Prendre ses rêves pour la réalité, s’imaginer que la scène du théâtre bobo-révolutionnaire c’est la vraie vie, tourner en rond dans le vivarium alter-gaucho en croyant que c’est le vrai monde… on connaît tout ça. Depuis 1968, les « mouvements sociaux » servent surtout de tremplin et de business plan à une petite minorité d’arrivistes issus de la classe dominante et qui en tirent des livres, de la renommée, un boulot dans une agence de pub voire une carrière politique…  ou tout simplement une gratification sexuelle.

Tous les dix ans, le cirque recommence… pendant ce temps là, le « vrai » peuple, celui qui n’arrive pas à boucler ses fins de mois et qu’on ne voit jamais dans les manifs, lui il subit la « vrai réalité » (et devient djihadiste ou bien vote Le Pen)

Leçon à retenir pour la révolution : sortir de l’aquarium, arrêter de se complaire dans la petite bulle confortable de ceux qui pensent comme vous, ouvrir les yeux sur le  monde tel qu’il est et non pas tel qu’on voudrait qu’il soit… et surtout, surtout… ne pas croire qu’on a gagné le combat juste parce que les journaux écrivent des articles gentils sur vous ou qu’on a des bons sondages !

Elections au Québec : «Un choc pour les étudiants»

[Libération – 06/09/2012]

Le Parti québécois reprend la main dans la province francophone. Cette formation souverainiste de centre gauche a remporté les législatives de mardi. Jean Charest, Premier ministre qui a tenu une ligne dure cette année face aux étudiants mobilisés contre la hausse des frais de scolarité, laisse le poste qu’il occupait depuis 2003 à Pauline Marois. Mais il limite la casse.

Avec 54 sièges au Parlement, contre 50 pour les Libéraux, la nouvelle Première ministre, dont le programme de centre gauche était ambitieux, n’aura que très peu de marge de manœuvre, nuance Eric Pineault, professeur au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal.

La victoire du Parti québécois a-t-elle de quoi surprendre ?

Ce qui me surprend surtout, c’est que le Parti libéral, arrivé en deuxième position, ait si bien résisté, y compris à Montréal où la mobilisation contre la hausse des frais de scolarité a été la plus dure. A Laval, une banlieue du nord de Montréal plutôt classe moyenne, le vote pour les Libéraux a été massif. Ce sont les parents des manifestants ! Pour les étudiants, il y a un effet de choc. Portés par l’ampleur des manifestations et l’entre-soi des réseaux sociaux, ils pensaient avoir infligé un sérieux coup aux Libéraux. Ce résultat, qui montre qu’une partie de la société québécoise continue à se reconnaître dans le parti libéral, les oblige à une prise de conscience sur la division de la société. Ce qu’ils pensaient être un consensus n’en était pas un.

Je crois qu’on a aussi sous-estimé l’impact de la couverture de la mobilisation par la presse traditionnelle de droite, qui présentait les manifestants comme des vandales. Ce message a porté auprès d’une partie de la population.

http://www.liberation.fr/monde/2012/09/05/elections-au-quebec-un-choc-pour-les-etudiants_844194