[La Nouvelle République -23/09/2008]

En France, les fichiers ne sont pas une nouveauté. Il en existe une trentaine.

Et notamment, le fameux fichier Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux). Classé « Secret défense » et exonéré du contrôle de la Cnil, il contient 260.000 fiches d’individus suspects d’appartenance à des réseaux d’islamistes radicaux, les séparatistes basques et bretons, les indépendantistes corses ainsi que les personnes appartenant à des mouvements de subversion violents ou idéologiques.

On peut également citer le Fnaeg (Fichier national automatisé des empreintes génétiques). Limité à sa création en 1998 aux meurtres et aux délits sexuels, il a été étendu à tous les crimes de sang, de terrorisme et de grand banditisme en 2001. Nicolas Sarkozy va encore l’élargir en 2003 à toutes les atteintes aux personnes et aux biens. D’où le fichage ADN par exemple des faucheurs OGM. Ce fichier contient actuellement 752.000 profils génétiques.

Depuis le 30 décembre 2007 existe aussi le fichier Eloi (comme éloignement). Il regroupe les données à caractère personnel relatives à l’étranger faisant l’objet d’un éloignement.

Quant au Stic (Système de traitement des infractions constatées), il contient les renseignements issus des procès-verbaux sur les auteurs d’infraction, les personnes mises en cause et les victimes. Et le Judex (système judiciaire de documentation et d’exploitation) contient des données sur les personnes recueillies dans toutes les procédures établies par les gendarmes.

Citons enfin le Faed (Fichier automatisé des empreintes digitales) qui, en 2007, a été consulté 54 millions de fois par la police et la gendarmerie. Le FPR (Fichier des personnes recherchées). Le Salvac (Système d’analyse et de liens de la violence associée au crime) qui contient des données sur les tueurs en série.

Outre ces fichiers, nous laissons chaque jour des traces numériques en utilisant notre téléphone portable (pendant un an, on peut localiser l’appel), au péage d’autoroute quand on utilise un badge sans contact (déplacements repérés et conservés) pour ne citer que ces deux exemples.

http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=IG&num=929755