WikiScanner propose des liens vers des résultats de recherche triés par origine. Elle permet ainsi de constater qu’à la Havane (Cuba) réside un fan de Neil Young qui veille sur la page consacrée au musicien et que le groupe pharmacologique Pfizer Inc. héberge un expert de l’histoire des Cathares en Provence…

http://www.wired.com/politics/onlinerights/news/2007/08/wiki_tracker


[Associated Press – 03/08/07 – Trad. Grégoire Seither]
Les ordinateurs de vote utilisés dans l’Etat de Floride sont toujours aussi facilement manipulables, malgré les promesses des autorités, l’an dernier, d’en améliorer la sécurité. Une étude commanditée par le gouvernement montre à quel point il serait facile pour un assesseur de bureau de vote de manipuler les résultats électoraux. A la demande du Secrétaire d’Etat Kurt Browning, une équipe de spécialistes informatiques de la Florida State University ont passé en revue les failles connues de ces systèmes pour tester si elles étaient encore exploitables. L’étude a révélé que la majorité des ordinateurs de vote sont encore vulnérables.

Ainsi, une personne peut, en moins de dix minutes, accéder à l’intérieur de la machine et y remplacer une carte mémoire par une autre, contenant un logiciel préprogrammé qui comptabiliserait les votes pour un candidat au profit d’un autre ou faisant gagner un candidat particulier avec une petite avance de voix détournées. Le rapport précise qu’une telle attaque ne requiert qu’un bref accès à la machine alors que les ordinateurs de vote sont souvent entreposés 48 heures à l’avance et sans supervision dans les bureaux électoraux. « Cette attaque est facile à mettre en oeuvre et relativement indétectable étant donné qu’il y a très peu de double-vérification des votes à l’aide d’un système de comptabilité basé sur des bulletins en papier ».

Kurt Browning a demandé au fabricant des ordinateurs, Diebold Elections Systems (qui compte parmi les plus gros donateurs pour la campagne de George Bush en 2000 et 2004) de lui fournir une réponse avant le 17 Août et a exprimé l’espoir que la société serait en mesure de remédier à ces vulnérabilités avant les élections primaires de l’année prochaine.

http://news.yahoo.com/s/ap/20070731/ap_on_re_us/voting_machine_woes


Ce n’est pas la première fois. De toute évidence, quelque part dans l’appareil Républicain, il y a des gens qui se préoccupent de ce genre de choses. En 2003 déjà, Alternet avait publié un email de Jeb Bush, frangin de G.W. Bush et grand ordonnateur des élections de Floride en 2000, envoyé aux responsables de la commission électorale du Parti et qui disait clairement : « Il faut faire le ménage, discrètement, mais rigoureusement. Faites tourner les broyeuses et défaussez vous sur les stagiaires qui n’avaient pas bien compris les consignes ». La manipulation électorale des deux dernières présidentielles US est probablement une des plus grosses histoires passées sous silence ou ridiculisées par une presse aux ordres, mithridatisée par la puissance de l’appareil médiatique néo-con.

[Alternet – 31/07/07]
Dans 56 des 88 districts électoraux de l’Ohio, les bulletins, listes d’émargement et archives des élections 2004 ont été « accidentellement détruits », et ce malgré une injonction fédérale de les conserver. Ces archives étaient parmi les documents clés dont l’étude aurait pu permettre de vérifier si les élections présidentielles 2004 dans cet état – marquées par de nombreuses irrégularités – avaient été manipulées ou non. (…)

Ainsi, dans les centres urbains de l’Ohio, votant traditionnellement Démocrate, la mobilisation des électeurs Républicains a été plus forte que pour les élections 2000. Dans certains comtés, les anomalies de vote étaient telles qu’elles suscitèrent des demandes d’enquête de la part des commissions électorales, soupçonnant un vote manipulé en faveur de G.W. Bush.
L’exemple le plus criant est le chiffre surprenant de 10 000 électeurs dans plusieurs comtés à population fortement religieuse, qui auraient voté simultanément pour Bush ainsi que pour la légalisation du mariage homosexuel.

Dans d’autres comtés, des candidats démocrates pratiquement inconnus et situés tout en bas de la liste se sont retrouvés avec plus de votes que John Kerry, ce qui est du jamais vu lors d’un scrutin présidentiel.

Le nombre d’anomalies lors de l’élection 2004 est d’autant plus sujet à examen que l’élection de G.W. Bush s’est jouée sur un écart de quelques dizaines de milliers de votes… et que des milliers d’électeurs traditionnellement connus pour voter Démocrate ont été empêchés de voter par des mesures administratives.

http://www.alternet.org/story/58328/?page=3


[IES News Service 07/07/07]
Debra Bowen, Secrétaire d’État de la Californie a annoncé qu’elle allait prendre des mesures juridiques contre la société « Election Systems and Software », qui fournit des ordinateurs de vote utilisés dans le conté de Los Angeles, car celle-ci refuse de fournir le code source du programme utilisé dans ces machines à voter. La fourniture du code source est devenue une obligation dans le cadre de la révision générale de tous les systèmes de vote utilisés dans l’Etat.

Bowen explique: « Je ne tolèrerais pas que ES&S ignore la volonté de l’Etat de Californie et, plus encore, la volonté des électeurs du conté de Los Angeles, en refusant de ce soumettre aux conditions de certification qui ont été imposées quand son système a remporté le marché. ES&S a été informé de notre demande il y a plus de 80 jours, ils nous ont fourni quelques terminaux de vote mais rien de plus. »

« Conformément à la procédure de révision et de certification de tous les systèmes de vote utilisés dans cet Etat, nous exigeons une copie encryptée du code source du système Unisyn de gestion des élection ainsi qu’une clé de décryptage. »


Une proposition de loi pour interdire les machines à voter
[Maire Info – 27/06/2007]
Philippe Dallier, sénateur UMP, maire des Pavillon-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a déposé une proposition de loi visant à interdire les machines à voter qui ont soulevé une polémique lors des scrutins de mai et juin derniers.

Il souligne que «le seul intérêt de ces machines à voter étant de permettre l’obtention des résultats d’une élection, une ou deux heures plus tôt qu’avec l’utilisation d’urnes transparentes et de bulletins papier, cela n’est rien au regard de la nécessaire confiance des électeurs dans le processus électoral et  le résultat proclamé». (…)
http://www.maire-info.com/article.asp?param=8498&PARAM2=PLUS