[Mediapart – 23/04/2013]
Pourtant, le 19 mars 2013, pour un tweet, à trois mois du bac, trois élèves de terminale ont été renvoyées définitivement d’un lycée de Limay dans les Yvelines, au risque de mettre en péril leur réussite au baccalauréat.
Au commencement de cette affaire, rien de plus qu’une blague, des plus potaches.
Une lycéenne fait croire sur Facebook que sa professeure d’histoire a prévu un contrôle le lendemain. Trois de ses camarades, qui s’imaginent lésées d’être prévenues si tard, échangent alors quelques tweets peu amènes à l’égard de leur enseignante, sans pour autant la nommer. A peine le canular révélé, les trois mêmes, par ailleurs bonnes élèves et sans histoire, présentent leurs excuses à la professeure qui classe immédiatement l’affaire. Hélas, à son tour alertée, la proviseure convoque un conseil de discipline sur le champ et l’exclusion définitive des trois lycéennes est votée à l’unanimité.
Ni le motif de la sanction ni sa nature n’ont questionné le ministère de l’Education nationale qui, selon la presse, se serait limité à déclarer que « Twitter n’est pas un espace privé et ne peut alors échapper à des mesures disciplinaires ». Certes, les tweets méritaient une sanction. Mais devait-on, pour autant, appliquer la plus sévère des sentences sur l’échelle des sanctions scolaires quand tous reconnaissent que l’exclusion définitive « peut avoir des conséquences préjudiciables à la scolarité de l’élève et apporte rarement une solution durable au problème posé » ?
Manifestement, ce cas d’espèce révèle une négation du principe d’individualisation qui implique qu’il soit tenu compte « du profil de l’élève, des circonstances de la commission des faits et de leur singularité » et qu’il convient « de privilégier le recours à des sanctions éducatives destinées à favoriser un processus de responsabilisation, en faisant prendre conscience à l’élève de l’existence de règles, de leur contenu et des conséquences de leur violation pour lui-même, la victime et la communauté éducative tout entière ».
(…)
Quels doivent être les bonnes pratiques et les bons réflexes des chefs d’établissement et du personnel éducatif ? Eduquer les élèves présuppose leur propre formation et une offre de bonnes pratiques. Panique et brutalité ne peuvent servir de réponse à la fracture numérique qui se creuse au sein de la communauté scolaire, avec d’un côté des adultes souvent dépassés par les évolutions numériques et de l’autre des élèves 2.0.
24 avril 2013 at 2:01
C’est exactement le reflet de la dérive sociétaire de ce pays; pourquoi faire de la prévention (qui coûte cher, enfin, soit disant, vu par exemple les résultats sur les morts de la route aux Pays Bas), alors que répression est gratuite.
Il est à remarquer que cela participe grandement à ce que dénonce (pas bien fort, et plutôt en petits commités) les sociologues depuis presque dix ans; à savoir que dans ce pays, nous sommes assis sur un baril de poudre qui ne demande qu’à exploser.
Que les poliotiques n’y voient que du feu est assez peu étonnant, tant la déconnexion de cette caste d’avec le peuple est palpable (les fameux « minables » à moins de €5000 par mois pour certains, et ceux qui ne partagent pas l’idéologie du parti pour les autres).
Le non cumul des mandats ira d’ailleurs toujours dans le même sens, déconnectant encore plus ceux qui sont censés représenter la population et multipliant les parasites incompétents (pléonasme bien français). Cumul qui ne peut se comprendre qu’en restant dans des limites logique et rapprochant de la population (par exemple député maire ou sénateur maire).
Faudra-t-il qu’une brutale remise à zéro des compteurs intervienne pour que les choses aillent mieux? La question reste posée et est plus que jamais d’actualité… si tant est que les choses s’améliorent après.
24 avril 2013 at 5:17
LA PROVISEURE EST MALADE???? BONJOUR LA DICTATURE…..
28 avril 2013 at 4:05
MERCI ALBAN PUBLIC : EXCELLENT
23 mai 2013 at 8:15
Une lycéenne fait croire sur Facebook que sa professeure d’histoire a prévu un contrôle le lendemain. Trois de ses camarades, qui s’imaginent lésées d’être prévenues si tard, échangent alors quelques tweets peu amènes à l’égard de leur enseignante, sans pour autant la nommer. A peine le canular révélé, les trois mêmes, par ailleurs bonnes élèves et sans histoire, présentent leurs excuses à la professeure qui classe immédiatement l’affaire. Hélas, à son tour alertée, la proviseure convoque un conseil de discipline sur le champ et l’exclusion définitive des trois lycéennes est votée à l’unanimité.