Ecologie



Une image vaut mieux qu’un long discours…

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Claude Bourguignon, est un ingénieur agronome français, réputé pour ses travaux et expériences sur la microbiologie des sols. Fondateur du LAMS : Laboratoire d’Analyse Microbiologique des Sols, il travaille en France, mais aussi en Europe, en Amérique et en Afrique.

Il est parmi les premiers, dans les années 1970, a avoir alerté sur la dégradation rapide de la biomasse et de la richesse des sols en micro-organismes (bactéries et champignons microscopiques), ainsi que sur la perte d’humus et de capacité de productivité des sols agricoles européens, ou des sols auxquels on appliquait les mêmes méthodes en climat tropical ou subtropical. Il a contribué à développer des techniques alternatives qui se sont avérées très efficaces, mais qui demandent une bonne technicité et connaissance du fonctionnement écologique des sols.

Vidéo extraite du film  » Alerte à Babylone  » de Jean Druon au éditions Voir et Agir : http://www.voiretagir.com/ (film en vente sur le site)
Beaucoup plus sur le film http://deconstruire.babylone.over-blog.org/article-5965674.html

Le film est visible en entier sur Youtube : http://www.youtube.com/results?search_query=Alerte+%C3%A0+Babylone&search_type=&aq=f

Interview de Claude Bourguignon: http://divergences.be/spip.php?article509


Climat : cesser d’émettre du CO2 ou aller à la catastrophe, par George Monbiot
[Par George Monbiot, The Guardian, 16 mars 2009 – Trad. Contre-Info]
Sur cette frontière grammaticale parfois ténue qui sépare le conditionnel du futur, l’hésitation est-elle encore de mise ? Faut-il écrire que le réchauffement serait ou sera de deux degrés, si ce n’est quatre ?

Les derniers résultats de la communauté scientifique rendus publics lors de la récente conférence de Copenhague sur le climat n’autorisent plus, semble-t-il, à tergiverser. Doit-on en conclure que, le combat contre les émissions étant si mal engagé, il conviendrait désormais de consacrer tous nos efforts à l’adaptation à un futur inévitable ?

Sûrement pas, avertit Monbiot. Car si une reconfiguration immédiate de nos systèmes énergétiques peut sembler fort coûteuse et à la limite extrême de la faisabilité, le prix à payer est sans commune mesure avec celui de la catastrophe d’un emballement incontrôlable du climat. Nous n’aurions plus alors d’autre choix que de consacrer toutes nos énergies à la survie, avant que la bataille ne soit définitivement perdue, non seulement pour l’humanité, mais aussi pour la planète dans son entier.

Rarement sans doute, l’exigeante ligne de conduite résumée par la devise de la maison d’Orange ne se sera imposée avec autant de force. « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ».

Calmement en public, mais haut et fort en privé, les climatologues dans le monde entier disent la même chose : c’est fini. Le moment où on aurait pu éviter un réchauffement de la planète de 2 degrés est passé. Les occasions d’y parvenir ont été gâchées pour cause de déni et de retard à agir. Sur la trajectoire actuelle, nous aurons de la chance si nous en tirons avec 4 degrés. Les mesures d’atténuation, de limitation des émissions de gaz à effet de serre, ont échoué, et désormais nous devons nous adapter à ce que la nature nous réserve. Si nous le pouvons.

Tel était, en tout cas, le murmure insistant entendu durant la conférence sur les changements climatiques à Copenhague la semaine dernière (1). C’est à peu près le message que Bob Watson, le conseiller scientifique principal pour l’environnement au ministère de l’Environnement, a délivré au gouvernement britannique (2). C’est également la conclusion évidente, quoique non exprimée, que tirent des dizaines de scientifiques. Par exemple, les travaux récents menés par des chercheurs du Tyndall Centre for Climate Change Research, indiquent que même avec une réduction à l’échelle mondiale des émissions de 3% par an à partir de 2020, pourrait nous conduire à un réchauffement de quatre degrés d’ici à la fin du siècle (3) (4) . À l’heure actuelle, les émissions croissent au contraire à peu près à ce rythme. Si cela se poursuit ainsi, quelles en seront les conséquences ? Six ? Huit ? Dix degrés ? Qui sait ?

Face à de tels chiffres, je ne peux blâmer quiconque qui serait tenté par le renonceement. Mais avant de succomber à cette fatalité, permettez-moi de vous exposer les choix auxquels nous sommes confrontés. (suite…)


Si vos gosses vous demandent quel métier choisir quand ils seront grands, dites leur que paysan/marraicher c’est un métier d’avenir… Et commencez déjà à leur chercher un lopin de terre à exploiter…

[Gregor Seither – IES News Service – 21/03/2009]
Le directeur du conseil scientifique du gouvernement britannique, le Professeur John Beddington, tire la sonnette d’alarme : les effets combinés de la crise alimentaire, de la limitation d’accès à de l’eau potable et de la raréfaction des sources d’énergie risquent de provoquer des émeutes, des conflits transfrontaliers et une vague massive d’immigration de réfugiés cherchant à fuir les régions les plus affectées. Pour le professeur Beddington, ces crises deviendront aigues dès 2030.

Dans un discours devant les participants de la conférence Sustainable Development UK, organisée par le gouvernements britannique à Westminster, Beddington a expliqué que l’accroissement démographique, les succès des programmes d’amélioration de la santé et de lutte contre la pauvreté ainsi que la croissance économique des nations émergentes ont pour conséquence un accroissement exponentiel de la demande en nourriture, eau potable et ressources énergétiques. L’accroissement de cette demande, qui devrait aller en s’accélérant au cours des 20 prochaines années, survient à un moment où les pays de la planète sont confrontés à une autre urgence : modifier leurs comportements énergétiques et de consommation afin de lutter contre l’émission des gaz à effet de serre. (…)

Toujours selon le Prof. Beddington, si les prix alimentaires se sont à nouveau tassés après leur forte augmentation l’an dernier, la production mondiale de céréales telles que le blé ou le mais n’arrive toujours pas à suivre la demande. Aujourd’hui les réserves mondiales ne représentent que 14% de la demande annuelle, un taux tellement bas qu’il suffirait d’une sécheresse, d’une inondation ou d’une mauvaise récolte dans une région productrice majeure pour faire à nouveau exploser les prix.

« Une inondation comme celle qui a frappé les Etats-unis l’an dernier ou encore un été trop sec en Chine suffiraient à faire basculer la situation. Les prix grimperaient à nouveau, déclenchant des émeutes de la faim à travers le monde. Et cette fois ci la gouvernance mondiale alimentaire n’a plus les moyens de réguler les prix en mettant des réserves sur le marché » explique Beddington, « car la majorité des réserves ne sont pas stockées dans des hangars mais sont simplement des tonnages d’aliments actuellement en transit entre les différents ports« .

« Nos réserves alimentaires n’ont jamais été aussi basses depuis 50 ans, alors que nous devons accroître notre production alimentaire de 50% d’ici à 2030. Et simultanément il va nous falloir 50% de plus d’énergie et 30% de plus d’eau potable. »

« Cette situation explosive représente la plus grande menace pour la stabilité et la paix mondiale qui ait jamais existé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes vivent dans les régions les plus exposées et n’auront pas d’autre choix que de partir pour tenter de survivre ailleurs. Les sources de conflits, d’épidémies, de guerres seront innombrables… et jusqu’à présent l’humanité n’a encore jamais apporté la preuve qu’elle savait gérer ce genre de situation. »

Avant d’occuper le poste de Conseil scientifique en chef du gouvernement, John Beddington était professeur de Biologie démographique appliquée (population biology) au Imperial College de Londres. Il est reconnu comme un expert mondial sur l’emploi durable de ressources renouvelables.


[Gregoire Seither – IES News Service – 02/08/2008]

Au lendemain des déclarations de John McCain et de sa colistière Sarah Palin, affirmant que le réchauffement climatique est « questionable » et que « rien ne prouve que les glaces du Pôle Nord sont entrain de fondre« , le US National Snow and Ice Data Center (NSIDC) a attiré l’attention du public sur des photos satellite prises il y a deux jours et qui montrent que pour la première fois dans l’histoire humaine, il est possible de faire le tour du Pôle Nord par les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est. Sur ces photos, publiées par le laboratoire de climatologie de l’Université de Brème, toutes les glaces fermant habituellement ces voies maritimes ont fondu.

Pour le Professeur Mark Serreze, spécialiste de la glace maritime au NSIDC, ces photos sont « historiques ». Il estime qu’elles apportent une nouvelle preuve aux craintes des scientifiques que les glaces de l’Arctique sont entrées dans une « spirale funeste » et que même des chutes de neige dans ces prochaines années ne pourront freiner la disparition du pack. Pour certains scientifiques, toutes les glaces du Pôle pourraient avoir disparues en été, d’ici à cinq ans.

Quatre entreprises de transport maritime ont déjà annoncé vouloir mettre en service une liaison commerciale maritime Europe-Asie et Asie-Amérique via les mers du Pôle. Une liaison fret existe déjà depuis quatre ans, en été, le long des côtes de la Sibérie.


Le simple fait qu’une outre bouffie comme Placé « ait sa place » aux Verts montre bien à quel point ce « parti » (si on peut encore parler de parti) est devenu rien d’autre qu’une boutique politique pour arrivistes qui cherchent à contourner les embouteillages dans les autres partis afin d’arriver plus rapidement en haut, là où on s’imagine avoir un quelconque pouvoir et où les assiettes au beurre sont bien garnies…

Un mec qui tire sa gloire d’avoir « casé sa meuf à la direction » et qui rève d’un groupe « Alcool, femmes et politique » serait candidat à la direction des « Verts » ? Ben putain, il est loin le temps des combats pour changer la société phallocrate et la politique de papa… Placé, c’est comme Bernard Tapie au PS, à l’époque…

Quel est le bilan de la « participation » des Verts au gouvernement ? Qu’est ce qui a changé chez les « Verts » depuis 2002 ? Quel est l’impact des Verts sur les questions fondamentales qui déterminent l’avenir de notre planète ?

Sic transit gloria bouffie…

PORTRAIT : Jean-Vincent Placé – Le «rad-soc» des Verts
[Le Monde – 21.05.08]
Il a rejoint les Verts en 2001, sans aucun passé écolo, et s’y est vite imposé. Il rêve maintenant de prendre la direction du parti, où il suscite encore des interrogations

Il est le premier à avoir sonné la charge contre Dominique Voynet, au soir de sa victoire à Montreuil, aux élections municipales du mois de mars. Jean-Vincent Placé, président du groupe Verts au conseil régional, n’aurait laissé ce rôle à personne. Même seul au milieu du concert de louanges qui a accompagné l’ancienne patronne des Verts. « Dommage qu’elle ait gagné contre un autre élu de gauche. J’espère qu’elle va s’occuper à plein temps des habitants de Montreuil », expliquait-il sur TF1, avant d’exiger que la nouvelle élue choisisse entre son mandat de sénatrice et celui de maire.La critique sans nuance marquait la reprise des hostilités internes. Mais aussi la sortie au grand jour de cet homme de l’ombre qui pèse lourd au sein du parti écologiste. Son nom est peu connu, mais sa silhouette est familière dans les négociations entre partis de gauche. Jean-Vincent Placé, 40 ans, n’a pas de fonction interne et pour seul mandat celui de conseiller régional depuis 2004. Il a su se rendre indispensable dans un parti qu’il n’a rejoint qu’en 2001.

Ce jeune auditeur financier est entré chez les Verts sans antécédent écolo, mis à part sa proximité avec Michel Crépeau, ancien ministre de l’environnement, dont il fait connaissance en 1992 dans les cercles discrets de la franc-maçonnerie. Le jeune Placé ne fait alors guère de politique. Il a milité un temps à l’UNEF-ID, puis fréquenté les réunions du PS à Caen mais semble en être revenu. Suivant son mentor, il adhère au Mouvement des radicaux de gauche et devient assistant parlementaire.

A la mort du « vieux », en mars 1999, il cherche à changer d’air. Au Parti radical de gauche (PRG), il est en concurrence avec d’autres jeunes aux dents longues. Les perspectives de carrière semblent plus ouvertes chez les Verts. Il se tourne vers Noël Mamère, qu’il croise à l’Assemblée. En vain. « Avec ses habitudes de conciliabules dans les couloirs, de bonnes bouffes de «rad-soc», c’était un ovni pour nous ! », se souvient Sergio Coronado, proche du député de la Gironde. Qu’importe ! Jean-Vincent Placé frappe à d’autres portes vertes plus accueillantes : Jean Desessard, représentant du courant environnementaliste, le prend sous son aile. (NdL&I : Aaah, c’est encore un poulain de Desessard, un des nombreux…)

Très vite, le jeune homme se retrouve à la tête du Centre d’études et de développement pour les élus écologistes et solidaires (Cedis), une réserve de subventions utile mais qui vivote. Il le développe, lance des séminaires et se construit un réseau d’obligés dans tous les courants. « En payant des formations ou en finançant des projets, il est le roi du pétrole », s’amuse un membre de l’exécutif.

Louvoyant entre toutes les sensibilités, il se fait élire deux ans plus tard comme tête de liste parisienne aux régionales. Puis à la tête du groupe qu’il parvient à imposer dans les négociations au conseil régional d’Ile-de-France. « Ce n’est pas un Khmer vert mais il défend bien les intérêts de son parti », remarque le député PS Julien Dray. « C’est un vrai homme d’influence et il tient ses troupes », confirme Jean-Paul Huchon, président de la région. Les deux hommes partagent le goût de la bonne chère et un certain sens de l’humour de fin de repas qui les amènent à se rêver, certains soirs, fondateurs et membres actifs d’un club fictif qu’ils ont baptisé « Alcool, femmes et politique ». (NdL&I : Kolossal humour… on pensait que Les Verts voulaient faire de la politique autrement que l’habituelle magouille entre cognac et cigares après un bon repas. On était naifs…)

Une fois bien installé au conseil régional, Jean-Vincent Placé s’est déployé chez les Verts et a pris une place étonnante. Sans jamais intervenir dans les débats de congrès, il négocie les alliances et propulse son nouveau courant, « Espoir en acte », au centre du jeu. « Il est toujours au milieu. C’est son fonctionnement et sa culture », admire Jean-Marc Brulé, conseiller régional.

C’est ainsi qu’au congrès de Bordeaux en 2006, Cécile Duflot, alors sa compagne, se retrouve secrétaire nationale bien que minoritaire au sein du parti. Il lance à un Bruno Le Roux, député du PS, médusé : « T’as vu qui est secrétaire nationale ? Ma meuf ! C’est moi le patron maintenant. » (NdL&I : et il ne s’est trouvé personne chez les Verts pour lui foutre un grand coup de pied dans les boules en réponse ? Putain, mais Francine, tu fois quoi ?).

Plus tard, en pleines négociations pour les législatives de 2007, bombardé « expert électoral », il exige pour les Verts une douzaine de circonscriptions éligibles. Il ne les obtiendra pas et se battra alors contre l’accord avec le PS. « Tout à ses marchandages, il n’avait pas vu que le score de Voynet à la présidentielle avait tant changé la donne », souligne M. Coronado.

Il reconnaît qu’il « a faim » et qu’il va vite. Un appétit né de la frustration au début de sa vie. Il a passé ses sept premières années, à Séoul, dans un orphelinat tenu par des protestantes hollandaises. Adopté par un couple normand, le petit Coréen se retrouve au sein d’une famille de cinq enfants « très à droite et très chrétienne », sans parler un mot de français. Il en a gardé des bons souvenirs et quelques repères : une passion pour Napoléon, un côté « un peu XIXe siècle et conservateur » et des vacances régulières en Charente-Maritime. Mais le choc lui a forgé le caractère : « Ça fait que j’aime manger plus que de ra ison », lance-t-il goguenard.

Au pays des écolos, avec sa rondeur de bon mangeur dans ses costumes bleu marine, il fait « un peu décalé », reconnaît-il. Les cadres Verts sont peu diserts sur le personnage. « Je n’ai pas envie de parler de lui », lâche le député Noël Mamère. Idem pour le conseiller de Paris Denis Baupin. Ou alors en « off », comme cette élue à l’exécutif qui avoue ne « pas se repérer dans sa manière de faire de la politique ».

Le jeune homme pressé s’est créé des inimitiés solides, mais taiseuses. On lui reproche d’avoir « importé » les méthodes apprises au PRG. Intrigues, alliances dans les couloirs, menaces sous couvert de pressions amicales, peu d’appétit pour les batailles idéologiques qui font le délice des Verts : tout pour déplaire. Et pourtant il grimpe.

« Sa force c’est que, pour lui, c’est naturel. Il agit en proprio », grince Francine Bavay, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France. Le quadragénaire ne s’en cache pas : il veut désormais le pouvoir chez les Verts. Cela fait longtemps qu’il se rêve secrétaire national, si Cécile Duflot est d’accord, sinon porte-parole. « Je n’exclus rien pour moi-même », dit-il. La victoire inattendue de Dominique Voynet pourrait chambouler ses plans. Pour Placé, pas question de la laisser faire. « Si elle remet les pieds dans le parti, ça va commencer à devenir Stalingrad pour elle », prévient-il.

Il veut « maintenir les Verts à gauche » mais pas en appendice du PS, comme il soupçonne la sénatrice de vouloir le faire. Son plan d’attaque est prêt : monter son « fortin » en Seine-Saint-Denis, autour des élus de Plaine Commune, pour « reprendre » la fédération aux voynetistes. Et « bétonner » les fédérations en faisant la tournée de ses « amis ». Objectif : un congrès de décembre où lui et Duflot pèseraient 60 %. A la rad-soc.

http://www.lemonde.fr/


Bon, d’accord, d’accord… j’arrête d’acheter des barquettes de fraises chez ED…

Qui a envie de manger des fraises d’Espagne ?

[Claude-Marie Vadrot – Politis – jeudi 12 avril 2007]

D’ici à la mi-juin, la France aura importé d’Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises. Enfin, si on peut appeler « fraises » ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d’être mûrs, et ressemblant à des tomates. Avec d’ailleurs à peu près le goût des tomates…

Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d’avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 km en camion. À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16 000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d’échappement.

Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l’Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l’une des plus fabuleuses réserves d’oiseaux migrateurs et nicheurs d’Europe. Il aura fallu qu’une équipe d’enquêteurs du WWF-France s’intéresse à la marée montante de cette fraise hors saison pour que soit révélée l’aberration écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d’ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques). Ce qu’ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché. (suite…)


[Le Figaro – 08/04/2008]
Le député UMP François Grosdidier ferraille contre le lobby pro-OGM à l’Assemblée. Il détaille pour lefigaro.fr les raisons de son combat, qui l’amène à s’opposer à des parlementaires de son parti.

François Grosdidier, député de Moselle, a fait adopter mardi soir avec Yves Cochet et le communiste André Chassaigne un amendement qui torpille celui de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée, et va dans le sens de plus de transparence en matière d’information sur les OGM. Une indépendance qu’il estime justifiée par des considérations avant tout éthiques. Entretien.

Pourquoi vous placer en porte-à-faux avec une partie des parlementaires UMP ?

J’estime que les enjeux sont énormes et importants. Les amendements adoptés par le Sénat et repris par la Commission des affaires économiques sont en contradiction avec l’esprit du Grenelle de l’environnement et avec les attentes de la société française. Certains voudraient tout faire pour mettre en place un système verrouillé et opaque, dans le but de diffuser rapidement et massivement les cultures OGM. Ce groupe d’élu est en complet décalage culturel et générationnel. Pour moi, le texte qu’ils voulaient faire passer constitue une faute morale. L’humanisme implique à mon avis de faire passer les questions sanitaires et environnementales au-dessus des autres considérations.

http://www.lefigaro.fr/politique/2008/04/08/01002-20080408ARTFIG00446-ogm-un-depute-ump-denonce-les-pressions-des-lobbies.php


[Les Sans Culottes – mercredi 2 avril 2008]

On nous a déjà fait le coup avec le nucléaire en 1973, lors du premier choc pétrolier. Plus de trente ans après, pouvoirs en place et lobbies agro-industriels nous servent un autre miracle d’indépendance énergétique et économique : les biocarburants. L’or vert comme solution de substitution à l’or noir. Parlons plutôt de nécrocarburants tellement leurs effets sur la planète et l’humanité sont néfastes…

L’anecdote est savoureuse. Et tellement révélatrice. Elle se déroule le 12 avril 2007 à l’université de Georgetown, Californie (1). Ce jour-là, le gouverneur Arnold Schwarzenegger déclare la guerre au réchauffement climatique en prônant l’utilisation massive des biocarburants.

Moyen s’il en est de ne surtout pas remettre en cause le mode de développement des USA. Notre mode de développement à nous, habitants de l’hémisphère Nord, gaz-pilleurs du Sud de la planète. « Nous n’avons pas à nous débarrasser des 4×4 ou de quoi que ce soit de ce genre, insiste cette sorte de Sarkozy bodybuildé d’outre Atlantique, parce que cette voie est celle de l’échec. Nous devons au contraire rendre ces voitures plus « musclées » sur le plan environnemental. »

Choisir entre l’assiette du pauvre ou le réservoir du riche, voici donc l’alternative réelle des biocarburants. Une agriculture qui, comme Schwarzie, n’a cessé de faire du culturisme lors des dernières décennies. A coup de subventions, de lobbying des agro-industriels, d’ignorance ou de collusion des politiques… « L’agriculture ne sert plus à nourrir les populations, mais à produire des devises »,prophétisait Robert Linhart dans son bouquin, Le sucre et la faim, enquête dans les régions sucrières du nord-Est brésilien, paru en 1980. Le Brésil où la folie de l’éthanol a multiplié par deux le prix de la terre en cinq ans. Provoquant ainsi la disparition des petits paysans. (suite…)


[par Keith Bradsher, New York Times, 29 mars 2008 – Trad. ContreInfo]
Réactions en chaine. L’accroissement de la demande, les déséquilibres du commerce mondial, la baisse du dollar, sans oublier la spéculation – comme aux plus beaux jours de l’Ancien Régime – concourent au renchérissement des aliments de base. Après l’Afrique de l’Ouest, secouée par des émeutes, puis l’Egypte, voici l’Asie à son tour en proie à la violence et aux troubles. La « règle » du marché, loin d’attribuer à chacun sa juste part comme le prétendent ses zélateurs, amplifie et aiguise les tensions mondiales, au gré des déréglements de forces devenues incontrôlables et irrationnelles. Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage, prophétisait en son temps Jaures. Faudra-t-il revivre à nouveau une sanglante catharsis pour que cette leçon redevienne nôtre ?

La hausse des prix et une peur croissante de la disette ont amené certains des premiers producteurs mondiaux de riz à annoncer une limitation drastique de leurs exportations en la matière.

Le prix du riz, qui constitue un des composants de base du régime alimentaire de près de la moitié de la population mondiale, a presque doublé sur les marchés internationaux au cours des trois derniers mois. Le budget de millions de pauvres Asiatiques s’en est trouvé amputé d’autant tandis que grandissent les craintes de désordres civils.

Pénuries et hausses des prix de nombreux produits alimentaires ont généré ces derniers mois des tensions et mêmes des violences de par le monde. Depuis janvier, des milliers de soldats ont été déployés au Pakistan pour escorter les camions acheminant blé et farine. Des protestations ont éclaté en Indonésie du fait de la pénurie de pousses de soja, tandis que la Chine rétablissait le contrôle des prix de l’huile de cuisine, des céréales, de la viande, du lait et des œufs. (suite…)


Maintenant vous comprenez pourquoi il y a des émeutes de la faim… c’est pas intéressant de vendre de la farine aux pauvres du Sud, quand on peut s’en servir pour remplir le réservoir d’un conducteur de 4×4 dans le Nord…Les nécro-carburants sont l’illustration parfaite que le capitalisme, s’il peut en espérer un profit, vous vendra la corde avec laquelle vous le pendrez.

Comme des lemmings courant vers le précipice, les spéculateurs se jettent sur les bioagro nécro-carburants, ne se souciant que de leur résultat quotidien, incapable de voir plus loin que la cloture de la Bourse de ce soir… et ignorant (ou faisant mine d’ignorer) la catastrophe planétaire qu’ils préparent…

[Wall Street Journal – 04/04/2008]

Le contribuable U.S. finance à hauteur de 1 dollar chaque litre de (bio) nécro-carburant qui est fabriqué aux U.S. pour l’exportation. A l’époque, le gouvernement voulait encourager l’industrie d’agro-carburants afin de réduire la dépendance du pétrole… mais, comme le rapporte le Guardian, cette politique de subvention a eu des conséquences néfastes. (. . .)

De plus en plus, les spéculateurs négociants transportent des cargaisons d’agro-carburants depuis l’Asie et l’Europe vers les ports des Etats-unis. Là bas, ce carburant « bio » est mélangé à un peu de « vrai » diesel… ce qui le rend conforme aux politiques d’aide à l’exportation. Ce biofuel subventionné est ensuite renvoyé en Europe, où il réçoit également des subventions de la part de l’Union Européenne, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique et du développement des énergies renouvelables. Chaque litre de biofuel est ainsi subventionné deux fois.

Selon les organisations spécialisées dans les agro-carburants, entre 30 et 300 millions de dollars de subventions sont ainsi re-exportés vers l’Europe. Et les allers-retours par tanker entre l’Europe et les USA alourdissent encore le bilan écologique négatif de ces carburants.

Par ailleurs, le « dumping » de ces carburants lourdement subventionnés rend la production Européenne de bio-carburants peu compétitive et a déjà cause la fermeture de plusieurs usines de production. Et pourtant, pour des raisons politiques, l’Union européenne a beaucou investi dans cette production de carburants « écologiques ». Mais les im, despite its own efforts to ramp up production to meet political mandates. Imports are undercutting local producers on price.

http://blogs.wsj.com/environmentalcapital/2008/04/01/us-biofuels-subsidies-not-for-farmers-but-for-europeans/?mod=WSJBlog


[Rue 89 – 16/02/2008]

Arte a diffusé l’enquête de Marie-Monique Robin sur Monsanto. Nous republions ci-dessous l’interview de la journaliste.

Pressions sur les scientifiques, les politiques et les médias: une enquête dévoile les méthodes du géant de l’agriculture.

Elle se dit inquiète, mais prête à aller jusqu’au bout de cette enquête. Marie-Monique Robin, lauréate du prix Albert-Londres, a pourtant l’habitude des reportages périlleux. Mais elle avoue que celui-ci dépasse tout ce qu’elle attendait.

Le documentaire qu’elle en a tiré, intitulé « Monsanto, une entreprise qui vous veut du bien », fait froid dans le dos. Rythmé comme un thriller sur la santé publique, il fait songer au film Erin Brokovich, de Steven Soderbergh, mais sans Julia Roberts pour tout arranger à la fin.

Leader mondial des OGM, Monsanto est à l’origine de bien d’autres produits controversés, depuis sa création en 1901. La liste est longue. La firme est le principal producteur de PCB (le pyralène, polluant organique persistant aujourd’hui interdit et responsable de nombreuses pollutions), de l’agent orange, herbicide utilisé pendant la guerre du Vietnam et fortement cancérigène, et d’hormones de croissances bovine et laitière interdites en Europe.(Voir la vidéo.)

Dans son livre, Marie-Monique Robin livre des exemples de pressions exercées sur des scientifiques, qui seront licenciés ou discrédités pour avoir critiqué les produits Monsanto. Elle donne également la parole à des experts remettant en cause les expériences sanitaires menées par la multinationale. En exclusivité, Rue89 vous en livre quelques extraits…

A voir  sur le site d’origine en raison des nombreuses vidéos et extraits sonores:
http://www.rue89.com/2008/02/16/ogm-quand-monsanto-seme-la-terreur 


Si on intègre tous les éléments dans l’éco-bilan d’Internet, le réseau est un gigantesque consommateur de ressources énergétiques, et donc un pollueur majeur. Pour les infomaniaques, qui se rassuraient en ne calculant que la consommation de leur bécane, le réveil est rude….

La recherche Google, un danger pour la planète ?

[L’Expansion – 05/03/2008]
Pour servir des millions de résultats de recherche chaque jour, Google doit mettre en place des « fermes informatiques » à la consommation galopante. Au Cebit de Hanovre, les géants du secteur cherchent des parades écologiques.
Quel point commun entre un personnage virtuel de Second Life et un habitant du Brésil ? Tous deux consomment en moyenne la même quantité d’électricité chaque année, une comparaison qui illustre la voracité énergétique d’internet. Pour « vivre », les « avatars » de Second Life ont en effet besoin de centres de données géants (les « data centers »), qui alignent sur des milliers de mètres carrés des câbles et des ordinateurs aux capacités de calcul phénoménales, stockent et transmettent sans discontinuer les données des internautes du monde entier.Réduire la consommation de ces gigantesques « fermes informatiques » est justement l’un des défis du secteur des hautes technologies, réuni cette semaine au salon Cebit de Hanovre (nord).

Les comparaisons ne manquent pas. Siegfried Behrendt, chercheur de l’institut de recherche berlinois IZT, a calculé que télécharger sur son ordinateur la version électronique de son quotidien préféré consommait autant d’électricité que de faire une lessive. L’entreprise allemande de services informatiques Strato fait valoir de son côté qu’une recherche sur le site Google est équivalente à une heure de lumière dispensée par une ampoule à économie d’énergie.

Dans toutes ces actions, la consommation d’électricité de l’ordinateur de l’internaute n’est rien par rapport à celle du serveur géant qui va gérer la transaction. (suite…)


[France Graphique vendredi 29 février 2008]

Elle s’est répandue comme une traînée de poudre. L’information concernant l’arrêt de la production du dernier tome d’Harry Potter en Finlande sur un papier produit localement et certifié PEFC a fait, en l’espace de quelques clics, le tour du monde et été repris par les plus grands quotidiens nationaux.
L’objet de cette déferlante ? L’auteur J. K. Rowling aurait exigé que l’impression de son livre soit plutôt réalisée sur un papier certifié FSC, selon la très sérieuse agence de presse AFP. Ne pouvant donner suite à sa requête puisque la Finlande a choisi de certifier ses forêts et sa production nationale principalement selon les principes PEFC, sa maison d’édition Tammi aurait dû faire importer du papier certifié FSC depuis l’autre hémisphère… Le bilan carbone du transport annihilant de fait l’idée initiale de réduire l’impact de son livre sur l’environnement. Voilà pour la rumeur !
Dans les faits, J. K. Rowling n’a jamais exigé une telle ineptie. Elle a, selon son éditeur finlandais, mais également français (Gallimard Jeunesse), spécifié sa volonté de s’assurer que le papier utilisé provenait d’une forêt correctement gérée et que sa traçabilité soit garantie.
Cet imbroglio médiatique témoigne toutefois de la récente évolution des points de vue respectifs des deux organismes qui se tendent la main sur le blog anglo-saxon printweek.com mais continuent de s’affronter en coulisse.
Cette rapide enquête démontre, au-delà du caractère erroné d’une information reprise sans vérification, la facilité avec laquelle les efforts d’une industrie pouvaient être anéantis aux yeux du grand public. Plus largement, se pose alors la question de la certification. Que dit-elle ? À qui se destine-t-elle réellement ? Comment puis-je m’assurer de sa viabilité à long terme ? Premiers éléments de réponse dans le numéro 286 de France Graphique daté de mars 2008.

[The Guardian – 21/12/2007]

Le rapport du European Bird Census Council, RSPB et BirdLife International révèle que près de la moitié des espèces communes d’oiseaux en Europe sont sur la voie de l’extinction sur le continent européen. Des recensements entrepris au cours de ces 26 dernières années montrent que les populations de 45% d’espèces d’oiseaux communes ont décliné de manière inquiétante, voire dramatique sur le continent européen. Dans certains cas, 95% des populations d’oiseaux ont disparu 

Le rapport « State of Europe’s Common Birds 2007 » montre que les disparitions de populations d’oiseaux sont les plus fortes en zone agricole, notamment à cause des pratiques de l’agriculture industrielle.  95% des alouettes cochevis huppées ont disparu ainsi que près de 50% des vannaux et pluviers. Le pivert cendré à disparu à 81%, la perdrix grise à disparue à 79% tandis que les populations de tourterelles ont décliné de 62%.

http://www.guardian.co.uk/environment/2007/dec/21/conservation.wildlife?gusrc=rss&feed=environment


[LE MONDE | 19.12.07]
Décrire une corrélation entre variation du magnétisme terrestre et changement climatique : publiée en janvier par la revue Earth and Planetary Science Letters (EPSL), l’étude conduite par une équipe de chercheurs français menée par Vincent Courtillot, directeur de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), n’avait pas à l’époque défrayé la chronique. Elle fait, aujourd’hui, l’objet d’une virulente passe d’armes. Dans un article posté mardi 18 décembre sur RealClimate, un blog animé par des climatologues américains, Raymond Pierrehumbert, professeur de géosciences à l’université de Chicago, pose la question de savoir si ces travaux « franchissent la ligne séparant l’erreur simple de la tromperie active ».

L’affaire n’aurait guère eu d’ampleur si les auteurs de ces travaux, en particulier Vincent Courtillot et Jean-Louis Le Mouël, proches de Claude Allègre, ne comptaient parmi les quelques rares scientifiques qui continuent d’exprimer des doutes sur la responsabilité humaine dans le changement climatique. Pour y opposer, par exemple, des explications fondées sur la variabilité naturelle de l’activité solaire ou du géomagnétisme.
(suite…)


[ 20Minutes.fr, éditions du 19/12/2007]

Le géophysicien français Vincent Courtillot et certains de ses collègues, qui contestent l’origine humaine du réchauffement climatique, sont accusés par d’autres scientifiques d’avoir publié dans une revue américaine des données tronquées pour appuyer leur thèse.

Courtillot contre le GIEC

Dans un article intitulé «Are there connections between the Earth’s magnetic field and climate?» publié en janvier dans le journal Earth and Planetary Science Letters, le géophysicien français Vincent Courtillot et son équipe de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IGP) établissaient notamment une corrélation entre les variations du champ magnétique terrestre, du rayonnement solaire et des températures. Ils jetaient notamment le doute sur le fait que l’homme puisse être le principal responsable du réchauffement actuel. Une thèse qui contredit le dernier rapport du Groupe d’experts sur le changement climatique (GIEC) qui attribue avec une quasi certitude le réchauffement aux activités humaines.

Les Français parlent aux Français

Cet article est sévèrement critiqué par les climatologues Edouard Bard et Gilles Delaygue, du Collège de France. Dans un commentaire à paraître dans Earth and Planetary Science Letters à l’article de Courtillot, les deux chercheurs reprochent au géophysicien «un certain nombre d’approximations qui sapent leurs corrélations». Puis ils attaquent, point par point, les principaux arguments de Courtillot en démontrant qu’il s’est appuyé sur des données partielles ou tronquées pour parvenir à sa conclusion. Ils relèvent notamment que dans ses calculs, le chercheur de l’IGP a utilisé une approximation qui considère que la terre est un disque et non une sphère…

Les Américains s’y mettent

Sur le blog realclimate.org, qui rassemble les contributions de nombreux spécialistes du climat de renommée mondiale, le géophysicien américain Raymond T. Pierrehumbert s’en prend lui aussi à Courtillot. Dans un billet intitulé « Les Chevaliers de l’Ordre de la Terre Plate», il expose et complète, sur un ton très polémique, l’argumentation scientifique publiée par Edouard Bard et Gilles Delaygue. Le chercheur américain, qui a enseigné à l’université de Princeton et au MIT avant d’être professeur à l’Université de Chicago, rappelle d’abord que «nous en savons beaucoup sur l’impact climatique du CO2, et aucune combine avec les rayons cosmiques ou le champ magnétique ne peut faire disparaître cette physique».

« Je-m’en-foutisme et ignorance »

«Comme la plupart des travaux du genre, celui [de Courtillot et al.] est construit sur un vide intellectuel», affirme Pierrehumbert « Je-m’en-foutisme et ignorance, est l’interprétation de loin la plus charitable que l’on puisse apporter à cet ensemble ». Selon ce chercheur, «la plupart des corrélations sur lesquelles reposent les pauvres cas de Courtillot et al. sont en fait bidons», et il s’étonne que la honte ne pousse pas son collègue français, membre de l’Académie des Sciences, «à la recherche du plus proche trou de souris pour s’y cacher».

http://www.20minutes.fr/article/202189/Sciences-Les-sceptiques-francais-du-climat-accuses-de-tricherie.php


[LE MONDE | 18.12.07]

Google est décidément partout, même là où on l’attend le moins. Fin novembre, les dirigeants du moteur de recherche le plus utilisé au monde ont annoncé vouloir investir « des centaines de millions de dollars » dans les énergies renouvelables. Il s’agira de plancher sur les technologies permettant de produire de l’électricité moins chère que celle générée par les centrales au charbon (et, partant, moins émettrice en gaz à effet de serre).

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Les dirigeants de Google ont souligné le fait que le groupe californien était un gros consommateur d’énergie – au travers de ses énormes « fermes » de serveurs informatiques archivant une partie du « World Wide Web » -, et qu’il profiterait au premier chef de ce nouveau champ de recherche. « Les quantités d’énergie que les ordinateurs consomment dans le monde sont énormes. Notre but est de les réduire », selon Nelson Mattos, vice-président de la recherche et développement (R & D) pour l’Europe chez Google.

L’initiative a néanmoins suscité des critiques dans les milieux financiers. Des analystes ont suggéré que, si le géant du Web continuait à se développer tous azimuts – logiciels de bureautique, cartographie numérique, téléphonie mobile, réseaux « sociaux » -, sa stratégie risquait de devenir illisible. Et que son cours de Bourse en pâtirait. Google avait beau disposer d’une énorme trésorerie (13 milliards de dollars fin septembre 2007), il ferait mieux de se concentrer sur son « métier » de base : le moteur de recherche en ligne et l’offre publicitaire associée, qui lui assurent l’essentiel de ses revenus.

Sur la blogosphère, d’autres ont trouvé très irritants ces « good guys » de Google qui, non contents de vouloir « organiser l’information du monde et la rendre accessible de façon universelle », selon les termes de leurs deux fondateurs, Sergey Brin et Larry Page, prétendent maintenant sauver la planète.

Angélisme et cours de Bourse mis à part, pourquoi ne pas se réjouir qu’une entreprise aussi connue que Google dépense ses millions pour le climat ? Celles qui, de façon volontaire, ont annoncé vouloir investir autant pour une telle cause ne sont pas légion.

En 2006, en prenant tous les acteurs en compte (particuliers, entreprises, collectivités territoriales), les réductions volontaires de gaz à effet de serre n’ont atteint que 13 millions de tonnes dans le monde, selon la Mission climat de la Caisse des dépôts et consignations.

Google pourrait faire des émules. Alors que les dirigeants américains refusaient encore, mi-décembre, de s’engager à la conférence des Nations unies sur le climat, à Bali, sur des objectifs chiffrés de réductions d’émissions, ce sont peut-être les entreprises nationales qui montreront la voie à l’Etat fédéral.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-991096,0.html


C’est vrai que si on regarde les choses par le petit bout de la lorgnette… quelle déchéance ! Quand je pense que Domi nous gonflait avec les questions d’empreinte écologique et d’éco-bilan il y a encore 5 ans…

 

Dominique Voynet dans SUPERSIZE ME[Libération – 16/11/2007]

Dans leurs rêves les plus fous, les dirigeants de McDo n’auraient sans doute pas osé l’imaginer : un bon crêpage de chignon au sein des Verts concernant un satisfecit donné au géant de la restauration rapide par Dominique Voynet, ex-candidate du parti à la présidentielle, dans la dernière édition de L’EcoJournal de McDonald’s France. Une interview choc sous une photo très chic. La meilleure des campagnes de promo possible pour une chaîne présentée comme le chantre de la malbouffe. «Qu’elle aille causer devant les franchisés de McDo, OK! Mais qu’elle s’autorise à reproduire la photo officielle de sa campagne présidentielle à 15 000 exemplaires sur leur rapport environnement, ça risque de lui coûter aussi cher que lorsqu’elle avait dit que la marée noire de l’Erika n’était pas une catastrophe écologique. Au prochain conseil national des Verts, on va tous arriver avec nos Big Macs !» se gaussait hier un militant Vert.

Que dit Dominique Voynet dans cette fameuse interview ? Que McDo, «fortement présent dans les centres-villes, les quartiers de périphérie, les centres commerciaux…» a un vrai rôle à jouer dans les évolutions de comportement, et que les différents chantiers entrepris par la chaîne (baisse de la quantité d’emballage, recyclage des huiles, bilan carbone…) la rend «désormais légitime pour parler d’environnement à ses clients», même si certains sujets («la consommation de viande est-elle compatible avec nos obligations de réduction des gaz à effet de serre ?») ne sont pas faciles.

Interrogée hier par Libération, Dominique Voynet assume parfaitement. «Je suis allée plancher, il y a un an, devant les franchisés de McDo pour leur expliquer l’écologie politique. Je voulais aussi leur dire qu’ils n’étaient pas des sous-merdes et qu’ils avaient un vrai rôle à jouer dans la société ! Quand McDonald’s m’a demandé si je pouvais reprendre ces propos dans leur journal, j’ai bien sûr accepté. Les militants qui m’accusent, s’interdisent-ils d’aller chez Total, de manger du McDo ou d’acheter chez H&M ? On ne peut pas être sectaire à ce point !» La prestation, précisons-le, était bénévole.

Chez McDo, on ne boude pas son plaisir. «Nous avons voulu nous mettre sous le regard d’experts réputés plutôt “durs” afin de progresser. Sans Dominique Voynet, nous n’aurions peut-être pas entrepris de bilan carbone», explique Delphine Smagghe, responsable de l’environnement de McDo France. Verte mais lucide, Voynet précise : «Et même si McDo change de comportement pour des raisons économiques et pas écologiques, cela vaut le coup de les faire bouger !»

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/291759.FR.php


[« The western appetite for biofuels is causing starvation in the poor world » , article de George Monbiot, 6 novembre, 2007. Publié dans « The Guardian »]

On ne peut pas trouver plus fou. Le Swaziland, actuellement en prise à la famine, reçoit des aides alimentaires d’urgence. 40% de la population subit une grave crise alimentaire. Et qu’a décidé d’exporter le gouvernement? Des agrocarburants fabriqués à partir d’un de leurs aliments de base, la cassave.

Le gouvernement a alloué plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles à la production d’éthanol dans le comté de Lavumisa, qui se trouve être l’endroit le plus touché par la sécheresse. Ce serait sûrement plus rapide et plus humain de raffiner directement les habitants du Swaziland et de les mettre dans nos réservoirs. Une équipe de consultants en développement durable est sans aucun doute déjà en train de faire les additions.

C’est un des nombreux exemples d’un commerce décrit le mois dernier par Jean Ziegler , le rapporteur spécial de l’ONU, comme étant un « crime contre l’humanité », appelant, comme nous l’avons fait initialement dans cette rubrique, à un moratoire de 5 ans sur tous les objectifs et encouragements des gouvernements concernant les agrocarburants; ce commerce devrait être suspendu jusqu’à ce que les carburants deuxième génération – fabriqués avec du bois, de la paille ou des déchets – soient disponibles dans le commerce.

Sinon, le pouvoir d’achat supérieur des automobilistes des pays riches leur permettra d’enlever le pain de la bouche aux populations pauvres. Mettez des agrocarburants de première génération dans votre réservoir et il y en a qui mourront de faim.

(suite…)


[Der Spiegel – 09/12/2007]

Cette année en Europe, les sapins de noël sont rares et chers. Les coupables sont multiples : la mode croissante du sapin de noël dans les monarchies pétrolières, où l’on se fait livrer des cargaisons entières par avion, le boom du sapin de noël en Chine depuis plusieurs années, qui fait que les entreprises chinoises réservent à l’avance des plantations entières…  mais surtout l’essor des agro/bio necro-carburants  qui réduisent fortement les surfaces des plantations de sapins pour les fêtes. En Allemagne, cette année, les prix ont atteint des records. http://www.spiegel.de/wirtschaft/0,1518,522161,00.html


Bill Gates, Monsanto et la Fondation Rockefeller sont entrain de construire un « coffre-fort anti-apocalypse » au Pôle Nord.

[F. William Engdahl – Global Research 05/12/2007 – Trad Grégoire Seither]

Quand Bill Gates décide, par le biais de la Fondation Gates, d’investir environ 30 millions de dollars dans un projet, cela mérite qu’on s’y intéresse, non ? Et en ce moment, aucun projet n’est plus intéressant que celui qui est entrain d’être construit dans un endroit reculé du monde, l’archipel norvégien de Svalbard.

Bill Gates, en association avec la société Monsanto, la Fondation Rockefeller, la fondation Syngenta ainsi que le gouvernement norvégien, investit des millions dans la construction d’une banque des sémences, sous une montagne de l’île de Spitzberg, un ilot de la Mer de Barents, à environ 1 000 Km du Pole Nord.

Le nom de code officiel du projet est « Svalbard Global Seed Vault « , mais entre eux les partenaires l’appellent « le coffre fort de l’apocalypse » (doomsday vault) Si on en croit le communique de presse officiel, il s’agit d’une grotte artificielle, creusée sous une montagne à proximité du hameau de Longyearbyen, fermée par des doubles portes anti-explosions, équipées de systèmes d’alarme, de sas-anticontamination et aux parois renforcées par du béton armé d’un mètre d’épaisseur.

Il est prévu d’y stocker jusqu’à trois millions de variétés de semences provenant du monde entier afin de « garantir la préservation de la diversité des produits agricoles pour le futur« . Les semences seront spécialement emballées pour prévenir la formation de givre. Il n’y aura pas de personnel présent en permanence mais la relative difficulté d’accès du coffre-fort facilitera la surveillance du site à distance.

Je suis certain que vous n’avez pas prêté attention à la petite phrase, tout obnubilé que vous êtes par les détails techniques de ce communiqué. Le document dit, afin de garantir la préservation de la diversité des produits agricoles pour le futur. ‘

Quelle vision du futur ont les sponsors de ce projet pour qu’ils envisagent une menace globale sur la disponibilité des semences agricoles ? Ces semences sont déjà protégées, en plusieurs exemplaires, dans les différentes banques de semence qui existent à travers le monde.

Chaque fois que Bill Gates, la Rockefeller Foundation, Monsanto et Syngenta s’associent dans un projet commun, cela vaut le coup de creuser la question un peu plus profondément que les rochers du Spitzberg. Et quand on prend la peine de le faire, on trouve généralement des choses fascinantes. (suite…)


Fichtre ! La reprise de l’article du Réseau Voltaire sur la participation de notre Vénéré Leader à des stages de formation organisés par le Département d’Etat (on se demande ce que cela aurait été si on nous avait annoncé en 1981 que Mitterand était allé faire des stages de formation à Moscou ou à Tirana…) nous a valu plein de courrier des lecteurs… choqués par notre titre « provocateur » (bon, il faut dire que c’était voulu)…

Dans la foulée, le fanzine belge d’extrème-droite « Riposte » nous a envoyé une longue fiche détaillée sur José Bové, qui – selon les auteurs – est un agent de l’impérialisme agricole états-unien. Bové, un agent des USA, elle est trop belle pour pas qu’on la partage avec vous…

Allez vous chercher un café… c’est long, mais très instructif (sous toutes réserves, ça vient des fachos, hein, n’oubliez pas votre « grain of salt »)

JOSÉ BOVÉ – IDOLE DE LA GAUCHE, CACHE QUELQUE CHOSE DERRIÈRE SA MOUSTACHE

[Riposte – fanzine belge d’extrème droite – reçu 05/11/2007]

Inconnu il y a un an, José Bové, véritable incarnation du Gaulois, est devenu, à la suite de la destruction du Mc Do de Millau en août 1999 et ses 23 jours de prison, l’un des personnages les plus populaires de France et du monde. Après le sommet de l’OMC à Seattle, ce combattant de la « malbouffe » manifestait à Davos en février dernier. Il dîne avec Lionel Jospin, discute avec Jacques Chirac d’égal à égal. Business Week le classe parmi les 50 personnalités qui font bouger l’Europe. Il vient de faire son entrée dans l’Encyclopedia Universalis et figure parmi les mots-clés du réseau Echelon. A l’image d’un Coluche, s’il se présente à l’élection présidentielle, ce candidat « anti-mondialisation » est déjà crédité de 16% de voix potentielles. C’est la nouvelle icône de la « gauche caviar » qui se moque bien que la France soit le 1er exportateur mondial de produits agricoles non transformés et le troisième pour les produits transformés. Donc un concurrent de taille pour les Etats-Unis qui ne peuvent que souhaiter l’adoption d’une agriculture à la José Bové qui ramènerait la France au XIXe siècle. C’est là tout l’art de la mystification et de la propagande de ce militant anarcho-syndicaliste.

(suite…)


Y a pas à dire, le lobby productiviste fonctionne bien… aller jusqu’à porter plainte contre la diffusion du film d’Al Gore et pinailler sur des détails pour discréditer l’ensemble de la thèse, c’est pas mal.

Mise à jour du 16/10/2007 : Stewart Dimmock est un agent des lobbies industriels d’extrème droite – cf article de Ayad Singh, à Londres)

Je me demande ce qui se passerait si on portait plainte contre la diffusion officielle d’autres films de propagande dans les écoles, qui contiennent des ficelles encore plus grosses et des affirmations factuelles encore plus erronées… Je me souviens par exemple d’un documentaire sur le nucléaire que nous passait notre prof de physique/chimie ou d’un documentaire à la gloire du « laissez-faire », réalisé par l’OCDE, et qui passait en cours d’histoire/géo…

Mais ceci dit, c’est bien qu’on soumette la propagande d’Al Gore à une analyse factuelle. Ce serait juste intéressant d’entendre sa réponse aux critiques de la Haute Cour.

[IES News Service – 09/10/2007]
Le documentaire oscarisé d’Al Gore « Une vérité qui dérange » a été critiqué hier par un juge de la Haute Cour britannique qui a souligné que le film contient « neuf erreurs scientifiques ». Le juge Barton a reconnu que le film est « factuellement correct dans la plus grande partie de sa présentation » du changement climatique, il cite néanmoins neuf erreurs majeures dans l’argumentaire, « des erreurs provoquées par le contexte alarmiste et exagéré du film » en vue de souligner le point de vue de l’ancien Vice-président et Prix Nobel.

Le juge se prononçait suite à une plainte déposée par Stewart Dimmock, directeur d’école dans le Kent et membre d’un parti ultra-libéral, « The New Party », qui s’oppose au fait que le film d’Al Gore soit diffusé dans les écoles britanniques dans le cadre d’une mallette pédagogique sur le changement climatique, financée par le gouvernement. (suite…)


[The Observer – UK – 10/06/07 – Trad. Grégoire Seither]
Si l’organisation d’éco-certification britannique The Soil Association réussit à faire accepter à ses adhérents les modifications de son cahier de charges, des aliments labellisés comme étant « bio » ne recevront plus leur certification s’ils ont été transportés par avion.

« Nous sommes confrontés de plus en plus à des légumes, des fruits et autres aliments marqués comme étant ‘bio’ et donc considérés comme ‘bons pour l’environnement’ mais qui arrivent du Brésil, du Chili ou d’Afrique par transport aérien. Or, dans la perspective d’une inclusion des émissions carbone dans l’éco-bilan d’un produit, des aliments importés par avion contribuent fortement au réchauffement climatique » explique le communiqué de l’association, seule accréditée à attribuer le label « Issu de l’agriculture biologique » en Grande-Bretagne.

Si ce nouveau cahier des charges est accepté pas le conseil d’administration, l’association limitera voire refusera d’accorder son label à des aliments transportés par voie aérienne… ce qui aurait d’importantes conséquences pour les magasins « bio » en Grande-Bretagne, qui vendent traditionnellement des fruits et légumes provenant de producteurs distants.

« Même si elle est « bio », une tomate qui arrive d’Espagne à bord d’un avion cargo pollue tellement l’environnement que son facteur bio-positif est annulé. A la limite, un cageot de tomates produites localement en non-bio sera moins nocif pour la planète qu’un kilo de tomates bio aéroportées » explique Colin Hayes, maitre-assistante en bio-écologie à l’université de Reading.

http://environment.guardian.co.uk/food/story/0,,2089233,00.html