A l’heure où la police ratonne les syndicalistes kanak et où la télévision diffuse deux documentaires sur le massacre d’Ouvéa en 1988, la petite-bourgeoisie blanche calédonienne et ses copains compradores multiplient les interventions pour dire que « c’est du passé tout ça » et que aujourd’hui c’est « la paix retrouvée », que nous avons un « destin commun » et que les « kanak sont au centre du dispositif »…. à les croire, aujourd’hui, à Nouméa, les choses auraient bien changé…
vraiment ? Voici un témoignage d’une nuit banale à Nouméa.
Comme le rappelle le vieux militant indépendantiste Kotra Uregei : « C’est le même genre de situation qui nous avait poussé à créer les FOULARDS ROUGES en 1969 à cause du refus du patron du restaurant « LE SYDNEY » de laisser entrer le Kanak FOTE TROLUE dans son restaurant »
Un week-end d’enfer à Nouméa,
[Mail sur la liste Kanaky Online – 4/5/2008]
Un week-end d’enfer à Nouméa,
Un groupe de pote s’est retrouvé un week-end histoire de s’éclater comme au vieux temps. Nous avons partagé les bancs du lycée ensemble jusqu’à la BTS … Tous, on est dans la vie active et exerce la même profession dans le public comme dans le privé ; La tranche d’âge 25-28 ans ! Un seul est marié avec 1 boutchou qui a 2 ans ! 5 filles et 7 garçons : 3 (F) Européennes – 1 (F) Tahitienne – 1 (F) Javanaise 4 (G) Européens – 1 (G) antillais – 1 (G) mélanésien du sud – 1 (G) Futunien
19h30 : Dîner restaurant du centre ville – Menu chinois 22h30 : Anse VATA – BODEGA 24h00 : Devant EL CORTO MALTES – Tous sont passés sans soucis à la rentrée de la boîte sauf nos copains : KNKY – TAMA – DOUDOU
Le premier videur : C’est une soirée privée, je suis désolé vous n’êtes pas invités ! Le deuxième videur : Vous n’êtes pas inscrits sur la liste, désolé je ne peux rien pour vous !
Nous avons tous exigé qu’un responsable vienne donner des explications : Une nana est arrivée, vous êtes dans un état d’ébriété, vous sortez ou j’appelle la Police.
Nous avons réagi pacifiquement : « Nous avons pris ensemble cette décision de sortir ce soir ! Comment avez-vous deviné nos identités pour cette fameuse liste d’invités ? Pourquoi sommes-nous autorisés et pas nos copains ? C’est de la pure discrimination ? »
Nous étions tous dégoûtés et énervés que nous avons préférés prend la route…
Une demie heure après nous sommes devant ACROPOLE – Le même film s’est répété en l’espace de quelques minutes… L’excuse pour nos trois copains : Le quota des WAILLERS et RASTA COOL sont atteints, allez voir ailleurs !
On s’est dit, qu’on n’allait pas se prendre la tête, on s’est tiré sans même regarder en arrière…
Nous avons décidé de squater la plage et lâcher la sono de TAMA avec modération ! Les Poulets sont arrivés pour expulser la bande : Le picolage sur la voie publique est interdit. Sans faire d’histoire, nous avions pris sagement la décision de tracer la route…
De plus, nos chauffeurs désignés pour la soirée : KNKY – TAMA – DOUDOU Ils se sont abstenus de toutes consommations jugées dangereuses pour un conducteur !
On a débarqué chez un des potes de la fâcheuse soirée qui loge au centre ville. Les poulets sont arrivés de pied ferme devant l’appartement : Le tapage nocturne n’est pas permis dans l’immeuble.
Nous sommes remontés dans nos voitures en destination de TONTOUTA à 5h00 du matin. On s’est bien décompressé à la rivière de la OUENGHI
Comment peut-on accepter de telle discrimination à Nouméa !
Le plus drôles dans cette histoire : Les videurs en question sont d’origine wallisienne et mélanésienne !
Ces personnes ne font qu’exécuter les ordres du patron ! Comment peut on accepter de travailler pour rejeter des frères ? Comment un patron peut-il exercer cette profession avec des opinions de racisme ?
Nous avons réagi comme tout bon citoyen….
La nouvelle génération réagissent autrement et différemment, incomprise, mal jugées et souvent méprisées par l’ensemble !
Merci de faire diffuser le plus largement possible cette histoire d’un soir à Nouméa !
http://fr.groups.yahoo.com/group/kanaky/
8 mai 2008 at 3:28
Où est l’information dans la reprise de ce mail ?
Cela se passe comme cela dans toutes les villes du monde.
C’est un hoax de plus comme les caillassages sur la route de St-Louis pendant le procès Vili.
Faut trouver d’autres sources les gars…
21 novembre 2008 at 12:31
Bordel de merde!!!!! Si nous, en tant que kanak, on réglementait voir bloquait l’accès des plages et rivières à proximité de nos tribus,c’est le chaos total!!! J’espère que nos sois disant hommes politiques et autres éminents personnages de la société civile se chargeront de régler le problème avant qu’on ne connaisse des problèmes comme par le passé.
22 novembre 2008 at 1:22
C’est assez lamentable en effet, étant moi-même européen je n’ai pas directement eu ce genre de problèmes mais il est arrivé que je voie des potes kanak ou autre qui se fassent refuser en boîte à Nouméa…
Pour moi, les videurs ne sont pas ‘cons’, ils veulent juste ne pas se faire virer ; quant à choisir ce métier en premier lieu… peut-être que certains n’ont pas le choix justement.
Non, les vrais coupables, c’est les patrons des bars/boîtes. En métropole j’aurais recommandé de contacter la Halde, mais je doute que l’équivalent n’existe sur le Caillou pour le moment… ce qui est dommage.
Le problème c’est que les média n’accordent que peu de cas à ce problème de racisme de fond (à part « le chien bleu » il me semble). Ce qu’il faudrait peut-être c’est ‘motiver’ les élus et notamment les élus d’ethnie non européenne (parce que les autres s’en tapent plus ou moins) de faire bouger les choses, peut-être de créér une institution comme celle de la Halde en Zoreillie. On ne sait jamais, une pétition bien placée pourrait peut-être sensibiliser l’un d’eux…?
7 avril 2011 at 5:50
merci de me contacter par mel, car nous avons besoin de témoignages. On peut se donner les moyens de mettre fin légalement à cette discrimination
9 avril 2012 at 11:55
Bonjour
Je suis d’origine kanak de la cote Est.
Je me suis rendue au CRYSTAL une boîte de la BDC, le gugus qui fait presque 2 mètres, crâne chauve type océanien balaise bou-boule com un soumo (wallisien) m’ a refusée l ‘accès sans me donner de motif il m’a fait comprendre d’aller ailleurs sans poser de questions, et pourtant 2 jeunes d’origines européennes sont rentrés devant moi sans que le videur dise quoi que ce soit…je suis repartie dégoutée(j’étais suffisament sapée, état normal avec un porte-feuille garni pour l’occasion et toute seule en plus …je voulais juste m’amuser.J’avais déjà entendu ce type de discrimination pratiqué aux abords de la BD…mais bon sans prêter attention.Pour vous dire, ça ma fait réfléchir plusieurs heures aprés, je suis partie vachement en colère.J’ai décidé de me venger en refusant la location de chambre(je suis réceptionniste) aux personnes d’origine wallisienne (peut-etre une façon pour moi d’extèrioriser ma colère) décision nullement sage, je reconnais, que j’ai appliqué une seule fois avant de revennir à la raison en me disant que ces videurs font simplement ce qu’on leur demande (même si je sais que quelques uns prennent plaisir à décider de qui doit renter ou pas) qu’il ne faut pas que je généralise,je suis entourée de wallisiens fortement sympathiques et serviables.
Je m ‘adresse aux gérants de boite de nuit en leur mettant en garde que tout ça peut aller trés loin et même dégénérer, pensez aux gens rancuniers qui pourraient passer à l ‘acte.Et que ces pratiques n’ont pas leur place dans un pays en devenir qui a déjà du mal à gérer ses problèmes éthnico-sociaux.Ce que vous faites est un bon moyen d’AIDER à mettre les feux aux poudres débouchant sur un conflit ….je vous laisse imaginer la suite.
9 avril 2012 at 12:36
Il faut rencontrer un ou plusieurs représentants de ces établissements. Pour commencer, demander au Medef si ces boîtes ont une organisation propre. si cette organisation existe, nous pourrons rencontrer ses dirigeants. Je te propose de t’accompagner à l’entrée de cette boîte pour constater le déliT. Après, on mettra au point un plan d »action…judiciare.
thierry Blaisot, ancien président du comité local du MRAP de Montpellier
10 avril 2012 at 7:44
pourquoi depuis 2008 et c’est seulement maintenant qu’on en parle ?? que cherche t on en réalité ??? est ce bien intentionné tout cela ????? amina
10 avril 2012 at 7:58
Le premier article date de 2008, mais les commentaires arrivent tous les jours… le racisme à Nouméa est quotidien. Que cherche t’on en réalité ? A faire cesser ces pratiques racistes… rien de plus, rien de moins. Oui, en effet « c’est bien intentionné tout ça », comme tu le dis. C’est intentionné de la part des racistes qui ne supportent pas les Kanak et c’est intentionné de la part des anti-racistes qui veulent faire cesser ces comportements. La construction de l’avenir de notre pays passe par là (Waia)
11 avril 2012 at 12:20
Coucou, Lebon y’a pas longtemps que j’ai appris qu’il y avait une sorte de ségrégation qui se pratiquait à l’entrée des boites,on cherche à stopper avant que ça n’aille plus loin!..tu péfères que la situation se transforme en cocot-minute peut-etre!!moi pas!pourquoi?c’est mal intentionné c’qu’on fait? on ne cherche pas la merde,ni se rendre intéressant, on veut juste faire bouger les choses et puis mieux vaut tard que jamais…
C’est dommage tout de même que votre site qui relate ce problème soit méconnu, j’en suis sûre qu’on pourrait récolter plusieurs témoignages (je sais que ce ne sera pas évident de vérifier les dires, de détecter le vécu et l’imaginaire…c’est une idée.Je réfléchis à d’autres idées en attendant.
Blaisot, ton ID me tente, mais j’aimerai en parler à quelques personnes avant qui ont subi la même chose, je pense qu’elles ne seront pas mécontentes de participer à une action concrète.merci
31 mai 2012 at 9:31
Coucou …just pour vous dire que j’ai assisté à la journée organisée par KYDAM à la roche à la voile, cette manifestation a permis de faire une première mise en lumière sur ce sujet qui n’est pas méconnu mais évité par les politiques qui sont malheureusement trop préoccupés par les élèctions… .J’éspère qu’il y’en aura d’autres.merci
8 octobre 2012 at 4:00
Bonjour, à l’époque où le Corto Maltese était encore ouvert (heureusement ce n’est plus le cas), des amies et moi avons connu la même mésaventure. Nous étions 5 femmes d’ethnies différentes, moyenne d’âge 28 ans.
Même topo : soi-disant soirée privée, puis finalement : « on ne peut pas laisser entrer n’importe qui ! Il y a d’autres endroits où vous pouvez vous amuser ». Nous dire ça à nous, mères de famille. Je suis métisse kanak-italienne, mais n’ai jamais fait la différence entre mes 2 origines. Entendre tout à coup dire que je ne correspond pas à leur critères génétiques, ça m’a fait vraiment tout drôle, car je ne comprenais pas ce que j’avais fait de mal.
Finalement, il n’y pas d’explication logique à ces attitudes, c’est purement discriminatoire et arbitraire. Je suis bien contente qu’un tel endroit ne soit plus sur la place. Reste que malheureusement, d’autres lieux adoptent la même politique. Perso, je ne sors plus que rarement, car ça m’a refroidi, et je préfère donc m’amuser autrement. Mais comment font les autres ?
Suite à l’intervention de la ligue des droits de l’homme il y a quelques temps, on a pu constater que le problème persistait.
Si je me retrouvais à nouveau dans une situation similaire, je crois que je prendrais leur attache sans hésiter. Il n’y a qu’en faisant remonter officiellement ce genre de situation que les choses pourront bouger. Et j’espère que pour les générations futures, les choses auront bien évolué.