Petit rappel des failles béantes dans le dossier Boulin :
>>L’assassinat de Robert Boulin : Preuves et anomalies
[Serge Garde – l’Humanité – 7 novembre 2002]
https://libertesinternets.wordpress.com/2007/04/22/chirac-est-directement-vise-par-la-reouverture-de-lenquete-sur-la-mort-de-robert-boulin/

[Louis-Marie Horeau – Le Canard Enchaîné – 27 juin 207]
Revoila l’affaire Boulin ~ Vingt-huit ans après la mort du ministre de Giscard, sa fille a demandé au procureur général de Paris la réouverture de l’enquête. La piété filiale qui pousse Fabienne Boulin à rechercher encore et toujours une vérité dont elle persiste à croire qu’elle a été occultée force le respect. Mais le premier devoir des médias est-il d’ honorer un mort?

Dans les gazettes, et surtout sur les écrans de télévision, le suicide de Boulin a été présenté comme une « thèse» battue en brèche par d’ implacables enquêtes journalistiques. Il est vrai que l’histoire d’un sombre complot d’une vaste conjuration pour assassiner un ministre qui en savait trop est nettement plus sexy que la « thèse» du suicide.

Au risque de briser les élans romantiques. et au risque de se voir reprocher d’épauler la vérité officielle (c·est. comme chacun sait. une tradition au «Canard»), il faut rappeler. une fois de plus, quelques faits.

D’abord, il est indiscutable que l’enquête initiale, l’autopsié’. la procédure judiciaire ont été salopées à un point rarement égalé. Tout a été fait de travers et dans la précipitation par des fonctionnaires et des magistrats tétanisés par l’affaire d’Etat. ans cet invraisemblable fatras contradictoire, chacun a pu ensuite picorer à loisir les « preuves » qui lui convenaient pour défendre une thèse contre l’autre.

Mais Boulin a tout de même posté lui-même des lettres, avec quelques mentions manuscrites annonçant son intention de mettre fin à ses jours. Alors qu’il était empêtré dans une affaire immobilière révélée par « Le Canard », il a quitté son ministère en lançant un étrange « Adieu, mon bureau! ».

Le soir même, c’est en trouvant chez lui, dans une corbeille, un brouillon de lettre que l’on a pu chercher et trover le corps de Robert Boulin au lieu indiqué, près de la forêt de Rambouillet. Dans la voiture se trouvait un bristol avec un mot d’adieu manuscrit pour son épouse. Et le corps était bourré de Valium, alors que ce médicament avait précisément disparu de sa propre armoire à pharmacie. Cela fait beaucoup.

Pas assez! répliquent les quelques tenants de l’assassinat. Soit. Il faut alors rendre un hommage appuyé à l’assassin. Ou plutôt aux assassins, car ils sont nombreux et talentueux.

Ils ont écrit eux-mêmes les lettres, dactylographiées sur la machine personnelle de Boulin. Ils ont imité l’écriture du ministre pour les ajouts. Ensuite ils ont envoyé une équipe dans le centre de tri postai pour récupérer les vraies lettres postées par Boulin à Monfort-l’Amaury quelques heures avant sa mort et les remplacer par les fausses annonçant son suicide. Un complice a volé le Valium et déposé dans la corbeille le faux brouillon de la fausse lettre. Avant de déposer le faux mot d’adieu dans la voiture, de noyer le ministre dans moins d’un mètre d’eau, non sans l’avoir préalablement drogué au Valium. Sans oubl ier l’action d’une autre équipe chargée de récupérer des dossiers comprométants.

Il y a quelques journalistes qui défendent ce scénario, le plus sérieusement du monde. Et semble-t-il. avec une part de sincérité Que répondre à cela ? Rien. La raison est toujours désarmée devant un acte de foi.