[MNG sur No Border -12/09/2010]

Le 22 mai, un CRS m’avait demandé de répéter une question que je posais à un activiste. Il avait souri en me disant qu’il ignorait la réponse. Le temps de rejoindre ses collègues, le policier est devenu outragé. (Résultat) 13h de garde à vue.

Le mercredi 15 septembre, à partir de 8h30, au tribunal de Boulogne-sur-Mer, je serai jugée pour des paroles que je n’ai pas prononcées. Déjà plusieurs fois condamnée de cette manière, avec pourtant preuve vidéo et témoin, le risque est de voir tomber tous les sursis.

L’accusation de « outrage » est devenu systématiquement le moyen pour la police de « crocher » les personnes qu’elle interpelle. Cela permet de maintenir une accusation et de trainer devant la justice une personne, même quand rien d’autre ne peut être retenu contre elle. C’est particulièrement utilisé pour harceler les militants de tout poil, car à chaque fois cela représente des heures de garde à vue, des convocations, des angoisses, des tracasseries… bref, l’idée c’est que, au bout d’un moment, le dissident y réfléchisse à deux fois avant d’aller militer.

De fait, l’accusation (généralement infondée) de « outrage à agent » est devenu une méthode indirecte pour museler la liberté d’opinion en France. Et sans le moindre recours, puisque dans l’opinion on vous dira « ah ben, fallait pas l’outrager l’agent hein ! »

Vaclav Havel, qui savait de quoi il parlait disait: « la différence entre la démocratie et la dictature, c’est qu’en démocratie le policier est soumis à la loi, tandis qu’en dictature le policier est la loi ». Quand un flic ment pour accuser injustement une personne, il est passé du côté de la dictature.