Agriculture biologique



[Cécile Chevré – Croissance & Opportunités – 13/05/2013]

Tout d’abord dans le conflit entre l’Ukraine et la Crimée. Kiev a en effet décidé le 26 avril dernier de couper les vannes du canal de Crimée du Nord, un canal qui assure à lui seul 85% des besoins en eau de la Crimée. Exemple frappant de l’utilisation de l’eau dans le cadre des conflits géopolitiques.

Comme je vous le disais quand nous nous sommes intéressés au sujet il y a quelques mois (vous pouvez retrouver l’article en question ici), il n’y a pour l’instant aucun exemple historique de guerre déclenchée à cause et uniquement à cause de l’eau. Seules les révoltes sociales, appelées justement « la Guerre de l’eau », qui ont frappé la Bolivie en 2000 pourraient constituer l’exception à cette règle.

Mais cette ressource indispensable, non seulement aux hommes mais aussi à l’agriculture, l’élevage sans oublier l’industrie, est de plus en plus utilisée comme un moyen de pression dans des conflits géopolitiques ou économiques entre pays. L’exemple de la Crimée nous le rappelle.

La composante hydrique des conflits devrait d’autant plus s’accentuer dans les années qui viennent que, selon un récent rapport de l’Unesco, deux tiers de la population mondiale souffrira de la pénurie d’eau d’ici à 2025.

La Californie se déshydrate à vue d’oeil
Si le terme de guerre de l’eau a refait surface ces dernières semaines, c’est aussi à cause des tensions grandissantes autour des réserves hydriques en Californie. L’Etat connaît une sécheresse qui concourt pour le titre peu envié de pire sécheresse de l’histoire californienne. Depuis trois ans, l’Etat est effectivement dans une situation préoccupante entre précipitations au plus bas et températures excessives. (suite…)


Une image vaut mieux qu’un long discours…

monsanto_employees


Claude Bourguignon, est un ingénieur agronome français, réputé pour ses travaux et expériences sur la microbiologie des sols. Fondateur du LAMS : Laboratoire d’Analyse Microbiologique des Sols, il travaille en France, mais aussi en Europe, en Amérique et en Afrique.

Il est parmi les premiers, dans les années 1970, a avoir alerté sur la dégradation rapide de la biomasse et de la richesse des sols en micro-organismes (bactéries et champignons microscopiques), ainsi que sur la perte d’humus et de capacité de productivité des sols agricoles européens, ou des sols auxquels on appliquait les mêmes méthodes en climat tropical ou subtropical. Il a contribué à développer des techniques alternatives qui se sont avérées très efficaces, mais qui demandent une bonne technicité et connaissance du fonctionnement écologique des sols.

Vidéo extraite du film  » Alerte à Babylone  » de Jean Druon au éditions Voir et Agir : http://www.voiretagir.com/ (film en vente sur le site)
Beaucoup plus sur le film http://deconstruire.babylone.over-blog.org/article-5965674.html

Le film est visible en entier sur Youtube : http://www.youtube.com/results?search_query=Alerte+%C3%A0+Babylone&search_type=&aq=f

Interview de Claude Bourguignon: http://divergences.be/spip.php?article509


Si vos gosses vous demandent quel métier choisir quand ils seront grands, dites leur que paysan/marraicher c’est un métier d’avenir… Et commencez déjà à leur chercher un lopin de terre à exploiter…

[Gregor Seither – IES News Service – 21/03/2009]
Le directeur du conseil scientifique du gouvernement britannique, le Professeur John Beddington, tire la sonnette d’alarme : les effets combinés de la crise alimentaire, de la limitation d’accès à de l’eau potable et de la raréfaction des sources d’énergie risquent de provoquer des émeutes, des conflits transfrontaliers et une vague massive d’immigration de réfugiés cherchant à fuir les régions les plus affectées. Pour le professeur Beddington, ces crises deviendront aigues dès 2030.

Dans un discours devant les participants de la conférence Sustainable Development UK, organisée par le gouvernements britannique à Westminster, Beddington a expliqué que l’accroissement démographique, les succès des programmes d’amélioration de la santé et de lutte contre la pauvreté ainsi que la croissance économique des nations émergentes ont pour conséquence un accroissement exponentiel de la demande en nourriture, eau potable et ressources énergétiques. L’accroissement de cette demande, qui devrait aller en s’accélérant au cours des 20 prochaines années, survient à un moment où les pays de la planète sont confrontés à une autre urgence : modifier leurs comportements énergétiques et de consommation afin de lutter contre l’émission des gaz à effet de serre. (…)

Toujours selon le Prof. Beddington, si les prix alimentaires se sont à nouveau tassés après leur forte augmentation l’an dernier, la production mondiale de céréales telles que le blé ou le mais n’arrive toujours pas à suivre la demande. Aujourd’hui les réserves mondiales ne représentent que 14% de la demande annuelle, un taux tellement bas qu’il suffirait d’une sécheresse, d’une inondation ou d’une mauvaise récolte dans une région productrice majeure pour faire à nouveau exploser les prix.

« Une inondation comme celle qui a frappé les Etats-unis l’an dernier ou encore un été trop sec en Chine suffiraient à faire basculer la situation. Les prix grimperaient à nouveau, déclenchant des émeutes de la faim à travers le monde. Et cette fois ci la gouvernance mondiale alimentaire n’a plus les moyens de réguler les prix en mettant des réserves sur le marché » explique Beddington, « car la majorité des réserves ne sont pas stockées dans des hangars mais sont simplement des tonnages d’aliments actuellement en transit entre les différents ports« .

« Nos réserves alimentaires n’ont jamais été aussi basses depuis 50 ans, alors que nous devons accroître notre production alimentaire de 50% d’ici à 2030. Et simultanément il va nous falloir 50% de plus d’énergie et 30% de plus d’eau potable. »

« Cette situation explosive représente la plus grande menace pour la stabilité et la paix mondiale qui ait jamais existé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes vivent dans les régions les plus exposées et n’auront pas d’autre choix que de partir pour tenter de survivre ailleurs. Les sources de conflits, d’épidémies, de guerres seront innombrables… et jusqu’à présent l’humanité n’a encore jamais apporté la preuve qu’elle savait gérer ce genre de situation. »

Avant d’occuper le poste de Conseil scientifique en chef du gouvernement, John Beddington était professeur de Biologie démographique appliquée (population biology) au Imperial College de Londres. Il est reconnu comme un expert mondial sur l’emploi durable de ressources renouvelables.


Bon, d’accord, d’accord… j’arrête d’acheter des barquettes de fraises chez ED…

Qui a envie de manger des fraises d’Espagne ?

[Claude-Marie Vadrot – Politis – jeudi 12 avril 2007]

D’ici à la mi-juin, la France aura importé d’Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises. Enfin, si on peut appeler « fraises » ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d’être mûrs, et ressemblant à des tomates. Avec d’ailleurs à peu près le goût des tomates…

Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d’avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 km en camion. À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16 000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d’échappement.

Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l’Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l’une des plus fabuleuses réserves d’oiseaux migrateurs et nicheurs d’Europe. Il aura fallu qu’une équipe d’enquêteurs du WWF-France s’intéresse à la marée montante de cette fraise hors saison pour que soit révélée l’aberration écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d’ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques). Ce qu’ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché. (suite…)


[Le Figaro – 08/04/2008]
Le député UMP François Grosdidier ferraille contre le lobby pro-OGM à l’Assemblée. Il détaille pour lefigaro.fr les raisons de son combat, qui l’amène à s’opposer à des parlementaires de son parti.

François Grosdidier, député de Moselle, a fait adopter mardi soir avec Yves Cochet et le communiste André Chassaigne un amendement qui torpille celui de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée, et va dans le sens de plus de transparence en matière d’information sur les OGM. Une indépendance qu’il estime justifiée par des considérations avant tout éthiques. Entretien.

Pourquoi vous placer en porte-à-faux avec une partie des parlementaires UMP ?

J’estime que les enjeux sont énormes et importants. Les amendements adoptés par le Sénat et repris par la Commission des affaires économiques sont en contradiction avec l’esprit du Grenelle de l’environnement et avec les attentes de la société française. Certains voudraient tout faire pour mettre en place un système verrouillé et opaque, dans le but de diffuser rapidement et massivement les cultures OGM. Ce groupe d’élu est en complet décalage culturel et générationnel. Pour moi, le texte qu’ils voulaient faire passer constitue une faute morale. L’humanisme implique à mon avis de faire passer les questions sanitaires et environnementales au-dessus des autres considérations.

http://www.lefigaro.fr/politique/2008/04/08/01002-20080408ARTFIG00446-ogm-un-depute-ump-denonce-les-pressions-des-lobbies.php


LES COURS MONDIAUX DES DENRÉES ALIMENTAIRES AUGMENTENT ET LA FAMINE S’ÉTEND

[Barry Mason – World Socialist Website – 29/03/2008

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a prévenu que la montée des cours mondiaux des denrées alimentaires réduira sa capacité à ravitailler les personnes affamées et mal nourries.

S’exprimant le mois dernier à Rome, où le PAM est installé, sa directrice exécutive, Josette Sheeran, a déclaré « Notre capacité à accéder aux gens diminue juste au moment où les besoins augmentent… Nous faisons face à un nouvel aspect de la faim, les gens sont exclus du marché de la nourriture parce qu’ils n’ont pas les moyens d’en acheter… Des situations qui n’étaient pas urgentes par le passé le deviennent maintenant. »

Dans un communiqué de presse, le PAM (…) note également que les personnes les plus pauvres sur Terre devront dépenser une portion croissante de leurs maigres revenus pour la nourriture. Le PAM annonce que ces gens seront contraints d’acheter moins de nourriture, ou des aliments moins nutritifs, ou de dépendre d’une aide extérieure. (suite…)


[Les Sans Culottes – mercredi 2 avril 2008]

On nous a déjà fait le coup avec le nucléaire en 1973, lors du premier choc pétrolier. Plus de trente ans après, pouvoirs en place et lobbies agro-industriels nous servent un autre miracle d’indépendance énergétique et économique : les biocarburants. L’or vert comme solution de substitution à l’or noir. Parlons plutôt de nécrocarburants tellement leurs effets sur la planète et l’humanité sont néfastes…

L’anecdote est savoureuse. Et tellement révélatrice. Elle se déroule le 12 avril 2007 à l’université de Georgetown, Californie (1). Ce jour-là, le gouverneur Arnold Schwarzenegger déclare la guerre au réchauffement climatique en prônant l’utilisation massive des biocarburants.

Moyen s’il en est de ne surtout pas remettre en cause le mode de développement des USA. Notre mode de développement à nous, habitants de l’hémisphère Nord, gaz-pilleurs du Sud de la planète. « Nous n’avons pas à nous débarrasser des 4×4 ou de quoi que ce soit de ce genre, insiste cette sorte de Sarkozy bodybuildé d’outre Atlantique, parce que cette voie est celle de l’échec. Nous devons au contraire rendre ces voitures plus « musclées » sur le plan environnemental. »

Choisir entre l’assiette du pauvre ou le réservoir du riche, voici donc l’alternative réelle des biocarburants. Une agriculture qui, comme Schwarzie, n’a cessé de faire du culturisme lors des dernières décennies. A coup de subventions, de lobbying des agro-industriels, d’ignorance ou de collusion des politiques… « L’agriculture ne sert plus à nourrir les populations, mais à produire des devises »,prophétisait Robert Linhart dans son bouquin, Le sucre et la faim, enquête dans les régions sucrières du nord-Est brésilien, paru en 1980. Le Brésil où la folie de l’éthanol a multiplié par deux le prix de la terre en cinq ans. Provoquant ainsi la disparition des petits paysans. (suite…)


Maintenant vous comprenez pourquoi il y a des émeutes de la faim… c’est pas intéressant de vendre de la farine aux pauvres du Sud, quand on peut s’en servir pour remplir le réservoir d’un conducteur de 4×4 dans le Nord…Les nécro-carburants sont l’illustration parfaite que le capitalisme, s’il peut en espérer un profit, vous vendra la corde avec laquelle vous le pendrez.

Comme des lemmings courant vers le précipice, les spéculateurs se jettent sur les bioagro nécro-carburants, ne se souciant que de leur résultat quotidien, incapable de voir plus loin que la cloture de la Bourse de ce soir… et ignorant (ou faisant mine d’ignorer) la catastrophe planétaire qu’ils préparent…

[Wall Street Journal – 04/04/2008]

Le contribuable U.S. finance à hauteur de 1 dollar chaque litre de (bio) nécro-carburant qui est fabriqué aux U.S. pour l’exportation. A l’époque, le gouvernement voulait encourager l’industrie d’agro-carburants afin de réduire la dépendance du pétrole… mais, comme le rapporte le Guardian, cette politique de subvention a eu des conséquences néfastes. (. . .)

De plus en plus, les spéculateurs négociants transportent des cargaisons d’agro-carburants depuis l’Asie et l’Europe vers les ports des Etats-unis. Là bas, ce carburant « bio » est mélangé à un peu de « vrai » diesel… ce qui le rend conforme aux politiques d’aide à l’exportation. Ce biofuel subventionné est ensuite renvoyé en Europe, où il réçoit également des subventions de la part de l’Union Européenne, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique et du développement des énergies renouvelables. Chaque litre de biofuel est ainsi subventionné deux fois.

Selon les organisations spécialisées dans les agro-carburants, entre 30 et 300 millions de dollars de subventions sont ainsi re-exportés vers l’Europe. Et les allers-retours par tanker entre l’Europe et les USA alourdissent encore le bilan écologique négatif de ces carburants.

Par ailleurs, le « dumping » de ces carburants lourdement subventionnés rend la production Européenne de bio-carburants peu compétitive et a déjà cause la fermeture de plusieurs usines de production. Et pourtant, pour des raisons politiques, l’Union européenne a beaucou investi dans cette production de carburants « écologiques ». Mais les im, despite its own efforts to ramp up production to meet political mandates. Imports are undercutting local producers on price.

http://blogs.wsj.com/environmentalcapital/2008/04/01/us-biofuels-subsidies-not-for-farmers-but-for-europeans/?mod=WSJBlog


[Rue 89 – 16/02/2008]

Arte a diffusé l’enquête de Marie-Monique Robin sur Monsanto. Nous republions ci-dessous l’interview de la journaliste.

Pressions sur les scientifiques, les politiques et les médias: une enquête dévoile les méthodes du géant de l’agriculture.

Elle se dit inquiète, mais prête à aller jusqu’au bout de cette enquête. Marie-Monique Robin, lauréate du prix Albert-Londres, a pourtant l’habitude des reportages périlleux. Mais elle avoue que celui-ci dépasse tout ce qu’elle attendait.

Le documentaire qu’elle en a tiré, intitulé « Monsanto, une entreprise qui vous veut du bien », fait froid dans le dos. Rythmé comme un thriller sur la santé publique, il fait songer au film Erin Brokovich, de Steven Soderbergh, mais sans Julia Roberts pour tout arranger à la fin.

Leader mondial des OGM, Monsanto est à l’origine de bien d’autres produits controversés, depuis sa création en 1901. La liste est longue. La firme est le principal producteur de PCB (le pyralène, polluant organique persistant aujourd’hui interdit et responsable de nombreuses pollutions), de l’agent orange, herbicide utilisé pendant la guerre du Vietnam et fortement cancérigène, et d’hormones de croissances bovine et laitière interdites en Europe.(Voir la vidéo.)

Dans son livre, Marie-Monique Robin livre des exemples de pressions exercées sur des scientifiques, qui seront licenciés ou discrédités pour avoir critiqué les produits Monsanto. Elle donne également la parole à des experts remettant en cause les expériences sanitaires menées par la multinationale. En exclusivité, Rue89 vous en livre quelques extraits…

A voir  sur le site d’origine en raison des nombreuses vidéos et extraits sonores:
http://www.rue89.com/2008/02/16/ogm-quand-monsanto-seme-la-terreur 


[The Guardian – 21/12/2007]

Le rapport du European Bird Census Council, RSPB et BirdLife International révèle que près de la moitié des espèces communes d’oiseaux en Europe sont sur la voie de l’extinction sur le continent européen. Des recensements entrepris au cours de ces 26 dernières années montrent que les populations de 45% d’espèces d’oiseaux communes ont décliné de manière inquiétante, voire dramatique sur le continent européen. Dans certains cas, 95% des populations d’oiseaux ont disparu 

Le rapport « State of Europe’s Common Birds 2007 » montre que les disparitions de populations d’oiseaux sont les plus fortes en zone agricole, notamment à cause des pratiques de l’agriculture industrielle.  95% des alouettes cochevis huppées ont disparu ainsi que près de 50% des vannaux et pluviers. Le pivert cendré à disparu à 81%, la perdrix grise à disparue à 79% tandis que les populations de tourterelles ont décliné de 62%.

http://www.guardian.co.uk/environment/2007/dec/21/conservation.wildlife?gusrc=rss&feed=environment


[Der Spiegel – 09/12/2007]

Cette année en Europe, les sapins de noël sont rares et chers. Les coupables sont multiples : la mode croissante du sapin de noël dans les monarchies pétrolières, où l’on se fait livrer des cargaisons entières par avion, le boom du sapin de noël en Chine depuis plusieurs années, qui fait que les entreprises chinoises réservent à l’avance des plantations entières…  mais surtout l’essor des agro/bio necro-carburants  qui réduisent fortement les surfaces des plantations de sapins pour les fêtes. En Allemagne, cette année, les prix ont atteint des records. http://www.spiegel.de/wirtschaft/0,1518,522161,00.html


Bill Gates, Monsanto et la Fondation Rockefeller sont entrain de construire un « coffre-fort anti-apocalypse » au Pôle Nord.

[F. William Engdahl – Global Research 05/12/2007 – Trad Grégoire Seither]

Quand Bill Gates décide, par le biais de la Fondation Gates, d’investir environ 30 millions de dollars dans un projet, cela mérite qu’on s’y intéresse, non ? Et en ce moment, aucun projet n’est plus intéressant que celui qui est entrain d’être construit dans un endroit reculé du monde, l’archipel norvégien de Svalbard.

Bill Gates, en association avec la société Monsanto, la Fondation Rockefeller, la fondation Syngenta ainsi que le gouvernement norvégien, investit des millions dans la construction d’une banque des sémences, sous une montagne de l’île de Spitzberg, un ilot de la Mer de Barents, à environ 1 000 Km du Pole Nord.

Le nom de code officiel du projet est « Svalbard Global Seed Vault « , mais entre eux les partenaires l’appellent « le coffre fort de l’apocalypse » (doomsday vault) Si on en croit le communique de presse officiel, il s’agit d’une grotte artificielle, creusée sous une montagne à proximité du hameau de Longyearbyen, fermée par des doubles portes anti-explosions, équipées de systèmes d’alarme, de sas-anticontamination et aux parois renforcées par du béton armé d’un mètre d’épaisseur.

Il est prévu d’y stocker jusqu’à trois millions de variétés de semences provenant du monde entier afin de « garantir la préservation de la diversité des produits agricoles pour le futur« . Les semences seront spécialement emballées pour prévenir la formation de givre. Il n’y aura pas de personnel présent en permanence mais la relative difficulté d’accès du coffre-fort facilitera la surveillance du site à distance.

Je suis certain que vous n’avez pas prêté attention à la petite phrase, tout obnubilé que vous êtes par les détails techniques de ce communiqué. Le document dit, afin de garantir la préservation de la diversité des produits agricoles pour le futur. ‘

Quelle vision du futur ont les sponsors de ce projet pour qu’ils envisagent une menace globale sur la disponibilité des semences agricoles ? Ces semences sont déjà protégées, en plusieurs exemplaires, dans les différentes banques de semence qui existent à travers le monde.

Chaque fois que Bill Gates, la Rockefeller Foundation, Monsanto et Syngenta s’associent dans un projet commun, cela vaut le coup de creuser la question un peu plus profondément que les rochers du Spitzberg. Et quand on prend la peine de le faire, on trouve généralement des choses fascinantes. (suite…)


Là j’avoue qu’il va falloir m’expliquer… en quoi le fait de mettre une puce dans des moutons est il une « industrialisation du monde vivant » ? Et en quoi la traçabilité est-elle une atteinte à la liberté des bergers et nuit-elle à la « relation qui unit depuis 10 000 ans les animaux et les humains ». Ce manifeste anonyme manie pas mal de pathos romantique, mais pas beaucoup d’arguments…

[Des bergères et bergers opposés à la mécanisation de la vie – Contact bergerouest@no-log.org – 15/11/2007]

A partir de janvier 2008, les moutons et les chèvres devront, en Europe, être identifiés par des puces électroniques implantées, alias transpondeurs. Des bergers refusent cette mesure qui est selon eux synonyme d’une industrialisation du monde vivant. Après les moutons, viendraient les autres animaux, puis, pourquoi pas, les humains. Au nom de la sécurité et de la traçabilité.

Au 1er janvier 2008, l’ensemble du cheptel ovin et caprin de la Communauté européenne doit être identifié avec des puces électroniques pour répondre aux exigences industrielles de « sécurité alimentaire » (règlement CE n°21/2004 du Conseil du 17 décembre 2003). Ces mouchards arrivent à une époque où la machine industrielle s’emballe au rythme des crises sanitaires (grippe aviaire, vache folle, fièvre aphteuse,…). Le dernier moyen de maintenir l’illusion d’une maîtrise est de considérer les éleveurs comme des risques industriels potentiels. Il faut donc assurer leur flicage.

Dans la marche du progrès, refuser le puçage électronique des brebis peut paraître anodin. Pourtant, cette nouvelle mesure de traçabilité, nous la prenons en pleine figure car nous savons qu’elle nous pousse un peu plus loin dans un monde où l’on commence à se sentir de trop. L’élevage n’est pas seulement une industrie produisant du lait ou de la viande. La domestication n’est pas seulement la soumission d’un animal, c’est aussi un long compagnonnage commencé à la révolution du néolithique. Ces interdépendances influencent depuis 10 000 ans nos relations aux animaux, aux humains et au monde. Cette longue compagnie a participé à construire nos imaginaires, nos mythes, notre culture.

Avec le puçage électronique, toute cette partie de l’histoire de notre humanité est anéantie, détruite, niée. Comme la plupart des professions, une part de plus en plus importante de nos activités est régie par un ailleurs : normes industrielles, obligation de s’expliquer, permanence de la suspicion à notre égard. Cela suffit !

http://www.reporterre.net/libertes/les-capitalistes-revent-de-moutons-electriques.php


LES AGRO-CARBURANTS CONTRIBUENT PLUS A LA FAMINE QUE LES CATASTROPHES NATURELLES ET LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
[The Guardian – 29/08/07 – Trad. Grégoire Seither]
Des terres agricoles qui étaient jusqu’ici utilisées pour faire pousser des aliments sont de plus en plus converties pour la production d’agro-carburants. Cela permet de lutter contre le réchauffement climatique (les agro-carburants génèrent moins de gaz à effet de serre que les carburants fossiles) mais a surtout pour effet de faire grimper les prix des aliments à travers le monde et à aggraver encore la famine dans certains pays pauvres. D’un côté vous avez quelques pays riches qui ont les moyens de payer pour acheter de l’éthanol et de l’autre vous avez des millions de pauvres qui n’ont plus accès aux terres agricoles pour faire pousser leur alimentation. Le résultat est une catastrophe humanitaire qui se développe sous nos yeux…

(suite…)


[BBC – 05/07/2007 – Trad. Grégoire Seither]
Les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique sont meilleurs pour votre santé que les produits issus de l’agriculture industrielle. C’est la conclusion d’une étude sur dix ans menée aux Etats-unis. En comparant les tomates produites par des fermes « bio » avec celles produites selon des méthodes agro-industrielles, les chercheurs ont découvert que les tomates bio avaient un niveau de flavonoïdes deux fois plus élevé. Connus principalement pour leur activité antioxydante, les flavonoïdes jouent un rôle important dans la réduction de la pression sanguine, réduisant le risque de maladies du coeur et de crises cardiaques. Publié dans le « Journal of Agricultural and Food Chemistry », le rapport de cette étude soupçonne une relation avec la teneur en nitrogène des sols cultivés.

Les conclusions des chercheurs rejoignent celles d’études similaires en Europe qui ont démontré que des tomates, pèches et pommes issues de l’agriculture biologique ont un taux nutritif plus élevé que les mêmes produits issus de l’agriculture intensive. Dans les tomates bio, la valeur nutritive moyenne est supérieure entre 79% et 97% à celle des fruits et légumes produits par l’agro-industrie.

http://news.bbc.co.uk/2/hi/health/6272634.stm


[The Observer – UK – 10/06/07 – Trad. Grégoire Seither]
Si l’organisation d’éco-certification britannique The Soil Association réussit à faire accepter à ses adhérents les modifications de son cahier de charges, des aliments labellisés comme étant « bio » ne recevront plus leur certification s’ils ont été transportés par avion.

« Nous sommes confrontés de plus en plus à des légumes, des fruits et autres aliments marqués comme étant ‘bio’ et donc considérés comme ‘bons pour l’environnement’ mais qui arrivent du Brésil, du Chili ou d’Afrique par transport aérien. Or, dans la perspective d’une inclusion des émissions carbone dans l’éco-bilan d’un produit, des aliments importés par avion contribuent fortement au réchauffement climatique » explique le communiqué de l’association, seule accréditée à attribuer le label « Issu de l’agriculture biologique » en Grande-Bretagne.

Si ce nouveau cahier des charges est accepté pas le conseil d’administration, l’association limitera voire refusera d’accorder son label à des aliments transportés par voie aérienne… ce qui aurait d’importantes conséquences pour les magasins « bio » en Grande-Bretagne, qui vendent traditionnellement des fruits et légumes provenant de producteurs distants.

« Même si elle est « bio », une tomate qui arrive d’Espagne à bord d’un avion cargo pollue tellement l’environnement que son facteur bio-positif est annulé. A la limite, un cageot de tomates produites localement en non-bio sera moins nocif pour la planète qu’un kilo de tomates bio aéroportées » explique Colin Hayes, maitre-assistante en bio-écologie à l’université de Reading.

http://environment.guardian.co.uk/food/story/0,,2089233,00.html