Samir Geagea est le premier suspect dans l’assassinat de Pierre Amine Gemayel, qui lui a permis de mettre la main sur la Phalange et réactiver ainsi ses commandos de tueurs, les « Forces Spéciales ». En 2006, l’armée libanaise avait arrêté un commando qui s’entrainait à réaliser des assassinats – le chef de la sécurité de Geagea en faisait partie. L’affaire avait été vite éttoufée. La liste des actions terroristes, assassinats (certains de sa propre main), tortures et atrocitées commises par Geagea et ses hommes est longue… si ce taré prend le pouvoir au Liban, la guerre civile ne sera pas loin. On a déjà connu cela dans la période 1975-1990
Il est intéressant de relever la « sympathie » exprimée par Condoleeza Rice pour ce personnage – pourtant visé par une enquête internationale pour crimes de guerre et que de nombreux anciens collaborateurs traitent publiquement de « psychopathe meurtrier ». Cela confirme bien l’adage U.S. popularisé par Henry Kissinger : « C’est un fils de pute, d’accord, mais c’est NOTRE fils de pute ».
A noter aussi que Geagea est un enfant chéri des Israéliens, qui le soutiennent par tous les moyens via les canaux des anciens de l’Armée du Liban Sud. Il faut dire que – en matière de détestation des Palestiniens et du Hezbollah, la Phalange libanaise est encore plus à droite que Avigdor Lieberman…
Tout cela entre bien évidemment dans le vaste projet de déstabilisation du Liban orchestré par les Néo-cons et Israël afin de « remodeler le Proche-Orient » à leur avantage
[Backchich – 17/04/2009]
A l’approche des législatives au Liban, l’ambassadeur de France, André Parant, fait publiquement campagne pour Samir Geagea, chef de file de l’Alliance du 14 Mars.
« C’est plus fort que lui. Il ne peut pas s’en empêcher ! » s’exclame un diplomate français en poste à Beyrouth, « l’ambassadeur André Parant n’arrête pas de faire des déclarations publiques en faveur de Samir Geagea ; de multiplier les propos élogieux à l’encontre du Hakim ». Ça la fout plutôt mal en pleine campagne électorale, les élections législatives étant annoncées pour le 7 juin prochain.
En arabe, « al-Hakim », c’est le « docteur ». C’est comme cela que tous les admirateurs de Samir Geagea l’appelle depuis les années soixante-dix, lorsqu’en pleine guerre du Liban, il interrompit ses études de médecine pour devenir l’un des chefs militaires du parti phalangiste avant de carrément mettre la main sur les Forces libanaises après l’assassinat de Bachir Gemayel en 1982.
Fondé par Pierre Gemayel en 1936, rentré enthousiasmé des jeux olympiques de Berlin, la Phalange qui allait se transformer en Forces libanaises, puis en parti politique après l’accord de Taëf (1989) mettant fin aux quinze années de guerre civile, fait aujourd’hui parti de la coalition « pro-occidentale » dite du « 14-mars », aux côtés de Saad Hariri, le fils de l’ancien premier ministre Rafic assassiné en février 2005 et de Walid Joumblatt, le chef féodal des Druzes qui change de camp avec les aléas du vent. Les Forces libanaises d’aujourd’hui ont conservé leurs inspirations mussoliniennes et filiations fascistes : « Ni Orient, ni Occident ! », le vieux slogan des Phalanges avait beaucoup séduit Condoleezza Rice, l’ancienne secrétaire d’État américaine qui, elle-aussi, ne tarissait pas d’éloges à l’encontre de Samir Geagea, « idéaliste tout autant inspiré que désintéressé ». (suite…)