Dites donc, les électeurs de l’UMP, là. Vous êtes contents de votre mec ? Vous qui avez toujours à la bouche les mots « grandeur » et « France », ça vous plait d’être représentés par un psychopathe complexé, tout droit sorti de « La Vérité Si Je Mens » ?

« Regarde Maman, j’ai un grosse Rolex en or ! », « Regarde Maman, je suis sur la photo avec George Bush ! », « Regarde Maman, je suis le Président ! », « Regarde Maman, je fais des fêtes au Fouquets avec les riches ! », « Regarde Maman, je me tape des top-models ! », « Regarde Maman, je suis entré dans le club mondial des grands séducteurs »…. ça y est, la France ressemble enfin à sa caricature !

Pour citer le journaliste Mikael Levinstein : « C’est ça le vrai bling-bling de Sarkozy. Il n’a pas envie « d’être », il lui suffit de « paraître »… et malheureusement, un an après son élection, la politique de Sarkozy relève du même accabit. Une politique en toc, du faux plaqué or comme les bijoux qu’on te vend à Barbès, de la réussite par procuration, de la célébrité par association, de l’agitation, pas de l’action… voilà le gouvernement de la France d’aujourd’hui. Il y a déjà eu des gouvernements comme ça en France… sous Louis-Philippe. On sait comment cela s’est terminé. »

[Emmanuel Ratier – Faits et Documents n° 248 – Janvier 2008 ]

Du Fouquet’s à Disneyland, des vacances chypriotes sur un yacht de Vincent Bolloré à la fin d’année égyptienne (avec un avion toujours fourni par Bolloré), de Rachida Dati à Rama Yade, de Cécilia Sarközy à Carla Bruni, des Rolex ostentatoires aux Rayban, c’est la sous-culture « bling bling » (luxe, marques, paillettes), popularisée par les rappeurs américains, qui triomphe au sommet de l’Etat. Un Etat au service de la finance internationale et cosmopolite. Carla Bruni, nouvelle compagne du chef de l’Etat, en est le parfait exemple. Cette riche héritière, n’ayant ni morale ni valeurs, a collectionné les hommes qu’elle jette ensuite comme des Kleenex. Egérie de la gauche-caviar, elle signait encore tout dernièrement la pétition contre le pseudo « fichage ADN ». Le mariage serait prévu le 9 février (selon Le Journal du dimanche, 6 janvier 2008). Une dangereuse dérive qui illustre parfaitement la décadence française.

« Vous avez adoré Grâce Kelly à Monaco, vous adorerez Carla Bruni à l’Elysée (Le Journal du dimanche, 6 janvier 2008). » Nicolas Sarközy a rencontré Carla Bruni, un soir, le 17 novembre, chez Jacques Séguela, le publicitaire qui soufflait aux oreilles de François Mitterrand. Elle y était arrivée avec Denis Olivennes, patron de la Fnac et animateur des réseaux fabiusiens.

Depuis, les tourtereaux ne se quittent plus, avec une première escapade quasi-officielle à Disneyland, immortalisée par des paparazzi complices convoqués pour l’événement. Suivie d’un réveillon à Louxor, toujours avec les photographes. Pour la presse britannique, moins soumise aux pressions que la presse française, le président l’aurait déjà demandée en mariage. Et Gala d’évoquer un futur possible « mariage de la décennie » et d’ajouter que Nicolas Sarközy « a l’impression d’entrer dans le club mondial des grands séducteurs ». Il lui aurait offert un portable à usage unique, étant le seul à l’appeler dessus.

Carla Bruni-Tedeschi est née le 23 décembre 1968 à Turin. Elle a une soeur, Valéria Bruni- Tedeschi, qui est actrice et réalisatrice (Il est plus facile pour un chameau…, Actrices, sorti ces jours derniers et où joue son compagnon, Louis Garrel).

Interrogée par ITV, cette dernière déclare : « J’ai eu une éducation catholique, mais Tedeschi est un nom juif d’Italie du Nord. Mon grand-père paternel s’est converti pendant la guerre, a épousé une catholique, ce qui lui a valu d’être mis au ban par la communauté juive de Turin. J’ai mis très longtemps à l’accepter, comme si j’avais hérité de sa faute. Même si ma famille n’a pas été déportée, je me sens très proche du désarroi de cette communauté. Aussi, mon personnage de Sarah (dans un film qu’elle tournait) résonne-t-il par rapport à mon histoire, comme si moi aussi je portais un passé trop lourd pour moi. »

La famille Tedeschi, que Le Parisien (30 décembre 2007) ose qualifier de « famille de la Vieille Europe », s’est donc convertie à la grande époque du fascisme dans l’Italie de Benito Mussolini. Ce qui rapproche son histoire de celle de Cécilia Ciganer-Albeniz (cf F&D 243 et 244). Son frère, Virginio, un marin réputé (trois tours du monde dans les deux sens), est décédé le 4 juillet 2006 à 46 ans des suites d’une longue maladie. Une fondation (dotée d’environ 20 millions d’euros) a été créée pour honorer sa mémoire. Son père, Alberto Bruni-Tedeschi (décédé en 1996) avait repris l’affaire familiale, le groupe turinois CEAT, spécialisé dans les câbles électriques et les pneus, tout en étant, à ses moments perdus, un compositeur dodécaphonique respecté (encore un point de ressemblance avec Cécilia ex-Sarközy). Il développa largement l’entreprise et en fera l’un des fleurons de l’industrie italienne.

Son père cumulait donc une profession honorable et une passion extrême pour la musique, ayant été élevé dans le culte de Richard Wagner et d’Alban Berg. Son premier opéra, Villon, composé à 25 ans, sera joué par les plus grands chefs. Il sera même un temps directeur artistique du Théâtre Regio de Turin entre 1959 et 1971.

Sa mère, Marisa Borini, est pianiste professionnelle. « Les plus grands artistes fréquentent leur palais. La Callas et Karajan dînent au Castagnetto, leur résidence du Piémont (Le Parisien, 30 décembre 2007). » Elle accompagnera Nicolas Sarközy en décembre lors de sa rencontre avec Benoît XVI mais n’obtiendra pas, comme elle l’espérait, le droit de le rencontrer.

Mais, c’est le grand père, Virginio Tedeschi, juif piémontais (lui aussi très grand mélomane, comme ancien élève d’Edgar Varèse), qui est bien à l’origine de la fortune de la famille, l’entreprise n’ayant jamais eu de problème durant le Ventennio et ayant participé efficacement à l’effort de guerre italien à partir de 1940. Un épisode peu souligné aujourd’hui.

En 1973, en Italie, les Brigades rouges prennent les riches familles pour cibles, avec enlèvement à la clé afin de demander des rançons (qualifiées d’« expropriations prolétariennes » dans la phraséologie marxiste). La famille Bruni-Tedeschi décide donc d’émigrer en France, où le père, pratiquement devenu rentier, se consacrera entièrement à la musique. Sans doute eurent-ils raison : le fils des nouveaux propriétaires de leur palais turinois fut enlevé par les BR.

Plusieurs de ses opéras, notamment l’opérajazz Paolino la juste cause et la bonne cause, seront présentés dans les plus grandes salles françaises.

Carla a alors cinq ans. Etudes dans les bonnes institutions mais à 19 ans, Carla largue ses études d’architecture et choisit de devenir mannequin. Cette polyglotte sera l’un des grands top models de sa génération, rejoignant les Claudia Schiffer, Cindy Crawford ou Linda Evangelista. Mais son physique évoque plutôt Kate Moss. Elle gagne alors 1,9 million de dollars par an. Cela va durer une dizaine d’années. A l’époque, elle entame une psychanalyse.

C’est l’époque où elle papillonne, passant des bras du chanteur Mike Jagger à ceux d’Eric Clapton ou du milliardaire Donald Trump (période américaine) avant d’enquiller (période française) avec Vincent Perez, Guillaume Canet ou le chanteur Jean-Jacques Goldman.

Côté politique, elle n’a pas été insensible aux charmes de l’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius (elle assure qu’il n’en est rien aujourd’hui) ni à ceux de Me Arno Klarsfeld, fils du couple « chasseur de nazis » et garde-frontière israélien, futur chargé de mission de Nicolas Sarközy et de François Fillon. On passera sur ceux qu’elle a oubliés, étoiles filantes de nuits brèves et houleuses.

Et puis, elle a rencontré le critique littéraire, vaguement philosophe Jean-Paul Enthoven, un personnage clé de l’intellocratie française même s’il a attendu 50 ans pour publier son premier roman. « Le dandy des lettres » dira de lui L’Evénement du jeudi (26 septembre 1996). Il indique au Who’s Who être diplômé de l’Institut d’études politiques mais n’apparaît pas dans l’annuaire des diplômés.

Editeur chez Grasset (où doit sortir le Mandel de Sarközy…) depuis plus de vingt ans, chroniqueur au Point (après avoir oeuvré au Nouvel observateur), mais aussi rédacteur en chef de La Règle du jeu, la revue de BHL, il est « l’éminence grise du tout-Paris Littéraire » (Livres Hebdo, 8 décembre 2000). Il est aussi et surtout le meilleur ami de l’incontournable Bernard-Henri Lévy (dont il publie les livres) à qui, il consacrait pas moins de cinq pages dans ses Aventures de la liberté (Grasset, 1991). « Ils se voient tous les jours et se téléphonent plus encore (L’Evénement du jeudi, 26 septembre 1996). »

Elle vivra avec lui une passion torride, jusqu’aux vacances de milliardaires à Marrakech durant l’été 2000, où se trouvait le propre fils de son compagnon, Raphaël Enthoven, alors marié à Justine Lévy, la fille de Bernard-Henri Lévy. Leur mariage avait été sacré « mariage du siècle » par toutes les gazettes à papier glacé, dans la lignée de Love Story. « Ils se trouvent beaux, surtout lui. Ils le sont, surtout elle. Ils mangent des corn flakes, boivent du Coca et fument de l’herbe (Marianne, 23 février 2004). »

Mais la belle repartira avec le fils, laissant le père sur place. Fin du mariage, abandon et pleurs. Justine Lévy se vengera de cette dernière, rebaptisée Paula, en écrivant un roman à clés particulièrement salé, Rien de grave (Plon, 2004), qui fera les délices du milieu germanopratin, toujours avide de ce genre d’essai.

Un « amour insolent et solaire », avec une rupture qui la laissera « tchernobylisée ». Elle surnommera Carla Bruni « la fouteuse de merde » (Marianne, 23 février 2004), ajoutant entre autres : « Elle chie dans un ventilateur pour voir l’effet que ça fait. » Elle y ajoutera même des séances de chirurgie esthétique tout en assurant qu’elle a tout inventé.

Avec Raphaël, agrégé de philo et normalien un tantinet éthéré, Carla Bruni aura même un fils, Aurélien (qui était à Disneyland, le jour des premières photos avec Nicolas Sarközy). Sans doute par accident, puisqu’elle a toujours condamné la maternité (notamment dans Marie Claire en décembre 2002). De son fils, elle disait alors : « Même s’il a quinze mois, il n’est pas moi. ». A cette époque de grand amour, elle en fera même une chanson, Raphaël. Avant de le larguer, comme les autres, d’autant qu’il était prévenu : « A chaque fois que j’ai quitté un homme, j’ai jubilé. »

Entre-temps, elle avait participé de bonne grâce aux dîners très sélects de la « gauche caviar » qu’Enthoven organisait, via son propre cercle, Gauche 21. Une association très chic de normaliens, de journalistes et d’intellectuels fabiusiens qui fréquente leur domicile, boulevard Saint- Germain, après s’être émue de la présence de Jean-Marie Le Pen le 21 avril 2002 pour le second tour de l’élection présidentielle. On y retrouve Marc Lazar, Henri Weber, Stéphane Israël, Marc Mossé, Laurent Mucchielli, Marcel Gauchet, Michel Schneider, etc.

En 1997, elle arrêtera le mannequinat et se lancera dans la chanson. « Le mannequinat, c’est comme le sport : à 30 ans, vous êtes mort. Le métier s’arrête là, pas pour une question d’âge ou de physique, mais d’usure. Lassitude de voir toujours les mêmes visages. »

Elle écrit des textes pour Julien Clerc, mais c’est Louis Bertignac, une vieille liaison et ancien du groupe Téléphone, qui l’aide à faire son premier disque qui se révélera un joli succès. Il faut dire que la presse tant écrite qu’audiovisuelle en a fait des tonnes, car si les textes tiennent à peu près la distance, elle n’a aucune voix. Françoise Hardy, à côté, c’est Maria Callas. Toujours est-il qu’elle en vend 2 millions d’exemplaires. Son deuxième disque, No Promise, passe quasiment inaperçu.

La voici à l’aube d’une belle quarantaine. Accrocher un président de la République à son tableau de chasse, cela ouvre des horizons et fait surtout monter les enchères. D’autant qu’elle est clairement de gauche, ayant encore signé tout dernièrement la pétition contre le « fichage ADN » et ayant toujours voté à gauche.

Elle avoue volontiers son amour pour mai 1968, quand les adolescents « ont craché à la gueule de leurs pères » (Marie-Claire, mai 1998, où elle apparaît habillée en maoïste, disant aussi : « C’est éclatant pour moi , fille de capitaliste, de poser avec Le Petit livre rouge de Mao »).

Considérée par tous comme une « croqueuse d’hommes », elle déclarait récemment à Madame Figaro : « Je suis une amadoueuse, une chatte, une Italienne. J’aime projeter la féminité la plus classique : la douceur, le « “charmag”, la “charmitude” comme dirait Ségolène Royal. Je m’ennuie follement dans la monogamie. Je préfère la polygamie et la polyandrie. Le désir, brûlant (ne dure) que deux à trois semaines. Une fois que le désir est appliqué, satisfait, comblé, il se transforme. Le pauvre, qu’est ce que vous voulez qu’il fasse? Je sais faire, mais avec un avantage sur eux (les hommes) : ma précision féminine. Je ne me plante jamais! » Voilà donc le président de la République prévenu, d’autant que sa cote de popularité est en forte baisse. Elle confiait aussi au supplément du Monde (2003) : « « Le paradis, ce serait un cuisinier français, un policier anglais, un manager allemand et un amant italien. L’enfer, ce serait un cuisinier anglais, un policier allemand, un manager italien et un amant français. »

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