Liquider l’enquête
[ReOpen 911 – 28/12/2008 – Traduction par Perry pour ReOpenNews]
Il est parfois intéressant de nous remettre en mémoire certains documents rédigés peu après les attentats, alors que les questionnements sur la version officielle étaient à leurs balbutiements.

Ainsi, nous vous invitons à (re)découvrir l’article « coup de gueule » de Bill Manning publié en janvier 2002 dans le magazine Fire Engineering <http://www.fireengineering.com> .

Le pompier y dénonce la destruction organisée des preuves sur le lieu du crime au WTC, compromettant l’enquête sur l’effondrement inexpliqué des Tours.

Se sont-ils débarrassés des portes verrouillées de l’incendie de l’usine Triangle Shirtwaist ? Ont-ils jeté les bonbonnes de gaz utilisées pour incendier le Happyland Social Club ? Ont-ils abandonné les valves régulatrices de pression de l’incendie du Meridian Plaza ? Bien sûr que non. Mais pour l’essentiel, c’est ce qu’ils font au World Trade Center.

Pendant plus de trois mois, l’acier du World Trade Center a été et continue d’être découpé pour être vendu à la ferraille. Des preuves cruciales pouvant répondre à beaucoup de questions concernant la conception et le comportement au feu des gratte-ciel, se trouvent sur des cargos en route pour la Chine. On ne les reverra peut-être jamais en Amérique avant l’achat d’une nouvelle voiture.

Une telle destruction de preuves témoigne de l’ahurissante ignorance, de la part de fonctionnaires du gouvernement, de la valeur d’une enquête scientifique approfondie sur le plus grand effondrement de l’histoire jamais causé par un incendie. J’ai fouillé dans les normes nationales au sujet des enquêtes sur les incendies (NFPA 912), mais nulle part on n’y trouve une exemption autorisant la destruction de preuves pour des bâtiments de plus de dix étages.

Mu par un fol espoir, j’ai appelé des experts pour leur demander si les Tours étaient les seuls gratte-ciel de construction légère autour d’un noyau central. Réponse négative. J’ai passé d’autres appels pour savoir si elles étaient les seules avec une ignifugation de faible densité projetée sur les surfaces. Là encore, pas de chance, elles étaient deux parmi des milliers d’autres tours qui correspondaient à cette description.

Des enquêtes systématiques sur les désastres augmentent notre sécurité. Elles représentent un changement positif. La NASA le sait, Le NTSB le sait. La FEMA le sait-elle?

Non. Le magazine Fire Engeneering a de bonnes raisons de croire que « l’enquête officielle » souhaitée par la FEMA et conduite par la Société Américaine des Ingénieurs Civils (ASCE), est une grossière imposture qui pourrait bien avoir été détournée par des forces politiques dont l’intérêt premier, c’est le moins qu’on puisse en dire, est à l’opposé d’une divulgation complète. Hormis le bénéfice marginal résultant d’une inspection visuelle de trois jours sur les sites, menée par les membres du comité d’enquête de l’ASCE et décrite par une source proche comme un « voyage touristique », personne n’a vérifié le moindre indice sur quoi que ce soit.

Peut-être devrions-nous vivre et travailler dans des avions ? Ainsi, si un désastre survient, au moins nous serions assurés qu’une enquête approfondie aiderait à trouver les moyens d’accroître la sécurité des survivants.

Vu comme les choses se présentent et si elles se poursuivent de la même manière, l’enquête sur les feux et les effondrements du World Trade Center ne seront que du papier et des simulations par ordinateurs.

Cependant, des membres respectés de la communauté pour la technique de protection incendie commencent à tirer la sonnette d’alarme, et une théorie revient sans cesse: les dégâts matériels causés par les avions et la déflagration du carburant ne suffisaient pas en eux-mêmes à abattre les Tours. Pourtant, selon la théorie en vigueur, les feux de mobiliers ont attaqué les poutrelles de liaison légères et les colonnes porteuses dont l’isolation était douteuse, et ont causé directement les effondrements en un temps effroyablement court. Bien sûr, comme aucune preuve tangible n’a été présentée à ce jour, cela pourrait ne rester qu’une théorie inexplorée.

La fréquence des rapports, publiés ou non, qui posent des questions au sujet de l’ignifugation et d’autres éléments de protection contre le feu dans les bâtiments, aussi bien que sur leur conception et leur exécution, ne cesse d’augmenter. Les constructeurs et propriétaires du World Trade Center, l’Autorité Portuaire de New York et du New Jersey, une agence gouvernementale qui opère dans un vide juridictionnel hors de portée des codes du bâtiment et de la protection incendie, ont rejeté les accusations selon lesquelles la protection incendie des bâtiments ou leurs matériaux n’auraient pas été aux normes, mais ont refusé de répondre aux demandes de documentation pouvant étayer sa position.

Des citoyens descendent dans la rue pour protester contre la liquidation de l’enquête. Sally Regenhard, par exemple, veut savoir pourquoi et comment le bâtiment est tombé comme il l’a fait sur son infortuné fils Christian, un pompier employé à l’essai dans le Département du Feu de New York (FDNY). Et nous aussi.

Il est clair qu’il faudra apporter des réponses à certaines questions brûlantes. L’ampleur de l’événement justifie à elle-seule une enquête légale accélérée et disposant de toutes les ressources nécessaires. D’un point de vue moral, il est plus important encore, pour la sécurité des générations présentes et futures qui vivent et travaillent dans des bâtiments élevés – ainsi que pour celle des pompiers, toujours les premiers à entrer et les derniers à sortir – que les leçons sur la conception et le comportement au feu des bâtiments dans cet événement extraordinaire soient apprises et appliquées au monde réel.

Traiter l’événement du 11 Septembre d’une quelconque autre manière serait le summum de la stupidité et de l’ignorance.

Il faut immédiatement arrêter la destruction et l’élimination des preuves.

Le gouvernement fédéral doit abandonner ce qu’il a entrepris et nommer un groupe d’experts doté de toutes les ressources pour mener une enquête irréprochable et approfondie sur les feux et les effondrements, en retournant chaque caillou.

Pompiers, ceci est votre appel à l’action. Voyez l’article, WTC « Investigation »?: Un appel à l’action dans ce numéro et sur http://www.fire-eng.com , ensuite adressez-vous à vos députés au Congrès et aux fonctionnaires de Washington; aidez-nous à régler ce problème immédiatement.

Bill Manning – 1er janvier 2002

Article original : http://www.fireengineering.com/articles/article_display.html?id=133237

http://www.reopen911.info/News/2008/12/28/liquider-lenquete/