[France Graphique vendredi 29 février 2008]

Elle s’est répandue comme une traînée de poudre. L’information concernant l’arrêt de la production du dernier tome d’Harry Potter en Finlande sur un papier produit localement et certifié PEFC a fait, en l’espace de quelques clics, le tour du monde et été repris par les plus grands quotidiens nationaux.
L’objet de cette déferlante ? L’auteur J. K. Rowling aurait exigé que l’impression de son livre soit plutôt réalisée sur un papier certifié FSC, selon la très sérieuse agence de presse AFP. Ne pouvant donner suite à sa requête puisque la Finlande a choisi de certifier ses forêts et sa production nationale principalement selon les principes PEFC, sa maison d’édition Tammi aurait dû faire importer du papier certifié FSC depuis l’autre hémisphère… Le bilan carbone du transport annihilant de fait l’idée initiale de réduire l’impact de son livre sur l’environnement. Voilà pour la rumeur !
Dans les faits, J. K. Rowling n’a jamais exigé une telle ineptie. Elle a, selon son éditeur finlandais, mais également français (Gallimard Jeunesse), spécifié sa volonté de s’assurer que le papier utilisé provenait d’une forêt correctement gérée et que sa traçabilité soit garantie.
Cet imbroglio médiatique témoigne toutefois de la récente évolution des points de vue respectifs des deux organismes qui se tendent la main sur le blog anglo-saxon printweek.com mais continuent de s’affronter en coulisse.
Cette rapide enquête démontre, au-delà du caractère erroné d’une information reprise sans vérification, la facilité avec laquelle les efforts d’une industrie pouvaient être anéantis aux yeux du grand public. Plus largement, se pose alors la question de la certification. Que dit-elle ? À qui se destine-t-elle réellement ? Comment puis-je m’assurer de sa viabilité à long terme ? Premiers éléments de réponse dans le numéro 286 de France Graphique daté de mars 2008.