Imaginez qu’au moment de la débacle de 1940, des Américains aient « sauvé de la mort » des petits Français blancs et que, en 1944, leurs parents aient réclamé leur retour. Pensez vous vraiment qu’on leur aurait répondu « C’est trop tard, vos enfants sont devenus américains, voici des sous pour vous faire oublier la douleur de vous être fait voler votre enfant » ? Mais là, comme il s’agit de nègres sauvages qui ont des gosses à profusion et ne connaissent pas les sentiments nobles et civilisés, on peut se le permettre….

Et dire qu’en France on se permet de donner des leçons !!!!

[Le Canard Enchaîné – 21/11/2007]

Les responsables de l’Arche de Zoé, qui voulaient transférer en France de prétendus orphelins du Darfour, ne sont pas des précurseurs. En 1994, le ministre de la Coopération et d’autres autorités françaises avaient déjà fait venir à Paris plusieurs dizaines d’enfants originaires du Rwanda. Certains furent placés dans des familles et adoptés sans l’accord des autorités de leur pays d’origine.

Une partie de ces gamins avaient pourtant toujours leurs parents rwandais. Mais quand pères et mères ont osé demander à la France le retour de leurs enfants, ils se sont heurtés à un mur. En témoigne une réunion qui s’est tenue, en 1998, au cabinet du ministre socialiste de la Coopération Charles Josselin. Un participant se souvient: « Il s’agissait de régler ce dossier qui traînait depuis quatre ans, les familles africaines réclamaient leurs gamins et des magistrats étaient présents pour nous expliquer la situation. » Mais pas question de rendre les gosses: « Le gouvernement a décidé qu’il était trop tard, nous avons dit aux familles que leurs petits étaient devenus français et qu’on ne pouvait plus les renvoyer. Mais on leur a donné de l’argent pour les calmer ».

En 1994, à l’époque des massacres entre Hutus et Tutsis, des associations humanitaires et plusieurs gouvernements occidentaux (France, Italie, Espagne … ) avaient transféré en Europe de nombreux enfants. La démarche partait d’un bon sentiment: il s’agissait de soigner correctement ces très jeunes blessés ou traumatisés. Mais personne ne!s’est alors demandé s’il s’agissait réellement d’orphelins, et les procédures d’adoption ont été parfois bâclées.

«La guerre du Rwanda a engendré une sorte de filière d’adoption à grande échelle, se souvient un haut fonctionnaire. Les associations humanitaires, les ministres ramenaient des mômes dans leurs avions, quelques membres de cabinets ministériels en ont même adopté en croyant bien faire. »

Plus récemment, le tsunami a été suivi, sur les plages du Sud-Est asiatique, d’un déferlement de chrétiens fondamentalistes soucieux d’adopter des enfants, orphelins ou non, pour pouvoir mieux les convertir. Ces tentatives ont suscité la colère des musulmans et des bouddhistes, et elles ont amené les gouvernements de plusieurs pays à décréter de toute urgence des moratoires sur les adoptions. Mais ces fâcheux précédents n’ont pas suffi pour désarmer les zozos de l’Arche de Zoé