Si vos gosses vous demandent quel métier choisir quand ils seront grands, dites leur que paysan/marraicher c’est un métier d’avenir… Et commencez déjà à leur chercher un lopin de terre à exploiter…
[Gregor Seither – IES News Service – 21/03/2009]
Le directeur du conseil scientifique du gouvernement britannique, le Professeur John Beddington, tire la sonnette d’alarme : les effets combinés de la crise alimentaire, de la limitation d’accès à de l’eau potable et de la raréfaction des sources d’énergie risquent de provoquer des émeutes, des conflits transfrontaliers et une vague massive d’immigration de réfugiés cherchant à fuir les régions les plus affectées. Pour le professeur Beddington, ces crises deviendront aigues dès 2030.
Dans un discours devant les participants de la conférence Sustainable Development UK, organisée par le gouvernements britannique à Westminster, Beddington a expliqué que l’accroissement démographique, les succès des programmes d’amélioration de la santé et de lutte contre la pauvreté ainsi que la croissance économique des nations émergentes ont pour conséquence un accroissement exponentiel de la demande en nourriture, eau potable et ressources énergétiques. L’accroissement de cette demande, qui devrait aller en s’accélérant au cours des 20 prochaines années, survient à un moment où les pays de la planète sont confrontés à une autre urgence : modifier leurs comportements énergétiques et de consommation afin de lutter contre l’émission des gaz à effet de serre. (…)
Toujours selon le Prof. Beddington, si les prix alimentaires se sont à nouveau tassés après leur forte augmentation l’an dernier, la production mondiale de céréales telles que le blé ou le mais n’arrive toujours pas à suivre la demande. Aujourd’hui les réserves mondiales ne représentent que 14% de la demande annuelle, un taux tellement bas qu’il suffirait d’une sécheresse, d’une inondation ou d’une mauvaise récolte dans une région productrice majeure pour faire à nouveau exploser les prix.
« Une inondation comme celle qui a frappé les Etats-unis l’an dernier ou encore un été trop sec en Chine suffiraient à faire basculer la situation. Les prix grimperaient à nouveau, déclenchant des émeutes de la faim à travers le monde. Et cette fois ci la gouvernance mondiale alimentaire n’a plus les moyens de réguler les prix en mettant des réserves sur le marché » explique Beddington, « car la majorité des réserves ne sont pas stockées dans des hangars mais sont simplement des tonnages d’aliments actuellement en transit entre les différents ports« .
« Nos réserves alimentaires n’ont jamais été aussi basses depuis 50 ans, alors que nous devons accroître notre production alimentaire de 50% d’ici à 2030. Et simultanément il va nous falloir 50% de plus d’énergie et 30% de plus d’eau potable. »
« Cette situation explosive représente la plus grande menace pour la stabilité et la paix mondiale qui ait jamais existé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes vivent dans les régions les plus exposées et n’auront pas d’autre choix que de partir pour tenter de survivre ailleurs. Les sources de conflits, d’épidémies, de guerres seront innombrables… et jusqu’à présent l’humanité n’a encore jamais apporté la preuve qu’elle savait gérer ce genre de situation. »
Avant d’occuper le poste de Conseil scientifique en chef du gouvernement, John Beddington était professeur de Biologie démographique appliquée (population biology) au Imperial College de Londres. Il est reconnu comme un expert mondial sur l’emploi durable de ressources renouvelables.
23 mars 2009 at 12:52
Et un adepte de Malthus, ceux qui ont la parole quoi…
23 mars 2009 at 1:52
NOUS RELAYONS CE TEXTE PAR LE LIEN QUI Y CORRESPOND DANS NOTRE RUBRIQUE « ENVIRONNEMENT »…
la réplique de Yelrah démontre à elle seule que l’optimisme le plus vain n’a aucunement besoin d’eau pour croitre aux frontières de la sottise!
S.K
23 mars 2009 at 10:21
Yelrah, mieux vaut être malthusien que partisan de laisser faire ces guerres à venir… ce qui s’apparente à un suicide collectif tout de même. D’ailleurs ce professeur ne propose pas spécialement de solution dans son intervention, il est plus cyberpunk que malthusien…
23 mars 2009 at 11:21
La science n’a malheureusement pas le pouvoir de convaincre les sots – affirmer n’importe quoi ne peut modifier la réalité, mais cela permet ce croire que le présent est éternel…
24 mars 2009 at 12:41
J’ai le sentiment d’être le mannequin d’un crash-test. Faux pas se laisser emporter par une fascination pour la catastrophe mais quand même, en ne considérant que les perturbations écologiques à tous les niveaux (animales, végétales, climatiques…) les anthropocentristes devraient déchanter.
Merci de relayer cet article en tout cas.
25 mars 2009 at 9:05
[…] libertesinternets.wordpress.com, Gregor Seither – IES News Service, le 21 mars 2009] […]
1 avril 2009 at 7:35
Enfin la formulation claire d’une pensée lucide § Pour en savoir plus, lire :
– de Bruno Parmentier, « Nourrir la planète »
(un peu optimiste, mais son métier l’y oblige ! )
– de J-M Jancovici, « Le changement climatique expliqué à ma fille » (sauf son couplet sur le nucléaire ! )
10 juin 2009 at 8:03
je pense que des tête pensente ne tarde pas à anoncer le déluge!!!
notre grand problème c’est agir et agir vite pour l’éviter