La bio de Dati, c’est vraiment impressionant ! Comment est-ce possible que la gauche ait laissé passer un talent pareil ? Bon, je pose la question, mais je connais déjà la réponse.

Par contre, si la biographie de Laïd Sammari dit vrai, notre ambitieuse aurait quelque peu triché sur son CV afin d’entrer dans la magistrature… tut, tut, c’est pas bien ça Mme la Garde des Sceaux.

Rachida Dati[Les Fiches Pressinfo – agence de presse d’extrème droite – 10/10/2007]
Rachida Dati, garde des sceaux du gouvernement Fillon, est née le 27 novembre 1965 à Saint-Rémy, (Saône-et-Loire) dans une famille de douze enfants, d’origine maghrébine et de confession musulmane.

Mbrak Dati, son père, un marocain analphabète arrivé en France en 1963, a été maçon puis ouvrier chez Saint-Gobain, et sa mère, également analphabète, d’origine algérienne (aujourd’hui décédée), a élevé les enfants. Sa double nationalité est mal établie, mais il semble qu’au moins deux de ses soeurs soient franco-algériennes.

Inscrite dans une église privée catholique, Le Devoir, tenue par des Carmélites. « On ne faisait pas les sacrements – ni communion, ni confession – mais on allait à la messe (Le Journal du dimanche, 7 mai 2006). » Elle a multiplié les « petits boulots » tout en préparant son baccalauréat (mention « assez bien » à 17 ans et demi) : vente de cosmétiques en porte à porte, vendeuse (en charcuterie !) en supermarché, aide-soignante dans des cliniques, etc.

Inscrite à la faculté de sciences économiques à Dijon, elle obtiendra une maîtrise de gestion financière et une maîtrise de droit.

Egalement diplômée de l’Institut supérieur des affaires (groupe HEC), elle a débuté comme documentaliste au sein du groupe immobilier Arthur Lloyd (1984-1987) avant d’être chargée d’études auprès de la direction comptable financière d’Elf-Aquitaine (1987-1990) au terme d’une stratégie soigneusement calculée : depuis la faculté, elle notait, à partir de la lecture des magazines, les « gens qui comptent », établissant de petites fiches sur eux.

Ayant appris qu’une réception avait lieu à l’ambassade d’Algérie à Paris en 1986, elle s’y fit inviter et en profitera pour rencontrer Roger Hanin (qui la recommandera à gauche) et surtout le ministre Albin Chalandon, ancien président d’Elf. Ce dernier lui accordera un rendez-vous et lui proposera la botte : « Je peux vous mettre le pied à l’étrier, mais vous me prouverez que vous pouvez mettre l’autre. ».

Deuxième marche de l’échelon social avec Jean-Luc Lagardère rencontré lors de la remise du Prix 1989 de la Fondation de la vocation qui était décerné à sa soeur aînée, Malika Dati.

Un an plus tard, elle rejoint comme auditeur financier Matra- Communication (1990-1993) qui lui avait financé entre-temps un MBA en droit des affaires. Elle est par la suite envoyée à Londres comme auditeur interne à la Banque européenne de reconstruction et pour le développement (1993-1994) alors dirigée par Jacques Attali.

De retour en France, elle devient secrétaire générale du bureau d’études parisien de la Lyonnaise des eaux.

A chaque reprise, elle va diversifier ses relations : elle renoue avec Marceau Long, alors président du Conseil d’Etat, à qui elle avait écrit alors qu’elle était étudiante à la suite d’un colloque sur l’Europe.

Il lui fait connaître Simone Veil, avec laquelle elle se lie étroitement : elle lui commande un projet sur la politique de la ville lorsqu’elle devient ministre des Affaires sociales du gouvernement Balladur.

Par leur intermédiaire (mais aussi celui de Pierre de Bousquet de Florian, futur directeur du contre-espionnage), elle est ainsi admise, sur titres, à l’Ecole nationale de la magistrature et devient magistrat afin de « disposer d’un statut ». Consécration suprême, Simone Veil lui offrira sa propre robe de magistrat lorsqu’elle est nommée, en 1999, juge commissaire aux procédures collectives à Péronne. Deux ans plus tard, elle est propulsée substitut du procureur d’Evry, effectuant une carrière-éclair.

Une biographie à paraître en 2007 chez Albin Michel, La Tricheuse, dont l’auteur pourrait être le journaliste d’investigation de L’Est républicain Laïd Sammari épluche parait-il son dossier de candidature à l’École nationale de la magistrature (où elle a été reçue sur titres et recommandations sans passer le concours) et démontrerait que divers diplômes seraient faux. Si cela s’avérait vrai, cela aurait des conséquences fatales sur la carrière de la Garde des Sceaux.

Entre-temps, elle a appartenu au cabinet du ministre de l’Education nationale, un certain François Bayrou, où elle est chargée des conflits à propos du « foulard islamique ». Elle se liera ensuite étroitement avec Henri Proglio, le PDG de Veolia Environnement (ex- Vivendi), Une photo prise le soir de l’élection présidentielle, lors de la fête de la victoire de Sarkozy au Fouquets, et publiée par Paris Match les montre ensemble. Deux des soeurs de Rachida Dati travaillent par ailleurs chez Véolia.

Par le biais de Roger Hanin, elle a flirté à ses débuts avec la gauche : approchée par Bernard Kouchner, elle figura sur l’ébauche de la liste Rocard aux élections européennes de 1994.

L’affaire ne se fit pas et elle finit par écrire, en 1996, à Nicolas Sarkozy qui l’avait reçue à la mairie de Neuilly afin de lui proposer ses services. Faute de réponse, elle récidive en 2002.

Elle entre alors au cabinet du ministre de l’Intérieur en charge de la prévention de la délinquance, de la cohésion sociale et de l’intégration, s’occupant très largement des affaires islamiques mais aussi de la rédaction de la loi sur la prévention de la délinquance.

« Madame Discrimination positive » suivra Sarkozy ensuite aux Finances avant de revenir à l’Intérieur (avec un court intermède comme directeur général adjoint aux affaires juridiques et marchés publics du conseil général des Hauts-de-Seine en 2004-2005).

Elle appartient aussi au club d’influence Le Siècle et à l’Institut Montaigne de Claude Bébéar dont elle est l’une des protégées.

L’un de ses coups de maître a été la fondation en 2004 (avec Hakim el-Karaoui, ex-plume de Jean-Pierre Raffarin à Matignon) d’un cercle de Français d’origine immigrée ayant réussi qu’elle préside depuis lors, le Club XXIe siècle, dont la charte indique que « la diversité est aujourd’hui l’une des caractéristiques fondamentales de la France » même si les Français s’en inquiètent car « ils ignorent le plus souvent qu’au niveau économique, la diversité est aussi un facteur déterminant d’innovation et de créativité ».

Le cercle, étroitement soutenu par Claude Bébéar, est donc notamment favorable au CV anonyme. On trouve parmi ses membres, Béchir Mana, sous-préfet, chargé de l’intelligence économique au Secrétariat général de la défense nationale après s’être occupé des relations avec les élus à l’Elysée, Abdel Aissou, conseiller technique de Dominique de Villepin, Hugues Moutouh, conseiller juridique de François d’Aubert, Jeannette Bougrab, porteparole de l’UMP, Fayçal Douhane, membre du conseil national du Parti socialiste, Yannick Ainouche, membre du conseil fédéral du PS du Val-d’Oise, Rachid Temal, maire-adjoint PS de Taverny, Nadia Dussol, ancienne attachée de presse de Lionel Jospin, Chenva Tieu, fondateur d’Eurotrésorerie, Loumia Amarsy Hiridjee, fondatrice de Princesse Tam Tam, Sadek Chekroun, fondateur de Kelkoo, Laurent Tran Van Lieu, fondateur d’Assurland, Karim Oumnia, fondateur de l’équipementier sportif Baliston, les cardiologues Hakim Benamer et Salem Kacet, etc.

Devenue Garde des Sceaux, elle prendre comme respondable du service de presse son amie Laurence Lasserre, la compagne d’Arnaud Dassier, créateur et animateur du site Internet de l’UMP pendant la campagne présidentielle. Il est le fils de Jean-Claude Dassier, le directeur général de LCI, filiale de TF1.

Nommée Garde des Sceaux, son caractère ombrageux passe mal auprès de ses collaborateurs, régulièrement traités de « nuls » et de « pas à leur place ». En juillezt 2007, deux mois après la prise de fonction de la nouvelle Garde des Sceaux, Michel Dobkine, ancien directeur de l’ENM, qui n’a pas été choisi par la ministre, démissionné brutalement de ses fonctions, déclarant à ses collaborateurs en avoir “assez de [se] faire insulter toute la journée”. Selon le Républicain Lorrain “Depuis plusieurs jours, les rapports entre ce magistrat expérimenté et la ministre de la Justice s’étaient dégradés, au point que l’intéressé décide hier de jeter l’éponge”. Selon France info, des problèmes d’entente entre la ministre et son directeur de cabinet seraient bien à l’origine de sa démission même si cabinet de la garde des Sceaux et l’intéressé ont démenti ensuite ces informations.

Un mois plus tard c’est une véritable hécatombe de démissions qui frappe son cabinet. Après la démission de son chef de cabinet Michel Marquer, sept autres conseillers claquent la porte en trois mois. Officiellement, le chef de cab’ de Dati rejoint « un haut poste au ministère de l’Intérieur ». Officieusement, il en a plus que marre. « Il a du caractère, il a encaissé, mais il y a des limites, confie un député de la majorité. Se faire hurler dessus du matin au soir ”Vous n’êtes pas à la hauteur”, ça lasse, évidemment. » ironise le Canard Enchaîné.

« Dati n’accepte au¬cune contradiction et c’est toujours la faute des autres. » rapporte le « Canard Enchâiné ». Jacques Carrère, magistrat chargé de l’organisation judiciaire, est convoqué fin août par Dati. Il a droit à la rengaine: « Vous n’êtes pas fait pour ce boulot, vous le savez? Vous n’êtes pas à la hauteur. » Dehors!

Vendredi 31 août, c’est au tour de Valérie Bonnard, responsable du budget. Pas à la hauteur, non plus. Et la délicieuse appréciation s’agrémente de menaces: « Inutile de revenir lundi, et, si vous l’ouvrez, on se charge de faire savoir que vous êtes une bonne à rien ! » Du coup, rares sont ceux qui osent l’ouvrir: « Attention, on est tous branchés, tous sur écoute », dit, avant de raccrocher, un magistrat de la Chancellerie. « Dati est hyper¬protégée. Sachez l’adage, rigole un élu UMP: lui déplaire, c’est déplaire à Nicolas et, pire encore, à Cécilia, à qui elle cafte en permanence! Elle lui rapportait déjà tout quand Sarkozy était à l’Intérieur et que Cécilia avait disparu de la circulation. »

Début septembre, Dati convoque en urgence le vice-procureur de Nancy, Philippe Nativel, qui a eu le culot de ne pas requérir une peine plancher lors d’une audience, le 27 août. La loi le lui permettait pourtant, mais aucune importance. Affront suprême, il aurait ajouté, ce qu’il nie : « Les magistrats ne sont pas les instruments du pouvoir.” Chez les magistrats, c’est la stupéfaction: la loi veut en effet que « la parole soit libre à l’audience ». L’émotion est telle que Philippe Nativel se rend, le 29 août, à la Chancellerie, accompagné de ses deux supérieurs et de deux membres de l’Union syndicale des magistrats (USM). Il veut s’expliquer. Il va comparaître.

Autour de la table, le directeur des services judiciaires, une greffière et le directeur adjoint de cabinet, Stéphane Noël. « C’était un véritable interrogatoire enregistré par la greffière sur procès-verbal ! Nous étions sidérés. Un vrai procès stalinien », enrage Laurent Bedouet, de l’USM. Les syndicalistes s’énervent: «Nous avons fait un scandale: c’est quoi ce PV ? » Réponse du directeur des services: « Je le transmets à la garde des Sceaux, qui décidera des suites. » Traité en « délinquant », le procureur n’en a même pas eu la copie …

Au point que le président de la Conférence des procureurs – pas vraiment un rebelle – dénonce d’une plume furieuse un incident « d’une importance gravissime ».« Une tentative de verrouillage de nos collègues », renchérit la présidente du tribunal de Nancy. Quant à la présence du directeur adjoint de cabinet à cet interrogatoire, c’est un pied de nez à la séparation des pouvoirs. Un peu comme si la ministre de la Justice assistait à une comparution chez un juge d’instruction. (le Canard Enchâine du 5/9/2007)

Pour les élections municipales de 2008, Rachida Dati, d’abord pressentie pour le XIIe, pourrait finalement se retrouver tête de liste dans le VIIe arrondissement et former un « ticket » avec le maire sortant, Michel Dumont. Un scénario qui permettrait au garde des Sceaux de bénéficier d’une circonscription en or aux prochaines législatives si la député actuel, Martine Aurillac, élue depuis 1993, acceptait de ne pas se représenter.

Sources : Faits & Documents / No-Info / Pressinfo