Intéressant commentaire de France 9 sur l’article traîtant de « l’affaire Valérie Trierweiler » (qui continue d’attirer les foules sur ce blog) :

France9 écrit, en réponse à l’article : JOURNALISTE A PARIS MATCH, LA MAITRESSE DE FRANCOIS HOLLANDE EST « OUTEE » PAR UN BLOG:

Quand on parle de déontologie, il faut se l’appliquer à soi-même. Il existe dans 60 pays environ des instances qui visent à faire appliquer des principes déontologiques dans tous les types de médias, y compris sur internet. En Suède, c’est l’Ombudsman, ailleurs c’est un conseil de presse, ces instances permettent au citoyen lecteur ou auditeur ou téléspectateur de demander la rectification d’une information et visent à protéger la vie privée et à lutter contre les discriminations de toutes sortes (handicap, racisme,orientation sexuelle etc).

  1. Nous sommes en France, pays d’Histoire en panne de références et vivons avec retard une course effrénée au fric, au sensationnel, dans tous les domaines. Il n’y a plus de contextualisation nulle part dans la presse, et les gens ne retiennent que des bribes d’infos qui doivent être de toutes façons courtes et dénuées de fond (les journalistes n’ont plus le temps -on (leurs patrons) ne leur donnent pas ce temps- de faire correctement leur travail.
  2. Une informmation doit être d’abord vérifiée, sourcée, contextualisée avant d’être diffusée. Ceci prend du temps beaucoup plus que pour écrire en général et de plus en plus souvent n’importe quoi.
    Et le lecteur ne peut pas s’y retrouver si tout ce qui est écrit n’est pas hiérarchisé et ciblé. Paris Match, devenu un journal “people” n’est pas une référence en matière de déontologie, mais on sait d’avance qu’on n’y trouvera pas des papiers de fond et que ce sont plutôt des “photos choc” et des papiers qui vont avec.
  3. Que l’homme (ou la femme) politique accepte une interview dans ce journal, fait partie, hélàs de son “plan média”, on peut le regretter, mais le journal est lu et c’est parfois le seul moyen de toucher un lectorat (et donc un électorat) qui hélas ne s’intéresse à la politique que très superficiellement.
  4. Donc, vous auriez bien fait de rappeler, sur ce site que l’information que vous donnez et qui semble vous offusquer est parue dans ce type de presse : Suivre les partis à Paris Match, n’est pas entrer vraiment dans les idées et les programmes, mais plutôt faire du “personnalisme”. Ce qui colle parfaitement d’ailleurs avec le système présidentiel hérité de de Gaulle et qui est à bout de souffle.
  5. A propos de de Gaulle, déifié ici par plusieurs d’entre vous, détrompez-vous, c’est aujourd’hui de l’histoire, mais il a trompé Maryvonne et a eu un fils qu’il n’a pas reconnu, qui a été préfet d’ailleurs- et la presse de l’époque, censurée souvent par le pouvoir gaullien (avec Pasqua à l’Intérieur)et un certain cire-pompes (il y en a toujours eu qui s’appelait Michel Droit) et un ministre de la Communication qui s’appelait Alain Peyrefitte !
  6. Bref, revenons à nos moutons : la liberté d’expression est un long combat. Aujourd’hui ce combat n’est pas terminé, mais le champ de bataille est moins balisé : pas de censure, mais de l’autocensure (sinon c’est la porte et il y a tellement de journalistes au chômage… )! Il faudrait un peu de courage dans cette profession comme ça a commencé fin juin avec l’assemblée des sociétés de rédacteurs (mais qui en a parlé dans la grande presse ?) à propos de l’indépendance des médias (problème du journal Les Echos) et du pluralisme aussi !
  7. Donc vous vous plaignez d’être attaqués par une journaliste dont vous dites qu’elle est la maîtresse de F. Hollande. Normal. C’est le droit de réponse en cas d’information portant atteinte à la vie privée.
  8. Alors se pose la question de la vie privée des hommes/femmes publiques. Veut-on vivre en France l’orchestration à l’américaine, par l’opposition républicaine de l’affaire Lewinski qui a fait chuter un président qui jusqu’au bout avait cherché à éviter des bains de sang et se battait contre des lobbies puissants…
  9. Et bien à votre système de “disclosed” qui fait chic mais n’est pas applicable j’oppose celui de la responsabilité du journaliste et de sa direction, l’application d’une déontologie claire, connue du public et la pratique du droit de réponse affiché (alors qu’il est toujours caché dans les journaux comme les Errata d’ailleurs), -comme si les journalistes n’avaient jamais le droit de se tromper et de le reconnâitre-. Ce qui est une manière de s’améliorer… On peut rêver …
  10. Je voudrais aussi relever un fait concernant le “mensonge” de Ségolène Royal qui vous offusque… Vous oubliez de contextualiser ce “mensonge”. En pleine campagne électorale, sort un bouquin qui n’analyse pas les idées mais de supposés comportements, un choix bien dosé de vacheries sur le couple. Le couple réagit en couple en portant plainte (c’est une information que vous ne donnez pas). Des rumeurs courent, S. Royal dit “nous sommes ensemble”… Ben oui, ils sont ensemble tant qu’ils n’ont pas officiellement décidé de se séparer. C’est bien son droit de réponse que vous remettez en cause, non ?
  11. Plus insidieux, vous parlez de ce fameux “voyage de noce à Tahiti”, hors contexte : il s’agit d’une interview donnée à un autre moment, dans un ouvrage “promotionnel” de la candidate en réponse à une journaliste qui s’étonnait du choix de l’union libre : sans doute aurait-il été plus “sérieux” de ne pas répondre, mais on l’aurait traitée de mère la pudeur, de “coincée” etc… Elle joue la fibre romantique, c’est un choix, et elle parlait au passé… (vérifiez l’info).
  12. Conclusion (provisoire) : les Français ne sont pas au clair avec leur demande d’information, ils ont sans doute les journaux qu’ils méritent (ceux qu’ils achètent), les journalistes ne font pas leur travail d’information dans les règles de l’art (il y a confusion aujourd’hui entre papiers, chroniques, éditoriaux, infos spectacle) et cela arrange particulièrement bien et vous le dites, ceux qui ont besoin de temps de cerveau disponible pour instiller consciencieusement du n’importe quoi et surtout pas du savoir, de la culture et de l’histoire… Les peuples “heureux” n’ont pas d’histoire ?