Pendant ce temps là, nos amis faux-culs de RSF hurlent contre le « dictateur » Chavez qui a osé porter plainte contre un journal qui appelait l’armée à faire un coup d’état contre lui… par contre, la mainmise totale de Sarkozy sur les grands médias français, l’asservissement de la presse à ses intérêts électoralistes, cela ne dérange aucun de nos grands « postilloneurs professionnels »…
[Jean-Luc Porquet – Le Canard Enchaîné – 16/06/2010]
Dans une démocratie irréprochable, jamais un président n’aurait osé faire ça. Et s’il l’avait fait, de toute part auraient jailli des cris indignés. Un président n’a pas à se mêler des affaires de presse. Il n’a pas à appeler au téléphone le directeur du quotidien dit « de référence », puis à le convoquer à l’ Elysée, pour le menacer sous prétexte de sauver son journal. C’est pourtant la fine manoeuvre à laquelle vient de se livrer Sarkozy avec «Le Monde ».
Ce journal existe depuis 1944. Il a longtemps été, et il l’est encore en partie, l’honneur de la presse française: il est – « Le Canard » mis à part -le seul dont la rédaction ait voix au chapitre. Par l’intermédiaire de la Société des rédacteurs associée aux sociétés de personnels, ses journalistes possèdent la minorité de blocage. Ils disposent d’un droit de regard sur la gestion de l’entreprise. Et d’un droit de veto sur le choix du directeur.
Mais « Le Monde» est aujourd’hui au bord du dépôt de bilan. On n’entrera pas ici dans les détails, on ne racontera pas la gestion calamiteuse qui, depuis vingt-cinq ans, ra mené au bord du gouffre, les crises à répétition, la dette qui gonfle, etc. Il suffit de savoir qu’il a perdu 2 millions d’euros par mois en 2009, qu’il a besoin de 10 millions d’euros immédiatement sous peine de cessation de paiement dès juillet. Et qu’il est couvert de dettes, 69rnillions d’ORA (obligations remboursables en actions) et 25 millions empruntés à la BNP. Du coup, il est à vendre, et vite.
Quatre acheteurs s’étaient mis sur les rangs: l’Italien Benedetti, qui édite« L’Espresso », s’est retiré, L’Espagnol Prisa, qui édite le quotidien de gauche « El Pais », se tâterait encore. Restent, pour l’instant, d’un côté Claude Perdriel avec son groupe « Le Nouvel Observateur»; de l’autre l’homme d’affaires Pierre Sergé, associé avec le banquier Matthieu Pigasse et Xavier Niel, le fondateur de Free. Mais voilà que mercredi 9 juin, en pleine discussion, surgit à la surprise générale un troisième larron, l’opérateur Orange, dont l’Etat est le premier actionnaire et que dirige aujourd’hui Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, un obligé de Sarkozy,
Et comme c’est bizarre, le jour même, le même Sarkozy convoque à l’Elysée Eric Fottorino, le directeur du «Monde ». Dix jours auparavant. il lui avait déjà passé un coup de fil pour lui expliquer que le trio Bergé-Pigasse-Niel, il n’en veut absolument pas. Ce dernier n’at- il pas le toupet de financer deux sites Intemet antisarkozystes. Mediapart et Bakchich? Comme Xavier Niel a commencé à faire fortune avec le Minitel rose, le très délicat Sarkoly en parle à Fottorino comme de « homme du peep-show ». C’est Bigard qui doit se marrer.
Ce mercredi-là, à l’Elysée, Sarkozy revient à la charge, déconseillant à Fottorino de vendre « Le Monde» à ce « drôle d’attelage ». Et de se livrer carrément à un chantage: si ce trio l’ emportait, alors l’Etat renoncerait à apparier, via la Caisse des dépôts et consignations, les 20 millions d’euros qu’il s’apprête à lâcher pour participer au sauvetage de l’imprimerie du « Monde» en pleine débâcle. Ça, c’est du brutal. Ça, c’est de « l’Etat irréprochable » : celui que nous a promis Sarkozy.
Dans cet Etat-là, on ne peut rien reprocher au Président. Il se croit tout permis. Il se permet tout. Personne ou presque ne moufte: silence ébouriffant des partis, des philosophes autoproclamés, des postillonneurs professionnels, des lanceurs de grands débats bidons. Sarkozy a déjà à sa botte les directions de TF1, du « Figaro », d’Europe 1, du « JDD », etc. Il a aidé à imposer le milliardaire Bernard Arnault à la tête des « Echos ». Il a fait en sorte, par l’entremise de son fidèle Guéant, que le moribond « France-Soir» atterrisse dans les mains d’un opaque oligarque russe. Il a nommé à la tête de Radio France deux joyeux zigues ennemis des humoristes qui ne rigolent pas dans le sens du poil. Il va bientôt désigner le patron de France Télévisions. Complétez la liste (avec « Le Parisien », peut-être ?) …
Bref, ça se voit comme le nez au milieu de la figure: Sarkozy prépare à sa manière le terrain pour sa réélection de 2012.
Pour lui, un bon média est un média aux ordres. Qu’en démocratie la presse soit un contre-pouvoir: impensable! Qu’une rédaction soit indépendante: intolérable ! Que les journalistes du « Monde », qui ont eu le toupet d’évincer en 2007 son bon ami Alain Minc, alors président du conseil de surveillance, décident aujourd’hui de choisir à qui ils vont confier leur journal: bolchevik!
Et pourtant, ceux-ci le savent, c’est la dernière fois qu’ils peuvent encore exercer cc pouvoir, puisqu’une fois le journal vendu la minorité de blocage leur échappera (ils ne seront plus actionnaires majoritaires).
Si Sarkozy voulait se les mettre à dos et les pousser à choisir le trio Bergé-Pigasse-Niel, il n’aurait pas agi autrement. S’il veut, en intervenant sur la désignation du repreneur du « Monde », réussir le même coup qu’avec France Inter, où désormais toutes les décisions de Val et Hees apparaissent comme téléguidées par le pouvoir, c’est bien parti. Et s’il rêve d’une rédaction aux ordres, il risque d’être déçu. Car si les entreprises de presse sont fragiles et tombent souvent sous le coup des puissances d’argent (ou du pouvoir politique), nombre de journalistes, eux, ont ceci de curieux : la liberté d’expression, ils n’y sont pas complètement indifférents …
9 avril 2011 at 12:46
pourquoi les grands journalistes comme par exemple ceux qui travail pour le canard ou nouvel obs ne parlent il pas de la manipulation du peuple francais par les élites du monde (famille rockefeller ,Prince Bernhard, fondateur du groupe Bilderberg,le Conseil sur les Relations Étrangères (CFR) et la Commission Trilatérale (CT).Il faut révéler la vérité et nous nous devons de changer les hommes politiques qui pour certain ignore la situation ou au contraire d’autre qui l’utilise pour mieux dirigé.plusieurs document qui était classer confidentiel par les u.s ne le sont plus aujourd’hui et nous révèle bien des choses je trouve ca aber-an qu on en entende pas parler et pire que les responsables de cette merde il n’y a pas d’autre mots ne soient pas juger pour les crimes ,les guerre monétaire,les propagande de certaines évolution ne rapportant rien a l’élite.Comment a t on pu laisser faire?Il ce permette de tuer,les attentats du 11 septembre croyez vous vous journaliste que les pays sont devenu tellement sur que les terroristes on peur de nous attaquer?! c’est une blague et dsl pour les familles des victimes mais il y a un responsable et ce n’est pas celui qu’il croit.Voila je parle beaucoup sans vous donner de preuve mes je vous fait confiance si vous voulez la veritée vous la trouverer tout comme moi je l’ai fais, je souhaiterais (mais bon c pas demain la veille)qu’un journaliste reconnue de manière a faire entendre ca voix , ce penche sur cette manipulation et qu il aille jusqu’au bout de son enquete.