[Gregor Seither – IES News Service – 27/07/2009]
Ayant vu leurs investissements disparaître dans la crise financière (et – pour certains – dans le scandale Madoff) les administrateurs de trois hôpitaux privés de Los Angeles, le Hollywood Presbyterian Medical Center, le Kaiser Permanente ainsi que le Martin Luther King Jr./Drew Medical Center ont ordonné au personnel de se débarasser des malades indigents en les jettant littéralement à la rue.
Interrogée par la chaîne de télévision ABC News, la femme d’un des malades explique que « le personnel est venu dans la chambre, a emballé les affaires de mon mari en lui disant qu’il ne pouvait plus rester là. Quand il a demandé où aller pour se faire soigner, ils lui ont dit qu’un taxi allait venir pour le déposer au centre médical d’urgence de l’Armée du Salut« .
ABC News a montré une vidéo (NdL&I: datant de 2006 pour le cas présenté) de Carol Ann Reyes, 63 ans, uniquement vétue de son pyjama d’hôpital et en chaussettes, entrain d’être forcée à monter dans un taxi par le personnel hospitalier de l’hôpital Kaiser Permanente. Le taxi l’a ensuite abandonnée sur un trottoir du quartier pauvre de Skid Row, devant un bureau de l’Armée du Salut.
Interrogée par le LA Times, Regina Chambers, assistante sociale à la Union Rescue Mission, a expliqué que Mme Reyes « était très désorientée. Elle ne savait pas où elle était ni ce qui lui arrivait. Ils ont profité de son état de désordre mental pour le jetter à la rue et libérer un lit pour un client plus fortuné »
Sur ABC News, Marveil Williams, hospitalisé suite à un accident de voiture [NdL&I : en mai 2009], a déclaré : « Comme je n’ai qu’une petite assurance santé et que je leur ai dit que je voulais un étalement du paiement des frais médicaux, ils m’ont déclaré que je devais quitter immédiatement mon lit d’hopital et me trouver un autre endroit où me faire soigner. » La tête couverte d’hématomes, presque aveugle par l’enflement de ses paupières, ayant du mal à respirer, Williams a été fourré dans un taxi qui a reçu l’ordre de le débarquer sur Skid Row, sur les marches de la Union Rescue Mission.
Contactées [NdL&I : par le LA Times en juillet 2009] les administrations des trois hopitaux n’ont pas nié le fait mais ont refusé de commenter. « Nous sommes une entreprise commerciale, a déclaré l’attaché de presse de l’hôpital Kaiser Permanente, « nous avons une obligation d’efficacité et de bonne gestion commerciale vis à vis de notre conseil d’administration et de nos donateurs« .
2 août 2009 at 3:13
Une des « choses » qui m’a le plus surpris pendant ma courte vie de « Alien Resident Citizen » (carte verte), c’est d’apprendre que les familles pauvres, ou classe moyenne, se débarassent de leurs mémés atteintes d’Altzheimer en les abandonnant nuitamment devant les urgences d’un hôpital.
L’ « emergency room » est la seule porte d’entrée gratuite.
On m’a téléphoné un soir pour que j’emmène en voiture une copine, sous prétexte qu’elle était mon ex.
Complètement bourrée,elle s’était étalée sur un miroir simplement posé contre un mur, en attendant d’être fixé. Coupée et ensanglantée de partout.
En maugréant, je me suis exécuté. Les autres avaient bû aussi, et ne voulaient pas conduire (prison immédiate).
À l’hôpital, il m’a fallu une bonne demi-heure pour expliquer à (l’énorme) guichetière que la fille avait une assurance, qu’elle était ma « manager » au boulot.
« Do they give her benefits in that firm ? Yes or not !!!! Show me yours ! » (est-ce qu’ils octroient une assurance-employés dans sa boîte ? Vous répondez, oui ou non ? Montrez moi la vôtre ! »
Il y avait du sang partout au guichet, la fille en foutait partout, à force de gesticuler partout.
C’est ce qui a provoqué son envoi en salle d’attente. et la copie de mon assurance et d’un papier pour me porter garant de ses rembourements.
1985 : ma soeur était étudiante en droit, à Tampa en Floride. Cette idiote s’arrête au bord de l’autoroute pour acheter des huitres fraîches, en goûte une. Des huitres vendues sous 35° C.
Je dis comme une idiote, parce que l’on en trouve au Publix, Food Lion, n’importe quel « store », en boîte de conserve, cuites à point, sans risques. Il y a des américains qui ne savent pas ce qu’est une huître, ils pensent que c’est un condiment asiatique, peut-être à base de poisson…
Elle est tombée immédiatement malade, incapable de parler tellement elle vomissait.
Ma mère la conduit en voiture à l’hôpital le plus proche, mais ne parlant pas l’anglais :
« she ! Oyester ! Eat ! Sick ! Kaput ! »
Elle ne comprenait rien à ce qu’on lui disait à l’entrée, pendant que ma soeur était de plus en plus mal.
Finalement, ma mère a donné le porte-carte (20 par personne aux États-Unis) de ma soeur, ils ont fouillé et trouvé ce qu’ils voulaient : son assurance.
Alors, de l’ignorance totale, ils sont passés à une profonde sollicitude très professionnelle (serment d’Aristote, sûrement) envers ma soeur.
American nightmare.
Patrice Hénin
2 août 2009 at 6:41
C’est un pays très bien pour des gens bosseurs et en bonne santé, pour les autres effectivement la sélection naturelle (artificielle plutôt) est impitoyable.
3 août 2009 at 10:34
Donc, pour les gens bosseurs, c’est très bien.
Il suffit de demander pour avoir un travail, et d’être bosseur, pas fainéant.
Je crois que c’est un peu plus compliqué que celà !!
La plupart de mes co-workers avaient 2 boulots, et dans leurs offres d’emploi, les entreprises se vantent d’offrir des heures supplémentaires, pour attirer les gogos au lieu d’offrir de bons salaires.
En l’absence de protection sociale, les gens acceptent n’importent quoi.
J’ai quitté l’Amérique, dégoûté des petits boulots, incapable de percer parce que je ne pouvais rien économiser, seulement emprunter, alors que l’on vit toujours sans savoir de quoi demain sera fait.
J’ai expliqué à ceux qui ne comprenaient pas ma décision, à ceux qui pensaient que la Ffrance est économiquement sous-développée : « je pensais que vous aviez aboli l’esclavage. Vous l’avez étendu à toute la population ! »
6,5$ de l’heure, refus de considérer mon vrai métier en informatique. A cause de mon accent frenchie, inconnu là_bas. L’accent français, pour eux, c’est celui du Quebec.
Il y en un qui ne voulait pas croire que j’étais français, parce que je n’avais pas l’accent québecois. C’st dire à quel point ils pensent à la France.
Patrice Hénin
3 août 2009 at 10:39
Je précise que la plupart de mes co-workers avec 2 boulots étaient tous fainéant.
Aucun esprit d’initiative, interdit pour ne pas froisser le manager, regarder l’heure de la sortie.
Changer de boîte trop souvent efface toute motivation pour l’entreprise.
Avoir tellement peur d’être viré (s’il manque un stylo bic, ça suffit !), que l’on fait toutes les conneries que l’on vous demande, se taire.
Et le tout-pouvoir du patron fait que les boss sont craint, jaamais aimé.
Bonjour l’ambiance.
Patrice Hénin
8 août 2009 at 2:20
Le documentaire Sicko de Mickael Moore illustre parfaitement cet article et montre l’hypocrisie du monde de la santé US, c’est même criminel parfois.
L’éclatement de la chaîne de responsabilité dans ces corporations poussent les employés à commettre des actes horribles, consciemment ou non. Le temps de la réflexion n’est pas autorisé. Plus tu sauves de pognon pour ta boîte plus t’es récompensé, quitte à condamner à mort des êtres humains…
Et c’est ce modèle que l’on veut importer de force en France: ce sont des criminels que l’on a dans notre gouvernement!
10 août 2009 at 8:38
Désinformation flagrante. Cette histoire n’a rien à voir avec la crise financière car elle remonte à Novembre 2006. Voir http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=6497254