Changement climatique



[Cécile Chevré – Croissance & Opportunités – 13/05/2013]

Tout d’abord dans le conflit entre l’Ukraine et la Crimée. Kiev a en effet décidé le 26 avril dernier de couper les vannes du canal de Crimée du Nord, un canal qui assure à lui seul 85% des besoins en eau de la Crimée. Exemple frappant de l’utilisation de l’eau dans le cadre des conflits géopolitiques.

Comme je vous le disais quand nous nous sommes intéressés au sujet il y a quelques mois (vous pouvez retrouver l’article en question ici), il n’y a pour l’instant aucun exemple historique de guerre déclenchée à cause et uniquement à cause de l’eau. Seules les révoltes sociales, appelées justement « la Guerre de l’eau », qui ont frappé la Bolivie en 2000 pourraient constituer l’exception à cette règle.

Mais cette ressource indispensable, non seulement aux hommes mais aussi à l’agriculture, l’élevage sans oublier l’industrie, est de plus en plus utilisée comme un moyen de pression dans des conflits géopolitiques ou économiques entre pays. L’exemple de la Crimée nous le rappelle.

La composante hydrique des conflits devrait d’autant plus s’accentuer dans les années qui viennent que, selon un récent rapport de l’Unesco, deux tiers de la population mondiale souffrira de la pénurie d’eau d’ici à 2025.

La Californie se déshydrate à vue d’oeil
Si le terme de guerre de l’eau a refait surface ces dernières semaines, c’est aussi à cause des tensions grandissantes autour des réserves hydriques en Californie. L’Etat connaît une sécheresse qui concourt pour le titre peu envié de pire sécheresse de l’histoire californienne. Depuis trois ans, l’Etat est effectivement dans une situation préoccupante entre précipitations au plus bas et températures excessives. (suite…)


Une image vaut mieux qu’un long discours…

monsanto_employees


[Julie Le Bolzer – Siné Hebdo – n°83 – 07/04/2010 ]
Une requête sur un moteur de recherche laisse une empreinte carbone colossale. Bientôt, on émettra moins de C02 en allant chercher l’info sur place en avion.

Une recherche Google représente 7 grammes de dioxyde de carbone, soit une ampoule allumée pendant une heure. Deux requêtes équivalent à 15 gramme-s de C02, soit l’énergie nécessaire pour porter à ébullition le contenu d’une bouilloire.

Un constat alarmant, fruit d’une étude d’Alex Wissner-Gross, physicien à l’université de Harvard. Selon lui, un seul clic depuis un ordinateur personnel met en branle une foule d’appareils électriques: la demande est acheminée vers un serveur, puis vers un autre, et encore un autre… jusqu’au « data center » final, gigantesque terminal informatique. Au nombre de 45 millions dans le monde, ces « data centers » ont doublé leur consommation électrique en cinq ans, avec une facture énergétique atteignant près de 5 milliards d’euros pour la seule Europe de l’Ouest.

Pour certains, cette voracité énergétique relève de la légende urbaine au vu de la difficulté de calculer l’énergie utilisée par un seul consommateur sur des équipements partagés par des millions d’individus. Un argument qui s’est quelque peu effrité le mois dernier, lorsque le ministre américain de l’Énergie, Steven Chu, déclarait son inquiétude face à « ces centres de données qui consomment 3 % de l’électricité du pays ».

À ce rythme, d’ici deux ans, outre-Atlantique, les « data centers » émettront autant de C02 que la flotte aéronautique américaine. Il sera alors plus écolo de prendre un avion en direction ·de Tahiti plutôt que de faire une recherche sur les tikis (statues et masques tribaux) polynésiens.


Claude Bourguignon, est un ingénieur agronome français, réputé pour ses travaux et expériences sur la microbiologie des sols. Fondateur du LAMS : Laboratoire d’Analyse Microbiologique des Sols, il travaille en France, mais aussi en Europe, en Amérique et en Afrique.

Il est parmi les premiers, dans les années 1970, a avoir alerté sur la dégradation rapide de la biomasse et de la richesse des sols en micro-organismes (bactéries et champignons microscopiques), ainsi que sur la perte d’humus et de capacité de productivité des sols agricoles européens, ou des sols auxquels on appliquait les mêmes méthodes en climat tropical ou subtropical. Il a contribué à développer des techniques alternatives qui se sont avérées très efficaces, mais qui demandent une bonne technicité et connaissance du fonctionnement écologique des sols.

Vidéo extraite du film  » Alerte à Babylone  » de Jean Druon au éditions Voir et Agir : http://www.voiretagir.com/ (film en vente sur le site)
Beaucoup plus sur le film http://deconstruire.babylone.over-blog.org/article-5965674.html

Le film est visible en entier sur Youtube : http://www.youtube.com/results?search_query=Alerte+%C3%A0+Babylone&search_type=&aq=f

Interview de Claude Bourguignon: http://divergences.be/spip.php?article509


[Thierry Meyssan – Voltaire – 18/12/2009]

Alors qu’une gigantesque campagne de presse présente le sommet de Copenhague sur les changements climatiques comme celui de la dernière chance pour « sauver la planète », Thierry Meyssan estime que, malgré les apparences, les questions en débat ne sont pas d’ordre environnemental, mais financier. Selon lui, il ne s’agirait pas d’inventer un nouveau modèle de production écologique, mais de relancer le capitalisme anglo-saxon. Dans ce premier article, il souligne la méprise initiale : il n’y a pas, à l’ONU, de consensus scientifique. Simplement parce qu’il ne peut pas y en avoir en un tel lieu.

La venue annoncée de 110 chefs d’État et de gouvernement au sommet de Copenhague sur les changements climatiques semble créditer l’existence d’un consensus international : le climat de la terre se réchaufferait et ce changement serait imputable à l’activité industrielle.

Plutôt que de discuter le bien-fondé ce cette assertion, je voudrais montrer qu’elle n’a pas de base scientifique, mais ressort uniquement de la politique. Je traiterais dans un article ultérieur le profil des responsables actuels de la lutte contre ler échauffement climatique et leurs mobiles.

Pour comprendre ce que signifient les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) —l’instance de l’ONU qui a élaboré la doxa actuelle et qui a reçu pour cela le Prix Nobel de la Paix au côté d’Al Gore—, il faut observer que c’est la seconde fois qu’une organisation composée d’experts désignés par les États est créée au sein de l’ONU pour dire la Science.

L’IY2KCC

La première expérience de ce type d’organisation est le Centre de coopération internationale pour l’année 2000 (IY2KCC). Son histoire peut nous apprendre beaucoup sur ce qui se passe actuellement à Copenhague.

Dès 1996, l’idée que les logiciels informatiques tomberaient en panne en l’an 2000 a commencé à circuler. Le sénateur républicain Bob Bennett a attiré l’attention de ses collègues sur les implications dramatiques que cela pourrait avoir sur les marchés financiers, à une époque où les transactions boursières sont orchestrées par des programmes informatiques réagissant au millième de seconde à la moindre variation de cours. Le fait que Bennett soit une haute personnalité de l’Église de Jésus-Christ et des Saints des Derniers Jours (« les mormons ») laissait à penser que le danger évoqué n’était peut être qu’une peur millénariste. Cependant, le sénateur fut rapidement soutenu par des « experts ». Bientôt le Federal Financial Institutions Examination Council (FFIEC), qui regroupe les différentes instances fédérales régulant les marchés financiers, décida d’harmoniser ses systèmes informatiques en vue de l’an 2000.

En novembre 1997, Bob Bennett et son collègue démocrate Christopher Dodd présentèrent et firent adopter le Computer Remediation and SHareholder Protection Act (littéralement la loi sur la réparation des ordinateurs et la protection des actionnaires, mais l’important est que cela constitue l’acronyme CRASH Protection Act). Ils écrivirent également au président Bill Clinton pour qu’il prenne le leadership mondial pour résoudre ce problème.

Le vice-président Al Gore s’empara de l’affaire. Il s’était forgé, à tort ou à raison, l’image d’un milliardaire qui s’était engagé à équiper son pays « d’autoroutes de l’information » (c’est-à-dire de réseaux de communication donnant notamment accès à Internet). Il installa à la Maison-Blanche un Conseil présidentiel pour l’adaptation de l’année 2000 (President’s Y2K Conversion Council) [1]. La direction en fut confiée à Josh Koskinen, jusque-là chargé d’élaborer la politique fiscale à l’égard de l’industrie de l’informatique. La dénomination du Conseil utilise un mot ambigu « Conversion » (que j’ai traduis par « adaptation »). Dans le contexte de l’an 2000, il évoque aussi la nécessaire conversion que les chrétiens fondamentalistes doivent opérer pour conjurer la fin des temps. (suite…)


Où sont les victimes de ce complot ? Est-ce qu’on peut nous donner les noms de chercheurs qui auraient été punis par la « communauté scientifique » pour avoir douté des théories du réchauffement climatique ? Quel chercheur s’est vu couper les fonds de recherche pour « doute » ?  Combien de Paul-Eric Blanrue dans le débat climatique ?

[MaxiSciences – 26/11/2009]

États-Unis – Suite à la publication de milliers de documents piratés au Centre de recherche sur le climat de l’université britannique d’East Anglia (voir article), les parlementaires républicains du Congrès américain ont décidé d’ouvrir une enquête. Ces e-mails prouveraient, selon les pirates qui les ont publiés, des manipulations de résultats par les climatologues afin d’accentuer l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique.

Certains e-mails mis en ligne tendraient à prouver que les scientifiques ont à plusieurs reprises tenté de camoufler, minimiser ou falsifier certaines données climatiques. Avant modification, celles-ci seraient allées à l’encontre du courant qui fait état d’un effet de serre engendré par les émissions de CO2 produites par l’homme.

Le sénateur James Inhofe, sceptique quant à l’impact humain sur le réchauffement climatique, s’est adressé à l’inspection générale de plusieurs agences gouvernementales américaines ainsi qu’à des scientifiques, afin qu’ils archivent les données relatives à ces échanges.

Les parlementaires souhaitent faire toute la lumière sur le rôle joué par les chercheurs américains dans la publication d’un rapport des Nations Unies sur le réchauffement climatique  très souvent cité et qui a notamment servi de base à des demandes au Congrès et auprès de l’administration américaine, de limitation des émissions de gaz à effet de serre.

De son côté, Kevin Trenberth, l’un des chercheurs dont les e-mails ont été piratés, estime que les documents publiés ne prouvent l’existence d’aucune collusion entre les scientifiques mais seulement celle d’un débat constructif et argumenté.

http://www.maxisciences.com/climat/climat-aux-tats-unis-les-republicains-enquetent-sur-les-e-mails-pirates_art4640.html


Article intéressant de Monbiot… notamment sur le profil des « sceptiques ». Ce qu’il ne mentionne pas, par contre, c’est peut être tout simplement une sorte de « fatigue » du public face au débat climatique. On ne peut pas se faire bombarder à longueur de journée par des messages catastrophistes du genre « c’est la fin du monde » (et Monbiot est un des principaux Philipulus en la matière) sans finir par prendre un peu de recul sur la chose. Mais c’est vrai que, aux Etats-unis, la population « sceptique » se compose avant tout de personnes vivant dans une bulle néo-conservatrice, ne lisant que les publications de son camp, n’écoutant que la radio de son camp… Allez faire un tour du côté des « right-wingers » et « tea-baggers » aux USA, vous serez effrayé à quel point c’est devenu une secte. Pour moi qui suis issu d’une vieille famille de Républicains conservateurs, l’idée que ces gens là représentent la majorité du Parti de mes parents et grand-parents, me fout les jetons. (Tim Carr)

[Georges Monbiot – Monbiot.com – 02/11/2009]

There is no point in denying it: we’re losing. Climate change denial is spreading like a contagious disease. It exists in a sphere which cannot be reached by evidence or reasoned argument; any attempt to draw attention to scientific findings is greeted with furious invective. This sphere is expanding with astonishing speed.

A survey last month by the Pew Research Centre suggests that the proportion of Americans who believe there’s solid evidence that the world has been warming over the past few decades has fallen from 71% to 57% in just 18 months(1). Another survey, conducted in January by Rasmussen Reports, suggests that, due to a sharp rise since 2006, US voters who believe that global warming is the result of natural causes (44%) now outnumber those who believe it is caused by human action (41%)(2).

A study by the website Desmogblog shows that the number of internet pages proposing that manmade global warming is a hoax or a lie more than doubled in 2008(3). The Science Museum’s Prove it! exhibition asks online readers to endorse or reject a statement that they’ve seen the evidence and want governments to take action. As of yesterday afternoon, 1006 people had endorsed it and 6110 had rejected it(4). On Amazon.co.uk, books championing climate change denial are currently ranked at 1,2,4,5,7 and 8 in the global warming category(5). Never mind that they’ve been torn to shreds by scientists and reviewers, they are beating the scientific books by miles. What is going on?

It certainly doesn’t reflect the state of the science, which has hardened dramatically over the past two years. If you don’t believe me, open any recent edition of Science or Nature or any peer-reviewed journal specialising in atmospheric or environmental science. Go on, try it. The debate about global warming that’s raging on the internet and in the rightwing press does not reflect any such debate in the scientific journals.

(….)

Such beliefs seem to be strongly influenced by age. The Pew report found that people over 65 are much more likely than the rest of the population to deny that there is solid evidence that the earth is warming, that it’s caused by humans or that it’s a serious problem(9). This chimes with my own experience. Almost all my fiercest arguments over climate change, both in print and in person, have been with people in their 60s or 70s. Why might this be?

There are some obvious answers: they won’t be around to see the results; they were brought up in a period of technological optimism; they feel entitled, having worked all their lives, to fly or cruise to wherever they wish. But there might also be a less intuitive reason, which shines a light into a fascinating corner of human psychology.

In 1973 the cultural anthropologist Ernest Becker proposed that the fear of death drives us to protect ourselves with “vital lies” or “the armour of character”(10). We defend ourselves from the ultimate terror by engaging in immortality projects, which boost our self-esteem and grant us meaning that extends beyond death. Over 300 studies conducted in 15 countries appear to confirm Becker’s thesis(11). When people are confronted with images or words or questions that remind them of death they respond by shoring up their worldview, rejecting people and ideas that threaten it and increasing their striving for self-esteem(12).

One of the most arresting findings is that immortality projects can bring death closer. In seeking to defend the symbolic, heroic self that we create to suppress thoughts of death, we might expose the physical self to greater danger. For example, researchers at Bar-Ilan University in Israel found that people who reported that driving boosted their self-esteem drove faster and took greater risks after they had been exposed to reminders of death(13).

A recent paper by the biologist Janis L Dickinson, published in the journal Ecology and Society, proposes that constant news and discussion about global warming makes it difficult for people to repress thoughts of death, and that they might respond to the terrifying prospect of climate breakdown in ways that strengthen their character armour but diminish our chances of survival(14). There is already experimental evidence suggesting that some people respond to reminders of death by increasing consumption(15). Dickinson proposes that growing evidence of climate change might boost this tendency, as well as raising antagonism towards scientists and environmentalists. Our message, after all, presents a lethal threat to the central immortality project of Western society: perpetual economic growth, supported by an ideology of entitlement and exceptionalism.

If Dickinson is correct, is it fanciful to suppose that those who are closer to the end of their lives might react more strongly against reminders of death? I haven’t been able to find any experiments testing this proposition, but it is surely worth investigating. And could it be that the rapid growth of climate change denial over the past two years is actually a response to the hardening of scientific evidence? If so, how the hell do we confront it?

http://www.monbiot.com/archives/2009/11/02/death-denial/


[Serge Leblal – Le Monde Informatique – 27/08/2009]
Et si le retrait de certaines substances toxiques était à l’origine des explosions d’iPhone?

Alors que le nombre d’écrans d’iPhone craquelés à la suite d’une supposée explosion ne cesse d’augmenter et qu’Apple se complait dans un silence coupable, les raisons qui expliqueraient ces mystérieux accidents se multiplient. Batterie explosive ? Ecran trop fin ? Coque fragile ? Surchauffe solaire ? Et si finalement, il fallait plutôt chercher du côté des efforts réalisés par Apple pour satisfaire les lobbies écologistes?

Régulièrement épinglé par le Guide pour une high-tech responsable de Greenpeace sur l’usage de Polychlorure de vinyle (PVC) et de retardateurs de flamme bromés (RFB) dans la fabrication de son smartphone, Apple a fini par réagir. Par la voix de son charismatique président Steve Jobs, il avait annoncé en mai 2007 que fin 2008 ses produits n’utiliseraient plus de tels produits toxiques pour la fabrication des circuits flexibles ou la protection de l’antenne intégrée (jusqu’à 10% du poids de l’iPhone). Une page web du site d’Apple recense d’ailleurs les produits toxiques supprimés dans la fabrication des produits de la marque.

Apple a supprimé les produits toxiques qui empechaient la surchauffe

Seul problème, le rôle des RFB consiste à prévenir la combustion des plastiques en cas de surchauffe. Et on ne sait pas quel substitut Apple utilise aujourd’hui pour protéger les composants électroniques des derniers iPhone de tels risques. Les explosions constatées récemment ne sont-elles pas liées à la disparition des RFB et à l’utilisation d’un matériel certes moins toxique mais également moins efficace ? Récemment pointé du doigt par Greenpeace pour son insistance à utiliser des retardateurs de flamme bromés dans ses produits, HP avait indiqué qu’il n’y avait pas à ce jour de solution de rechange suffisamment efficace pour remplacer ce produit toxique

Alors les nombreuses casses spontanées d’écrans d’iPhone en France sont-elles dues à une mauvaise conception dictée par des impératifs environnementaux mal maîtrisés ? A trop vouloir devenir green, Apple a-t-il négligé la sécurité des ses clients ?

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-et-si-le-retrait-de-certaines-substances-toxiques-etait-a-l-origine-des-explosions-d-iphone-29052.html


[Gregor Seither – IES News Service – 26/07/2009]
Il y a environ deux semaines, l’Administration Obama a rendues publiques environ 1 000 photos prises par les satellites espions de l’Armée U.S. au-dessus de l’Arctique et jusqu’ici censurées par l’Administration précédente.

Ces photos avaient été prises dans le cadre d’un programme de recherche scientifique qui permet aux chercheurs de demander et d’obtenir des prises de vues faites par les satellites de surveillance militaire. L’Administration Bush avait autorisé les chercheurs à consulter les photos mais avait interdit leur publication.

Pour Jeff Huber, de l’Académie Nationale des Sciences, « il est probable que ces photos allaient trop à l’encontre de la vulgate préchée par les lobbies industriels à Washington, qui veut que rien n’est certain en termes de réchauffement climatique et qu’il est urgent d’attendre avant de faire quoi que ce soit qui puisse déranger les industriels… ou les frapper au portefeuille. »

L’Administration Bush est déjà accusée d’avoir fait disparaître plusieurs rapports scientifiques dénonçant l’impact environnemental d’une exploitation pétrolière et minière dans les zones du Grand Nord… une exploitation que les lobbies et amis du président Bush ne cessent de réclammer. « Ne rien faire qui pourrait facher les amis industriels et financiers qui forment l’équipe de Bush » précise Jeff Huber.

Au début du mois, la National Academy of Science a conseillé à la nouvelle administration de « déclassifier » ces photos, ce qui a été fait le jour même. L’attention de la presse a été attirée sur ces documents à cause de la publication, hier, par le Guardian, de la photo suivante, qui est assez frappante. Il s’agit des glaces au large de la ville de Barrow, en Alaska, prises lors de l’été 2006 et l’été 2007 :

Photo censurée par l'Administration Bush montrant le recul des glaces arctiques

Photo censurée par l'Administration Bush montrant le recul des glaces arctiques

Mais bien d’autres images tout aussi dérangeantes sont désormais consultables sur le site de la « Global Fiducials Library » de l’institut de recherche géologique U.S. <http://gfl.usgs.gov/ArcticSeaIce.shtml>.

Voici , par exemple, l’évolution, sur six ans, des glaces dans la Mer de Beaufort :

Photo censurée par l'Administration Bush montrant le recul des glaces arctiques

Photo censurée par l'Administration Bush montrant le recul des glaces arctiques

Ou encore, la preuve du recul important du Glacier de Béring (dont le lobby industriel veut nous faire croire qu’il avance en fait) :

Recul du Glacier de Béring

Recul du Glacier de Béring


Climat : cesser d’émettre du CO2 ou aller à la catastrophe, par George Monbiot
[Par George Monbiot, The Guardian, 16 mars 2009 – Trad. Contre-Info]
Sur cette frontière grammaticale parfois ténue qui sépare le conditionnel du futur, l’hésitation est-elle encore de mise ? Faut-il écrire que le réchauffement serait ou sera de deux degrés, si ce n’est quatre ?

Les derniers résultats de la communauté scientifique rendus publics lors de la récente conférence de Copenhague sur le climat n’autorisent plus, semble-t-il, à tergiverser. Doit-on en conclure que, le combat contre les émissions étant si mal engagé, il conviendrait désormais de consacrer tous nos efforts à l’adaptation à un futur inévitable ?

Sûrement pas, avertit Monbiot. Car si une reconfiguration immédiate de nos systèmes énergétiques peut sembler fort coûteuse et à la limite extrême de la faisabilité, le prix à payer est sans commune mesure avec celui de la catastrophe d’un emballement incontrôlable du climat. Nous n’aurions plus alors d’autre choix que de consacrer toutes nos énergies à la survie, avant que la bataille ne soit définitivement perdue, non seulement pour l’humanité, mais aussi pour la planète dans son entier.

Rarement sans doute, l’exigeante ligne de conduite résumée par la devise de la maison d’Orange ne se sera imposée avec autant de force. « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ».

Calmement en public, mais haut et fort en privé, les climatologues dans le monde entier disent la même chose : c’est fini. Le moment où on aurait pu éviter un réchauffement de la planète de 2 degrés est passé. Les occasions d’y parvenir ont été gâchées pour cause de déni et de retard à agir. Sur la trajectoire actuelle, nous aurons de la chance si nous en tirons avec 4 degrés. Les mesures d’atténuation, de limitation des émissions de gaz à effet de serre, ont échoué, et désormais nous devons nous adapter à ce que la nature nous réserve. Si nous le pouvons.

Tel était, en tout cas, le murmure insistant entendu durant la conférence sur les changements climatiques à Copenhague la semaine dernière (1). C’est à peu près le message que Bob Watson, le conseiller scientifique principal pour l’environnement au ministère de l’Environnement, a délivré au gouvernement britannique (2). C’est également la conclusion évidente, quoique non exprimée, que tirent des dizaines de scientifiques. Par exemple, les travaux récents menés par des chercheurs du Tyndall Centre for Climate Change Research, indiquent que même avec une réduction à l’échelle mondiale des émissions de 3% par an à partir de 2020, pourrait nous conduire à un réchauffement de quatre degrés d’ici à la fin du siècle (3) (4) . À l’heure actuelle, les émissions croissent au contraire à peu près à ce rythme. Si cela se poursuit ainsi, quelles en seront les conséquences ? Six ? Huit ? Dix degrés ? Qui sait ?

Face à de tels chiffres, je ne peux blâmer quiconque qui serait tenté par le renonceement. Mais avant de succomber à cette fatalité, permettez-moi de vous exposer les choix auxquels nous sommes confrontés. (suite…)


Si vos gosses vous demandent quel métier choisir quand ils seront grands, dites leur que paysan/marraicher c’est un métier d’avenir… Et commencez déjà à leur chercher un lopin de terre à exploiter…

[Gregor Seither – IES News Service – 21/03/2009]
Le directeur du conseil scientifique du gouvernement britannique, le Professeur John Beddington, tire la sonnette d’alarme : les effets combinés de la crise alimentaire, de la limitation d’accès à de l’eau potable et de la raréfaction des sources d’énergie risquent de provoquer des émeutes, des conflits transfrontaliers et une vague massive d’immigration de réfugiés cherchant à fuir les régions les plus affectées. Pour le professeur Beddington, ces crises deviendront aigues dès 2030.

Dans un discours devant les participants de la conférence Sustainable Development UK, organisée par le gouvernements britannique à Westminster, Beddington a expliqué que l’accroissement démographique, les succès des programmes d’amélioration de la santé et de lutte contre la pauvreté ainsi que la croissance économique des nations émergentes ont pour conséquence un accroissement exponentiel de la demande en nourriture, eau potable et ressources énergétiques. L’accroissement de cette demande, qui devrait aller en s’accélérant au cours des 20 prochaines années, survient à un moment où les pays de la planète sont confrontés à une autre urgence : modifier leurs comportements énergétiques et de consommation afin de lutter contre l’émission des gaz à effet de serre. (…)

Toujours selon le Prof. Beddington, si les prix alimentaires se sont à nouveau tassés après leur forte augmentation l’an dernier, la production mondiale de céréales telles que le blé ou le mais n’arrive toujours pas à suivre la demande. Aujourd’hui les réserves mondiales ne représentent que 14% de la demande annuelle, un taux tellement bas qu’il suffirait d’une sécheresse, d’une inondation ou d’une mauvaise récolte dans une région productrice majeure pour faire à nouveau exploser les prix.

« Une inondation comme celle qui a frappé les Etats-unis l’an dernier ou encore un été trop sec en Chine suffiraient à faire basculer la situation. Les prix grimperaient à nouveau, déclenchant des émeutes de la faim à travers le monde. Et cette fois ci la gouvernance mondiale alimentaire n’a plus les moyens de réguler les prix en mettant des réserves sur le marché » explique Beddington, « car la majorité des réserves ne sont pas stockées dans des hangars mais sont simplement des tonnages d’aliments actuellement en transit entre les différents ports« .

« Nos réserves alimentaires n’ont jamais été aussi basses depuis 50 ans, alors que nous devons accroître notre production alimentaire de 50% d’ici à 2030. Et simultanément il va nous falloir 50% de plus d’énergie et 30% de plus d’eau potable. »

« Cette situation explosive représente la plus grande menace pour la stabilité et la paix mondiale qui ait jamais existé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes vivent dans les régions les plus exposées et n’auront pas d’autre choix que de partir pour tenter de survivre ailleurs. Les sources de conflits, d’épidémies, de guerres seront innombrables… et jusqu’à présent l’humanité n’a encore jamais apporté la preuve qu’elle savait gérer ce genre de situation. »

Avant d’occuper le poste de Conseil scientifique en chef du gouvernement, John Beddington était professeur de Biologie démographique appliquée (population biology) au Imperial College de Londres. Il est reconnu comme un expert mondial sur l’emploi durable de ressources renouvelables.


The Independent – Tim Walker, 12 octobre 2008 – Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info]

Un réchauffement planétaire se déroule et nous en sommes rendus responsables, pas vrai ? C’est certainement l’avis de presque chaque expert en la matière. Sauf qu’une bande de négateurs purs et durs tourne toujours en dérision le consensus. Sont-ils complètement à la masse ?

Jugez en par vous-même . . .


La légende l’appelle le « grand prêtre de la supercherie et de la destruction mondiale. » Son image le représente en dragon crachant le feu. Et, qui fait l’objet de cette méchante attaque personnelle ? Nul autre qu’Al Gore, celui qui a obtenu l’an dernier le Nobel de la Paix avec le Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution Climatique (GIEC), pour avoir réussi à porter à l’attention publique de la planète l’emmerdement du changement climatique.

Tout le monde ne rejoint pas Gore et ses convictions sur l’avenir de notre planète, et surtout pas Hans Schreuder, 62 ans, ancien chimiste, auteur du site ILoveMyCarbonDioxide <http://www.ilovemycarbondioxide.com/&gt; [j’adore mon CO2] qui combat Gore, (voir page 29). Schreuder est l’un de ceux qui font toujours montre de scepticisme au sujet du changement climatique, en dépit du nombre de preuves qui nous sont présentées journellement, à nous le public, malgré l’acceptation unanime de la théorie du changement climatique par chaque académie scientifique nationale du monde industrialisé

Même le Président Bush, qui a bloqué pendant si longtemps toute avancée, a reconnu que le changement climatique est réel et le fait des émissions carbonées de l’Homme. Et même Bush a essayé, sans enthousiasme toutefois, de faire quelque chose dans les derniers jours de son administration. (Bien qu’il reste la grande gageure de persuader les nouveaux grands pollueurs, la Chine et l’Inde, de signer tous les accords de réduction.)

Les sceptiques racontent que, dans les rapports du GIEC, les principales preuves d’un changement climatique régit par le carbone sont des âneries [1]. Plus précisément, la courbe en « crosse de hockey, » qui corrèle fortement la montée de la température mondiale à la forte hausse des émissions carbonées, tout comme ce que démontre Gore à l’aide d’une grue hydraulique dans son film Une vérité qui dérange. Les adversaires de Gore disent que, en réalité, les signes du début de la baisse de la température mondiale sont en là depuis l’an 2000.

En 2005, le comité sur l’économie de la Chambre des Lords a exprimé son « inquiétude » quant à l’objectivité du GIEC, suggérant que ses projections étaient « influencées par des considérations politiques. » Par la suite, les allégations du comité ont été rejetées par le gouvernement et le Rapport Stern sur les aspects économiques du changement climatique. Mais les discussions des groupes d’intérêts ont uni les sceptiques, lesquels font à leur tour l’objet de l’accusation souvent formulée d’être dans la poche de la grosse industrie pétrolière et gazière, ou du Parti Républicain étasunien.

Les incrédules viennent du monde politique, économique, de la télévision et, surtout, scientifique. David Bellamy, un professeur de botanique qui était auparavant la figure télévisuelle de l’évangélisation écologique, a été comparé à un négationniste de l’Holocauste car il ne croit pas que les rejets carbonés entraînent le changement climatique. Le climatologue Piers Corbyn (page 25) est sûr que le changement climatique est dû à l’activité solaire, pas au CO2. L’économiste Ruth Lea (page 25) prévient sur les mesures du GIEC et l’intérêt des entreprises. Martin Durkin (page 28), l’auteur du documentaire The Great Global Warming Swindle (l’escroquerie du grand réchauffement mondial), affirme que le domaine écologique est trop vaste pour que l’on puisse avoir les moyens d’en connaître les lois scientifiques. Et l’ancien Chancelier, Nigel Lawson (page 27), soutient que, si la science du changement climatique est peut-être correcte d’une façon générale, ses conséquences sont exagérées.

Devions-nous donner leurs opinions incompétentes ? Que vous soyez d’accord ou pas (et il y a des chances pour que vous ne le soyez pas), les mécréants du changement climatique n’ont pas l’intention de la boucler. (suite…)


[Gregoire Seither – IES News Service – 02/08/2008]

Au lendemain des déclarations de John McCain et de sa colistière Sarah Palin, affirmant que le réchauffement climatique est « questionable » et que « rien ne prouve que les glaces du Pôle Nord sont entrain de fondre« , le US National Snow and Ice Data Center (NSIDC) a attiré l’attention du public sur des photos satellite prises il y a deux jours et qui montrent que pour la première fois dans l’histoire humaine, il est possible de faire le tour du Pôle Nord par les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est. Sur ces photos, publiées par le laboratoire de climatologie de l’Université de Brème, toutes les glaces fermant habituellement ces voies maritimes ont fondu.

Pour le Professeur Mark Serreze, spécialiste de la glace maritime au NSIDC, ces photos sont « historiques ». Il estime qu’elles apportent une nouvelle preuve aux craintes des scientifiques que les glaces de l’Arctique sont entrées dans une « spirale funeste » et que même des chutes de neige dans ces prochaines années ne pourront freiner la disparition du pack. Pour certains scientifiques, toutes les glaces du Pôle pourraient avoir disparues en été, d’ici à cinq ans.

Quatre entreprises de transport maritime ont déjà annoncé vouloir mettre en service une liaison commerciale maritime Europe-Asie et Asie-Amérique via les mers du Pôle. Une liaison fret existe déjà depuis quatre ans, en été, le long des côtes de la Sibérie.


[Tim Carr – IES News Service – 08/05/2008]
Le prix de l’essence à la pompe approchant les 4 dollars le gallon, de plus en plus de travailleurs aux Etats-unis laissent leur voiture au garage et optent pour les transports en commun, bus, métros, trains…

Pour William W. Millar, président de la American Public Transportation Association : « A travers tout le pays, les entreprises de transport en commun voient le nombre d’usagers augmenter considérablement, au point que les rames et bus sont bondés et que les utilisateurs doivent souvent en laisser passer plusieurs avant de pouvoir entrer. Même les lignes habituellement peu fréquentées sont désormais bondées.

Les parkings a proximité des stations intermodales sont désormais pleins dès 7h du matin… et les automobilistes prennent même le risque de se faire mettre en fourrière en occupant le moindre espace libre pour y garer leur voiture en journée. En Californie, de nombreuses villes ont ouvert des parkings supplémentaires et embauche des gardiens pour les surveiller en journée.

Pour certains usagers, convertis du « tout bagnole », prendre le bus est une expérience culturelle révolutionnaire, les systèmes de transport publics aux Etats-unis étant souvent concentrés dans les zones « pauvres et noires » des zones urbaines et attirant avant tout des usagers des classes défavorisées.

Le célèbre présentateur radio de Chicago,  J. Reynolds s’est récemment émerveillé de la « variété » des gens qu’il rencontre désormais lors de son trajet pour aller au travail (c’est vrai qu’avant, il circulait tout seul dans sa Lexus et ne devait pas voir grand monde)… Il a même décidé d’en faire une émission radio quotidienne « Les voix des gens dans le bus »… La crise du pétrole comme stimulant de la démocratie populaire, qui l’eut cru ?


Bon, d’accord, d’accord… j’arrête d’acheter des barquettes de fraises chez ED…

Qui a envie de manger des fraises d’Espagne ?

[Claude-Marie Vadrot – Politis – jeudi 12 avril 2007]

D’ici à la mi-juin, la France aura importé d’Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises. Enfin, si on peut appeler « fraises » ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d’être mûrs, et ressemblant à des tomates. Avec d’ailleurs à peu près le goût des tomates…

Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d’avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 km en camion. À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16 000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d’échappement.

Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l’Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l’une des plus fabuleuses réserves d’oiseaux migrateurs et nicheurs d’Europe. Il aura fallu qu’une équipe d’enquêteurs du WWF-France s’intéresse à la marée montante de cette fraise hors saison pour que soit révélée l’aberration écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d’ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques). Ce qu’ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché. (suite…)


LES COURS MONDIAUX DES DENRÉES ALIMENTAIRES AUGMENTENT ET LA FAMINE S’ÉTEND

[Barry Mason – World Socialist Website – 29/03/2008

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a prévenu que la montée des cours mondiaux des denrées alimentaires réduira sa capacité à ravitailler les personnes affamées et mal nourries.

S’exprimant le mois dernier à Rome, où le PAM est installé, sa directrice exécutive, Josette Sheeran, a déclaré « Notre capacité à accéder aux gens diminue juste au moment où les besoins augmentent… Nous faisons face à un nouvel aspect de la faim, les gens sont exclus du marché de la nourriture parce qu’ils n’ont pas les moyens d’en acheter… Des situations qui n’étaient pas urgentes par le passé le deviennent maintenant. »

Dans un communiqué de presse, le PAM (…) note également que les personnes les plus pauvres sur Terre devront dépenser une portion croissante de leurs maigres revenus pour la nourriture. Le PAM annonce que ces gens seront contraints d’acheter moins de nourriture, ou des aliments moins nutritifs, ou de dépendre d’une aide extérieure. (suite…)


[Les Sans Culottes – mercredi 2 avril 2008]

On nous a déjà fait le coup avec le nucléaire en 1973, lors du premier choc pétrolier. Plus de trente ans après, pouvoirs en place et lobbies agro-industriels nous servent un autre miracle d’indépendance énergétique et économique : les biocarburants. L’or vert comme solution de substitution à l’or noir. Parlons plutôt de nécrocarburants tellement leurs effets sur la planète et l’humanité sont néfastes…

L’anecdote est savoureuse. Et tellement révélatrice. Elle se déroule le 12 avril 2007 à l’université de Georgetown, Californie (1). Ce jour-là, le gouverneur Arnold Schwarzenegger déclare la guerre au réchauffement climatique en prônant l’utilisation massive des biocarburants.

Moyen s’il en est de ne surtout pas remettre en cause le mode de développement des USA. Notre mode de développement à nous, habitants de l’hémisphère Nord, gaz-pilleurs du Sud de la planète. « Nous n’avons pas à nous débarrasser des 4×4 ou de quoi que ce soit de ce genre, insiste cette sorte de Sarkozy bodybuildé d’outre Atlantique, parce que cette voie est celle de l’échec. Nous devons au contraire rendre ces voitures plus « musclées » sur le plan environnemental. »

Choisir entre l’assiette du pauvre ou le réservoir du riche, voici donc l’alternative réelle des biocarburants. Une agriculture qui, comme Schwarzie, n’a cessé de faire du culturisme lors des dernières décennies. A coup de subventions, de lobbying des agro-industriels, d’ignorance ou de collusion des politiques… « L’agriculture ne sert plus à nourrir les populations, mais à produire des devises »,prophétisait Robert Linhart dans son bouquin, Le sucre et la faim, enquête dans les régions sucrières du nord-Est brésilien, paru en 1980. Le Brésil où la folie de l’éthanol a multiplié par deux le prix de la terre en cinq ans. Provoquant ainsi la disparition des petits paysans. (suite…)


[par Keith Bradsher, New York Times, 29 mars 2008 – Trad. ContreInfo]
Réactions en chaine. L’accroissement de la demande, les déséquilibres du commerce mondial, la baisse du dollar, sans oublier la spéculation – comme aux plus beaux jours de l’Ancien Régime – concourent au renchérissement des aliments de base. Après l’Afrique de l’Ouest, secouée par des émeutes, puis l’Egypte, voici l’Asie à son tour en proie à la violence et aux troubles. La « règle » du marché, loin d’attribuer à chacun sa juste part comme le prétendent ses zélateurs, amplifie et aiguise les tensions mondiales, au gré des déréglements de forces devenues incontrôlables et irrationnelles. Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage, prophétisait en son temps Jaures. Faudra-t-il revivre à nouveau une sanglante catharsis pour que cette leçon redevienne nôtre ?

La hausse des prix et une peur croissante de la disette ont amené certains des premiers producteurs mondiaux de riz à annoncer une limitation drastique de leurs exportations en la matière.

Le prix du riz, qui constitue un des composants de base du régime alimentaire de près de la moitié de la population mondiale, a presque doublé sur les marchés internationaux au cours des trois derniers mois. Le budget de millions de pauvres Asiatiques s’en est trouvé amputé d’autant tandis que grandissent les craintes de désordres civils.

Pénuries et hausses des prix de nombreux produits alimentaires ont généré ces derniers mois des tensions et mêmes des violences de par le monde. Depuis janvier, des milliers de soldats ont été déployés au Pakistan pour escorter les camions acheminant blé et farine. Des protestations ont éclaté en Indonésie du fait de la pénurie de pousses de soja, tandis que la Chine rétablissait le contrôle des prix de l’huile de cuisine, des céréales, de la viande, du lait et des œufs. (suite…)


Maintenant vous comprenez pourquoi il y a des émeutes de la faim… c’est pas intéressant de vendre de la farine aux pauvres du Sud, quand on peut s’en servir pour remplir le réservoir d’un conducteur de 4×4 dans le Nord…Les nécro-carburants sont l’illustration parfaite que le capitalisme, s’il peut en espérer un profit, vous vendra la corde avec laquelle vous le pendrez.

Comme des lemmings courant vers le précipice, les spéculateurs se jettent sur les bioagro nécro-carburants, ne se souciant que de leur résultat quotidien, incapable de voir plus loin que la cloture de la Bourse de ce soir… et ignorant (ou faisant mine d’ignorer) la catastrophe planétaire qu’ils préparent…

[Wall Street Journal – 04/04/2008]

Le contribuable U.S. finance à hauteur de 1 dollar chaque litre de (bio) nécro-carburant qui est fabriqué aux U.S. pour l’exportation. A l’époque, le gouvernement voulait encourager l’industrie d’agro-carburants afin de réduire la dépendance du pétrole… mais, comme le rapporte le Guardian, cette politique de subvention a eu des conséquences néfastes. (. . .)

De plus en plus, les spéculateurs négociants transportent des cargaisons d’agro-carburants depuis l’Asie et l’Europe vers les ports des Etats-unis. Là bas, ce carburant « bio » est mélangé à un peu de « vrai » diesel… ce qui le rend conforme aux politiques d’aide à l’exportation. Ce biofuel subventionné est ensuite renvoyé en Europe, où il réçoit également des subventions de la part de l’Union Européenne, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique et du développement des énergies renouvelables. Chaque litre de biofuel est ainsi subventionné deux fois.

Selon les organisations spécialisées dans les agro-carburants, entre 30 et 300 millions de dollars de subventions sont ainsi re-exportés vers l’Europe. Et les allers-retours par tanker entre l’Europe et les USA alourdissent encore le bilan écologique négatif de ces carburants.

Par ailleurs, le « dumping » de ces carburants lourdement subventionnés rend la production Européenne de bio-carburants peu compétitive et a déjà cause la fermeture de plusieurs usines de production. Et pourtant, pour des raisons politiques, l’Union européenne a beaucou investi dans cette production de carburants « écologiques ». Mais les im, despite its own efforts to ramp up production to meet political mandates. Imports are undercutting local producers on price.

http://blogs.wsj.com/environmentalcapital/2008/04/01/us-biofuels-subsidies-not-for-farmers-but-for-europeans/?mod=WSJBlog


Si on intègre tous les éléments dans l’éco-bilan d’Internet, le réseau est un gigantesque consommateur de ressources énergétiques, et donc un pollueur majeur. Pour les infomaniaques, qui se rassuraient en ne calculant que la consommation de leur bécane, le réveil est rude….

La recherche Google, un danger pour la planète ?

[L’Expansion – 05/03/2008]
Pour servir des millions de résultats de recherche chaque jour, Google doit mettre en place des « fermes informatiques » à la consommation galopante. Au Cebit de Hanovre, les géants du secteur cherchent des parades écologiques.
Quel point commun entre un personnage virtuel de Second Life et un habitant du Brésil ? Tous deux consomment en moyenne la même quantité d’électricité chaque année, une comparaison qui illustre la voracité énergétique d’internet. Pour « vivre », les « avatars » de Second Life ont en effet besoin de centres de données géants (les « data centers »), qui alignent sur des milliers de mètres carrés des câbles et des ordinateurs aux capacités de calcul phénoménales, stockent et transmettent sans discontinuer les données des internautes du monde entier.Réduire la consommation de ces gigantesques « fermes informatiques » est justement l’un des défis du secteur des hautes technologies, réuni cette semaine au salon Cebit de Hanovre (nord).

Les comparaisons ne manquent pas. Siegfried Behrendt, chercheur de l’institut de recherche berlinois IZT, a calculé que télécharger sur son ordinateur la version électronique de son quotidien préféré consommait autant d’électricité que de faire une lessive. L’entreprise allemande de services informatiques Strato fait valoir de son côté qu’une recherche sur le site Google est équivalente à une heure de lumière dispensée par une ampoule à économie d’énergie.

Dans toutes ces actions, la consommation d’électricité de l’ordinateur de l’internaute n’est rien par rapport à celle du serveur géant qui va gérer la transaction. (suite…)


[France Graphique vendredi 29 février 2008]

Elle s’est répandue comme une traînée de poudre. L’information concernant l’arrêt de la production du dernier tome d’Harry Potter en Finlande sur un papier produit localement et certifié PEFC a fait, en l’espace de quelques clics, le tour du monde et été repris par les plus grands quotidiens nationaux.
L’objet de cette déferlante ? L’auteur J. K. Rowling aurait exigé que l’impression de son livre soit plutôt réalisée sur un papier certifié FSC, selon la très sérieuse agence de presse AFP. Ne pouvant donner suite à sa requête puisque la Finlande a choisi de certifier ses forêts et sa production nationale principalement selon les principes PEFC, sa maison d’édition Tammi aurait dû faire importer du papier certifié FSC depuis l’autre hémisphère… Le bilan carbone du transport annihilant de fait l’idée initiale de réduire l’impact de son livre sur l’environnement. Voilà pour la rumeur !
Dans les faits, J. K. Rowling n’a jamais exigé une telle ineptie. Elle a, selon son éditeur finlandais, mais également français (Gallimard Jeunesse), spécifié sa volonté de s’assurer que le papier utilisé provenait d’une forêt correctement gérée et que sa traçabilité soit garantie.
Cet imbroglio médiatique témoigne toutefois de la récente évolution des points de vue respectifs des deux organismes qui se tendent la main sur le blog anglo-saxon printweek.com mais continuent de s’affronter en coulisse.
Cette rapide enquête démontre, au-delà du caractère erroné d’une information reprise sans vérification, la facilité avec laquelle les efforts d’une industrie pouvaient être anéantis aux yeux du grand public. Plus largement, se pose alors la question de la certification. Que dit-elle ? À qui se destine-t-elle réellement ? Comment puis-je m’assurer de sa viabilité à long terme ? Premiers éléments de réponse dans le numéro 286 de France Graphique daté de mars 2008.

[Gregor Seither – IES News Service – 24/02/2008]

Le prix de l’essence est tellement élevé et l’est depuis si longtemps que les automobilistes étatsuniens sont entrain de réaliser une révolution qui paraissait encore impensable il y a deux ans : ils se transforment en piétons ou partagent leur voiture.
Même les plus accros de la voiture sont entrain de changer leur comportement, ils regroupent leurs courses pour ne faire qu’un seul voyage, on voit de moins en moins de conducteurs seuls dans leur voiture, de plus en plus de réseaux de partage de voiture se mettent en place, les transports en commun voient leurs usagers augmenter et même à Los Angeles, on voit de plus en plus de piétons et de cyclistes (il y a encore 10 ans, si vous marchiez dans la rue à L.A., vous aviez toutes les chances de vous faire interpeller par la police ou de vous faire tirer dessus par un gang en voiture). . .

Ces deux derniers mois, aux Etats-Unis, la consommation quotidienne moyenne d’essence a baissé de manière significative, comparé à la même époque l’an dernier, selon une étude du USBT et de Gulf Oil, publiée par le Boston Globe de ce matin. Ces six derniers mois, la consommation quotidienne moyenne d’essence a baissé de presque 1%, alors qu’elle avait augmenté de 2,5% l’an passé.

« Dans les Etats du Nord-Est, les achats d’essence ont baissé de plus de 3%, un changement radical par rapport aux années passées où elle augmentait annuellement de 1, voire 2% » explique Joe Petrowski, directeur exécutif de Gulf Oil . . . « Parmi les signes que les conducteurs se serrent la ceinture en matière d’essence : il achètent en moyenne 10 litres de moins par transaction avec leur carte de fidélité Gulf ».


Tramway des Maréchaux : un bilan « fortement négatif » selon un rapport d’universitaires

[Polemia.com – Février 2008]
Une étude universitaire résumée dans « le Perroquet libéré » vient d’établir que le bilan à la fois socio-économique (gain de temps, gain de confort) et écologique du tramway des Maréchaux à Paris était négatif. Ce n’est pas une surprise pour Polémia qui avait souligné dès 2003 les inconvénients du projet retenu : « Tramway des Maréchaux : un conformisme idéologique coûteux » (http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=648&cat_id=36)

Il est intéressant de rappeler qu’à l’époque les dirigeants des groupes UDF et UMP du conseil régional d’Ile-de France étaient aussi très critiques vis-à-vis du projet. Mais lors du vote décisif ils s’y rallièrent par crainte de passer pour « ringards ». Au détriment de toute rationalité, un investissement de 300 millions d’euros a donc été décidé pour de simples raisons de communication et de soumission à la tyrannie médiatique.

L’analyse effectuée aujourd’hui est sans appel : les conséquences négatives l’emportant dès la première année de fonctionnement sur les conséquences positives.

http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=36&iddoc=1610 


[Gregor Seither – IES News Service – 20/02/2008]

Aux Etats-Unis, les céréaliers ont la trique. A la bourse du blé de Minneapolis (Minneapolis Grain Exchange), cette semaine, le prix du bushel a frôlé les 20 US$ – (19,8 US$) soit trois fois plus que le record précédent de 1996.

Si le vendeurs jubilent et se frottent les mains, pour les experts agroalimentaires, ce prix pharamineux est un signal : la production n’arrive plus à suivre la demande et les marchés répercutent la peur de manquer. La crainte de la pénurie entraîne des hausses de prix insoutenables pour les consommateurs (. . .)

Ces trente dernières années, aux Etats-Unis mais aussi en Europe, le principal problème de l’agriculture a plutôt été le surplus que la pénurie… avec pour conséquence des prix agricoles bien trop bas pour être rentables. Si les agriculteurs s’en plaignaient amèrement, les consommateurs bénéficiaient de l’abondance de céréales et des protéines bon marché qui en découlait.

Mais ce qui s’est passé cette semaine à Minneapolis préfigure une situation radicalement différente. Comme l’explique Mike Usset, ancien trader céréalier :

Le prix du blé est un indicateur qui nous dit à quel point nous sommes proches du point de basculement dans l’industrie alimentaire. Toutes les matières agricoles sur le marché réclament à corps et à cri plus de surface de culture. Le mais réclame plus de terres, le soja pousse les agriculteurs du Sud a couper encore plus de forêts pour étendre la monoculture, idem pour le blé dur, le malt, l’orge, le tournesol, le colza… partout on nous dit qu’il faut produire plus, étendre les cultures…

La demande est énorme parce que les prix sont élevés, et les prix sont élevés parce que la production ne suit pas.

Pour Hendrick Blauman, du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) :

« Cette pression fait grimper les prix. Tous les prix. Du steak au carton d’œuf, du pain à la tortilla, du riz au nouilles, des petits gateaux au litre de lait… Et à moins d’être un petit agriculteur qui fait pousser ses propres aliments, vous ne pourrez échapper à l’augmentation de votre facture alimentaire. Pour les deux milliards d’êtres humains sur terre qui vivent dans la pauvreté, c’est une catastrophe annonciatrice de famines gigantesques. «  (suite…)


Histoire d’équilibrer cet article quelque peu orienté, vous pouvez lire la réfutation du martyre de James Hansen, sur le site « Climat-sceptique » : James Hansen, un prophète censuré ?.

Mais l’article du Monde est intéressant par sa description de la machine politique qui, de par les fonds qu’elle verse aux institutions de recherche, exerce un très fort contrôle sur les milieux scientifiques aux USA et ailleurs. Ce n’est pas la première fois que les autorités, sous la pression des lobbies, censurent, caviardent ou mettent au placard des rapports scientifiques « inconvenants »…

Et dans le domaine de l’écologie, les manipulations sont légion… souvenvez vous de l’affaire Stewart Dimmock

Un climat très politique

[Le Monde 21/01/2008]

Un été caniculaire et l’audace d’un scientifique. C’est ce qu’il aura fallu pour que le changement climatique, le 23 juin 1988, sorte des laboratoires, pour qu’il entre dans le débat public. Ce jour-là, presque partout aux Etats-Unis, on étouffe déjà sous une chaleur accablante. On redoute un été interminable, brûlant et sec – il le sera, comme jamais de mémoire d’homme. Les pénuries d’eau ont commencé ; dans les Etats céréaliers, les fermiers savent qu’ils vont à la catastrophe ; les médias égrènent les records de température et comptent les départs d’incendies.

Ce jour-là, à Washington, un grand bonhomme timide est auditionné par une commission du Sénat. Il s’appelle James Hansen ; il est directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS), un laboratoire de la NASA. Que déclare-t-il devant ces parlementaires, inquiets de transpirer autant un mois de juin ? Que les températures anormalement élevées, la sécheresse qui dure, tout cela ne relève pas de la variabilité naturelle du climat mais des activités humaines. Et qu’avec le temps, cette tendance va immanquablement s’accentuer. Jim Hansen ajoute qu’il est sûr de lui « à 99 % », l’affirmation défraie la chronique.

Vingt ans plus tard, Jim Hansen est toujours directeur du GISS. Il étudie toujours le climat de la Terre. Son discours est toujours un peu plus inquiétant que celui de ses pairs. Deux ou trois choses qui lui ont valu d’être l’un des scientifiques les plus surveillés d’Amérique, comme le raconte Censoring Science, le livre-enquête de l’essayiste Mark Bowen qui vient de paraître aux Etats-Unis (éd. Dutton Books).

Cela ne date pas d’hier. Ni même de la seule administration Bush. Un an après avoir donné l’alarme, le voilà, à nouveau cravaté, le 8 mai 1989, devant une commission sénatoriale présidée par un certain Albert Gore. Le jeune sénateur démocrate interroge le scientifique ; le scientifique répond. Soudain, une de ses réponses provoque chez le parlementaire un haussement de sourcil. Il attaque : « Pourquoi contredisez-vous votre témoignage écrit ? » Le chercheur peut répliquer : « Parce que je n’ai pas écrit le dernier paragraphe de cette section. Il a été « ajouté » à ma déposition. » Pour qui visionne la scène, c’est presque une évidence : le ping-pong auquel se livrent les deux hommes est une comédie où peu de répliques sont laissées à l’improvisation. « Quelques jours auparavant, j’avais faxé à Al Gore les passages dont je savais qu’ils avaient été modifiés et sur lesquels je souhaitais qu’il m’interroge », raconte aujourd’hui, dans un sourire, le directeur du GISS. Avant de témoigner oralement, Jim Hansen avait dû soumettre sa déposition écrite au quartier général de la NASA qui, à la demande de l’Office of Management and Budget (OMB) – une dépendance de la Maison Blanche -, l’avait sérieusement amendée… (suite…)


[De-Smog Blog – 16/01/2007 – Trad. Grégoire Seither]

Des membres de l’équipe de campagne du candidat à l’investiture Republicaine Mitt Romney ont reconnu faire partie des administrateurs d’un nouveau groupe de lobbying fondé à l’automne dernier pour dénigrer les scientifiques travaillant sur le réchauffement climatique et délégitimer tout projet de « fiscalité écologique » ou « pollueur-payeur » qui pourrait gênér les industriels ou entamer leurs profits.

Ce groupe se présente comme étant la « American Environmental Coalition « avec pour but de « unir nos efforts pour une Amérique belle, forte et prospère. » Mais le site très élaboré de cette association a un seul but : dénigrer les arguments en faveur d’un changement climatique. Quand à son action politique, l’unique objectif de ce site semble être d’attaquer le principal adversaire politique de Mitt Romney, le sénateur John McCain, unique candidat Républicain proposant une véritable politique écologique et de lutte contre le changement climatique.

Le site de l’AEC a été enregistré par Gary Marx, directeur exécutif du « Judicial Confirmation Network » et directeur de la « Conservative Coalition », fondée par Mitt Romney. Jay Sekulow, vice-président de la « Faith and Values Coalition » (également fondée par Romney) fait également partie du conseil d’administration de l’AEC. La liste des membres de l’AEC est d’ailleurs un who’s who de Chrétiens conservateurs, d’idéologues du « laisser faire » économique et de défenseurs de l’industrie des énergies fossiles.

Prenez par exemple George Landrith, vice-président d’AEC et fondateur de la fondation « Frontiers for Freedom » – un groupe de pression « défenseur de la libre entreprise et de la propriété » dont le budget est abondé par des organisations philantropes comme ExxonMobil, Philip Morris et R.J. Reynolds Tobacco. On y trouve également le lobbyiste pour l’industrie du charbon, Pat Michaels ainsi que Steve Milloy, avocat mercenaire pour l’industrie du pétrole et du tabac.

En résumé, Mitt Romney fait campagne sur l’idée d’ouvrir les Parcs Nationaux ainsi que la réserve naturelle de l’Alaska à la prospection minière et pétrolière, propose de subventionner la liquéfaction du charbon pour en faire du carburant… pendant que les membres de son équipe de campagne font la promotion d’articles « scientifiques » qui « prouvent » que le changement climatique est un mythe et qu’en matière de protection environementale « il est urgent d’attendre » et de ne pas « entraver la croissance »…

http://www.desmogblog.com/romney-tied-to-global-warming-denier-group


[The Guardian – 21/12/2007]

Le rapport du European Bird Census Council, RSPB et BirdLife International révèle que près de la moitié des espèces communes d’oiseaux en Europe sont sur la voie de l’extinction sur le continent européen. Des recensements entrepris au cours de ces 26 dernières années montrent que les populations de 45% d’espèces d’oiseaux communes ont décliné de manière inquiétante, voire dramatique sur le continent européen. Dans certains cas, 95% des populations d’oiseaux ont disparu 

Le rapport « State of Europe’s Common Birds 2007 » montre que les disparitions de populations d’oiseaux sont les plus fortes en zone agricole, notamment à cause des pratiques de l’agriculture industrielle.  95% des alouettes cochevis huppées ont disparu ainsi que près de 50% des vannaux et pluviers. Le pivert cendré à disparu à 81%, la perdrix grise à disparue à 79% tandis que les populations de tourterelles ont décliné de 62%.

http://www.guardian.co.uk/environment/2007/dec/21/conservation.wildlife?gusrc=rss&feed=environment


[LE MONDE | 19.12.07]
Décrire une corrélation entre variation du magnétisme terrestre et changement climatique : publiée en janvier par la revue Earth and Planetary Science Letters (EPSL), l’étude conduite par une équipe de chercheurs français menée par Vincent Courtillot, directeur de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), n’avait pas à l’époque défrayé la chronique. Elle fait, aujourd’hui, l’objet d’une virulente passe d’armes. Dans un article posté mardi 18 décembre sur RealClimate, un blog animé par des climatologues américains, Raymond Pierrehumbert, professeur de géosciences à l’université de Chicago, pose la question de savoir si ces travaux « franchissent la ligne séparant l’erreur simple de la tromperie active ».

L’affaire n’aurait guère eu d’ampleur si les auteurs de ces travaux, en particulier Vincent Courtillot et Jean-Louis Le Mouël, proches de Claude Allègre, ne comptaient parmi les quelques rares scientifiques qui continuent d’exprimer des doutes sur la responsabilité humaine dans le changement climatique. Pour y opposer, par exemple, des explications fondées sur la variabilité naturelle de l’activité solaire ou du géomagnétisme.
(suite…)


[ 20Minutes.fr, éditions du 19/12/2007]

Le géophysicien français Vincent Courtillot et certains de ses collègues, qui contestent l’origine humaine du réchauffement climatique, sont accusés par d’autres scientifiques d’avoir publié dans une revue américaine des données tronquées pour appuyer leur thèse.

Courtillot contre le GIEC

Dans un article intitulé «Are there connections between the Earth’s magnetic field and climate?» publié en janvier dans le journal Earth and Planetary Science Letters, le géophysicien français Vincent Courtillot et son équipe de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IGP) établissaient notamment une corrélation entre les variations du champ magnétique terrestre, du rayonnement solaire et des températures. Ils jetaient notamment le doute sur le fait que l’homme puisse être le principal responsable du réchauffement actuel. Une thèse qui contredit le dernier rapport du Groupe d’experts sur le changement climatique (GIEC) qui attribue avec une quasi certitude le réchauffement aux activités humaines.

Les Français parlent aux Français

Cet article est sévèrement critiqué par les climatologues Edouard Bard et Gilles Delaygue, du Collège de France. Dans un commentaire à paraître dans Earth and Planetary Science Letters à l’article de Courtillot, les deux chercheurs reprochent au géophysicien «un certain nombre d’approximations qui sapent leurs corrélations». Puis ils attaquent, point par point, les principaux arguments de Courtillot en démontrant qu’il s’est appuyé sur des données partielles ou tronquées pour parvenir à sa conclusion. Ils relèvent notamment que dans ses calculs, le chercheur de l’IGP a utilisé une approximation qui considère que la terre est un disque et non une sphère…

Les Américains s’y mettent

Sur le blog realclimate.org, qui rassemble les contributions de nombreux spécialistes du climat de renommée mondiale, le géophysicien américain Raymond T. Pierrehumbert s’en prend lui aussi à Courtillot. Dans un billet intitulé « Les Chevaliers de l’Ordre de la Terre Plate», il expose et complète, sur un ton très polémique, l’argumentation scientifique publiée par Edouard Bard et Gilles Delaygue. Le chercheur américain, qui a enseigné à l’université de Princeton et au MIT avant d’être professeur à l’Université de Chicago, rappelle d’abord que «nous en savons beaucoup sur l’impact climatique du CO2, et aucune combine avec les rayons cosmiques ou le champ magnétique ne peut faire disparaître cette physique».

« Je-m’en-foutisme et ignorance »

«Comme la plupart des travaux du genre, celui [de Courtillot et al.] est construit sur un vide intellectuel», affirme Pierrehumbert « Je-m’en-foutisme et ignorance, est l’interprétation de loin la plus charitable que l’on puisse apporter à cet ensemble ». Selon ce chercheur, «la plupart des corrélations sur lesquelles reposent les pauvres cas de Courtillot et al. sont en fait bidons», et il s’étonne que la honte ne pousse pas son collègue français, membre de l’Académie des Sciences, «à la recherche du plus proche trou de souris pour s’y cacher».

http://www.20minutes.fr/article/202189/Sciences-Les-sceptiques-francais-du-climat-accuses-de-tricherie.php


[LE MONDE | 18.12.07]

Google est décidément partout, même là où on l’attend le moins. Fin novembre, les dirigeants du moteur de recherche le plus utilisé au monde ont annoncé vouloir investir « des centaines de millions de dollars » dans les énergies renouvelables. Il s’agira de plancher sur les technologies permettant de produire de l’électricité moins chère que celle générée par les centrales au charbon (et, partant, moins émettrice en gaz à effet de serre).

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Les dirigeants de Google ont souligné le fait que le groupe californien était un gros consommateur d’énergie – au travers de ses énormes « fermes » de serveurs informatiques archivant une partie du « World Wide Web » -, et qu’il profiterait au premier chef de ce nouveau champ de recherche. « Les quantités d’énergie que les ordinateurs consomment dans le monde sont énormes. Notre but est de les réduire », selon Nelson Mattos, vice-président de la recherche et développement (R & D) pour l’Europe chez Google.

L’initiative a néanmoins suscité des critiques dans les milieux financiers. Des analystes ont suggéré que, si le géant du Web continuait à se développer tous azimuts – logiciels de bureautique, cartographie numérique, téléphonie mobile, réseaux « sociaux » -, sa stratégie risquait de devenir illisible. Et que son cours de Bourse en pâtirait. Google avait beau disposer d’une énorme trésorerie (13 milliards de dollars fin septembre 2007), il ferait mieux de se concentrer sur son « métier » de base : le moteur de recherche en ligne et l’offre publicitaire associée, qui lui assurent l’essentiel de ses revenus.

Sur la blogosphère, d’autres ont trouvé très irritants ces « good guys » de Google qui, non contents de vouloir « organiser l’information du monde et la rendre accessible de façon universelle », selon les termes de leurs deux fondateurs, Sergey Brin et Larry Page, prétendent maintenant sauver la planète.

Angélisme et cours de Bourse mis à part, pourquoi ne pas se réjouir qu’une entreprise aussi connue que Google dépense ses millions pour le climat ? Celles qui, de façon volontaire, ont annoncé vouloir investir autant pour une telle cause ne sont pas légion.

En 2006, en prenant tous les acteurs en compte (particuliers, entreprises, collectivités territoriales), les réductions volontaires de gaz à effet de serre n’ont atteint que 13 millions de tonnes dans le monde, selon la Mission climat de la Caisse des dépôts et consignations.

Google pourrait faire des émules. Alors que les dirigeants américains refusaient encore, mi-décembre, de s’engager à la conférence des Nations unies sur le climat, à Bali, sur des objectifs chiffrés de réductions d’émissions, ce sont peut-être les entreprises nationales qui montreront la voie à l’Etat fédéral.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-991096,0.html


[« The western appetite for biofuels is causing starvation in the poor world » , article de George Monbiot, 6 novembre, 2007. Publié dans « The Guardian »]

On ne peut pas trouver plus fou. Le Swaziland, actuellement en prise à la famine, reçoit des aides alimentaires d’urgence. 40% de la population subit une grave crise alimentaire. Et qu’a décidé d’exporter le gouvernement? Des agrocarburants fabriqués à partir d’un de leurs aliments de base, la cassave.

Le gouvernement a alloué plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles à la production d’éthanol dans le comté de Lavumisa, qui se trouve être l’endroit le plus touché par la sécheresse. Ce serait sûrement plus rapide et plus humain de raffiner directement les habitants du Swaziland et de les mettre dans nos réservoirs. Une équipe de consultants en développement durable est sans aucun doute déjà en train de faire les additions.

C’est un des nombreux exemples d’un commerce décrit le mois dernier par Jean Ziegler , le rapporteur spécial de l’ONU, comme étant un « crime contre l’humanité », appelant, comme nous l’avons fait initialement dans cette rubrique, à un moratoire de 5 ans sur tous les objectifs et encouragements des gouvernements concernant les agrocarburants; ce commerce devrait être suspendu jusqu’à ce que les carburants deuxième génération – fabriqués avec du bois, de la paille ou des déchets – soient disponibles dans le commerce.

Sinon, le pouvoir d’achat supérieur des automobilistes des pays riches leur permettra d’enlever le pain de la bouche aux populations pauvres. Mettez des agrocarburants de première génération dans votre réservoir et il y en a qui mourront de faim.

(suite…)


[Der Spiegel – 09/12/2007]

Cette année en Europe, les sapins de noël sont rares et chers. Les coupables sont multiples : la mode croissante du sapin de noël dans les monarchies pétrolières, où l’on se fait livrer des cargaisons entières par avion, le boom du sapin de noël en Chine depuis plusieurs années, qui fait que les entreprises chinoises réservent à l’avance des plantations entières…  mais surtout l’essor des agro/bio necro-carburants  qui réduisent fortement les surfaces des plantations de sapins pour les fêtes. En Allemagne, cette année, les prix ont atteint des records. http://www.spiegel.de/wirtschaft/0,1518,522161,00.html


Bill Gates, Monsanto et la Fondation Rockefeller sont entrain de construire un « coffre-fort anti-apocalypse » au Pôle Nord.

[F. William Engdahl – Global Research 05/12/2007 – Trad Grégoire Seither]

Quand Bill Gates décide, par le biais de la Fondation Gates, d’investir environ 30 millions de dollars dans un projet, cela mérite qu’on s’y intéresse, non ? Et en ce moment, aucun projet n’est plus intéressant que celui qui est entrain d’être construit dans un endroit reculé du monde, l’archipel norvégien de Svalbard.

Bill Gates, en association avec la société Monsanto, la Fondation Rockefeller, la fondation Syngenta ainsi que le gouvernement norvégien, investit des millions dans la construction d’une banque des sémences, sous une montagne de l’île de Spitzberg, un ilot de la Mer de Barents, à environ 1 000 Km du Pole Nord.

Le nom de code officiel du projet est « Svalbard Global Seed Vault « , mais entre eux les partenaires l’appellent « le coffre fort de l’apocalypse » (doomsday vault) Si on en croit le communique de presse officiel, il s’agit d’une grotte artificielle, creusée sous une montagne à proximité du hameau de Longyearbyen, fermée par des doubles portes anti-explosions, équipées de systèmes d’alarme, de sas-anticontamination et aux parois renforcées par du béton armé d’un mètre d’épaisseur.

Il est prévu d’y stocker jusqu’à trois millions de variétés de semences provenant du monde entier afin de « garantir la préservation de la diversité des produits agricoles pour le futur« . Les semences seront spécialement emballées pour prévenir la formation de givre. Il n’y aura pas de personnel présent en permanence mais la relative difficulté d’accès du coffre-fort facilitera la surveillance du site à distance.

Je suis certain que vous n’avez pas prêté attention à la petite phrase, tout obnubilé que vous êtes par les détails techniques de ce communiqué. Le document dit, afin de garantir la préservation de la diversité des produits agricoles pour le futur. ‘

Quelle vision du futur ont les sponsors de ce projet pour qu’ils envisagent une menace globale sur la disponibilité des semences agricoles ? Ces semences sont déjà protégées, en plusieurs exemplaires, dans les différentes banques de semence qui existent à travers le monde.

Chaque fois que Bill Gates, la Rockefeller Foundation, Monsanto et Syngenta s’associent dans un projet commun, cela vaut le coup de creuser la question un peu plus profondément que les rochers du Spitzberg. Et quand on prend la peine de le faire, on trouve généralement des choses fascinantes. (suite…)


La démocratie n’est pas morte aux Etats-Unis, bien au contraire. Dans le droit fil des « Community Organizers », le mouvement StepItUp nous apporte la réponse à la question « Que faire ? » : on se regroupe, on s’organise, chacun à son niveau, et on prend les bases une à une : ville par ville, quartier par quartier, voisinage par voisinage, campus par campus…

Step It Up est né il y a quelques années dans le Vermont, quand un petit groupe de gens s’est retrouvé pour réagir face aux urgences posées par la destruction de notre environnement. Ils n’avaient pas de grands moyens, ils n’ont pas tenté de créer une gigantesque liste de diffusion sur Internet – c’était juste un groupe de gens qui militait en diffusant leur message à leurs amis et voisins autour d’eux. De bouche à oreille le mouvement a pris de l’ampleur, essaimant dans tout le pays et aboutissant, en Avril dernier, à une journée nationale d’action qui a vu plus de 1 500 meetings et actions à travers les Etats-unis, au cours desquels des citoyens se sont rassemblés pour faire la fête et proposer des mesures concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique. (suite…)


Mc Carthy pas mort ![Ayadh Singh – IES News Service – 16/10/2007 – Trad. Grégoire Seither]

L’affaire Dimmock en Grande-Bretagne est survenue au moment où l’attribution du Prix Nobel à Al Gore et au GIEC a remis la question du réchauffement climatique au centre du débat. Cette affaire curieuse – un juge se prononcant sur la validité d’un documentaire et tranchant dans le débat scientifique – aura permis de montrer à quel point les lobbies industriels et les mouvements ultra-libéraux manipulent l’opinion en fabriquant des faux experts, des faux mouvements d’opinion et des fausses institutions scientifiques pour soutenir leurs thèses.

Il ne faut pas creuser très profond sous le cas Stewart Dimmock pour voir apparaître le lobby industriel.  Malheureusement, la majorité des journalistes n’aime pas creuser… ou alors a peur de perdre les susucres que le lobby distribue à ceux qui font le beau.

Le 10 octobre dernier, le journal télévisé de la BBC rendait compte du jugement d’un juge de la Haute Cour britannique qui avait trouvé « neuf erreurs » dans le film d’Al Gore sur le changement climatique – film quoi doit être diffusée dans les écoles dans le cadre d’une mallette pédagogique sur le changement climatique. Afin « d’équilibrer » les thèses présentées par M. Gore, le gouvernement devra donc ajouter des « notes pédagogiques » à la mallette.

L’affaire avait été portée devant les tribunaux par Stewart Dimmock, chauffeur routier de métier et directeur du conseil d’administration de l’école où vont ses enfants. M. Dimmock accusait le film de « faire du lavage de cerveau » aux enfants. Le même soir, le programme radio de la BBC ‘The World Tonight’ interviouvait Stuard Dimmock. Voici quelques extraits  fort intéressants : (suite…)


Y a pas à dire, le lobby productiviste fonctionne bien… aller jusqu’à porter plainte contre la diffusion du film d’Al Gore et pinailler sur des détails pour discréditer l’ensemble de la thèse, c’est pas mal.

Mise à jour du 16/10/2007 : Stewart Dimmock est un agent des lobbies industriels d’extrème droite – cf article de Ayad Singh, à Londres)

Je me demande ce qui se passerait si on portait plainte contre la diffusion officielle d’autres films de propagande dans les écoles, qui contiennent des ficelles encore plus grosses et des affirmations factuelles encore plus erronées… Je me souviens par exemple d’un documentaire sur le nucléaire que nous passait notre prof de physique/chimie ou d’un documentaire à la gloire du « laissez-faire », réalisé par l’OCDE, et qui passait en cours d’histoire/géo…

Mais ceci dit, c’est bien qu’on soumette la propagande d’Al Gore à une analyse factuelle. Ce serait juste intéressant d’entendre sa réponse aux critiques de la Haute Cour.

[IES News Service – 09/10/2007]
Le documentaire oscarisé d’Al Gore « Une vérité qui dérange » a été critiqué hier par un juge de la Haute Cour britannique qui a souligné que le film contient « neuf erreurs scientifiques ». Le juge Barton a reconnu que le film est « factuellement correct dans la plus grande partie de sa présentation » du changement climatique, il cite néanmoins neuf erreurs majeures dans l’argumentaire, « des erreurs provoquées par le contexte alarmiste et exagéré du film » en vue de souligner le point de vue de l’ancien Vice-président et Prix Nobel.

Le juge se prononçait suite à une plainte déposée par Stewart Dimmock, directeur d’école dans le Kent et membre d’un parti ultra-libéral, « The New Party », qui s’oppose au fait que le film d’Al Gore soit diffusé dans les écoles britanniques dans le cadre d’une mallette pédagogique sur le changement climatique, financée par le gouvernement. (suite…)


Voici une thèse pour le moins iconoclaste !!!

[The Times of London – 04/08/2007 – Trad. Grégoire Seither]
Faire ses courses à pied contribue plus au réchauffement climatique que de les faire en voiture. De nos jours, la production alimentaire consomme tellement d’énergie que les émissions de carbone nécessaires pour fournir suffisamment de calories à une personne afin qu’elle puisse marcher jusqu’au magasin sont supérieures à celles émises par une voiture qui roulerait sur la même distance. De fait, si les humains pouvaient faire moins de sport, manger moins et passer la plus grande partie de leur journée à somnoler sur leur canapé, cela aurait une influence bénéfique sur l’effet de serre. Bien sûr, il faudrait aussi qu’ils se souviennent d’éteindre leur télévision au lieu de la mettre en veille.

Ces calculs sont le fait de Chris Goodall, écologiste réputé, auteur de l’ouvrage HOW TO LIVE A LOW-CARBON LIFE, et s’appuyant sur la production de gaz à effet de serre produits par l’agriculture intensive en Europe. « En Grande Bretagne, une voiture standard qui roule sur 5 Km rejettera environ 0.9 Kg de CO2 dans l’atmosphère, » explique t’il en se basant sur les chiffres fournis par le gouvernement et le panel sur le réchauffement climatique. « Si, au lieu de prendre votre voiture, vous décidez de marcher ou de faire du vélo, il vous faudra brûler environ 180 calories pour faire cet effort. Pour les compenser, vous devrez manger environ 100g de boeuf. Mais pour fabriquer ces 100 g de viande, il aura fallu rejeter environ 3,6 Kg de CO2, soit quatre fois plus que la voiture. C’est un fait troublant, mais si vous faites beaucoup de sport et que vous mangez pour compenser l’énergie que vous avez brûlée, ce n’est pas très bon pour l’atmosphère de la planète. Paradoxalement, si vous mangiez moins et utilisiez votre voiture plus souvent, ce serait mieux pour lutter contre le réchauffement climatique. »
(suite…)


LES AGRO-CARBURANTS CONTRIBUENT PLUS A LA FAMINE QUE LES CATASTROPHES NATURELLES ET LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
[The Guardian – 29/08/07 – Trad. Grégoire Seither]
Des terres agricoles qui étaient jusqu’ici utilisées pour faire pousser des aliments sont de plus en plus converties pour la production d’agro-carburants. Cela permet de lutter contre le réchauffement climatique (les agro-carburants génèrent moins de gaz à effet de serre que les carburants fossiles) mais a surtout pour effet de faire grimper les prix des aliments à travers le monde et à aggraver encore la famine dans certains pays pauvres. D’un côté vous avez quelques pays riches qui ont les moyens de payer pour acheter de l’éthanol et de l’autre vous avez des millions de pauvres qui n’ont plus accès aux terres agricoles pour faire pousser leur alimentation. Le résultat est une catastrophe humanitaire qui se développe sous nos yeux…

(suite…)


[The Guardian 28/07/2007 – IES News Service]

Pour la première fois dans l’histoire de la navigation, le passage du Nord-Ouest, la route maritime qui longe la côte Nord du continent Nord-Américain et qui est normalement pris dans les glaces de l’arctique est entièrement navigable.

« Depuis le 21 août 2007, le passage du Nord-Ouest est presque entièrement libre de glace et peut être utilisé pour la navigation. C’est la première fois que cela se produit dans l’histoire de la navigation humaine » a déclaré Nalan Koc, chef de l’Institut d’études polaires de Norvège a indiqué aux journalistes, lors d’une conférence de presse à Longyearbyen, dans l’archipel des Svalbard.

L’ouverture du passage mythique, que de nombreux navigateurs cherchèrent en vain depuis la découverte de l’Amérique, permet de considérablement raccourcir les routes de navigation entre l’Europe et l’Asie. Il signifie également que, pour la première fois depuis des siècles, les glaces du Pôle Nord ont suffisamment fondu pour libérer des eaux normalement gelées.

http://www.guardian.co.uk/environment/2007/aug/28/climatechange.internationalnews?gusrc=rss&feed=networkfront


Une nouvelle étude scientifique estime que nous avons grandement sous-estimé la rapidité et l’impact des changements climatiques… et que les réponses proposées sont totalement inadéquates.

Mise à jour du 18/10/2007 : le lobby industriel et les ultralibéraux s’agitent pour discréditer la théorie du réchauffement climatique afin de défendre leurs marges bénéficiaires. Ils le font d’autant plus violemment depuis l’attribution du Prix Nobel à Al Gore et au GIEC. Si encore il le faisaient dans le cadre d’un débat scientifique ouvert et honnète, pas de problème. Mais ils préferrent user des stratégies manipulatrices des « communiquants » en fabricant de faux experts et en avancant à visage masqué. Le cas Stewart Dimmock est fort instructif à cet égard.

[George Monbiot. The Guardian – 03/07/2007 – Trad. Grégoire Seither]

Ce week-end, alors que je lisais un article dans une revue scientifique dans le train qui me ramenait chez moi, j’ai soudain constaté avec surprise que mes mains s’étaient mises à trembler. Cela ne m’était jamais arrivé jusqu’ici, mais d’un autre côté je n’avais non plus jamais lu d’article similaire. Publié par l’équipe dirigée par James Hansen, expert climatique à la Nasa, le rapport dit sans détours que l’analyse – pourtant déjà très noire – du Comité Intergouvernemental sur le Changement Climatique (Intergovernmental Panel on Climate Change – IPCC) est encore bien trop optimiste (1). (suite…)