[IES News Service – 30/08/07]
Il n’est pas difficile de deviner quelle sera la politique étrangère des Etats-Unis en cas de victoire du candidat Rudy Giulani en 2008. Il suffit pour cela de jeter un coup d’oeil à sa liste de conseillers en matière de géopolitique. La presse avait tiqué quand il avait annoncé l’embauche, en juillet, du radical Norman Podhoretz, un néo-conservateur acharné qui ne cesse de présenter l’attaque militaire contre l’Iran comme l’unique solution envisageable à la « crise » iranienne.
Puis, en aôut, c’est Daniel Pipes qui a rejoint l’équipe de campagne de Giulani. On peut affirmer sans exagération que Pipes est encore plus radical que Podhoretz quand il s’agit de bombarder des pays arabes dans le voisinage d’Israël.
Mais il y a bien d’autres conservateurs bellicistes dans l’équipe Giulani. Le conseiller en chef de Giulani est Charles Hill, de la Hoover Institution. Il s’était distingué en signant, dès le 20 septembre 2001, avec d’autres néo-cons, une lettre ouverte au Président G.W. Bush qui affirmait que, même s’il devait s’avérer que Saddam Hussein n’avait rien à voir avec les attentats du 11 septembre, « toute stratégie visant à éradiquer le terrorisme et ceux qui le soutiennent doit inclure un effort cohérent pour éliminer Saddam Hussein et prendre le contrôle de l’Irak. Si les Etats-unis ne renversent pas Saddam Hussein toute la guerre contre le terrorisme international pourrait être en vain. »
Clairvoyant, cet « expert » qui monnaye chèrement ses interventions, avait déclaré en 2003, lors d’un débat à l’université de Yale, peu de temps avant l’invasion de l’Irak : « Je suis confiant. Les US ont la puissance nécessaire pour mener à bien cette opération rapidement et proprement. Ce sera une guerre éclair qui ne fera pas de grands dommages à l’Irak, ni à ses installations, à son infrastructure et encore moins à sa population ». 4 ans plus tard, la précision de l’analyse de Hill est époustouflante 🙂 . . .
Un autre faucon dans l’équipe Giulani est Martin Kramer, qui a enseigné pendant 25 ans à l’université de Tel Aviv et dont toute l’analyse politique sur le Moyen-Orient peut être résumé en cinq mots : « Si c’est bénéfique pour Israël… ». Autre personnalité, le Sénateur du Wisconsin, Robert Kasten célèbre pour ses diatribes haineuses contre les Nations Unies (ainsi que pour ses escapades alcoolisées au volant de sa voiture, se faisant arrêter par la police pour avoir grillé un feu rouge et roulant complètement ivre, à contre-sens.
Interrogé par Harpers Magazine, le politologue Augustus Richard Norton de l’université de Boston, conseiller expert pour le Groupe de Travail sur l’Irak (Iraq Study Group) a estimé que « Si l’AIPAC avait eu à choisir une équipe pour orienter la politique de Giulani, ils auraient choisi ces gars là. C’est le « dream team » de l’AIPAC ».
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