Ayez une pensée pour le Conseil National de la Résistance qui vous a permis d’avoir la « Sécu » et une certaine garantie vieillesse… et préparez vos plumes et votre goudron pour des mecs comme Denis Kessler, du MEDEF, qui veulent supprimer tout ça !

[Grégoire Seither – IES News Service – 31/08/2008]

Mme Noda n’est pas pauvre. Née dans la classe moyenne états-unienne elle a travaillé toute sa vie en Floride et a toujours eu l’impression de s’en sortir. Elle n’était pas riche, mais elle s’en sortait. « Je suis née avec la Grande Dépression, alors j’ai appris à surveiller mon budget, mais je n’ai jamais manqué de rien ».

Et puis, avec l’âge, sont venus les problèmes de santé, puis l’incapacité à travailler… et lentement Ada Noda a vu les factures impayées s’accumuler. Un jour, étranglée par les dettes, elle a fait une chose qu’elle n’avait jamais pensé devoir faire un jour : elle est allée se déclarer en faillite personnelle.

Elle n’est pas toute seule, le nombre de personnes de plus de 55 ans aux USA qui se déclarent en faillite, a explosé ces dernières années aux Etats-unis, selon un rapport que vient de publier le Consumer Bankruptcy Project, qui a analysé tous les cas enregistrés entre 1991 et 2007.

Plus on est vieux aux Etats-unis, plus on a des chances d’être incapable de payer ses factures : à 65 ans, dans la période analysée, on a deux fois plus de chances d’être acculé à la faillite qu’une personne de moins de 55 ans, et cette probabilité est multipliée par 5 pour les personnes agées de plus de 75 ans.

Pour Elizabeth Warren, professeur à la Harvard Law School et une des auteures de l’étude, « La culture matérialiste de notre pays a tendance à laisser les personnes âgées sur le côté de la route. Quand on vieillit, on est confronté à deux choses : on perd son emploi pile au moment où les gros problèmes médicaux arrivent, ou alors l’un déclenche l’autre. Comme la majorité n’a pas de couverture sociale suffisante, ils se rendent compte que, malgré leur grand âge et leur maladie, il faut qu’ils continuent à travailler pour garder une sorte d’équilibre économique. Mais s’ils n’y arrivent pas, alors ils glissent très vite dans la misère la plus crasse. »

Pour Paul Lung Chan, du Center for Social Justice, « il y a chaque jour, en Amérique, des personnes agées qui meurent de faim, de froid ou d’absence de soins, des grand mères de 80 ans qui sont jetées à la rue parce que leur maison a été saisie, des vieux qui vivent dans leur voiture, des familles forcées de cohabiter dans des maisons bondées pour accueillir les membres agées qui ont perdu leur moyen de subsistance.

Ces gens là ne sont pas des clochards, ils n’ont pas de problèmes mentaux ou d’alcool. Ce sont des gens comme vous et moi, qui ont travaillé toute leur vie mais n’ont jamais gagné assez pour pouvoir se payer une assurance vieillesse et médicale digne de ce nom. Alors quand le problème surgit, ils sont perdus. »